26/04/2025

Une Gaza du siècle dernier
26 avril 1937 : la tragédie de Guernica, racontée par George Steer

C'était un lundi, jour de marché. Il y avait beaucoup de monde dans les rues de la petite ville de Guernica, qui comptait sept mille habitants. À 16 h 30, les cloches de l'église ont commencé à sonner, et cinq minutes plus tard, le premier avion est apparu, et a lâché six bombes explosives de 450 kilos, suivies d'un chapelet de grenades.

Quelques minutes plus tard, un deuxième avion est apparu. L'enfer a duré trois heures. En tout, ce sont 42 avions qui ont bombardé et mitraillé la ville, ses habitants et les environs où ils s'étaient réfugiés. Toute la ville a brûlé. L'incendie a duré longtemps. Bilan : 70% des édifices brûlés et un nombre de morts indéterminé, situé entre 800 et 1600. 70 ans plus tard, les historiens ne sont toujours pas d'accord sur le nombre de victimes de ce lundi noir qui fit de Guernica une ville-martyre et une ville-symbole, entrée définitivement dans notre mémoire collective. Les avions appartenaient à la Légion Condor allemande et à l'Aviation légionnaire italienne. Nom de l'opération : Operation Rügen.

Deux hommes ont contribué de manière décisive à faire de Guernica ce symbole : George Steer et Pablo Picasso.

Le premier était un jeune journaliste de 27 ans, né en Afrique du Sud, correspondant de guerre du quotidien londonien The Times et partisan déclaré de la cause républicaine et basque. L'Espagne n'était pas son premier théâtre de guerre. En 1935,il avait été envoyé spécial en Éthiopie, qu'on appelait alors l'Abyssinie, soumise à une féroce agression italienne, ordonnée par Mussolini -le dictateur qui avait les yeux plus gros que le ventre- qui accomplissait là son rêve d'Empire à coups de crimes de guerre. Déjà en Éthiopie, on avait vu des bombardements frapper une population civile désarmée. Déjà en Éthiopie, l'Occident démocratique avait trahi un peuple agressé par le fascisme.

George Steer arriva à Guernica quelques heures après le bombardement et câbla dans la nuit même son reportage de la ville martyre, qui parut le lendemain dans The Times et The New York Times, avant d'être repris par de nombreux journaux dans divers pays. C'est cet article qui a alerté le monde, suscitant des manifestations de protestation dans les rues de Londres et New York et déclenchant une contre-offensive médiatique des franquistes et de leurs alliés, l'Allemagne nazie et l'Italie fasciste. Dans ces deux pays, les médias se déchaînèrent contre les « hordes bolcheviques », qui, à les en croire, avaient mis elles-mêmes le feu à Guernica avant de la quitter. Leurs mensonges ont été rapidement démentis. Le récit que l'histoire a retenu est celui de George Steer, dont une rue porte le nom à Bilbao, tandis qu'à Gernika même, se dresse un buste de lui, inauguré en avril 2006.  


Le second, à 56 ans, est un peintre célèbre, installé en France. Il soutient la cause républicaine face à la rébellion franquiste. Celui que les Renseignements généraux (la police politique française) décriront comme un« un anarchiste considéré comme suspect au point de vue national » et comme « un peintre soi-disant moderne » -raison pour laquelle lui sera refusée la naturalisation française en avril 1940 - se met immédiatement au travail. Le résultat sera une toile monumentale de 8 mètres de long et de 3 m. 50 de haut, en noir et blanc, qui sera exposée au pavillon espagnol de l'Exposition universelle. Comme l'a dit Picasso, « La peinture n'est pas faite pour décorer les appartements. C'est un instrument de guerre offensive et défensive contre l'ennemi ».

Guernica est une leçon qui reste encore à apprendre. Les auteurs de ce crime de guerre, à commencer par le chef de la Légion Condor, le lieutenant-colonel Wolfram von Richthofen (1895-1945), furent fêtés comme des héros dans l'Allemagne nazie, et ceux d'entre eux qui vivent encore, coulent une paisible retraite, donnant des interviews avec une incroyable décontraction. Le bombardement de la ville sainte des Basques était une expérience grandeur nature, destinée à évaluer les capacités de l'aviation allemande à détruire une ville de manière efficace. Comme l'a dit Hermann Göring au procès de Nuremberg : « La guerre civile espagnole m'a donné l'occasion de tester ma jeune aviation et a été un moyen pour mes hommes d'acquérir de l'expérience. »

Ce crime de guerre ne fut ni le premier ni le dernier du XXème siècle. Les premiers bombardements de populations civiles avec des armes chimiques furent ordonnés par Winston Churchill sur l'Irak en 1915. Après Guernica, il y aura d'autres villes-martyres, comme Coventry, Hambourg, Dresden, Hiroshima, Nagasaki. Après l'Espagne, toute l'Europe. Après l'Europe, l'Asie, de la Palestine à la Corée, au Vietnam et au Cambodge.

Les Guernica d'aujourd'hui s'appellent Gaza, Tal Afar, Falloujah, Samarra, Najaf, mais aussi Grozny ou Kandahar. Les avions qui lâchent leurs bombes meurtrières ne portent plus la croix de fer mais les couleurs de pays « démocratiques ». Les « Rouges ennemis de Dieu » que Franco, Hitler et Mussolini prétendaient combattre pour sauver l'Occident chrétien on été remplacés par les « islamistes » et « l'Axe du Mal », qui, selon Bush, véritable Hitler de notre temps, va de La Havane à Pyongyang en passant par Caracas, Beyrouth, Damas, Khartoum et Téhéran. Et la « communauté internationale », comme elle avait été paralysée devant le martyre de l'Éthiopie puis celui de l'Espagne, est aujourd'hui pire que paralysée devant le martyre de la Palestine, de l'Irak, de l'Afghanistan, elle est complice des centaines de Guernica qui se répètent sous nos yeux fatigués, jour après jour.

Lisez le reportage de George Steer. Il dit, en peu de mots, l'essentiel.- Fausto GiudiceTlaxcala, 27/4/2017


Une ville détruite par une attaque aérienne

Un témoin oculaire raconte

De notre envoyé spécial, Bilbao, le 27 avril 1937

Guernica, la plus ancienne ville des Basques et le centre de leur tradition culturelle, a été complètement détruite hier après-midi par des raids aériens des insurgés. Le bombardement de cette ville ouverte située loin derrière les lignes a pris exactement trios heures et quart, durant lesquelles une puissante flotte aérienne consistant en trois types d'avions allemands, des bombardiers Junkers et Heinkel et des chasseurs Heinkel, n'a pas cessé de déverser sur la ville des bombes pesant 1000 livres [453 kg.] et moins et, selon les calculs, plus de trois mille projectiles incendiaires de deux livres [907 gr.] chacun. Les chasseurs, pendant ce temps, opéraient des piqués sur la ville et ses alentours pour mitrailler la population civile qui s'était réfugiée dans les champs.


