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24/01/2023

Josep Borrell : “il n’est pas approprié d’utiliser le terme «apartheid» à propos de l’État d’Israël”

Dans une réponse à une question écrite de députés européens, le vice-président de la Commission européenne a écrit qu'il est antisémite de qualifier Israël d'État d'apartheid.

Antisémitisme dans le rapport d’Amnesty International sur Israël

8.3.2022

Question avec demande de réponse écrite  E-000932/2022/rev.1
au vice-président de la Commission/haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité
Article 138 du règlement intérieur
Nicola Beer (Renew), Frédérique Ries (Renew), Niclas Herbst (PPE), Lukas Mandl (PPE), Ilana Cicurel (Renew), Anna-Michelle Asimakopoulou (PPE), Dietmar Köster (S&D), Sara Skyttedal (PPE), Petras Auštrevičius (Renew), Andrey Kovatchev (PPE), Miriam Lexmann (PPE), Bert-Jan Ruissen (ECR), Ondřej Knotek (Renew), Sergey Lagodinsky (Verts/ALE)

Le 1er février 2022, Amnesty International a publié un rapport intitulé «L’apartheid d’Israël contre la population palestinienne: un système cruel de domination et un crime contre l’humanité», qui allègue que l’apartheid est inhérent à la fondation de l’État d’Israël en 1948 et a été établi et perpétué par les gouvernements israéliens successifs.

1.Le vice-président de la Commission/haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité (VP/HR) considère-t-il que l’État d’Israël est un régime d’apartheid, sachant, entre autres, que la création de ce pays repose sur la résolution 181 des Nations unies, que plus de 10 % des membres de la Knesset et certains juges, y compris à la Cour suprême, sont des Arabes israéliens, et qu’un parti arabe est représenté au sein du gouvernement actuel?
2.Au regard de la définition juridiquement non contraignante de l’antisémitisme adoptée par l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste, le VP/HR estime-t-il que ce rapport est antisémite, étant donné qu’il prétend que l’existence de l’État d’Israël est le fruit d’une entreprise raciste, à savoir un régime d’apartheid?
 

Réponse donnée par le haut représentant/vice-président Josep Borrell i Fontelles au nom de la Commission européenne

20.1.2023

La Commission a connaissance du rapport auquel les honorables parlementaires font référence et lui accorde l’attention voulue. En tout état de cause, la Commission estime qu’il n’est pas approprié d’utiliser le terme «apartheid» à propos de l’État d’Israël.

La Commission utilise la définition opérationnelle juridiquement non contraignante de l’antisémitisme élaborée par l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (définition de l’IHRA), comme outil d’orientation pratique et base de son travail pour lutter contre l’antisémitisme. L’affirmation selon laquelle l’existence d’un État d’Israël est le fruit d’une entreprise raciste figure parmi les exemples donnés dans la définition de l’IHRA.

L’UE et ses États membres continueront de suivre de près l’évolution de la situation sur le terrain. Le respect du droit international humanitaire et du droit international relatif aux droits de l’homme par les acteurs étatiques et non étatiques, ainsi que la nécessité de veiller à ce que les auteurs répondent des violations commises, constituent une pierre angulaire de la paix et de la sécurité dans la région du Proche-Orient.

L’UE reste attachée à une solution négociée fondée sur la coexistence de deux États, sur la base du droit international et des frontières de 1967, avec des échanges de terres équivalents définis d'un commun accord entre les parties et avec l'État d'Israël et un État de Palestine[*] indépendant, démocratique, d'un seul tenant, souverain et viable, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité et la reconnaissance mutuelle.


[*] Cette dénomination ne saurait être interprétée comme une reconnaissance d'un État de Palestine et est sans préjudice de la position de chaque État membre sur cette question.

  NDLR Tlaxcala : notons que le camarade Borrell a mis 318 jours pour faire cette réponse, digne des meilleures écoles jésuites.
 
