Reinaldo Spitaletta,
1/7/2025
Traduit
par Fausto Giudice, Tlaxcala
Nous les
simples mortels sans pouvoir et sans gloire, sommes comme « des brins légers
dans le vent et au hasard » [citation de “Canción de la vida profunda”
de Porfirio Barba Jacob, NdT], et nous sommes exposés à être arrosés de
missiles ou mis en pièces comme les enfants palestiniens de Gaza. Tout dépend
si, à un moment donné, lorsque les dirigeants du monde le décident, les
bombardements sont nécessaires pour, en plus de semer la mort et la terreur,
promouvoir la reconstruction ou le chantage afin de voler du pétrole, de forer
des terres avec des soldats envahisseurs, ou effacer une certaine mémoire de l’humanité.
Ou, au cas
où, il faut raser au sol les petits garçons et les petites filles dans leurs
maisons, dans les hôpitaux, dans un abri précaire, parce que, comme l’ont dit
les despotes, ils sont les graines du terrorisme et doivent être pulvérisés au
berceau. Le monde, ou une partie du monde, semble être entre les mains
criminelles de deux ou trois satrapes qui décident quand violer la souveraineté
d’un peuple, quand larguer des bombes, qui peut et ne peut pas avoir la paix et
la tranquillité, à quelles heures semer la panique.
Pendant ce
temps, le massacre de Gaza se poursuit, dans un génocide qui, pour certains, ne
peut être qualifié de génocide, parce que quiconque le ferait se rendrait
coupable d’« antisémitisme ». C’est l’approche toute nouvelle et erronée de
certains détraqués, avec des arguties arbitraires, comme quoi c’est le « peuple
élu » qui « se défend », qui doit faire respecter la décision absurde d’une
divinité qui l’a désigné comme le sauveur du monde.
Et c’est à
nous, mortels, en attendant que les bombes explosent de ces côtés-ci et
partout, de nous taire dans l’impuissance parce que le monde n’appartient qu’à
quelques « élus ». Il est entre les mains de ceux qui ont la force. Il est manipulé
selon les caprices d’un petit groupe de potentats, qui placent et déplacent les
marionnettes correspondantes à leur guise. Trump, à son tour, manipulé par des
magnats, certains déguisés en « humanistes », en êtres charitables, en
donateurs miséricordieux, croit qu’il peut faire ce qu’il veut. « Je vais
bombarder et alors ! », semble être le message du givré à touffe.
Le monde,
hier comme aujourd’hui, mais plus aujourd’hui qu’hier, marche sur la corde
raide de l’angoisse, et le plus grand nombre, subjugué et terrifié, est la
proie facile de la peur collective, et peut même perdre la parole. Il est, ou
plutôt, nous sommes cloués sur la croix de la domination de quelques puissants,
soutenus par un armement apocalyptique. Que la guerre (et même ses simulacres)
soit la continuation de la politique par d’autres moyens, comme les missiles,
les canons et les bombes, n’est rien d’autre qu’une offense à toute forme de
droit des peuples à se défendre et, surtout, à vivre en paix.
Les
explosions de bombes, le feu destructeur qui tombe du même ciel universel sur d’autres
territoires, affectent ceux d’entre nous qui se croient loin du théâtre des
événements. Il nous brûle et nous insère dans tous les cercles de l’enfer.
Nous, mortels de ce côté-ci du monde, sommes aussi assassinés lorsqu’un enfant
est tué, des centaines d’enfants à Gaza. Et bien que certains puissent dire «
qu’est-ce que j’en ai à cirer », ces mêmes personnes, lorsqu’elles sentiront
leurs entrailles brûler, se rendront compte de ce qu’un poète anglais [John Donne] a dit il
y a des années, et qui est toujours vrai aujourd’hui : « la mort de tout homme (enfant)
me diminue ».
Qu’est-ce
que ça signifie d’être entre les mains criminelles de Trump ou de Netanyahou ?
Qu’est-ce qui attend ceux d’entre nous qui se trouvent de ce côté-ci du monde
troublé lorsque les échos des bombes qui produisent des conflagrations
mortelles au Moyen-Orient nous parviendront ? Nous, mortels, victimes passives
dans ce cas, ne pouvons donc pas rester indifférents, car il est probable qu’à
tout moment, comme le battement des ailes d’un papillon à Pékin, notre souffle, ce qui
reste de nos rêves et nos estomacs seront affectés.
Plan de prise de possession de Gaza, par Emad Hajjaj
Trump,
Netanyahou et les autres barbares de la même engeance doivent brûler dans les
flammes de l’histoire et, surtout, de l’enfer. Que leurs noms soient à jamais
marqués du sceau de l’infamie.