28/07/2024

RASHA HILWI
D’Akka à Téhéran : être mère face à l’injustice

Rasha Hilwi, Raseef22, 9/7/2024
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Rasha Hilwi est une écrivaine palestinienne, mère de famille, journaliste, éditrice, programmatrice culturelle, conteuse, DJ, féministe, et activiste culturelle. Née et élevée dans la ville d’Akka (Acre) en Palestine de 1948, elle vit aujourd’hui à Amsterdam.
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Je n’ai pas écrit un seul article depuis le début de la guerre génocidaire contre mon peuple à Gaza. Pendant des mois, j’ai évité d’écrire.

Lorsque j’ai commencé à écrire à la fin de mon adolescence à Akka, c’était parce que j’étais convaincue que l’écriture ne se résume pas à poser un stylo sur du papier ou des doigts sur un clavier. Même la création d’un texte personnel peut avoir des implications plus larges dans le monde extérieur et peut influencer le changement. Pour moi, l’écriture est un acte de résistance face à l’injustice, une tentative d’élever la voix des opprimés.

Mais la machine à tuer israélienne qui extermine les Palestiniens de Gaza - enfants, femmes et hommes - sous les yeux des gouvernements du monde et de leurs justifications, a créé un espace de doute quant à l’efficacité de l’écriture.

Je suis une femme palestinienne dont l’identité, les sentiments et les choix ont été façonnés par l’injustice qui a frappé sa famille lors de la Nakba de 1948, ainsi que par ce qu’elle a vécu à l’intérieur de la Palestine pendant plus de trente ans. Alors que j’étais partie, mon peuple était toujours là. Naturellement, l’écriture a été la première action face à ceux et celles qui tentaient d’effacer les récits de notre peuple, ses journaux intimes, ses peurs, ses rêves et sa résilience, ainsi que son insistance sur la vie.

Plus important encore, l’écriture est une tentative de récupérer la maison volée, ou du moins d’y appartenir, à l’intérieur d’un État qui a tout fait depuis la Nakba pour que les Palestiniens se sentent étrangers. La ghorbah est un sentiment pénible que nous ne connaissons que trop bien.

Plus important encore, l’écriture est une tentative de récupérer la maison volée, ou du moins d’y appartenir, dans un État qui, depuis la Nakba, a tout fait pour que les Palestiniens se sentent étrangers. Ghorbah est un sentiment difficile que nous ne connaissons que trop bien.

“Ghorbah” (غربة) vient du mot arabe “Gharb” (l’Occident), le mot “Tagharraba” (تغرّب) signifie se déplacer vers un autre endroit, loin de chez soi, être éloigné ou étranger. “Ghorbah” ne désigne pas seulement un lieu géographique, mais implique également la distance émotionnelle par rapport à la maison, même pour quelqu’un qui n’a jamais déménagé physiquement.

J’ai décidé de quitter la Palestine il y a neuf ans, à la recherche d’une autre maison à l’étranger. C’était un choix qui, au fond, était un privilège, car je suis une Palestinienne détentrice d’un passeport israélien, ce qui me permet de circuler librement en Europe.

Je ne m’attendais pas à ce que cette recherche de Ghorbah me permette de fonder un foyer, de former une famille et de devenir mère.


Mais maintenant que c’est fait, j’ai reçu une autre leçon : la maternité n’est pas une identité qui vous est donnée d’un seul coup, c’est une pratique avec laquelle vous devez vous familiariser chaque jour, dont vous devez apprendre et même désapprendre des choses. La maternité est une pratique qui a commencé lorsque j’ai donné naissance à mes filles, un événement qui s’est produit loin de mon premier foyer, la Palestine. Pendant les jours, les mois et les années où j’ai été confrontée à cette nouvelle identité, la Palestine a connu le « soulèvement de mai », l’assassinat de sa journaliste Shireen Abu Akleh, la guerre génocidaire contre Gaza et tant d’autres événements qui l’ont placée, ainsi que moi, la mère palestinienne éloignée, face à la question suivante : « Comment puis-je continuer à faire quoi que ce soit ? Comment puis-je continuer à faire quelque chose, même si c’est un simple acte, face à l’injustice ? »

Il y a quelques semaines, je me préparais à quitter la maison pour rejoindre une manifestation pour Gaza à Amsterdam. L’une de mes filles m’a demandé où j’allais. Lorsque je le lui ai dit, elle n’a d’abord pas compris. Puis j’ai dit : « Free, free Palestine ! ». En tant que famille, nous étions allées à une manifestation quelques jours auparavant, et j’ai pensé que ce chant clarifierait mon propos. Elle a réagi en portant la main à son oreille et en disant « Mama, owie » - elle se souvenait avoir été dérangée par les chants bruyants. Je lui ai dit : « Ce n’est pas grave, ma chérie. J’ai une vieille oreille. Elle a plus de soixante-dix ans ». Elle m’a souri, même si elle ne comprenait rien.

Je suis devenue mère de mes jumelles à la fin du mois de mars 2021. J’ai toujours voulu être mère, même lorsque je vivais encore en Palestine. Mais lorsque je pensais à la maternité, je n’imaginais pas que le père de mes enfants serait un non-Palestinien, ou même un non-arabe. Ce que nous imaginons est sans importance, car le cœur a toujours d’autres plans. Mon cœur s’est tourné vers la Perse. Plus précisément, vers un Iranien qui avait été contraint de quitter l’Iran et de fuir à Amsterdam. Lorsque j’ai fait part à ma mère de nos projets de mariage, elle m’a dit d’un ton sarcastique : « Nous t’avons envoyée en Europe pour que tu épouses un Iranien ? Qu’est-ce qui ne va pas avec les Néerlandais ? » Elle a ri, j’ai ri, et je lui ai dit : « Mais, maman, mon cœur va toujours vers celui qui a la même douleur ».

Sa douleur, même si elle n’est pas exactement la même que la mienne, est aussi celle de la perte de sa maison. Je n’ai pas perdu ma maison directement, mais mes grands-parents ont perdu la leur après que les milices sionistes ont procédé au nettoyage ethnique de leur village d’Iqrith. Ils ont vécu leur vie comme des réfugiés dans leur patrie et sont morts avant que leur rêve de retourner dans leur village natal ne se réalise. Un fait qui a façonné ma vie, mon identité, mes rêves et mes peurs. C’est ce qu’on appelle le traumatisme intergénérationnel.

