17/09/2021

JORGE MAJFUD
Good, damned Hispanics: who are we?

 Jorge Majfud, 14/9/2021
Translated by Andy Barton, Tlaxcala

The term “Hispanic” is an invention of the United States government. Nothing new, considering the country’s obsession with race since before it was founded. 


Mural entitled "Mexican-American History & Culture in 20th Century Houston" by artists Jesse Sifuentes and  Laura López Cano in Sam Houston Park, Houston, Texas (2018)

This article was directly and insistently requested to the author by a media outlet to celebrate the "Hispanic Heritage Month in the United States", but then rejected for "reasons of appropriateness". The author summarized the ideas of a virtual meeting, which took place exactly one year ago and was promoted by the Spanish Cervantes Institute of the United States; despite the author's claim, the video of the conversation with other prominent writers and academics was never made public. Due to discrepancies with the publication's criteria, colleagues in the academy organized a day of redress for the author. The Hispanic Heritage Month was created by President Ronald Reagan as a way to expand the same idea of President Lyndon Johnson from a week to a month (Sept. 15-Oct. 15) and marketed by the U.S. mainstream media. 

The first time I visited the United States, I had to fill out a form before arrival. In the “race” section, I wrote “no race.” It was the first time in my life that I had read such a classification. A decade later, I returned to set up in a classroom. Over time, I understood that you had to ‘play the game’: the more “Hispanics” mark “Hispanic” instead of “White,” the more political power the government affords them. The logic is well travelled: Minority groups accept being confined to a box with a label conferred by the dominant group.

The term “Hispanic” is an invention of the United States government. Nothing new, considering the country’s obsession with race since before it was founded. As an invention, we are a reality, and as a reality, many wish to escape from the box, not in rebellion but rather in submission. A “z” that needs to be accepted by the “A” group must be at least 200 percent “A” to be accepted as an “almost-A.”

ANTONIO MAZZEO
Des migrants égyptiens réexpédiés par pont aérien depuis l'Italie vers l'enfer du dictateur Al Sissi

 Antonio Mazzeo, Africa Express, 16/9/2021
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala 

Neuf vols fantômes pour expulser des centaines de citoyens fantômes égyptiens. Nous ne connaissons pas leurs visages, leurs noms, leurs prénoms, leurs âges, leurs espoirs et leurs rêves brisés, les véritables raisons qui les ont poussés à abandonner leurs foyers et leurs familles et à   s'embarquer pour un long et dangereux voyage à travers la mer et le désert. À vrai dire, nous ne savons même pas combien ont été réellement rejetés ou expulsés en six mois seulement, car les comptes des bureaucrates de l'État sont tout sauf précis et méticuleux. Il est question de « rapatriement et de réadmission » mais, à trois reprises, l'aéroport de destination n'est pas en Égypte mais dans un pays tiers situé à 3 000 kilomètres, la Tunisie.

Nous ne savons pas à qui et avec quelles garanties ont été remis les citoyens égyptiens entrés illégalement sur le territoire italien, ni qui et comment Rome a vérifié qu'ils ne fuyaient pas les répressions sanglantes du régime du maréchal Al Sissi - disparitions forcées, exécutions extrajudiciaires, torture - dont tout le monde en Italie a désormais connaissance après le cas tragique du chercheur Giulio Regeni et l'emprisonnement pour une durée indéterminée de l'étudiant Patrick Zaki de l'université de Bologne.


Les avis d'appel d'offres pour le transport aérien d'immigrants, attribués par le département de la sécurité publique du ministère de l'Intérieur (direction centrale de l'immigration et de la police des frontières), qui peuvent être consultés sur le site web de la police d'État, décrivent un scénario inédit et inquiétant : entre le 19 mars et le 31 août 2021, les autorités italiennes ont dépensé 652 290 euros pour louer neuf avions et expulser un nombre indéterminé de citoyens égyptiens « destinataires d'ordres d'expulsion ou de rejet par les préfectures ». Ces opérations sont déplorables en raison du climat de violence et d'oppression qui règne dans ce pays d'Afrique du Nord et de la dépense injustifiée de ressources financières et humaines. Pour les "services d'éloignement et d'accompagnement nécessaires" des migrants ou des demandeurs d'asile potentiels, entre 650 et 1 000 policiers ont été employés, avec des frais de mission (internationale) non quantifiés, ainsi que des dépenses non quantifiées pour le transfert des Égyptiens des centres de détention et d'expulsion vers les aéroports d'embarquement.