La vieille souche de l'Arbre de Gernika

Tout Guernica s'est rapidement retrouvée en flammes, à l'exception de la Casa de Juntas historique, qui contient les riches archives de la race basque, et où l'ancien Parlement basque siégeait. Le fameux chêne de Guernica, aussi bien la vieille souche desséchée de 600 ans que les nouvelles pousses, a été aussi épargné. C'est là que les rois d'Espagne faisaient le serment de respecter les droits démocratiques (fueros) de Biscaye et en retour recevaient la promesse d'allégeance en tant que suzerains, avec le titre démocratique de Señor et non de Roi de Biscaye. La majestueuse église Santa Maria a été aussi épargnée, à l'exception de son beau chapitre, qui a été frappé par une bombe incendiaire.

À 2 h ce matin, quand j'ai visité la ville, le spectacle était terrifiant. Guernica brûlait d'un bout à l'autre. Les reflets de l'incendie pouvaient être vus sur les nuages de fumée au-dessus des montagnes à 16 km à la ronde. Pendant toute la nuit, des maisons s'écroulèrent au point que les rues étaient encombrées d'importants débris rougeoyants et infranchissables. Beaucoup de survivants civils ont pris le long chemin de Guernica à Bilbao dans d'antiques chars à bœufs basques aux roues solides. Des chars sur lesquels s'empilaient tout ce qui avait pu être sauvé des maisons après la conflagration ont encombré les routes toute la nuit.

D'autres survivants ont été évacués dans des camions du gouvernement, mais beaucoup ont été forcés de rester aux alentours de la ville en feu, couchés sur des matelas ou à la recherché de parents et d'enfants égarés, tandis que des unités de pompiers et de la police motorisée basque, sous la direction personnelle du ministre de l'Intérieur, Señor Monzon, et de sa femme, continuaient les opérations de secours jusqu'à l'aube.


La cloche de l'église sonne l'alerte

Le raid sur Guernica n'a pas de précédent dans l'histoire militaire, aussi bien par la forme de son exécution que par les dimensions des destructions perpétrées, sans parler de l'objectif choisi. Guernica n'était pas un objectif militaire. Une usine de matériel d e guerre à l'extérieur de la ville n'a pas été touchée. Ce fut aussi le cas des deux casernes qui se trouvaient à quelque distance de Guernica. Celles-ci étaient loin derrière les lignes de combat. La ville est loin derrière les lignes. L'objectif du bombardement était apparemment de démoraliser la population civile et de détruire le berceau de la race basque. Tous les éléments militent en faveur de cette interprétation, à commencer par le jour choisi pour ce forfait.

Lundi était le jour traditionnel de marché à Guernica pour toute la région. À 16 h 30, quand le marché était plein et que des paysans continuaient d'y arriver, la cloche de l'église a commencé à sonner l'alerte : des avions approchaient. La population a cherché refuge dans des caves et dans des tranchées-abris qui avaient été creusées suite au bombardement de la population civile de Durango le 31 mars, qui a ouvert l'offensive du Général Mola dans le Nord. On dit que les gens ont montré un grand courage. Un prêtre catholique a pris les choses en main et un ordre parfait a été maintenu.

Cinq minutes plus tard, un bombardier allemand isolé est apparu, faisant des cercles à basse altitude au-dessus de la ville, puis a lâché six bombes lourdes, visant de toute apparence la gare. Les bombes, suivies d'une pluie de grenades, sont tombées sur un ancien institut et sur les maisons et les rues l'entourant. Puis l'avion est reparti. Cinq minutes plus tard, est arrivé un second bombardier, qui a lâché le même nombre de bombes sur le centre de la ville. Environ un quart d'heure plus tard, trois Junker sont arrivés pour continuer le travail de démolition, et dès lors, le bombardement a gagné en intensité et a continué sans répit, ne cessant qu'à l'approche de la nuit à 19 h 45. Toute cette ville, qui comptait 7000 habitants plus 3,000 réfugiés, a été lentement mais sûrement réduite en pièces. Sur un rayon de 8 km, un détail de la technique des attaquants a consisté à bombarder des fermes isolées. Dans la nuit, celles-ci brûlaient comme des chandelles sur les collines. Tous les villages alentour ont été bombardés avec la même intensité que la ville elle-même et à Mugica, un petit hameau à l'entrée de Guernica, la population a été mitraillée pendant quinze minutes.


GUERRIKA, par Juan Kalvellido, 2017

Rythme de mort

Il est pour le moment impossible de dire le nombre de victimes. Dans la presse Bilbao ce matin, on peut lire qu'il est "heureusement faible” mais il est à craindre que cela ne soit une litote destinée à ne pas alarmer le grand nombre de réfugiés à Bilbao. À l'hôpital Josefinas, qui a été l'un des premiers endroits bombardés, tous les 42 miliciens qu'il hébergeait ont été purement et simplement tués. Dans une rue descendant la colline depuis la Casa de Juntas j'ai vu un endroit où l'on m'a dit que 50 personnes, presque toutes des femmes et des enfants, ont été piégées dans un abri antiaérien sous une masse de décombres en flammes. Beaucoup de gens ont été tués dans les champs et en tout, les morts pourraient être plusieurs centaines. Un prêtre âgé nommé Aronategui a été tué par une bombe alors qu'il portait secours à des enfants dans une maison en flammes.

La tactique des bombardiers, qui pourrait intéresser des étudiants en nouvelle science militaire, était la suivante : premièrement, des petits groupes d'avions lancent des bombes lourdes et des grenades à main sur toute la ville, choisissant zone après zone de manière ordonnée. Puis arrivent des chasseurs volant en rase-mottes pour mitrailler les gens qui courent paniqués hors des tranchées-abris, dont certaines avaient été pénétrées par des bombes de 1000 livres, qui font des trous de 25 pieds (7,62 m.). Beaucoup de ces gens ont été tués alors qu'ils couraient. Un grand troupeau de moutons qui avaient été amenés au marché ont aussi été tués. L'objectif de cette manœuvre était apparemment de pousser la population à aller sous terre de nouveau, car aussitôt après pas moins de 12 bombardiers sont apparus en même temps pour lâcher des bombes lourdes et incendiaires sur les ruines. Le rythme de ce bombardement d'une ville ouverte était, donc, logique : d'abord des grenades à main des bombes lourdes pour déclencher la panique puis les mitraillages pour les forcer à se cacher sous terre, et enfin des bombes lourdes et incendiaires pour détruire les maisons et les brûler au-dessus de la tête des victimes.

Les seules contre-mesures que les Basques pouvaient prendre, car ils ne possèdent pas suffisamment d'avions pour faire face à la flotte insurgée, étaient celles fournies par l'héroïsme du clergé basque. Ils bénissaient et priaient pour la foule agenouillée - socialistes, anarchistes, communistes aussi bien que croyants déclarés - dans les tranchées-abris qui s'effondraient.

