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12/11/2021

GIDEON LEVY
Une pierre a frappé un soldat israélien : il a riposté. Mohammed Daadas, 15 ans, a été tué

Gideon Levy et Alex Levac (photos), Haaretz, 11/11/2021
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Un groupe de jeunes a jeté des pierres sur des soldats armés portant des équipements de protection. Les soldats ont répondu par des gaz lacrymogènes, mais lorsqu'une pierre a apparemment touché l'un d'entre eux, sans le blesser, il a tiré une balle sur Mohammed Daadas, 15 ans. L'adolescent tué rêvait de devenir un photographe de presse.

Un coin commémoratif pour Mohammed

Un groupe de jeunes, ou peut-être devrions-nous dire d'enfants, prend un petit drapeau palestinien étalé sur le sol et une branche d'olivier soutenue par des pierres et les déplace silencieusement vers un nouvel emplacement à quelques mètres de là. Puis ils étalent à nouveau le drapeau, ramassent quelques pierres entre les oliviers, les placent en cercle et plantent la branche d'olivier au centre. Ce qui a précédé cette activité, c'est la découverte que le monument qu'ils avaient créé pour leur ami, Mohammed Daadas, tué sous leurs yeux il y a une semaine, n'avait pas été placé au bon endroit - c'est-à-dire exactement là où se tenait le jeune homme de 15 ans lorsqu'il a été abattu - mais à proximité. Ils déplacent maintenant le mémorial de fortune au bon endroit.

Ces jeunes ont grandi prématurément et ont vu la mort de près, à un âge où beaucoup de leurs pairs n'ont probablement jamais vu le corps d’un de leurs amis.

Ce groupe vit dans le camp de New Askar [Askar Al Jadid], près de Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie. Vendredi dernier 5 novembre, environ 20 ou 30 jeunes se sont rendus dans les oliveraies du village de Deir al-Hatab pour manifester contre la colonie d'Elon Moreh et ses avant-postes, et contre les soldats des Forces de défense israéliennes qui y sont déployés. Les manifestations n'ont pas lieu ici toutes les semaines, mais la grève de la faim prolongée des prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes et les attaques violentes et incessantes des colons locaux contre les cueilleur·ses d'olives et les agriculteurs palestiniens ont incité le groupe à se rendre dans le village voisin, qui a été dépossédé de ses terres.

Les amis de Mohammed Daadas, avec leur monument de fortune

JOHN FEFFER
Las inversiones chinas en combustibles fósiles en África: corrupción y ecocidio

John Feffer, Foreign Policy in Focus, 8/11/2021
Traducido del inglés por
Sinfo Fernández, Tlaxcala
 

Los países africanos necesitan inversiones, China necesita materias primas y l@s activistas african@s están hart@s de la corrupción y los daños medioambientales resultantes.

La relación de China con África presenta muchas facetas. La República Popular China (RPC) comparte vínculos ideológicos con muchos países africanos debido a los primeros vínculos con las luchas anticoloniales y a través del Movimiento de los No Alineados. Todos los países africanos reconocen a la RPC, a excepción de Esuatini (Suazilandia), que mantiene relaciones diplomáticas con Taiwán. Muchos países africanos mantuvieron relaciones comerciales con Pekín tras la represión de la plaza de Tiananmen en 1989, y esos lazos comerciales no han hecho más que reforzarse. China es el primer socio comercial de África desde que aventajó a Estados Unidos en 2009.

 

Muchos gobiernos africanos buscan la ayuda de China a través de la Iniciativa de la Franja y la Ruta (BRI, por sus siglas en ingles) para superar el déficit de infraestructuras del continente, mientras que China, a su vez, busca el acceso a una serie de recursos estratégicos clave, como los combustibles fósiles y los minerales, así como entrar en mercados en gran medida sin explotar. Además de ser ricos en recursos naturales, algunos países africanos atraen el interés de China debido a la mano de obra relativamente barata, la mala gobernanza y las normas ambientales laxas. En 2017 McKinsey informó de que es probable que haya más de 10.000 empresas chinas operando en toda África.