Mon mari a perdu sa maison directement. Il était un enfant de trois ans lorsque son père s’est enfui pour la première fois afin d’éviter d’être tué après la prise de pouvoir des islamistes en Iran. Il s’est enfui à travers les montagnes et a atteint la Turquie. Son fils en bas âge et sa femme l’ont ensuite suivi sur la même route jusqu’à ce qu’ils se retrouvent à Istanbul pour finalement arriver aux Pays-Bas en tant que famille de réfugiés. Mon mari, qui a grandi en exil, ne peut pas se rendre dans sa ville natale, Téhéran, et sa mère, qui a souffert de démence pendant de nombreuses années, est morte en exil alors qu’elle rêvait de retourner dans son pays.

La question de la confrontation de l’injustice à l’intersection de la maternité s’est élargie depuis que je suis devenue mère de filles iraniennes-palestiniennes. Il aurait peut-être été plus facile d’y répondre si je ne m’étais pas réveillée chaque jour à la maison avec la douleur de la Palestine et de l’Iran. Cette douleur est présente et vit dans deux tableaux accrochés à notre mur. Notre propre galerie d’exilés décédés, expulsés de leur pays mais ayant une place dans notre maison, est exposée : ma grand-mère Salma et la mère de mon mari, Parvin.

Dans ma vie, l’espace personnel est un espace de deuil partagé, mais c’est aussi un espace de questions difficiles, de légitimité d’une réalité complexe qui ne veut pas que le deuil d’une partie de la maison soit plus important que le deuil de l’autre. Plus important encore, la confrontation avec l’injustice, cette graine qui m’anime, ne se fait pas au détriment d’une autre injustice.

Je ne parle pas beaucoup de la Palestine à mes filles. Plus précisément, je ne leur parle pas avec des mots. J’ai trouvé d’autres méthodes indirectes pour le faire. Je m’efforce de préparer les plats palestiniens que j’ai appris de ma mère et nous écoutons ensemble des chansons palestiniennes, des plus traditionnelles à celles qui sont sorties hier. Je leur parle dans mon dialecte hétéroclite, qui est un mélange de la montagne (ma mère) et de la mer (mon père), et tous les soirs, je leur chante des berceuses palestiniennes avant qu’elles s’endorment.

En novembre dernier, après une journée passée à regarder des images et des vidéos en provenance de Gaza, et avec le sentiment de culpabilité qui me rongeait en comparant la sécurité du toit qui me protège à celle des mères gazaouies et de leurs enfants, je me suis jetée entre mes filles ; la première tenait ma main droite et la seconde ma main gauche. Je leur ai demandé : « Que voulez-vous que je chante pour vous ? » Elles ont répondu ensemble : « Ya Siti ! (Oh ma grand-mère !) ». C’est la berceuse qui leur tient le plus à cœur. Au milieu de la chanson, la sonnette de la maison a retenti. « Maman, n’aie pas peur », a dit l’une de mes filles, ce qui était sa façon de dire qu’elle avait peur.

Je leur ai dit que c’était le facteur et j’ai recommencé à chanter jusqu’à ce qu’elles s’endorment.

Tout comme je ne leur parle pas directement de la Palestine, je ne leur dis pas non plus que j’ai souvent très peur de beaucoup de choses, d’un monde qui ne considère pas l’enfant palestinien comme aussi précieux que les autres enfants. J’ai peur que des filles et des femmes iraniennes soient encore tuées parce qu’elles ne portent pas le hijab “correctement”. J’ai peur qu’Israël ne soit pas tenu pour responsable de ses crimes, les anciens, les nouveaux et ceux à venir. Je crains que la République islamique d’Iran ne soit pas tenue de rendre des comptes pour les exécutions de jeunes gens qu’elle continue de commettre... et la liste est encore longue.

Je reviens à l’écriture aujourd’hui, au milieu de ce qui se passe, pour me dire et souligner que ma maternité, en effet, est un fil qui s’étend vers la réflexion sur la justice pour la Palestine dans ma maison, à travers la nourriture, les odeurs, les chansons, ma voix, mon visage, et ma tristesse héritée qui flotte à la surface fortement ces jours-ci. Mais c’est aussi un fil qui s’étend vers la réflexion sur la justice pour l’Iran. Parce que Téhéran devrait être un jour une maison pour mes filles, tout comme Akka. La douleur est la même, même si les “garde-barrières” de nos pays sont différents ou prétendent être des ennemis.

 

27/07/2024

LUIS E. SABINI FERNÁNDEZ
Algunas observaciones sobre impunidad judeoisraelí

Luis E Sabini Fernández, Revista Futuros, 23-2-2024

Mis últimas notas han procurado enfocar situaciones gravísimas y generalizadas que entiendo se ignoran o ante las cuales “esquivamos el bulto”; incluyendo la expansión del narcotráfico  y otros tráficos igualmente lesivos o peores, como el de humanos, la plastificación generalizada y lo que ello significa en términos de salud, ambiental, animal y humana y también señalábamos la actual existencia de un genocidio a cielo abierto y la no menos llamativa ausencia de reacción del universo institucional.

Como esto último persiste, y aun tiene visos de afianzarse, por normalización, por acostumbramiento, por miedo, no tenemos más remedio que hincarle el diente otra vez al asesinato generalizado, de día o de noche, de gente armada o desarmada, de niños de cualquier edad, y en muy variadas formas, con muy peregrinas justificaciones.

Nos referimos a la política genocida abierta del Estado de Israel sobre la población palestina cada vez más despojada de su territorio en una lenta y progresiva política de pinzas del sionismo, que se aceleró bruscamente el 7 de octubre de 2023.