 

Josep Borrell:“ it is not appropriate to use the term apartheid in connection with the State of Israel”

 

In an answer to a written question by MEPs, The Vice-President of the European Commission wrote that it’s anti-Semitic to call Israel an apartheid state

Antisemitism in the Amnesty International Report on Israel

8.3.2022

Question for written answer  E-000932/2022/rev.1
to the Vice-President of the Commission / High Representative of the Union for Foreign Affairs and Security Policy
Rule 138
Nicola Beer (Renew), Frédérique Ries (Renew), Niclas Herbst (PPE), Lukas Mandl (PPE), Ilana Cicurel (Renew), Anna-Michelle Asimakopoulou (PPE), Dietmar Köster (S&D), Sara Skyttedal (PPE), Petras Auštrevičius (Renew), Andrey Kovatchev (PPE), Miriam Lexmann (PPE), Bert-Jan Ruissen (ECR), Ondřej Knotek (Renew), Sergey Lagodinsky (Verts/ALE)

On 1 February 2022, Amnesty International issued a report entitled ‘Israel’s Apartheid against Palestinians – a cruel system of domination and a crime against humanity’ in which it alleges that apartheid was inherent in the founding of the State of Israel in 1948 and has been built on and maintained by successive Israeli governments.

1.Does the Vice-President of the Commission / High Representative of the Union for Foreign Affairs and Security Policy (VP/HR) regard Israel as an apartheid state, given that – among others – Israel was created based on UN Resolution 181, more than 10 % of Knesset Members are Arab Israelis, there are Arab Israeli judges, including at the Supreme Court, and an Arab party forms part of the current government?
2.Does the VP/HR regard the report as antisemitic in the light of the non-legally binding International Holocaust Remembrance Alliance definition of antisemitism, given that it claims that the existence of the State of Israel is a racist endeavor (i.e. an apartheid state)?
 Answer given by High Representative/Vice-President Borrell i Fontelles on behalf of the European Commission

20.1.2023

The Commission is aware of the report referred to by the Honourable Members and is giving it due attention. In any case, the Commission considers that it is not appropriate to use the term apartheid in connection with the State of Israel.

The Commission uses the non-legally binding working definition of antisemitism of the International Holocaust Remembrance Alliance (IHRA definition) as a practical guidance tool and a basis for its work to combat antisemitism. Claiming that the existence of a State of Israel is a racist endeavour is amongst the illustrative examples included under the IHRA definition.

The EU and its Member States will continue to closely monitor the developments on the ground. The respect of international humanitarian law and international human rights law by state and non-state actors, and accountability for violations committed, are a cornerstone for peace and security in the Middle East region.

The EU remains committed to a negotiated two-State solution, based on international law, the 1967 lines, with equivalent land swaps, as may be agreed between the parties, with the State of Israel and an independent, democratic, contiguous, sovereign and viable State of Palestine[1], living side by side in peace, security and mutual recognition.

[1] This designation shall not be construed as recognition of a State of Palestine and is without prejudice to the individual positions of the Member States on this issue.

Read Ali Abunimah's commentary:

EU says it’s anti-Semitic to call Israel an apartheid state

ANTONIO MAZZEO
Deux universités italiennes participent à des war games cyber-spatiaux et nucléaires

Antonio Mazzeo, 22/1/2023
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

C’est une nouvelle étape dans le processus de renforcement du complexe militaro-industriel-universitaire italien. Joint Stars, « l’événement annuel le plus important en matière d’entraînement de défense », a débuté, comme l’explique l’état-major des forces armées italiennes.


« Joint Stars est un exercice inter-forces et inter-agences ordonné par le chef d’état-major des armées, l’amiral Giuseppe Cavo Dragone, planifié et dirigé par le Comando Operativo di Vertice Interforze  (COVI, Commandement opérationnel conjoint interforces) », ajoute l’état-major.

La première phase des jeux de guerre se déroule au Centre de simulation et de validation de l’armée de terre (CESIVA) de Civitavecchia, l’organisme chargé de « préparer les postes de commandement, les états-majors et les unités destinés à être déployés hors du territoire national » et de tester les nouveaux systèmes de guerre prévus par le programme Forza NEC (Network Enabled Capacity) de « numérisation du champ de bataille ».

"Cette première phase de Joint Stars, qui s’achèvera le 27 janvier, consiste en une activité de type exercice de poste de commandement visant à vérifier les capacités de planification d’un état-major national interforces en matière d’opérations de défense des espaces aériens, terrestres et maritimes, de cybersécurité et de sécurité spatiale, de défense contre les contaminations chimiques, biologiques, radiologiques ou nucléaires, et de lutte contre les menaces découlant des technologies émergentes, notamment celles impliquant l’utilisation de drones, y compris sous-marins », explique l’état-major.

Lors de la réunion inaugurale de  Joint Stars, le commandant du COVI, le général Francesco Paolo Figliuolo, a souligné l’importance de prendre en compte les aspects juridiques, culturels, politiques, la perspective de genre et les relations avec la presse lors de la planification d’une opération militaire. « Le fait d’avoir ici un public composé non seulement de membres des forces armées, mais aussi d’autres réalités proches de la défense, comme la Guardia di Finanza, la Croix-Rouge, les capitaineries portuaires, les pompiers, la protection civile et le monde universitaire, nous donne l’occasion de partager, d’appliquer et de mettre en pratique toutes les leçons qui nous seront utiles à l’avenir pour faire face au début d’une crise », a conclu le général Figliuolo.