 


 

El Banco Africano de Desarrollo, creado en 1964 y con 83 países miembros (China se incorporó en 1985), celebró su primera reunión anual fuera de África en Shanghái en mayo de 2007

 

La cantidad de dinero implicada es asombrosa. Según un informe de 2021 de la Universidad de Economía y Negocios Internacionales de Shanghai, desde el año 2000 China ha invertido un total de 47.000 millones de dólares en toda África (en 52 de 54 países), y las nuevas inversiones ascenderán a 2.960 millones de dólares en 2020 (un aumento de más de 200 millones de dólares respecto al año anterior). La gran mayoría de las inversiones chinas -el 87%- se han concentrado en cuatro sectores: energía, transporte, metales e inmobiliario. El Banco de Exportación e Importación de China proporciona gran parte de la financiación de los proyectos de infraestructura en África, pero hay varios bancos comerciales que también han establecido sucursales en todo el continente.

 

Sin embargo, a pesar de estas cifras, África atrajo solo el 2% de la inversión extranjera china en 2019.

 

El impacto de las interacciones económicas chinas con África también puede medirse a nivel individual. “No hay individuos en Nigeria que no tengan productos chinos”, informa Tijani Abdulkarim, director ejecutivo del Centro de Investigación y Desarrollo Socioeconómico de Abuja. “Es la comida que comen, los relojes de pulsera que poseen, la ropa que llevan”.

 

Sin embargo, la huella de China en África ha provocado un considerable enfado, resentimiento y rechazo por parte de las comunidades de los proyectos que China ha financiado, construido o promovido, sobre todo los relacionados con las industrias extractivas. Las críticas se han centrado en los impactos ambientales adversos, en las violaciones de las leyes laborales y de los derechos humanos, así como en las prácticas corruptas.

 

En un seminario en Internet titulado Voices from Africa: Activist Perspectives on Chinese Investments, patrocinado por el Africa Climate Justice Group, seis representantes de organizaciones de la sociedad civil de toda África ofrecieron su perspectiva sobre el terreno de las actividades chinas de minería y extracción en su comunidad, seguida de los comentarios de un experto en inversiones chinas en África. El siguiente informe es una síntesis de sus presentaciones.

11/11/2021

Mohamed VI, le roi du vent au Sahara occidental

Francisco Peregil et Trinidad Deiros Bronte, El País, 11/11/2021
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Six des neuf parcs éoliens construits ou prévus dans l'ancienne colonie espagnole seront gérés par Nareva, une filiale du consortium contrôlé par le monarque.

Une grande partie de l’énergie produite dans le territoire occupé est destinée aux industriels. Ces éoliennes approvisionnent la cimenterie de HeidelbergCement, qui est l’une des entreprises importantes pour la colonisation du territoire par le Maroc. Photos WSRW

Le Maroc a un plan ambitieux pour les projets d'énergie solaire et éolienne, où le Sahara occidental est la clé. Ce territoire contesté, que Rabat considère comme ses "provinces du sud", est classé par les Nations unies comme la dernière colonie d'Afrique. La figure du roi, Mohammed VI, est également un élément clé de ces plans. Non seulement en tant que chef d'État, mais aussi en tant qu'investisseur. La principale entreprise d'énergie renouvelable au Sahara Occidental s'appelle Nareva. La société appartient au méga-groupe d'affaires Al Mada, dont les actionnaires majoritaires sont Mohammed VI et sa famille.

Nareva, la société du monarque, a développé deux des trois projets de production d'énergie éolienne déjà en exploitation au Sahara occidental : Foum el Oued, avec 50 mégawatts (MW) de capacité installée, et Aftissat, avec 200 MW. Seule une petite centrale, de 5 MW selon l'Agence marocaine pour le développement durable (Masen), qui approvisionne le cimentier Cimar, reste en dehors de son portefeuille. Quatre des six autres centrales éoliennes prévues au Sahara Occidental seront également gérées par Nareva, selon le rapport Éco-blanchimentde l'occupation, publié en octobre par l'organisation qui surveille l'exploitation des ressources naturelles du territoire, Western Sahara Resource Watch (WSRW).

Au total, sur les neuf parcs éoliens que comptera le Sahara dans quelques années, six seront exploités par la société de Mohamed VI ou par des consortiums auxquels sa société participe, selon le site web de Nareva. Outre les deux parcs en exploitation (Foum el Oued et Aftissat), il est prévu de construire les parcs éoliens de Tiskrad, Boujdour et Aftissat II, ainsi qu'une usine de dessalement à énergie éolienne à Dakhla. Pour le journaliste marocain Omar Brouksy - l'une des rares voix critiques du pays sur les affaires royales - cette présence importante des entreprises de Mohammed VI dans le secteur des énergies renouvelables constitue un "quasi-monopole", nous a-t-il expliqué par téléphone depuis le Maroc.