« Il est possible de rapatrier les citoyens égyptiens arrivés illégalement sur le territoire national, après avoir effectué les procédures d'identification nécessaires, conformément à l'accord de coopération entre la République italienne et la République arabe d'Égypte sur la réadmission du 9 janvier 2007 », peut-on lire dans les neuf procédures négociées dont la police d'État confie le transport aérien des migrants à des sociétés privées. « Le rapatriement des étrangers faisant l'objet d'une mesure d'expulsion doit toujours être effectué immédiatement ou, en tout état de cause, si les intéressés sont détenus dans un CPR (Centres de rétention pour  rapatriement), dès que les situations transitoires qui ont fait obstacle à son exécution ont été surmontées, indépendamment de la durée de détention déjà validée par l'Autorité judiciaire (...).) On considère donc qu'il est impératif de prévoir le rapatriement des citoyens égyptiens faisant l'objet d'une mesure d'éloignement de l'Italie, par la location d'un avion et des services connexes ».

GIDEON LEVY
Anhar Al Dik a passé la moitié de sa grossesse dans une prison israélienne. Elle espère que son nouveau-né n'y grandira pas

Gideon Levy et AlexLevac (photos), Haaretz, 17/9/2021
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala  

Quelques jours avant la naissance prévue de son fils, la prisonnière de sécurité Anhar Al Dik a été libérée, sous conditions restrictives, afin que le bébé ne naisse pas derrière les barreaux. Anhar, qui souffre de troubles mentaux, est accusée d'avoir tenté de poignarder un colon.

Anhar Al Dik, son mari Thaar Al Haj’a et leur fils Ala, cette semaine. Ce dernier a passé la plupart de son temps dans le ventre d'une mère en prison, mais il est né dans une sorte de liberté relative.

 
Félicitations. Ala Al Dik est né par césarienne le 9 septembre à l'hôpital arabe Istishari, près de Ramallah. Il pesait trois kilos à la naissance, souffrait de diabète néonatal et est sorti de l'hôpital quatre jours plus tard. Anhar, sa mère de 25 ans, était sortie de l'hôpital deux jours plus tôt. Lundi après-midi de cette semaine, Anhar était assise dans le salon de la maison de sa mère Aisha, dans le village de Nima, au centre de la Cisjordanie, où elle est assignée à résidence. Son visage exprimait une joie contenue et une lassitude démonstrative. Tout ce qu'elle voulait, c'était que nous partions pour qu'elle puisse être avec son mari et ses enfants.


Nous étions venus ici il y a deux semaines. À l'époque, il semblait que le tribunal militaire n'allait pas libérer Anhar de prison. Les autorités de l'administration pénitentiaire israélienne avaient alors décidé qu'elle accoucherait par césarienne le 12 septembre dans un hôpital israélien, alors qu'elle était encore en détention. Il semblait alors peu probable que le tribunal se réveille à la dernière minute et ordonne la libération de cette femme qui en était à son neuvième mois et dont la famille atteste qu'elle souffre d'instabilité mentale.


Anhar, elle non plus, ne croyait pas qu'elle serait libérée avant d'avoir accouché. Cette semaine, elle nous a dit qu'elle était certaine d'accoucher derrière les barreaux, dans la prison de Damon, au sud de Haïfa. Quelques semaines auparavant, elle avait écrit une lettre depuis sa cellule : « Vous connaissez la césarienne. Comment sera-t-elle pratiquée à l'intérieur de la prison, avec moi menottée et seule ?... Je n'ai aucune idée de l'endroit où je serai après l'opération et de la façon dont je ferai mes premiers pas après l'accouchement avec l'aide d'une gardienne israélien qui me tiendra les mains avec dégoût ».