Quand je suis entré dans Guernica après minuit, les maisons s'effondraient de toutes parts, et il était absolument impossible même pour les pompiers d'entrer dans le centre de la ville. L'hôpital Josefinas et le Couvent Santa Clara étaient des tas de braises rougeoyantes, et les quelques maisons encore debout étaient condamnées. Quand j'ai visité à nouveau Guernica cet après-midi, la plus grande partie de la ville brûlait encore et de nouveaux incendies avaient éclaté. Environ 30 morts étaient allongés dans un hôpital en ruines.

Un appel aux Basques

L'effet du bombardement de Guernica, la ville sainte basque, a été profond et a conduit le Président Aguirre à publier la déclaration suivante dans la presse basque de ce matin : « Les aviateurs allemands au service des rebelles espagnols ont bombardé Guernica, brûlant la ville historique vénérée par les Basques. Ils ont voulu nous blesser dans le plus sensible de nos sentiments patriotiques, donnant clairement à voir ce à quoi Euzkadi peut s'attendre de la part de ceux qui n'hésitent pas à nous détruire dans le sanctuaire même qui nous rappelle les siècles de note liberté et de note démocratie.

Face à cet attentat, nous tous Basques devons réagir avec violence, jurant du fond de notre coeur de défendre les principes de notre peuple avec tout l'entêtement et l'héroïsme requis. Nous ne pouvons cacher la gravité de ce moment, mais l'envahisseur ne pourra jamais emporter la victoire si, élevant nos esprits à des sommets de force et de détermination, nous nous armons pour sa défaite.

L'ennemi a avancé en beaucoup d'endroits pour ensuite être repoussé. Je n'hésite pas à affirmer que la même chose va se passer ici. Puisse l'attentat d'aujourd'hui nous stimuler à le faire de toute urgence. »

Lire aussi
Bombardement de Guernica le 26 avril 1937 : Controverse dans la presse française (BNF-Gallica)

Exploration 3D du Guernica de Picasso par Lena Gieseke



Gernika, 7 mars 2024

GEORGE STEER
THE TRAGEDY OF GUERNICA
TOWN DESTROYED IN AIR ATTACK
EYE-WITNESS’S ACCOUNT
BILBAO, April 27, 1937

This article by George Steer of The Times brought to the world news of the massacre by German pilots of more than 1,000 civilians in the Basque town. The outrage inspired Pablo Picasso’s masterwork, and Steer has now been honoured for the piece.

 


From Our Special Correspondent

BILBAO, April 27 1937

Guernica, the most ancient town of the Basques and the centre of their cultural tradition, was completely destroyed yesterday afternoon by insurgent air raiders. The bombardment of this open town far behind the lines occupied precisely three hours and a quarter, during which a powerful fleet of aeroplanes consisting of three German types, Junkers and Heinkel bombers and Heinkel fighters, did not cease unloading on the town bombs weighing from 1,000lb. downwards and, it is calculated, more than 3,000 two-pounder aluminium incendiary projectiles. The fighters, meanwhile, plunged low from above the centre of the town to machine- gun those of the civilian population who had taken refuge in. the fields.

GERNIKAKO ARBOLA (The Tree of Gernika)
by Jose Maria Iparragirre, 
1853
 


The whole of Guernica was soon in flames except the historic Casa de Jontas with its rich archives of the Basque race, where the ancient Basque Parliament used to sit. The famous oak of Guernica, the dried old stump of 600 years and the young new shoots of this century, was also untouched. Here the kings of Spain used to take the oath to respect the democratic rights (fueros) of Vizcaya and in return received a promise of allegiance as suzerains with the democratic title of Señor, not Rey Vizcaya. The noble parish, church of Santa Maria was also undamaged except for the beautiful chapter house, which was struck by an incendiary bomb.

At 2 am today when I visited the town the whole of it was a horrible sight, flaming from end to end. The reflection of the flames could be seen in the clouds of smoke above the mountains from 10 miles away. Throughout the night houses were falling until the streets became long heaps of red impenetrable debris.

Many of the civilian survivors took the long trek from Guernica to Bilbao in antique solid-wheeled Basque farmcarts drawn by oxen. Carts piled high with such household possessions as could be saved from the conflagration clogged the roads all night. Other survivors were evacuated in Government lorries, but many were forced to remain round the burning town lying on mattresses or looking for lost relatives and children, while units of the fire brigades and the Basque motorized police under the personal direction of the Minister of the Interior, Señor Monzon, and his wife continued rescue work till dawn.

CHURCH BELL ALARM

In the form of its execution and the scale of the destruction it wrought, no less than in the selection of its objective, the raid on Guernica is unparalleled in military history. Guernica was not a military objective. A factory producing war material lay outside the town and was untouched. So were two barracks some distance from the town. The town lay far behind the lines. The object of the bombardment was seemingly the demoralization of the civil population and the destruction of the cradle of the Basque race. Every fact bears out this appreciation, beginning with the day when the deed was done.

Monday was the customary market day in Guernica for the country round. At 4.30 pm, when the market was full and peasants were still coming in, the church bell rang the alarm for approaching aeroplanes, and the population sought refuge in cellars and in the dugouts pre pared following the bombing of the civilian population of Durango on March 31, which opened General Mola’s offensive in the north. The people are said to have shown a good spirit. A Catholic priest took charge and perfect order was maintained.

Five minutes later a single German bomber appeared, circled over the town at a low altitude, and then dropped six heavy bombs, apparently aiming for the station. The bombs with a shower of grenades fell on a former institute and on houses and streets surrounding it. The aeroplane then went away. In another five minutes came a second bomber, which threw the same number of bombs into the middle of the town. About a quarter of an hour later three Junkers arrived to continue the work of demolition, and thenceforward the bombing grew in intensity and was continuous, ceasing only with the approach of dusk at 7.45. The whole town of 7,000 inhabitants, plus 3,000 refugees, was slowly and systematically pounded to pieces. Over a radius of five miles round a detail of the raiders’ technique was to bomb separate caserios, or farmhouses. In the night these burned like little candles in the hills. All the villages around were bombed with the same intensity as the town itself, and at Mugica, a little group of houses at the head of the Guernica inlet, the population was machine-gunned for 15 minutes.


RHYTHM OF DEATH

It is impossible to state yet the number of victims. In the Bilbao Press this morning they were reported as "fortunately small," but it is feared that this was an understatement in order not to alarm the large refugee population of Bilbao. In the hospital of Josefinas, which was one of the first places bombed, all the 42 wounded militiamen it sheltered were killed outright. In a street leading downhill from the Casa de Juntas I saw a place where 50 people, nearly all women and children, are said to have been trapped in an air raid refuge under a mass of burning wreckage. Many were killed in the fields, and altogether the deaths may run into hundreds. An elderly priest named Aronategui was killed by a bomb while rescuing children from a burning house.