Que nuestros ángeles nos protejan”, por Mira Shihadeh, octubre de 2023

Hasta entonces, la táctica y la técnica del sionismo para la apropiación del territorio palestino, se había caracterizado por dos momentos: uno primero, muy pausado y fragmentario, adueñándose de tierras de propietarios ausentistas mediante escrupulosas compras de esas tierras a los propietarios rentistas que en general aceptaban la transacción, incluso contentos porque los sionistas solían comprarles esas tierras a buen precio.

Ese período, grosso modo, coincidió con la primera mitad del Siglo XX. Con la instauración del Estado de Israel se produce un cambio en el ritmo y el alcance de la apropiación. Hasta 1947/1948, se echaba de tierras a campesinos inmemoriales que carecían de títulos de propiedad, y la Agencia Judía encargada ahora de administrarlas, las asignaba a kibutzim o a moshavim de judíos que habían hecho la aliah, en castellano que habían ‘retornado a las fuentes’.

Este concepto de retorno tiene, como diría el inolvidable Bartolomé Hidalgo, “su dificultad”: cuesta hablar de retorno, mediando dos grandes obstáculos  conceptuales para ello: los antepasados con que se ligaba ese retorno, eran, si habían vivido allí, de dos mil años atrás. Ardua tarea reconocer esa ligazón. Pero si los judíos que hacían la aliah tenían sus ancestros provenientes de otras tierras, por ejemplo, jázaras, entonces se perdía toda ligazón física, material. Podría argumentarse que se tratara de una ligazón religiosa, pero ¿cómo validar con ello muy concretas y materiales apropiaciones de tierras?

Lo cierto es que, “por la razón o la fuerza”, los sionistas ampliaron enormemente la apropiación de tierras después de 1948. El período 1948-2023 fue el de un cada vez más intenso despojo de lo que iba quedando como “territorios palestinos”, usando la fraseología de la ONU. Esos territorios formaban parte fundamental de un hipotético “estado palestino” que figuró en las tratativas palestino-israelíes más de una vez.


Mohammed Sabaaneh

Pero permanentemente fue ensanchándose el poder israelí y achicándose, licuándose la presencia palestina. Si lo graficáramos con imágenes animales diría que Israel empleó la técnica de la boa constrictor, sobre todo cuando tiene que enfrentar una víctima de porte mayor.

Una medida tomada en 2006 por Israel lo grafica nítidamente: luego de varios años con colonias sionistas enclavadas en la Franja de Gaza –un territorio altamente densificado sobre todo por el expansionismo israelí (Guerra de los 6 días)–, “El Carnicero” Ariel Sharon decide evacuar las escasas colonias instaladas en la Franja y anuncia hacerle –a los palestinos– la vida imposible. Al retirarse, desmantelan y rompen todas las instalaciones agrícolas y habitacionales, las  redes de riego, que habían erigido en Gaza, en medio de las privaciones generalizadas de su población y dejan  todo el estropicio sobre las maltratadas tierras gazatíes. Y esa misma noche aviones israelíes sobrevuelan  rasantes la Franja a la velocidad del sonido: a la mañana, la Franja tendrá muchos niños con enuresis y con tímpanos rotos.

La técnica constrictor se profundiza: la Franja de Gaza queda aislada por los cuatro costados: se bombardea  y desmantela el aeropuerto y el puerto; únicos de la Franja, se cortan todos los caminos salvo uno hacia Egipto celosamente cuidado por israelíes y egipcios, y otro de acceso a Israel, que se convierte en “el cordón umbilical” de ese territorio “embolsado”. E Israel  dictamina acerca del ingreso de alimentos instaurando dosis con un máximo de calorías per cápita. Con la pesca fuertemente limitada, porque los gazatíes no pueden salir al mar  –son baleados–, apenas pescar en la orilla, con una agricultura –la Franja de Gaza fue uno de los primeros territorios agrícolas de la humanidad– totalmente saboteada por la depredación israelí, la alimentación de casi dos millones de seres humanos pasó a estar dosificada por las hostiles autoridades israelíes.

Cuando decimos hostilidad, la idea es demasiado débil: valga lo acontecido con un suceso infrecuente; en 2005 un soldado israelí es tomado prisionero: cuando las fuerzas policiales y militares israelíes procuran “liberar” a ese preso (único) que milicianos palestinos habían secuestrado en una escaramuza (y que los palestinos liberarán mediante canje, sano y salvo, años después; Gilad Shalit), en una serie de allanamientos -donde jamás encontraron nada- terminan matando  entre un centenar y dos centenares de “allanados”. Le queda a uno la interrogante: ¿estaban buscando a Shalit o usaban el pretexto de buscarlo para poder ir matando a mansalva? Porque el descuido, el error, el simple exceso están descartados (ya veremos un comportamiento similar ante el copamiento del 7 de octubre).

Observemos otro ejemplo que refleja la creencia que los judíos sionistas, israelíes  tienen de su propia excelencia: la carta abierta que los decanos de las universidades israelíes Ben Gurion del Negev, lnstituto de Ciencia Weizman,  Universidad Hebrea de Jerusalén, Universidad Ariel, Universidad Abierta de Israel, Universidad de Haifa, y el Instituto Technion-Israel del Instituto de Tecnología, todos ellos alarmados por los discursos académicos posteriores al 7 de octubre de 2023, con lo que consideran “inadecuada respuesta”.

Los decanos adoptan acríticamente la versión oficial israelí de “los más de 1400 víctimas niños, jóvenes y adultos, judíos, musulmanes y cristianos por igual” [sic].  En el momento de su carta abierta, ya existían numerosas fuentes de información que discriminaban en el tendal de muertos; que el principal caudal de víctimas había sobrevenido con la reacción israelí, unas 6 horas después del copamiento de Hamás y otros agrupamientos palestinos sobre el cuartel regional israelí y algunos kibutzim aledaños.

Pero el nudo problemático radica no en repartir culpas y muertos entre milicianos armados  atacantes y militares contraatacando, sino en algo previo.

¿Por qué? ¿Por qué la acción palestina del 7 de octubre?