JOHN FEFFER
Corruption et pollution, les deux mamelles de la vache à lait africaine
La Chine investit dans les combustibles fossiles en Afrique

John Feffer, FPIF, 8/11/2021
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Les pays africains ont besoin d'investissements, la Chine a besoin de matières premières et les militant·es africain·es en ont assez de la corruption et des dommages environnementaux qui en résultent.


La relation de la Chine avec l'Afrique présente de multiples facettes. La République populaire de Chine (RPC) partage des liens idéologiques avec de nombreux pays africains en raison de ses liens anciens avec les luttes anticoloniales et par le biais du Mouvement des non-alignés. Tous les pays africains reconnaissent la RPC, à l'exception de l’Eswatini (Swaziland), qui entretient des relations diplomatiques avec Taïwan). De nombreux pays africains ont conservé des relations commerciales avec Pékin après la répression de la place Tiananmen en 1989, et ces liens commerciaux n'ont fait que se renforcer. La Chine est le premier partenaire commercial de l'Afrique depuis qu'elle a dépassé les USA en 2009.

De nombreux gouvernements africains sollicitent l'aide de la Chine dans le cadre de l'initiative "la Ceinture et la Route" (Belt and Road Initiative, BRI) afin de combler les lacunes du continent en matière d'infrastructures, tandis que la Chine cherche à son tour à accéder à un certain nombre de ressources stratégiques clés, notamment des combustibles fossiles et des minéraux, ainsi qu'à des marchés largement inexploités. En plus d'être riches en ressources naturelles, certains pays africains suscitent l'intérêt des Chinois en raison d'une main-d'œuvre relativement bon marché, d'une mauvaise gouvernance et de normes environnementales laxistes. En 2017, McKinsey a indiqué que plus de 10 000 entreprises chinoises opèrent probablement dans toute l'Afrique. 

Les sommes d'argent en jeu sont stupéfiantes. Selon un rapport publié en 2021 par l'Université de commerce international et d'économie de Shanghai, la Chine a investi depuis 2000 un total de 47 milliards de dollars dans toute l'Afrique (dans 52 des 54 pays), les nouveaux investissements s'élevant à 2,96 milliards de dollars en 2020 (soit une augmentation de plus de 200 millions de dollars par rapport à l'année précédente). La grande majorité des investissements chinois - 87 % - ont été concentrés dans quatre secteurs : l'énergie, les transports, les métaux et l'immobilier.


La Banque africaine de développement, créée en 1964 et comptant 83 pays membres (la Chine y a adhéré en 1985) a tenu sa première réunion annuelle en dehors d’Afrique à Shanghai en mai 2007

L'Export-Import Bank de Chine fournit une grande partie du financement des projets d'infrastructure en Afrique, mais un certain nombre de banques commerciales ont également établi des succursales sur le continent.Pourtant, malgré ces chiffres, l'Afrique n'a attiré que 2 % des investissements étrangers chinois en 2019.  

10/11/2021

ANTONIO MAZZEO
La Fondation Leonardo Med-Or, un nouvel instrument du complexe militaro-industriel italien, présidé par Marco Minniti, un ancien communiste devenu « le Shériff »

Antonio Mazzeo, 8/11/2021
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

 Les dirigeants de l'un des plus grands fabricants d'armes et de systèmes de guerre au monde, d'anciens ministres, des hommes politiques de droite et de centre-gauche, des membres éminents des forces armées et des services secrets, des universitaires et même quelques journalistes et présentateurs de télévision. La réédition italienne d'un modèle réussi en Israël, l'un des États les plus armés et militarisés : le partage d'une vision géostratégique et industrielle productive par les forces politiques, l'appareil militaire et de renseignement, les industries de guerre, les centres de recherche scientifique et le système universitaire et scolaire.