The tactics of the bombers, which may be of interest to students of the new military science, were as follows: — First, small parties of aeroplanes threw heavy bombs and hand grenades all over the town, choosing area after area in orderly fashion. Next came fighting machines which swooped low to machine-gun those who ran in panic from dugouts, some of which had already been penetrated by 1,000lb bombs, which make a hole 25ft. deep. Many of these people were killed as they ran. A large herd of sheep being brought in to the market was also wiped out. The object of this move was apparently to drive the population under ground again, for next as many as 12 bombers appeared at a time dropping heavy and incendiary bombs upon the ruins. The rhythm of this bombing of an open town was, therefore, a logical one: first, hand grenades and heavy bombs to stampede the population, then machine-gunning to drive them below, next heavy and incendiary bombs to wreck the houses and burn them on top of their victims.

The only counter-measures the Basques could employ, for they do not possess sufficient aeroplanes to face the insurgent fleet, were those provided by the heroism of the Basque clergy. These blessed and prayed for the kneeling crowds—Socialists, Anarchists, and Communists, as well as the declared faithful - in the crumbling dugouts.

When I entered Guernica after midnight houses were crashing on either side, and it was utterly impossible even for firemen to enter the centre of the town. The hospitals of Josefinas and Convento de Santa Clara were glowing heaps of embers, all the churches except that of Santa Maria were destroyed, and the few houses which still stood were doomed. When I revisited Guernica this afternoon most of the town was still burning and new fires had broken out About 30 dead were laid out in a ruined hospital.

A CALL TO BASQUES

The effect here of the bombardment of Guernica, the Basques’ holy city, has been profound and has led President Aguirre to issue the following statement in this morning’s Basque Press:— "The German airmen in the service of the Spanish rebels, have bombarded Guernica, burning the historic town which is held in such veneration by all Basques. They have sought to wound us in the most sensitive of our patriotic sentiments, once more making it entirely clear what Euzkadis may expect of those who do not hesitate to destroy us down to the very sanctuary which records the centuries of our liberty and our democracy.

"Before this outrage all we Basques must react with violence, swearing from the bottom of our hearts to defend the principles’ of our people with unheard of stubbornness and heroism if the case requires it. We cannot hide the gravity of the moment; but victory can never be won by the invader if, raising our spirits to heights of strength and determination, we steel ourselves to his defeat.

"The enemy has advanced in. many parts elsewhere to be driven out of them afterwards. I do not hesitate to affirm that here the same thing will happen. May to-day’s outrage be one spur more to do it with all speed."

 Comments:

Politics: Lies, manipulation and the crucial importance of a free press and truthful accounts of historical events

Guernica exemplifies how the media reported then about the event to counter the propaganda of Franco who tried to put the blame for the destruction of Guernica on the shoulders of the Left in Spain. Had it not been for the eye witness of a journalist from the New York Times, the true story would have never come out and a skeptical world population of the Left would have easily believed Franco’s claim.

Something similar happened in Germany when Hitler put on fire the Reichtstagsgebaeude and then blamed the Left to justify a full scale political crack-down of all opposition.

HF 




 George Steer honoured in Gernika

Gernika, 7 March 2024
 

GIDEON LEVY
À quoi et qui je pense quand retentissent les sirènes du souvenir de la Shoah

 Gideon Levy, Haaretz , 23/4/2025
Traduit par Fausto GiudiceTlaxcala

 

Israël ne commet pas un holocauste contre le peuple palestinien. Cependant, au cours des 19 derniers mois, il s’en est rapproché à une vitesse effrayante. Cela doit être dit, et avec encore plus d’insistance aujourd’hui.

 
Des personnes en deuil lors des funérailles de Palestiniens tués dans des frappes israéliennes, à l’hôpital Al-Ahli Arabi, dans la ville de Gaza, mercredi. Photo  Dawoud Abu Alkas/Reuters

Comme chaque année, je me tiendrai au garde-à-vous lorsque la sirène retentira, et mes pensées vagabonderont. Elles passeront du souvenir de ma grand-mère et de mon grand-père, Sophie et Hugo Löwy, dont j’ai vu les noms gravés sur le mur commémoratif du vieux cimetière juif de Prague, aux images de Gaza, qui ne me quittent pas.

Depuis mon enfance, pendant que retentissaient les sirènes, j’ai toujours imaginé un grand incendie consumant tout. Avant la guerre de Gaza, j’imaginais des Juifs brûler dans les flammes ; cette année, je verrai aussi les bébés brûlés vifs la semaine dernière dans leur tente à Khan Younès, et avec eux des milliers d’enfants,de femmes et d’hommes qu’Israël a tués sans pitié.

 Comment est-il possible de se tenir au garde-à-vous aujourd’hui sans penser à l’enquête effrayante de Yaniv Kubovich  sur l’exécution de 15 secouristes palestiniens par des soldats israéliens, qui les ont abattus de sang-froid, puis ont écrasé leurs ambulances et enterré les corps dans le sable ? Sans penser au résident de Sinjil, en Cisjordanie, dont la maison a été incendiée par des colons, après quoi des soldats sont venus lui lancer des gaz lacrymogènes jusqu’à ce qu’il ait une crise cardiaque et meure, comme l’a rapporté Hagar Shezaf mercredi ? Sans penser à la communauté pastorale d’Umm al-Khair, dans les collines du sud d’Hébron, et aux pogroms incessants que ces gens pacifiques subissent de la part de l’armée et des colons, qui ont uni leurs forces pour les expulser de leurs terres ?

Comment ne pas penser à l’article courageux et choquant d’Orit Kamir (Haaretz hébreu, 22 avril) sur les Israéliens qui se taisent sur cette guerre, ce qui, selon elle, leur enlève le droit de se plaindre des Allemands qui ont fait de même, et être d’accord avec chaque mot ? Ou à l’article tout aussi choquant de Daniel Blatman sur les enfants de Gaza et les enfants de l’Holocauste (Haaretz hébreu, 23 avril) ? Il écrit que le jour où les combats ont repris à Gaza restera gravé dans l’histoire juive comme un jour d’infamie. On ne peut qu’espérer que ce sera le cas.

« J’étudie l’Holocauste depuis 40 ans », écrit Blatman. « J’ai lu d’innombrables témoignages sur le génocide le plus horrible qui ait jamais existé, celui du peuple juif et d’autres victimes. Cependant, je n’aurais jamais pu imaginer, même dans mes pires cauchemars, que je lirais un jour des récits sur des massacres commis par l’État juif qui me rappellent de manière effrayante les témoignages des archives de Yad Vashem. »

Il ne s’agit pas d’une comparaison avec l’Holocauste, mais d’un terrible avertissement sur la direction que prennent les choses. Ne pas y penser aujourd’hui, c’est trahir la mémoire de l’Holocauste et de ses victimes. Ne pas penser à Gaza aujourd’hui, c’est renoncer à son humanité et profaner la mémoire de l’Holocauste. C’est un signe avant-coureur de ce qui nous attend.