Leamos a los decanos, que con increíble tranquilidad de conciencia establecen el estado    de situación: “Nos enfrentamos atendiendo dos frentes: uno contra las atrocidades de Hamás, otro en la arena global de la opinión pública. Lamentablemente, observamos una tendencia alarmante según la cual Israel, pese a su derecho a la autodefensa, es caracterizado como un opresor. Esto  establece una equivalencia falsa entre las acciones de una organización asesina y terrorista y un estado soberano con su derecho a defender  a sus ciudadanos, lo cual desafortunadamente  tiene como resultado la pérdida de vidas palestinas inocentes. Todo intento de justificar o apelar equívocamente a las acciones brutales y grotescas de Hamás es intelectual y moralmente indefendible. Es preocupante que muchos colegas universitarios se ha[ya]n convertido en campo propicio para sentimientos antiisralíes y antisemitas, insuflados  por una comprensión sesgada e ingenua del conflicto.” [1] Aquí, en la penúltima palabra, aparece la superioridad intelectual, y moral, que presumen los decanos para sí. Con su planteo maniqueo de que Israel –un estado colonialista– sea el bien. Claro que lo es, para los colonialistas.

GIDEON LEVY
À Gaza, Israël a perdu ce qu’il lui restait d’humanité

Gideon Levy, Haaretz, 24/7/2024
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Les cris sont montés jusqu’au ciel. Sa mère les a entendus. Elle ne les oubliera jamais. Un chien terrifiant et bien dressé a déchiré la chair de son fils de 25 ans, atteint du syndrome de Down. Le chien a déchiré et arraché et elle n’a pas pu le sauver. Les soldats ont chassé la mère de la maison par la force (un porte-parole de Tsahal, qui n’a pas perdu son sens de l’humour même en temps de guerre, a déclaré qu’ils avaient “supplié” la famille de partir), et elle a été forcée d’abandonner son fils à ses cris. 


Les soldats ont promis d’appeler un médecin, mais c’était la dernière chose à laquelle ils pensaient. Ils n’ont pas appelé de médecin, ni même de secouriste. Ils ont déguerpi, laissant Mohammed Bhar se vider de son sang. Une semaine s’est écoulée avant que la famille puisse rentrer chez elle pour voir ce qui était arrivé à leur bien-aimé – un jeune homme qui a été photographié une fois alors qu’un membre de sa famille lui donnait à boire avec compassion. Ils ont trouvé son corps en décomposition.

Personne ne sait combien de temps il a mis à mourir, à quel point ses tourments ont été terribles et ce qui s’est passé dans son esprit handicapé. Quelqu’un a dit qu’avant que le chien ne l’attaque, Mohammed a essayé de le caresser. Qu’est-ce qu’il en sait ?

Les maîtres-chiens, apparemment des soldats de la célèbre unité canine Oketz, qui organise des cérémonies d’enterrement émouvantes et très médiatisées pour chaque chien tué au combat, ont abandonné Mohammed à la mort. Ils ont entendu ses cris et n’ont pas bougé le petit doigt.


L’unité Oketz utilise des Malinois (chiens bergers belges) importés de Belgique et des Pays-Bas. Ceux-ci ont leur propre cimetière, à la différence des humains de Gaza

Les Israéliens étaient censés entendre les cris de Mohammed, eux aussi. Il y a une semaine, le site ouèbe Sicha Mekomit (Local Call) a republié l’histoire, parue sur le site d’information Middle East Eye. Haaretz l’a publié lundi. Le bureau du porte-parole de l’IDF a confirmé tous les détails. Il a parlé d’un missile qui a touché un char, raison pour laquelle l’équipe médicale n’a pas pu soigner un jeune homme sur lequel les soldats avaient lâché leur chien. Pourquoi n’ont-ils pas arrêté le chien à un moment donné et pourquoi ont-ils abandonné Mohammed ? Ce ne sont pas des questions qu’on pose en Israël, c’était un Palestinien. L’histoire est restée dans les pages de Haaretz et de Sicha Mekomit. La BBC l’a également rapportée. Les Britanniques ont peut-être été plus choqués, ce sont des antisémites.

Israël est en train de perdre ce qui lui reste d’humanité. L’une des pires choses que le 7 octobre nous ait faites a été de provoquer la perte finale de notre humanité. Il n’est pas certain que les dégâts soient réversibles. Désormais, seules les vies juives comptent. Désormais, nous pouvons faire n’importe quoi aux Palestiniens. Même lâcher des chiens sur des personnes ayant des besoins particuliers. Ne nous dérangez pas avec nos atrocités, nous sommes occupés à nous complaire dans les atrocités du 7 octobre qui ont été commises contre nous, et seulement contre nous. Elles nous permettent de faire n’importe quoi.

À Sde Teiman, les membres des prisonniers palestiniens sont amputés de manière quasi industrielle. C’est ce qui arrive quand on est menotté pendant des mois sans relâche. La mort de jeunes hommes sous la torture ou par manque de soins médicaux est devenue une routine. Selon un rapport d’enquête de CNN publié en mai, certains détenus sont nourris à la paille et sont englués dans leurs couches. Parfois, des chiens sont lâchés sur eux la nuit pour effectuer des “fouilles”.

Sans le Comité public contre la torture en Israël, il n’y aurait pas de protestation contre cela dans ce pays. Israël, qui, il y a 25 ans, a été choqué par un documentaire de CBS montrant des soldats brisant les membres de Palestiniens avec des pierres sur le flanc d’une montagne près de Naplouse, ne veut même plus en entendre parler. Quiconque en parle est un antisémite.

Adolf Eichmann a été détenu en Israël jusqu’à son procès. Israël l’a traité avec humanité. Personne n’a imaginé l’enchaîner ou lui bander les yeux pendant des mois. Ils n’ont pas non plus lâché des chiens sur lui la nuit. Ses photos de prison reflétaient le visage d’Israël à l’époque. Les photographies de Sde Teiman reflètent le visage de l’Israël d’aujourd’hui.

«  la face de la génération sera comme celle du chien » [dans la période précédant la venue du Messie, NdT] , dit la Mishna, et cela n’a jamais été aussi juste que pour décrire le visage de l’État d’Israël aujourd’hui. La génération, c’est la nôtre, et le chien, c’est celui que les soldats ont lancé sur Mohammed Bhar, un jeune homme de Shuja’iyya aux besoins spécifiques. Ils l’ont ensuite laissé mourir dans d’atroces souffrances, ce qui n’a touché le cœur de presque personne en Israël en 2024.