Il n'y a pas de doute : la mission, les objectifs, les activités et la composition même de la toute nouvelle Fondation Med-Or du groupe Leonardo S.p.A. (anciennement Finmeccanica) consolident le pouvoir écrasant du complexe militaro-industriel dans la définition de l'agenda de la politique étrangère, de la défense, de la gestion de l'économie et de l'ordre public, de la coopération internationale et même de la recherche scientifique en Italie. Ce n'est pas un hasard si, pour prendre la tête et assurer la promotion de l’image de Leonardo Med-Or, « on » a choisi l'ancien ministre de l'intérieur Marco Minniti, l'homme qui a donné une impulsion décisive à la militarisation des frontières et aux processus de guerre contre les migrants et la migration, qui, pour ce faire, a démissionné de son poste de député du Parti démocrate, un rôle qu'il avait occupé sans interruption pendant vingt ans.


"La Fondation a été créée à l'initiative de Leonardo S.p.A. au printemps 2021 pour promouvoir les activités culturelles, la recherche et la formation scientifique, afin de renforcer les liens, les échanges et les relations internationales entre l'Italie et les pays de la zone méditerranéenne étendue au Sahel, à la Corne de l'Afrique et à la mer Rouge (Med) et du Moyen-Orient et de l'Extrême-Orient (Or)", explique le service de presse du nouveau machin. "Leonardo Med-Or a été créée pour réunir les compétences et les capacités de l'industrie avec le monde universitaire pour le développement de partenariats géo-économiques et socio-culturels. Elle associe à ses travaux des personnalités et des professionnels ayant une longue expérience, nationale et internationale, dans le domaine institutionnel, industriel, universitaire".

Vient ensuite l'ambitieuse liste d'activités militaro-sécuritaires en préparation à la fondation Leonardo : programmes culturels et de formation dans les domaines de la sûreté et de la sécurité, de l'aérospatiale et de la défense ; partenariats avec des institutions universitaires et de recherche nationales ; initiatives de rencontre et de collaboration entre universités et centres de recherche ; actions visant à mettre en œuvre la sécurité sanitaire post-pandémique et la résilience globale des pays concernés.

Il y a beaucoup de personnes en Italie et à l'étranger pour croire en la capacité de la Fondation Med-Or à devenir l'un des think-tanks internationaux faisant le plus autorité. La preuve générale de cette confiance globale a été la cérémonie d'inauguration du somptueux siège romain de la créature de Leonardo S.p.A., qui s'est tenue le 20 juillet. Des ministres et des parlementaires de la République, des représentants des chancelleries étrangères, des généraux et des amiraux, des chefs de services secrets, des hauts magistrats et les recteurs des plus prestigieuses universités italiennes étaient tous présents à l'événement.

09/11/2021

RYAN DEVEREAUX
Tras 14 meses en prisión, juicio a la activista indígena Amber Ortega por protestar contra el muro de Trump

Ryan Devereaux, The Intercept, 3/11/2021
Traducido del inglés por
Sinfo Fernández, Tlaxcala 

Ryan Devereaux es un galardonado periodista usamericano de investigación que cubre temas de justicia penal, aplicación de la ley de inmigración y seguridad nacional. Ha informado sobre la guerra contra el narcotráfico en México y fue uno de los principales reporteros de la premiada serie de The Intercept “Drone Papers”, en la que sacó a la luz una campaña antiterrorista de EE. UU. en el noreste de Afganistán que tuvo graves consecuencias para los civiles sobre el terreno. Ganador del Premio de Periodismo Online 2017 a la mejor redacción de reportajes para una pequeña redacción, Devereaux ha informado sobre las prácticas policiales desde la ciudad de Nueva York hasta Ferguson, Missouri. Devereaux recibió el premio 2020 del Deadline Club al mejor reportaje periodístico o digital por “Bodies in the Borderlands” (Cuerpos en la frontera), una investigación de un año sobre la represión de la administración Trump contra los voluntarios de ayuda humanitaria que prestan asistencia a los migrantes en el desierto de Arizona. Ha informado ampliamente sobre el Departamento de Seguridad Nacional y, en 2019, reveló una operación conjunta de recopilación de inteligencia entre EE. UU. y México dirigida contra periodistas, abogados y defensores de la inmigración en la frontera entre ambos países; ha hecho el seguimiento de las protestas por la separación de familias por parte de una empresa de inteligencia privada; y se ha infiltrado en un grupo secreto y profundamente controvertido de Facebook utilizado por miles de agentes actuales y antiguos de la Patrulla Fronteriza, incluido el jefe de esta. Antes de colaborar con The Intercept, Devereaux trabajó en el Guardian US. Sus trabajos se han publicado también en Rolling Stone, The Nation y Village Voice. Vive en Brooklyn, Nueva York.