 

Le frère de Zain Hijazi, un enfant de quatre ans tué lundi lors du bombardement israélien d’un campement de tentes pour Palestiniens déplacés par le conflit, au Jazira Club de Gaza. Photo AFP/Omar Al-Qattaa

En Israël, les gens ont tendance à affirmer que le 7 octobre est la pire catastrophe qui ait frappé le peuple juif depuis l’Holocauste. Il s’agit bien sûr d’une comparaison perverse qui dévalorise la mémoire de l’Holocauste. Il n’y a aucune similitude entre l’attaque meurtrière et ponctuelle du 7 octobre et l’Holocauste. Mais ce qui a suivi évoque bel et bien ce souvenir.

Il n’y a pas d’Auschwitz ou de Treblinka à Gaza, mais il y a des camps de concentration. Il y a aussi la famine, la soif, le transfert de personnes d’un endroit à l’autre comme du bétail et le blocus des médicaments.

Ce n’est pas encore l’Holocauste, mais l’un de ses éléments fondamentaux est en place depuis longtemps : la déshumanisation des victimes qui s’est installée chez les nazis souffle désormais avec force en Israël. Depuis la reprise de la guerre, quelque 1 600 Palestiniens ont été tués à Gaza. Il s’agit d’un bain de sang, pas d’un combat. Cela se passe non loin de chez nous, perpétré par les meilleurs de nos fils et filles. Cela se passe dans le silence et l’indifférence écœurante de la plupart des Israéliens.

Ariel Rubinstein, lauréat du prix Israël, a publié un article profond et inspirant (Haaretz hébreu, 22 avril), dans lequel il explique pourquoi il ne se mettra pas au garde-à-vous cette année lorsque retentira la sirène. Je me tiendrai debout et je penserai à ma grand-mère et à mon grand-père, mais surtout à Gaza.

“Mort des innocents” : peinture murale de l’artiste norvégien Töddel à Bergen, Norvège, juillet 2004. Les établissements d’enseignement supérieur de cette ville ont coupé leurs relations avec leurs homologues israéliens. L’œuvre a été évidemment attaquée comme “antisémite” par les organisations sionistes. « Représenter une victime de l’Holocauste avec un keffieh est une grave déformation de l’histoire », a déclaré le Congrès juif européen dans un communiqué. « De tels actes ne constituent pas une critique sincère, mais des représentations profondément antisémites et offensantes qui portent atteinte à la mémoire de l’Holocauste ».
Mais l’auteur de la fresque, l’artiste de rue norvégien anonyme Töddel, défend son œuvre, expliquant à l’Agence télégraphique juive qu’il a choisi Anne Frank précisément en raison de son respect pour l’histoire de l’Holocauste.
Töddel a déclaré ne pas être juif, mais avoir lu plusieurs fois le journal d’Anne Frank et visité les camps d’extermination d’Auschwitz-Birkenau avec ses enfants.
« Anne Frank est un symbole d’innocence », a déclaré l’artiste. « Comme les enfants et les femmes de Gaza, elle a souffert et est morte à cause de son origine ethnique et de sa religion, et parce qu’elle se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment. » [NdT]


Cette autre œuvre murale, de l’artiste de rue aleXsandro Palombo* à Milan, Piazza Castello (novembre 2023) reflète bien la confusion mentale « intersectionnelle » régnant en Europe. « La fureur antisémite déclenchée par le Hamas submerge les Juifs partout dans le monde. Cette horreur qui resurgit du passé doit nous faire réfléchir tous, car elle menace la liberté, la sécurité et l'avenir de chacun d'entre nous. Le terrorisme est la négation même de l'humanité et n'a rien à voir avec la résistance. Il nous utilise pour nous diviser et nous entraîner dans l'abîme de son mal, dans un tourbillon infernal sans fin. Il ne pourra y avoir de paix tant que le terrorisme ne sera pas éradiqué. Le légitimer, c'est condamner à mort l'humanité tout entière » : dixit l’artiste, dont le travail de commande s’inscrivait dans une série intitulée « Innocence, haine et espérance ». L’Ann Frank de droite est devenue israélienne, celle de gauche palestinienne, brûlant un drapeau du Hamas. Les intervenants anonymes qui ont recouvert l’Ann Frank israélisée ont respecté celle de gauche, ne comprenant sans doute pas le message qu’elle véhiculait : que les résistants de Gaza sont les nouveaux nazis. [NdT]
*Né en 1973 dans Pouilles, milanais depuis 1992, l'artiste anonyme se présente comme un “travailleur humanitaire” ayant œuvré entre autres à la Croix Rouge, à l'aide aux réfugiés albanais et à la « lutte contre le trafic de drogue dans le détroit de Gibraltar » menée par...la marine militaire italienne.



25/04/2025

Elnet, ovvero l'arte sionista di comprare le coscienze europee a basso prezzo

Si chiama Elnet, acronimo di European Leadership Network, da non confondere con ELN, acronimo dell'altro European Leadership Network, un think tank “rispettabile” creato nel 2011 e con sede a Londra. Elnet non ha nulla di rispettabile: è una macchina da guerra israelo-yankee creata nel 2007 dopo la seconda Intifada per intossicare l'opinione pubblica occidentale con la più pura hasbara [propaganda] sionista. Obiettivo principale: i parlamentari nazionali dell’UE e gli eurodiputati. Dopo il 7 ottobre 2023, Elnet ha organizzato 20 viaggi in Israele per 300 parlamentari europei e britannici. Ma Elnet ha anche diversificato le sue operazioni, organizzando viaggi in Terra Promessa per militari, industriali e grandi intellettuali, tra cui Bernard-Henri Lévy e Michel Onfray, senza dimenticare l'inimitabile svizzero-catalano Manuel Carlos Valls i Galfetti, nonché viaggi di politici e militari israeliani in Europa. Tra i parlamentari, si rastrella ampiamente, dai conservatori agli ecologisti, passando per i liberali e i socialdemocratici, dai lituani ai portoghesi, passando per gli ungheresi, i rumeni, i francesi, i tedeschi, gli italiani, ecc. Di seguito alcuni documenti su questa impresa di acquisto (a basso prezzo) delle coscienze. - -Ayman El Hakim

 

Elnet, un agente di influenza filoisraeliano nel cuore del Parlamento francese

Dal 2017, questa lobby ha inviato in Israele, spese pagate, un centinaio di parlamentari. Il suo amministratore delegato sostiene di aver fatto «più del [suo] dovere» nel sostenere «l'immensa maggioranza» dell'Assemblea nazionale e del Senato nei confronti dello Stato ebraico dal 7 ottobre.

Pauline GraulleMediapart, 29/12/2024
Tradotto da Tlaxcala

Nelle foto posano sorridenti davanti al Muro del Pianto, concentrati in una sala riunioni del ministero degli Esteri israeliano o con espressione grave durante una visita a un kibbutz attaccato da Hamas il 7 ottobre... Nel corso degli anni, queste immagini di deputati e senatori francesi sono apparse a decine sul sito web di Elnet – acronimo di «European Leadership Network» , un'associazione ben nota alla maggior parte dei parlamentari che ricevono regolarmente le sue e-mail con inviti a viaggi in Israele.