Deux mères israéliennes d'enfants atteints du syndrome de Down manifestent leur solidarité avec la famille de Mohammed Bhar devant le quartier général de la défense nationale, à Tel Aviv, mercredi. Photo Linda Dayan

Texte intégral du discours de Netanyahou au Congrès US le 24 juillet 2024


Haaretz, 25/7/2024
Traduit par Tlaxcala

Ci-dessous le texte du discours prononcé devant les deux chambres usaméricaines réunies en congrès par Benjamin Netanyahou, Premier ministre d’Israël, contre lequel un mandat d’arrêt pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre a été demandé par le procureur de la Cour Pénale Internationale. Un discours qui est une synthèse grossière  et hallucinante du récit sionihiliste de justification de génocide en cours. Son auteur mériterait un Prix Nobel de la Haine ou au moins un Doctorat Honoris Causa en Hasbara de l’Université du Mensonge.-Tlaxcala


Brandan Reynolds, Afrique du Sud

Président de la Chambre des représentants, Mike Johnson,

Sénateur Ben Cardin,

Chef de la minorité, Hakeem Jeffries,

Chef de la majorité au Sénat, Chuck Schumer,

Chef de la minorité au Sénat, Mitch McConnell,

Sénateurs,

Membres du Congrès,

Invités de marque,

Monsieur le Président, je tiens à vous remercier de me faire le grand honneur de m’adresser pour la quatrième fois à cette grande citadelle de la démocratie.

Nous nous retrouvons aujourd’hui à un carrefour de l’histoire. Notre monde est en plein bouleversement. Au Moyen-Orient, l’axe iranien de la terreur affronte l’Amérique, Israël et nos amis arabes. Il ne s’agit pas d’un choc des civilisations. C’est un choc entre la barbarie et la civilisation.

C’est un choc entre ceux qui glorifient la mort et ceux qui sanctifient la vie.

Pour que les forces de la civilisation triomphent, l’Amérique et Israël doivent s’unir. Car lorsque nous sommes unis, il se passe quelque chose de très simple. Nous gagnons. Ils perdent.

Et mes amis, je suis venu vous assurer aujourd’hui d’une chose : nous gagnerons.

Mesdames et Messieurs,

Comme le 7 décembre 1941 et le 11 septembre 2001, le 7 octobre est un jour qui restera à jamais dans les mémoires.

C’était la fête juive de la Sim’hat Torah. La journée a commencé par être parfaite. Pas un nuage dans le ciel. Des milliers de jeunes Israéliens faisaient la fête lors d’un festival de musique en plein air. Et soudain, à 6h29, alors que les enfants dormaient encore profondément dans leur lit dans les villes et les kibboutzim proches de Gaza, le paradis s’est transformé en enfer. Trois mille terroristes du Hamas ont fait irruption en Israël. Ils ont massacré 1 200 personnes originaires de 41 pays, dont 39 Américains. Proportionnellement, par rapport à la taille de notre population, c’est comme 20 attentats du 11 septembre en un jour. Et ces monstres ont violé des femmes, décapité des hommes, brûlé des bébés vivants, tué des parents devant leurs enfants et des enfants devant leurs parents. Ils ont traîné 255 personnes, vivantes ou mortes, dans les sombres cachots de Gaza.

Israël a déjà ramené 135 de ces otages, dont sept ont été libérés lors d’opérations de sauvetage audacieuses. L’une de ces otages libérés, Noa Argamani, est ici dans la galerie, assise à côté de ma femme Sara.

Le matin du 7 octobre, le monde entier a vu le regard désespéré de Noa alors qu’elle était violemment enlevée à l’arrière d’une moto pour être emmenée à Gaza. J’ai rencontré la mère de Noa, Liora, il y a quelques mois.

Elle se mourait d’un cancer. Elle m’a dit : « Monsieur le Premier ministre, j’ai un dernier souhait. Je souhaite serrer ma fille Noa dans mes bras une dernière fois avant de mourir ».

Il y a deux mois, j’ai autorisé une opération commando de sauvetage à couper le souffle. Nos forces spéciales, dont un officier héroïque nommé Arnon Zmora, qui est tombé au combat, ont sauvé Noa et trois autres otages.

Je pense que c’est l’une des choses les plus émouvantes, lorsque Noa a retrouvé sa mère, Liora, et que le dernier souhait de sa mère s’est réalisé.

Noa, nous sommes ravis de t’ avoir parmi nous aujourd’hui. Nous te remercions.

De nombreuses familles d’otages sont également présentes parmi nous aujourd’hui, dont Eliyahu Bibas. Eliyahu Bibas est le grand-père de ces deux magnifiques garçons roux, les garçons Bibas, des enfants en bas âge.

Ils ont été pris en otage avec leur mère et le fils d’Eliyahu. Toute la famille a été prise en otage. Deux beaux enfants roux pris en otage. Quels monstres !

Nous avons également avec nous Iris Haim, dont le fils Yotam a courageusement échappé à la captivité du Hamas avec deux autres Israéliens, et qui a été tragiquement tué alors qu’il regagnait nos lignes.

Nous avons également avec nous les familles des otages américains. Elles sont ici.

La douleur que ces familles ont endurée est indescriptible. Je les ai rencontrées à nouveau hier et je leur ai promis ceci. Je ne me reposerai pas tant que tous leurs proches ne seront pas rentrés chez eux. Tous.

En ce moment même, nous déployons des efforts intenses pour obtenir leur libération, et je suis persuadé que ces efforts peuvent être couronnés de succès. Certains d’entre eux ont lieu en ce moment même.

Je tiens à remercier le président Biden pour ses efforts inlassables en faveur des otages et de leurs familles.

Je remercie le président Biden pour le soutien chaleureux qu’il a apporté à Israël après l’attaque sauvage du 7 octobre. Il a qualifié à juste titre le Hamas de “mal absolu”. Il a envoyé deux porte-avions au Moyen-Orient pour empêcher une guerre plus étendue. Et il est venu en Israël pour se tenir à nos côtés pendant les heures les plus sombres, une visite qui ne sera jamais oubliée.