Amber Ortega fue detenida por bloquear la construcción en tierras sagradas del sur de Arizona. Ahora se enfrenta a un juicio en Tucson.

Amber Ortega, una activista de la tribu hia ced o’odham y tohono o’odham posa ante el Monumento Nacional Organ Pipe Cactus el 9 de noviembre de 2019. (Foto: Kitra Cahana/MAPS para The Intercept)

Han pasado cuatro meses desde que Amber Ortega, miembr@ de la tribu hia ced o'odham, de 35 años, fue detenida por bloquear la construcción del muro fronterizo que amenazaba un oasis sagrado del desierto en el sur de Arizona. Ortega fue detenida junto con Nellie Jo David, otra mujer hia ced o'odham, en el manantial de Quitobaquito Springs, un ecosistema de fama mundial situado en el extremo sur del Monumento Nacional Organ Pipe Cactus que ha sido un centro de tradición cultural y espiritual para los o'odham durante miles de años.

Bajo el mandato del presidente Donald Trump y para abrir paso al muro, los contratistas del gobierno atravesaron el prístino hábitat desértico de Organ Pipe en vehículos de varias toneladas, bombeando cientos de miles de galones de agua del acuífero que sustenta los manantiales y destrozando secciones de un cementerio cercano con potentes explosivos. En septiembre de 2020, Ortega y David estaban rezando en los manantiales cuando se encontraron con uno de los equipos de construcción. La pareja se sentó encima de los vehículos del equipo y les dijo que no eran bienvenidos. Los trabajadores llamaron a los equipos tácticos de los agentes de la Patrulla Fronteriza y de la policía del parque, y Ortega y David fueron detenidas.

 

Por un delito menor que normalmente se resuelve con una multa por allanamiento, las dos mujeres fueron desnudadas, encadenadas y conducidas a una cárcel gestionada con carácter privado a unos 210 kilómetros de distancia, donde las mantuvieron incomunicadas, sin poder acceder a un abogado, durante casi 24 horas. Al principio de su caso, un abogado designado por el tribunal le dijo a Ortega que era probable que los esfuerzos para luchar contra sus cargos, que conllevan una condena máxima de seis meses, pudieran acabar en fracaso. Ortega decidió no seguir con ese abogado. Aunque comprende su opinión, no luchar no era una opción para ella.

 

“Quería seguir adelante para concienciar sobre la opresión que hemos sufrido los nativos, los o'odham. Siempre nos han negado tener voz”, dijo Ortega a The Intercept. “El gobierno de Estados Unidos nos ha arrebatado nuestros derechos y el acceso a las tierras, a los lugares sagrados, y esto ha venido sucediendo desde la colonización”.

 

El jueves, Ortega se declarará no culpable en su caso y argumentará ante un tribunal de Tucson que las acciones por las que fue detenida estaban arraigadas en creencias espirituales profundamente enraizadas. El nuevo abogado de Ortega, Paul Gattone, abogado de derechos civiles con sede en Tucson, cree que su caso es sólido. “Es una joven indígena que tiene creencias muy arraigadas, religiosas y culturales, por eso estaba allí”, dijo Gattone a The Intercept. “Debido a esas creencias culturales y religiosas, se sintió obligada a actuar, y eso es lo que hizo”.

 

El juicio marca la primera instancia de la administración de Biden, que prosigue con la persecución de la era de Trump contra una defensora de las tierras fronterizas en Arizona, y la segunda vez en los últimos años en la que una activista del estado ha articulado una defensa de la libertad religiosa en respuesta a los cargos de alto perfil vinculados al aparato de seguridad fronteriza del gobierno. El trabajador humanitario Scott Warren, a quien la administración de Trump acusó de contrabando de personas por proporcionar ayuda a los migrantes en el desierto, realizó una exitosa defensa de la libertad religiosa contra dos intentos de procesamiento federal en 2019. Sustentado por el Servicio de Parques Nacionales, el caso de Ortega hace que el Departamento del Interior la procese por intentar detener la misma construcción contra la que la propia funcionaria principal de la agencia, y primera secretaria nativa americana, Deb Haaland, se había manifestado ya como miembr@ del Congreso.