Sulla carta, questi soggiorni, interamente finanziati da Elnet – occorrono 4.000 euro per quattro giorni, hotel e viaggio in aereo compresi –, hanno tutto per attirare i politici: offrono incontri “di alto livello” con intellettuali, ambasciatori o ufficiali dell'esercito israeliano, ma anche visite alla Knesset, al memoriale di Yad Vashem o alle basi militari al confine con la Palestina...


”Con la vostra presenza, contribuirete a rafforzare le relazioni strategiche bilaterali tra due paesi [...] che condividono gli stessi valori [e] hanno gli stessi nemici”, scriveva l'organizzazione nell'estate del 2021 in una mail inviata a trentaquattro parlamentari macronisti, Les Républicains (LR), centristi e socialisti, alla vigilia della loro partenza per lo Stato ebraico. Un viaggio durante il quale hanno potuto incontrare un ex numero due del Mossad per discutere delle questioni di sicurezza del Paese, o Benjamin Netanyahu, allora capo dell'opposizione, che ha riassunto in una sola parola la ricetta del «miracolo israeliano»: il «capitalismo».

Nel marzo 2023, quindici deputati LR si sono recati nuovamente a Gerusalemme per ascoltare, tra l'altro, un comandante della polizia che ha presentato loro il sistema di videosorveglianza con riconoscimento facciale della città vecchia e per guardare con lui il video di un attentato compiuto poche settimane prima dai palestinesi. Due mesi prima, mentre si moltiplicavano le manifestazioni contro la controversa riforma della giustizia di Netanyahu, era stata la volta dei deputati macronisti di ascoltare un deputato del Likud assicurare loro che il governo non avrebbe in alcun caso leso le libertà fondamentali…

Dopo il 7 ottobre, Elnet ha rafforzato la sua azione. Solo otto giorni dopo i massacri commessi da Hamas, l'organizzazione ha inviato dieci deputati LR e Renaissance – insieme a Manuel Valls, recentemente nominato ministro d’oltremare [colonie] – a visitare la base militare di Shurah, a sud di Tel Aviv, dove giacevano i corpi di 300 vittime non ancora identificate, a incontrare le famiglie degli ostaggi e a parlare con i sopravvissuti all'ospedale Ichilov. «Mentre l'attenzione dei media si concentra sulle immagini della distruzione a Gaza, è ancora più importante che i decisori europei vedano la realtà sul campo dal punto di vista israeliano per contribuire a mantenere il necessario sostegno da parte dei principali alleati europei», ha commentato Elnet dopo la visita.

Nel gennaio 2024, mentre il numero dei morti a Gaza sfiorava i 25.000, una delegazione di 22 senatori, tra cui Francis Szpiner, Loïc Hervé e Françoise Gatel, ministro dei governi Barnier e Bayrou, ha pubblicato un editoriale al ritorno dal viaggio con Elnet: «Questo viaggio ha rafforzato il nostro attaccamento alla società israeliana e la nostra profonda convinzione che Israele [...] sia in prima linea in una guerra di civiltà contro la barbarie», hanno scritto.

Un lungo lavoro di influenza

Creata nel 2010, la sezione francese di Elnet – che ha anche sedi in Belgio, Regno Unito, Germania e Italia – ha sede a pochi metri dall'Assemblea Nazionale, in rue Saint-Dominique. Una posizione strategica per l'ONG, che dichiara di essere finanziata «al 100%» da contributi privati (vedi allegati) e che ha l'ambizione di «rafforzare il dialogo diplomatico, politico e strategico tra Francia e Israele».

Dietro questo obiettivo, Elnet fatica a nascondere la sua simpatia per il governo di estrema destra guidato da Netanyahu. Ancora di più dall'inizio della guerra a Gaza, che diverse organizzazioni internazionali, tra cui Amnesty International, definiscono ormai un «genocidio». «È una lobby che ha una certa importanza», riassume il senatore socialista Rachid Temal, autore di un rapporto pubblicato a luglio sulle influenze straniere, che sottolinea che «l'associazione, come tutte le altre lobby, ha il diritto di esercitare la propria influenza purché lo dichiari».

__________________

Una regolarizzazione molto tardiva presso l'HATVP

Nonostante la legge Sapin del 2016 sulla lotta alla corruzione, che obbliga i rappresentanti di interessi a registrarsi come tali presso l'Alta Autorità per la trasparenza della vita pubblica (HATVP), Elnet ha impiegato otto anni per registrarsi presso l'istituzione.

Un'incongruenza che non era sfuggita alla senatrice UDI Nathalie Goulet che, durante le discussioni sulle influenze straniere al Palazzo del Lussemburgo quest'estate, aveva osservato che «alcuni organismi che invitano regolarmente i parlamentari in viaggio [...] non figurano nell'elenco di queste lobby, Elnet per non citarne uno».

Interrogata il 21 novembre da Mediapart sui motivi per cui non si era ancora dichiarata all'HATVP, l'associazione ha risposto: «Non ritenevamo di rientrare nella categoria dei rappresentanti di interessi. Al fine di garantire la nostra conformità alla legge, abbiamo incontrato l'HATVP e abbiamo concordato con i suoi responsabili che dovevamo dichiararci come tali. La procedura è quindi in corso». Contattata a sua volta su questo punto, l'HATVP ha dichiarato di «non poter fornire ulteriori informazioni». Per una fortunata coincidenza, Elnet è finalmente apparsa nel registro... cinque giorni dopo la nostra richiesta.

__________________

Il 23 settembre, in un'intervista al media online Qualita, un canale destinato ai francesi immigrati in Israele, il presidente di Elnet-France, Arié Bensemhoun, si è apertamente congratulato per l'influenza della sua organizzazione sul microcosmo politico francese.

«Rimango relativamente ottimista sulla capacità di cambiare i parametri del discorso diplomatico», ha affermato. Da un lato c'è la diplomazia ufficiale, dall'altro c'è la diplomazia parlamentare. Ricordo che la stragrande maggioranza del parlamento [francese] sostiene Israele [...] nella sua lotta contro Hamas e Hezbollah, e questo è il risultato di decenni di lavoro svolto da alcuni, da altri, noi abbiamo fatto più che la nostra parte”.

Di fatto, dal 2017, i dibattiti sul conflitto israelo-palestinese hanno gradualmente cambiato tono in un'Assemblea nazionale che fino ad allora aveva mostrato una linea piuttosto benevola nei confronti della causa palestinese, in sintonia con il Quai d'Orsay. Tra il voto, nel 2019, di una risoluzione che condanna qualsiasi discorso « antisionista » in quanto automaticamente antisemita, l'accusa, in piena aula, contro l'avvocato franco-palestinese Salah Hamouri nel 2022, le dimissioni del presidente del gruppo Francia-Palestina, privato della parola durante un dibattito sull'« apartheid » in Israele, e il “sostegno incondizionato” allo Stato ebraico decretato dalla presidente dell'Assemblea nazionale Yaël Braun-Pivet nel 2023, è poco dire che l'atmosfera è cambiata.