Le président Biden et moi-même nous connaissons depuis plus de quarante ans. Je tiens à le remercier pour ce demi-siècle d’amitié envers Israël et pour être, comme il le dit, un fier sioniste. En fait, il dit qu’il est un fier sioniste irlando-américain.

Mes amis, depuis plus de neuf mois, les soldats israéliens font preuve d’un courage sans limite.

Nous recevons aujourd’hui le lieutenant Avichail Reuven. Avichail est officier dans les parachutistes israéliens. Sa famille a immigré en Israël depuis l’Éthiopie. Aux premières heures du 7 octobre, Avichail a entendu la nouvelle du massacre sanglant du Hamas. Il a revêtu son uniforme et pris son fusil, mais il n’avait pas de voiture. Il a donc couru huit miles [= 13 km] jusqu’à la ligne de front de Gaza pour défendre son peuple. Vous avez bien entendu. Il a couru huit miles, s’est rendu sur la ligne de front, a tué de nombreux terroristes et a sauvé de très nombreuses vies. Avichail, nous rendons tous hommage à ton remarquable héroïsme.

Un autre Israélien est parmi nous aujourd’hui. Il se tient juste à côté d’Avichail. Il s’agit du sergent-chef Ashraf al Bahiri. Ashraf est un soldat bédouin de la communauté musulmane israélienne de Rahat. Le 7 octobre, Ashraf a lui aussi tué de nombreux terroristes. Il a d’abord défendu ses camarades dans la base militaire, puis il s’est précipité pour défendre les communautés voisines, y compris la communauté dévastée du kibboutz Be’eri.

Comme Achraf, les soldats musulmans de Tsahal ont combattu aux côtés de leurs compagnons d’armes juifs, druzes, chrétiens et autres avec une bravoure extraordinaire.

Un troisième héros, le lieutenant Asa Sofer, est également présent parmi nous. Asa a combattu en tant qu’officier dans le corps des chars, et il a été blessé au combat. Il a été blessé au combat alors qu’il protégeait ses compagnons d’armes d’une grenade. Il a perdu son bras droit et la vision de son œil gauche. Il se rétablit et, chose incroyable, dans peu de temps, Asa reprendra du service en tant que commandant d’une compagnie de chars.

Je viens d’apprendre qu’il y a un quatrième héros ici - le lieutenant Yonatan, Jonathan Ben Hamo (ph), qui a perdu une jambe à Gaza et a continué à se battre.

Mes amis, ce sont les soldats d’Israël, qui ne se laissent pas abattre, qui ne se découragent pas, qui n’ont pas peur.

Comme le dit la Bible,  יקוםעם כלביא יקום  - ils se lèveront comme des lions. Ils se sont levés comme des lions, les lions de Juda, les lions d’Israël.


Mesdames et Messieurs,

Les hommes et les femmes des FDI viennent de tous les coins de la société israélienne, de toutes les ethnies, de toutes les couleurs, de toutes les croyances, de la gauche et de la droite, de la religion et de la laïcité. Tous sont imprégnés de l’esprit indomptable des Maccabées, les légendaires guerriers juifs de l’Antiquité.

Nous accueillons aujourd’hui Yechiel Leiter, le père de l’un de ces Maccabées. Le père de Yehiel a échappé à l’Holocauste et a trouvé refuge en Amérique. Jeune homme, Yechiel s’est installé en Israël et a élevé une famille de huit enfants. Il a nommé son fils aîné Moshe en l’honneur de son défunt père. Moshe est devenu un officier exemplaire dans l’une de nos unités commando d’élite. Il a servi avec distinction pendant deux décennies, tout en élevant lui-même six beaux enfants.

Le 7 octobre, Moshe se porte volontaire pour retourner au combat. Quatre  semaines plus tard, il est tué par l’explosion d’une mine piégée dans un puits de tunnel, juste à côté d’une mosquée. Lors des funérailles de son fils, Yechiel a déclaré ce qui suit : « Si l’État d’Israël n’avait pas été créé après l’Holocauste, l’image gravée dans notre mémoire collective aurait été la photographie de ce garçon juif sans défense dans le ghetto de Varsovie, levant les mains en l’air avec les fusils nazis pointés sur lui. Mais grâce à la naissance d’Israël », a poursuivi Yechiel, « grâce au courage de soldats comme mon fils Moshe, le peuple juif n’est plus impuissant face à ses ennemis ».

Yechiel, lève-toi pour que nous puissions honorer le sacrifice de ton fils. Je te promets, ainsi qu’à toutes les familles endeuillées d’Israël, dont certaines sont présentes dans cette salle aujourd’hui, que le sacrifice de vos proches ne sera pas vain. Il ne sera pas vain parce que pour Israël, “plus jamais ça” ne doit jamais être une promesse vide de sens. Cela doit toujours rester un vœu sacré. Et après le 7 octobre, “plus jamais ça”, c’est maintenant.

Mes amis,

Pour vaincre nos ennemis brutaux, il faut à la fois du courage et de la lucidité. La clarté commence par la connaissance de la différence entre le bien et le mal. Pourtant, aussi incroyable que cela puisse paraître, de nombreux manifestants anti-Israël choisissent de se ranger du côté du mal. Ils sont du côté du Hamas. Ils sont du côté des violeurs et des assassins. Ils sont du côté des gens qui sont entrés dans les kibboutzim, dans une maison où les parents ont caché les enfants, les deux bébés, dans le grenier, dans un grenier secret. Ils ont assassiné la famille, les parents, ils ont trouvé le loquet secret du grenier caché et ils ont assassiné les bébés. Ces manifestants les soutiennent. Ils devraient avoir honte.