 

MARCO BERSANI
Draghi à l'assaut de la démocratie : interdit de manifester en Italie

Marco Bersani, Attac Italie, 9/11/2021
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Diplômé en philosophie, Marco Bersani est responsable municipal italien de services sociaux et consultant psychopédagogique pour les coopératives sociales. Membre fondateur et coordinateur national d'Attac Italia, il a été l'un des promoteurs du Forum italien des mouvements de l'eau et de la campagne "Stop TTIP Italia". Il est membre fondateur du CADTM Italia. Auteur de nombreux livres sur les biens communs, la dette, le nucléaire, les privatisations et la crise du capitalisme.

Comme dans le plus prévisible des scénarios de théâtre, après avoir habilement préparé le terrain pendant quelques mois, la boucle est bouclée et le gouvernement Draghi-Lamorgese donne le coup de grâce : dans l'Italie de la reprise-résilience, les manifestations seront interdites.

Ce dénouement a été préparé en plusieurs étapes.

La première s'est produite le 9 octobre, lorsqu'une gestion "irréfléchie" de l'ordre public à Rome a permis à des groupes néofascistes de prendre d'assaut le siège national de la CGIL, après l'avoir annoncé deux heures plus tôt depuis le podium de la Piazza del Popolo.

Turin, 11 octobre : Draghi brûlé en effigie lors de la grève générale

La seconde a eu lieu en vue du G20 des 30 et 31 octobre, lorsqu'une campagne de presse de trois semaines a été construite sur des alarmes inexistantes en référence aux manifestations des mouvements sociaux, qui ont amené l’armée dans les rues et des tireurs d'élite sur les toits pour affronter nul autre que la jeune génération écologiste des Fridays for Future. Naturellement, le succès des mobilisations est attribué au ministère de l'Intérieur, qui les a "empêchées" de causer des troubles à l'ordre public.

Il suffit d'une goutte d'eau pour faire déborder le vase : l'annonce d'un possible regroupement de personnes infectées en raison des manifestations répétées "No Green Pass" dans la ville de Trieste et la prise de position du maire de la ville qui, sans aucun sens de la mesure ni de la dérision, réclame à cor et à cri l'adoption de lois spéciales "comme à l'époque des Brigades rouges".

La soupe est servie le gouvernement Draghi - non content d’voir imposé un parlement embedded (embarqué), totalement aligné sur ses choix politiques en matière de post-pandémie - tente de résoudre l'autre pôle du problème, représenté par le conflit social.
Et voici le nouveau paquet de mesures annoncé dans la presse par la ministre Lamorgese, qui, bien sûr, n’ignore pas le droit de manifester (article 21 de la Constitution), mais le place après le "droit" des citoyens de ne pas participer aux cortèges (comme si c'était obligatoire) et après le "droit" des commerçants de récolter les bénéfices habituels des achats des fêtes et, plus encore, des achats de Noël.
Les défilés seront interdits dans les centres historiques des villes, dans toutes les rues commerçantes et à proximité des points sensibles. Et, comme si cela ne suffisait pas, en l'absence de "besoins et garanties spécifiques", qui décide ? - Les défilés en tant que tels seront interdits et seules les manifestations statiques et les sit-in seront autorisés.
L'image est assez claire. La pandémie a mis en évidence toutes les contradictions et l'insoutenabilité générale d'un modèle de société fondé sur l'économie de profit. Le gouvernement Draghi s'est donné pour mission de poursuivre ce modèle coûte que coûte.

Ainsi, nous avons un Plan national de relance et de résilience visant à satisfaire les entreprises et à mortifier le travail et ses droits ; une politique fiscale visant à libérer les classes aisées d'impôts insupportables, une fois de plus déversés sur les travailleurs et les retraités ; une transition écologique entièrement consacrée au greenwashing ; une nouvelle vague de privatisation de tous les services publics locaux ; une attaque contre les pauvres, à travers des mesures honteuses telles que la tentative de restreindre le revenu de citoyenneté et de réduire l'allocation pour les personnes handicapées.
Toutes ces mesures vont, bien sûr, exacerber le malaise des gens et susciter la colère et les conflits sociaux.

Comment résoudre ça ? Pas de problème, il suffit de l'interdire.

D'ailleurs, les grandes puissances financières ne disent-elles pas depuis longtemps que les constitutions des pays d'Europe du Sud sont inadaptées à la modernité car trop imprégnées d'idées socialistes ?