 Elle s'inquiétait, écrivait-elle, de la manière dont elle allait élever son fils en prison, comment elle allait veiller à ses besoins et le protéger contre les bruits effrayants de la prison. Cette semaine, elle nous a dit qu'elle avait voulu que les autorités pénitentiaires lui montrent au moins les articles qui seraient fournis au nourrisson à la naissance, le lit dans lequel il dormirait et les vêtements qu'il porterait. Les autorités de Damon lui ont dit qu'après avoir accouché, elle recevrait tout ce qui est nécessaire pour élever un nouveau-né dans l'une des prisons les plus anciennes et les plus minables d'Israël, où 40 femmes palestiniennes sont actuellement incarcérées et où Anhar a passé les derniers mois de sa grossesse.

 Elle a été libérée dans la soirée du jeudi 2 septembre. La major des Forces de défense israéliennes Sivan Omer, juge au tribunal militaire de la base d'Ofer, a écrit dans sa décision, en réponse à la demande d'Anhar d'être libérée afin de pouvoir accoucher en dehors de la prison : « Il est clair que le fait de se trouver entre les murs d'un centre de détention n'est pas une situation bénéfique pour un nouveau-né et pourrait, manifestement, mettre en danger la santé de l'enfant.... Dans ces circonstances, j'ai estimé qu'il y avait lieu d'examiner sa libération de manière positive et d'envisager une autre forme de détention, qui comportera des conditions strictes garantissant le bien-être de la requérante, de ses enfants et du public en général ».

16/09/2021

EYAL PRESS
Las heridas del guerrero de los drones

 Eyal Press, The New York Times Magazine, 13/6/2018
Photos Dina Litovsky/Redux, for The New York Times

Traducido del inglés por Sinfo Fernández, Tlaxcala

 

Eyal Press es un escritor y periodista que colabora con The New Yorker, The New York Times y otras publicaciones. Desde la primavera de 2021 es también sociólogo, con un doctorado por la Universidad de Nueva York. Creció en Búfalo, ciudad que sirvió de telón de fondo a su primer libro Absolute Convictions (2006). Su segundo libro, Beautiful Souls (2012), examina la naturaleza del valor moral a través de las historias de individuos que arriesgan sus carreras, y a veces sus vidas, para desafiar órdenes injustas. Elegido por los editores del New York Times, el libro ha sido traducido a numerosos idiomas y seleccionado como lectura común en varias universidades, entre ellas Penn State y su alma mater, la Universidad de Brown. Su libro más reciente, Dirty Work (2021), examina los trabajos moralmente preocupantes que la sociedad aprueba tácitamente y la clase oculta de trabajadores que los realizan. Ha recibido el Premio James Aronson de Periodismo por la Justicia Social, una beca Andrew Carnegie, una beca del Centro Cullman en la Biblioteca Pública de Nueva York y una beca de la Fundación Puffin en el Type Media Center. @EyalPress 

Incluso los soldados que luchan en las guerras desde una distancia segura han acabado traumatizados. ¿Podrían ser sus heridas de tipo moral?



Un avión no tripulado MQ-9 en una sombrilla de la base aérea de Creech, en Nevada

En la primavera de 2006, Christopher Aaron empezó a trabajar en turnos de 12 horas en una sala sin ventanas del Centro de Análisis Aéreo de Contraterrorismo en Langley, Virginia. Se sentaba frente a una pared de monitores de pantalla plana que emitían en directo vídeos clasificados de aviones no tripulados que planeaban en zonas de guerra lejanas. Aaron descubrió que algunos días no aparecía nada interesante en las pantallas, bien porque un manto de nubes impedía la visibilidad o porque lo que se veía -cabras pastando en una ladera afgana, por ejemplo- era prosaico, incluso sereno. En otras ocasiones, lo que se mostraba ante los ojos de Aaron era sorprendentemente íntimo: ataúdes que eran transportados por las calles después de los ataques de los drones; un hombre acuclillado en un campo para defecar después de comer (los excrementos generaban una señal de calor que brillaba en los infrarrojos); un imán hablando a un grupo de quince jóvenes en el patio de su madrasa. Si un misil Hellfire mataba al objetivo, se le pasó por la cabeza a Aaron mientras miraba la pantalla, se confirmaría todo lo que el imán podría haber dicho a sus alumnos sobre la guerra de Estados Unidos contra su fe.