26/07/2024

SERGIO RODRÍGUEZ GELFENSTEIN
Un bon Gringo

Sergio Rodríguez Gelfenstein, 24/7/2024
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala


Nous célébrons ce 24 juillet le   241e anniversaire de la naissance du libérateur Simón Bolívar. En hommage au père de la patrie, l’éminent collègue du journal Ciudad Caracas, Luis Carlucho Martín, extraordinaire chroniqueur de faits peu connus de l’histoire locale, a écrit sous le titre “Simón Bolívar est mort pendant la Seconde Guerre mondiale”, publié dans le journal El Pepazo le 18 juillet, une histoire intéressante sur un général usaméricain nommé Simon Bolivar Buckner Jr. (écrit ainsi, sans accents) qui a participé à la Seconde Guerre mondiale et est mort lors de l’invasion de l’île d’Okinawa en 1945, étant - selon l’auteur - le plus haut gradé de l’armée usaméricaine tué au combat. Pour ajouter à la curiosité du fait, il convient de mentionner que le père du général, qui était également militaire, s’appelait aussi Simon Bolivar [une tradition poursuivie par ses descendants, dont le cinquième est né en 1990, NdT].

Simon Bolivar Buckner Junior enfant


Bukcner Junior peu avant sa mort à Okinawa

Plaque commémorative de Buckner à l’Académie militaire de West Point

Établissant avec précision les idéaux pour lesquels notre Libérateur et ce général usaméricain éponyme se sont battus, Martin affirme qu’entre les deux “la différence est fondamentale. Simón Bolívar le créole a donné sa vie pour apporter la liberté. Les Simón Bolívar du Nord, en tant que soldats, ont donné leur vie pour renforcer leur pays”, avant tout, ajouterais-je, pour renforcer l’impérialisme usaméricain.

Je ne vais pas faire l’historique de ce général. Luis Carlucho l’a fait explicitement dans un article très didactique et éclairant comme tous ceux qu’il publie dans différents médias de notre pays, le Venezuela. Cet article m’a rappelé un récent échange épistolaire avec le camarade John Catalinotto, un révolutionnaire usaméricain à part entière qui, depuis les profondeurs de l’empire, le combat, le dénonce dans ses articles et ses publications, tout en embrassant avec enthousiasme et passion la cause des opprimés. 



Suite à mon article sur la grande farce médiatique construite en Occident pour nier l’histoire de la Seconde Guerre mondiale, en particulier en ce qui concerne le débarquement en Normandie, John m’a écrit pour me dire : « Sergio, je comprends ta colère et ta passion au sujet de cet événement en Normandie. Lorsque j’ai lu le NY Times ce matin, j’ai voulu écrire un article très similaire au tien, et plus tôt cette semaine, j’ai écrit un article sur l’OTAN et sa mission de répression de la lutte des travailleurs et du socialisme dans l’Europe d’après-guerre. Pour moi, c’est également personnel, parce qu’un bon camarade, qui a été le premier rédacteur en chef de The Bond, notre journal pour organiser les soldats contre la guerre du Viêt Nam, était un parachutiste qui avait sauté derrière les lignes allemandes la nuit précédant la bataille [de Normandie] : notre F.O. Richardson, [qui] à 21 ans était un héros en 1944, mais en tant que communiste en 1968, était un véritable héros, luttant contre l’impérialisme usaméricain ».

Le soldat de deuxième classe Fayette O. H, 508e Régiment d’infanterie parachutiste, Camp Mackall, Caroline du Nord. 1943


Les parachutistes du 508e  Régiment d’infanterie parachutiste de la 82e Division aéroportée, juin 1944, qui ont sauté derrière les lignes allemandes la nuit précédant l’invasion de la Normandie. Parmi eux, F.O. Richardson, premier rédacteur en chef de The Bond, le journal du Syndicat des soldats contre la guerre en 1968.

Tombe de F.O. Richardson au cimetière de Strykersville, comté de Wyoming, New-York, USA

Cette lettre m’a incité à découvrir qui était F.O. Richardson, car venant de John, j’ai supposé qu’il était l’un de ces héros méconnus qui vivent et meurent pour la cause des travailleurs et du peuple, à l’insu de tous. F.O. Richardson, que ses amis appelaient Richie, était le parachutiste Fayette O. Richardson, né le 20 avril 1923, qui, adolescent, a sauté en Normandie la nuit précédant le débarquement du 6 juin 1944. Il faisait partie du 508e Régiment d’infanterie parachutiste de la 82e  Division aéroportée, une force d’élite de l’armée usaméricaine chargée d’allumer des balises pour la force d’invasion.

Richardson, qui avait déjà participé à la bataille des Ardennes, a survécu à l’intense DCA allemande et est parvenu jusqu’à la fin de la guerre. Pour sa participation exceptionnelle aux combats, il a reçu la médaille de bonne conduite de l’armée et l’étoile de bronze.

Une fois la guerre finie, il a passé une année à récupérer et à travailler comme il le pouvait pour gagner sa vie. En 1964, près de 20 ans après la Seconde Guerre mondiale, il était instituteur. Les rigueurs de l’après-guerre et sa lutte pour la survie ont fait de Richie « un combattant engagé pour la classe ouvrière du monde entier », selon Catalinotto.

En 1965, il participe en tant qu’orateur principal à une grande manifestation sur Union Square à New York pour protester contre l’envoi de troupes de combat au Viêt Nam par le président Lyndon Johnson. Cette manifestation organisée par “Youth Against War and Fascism” (Jeunesse contre la guerre et le fascisme) a été attaquée par des groupes réactionnaires et pro-guerre.

SERGIO RODRÍGUEZ GELFENSTEIN
Un gringo bueno

Sergio Rodríguez Gelfenstein, 24/7/2024

Hoy 24 de julio celebramos el 241 aniversario del natalicio del Libertador Simón Bolívar. En homenaje al padre de la patria, el distinguido colega del periódico Ciudad Caracas, Luis Carlucho  Martín, extraordinario cronista de hechos poco conocidos de la historia local, escribió bajo el título de “Simón Bolívar murió durante la Segunda Guerra Mundial” publicado en el Diario El Pepazo el pasado 18 de julio, un interesante relato acerca de un general usamericano que respondía al nombre de Simon Bolivar Buckner Jr. (escrito así, sin acentos) quien participó en la segunda guerra mundial y murió en la invasión de la isla de Okinawa en 1945, siendo -según el autor- el militar usamericano de mayor rango muerto en batalla. Para aumentar la curiosidad del hecho, vale decir que el padre del general, que también fue militar, igualmente llevaba por nombre Simon Boliva.