NdT: il y a un siècle, le 9 novembre 1921, était fondé le Parti national fasciste de Mussolini. C'était une remarque juste en passant...

ANSHEL PFEFFER
Comment la guerre en Éthiopie a déclenché une bataille en Israël

 Anshel Pfeffer, Haaretz, 8/11/2021
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Une ministre israélienne cherche à faire venir en Israël des Éthiopiens dont la judéité n'a pas été confirmée ; d'autres responsables gouvernementaux restent silencieux sur la question, pour des raisons politiques mais pas seulement.

Immigrants d'Éthiopie arrivant en Israël au début de cette année. Photo : Bureau de presse du gouvernement d’Israël

Les forces rebelles sont aux portes d'Addis-Abeba, le gouvernement est au bord de l'effondrement. L'Éthiopie sombre dans le chaos et des milliers de personnes meurent de la famine et de la violence. Des milliers de Juifs éthiopiens sont entassés dans des complexes et attendent avec anxiété depuis des années la nouvelle qu'ils sont autorisés à venir à Sion. En Israël, une clameur s'élève parce que leur vie est en danger. Des avions de transport de l'armée de l'air israélienne se précipitent pour les secourir.

C'est ce qui s'est passé au milieu des années 80 (famine) et en 1991 (rebelles), lorsque les opérations d’évacuation aérienne Moïse et Salomon ont été lancées, amenant la communauté Beita Israel de Juifs éthiopiens en Israël. Alors que la guerre civile en Éthiopie s'intensifie, certains observateurs affirment que l'histoire est sur le point de se répéter, mais les similitudes sont pour l'instant au mieux superficielles.

La ministre de l’alyah et de l'intégration,PninaTamano-Shata, du parti Kahol Lavan (Bleu-Blanc), est l'une des politicien·nes qui tente de faire avaler aux Israéliens la théorie de l'histoire se répète. Lors de la réunion hebdomadaire du cabinet dimanche, elle a exigé une action rapide pour faire venir en Israël des milliers d'Ethiopiens qui prétendent actuellement avoir le droit d'immigrer. Depuis, elle a intensifié ses exigences, menaçant d'une crise de coalition et "avertissant qu'elle ne peut pas être au gouvernement alors que des Juifs éthiopiens sont massacrés", a déclaré une source proche d'elle.

Le ministre des Affaires de la diaspora, Nachman Shai, du parti travailliste, s'est joint aux demandes de Tamano-Shata au sein du cabinet, mais aucun de leurs chefs de parti ne s'y est rallié. Le chef du Kahol Lavan, le ministre de la Défense Benny Gantz, serait opposé à toute action immédiate, tandis que le chef du Parti travailliste, la ministre des Transports Merav Michaeli, n'a pas exprimé d'opinion sur la question. Aucun autre chef de parti ne s'est exprimé et la position officielle du Conseil de sécurité nationale du bureau du Premier ministre est qu'il n'y a aucun danger pour les Éthiopiens qui attendent des réponses sur leur statut d'immigrant israélien.

AMIRA HASS
Le ciblage de militants palestiniens par le logiciel Pegasus montre l'arrogance d'Israël

Amira Hass, Haaretz, 9/11/2021
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Le fabricant israélien de logiciels espions NSO a été critiqué lorsqu'il s'est avéré que les dictatures auxquelles il vendait ses produits avaient utilisé Pegasus contre des militants des droits humains et des journalistes.

 

Pegasus, par Emad Hajjaj

Tout Palestinien doté d'une conscience politique suppose qu'il est soumis à une surveillance israélienne intrusive dont l'ampleur est difficile à imaginer. Il n'est donc pas surprenant de découvrir que le programme d'espionnage Pegasus, produit par la société israélo-usaméricaine NSO, avait été installé sur au moins six iPhones de Palestiniens. 

Trois d'entre eux travaillaient pour des organisations de la société civile contre lesquelles Israël a mené une campagne de délégitimation prolongée qui a récemment atteint son apogée lorsqu’elles ont été rendues illégales.

Pour des raisons techniques, la société qui a inspecté leurs téléphones et découvert le programme hostile ne peut pas examiner les téléphones Android utilisés par les autres membres de ces organisations. On peut donc supposer que Pegasus, ce voyeur ultime, s'immisce également dans les chambres à coucher d'autres Palestiniens, et dans celles de leurs enfants.