Et c’est précisément pour accroître l’interopérabilité entre les forces armées et les institutions universitaires que 11 étudiants de la Libera Università Internazionale degli Studi Sociali "Guido Carli" (LUISS) de Rome et de la Scuola Superiore Sant’Anna de Pise ont été “encadrés” dans l’équipe de Joint Stars. « Dans ce cadre, les étudiants des deux universités ont travaillé avec des militaires aux côtés de ceux que l’on appelle les conseillers ou consultants du commandant dans les domaines politique, juridique et de l’information publique », explique la Défense. « Pour les étudiants, le scénario de l’exercice et la dynamique de travail typique d’un état-major militaire ont représenté une occasion valable d’accroître leur expérience et leur connaissance des missions et des tâches que l’instrument de la Défense nationale garantit dans son travail quotidien pour la défense des citoyens, du territoire de l’État, des objectifs stratégiques nationaux et de ceux de l’Alliance atlantique ».

L’utilisation d’étudiants universitaires dans le cadre d’exercices militaires à forte valeur stratégique est un phénomène de plus en plus fréquent en Italie. En juillet 2022, trois équipes composées d’étudiants des universités de Trieste, Budapest et Ljubljana, ainsi que d’officiers autrichiens, italiens, slovènes et hongrois se sont affrontées dans un wargame très serré organisé par le commandement de la brigade alpine Julia à Udine. « Les équipes ont simulé les factions, les communautés, les minorités, les autorités, les forces de sécurité locales et internationales, les agences civiles et les médias présents dans une zone de crise fictive », note l’état-major de la Défense. « L’exercice a représenté la phase finale d’un projet pilote qui voit la Force terrestre multinationale et les universités partenaires collaborer à l’activité d’analyse de l’environnement opérationnel à des fins d’exercice et d’exploitation (...) qui permettra de mener de nouvelles activités d’entraînement et d’éducation au profit de la force multinationale ».

En octobre dernier, lors du maxi-exercice Mare Aperto [Mer ouverte], qui s’est déroulé dans les régions centre-sud de l’Italie et dans l’espace aéromaritime entre les détroits adriatique, ionien, tyrrhénien et sicilien (impliquant 4 000 militaires et une cinquantaine d’unités navales et de sous-marins de l’OTAN), 50 étudiants de 13 universités publiques et privées étaient présents : les universités de Bari, Bologne, Catane, Gênes, Milan, Trieste, la Cattolica del Sacro Cuore de Milan, le Politecnico de Milan, la Federico II de Naples, la Sant’Anna de Pise, La Sapienza de Rome, la LUISS de Rome et l’Université pour étrangers de Sienne.

« Sous la direction et la supervision de personnel expérimenté dans les différents domaines - des étudiants universitaires sont impliqués dans les états-majors opérationnels en tant que conseillers politiques et juridiques et agents d’information publique », explique la Défense. « Leur participation à l’exercice est fondamentale dans le cadre plus large du renforcement des liens existants avec les universités : une combinaison stratégique et innovante des opérations et de la culture de défense ».

Lors de la première édition de Mare Aperto (octobre 2021), neuf universités avaient participé aux jeux de guerre. « Des chercheurs des universités de Bari et de Catane, notamment, ont été accueillis à bord du navire San Giorgio afin d’opérer dans le cadre des activités de débarquement menées par la Brigade San Marco », a rapporté le service de presse de l’université des Pouilles. « Le personnel de l’université a réalisé une série de relevés morphotographiques et bathymétriques, numériques et à haute résolution, des différentes plages où se sont déroulés les exercices, afin d’améliorer la capacité à détecter, en temps réel, les zones les plus propices au débarquement ».

L’Université en tenue de camouflage pour planifier des attaques et des opérations spéciales de guerre...

 

Les heureux élus


 

23/01/2023

SERGIO RODRÍGUEZ GELFENSTEIN
L’esprit de Minsk souffle sur le Venezuela

 Sergio Rodríguez Gelfenstein, 18/1/2023
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

L'expérience m'a appris que tous les politiciens ne peuvent pas devenir des hommes d'État, il y a une distance entre les deux. Fondamentalement, la différence vient de la capacité que certaines personnes développent pour gérer et diriger un pays “contre vents et marées”. Dans ce cadre, il existe deux domaines qui forgent les conditions permettant de transformer n'importe quel politicien en homme d'État : la sécurité et la défense, en général la gestion et la direction des forces armées, et l'orientation de la politique étrangère.