Los sensores infrarrojos y las cámaras de alta resolución instaladas en los drones permitían captar esos detalles desde una oficina en Virginia. Pero, como aprendió Aaron, identificar quién estaba en el punto de mira de un posible ataque con drones no siempre era sencillo. Las imágenes de los monitores podían ser granuladas y pixeladas, por lo que era fácil confundir a un civil que caminaba por una carretera con un bastón con un insurgente que llevaba un arma. Las figuras en pantalla a menudo parecían más manchas grises sin rostro que personas. ¿Cómo podía Aaron estar seguro de quiénes eran? “En días buenos, cuando confluían una serie de factores ambientales, humanos y tecnológicos, teníamos la fuerte sensación de que quien estábamos viendo era la persona que buscábamos”, dijo Aaron. “En días malos, estábamos literalmente adivinando”.

Al principio, para Aaron, los días buenos superaban a los malos. No le molestaban los largos turnos, las decisiones con alta presión o la extrañeza de poder acechar -y potencialmente matar- a objetivos a miles de kilómetros de distancia. Aunque Aaron y sus compañeros pasaban más tiempo vigilando y reconociendo que coordinando ataques, a veces transmitían información a un comandante sobre lo que veían en la pantalla, y “60 segundos después, dependiendo de lo que informáramos, tenías que disparar, o no, un misil”, dijo. Otras veces, seguían el rastro de los objetivos durante meses. Las primeras veces que vio a un dron Predator soltar su carga letal -la cámara acercándose, el láser fijándose, una columna de humo elevándose por encima del terreno calcinado donde el misil impactaba- le pareció surrealista, me dijo. Pero también le pareció sobrecogedor. A menudo experimentaba una oleada de adrenalina, mientras los analistas de la sala se chocaban los cinco.


El camino recorrido por Aaron hasta llegar al programa de aviones no tripulados fue inusual. Creció en Lexington, Massachusetts, en un hogar en el que la carne roja y los videojuegos violentos estaban prohibidos. Sus padres eran antiguos hippies que se manifestaron contra la guerra de Vietnam en los años sesenta. Pero Aaron veneraba a su abuelo, un hombre tranquilo e imperturbable que sirvió en la Segunda Guerra Mundial. A Aaron le gustaba también la exploración y las pruebas de fortaleza: el senderismo y los paseos por los bosques de Maine, donde su familia pasaba las vacaciones todos los veranos, y la lucha libre, un deporte cuya exigencia de disciplina marcial le cautivaba. Aaron asistió al College of William & Mary, en Virginia, donde se licenció en historia, especializándose en asuntos comerciales. Atleta dotado, con un aire de independencia y aventura, era una figura carismática en el campus. Un verano viajó solo a Alaska para trabajar como marinero en un barco pesquero.

ALFONSO LAFARGA
El Movimiento por los Presos Políticos Saharauis (MPPS) denuncia el “nulo interés” de Exteriores de España por Sultana Jaya, enferma grave de COVID-19 y sin atención medica

 Alfonso Lafarga, Contramutis, 13/9/2021
La familia Jaya lleva 299 días confinada en su casa sin orden judicial y asediada por agentes de las fuerzas de seguridad marroquíes.

El ministro de Asuntos Exteriores español, José Manuel Albares, ha mostrado un “nulo interés” por la situación que padece la activista saharaui de derechos humanos Sultana Jaya, en grave estado tras resultar infectada por COVID-19 en un ataque a su casa por agentes marroquíes.

En el ataque perpetrado el 22 de agosto a su domicilio, uno de los múltiples que ha sufrido la familia Jaya, las hermanas Sultana, Um-Almumnin y Louaara fueron restregadas en boca y nariz con un trapo impregnado de sustancias desconocidas, tras lo que fueron advertidas de que no iban a durar ni diez días. Días después, las dos primeras dieron positivo en la prueba del coronavirus.