Simon Bolivar Buckner Junior de niño


Bukcner Junior poco antes de su muerte en Okinawa

Placa conmemorativa de Buckner en la Academia militar de West Point

Estableciendo con precisión los ideales por los que luchó nuestro Libertador y este general usamericano homónimo, Martín establece que entre uno y otro “la diferencia es básica. Simón Bolívar el criollo dio su vida por brindar libertad. Los Simón Bolívar norteños, como soldados, se entregaron en luchas por fortalecer su país”, Yo agregaría que sobre todo, por fortalecer al imperialismo usamericano.

No voy a hacer la historia de este general. Luis Carlucho lo hizo de forma explícita en un artículo muy didáctico y esclarecedor como todos los que publica en diferentes medios de comunicación de nuestro país. El escrito trajo a mi mente un reciente intercambio epistolar con el compañero John Catalinotto, un revolucionario usamericano a carta cabal que desde la profundidad del imperio, lucha contra él, lo denuncia con sus artículos y publicaciones, mientras abraza con entusiasmo y pasión la causa de los oprimidos.

A raíz de mi artículo sobre la gran farsa mediática construida en Occidente para negar la historia de la segunda guerra mundial, en especial respecto del desembarco de Normandía, John me escribió para decirme: “ Sergio, comprendo tu rabia y pasión por este acontecimiento en Normandía. Cuando leí el NY Times esta mañana, quise escribir un artículo muy similar al tuyo, y esta semana, antes, ya escribí un artículo sobre la OTAN y su tarea de suprimir la lucha obrera y el socialismo en la Europa de posguerra. Para mí también es personal, porque un buen camarada, que fue el primer editor de The Bond, nuestro periódico para organizar a los soldados contra la guerra de Vietnam, era un paracaidista que había saltado tras las líneas alemanas la noche anterior a la batalla [en Normandía]: nuestro F.O. Richardson, [que] a los 21 años fue un héroe en 1944, pero como comunista en 1968, fue un verdadero héroe, luchando contra el imperialismo usamericano”.

Soldado Fayette O. Richardson, Compañía H, 508º Regimiento de Infantería Paracaidista, Camp Mackall, Carolina del Norte. 1943


Paracaidistas de la 82ª Aerotransportada, 508º Regimiento de Infantería Paracaidista, junio de 1944, que saltaron tras las líneas alemanas la noche anterior a la invasión de Normandía. Entre ellos se encuentra F.O. Richardson, primer editor de The Bond, periódico del Sindicato de Militares contra la guerra en 1968.

Tumba de F.O. Richardson en el cementerio de Strykersville, Wyoming County, New York, USA

Esta carta me motivó a indagar quien era F.O Richardson, porque viniendo de John, supuse que se trataba de uno de esos héroes anónimos que viven y mueren por la causa de los trabajadores y el pueblo, sin que nadie lo sepa.  F.O. Richardson a quien sus amigos llamaban Richie fue el soldado paracaidista Fayette O. Richardson, nacido el 20 de abril de 1923 y quien siendo casi un adolescente saltó en Normandía la noche antes del desembarco del 6 de junio de 1944. Formaba parte del 508.º Regimiento de Infantería Paracaidista que integraba la 82.ª División Aerotransportada, una fuerza élite del ejército usamericano que tenía la misión de encender balizas para la fuerza invasora.

Richardson, quien ya había participado en la Batalla de las Ardenas sobrevivió al intenso fuego antiaéreo alemán y llegó hasta el final de la guerra. Por su participación destacada en los combates se hizo acreedor de las  Medallas de Buena Conducta del ejército y la Estrella de Bronce.

24/07/2024

GIDEON LEVY
Shikma Bressler, la voix divine du camp éclairé : quand le pharisaïsme de la gauche sioniste s’étale au grand jour

Gideon Levy, Haaretz, 21/7/2024
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

L'avis évident, inévitable, légal et juste de la Cour internationale de justice concernant l'atrocité qu'est l'occupation des territoires palestiniens envahis en 1967 a déclenché le prévisible répertoire grotesque de réactions en Israël ce week-end.

Il est inutile de se crêper le chignon avec ceux de la droite, qui soutiennent qu'il n'y a pas de droit international qui s'applique à l'État du Peuple Élu, qui est au-dessus de tout droit. Les réactions douloureusement similaires de la gauche et du centre sionistes, et surtout de Benny Gantz et de Yair Lapid, prouvent pour la millionième fois que sur les questions essentielles, la seule différence entre eux et la droite, c’est leur discours et leurs costards.

L'avis rendu vendredi aurait été rendu depuis longtemps par la Haute Cour de justice d'Israël, si celle-ci était digne de ce nom. Cette cour, dans sa lâcheté, a abusé et trahi son devoir pendant toutes ces années tout en bénéficiant d'un faux prestige.

Mais la réponse de la plus magnifique opposition extraparlementaire combattante de l'histoire israélienne, le mouvement de protestation des Frères et Sœurs d'armes, les “Kaplanistes” [protagonistes des manifs du shabbat rue Kaplan à Tel Aviv, où réside le premier ministre, NdT] et leurs semblables, qui a d'abord lutté contre le coup d'État judiciaire et Benjamin Netanyahou et qui lutte maintenant pour la libération des otages et contre Netanyahou, les a tous surpassés.


Kiryat Bialik, 23 mars 2023 : Shikma Bressler interpellée pour avoir encouragé les manifestants à bloquer une autoroute. Elle sera relâchée après un interrogatoire une heure plus tard. Ses camarades ont poussé des cris d'orfraie, criant au scandale : « Au lieu de l'arrêter, on devrait lui donner un Prix d'Israël ». Bref, beaucoup de bruit pour rien [NdT]

Cette protestation a un visage, qui est revenu récemment après une absence. C'est ainsi que Shikma Bressler a écrit sur X : « Au vu des résultats, rien n'a fait plus de mal à la colonisation de la Judée et de la Samarie que les racistes ultranationalistes. La décision de La Haye n'est pas le fruit du hasard ». Bingo. Il existe un camp éclairé et juste en Israël. Bressler en est la voix divine.