Dans le passé, les relations extérieures étaient gérées sans équivoque par les ministères des affaires étrangères en utilisant l'art de la diplomatie. Cette fonction a perdu de sa force et de sa validité ces derniers temps, lorsque la technologie permet aux chefs d'État de communiquer de manière directe et presque sûre sans que les questions passent par les ministères des affaires étrangères et les ambassades et sans qu'il soit nécessaire d'organiser des réunions directes en face à face qui entraînent des dépenses énormes et une perte de temps utile pendant les voyages. C'est particulièrement vrai lorsqu'il s'agit de liens entre pays amis.

Mais lorsque le domaine discuté émane de perspectives différentes en termes de philosophie, de politique, de culture et, en général, d'intérêts nationaux de chaque pays, le contact personnel et l’impression directe fournie par les dirigeants jouent un rôle fondamental dans la prise de décision et la signature d'accords.

La diplomatie est l'art de la tromperie subtile et de l'hypocrisie naturelle de ceux qui doivent souvent feindre une amitié absente lorsqu'ils recherchent des informations et élaborent des plans de coopération qui contribuent à la défense, au développement et à la durabilité du projet politique du pays qu'ils représentent. Malgré le fait que les pays médiocres recourent à la banalité des représentants diplomatiques qui, dans l'exercice de leurs fonctions, ne visent pas les objectifs fixés, mais plutôt le trivial, le superficiel, le puéril et l'insignifiant, la diplomatie continue d'être un instrument valable pour atteindre les objectifs stratégiques de l'État.

Dans ce domaine, le rôle des dirigeants est fondamental. Jusqu'à présent, des valeurs universellement reconnues telles que l'honneur, la confiance, la dignité, le respect et l'honnêteté, entre autres, ont été mises sur la table pour traiter les accords et les différences. Mais la crise même du système international émanant de la société capitaliste mondiale - qui a, entre autres, un caractère éthique profond - a commencé à rendre ces valeurs moins crédibles. Au contraire, on tente de minimiser le rôle de la diplomatie pour renforcer l'instrument de la force en tant que mécanisme permettant d'imposer et d'exacerber les intérêts des pays puissants au détriment de la paix mondiale, de la gouvernabilité et de la recherche d'accords pour résoudre les grands problèmes qui affligent l'humanité.


Cela est devenu évident suite aux déclarations de l'ancienne chancelière allemande Angela Merkel, qui a fait savoir que les accords de Minsk de 2014 étaient une tentative de donner du temps à l'Ukraine, afin que le pays puisse être renforcé pour servir de bélier de l'OTAN contre la Russie. Mme Merkel a déclaré : « Nous savions tous qu'il s'agissait d'un conflit gelé, que le problème n'était pas résolu, mais c'est précisément cela qui a donné un temps précieux à l'Ukraine ». En d'autres termes, l'Occident n'a pas utilisé la diplomatie pour la paix, mais pour la guerre.

L'ancien président français François Hollande s'en est fait l'écho : « Oui, Angela Merkel a raison sur ce point ». Hollande a déclaré que l'armée ukrainienne d'aujourd'hui est en fait mieux entraînée et mieux protégée sur le plan matériel, ce qui est « à l'honneur des accords de Minsk, qui ont donné cette possibilité à l'armée ukrainienne ».

Ces confessions ont provoqué d'innombrables commentaires... et aussi des silences. En Europe même, le président serbe Aleksandar Vucic a déclaré que ces déclarations changeaient radicalement l'image des faits [concernant l'Ukraine] et soulevaient la question de la confiance. Il a ajouté que pour lui, c'était un signe qu'il ne devait pas faire confiance.

Vucic est le dirigeant d'un pays qui a connu une sécession à la suite d'une action directe de l'OTAN, qui n'a pas trouvé de meilleur moyen que d'inventer un pays pour gagner le territoire qu'elle voulait contrôler dans les Balkans. Dans ce contexte, il était inévitable que le ministre serbe des Affaires étrangères établisse une nette similitude entre les accords de Minsk et les traités de Bruxelles qui définissent les relations entre la Serbie et la république autoproclamée du Kosovo et qui, selon lui, « se sont révélés frauduleux ».