Da qui a vedere la mano di Elnet? L'associazione non ha comunque perso tempo per influenzare le rappresentanze dei parlamentari francesi negli ultimi anni. Interrogata da Mediapart, l'ONG dichiara di «non tenere i conti», ma stando alle dichiarazioni ufficiali dei deputati e dei senatori – tenuti a rendere pubblica «ogni accettazione di un invito a un viaggio da parte di una persona giuridica o fisica di cui hanno beneficiato in ragione del loro mandato» , dal 2017 sono stati organizzati 55 viaggi per deputati e 46 per senatori.

A queste cifre si aggiungono i viaggi di andata e ritorno effettuati ma non dichiarati: in totale, un centinaio di parlamentari sono così partiti per Israele con Elnet, che è diventata di gran lunga la prima organizzazione a esercitare influenza attraverso i viaggi dei parlamentari.

Tifosi nella Macronia e tra le fila della LR

Alcuni parlamentari sono persino diventati habitué di Elnet. Tra i macronisti, la deputata di Renaissance des Français d'Israël, Caroline Yadan, ma anche la sua collega dell'Hauts-de-Seine Constance Le Grip o ancora il ministro degli Affari europei Benjamin Haddad hanno effettuato diversi viaggi di andata e ritorno. Ferventi difensori del “diritto di Israele a difendersi” dal 7 ottobre, tutti appartengono al gruppo di amicizia Francia-Israele e assumono una forma di proselitismo filoisraeliano nelle file del campo presidenziale.

È anche il caso dell'ex presidente del gruppo di amicizia Francia-Israele (dal 2019 al 2023), oggi ministro delegato per la parità tra donne e uomini e la lotta contro le discriminazioni, Aurore Bergé, che è stata una delle prime a beneficiare dei viaggi Elnet. Nel luglio 2018, subito dopo il suo ingresso al Palais-Bourbon, la giovane deputata degli Yvelines ha fatto parte di una delegazione Elnet di trentuno parlamentari ricevuti per una discussione definita “costruttiva” con Benjamin Netanyahu.

Da allora, colei che giudica questa associazione “utile per combattere il flagello dell'antisemitismo, tanto più in questo momento in cui sta riemergendo”, è tornata almeno due volte con Elnet. L'ultimo viaggio risale al 7 ottobre 2024, in occasione delle commemorazioni degli attacchi mortali di Hamas, insieme ai colleghi Caroline Yadan e Sylvain Maillard. Dal luogo del massacro del festival Nova, hanno colto l'occasione per difendere una posizione pienamente conforme a quella del Ministero degli Affari Esteri in merito alla fornitura di armi a Israele.

Sempre a destra, Elnet trova diversi altri sostenitori, come il vicepresidente (UDI) del Senato Loïc Hervé, Meyer Habib, “amico personale” di Netanyahu, ma anche i deputati LR Michèle Tabarot, Roger Karoutchi, Karl Olive – oggi vicino a Emmanuel Macron – o Pierre-Henri Dumont. L'ex presidente della commissione affari internazionali dell'Assemblea – che ha perso il suo seggio nel 2024 – non ha mai esitato a farsi ambasciatore dell'organizzazione: «È un onore far parte della delegazione di Elnet», ha recentemente affermato in un messaggio calibrato, debitamente diffuso sui social network dall'organizzazione.

Al contrario, molti deputati non apprezzano le insistenti richieste di Elnet. Il deputato macronista Ludovic Mendès riferisce di essere stato avvicinato dal CEO di Elnet-France due anni fa, durante una cena del Crif (Consiglio rappresentativo delle istituzioni ebraiche di Francia). Ma «non se ne parla di andare da nessuna parte con un'organizzazione finanziata da chissà chi e che promuove una linea religiosa o politica», assicura a Mediapart. Quando vado in Israele, voglio poter andare dove voglio, anche dalla parte palestinese”. Anche un'ex deputata vicina a Gabriel Attal racconta di aver rifiutato le proposte dell'ONG: ‘Ho un'etica’, dice.

Tra le fila socialiste, anche l'ex deputata Valérie Rabault e il deputato Jérôme Guedj, entrambi membri del gruppo Francia-Israele all'Assemblea, hanno deciso di non rispondere alle richieste di Elnet, per paura di potenziali «ingerenze». Il deputato Liot (Libertà, indipendenti, oltremare e territori), ex vicepresidente del Palais-Bourbon incaricato delle questioni deontologiche, David Habib, ha invece deciso di giocare a carte scoperte: ha effettivamente partecipato a un viaggio con Elnet, ma ha pagato tutte le spese di tasca propria.

Rimangono infine i partecipanti che accettano i viaggi ma dicono di “non essere ingannati” sui suoi obiettivi. “Elnet fa soft power e chiaramente non è lì per portare un messaggio critico su Israele. Ma questi viaggi rimangono interessanti”, ritiene il macronista Mounir Belhamiti, membro della commissione difesa dell'Assemblea nazionale, che si è recato una volta in Israele al momento della legge di programmazione militare, ma ha rifiutato di tornarci dopo il 7 ottobre.

Una posizione condivisa dal suo collega Christophe Marion, che si è recato due volte in Israele con Elnet: «È un po' come i viaggi in URSS negli anni '30, sorride, anche se permette di comprendere meglio la complessa situazione nella regione. Non ho problemi ad andarci, purché non mi venga chiesto di sostenere determinate posizioni al mio ritorno». Tuttavia, il politico riconosce che probabilmente si porrebbe più domande se l'organizzazione gli proponesse di tornarci oggi.

Il bersaglio dell'«estrema sinistra»

Definendosi un «think tank per il dialogo strategico tra Francia e Israele», Elnet assicura di limitarsi a promuovere «la democrazia, la libertà, la giustizia e la pace» in modo «indipendente» e «apolitico».

Arié Bensemhoun, presidente di Elnet-France, non parla però d'altro che di politica. Sia su Radio J, dove tiene una rubrica regolare, sia su CNews, è ben lungi dall'avere una visione « apolitica » del conflitto in Medio Oriente.

Così, all'indomani della decisione dei giudici della Corte penale internazionale (CPI) di emettere un mandato di arresto internazionale contro il primo ministro israeliano, ha scritto su X: «Le accuse mosse [...] non si basano su nulla, nessuna prova, se non le false affermazioni delle ONG al soldo degli islamisti e dei terroristi di Hamas e dell'Autorità palestinese [...]. Come un tempo davanti ai nazisti, le nazioni si sono piegate davanti agli islamisti che vogliono distruggere le nostre società libere e democratiche».