Desde entonces, Sultana y Um-Almumnin continúan recluidas en la casa, en Bojador, en el Sáhara Occidental ocupado por Marruecos, , sin recibir asistencia médica. La familia Jaya lleva 299 días sin poder salir de la vivienda , asediadas por agentes de las fuerzas de seguridad marroquíes, aunque no hay orden judicial alguna que imponga el arresto domiciliario.

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15/09/2021

LUIS E. SABINI FERNÁNDEZ
La fuga de 6 palestinos y el trato consiguiente


El martirio palestino sigue década tras década
El silencio planetario es ensordecedor

 Luis E. Sabini Fernández, 15/9/2021

El 6 de setiembre sobrevino una fuga colectiva de la cárcel israelí de Gilboa. De alta seguridad, como seguramente todas en Israel. Las herramientas utilizadas: cucharas  para sopa.

Extraña coincidencia, tal vez buscada: hace exactamente medio siglo, ni una día más ni uno menos, un centenar de tupamaros se escaparon, también mediante un túnel de la cárcel, también considerada de alta seguridad, de Punta Carretas, en Montevideo, Uruguay. 50 años.
Seis palestinos: Mahmud Arda, 46 años, condenado a perpetua desde 1992; Mohamed Arda, 39, condenado a perpetua desde 2002; Yakob Qadri, 49, condenado a perpetua desde 2003; Ayham Kamamji, 35, condenado a perpetua desde 2006; Zakaría Zubeidi, 46, condenado a perpetua desde 2019 y Monadel Naifat, 26, en detención administrativa desde 2006 (desde sus 11 años, lleva 15 años, encerrado, sin cargos y sin condena).

Vacances criminelles : l'été de Teodorin Obiang Nguema Mangue

Andrea Spinelli Barrile, il manifesto, 9/9/2021
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala 

Marqué par des condamnations internationales et des affrontements diplomatiques, l'été du fils et du dauphin du plus ancien dictateur du monde s'est terminé triomphalement en Italie. Devant le célèbre yacht du vice-président de la Guinée équatoriale, qui a le PIB de la Belgique et dont 80 % de la population vit dans la misère, Amnesty Internation a manifesté pour le prisonnier Fulgencio Obiang Esono, condamné à 58 ans de prison.

Manifestation d'Amnesty International devant le yacht

 

L'Italie est l'un des plus beaux endroits pour des vacances d'été de superluxe, et pas seulement pour des entrepreneurs ou des artistes millionnaires de renommée internationale. Elle l'est aussi pour certains personnages qui peuvent y passer de merveilleuses journées en toute détente et sécurité, malgré leur impressionnant casier judiciaire.

L'été 2021 de Teodorin Obiang Nguema Mangue, 53 ans, vice-président de la Guinée équatoriale (il est le fils du président Teodoro, le plus ancien dictateur du monde, au pouvoir depuis 44 ans), a été marqué par ce paradigme et s'est terminé en beauté dans notre pays. Et dire qu'il avait commencé sous les pires auspices.

LE 22 JUILLET, le ministre britannique des Affaires étrangères, Dominic Raab, a déclaré que Nguema avait été impliqué dans " des arrangements contractuels corrompus et la sollicitation de pots-de-vin, pour financer un style de vie somptueux ", annonçant des sanctions à son encontre : gel des avoirs et interdiction d'entrer au Royaume-Uni. En conséquence, le gouvernement équatoguinéen a annoncé la fermeture de son ambassade à Londres.

Le 28 juillet, la Cour de cassation française a confirmé la condamnation de Nguema pour détournement de fonds et blanchiment de fonds publics, mettant ainsi un terme à un litige qui durait depuis plus de dix ans : 150 millions d'euros d'avoirs saisis par le fisc français, qui devra les restituer aux citoyens du pays africain, trois ans de prison et 30 millions d'euros d'amende. Le gouvernement équatoguinéen a annoncé la fermeture de son ambassade à Paris, tandis que le parquet a transmis une demande de mandat d'arrêt international à Interpol.