L'ancien vice-chancelier autrichien Heinz-Christian Strache a déclaré que les aveux de Merkel et de Hollande mettaient en doute la parole des politiciens européens. Strache, un politicien d'extrême droite, a déclaré que la franchise de Mme Merkel sur le sujet était effrayante, ajoutant que « de cette manière, les dirigeants européens ne font que détruire toute base de confiance à leur égard ».

Cependant, malgré toutes ces certitudes, l'ONU, qui sous Guterres est devenue un appendice des politiques usaméricaines, européennes et de l'OTAN, est restée silencieuse, comme on pouvait s'y attendre. Le porte-parole du Secrétaire général, Stéphane Dujarric, avec l'argument éhonté que cela devrait être laissé à « l'analyse historique des journalistes, des anciens fonctionnaires et des historiens », a refusé de commenter les déclarations de Merkel et de Hollande, donnant encore plus de poids à l'idée que l'ONU a aujourd'hui un Secrétaire général pour la guerre, pas pour la paix.

L'accord nucléaire avec l'Iran connu sous le nom de Joint Comprehensive Plan of Action (JCPOA), que Joe Biden, pendant sa campagne électorale, a promis de réintégrer, après qu’il eut été signé par Obama et abandonné par Trump, doit être placé dans un autre domaine de la même question. Biden a nommé Robert Malley envoyé spécial en Iran pour superviser les négociations menant au renouvellement du JCPOA. Cependant, Malley a fait le contraire.

Pepe Escobar, journaliste et analyste géopolitique brésilien spécialisé dans l'Asie occidentale et centrale, a affirmé que le JCPOA « était essentiellement un clone de l'accord de Minsk », permettant à Washington de gagner du temps pour remodeler sa politique à l'égard de l'Iran et de l'Asie occidentale. Dans ce cas, selon Escobar, « Téhéran n'est jamais tombé dans le piège » car le leader iranien, l'ayatollah Seyyed Ali Khamenei, qu'il décrit comme « un habile stratège géopolitique », a toujours été clair sur le fait qu'il ne fallait jamais faire confiance aux USA car « il savait intuitivement que celui qui succéderait à Obama - la fauconne Hillary ou, comme cela s'est produit, Trump - ne respecterait finalement pas ce qui avait été signé et ratifié par les Nations unies ».


Carlos Latuff

Une telle pratique, qui, comme on peut le constater, est devenue monnaie courante dans la politique étrangère usaméricaine, s'installe maintenant au Venezuela et dans les négociations qui ont eu lieu au Mexique entre le gouvernement et le secteur terroriste de l'opposition soutenu par Washington. Dans cette mesure, le Venezuela devrait prendre note de ce qui s'est passé car, en réalité, ces réunions sont l'expression d'une négociation indirecte entre les gouvernements de Caracas et de Washington, gérée de cette manière par ce dernier parce qu'il n'a pas trouvé le moyen de justifier à son opinion publique que sa politique de renversement du président Maduro a échoué lamentablement et qu'il doit maintenant négocier avec celui qui tient réellement les rênes du pouvoir dans le pays.

Pour ce faire, il utilise le secteur le plus rétrograde, le plus violent et le plus antidémocratique de l'opposition vénézuélienne, tout en recourant à toutes les ressources et à tous les instruments de son arsenal, le dernier en date étant l'élimination du “gouvernement provisoire” et le maintien d'un “parlement provisoire”, tous deux inconstitutionnels et inexistants dans la pratique. En fait, ce qui s'est produit, c'est un changement dans la direction de la bande criminelle, tout en maintenant la pratique de l'infraction sous une autre apparence. Cette décision a été reprise par la majorité du secteur terroriste, notamment parce que Guaidó n'a pas procédé à une distribution efficace et équitable des ressources obtenues grâce au vol.

Néanmoins, Washington continue à “exiger” que les pourparlers aient lieu au Mexique. Rendus aveugles, sourds et muets par le fait de ne pas avoir d'ambassade à Caracas, ils s'accrochent à la seule chose qu'ils ont pour “maintenir” leur présence politique au Venezuela. Tout cela se produit à un moment où les mesures coercitives adoptées à l'encontre de la Russie ont été inversées et ont généré un véritable désastre économique pour eux et leurs alliés. Ils ne peuvent pas non plus expliquer à leur opinion publique pourquoi ils ont été contraints de céder et d'accepter qu'une compagnie pétrolière usaméricaine commence à opérer au Venezuela.