Ce qui est surprenant dans cette découverte, c'est que les services de sécurité israéliens, dont on suppose depuis longtemps qu'ils disposent de leurs propres logiciels de surveillance sophistiqués, ont eu recours au logiciel espion d'une société commerciale.

CODESA
Informe sobre crímenes marroquís en el Sahara occidental
Report on Moroccan crimes in Western Sahara
تقرير عن الجرائم المغربية في الصحراء الغربية

La fuerza de ocupación marroquí sigue cometiendo crímenes de guerra y crímenes de lesa humanidad en el Sáhara Occidental

Moroccan occupation force continues to commit war crimes and crimes against humanity in Western Sahara

قوة الاحتلالالمغربي تستمر في ارتكاب جرائم الحرب والجرائم ضد الإنسانية في الصحراء الغربية


08/11/2021

MAURICE ROUMANI
D'abord, les Juifs de Libye ont été déportés, puis les S.S. sont entrés en scène

Maurice M. Roumani, Haaretz, 8/2/20201
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Maurice M. Roumani, né à Benghazi, en Libye, est professeur émérite de politique et de relations internationales, de religion et de société au Moyen-Orient et fondateur du Centre J. R. Elyachar pour les études sur l'héritage sépharade à l'Université Ben-Gourion du Néguev en Israël. Il est spécialisé dans les relations ethniques en Israël, les Juifs des pays arabes, le conflit du Moyen-Orient, et il est un expert de l'histoire des Juifs libyens, des relations entre Juifs et Musulmans et de l'impact des politiques de l'Holocauste          en Afrique           du         Nord.               Auteur            de The Jews of Libya: Coexistence,Persecution,Resettlement, Sussex Academic, 2021 (inédit en français), dont l'article ci-dessous est un avant-goût.

 Un témoin de la déportation des Juifs de Libye, qui a perdu une grande partie de sa famille dans le bombardement d'un faubourg de Tunis en 1943, raconte l'histoire de cette communauté aujourd'hui disparue, victime à sa manière de la solution finale.

 

Enfants juifs avec des moutons pour le sacrifice de Pessah (Pâque) dans la Hara (quartier juif) de Tripoli, années 1940

J'étais un enfant lorsque j'ai été déporté dans un camion avec mes parents de Benghazi vers la Tunisie, et j'ai été témoin du bombardement (par les Alliés) de La Marsa, une banlieue de Tunis, le 10 mars 1943. Treize membres de ma famille y ont été tués, dont ma grand-mère, mes oncles et tantes et d'autres parents. Pendant de nombreuses années, j'ai enquêté sur les circonstances du bombardement, et au cours de mes recherches, j'ai découvert et reconstitué à partir d'archives de nouveaux détails sur l'évacuation et la déportation des Juifs libyens vers l'Afrique du Nord française pendant la Seconde Guerre mondiale.


La visite de Mussolini en Libye en 1937

Tout a commencé en 1938, lorsque l'Italie fasciste de Mussolini a promulgué les lois raciales contre les Juifs. Bien que la Libye soit sous domination italienne, ces lois n'y sont pas appliquées, grâce au gouverneur général italien du pays, Italo Balbo, qui considère les Juifs comme un élément important de l'économie libyenne et tente de réduire les mesures discriminatoires prises à leur encontre. Après la mort tragique de Balbo, en 1940, deux gouverneurs temporaires sont nommés et révoqués en rapidement l’un après l’autres, avant la nomination du général Ettore Bastico, en juillet 1941.

En septembre, Bastico a exigé que les 7 000 étrangers présents en Libye, dont de nombreux Juifs, soient transférés en Italie. Bastico affirmait que leur loyauté était douteuse et que leur présence aggravait la pénurie alimentaire. Le ministère italien de l'Intérieur oppose son veto à cette idée, invoquant le manque d'espace dans les prisons, le manque de matériaux de construction pour de nouveaux camps de concentration et les problèmes de transport. Le ministère a suggéré que les "ressortissants dangereux" soient internés dans des camps de concentration en Libye même - et sinon, que les citoyens français et tunisiens (juifs et musulmans confondus) parmi eux soient expulsés vers leurs pays d'origine : la Tunisie, l'Algérie et le Maroc. Malgré l'autorisation officielle du plan par Mussolini lui-même, le 20 septembre 1941, l'opération s'avère complexe et difficile à exécuter.