LA DEMANDE est probablement encore en cours : Nguema est arrivé à Rome avec un passeport diplomatique le 28 août 2021 à bord de son jet privé, l’a garé à Ciampino pour faire un peu de shopping dans quelques magasins du centre et a tout posté sur ses comptes TikTok et Instagram. La veille, son yacht de 76 mètres et quatre étages battant pavillon des îles Caïmans, l’Ebony Shine, était arrivé à Cagliari en provenance de Gênes, où il est habituellement amarré.

14/09/2021

ANTONIO MAZZEO
L'Italie oublie Giulio Regeni et Patrick Zaki et participe à à des méga-manœuvres militaires en Égypte

Antonio Mazzeo, AfricaExPress, 11/9/2021
Original :
Italia dimentica Regeni e Zaki e partecipa a potente esercitazione militare in Egitto
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala 

NdT: au lendemain de la publication de cet article, le ministère de la Défense italien a démenti un quelconque participation italienne à Bright Star 21. L'auteur a publié une longue réponse à ce démenti, citant toutes les sources (vidéos, photos, sites web officiels) signalant la participation italienne et montrant le drapeau tricolore parmi ceux des 21 pays participants. Conclusion de l'auteur : « Il n'y a qu'un seul moyen de mettre un terme à cette incroyable affaire. Le ministère de la Défense et l'état-major italien, en utilisant également les canaux diplomatiques de la Farnesina et de l'ambassade d'Italie au Caire, doivent formaliser auprès du gouvernement d'Al Sissi la non-participation d'une quelconque formation militaire nationale, en demandant en même temps que le drapeau tricolore soit amené sur la base qui sert de quartier général à Bright Star 2021. Un acte conforme à ce qui a été communiqué aux médias hier et, surtout, profondément respectueux des familles et des amis de Giulio Regeni et de Patrick Zaki, de la volonté de justice et du peuple italien ».

Ministre Lorenzo Guerini, vous souvenez-vous de Giulio Regeni et de Patrick Zaki ? Évidemment non, tout comme vous ne vous souviendrez pas de ce que vous avez dit durant l'été 2020 à la Commission d'enquête parlementaire sur le meurtre du chercheur italien. Vous disiez alors que votre ministère de la Défense, dès 2017, avait déjà pris des mesures pour " refroidir " les relations avec les forces armées égyptiennes, en raréfiant les exercices militaires conjoints, les visites et les échanges de personnel, etc.

C'était le moins que l'on puisse faire après les omissions et les tromperies des autorités égyptiennes dans l'enquête sur les responsables de l'assassinat de Giulio Regeni. Mais au vu de ce qui se passe aujourd'hui dans le désert de ce pays d'Afrique du Nord, il ne semble pas que les forces armées italiennes aient l'intention de prendre leurs distances avec leurs collègues militaires égyptiens, et elles ne l'ont pas fait dans un passé récent.

Le jeudi 2 septembre, à la base militaire égyptienne "Mohamed Naguib" dans le gouvernorat de Marsa Matruh, à la frontière avec la Libye, un grand exercice militaire multinational appelé Bright Star 21 a été lancé, où 21 signifie l'année en cours mais coïncide également avec le nombre de pays participants, dont l'Italie.

Jeux de guerre

Les jeux de guerre se termineront le vendredi 17 septembre et, selon les organisateurs (les commandements militaires des USA et de l'Égypte du président général Al Sissi), visent à "renforcer les liens de sécurité des forces armées impliquées en échangeant des expériences et des connaissances sur les dernières techniques de combat et les nouveaux systèmes d'armes et de guerre électronique".

La liste des 21 brightstaristes a été rendue publique par le porte-parole de l'armée égyptienne, le colonel Arkan Harb Gharib Abdel Hafez : outre les USA et l'Égypte, on trouve l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis (mis en cause pour des crimes de guerre commis lors du conflit sanglant au Yémen), le Bahreïn, l'Irak, le Koweït et la Jordanie, le Pakistan, dont on parle partout pour ses relations controversées avec la milice des talibans afghans, et plusieurs États africains (Soudan, Maroc, Tunisie, Kenya, Nigeria et Tanzanie).