C'est pourquoi ils insistent pour que leurs pions continuent à jouer la comédie au Mexique. Ce sont les USA qui peuvent faire appliquer l'accord visant à débourser les 3,2 milliards de dollars séquestrés, et non l'opposition terroriste, puisque ce sont eux qui ont négocié. Mais non, comme à Minsk, à Bruxelles et dans le cas du JCPOA, il a été évident que Washington gagne du temps pendant qu'il réalise ce qui est maintenant son objectif après l'échec du recours à la violence et au terrorisme : essayer d'unifier l'opposition, billets verts aidant, pour qu'elle aille aux élections de 2024 avec un seul candidat.

La patience des Vénézuéliens est à bout. Ils n'attendront pas six ou trois ans, lorsque Biden ne sera plus à la tête de l'administration, pour qu'il avoue (comme Merkel et Hollande à propos de Minsk) qu'il ne faisait que gagner du temps au Mexique. Il n'est pas nécessaire d'attendre pour savoir que le sénile Biden, comme tous les présidents usaméricains, est un menteur : nous savons que la diplomatie américaine ne repose pas sur des valeurs ou des principes, mais uniquement sur l'imposition et la force. Le Venezuela, son peuple et son gouvernement les connaissent déjà, ont appris et sauront comment agir.

 

22/01/2023

Represalias policiales marroquíes contra l@s delegad@s del territorio saharaui ocupado en el 16º Congreso del Frente Polisario

AFASPA, 22-1-2023
Traducido por Tlaxcala

Algun@s de lo@ 40 delegad@s del territorio ocupado del Sáhara Occidental que participaron en el 16º Congreso del Frente Polisario han regresado de Argelia hoy, 22 de enero. En la escala de un día en el aeropuerto de Casablanca no encontraron ningún problema. Algun@s viajaron después a Agadir, donde no ocurrió nada en el aeropuerto. Pero, como era de esperar, l@s que fueron a El Aaiún fueron tratad@s “como se debe” en una situación colonial.


Las fuerzas de represión marroquíes evacuaron a las personas que se encontraban en el aeropuerto y después atacaron a l@s delegado@, golpeándoles, insultándoles y humillándoles. El Waara Sid Brahim Khaya, hermana de Sultana Khaya, Mariem Dembar, hermana de Said Dembar (asesinado en agosto de 2011 por un policía fuera de servicio) y Elghlaijiha El Wali, fueron las que sufrieron los peores abusos. En un vídeo publicado por El Waara, que fue acogida por activistas, relata: “A mi regreso del 16º Congreso del Frente Polisario fui blanco especial de las fuerzas de ocupación, que me apartaron e inmediatamente empezaron a insultarme y a llamarme sucia traidora. No paraban de decirme que me iban a reeducar por todo lo que hice en Bojador. Hicieron preguntas sobre Sultana Khaya aunque no estaba con nosotros. Nos torturaron e hicieron lo mismo con Mariem Dembar y Sidi Mohamed Daddach. Pido a la comunidad internacional que intervenga rápidamente para protegernos de los actos de las fuerzas de ocupación”.

Tras llevarse a las mujeres, los torturadores siguieron atacando a los hombres.

Las delegadas de El Aaiún: Dahaba Sidemou, Mahfouda Lefkir, Fatimatou Dahwar, Laila Lili Gajmoula Baaya, Mariem Dembar y El Waara Sid Brahim Khaya. Delegada de Guelmim: Salka Lektif. De Smara Elglaijhaa El Wali.

Delegados masculinos de El Aaiún: Sidi Mohamed Daddach, El Arabi Elbakay, Abdelaziz Byay, Saleh Maylid, responsable de la radio Maizirat. Delegados de Bojador : Sheik El Elhella Khayya y Hamdi Habadi.

Mañana 23 de enero, el Parlamento marroquí (Cámara de Representantes y Cámara de Consejeros) celebrará una sesión plenaria conjunta urgente. Debatirá la resolución del Parlamento Europeo sobre los derechos humanos en Marruecos, que pide la liberación de los periodistas encarcelados.

Información complementaria del 23-1-2023

Vari@s delegad]s del territorio ocupado no han regresado aún al Sahara Occidental

Algun@s de ell@s harán escala en Las Palmas.

Otr@s se quedarán unos días en los campamentos con la familia. Son Mina Baali, Salha Boutenguiza, Zahra Sbai, Zainabou Babi, Brahim Sabar, Bachri Bentaleb, Daihani Brahim, Ali Salem Tamek, Ali Saadouni.

Está claro que el Majzén les preparará una sesión parecida a su regreso. Seamos solidarios. Alertemos a los medios y a los responsables políticos.