A metà settembre, mentre l'Unicef contava più di 43.000 morti, tra cui oltre 14.100 bambini nella Striscia di Gaza, Arié Bensemhoun spiegava anche su Radio J che «i civili palestinesi che ci vengono presentati come innocenti non sono tutti innocenti. Nessuno può immaginare che i nazisti abbiano potuto fare tutto ciò che hanno fatto senza che tutto o parte del popolo fosse complice. È la stessa cosa per i palestinesi di Gaza», affermava colui che da un anno denuncia «le ONG vendute ad Hamas».

In Francia, attacca anche gli «islamisti», gli «estremisti di sinistra» e altri «wokisti». «L'estrema sinistra» rimane infatti il bersaglio privilegiato dell'ex presidente dell'Unione degli studenti ebrei di Francia (UEJF) di Tolosa (Alta Garonna), a cominciare da La France insoumise (LFI) e dalla sua «ossessione antiebraica» che Arié Bensemhoun critica aspramente nei suoi editoriali. Qualche giorno fa è stato Dominique de Villepin a farne le spese, come testimonia questo testo pubblicato sul sito di Elnet, dopo le dichiarazioni dell'ex primo ministro.

Il 16 ottobre, il direttore di Elnet-France si è anche permesso di inviare una lettera aperta alla presidente dell'Assemblea nazionale per chiedere «solennemente» a Yaël Braun-Pivet di «pronunciare sanzioni disciplinari» nei confronti del vicepresidente del Gruppo di amicizia Francia-Israele, Aymeric Caron.

Secondo lui, l'Insoumis avrebbe “un ruolo cinico e preponderante nella legittimazione dell'odio verso gli ebrei nel nostro Paese” per aver diffuso video “non verificati” dei massacri a Gaza o aver paragonato l'esercito israeliano al “mostro nazista”. Secondo le nostre informazioni, Yaël Braun-Pivet ha respinto la richiesta del leader di Elnet. Il suo entourage ha tuttavia rifiutato di farci leggere la lettera.

Parigi, 18-19 maggio 2025, un appuntamento da non perdere

Elnet Italia



Roberta Anati




https://www.facebook.com/profile.php?id=61556310867368
➤ Lista degli agenti dell’Entità sionista in Italia e dei loro collaboratori – aggiornata al 18.09.2024

24/04/2025

TLAXCALA
Perché non piangiamo Bergoglio

Gruppo di  traduttori·trici Tlaxcala, 23/4/2025

A tre giorni dal richiamo del Santo Padre al suo creatore, lo tsunami di lacrime che ha investito gran parte del pianeta ci ha costretto a prendere in mano le nostre tastiere e a dire: basta così!

Ascoltando e leggendo i commenti sul Papa scomparso, si rimane senza parole: tutti, dal cantante rivoluzionario cubano all'ex guerrigliera urbano e prigionieraitaliana, per non parlare degli ex consiglieri di presidenti antimperialisti, non fanno altro che elogiare il gesuita bonaerense che si è travestito da francescano e ha chiesto di essere sepolto sotto una lapide con la semplice scritta “Franciscus”. In tutti questi elogi, nemmeno un grammo di critica. Eppure, ci sono tante cose da dire.

Ma in che modo Bergoglio è stato rivoluzionario? In che modo ha apportato il minimo cambiamento evidente all'apparato di cui è stato a capo per 11 anni? La Chiesa cattolica apostolica e romana ha forse cessato, sotto il suo regno, di essere la tentacolare organizzazione criminale che è stata per troppi secoli? Diamo un'occhiata più da vicino.

Denaro sporco

Nel 2014, Bergoglio ha annunciato che qualsiasi mafioso sarebbe stato scomunicato. In Vaticano è stata istituita una commissione. Risultato: niente. La commissione è stata sciolta. Il motivo ufficiale: la mafia è un affare prettamente italiano, e spetta alla Conferenza episcopale italiana occuparsene. La Conferenza ha quindi istituito un “gruppo di studio” In altre parole, la scomunica è stata consegnata all'oblio.

Dopo il fallimento del Banco Ambrosiano, che il Vaticano utilizzava per riciclare il denaro della droga in tutto il mondo, fu creato il Nuovo Banco Ambrosiano. È scomparso senza lasciare traccia. D'ora in poi, è l’IOR a gestire i miliardi dell'Organizzazione, scusate, della Santa Sede. In modo altrettanto poco trasparente.

Il Francesco storico a cui Bergoglio si riferiva, quello di Assisi, aveva fisicamente rotto con le ricchezze, le merci e il denaro: una domenica, nella piazza principale di Assisi, si spogliò nudo, gettando via le pellicce e il puntale di seta. Bergoglio non è mai stato visto esibirsi in un simile spogliarello.

Pedocriminalità

l Francesco storico aveva una fidanzata. Si chiamava Chiara e dopo la sua morte divenne la patrona dell'Italietta. La sua presenza senza dubbio impediva a Francesco di prendersela con i bambini e le bambine. Bergoglio, da parte sua, non si è discostato dalla dottrina del celibato dei sacerdoti cattolici, l'unico clero sulla terra a cui è vietato copulare e sposarsi, a differenza dei pastori protestanti, dei sacerdoti ortodossi, dei rabbini, degli imam, degli ayatollah e dei bramini. E per quanto riguarda la pulizia delle stalle, se il povero gesuita avesse mai lanciato una grande operazione di pulizia, si sarebbe trovato tutto solo nei conclavi.



L'utero delle donne

Sotto Bergoglio, l'Organizzazione è rimasta sorda e cieca di fronte al diritto delle donne di disporre del proprio utero come meglio credono. Il suo potere di fare la legge è rimasto quasi intatto in America Latina. Due esempi eloquenti: la coppia al potere in Nicaragua, gli Ortegas, continua a opporsi alla liberalizzazione dell'aborto in seguito a un accordo con i vertici della Chiesa; la candidata di sinistra dell'Ecuador, Luisa González, ha espresso la sua opposizione all'aborto. Gli esempi potrebbero essere moltiplicati. Non c'è nulla di sorprendente: la ventina di università gesuite sparse per l'America Latina sono attente a formare élite formatate per garantire che "tutto cambi senza che nulla cambi".

Cambiamenti sociali, poveri, migranti

Negli elogi al pontefice si è parlato molto del suo “impegno” per i poveri e i migranti, dimenticando un fatto fondamentale: la Chiesa cattolica non è più una macchina bianca ed eurocentrica. I sacerdoti eurobianchi stanno scomparendo. Per continuare a funzionare, la Chiesa, come le altre macchine del potere bianco, deve reclutare sempre più persone dal Sud del mondo,  quindi è fondamentale che si batta per la “libera circolazione” delle vocazioni. Ed è fondamentale che si assicuri di sorvegliare e formare le nuove generazioni del Sud tentate da rivolte logiche.

Insomma, per concludere: no, Bergoglio non è stato un nuovo Che Guevara, checché ne pensino i·le nostr·e compagni·e piagnoni·e. Risparmiate le vostre lacrime per i martiri senza voce, senza nome, senza sepoltura.

Joep Bertrams