 

Représailles policières marocaines contre les délégué·es du territoire occupé sahraoui au 16ème congrès du Front Polisario

AFASPA, 22/1/2023

Une partie de la quarantaine de délégué·es  du territoire occupé du Sahara occidental qui a participé au 16ème  congrès du Front Polisario est rentrée d'Algérie aujourd'hui 22 janvier. À l'escale d'une journée dans l'aéroport de Casablanca ils·elles n'ont pas rencontré de problème. Certain·es ont ensuite voyagé sur Agadir où il ne s'est rien passé à l'aéroport. Mais comme il était à craindre, celles et ceux qui allaient à El Ayoun ont été traité·es “comme il se doit” en situation coloniale.


Les forces de répression marocaines ont fait évacuer les personnes qui se trouvaient dans l'aéroport pour ensuite s'acharner sur les délégué·es qu'ils ont tabassé·es, insulté·es, humilié·es. Ce sont El Waara Sid Brahim Khaya, sœur de Sultana Khaya, Mariem Dembar, sœur de Said Dembar (assassiné en août 2011 par un policier qui n'était pas en service) et Elghlaijiha El Wali, qui ont subi les pires sévices. Dans une vidéo postée par El Waara, accueillie chez des militants, elle raconte « À mon retour du 16ème congrès du Front Polisario j'ai été spécialement ciblée par les forces d'occupation qui m'ont amenée à part et ont commencé immédiatement à m'insulter et me traiter de sale traitresse. Ils répétaient qu'ils vont me rééduquer pour tout ce que j'ai fait à Boujdour. Ils posaient des questions sur Sultana Khaya bien qu'elle ne fût pas avec nous. Ils nous ont torturé·es et fait pareil avec Mariem Dembar et Sidi Mohamed Daddach. Je demande à la communauté internationale d'intervenir promptement pour nous protéger de actes des forces d'occupation ».

Après avoir fait sortir les femmes, les tortionnaires ont continué de s'acharner sur les hommes.

Les femmes déléguées d'El Ayoun : Dahaba Sidemou, Mahfouda Lefkir, Fatimatou Dahwar, Laila Lili Gajmoula Baaya, Mariem Dembar et El Waara Sid Brahim Khaya. Déléguée de Guelmim : Salka Lektif. De Smara Elglaijhaa El Wali.

Les hommes délégués d'El Ayoun : Sidi Mohamed Daddach, El Arabi Elbakay, Abdelaziz Byay, Saleh Maylid, responsable de la radio Maizirat. Délégués de Boujdour : Cheik El Elhella Khayya et Hamdi Habadi.

Demain 23 janvier, le Parlement marocain (chambre des représentants et chambre des conseillers) est réuni en urgence pour une séance plénière commune extraordinaire. Il doit débattre de la résolution du Parlement européen relative aux droits humains au Maroc, qui demande la libération des journalistes emprisonnés.

Complément d'information du 23/1/2023

Plusieurs délégué·Es du territoire occupé ne sont pas encore rentré·es au Sahara occidental occupé. Certain·es vont faire escale par Las Palmas.

D'autres sont pour quelques jours en famille dans les campements : Mina Baali, Salha Boutenguiza, Zahra Sbai, Zainabou Babi,  Brahim Sabar, Bachri Bentaleb, Daihani Brahim, Ali Salem Tamek, Ali Saadouni.

Il est clair que le Makhzen leur préparera une même séance à leur arrivée, soyons solidaires, alertons nos médias et responsables politiques.

 

GIDEON LEVY
Les manifestants sionistes de Tel Aviv ont oublié leurs voisins palestiniens

Gideon Levy, Haaretz, 22/1/2023
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Une fois de plus, je ne suis pas allé sur la place Habima, ni dans la rue Kaplan, pour me joindre aux manifestations. Mes jambes ne m'y ont pas porté et mon cœur m'a empêché de prendre part à une manifestation largement justifiée, mais qui n'est pas ma manifestation.

Des manifestants contre le agouvernement d'extrême droite agitent des drapeaux israéliens au centre Horev de Haïfa, samedi. Photo : Rami Shlu/sh/

Une manifestation couverte d'une mer de drapeaux bleus et blancs, comme pour se légitimer et protéger ses participants, alors que les drapeaux de l’autre peuple qui vit sur cette terre sont interdits ou rassemblés en un ghetto étroit sur un monticule de terre au bord de la place, comme dans la manifestation précédente, ne peut pas être ma manifestation.

Une manifestation exclusivement juive et mononationale dans un État clairement binational ne peut être une manifestation pour quiconque recherche l'égalité ou la justice, qui sont parmi les mots clés de cette manifestation mais qui restent creux en son sein.

Le discours « gouvernement  de liberté, égalité et qualité » des organisateurs d'une manifestation à Tel Aviv est creux ; le discours de « lutte pour la démocratie » des organisateurs de l'autre manifestation ne l'est pas moins. Il n'y a pas et il n'y aura jamais de « gouvernement  de liberté, égalité et qualité «  dans un État d'apartheid, pas plus qu'il n'y a de « lutte pour la démocratie » lorsque l'on ferme les yeux sur l'apartheid.

Certains des Juifs de ce pays sont maintenant indignés face à une menace concrète sur leurs droits et leur liberté. Il est bon qu'ils aient été secoués dans une action civile, mais leurs droits et leur liberté, même après avoir été restreints, resteront ceux des privilégiés, de la suprématie juive inhérente. Ceux qui y consentent, en paroles ou en silence, invoquent le nom de la démocratie en vain. Le silence sur ce sujet est le silence sur l'apartheid. La participation à ces démonstrations d'hypocrisie et de deux poids-deux mesures est inacceptable.

La mer de drapeaux israéliens lors de ces manifestations se veut une excuse face à la remise en cause par la droite de la loyauté et du patriotisme de ce camp. Nous sommes sionistes, donc nous sommes loyaux, disent les manifestants. Les Palestiniens et les Arabes israéliens peuvent attendre que nous finissions les choses entre nous. Il est interdit de mélanger les problèmes, comme s'il était possible de ne pas les mélanger. Une fois de plus, le centre et la gauche tombent raides morts devant les accusations de la droite, marmonnant et s'excusant ; la pureté du drapeau les a ternis bien plus que les accusations.

Une fois de plus, ce camp montre qu'il exclut les Palestiniens et leur drapeau tout autant que la droite. Comment peut-on participer à une telle manifestation ? Il n'y a pas et il ne peut y avoir de manifestation pour la démocratie et l'égalité, la liberté et même pour un gouvernement de qualité, dans un format d'apartheid dans un État d'apartheid, tout en ignorant l'existence de l'apartheid.

Le drapeau a été choisi comme symbole parce que c'est une manifestation sioniste, mais il ne peut pas y avoir de manifestation sioniste pour la démocratie et qui soit donc une manifestation juste. Une idéologie qui grave sur son drapeau la suprématie d'un peuple sur un autre ne peut prêcher la justice avant de changer les bases de son idéologie. L'Étoile de David est en train de couler, comme l'a montré de manière déchirante l'illustration de couverture du magazine en hébreu de Haaretz de vendredi, mais son naufrage est inévitable tant que le drapeau d'Israël sera le drapeau de l'une des deux nations qui le revendiquent.


Le sang palestinien a coulé comme de l'eau ces derniers jours. Il ne se passe pas un jour sans que des innocents soient tués : un professeur de gymnastique qui a tenté de sauver un blessé dans sa cour ; deux pères, dans deux endroits différents, qui ont essayé de protéger leurs fils, et un fils de réfugiés de 14 ans - tout cela en une semaine. Comment une manifestation peut-elle ignorer cela, comme si cela ne se produisait pas, comme si le sang était de l'eau et l'eau une pluie bénie, comme si cela n'avait rien à voir avec le visage du régime ?

Pouvez-vous imaginer si les Juifs étaient attaqués tous les jours ou tous les deux jours ? La manifestation les aurait-elle ignorés ? L'occupation est plus que jamais loin de prendre fin : elle est devenue une mouche embêtante qu'il faut faire taire. Quiconque la mentionne est un fauteur de troubles qui doit être tenu à l'écart : même la gauche ne veut plus en entendre parler.

« Arrêtons le coup d'État », proclament les appels, avec un pathos qui semble avoir été emprunté à la Révolution française. Mais il n'y a pas de révolution dans un État d'apartheid, s'il continue à être un État d'apartheid. Même si toutes les demandes des manifestants sont satisfaites, si la Cour suprême est portée aux nues, si le procureur général est exalté et si le pouvoir exécutif retrouve sa stature légitime, Israël restera un État d'apartheid. Alors quel est le but de cette manifestation ? De nous permettre de nous féliciter une fois de plus d'être “la seule démocratie du Moyen-Orient”.

"Une nation qui en occupe une autre ne sera jamais libre": manifestants antisionistes en marge de la manifestation de samedi à Tel Aviv