Featured articles en vedette Artículos Artigos destacados Ausgewählte Artikel Articoli in evidenza

09/10/2022

ALESSANDRO GHEBREIGZIABIHER
Copa Mundial del Agua

 Alessandro Ghebreigziabiher, Storie e Notizie N° 2067, 7/10/2022

Traducido por María Piedad Ossaba

Va a iniciar muy pronto, amigos. Aguantad, por favor.

En poco más de un mes comenzará el gran espectáculo.

Pero, ¿quién hubiera dicho que esta sería la ocasión de hacer algo justo, solidario, en una palabra, humano?

Aparentemente, a pesar del enorme impacto ambiental y de los costos exorbitantes, el fin puede justificar, por una vez, los medios.

Porque, oid, desde el inicio del torneo, durante unas tres semanas, 140 campos* recibirán cada uno al menos 10.000 litros de agua al día.

Agua dulce, ¿de acuerdo? Previamente desalada, con todos los esfuerzos económicos e industriales adecuados, además de los medioambientales, como ya se ha mencionado. Pero esta es una oportunidad para cerrar un ojo, porque lo que está en juego es la supervivencia de nuestros semejantes más necesitados.

Ahora bien, no los he contado todos, pero 140 campos, es un número importante, barato, y 10.000 litros de agua para beber por día representan un verdadero maná del cielo, o más bien del mar.

Pienso, evidentemente, en los campos que cuentan con el mayor número de habitantes, como el de Bidi Bidi, en Uganda, con sus 270.000 refugiados que huyen de la guerra civil en Sudán del Sur, y el de Kutupalong, en Bangladesh, que acoge a refugiados rohingyas, y compite con el precedente en cuanto a la triste primacía de las presencias.

Diez mil litros de agua al día sería una bendición increíble, donde incluso un solo sorbo es capaz de influir en las posibilidades de supervivencia del día siguiente.

Pero la lista es larga y es muy bueno poder anunciar esta maravillosa noticia.

Me imagino la alegría en los otros campos africanos, como por supuesto el de Dadaab, en Kenia, en su mayoría habitado por refugiados somalíes también esta vez a causa de una maldita guerra “civil”, aunque la razón por la que nos obstinamos en llamarla así se me escapa. ¿Qué tiene de civil en exterminar a generaciones enteras? Puf...

Por supuesto, todos sabemos de dónde viene una parte esencial de las responsabilidades de estas tragedias y ciertamente no son cosas locales, o al menos deberíamos saberlo.

En cualquier caso, no es el momento de las condenas, sino el de los aplausos y los agradecimientos. Cuando los ricos del deporte y del petróleo se unen para hacer algo bueno, hay que reconocerlo, punto.

¿Qué hay más hermoso que el agua? Los refugiados sirios en el campo de refugiados de Zaatari, en Jordania, y los ciudadanos migrantes en el de Traiskirchen, en Austria, los refugiados tamiles en el campo de Mandapam, en la India, o los refugiados sudaneses en el campo de Pugnido, uno de los numerosos campos en Etiopía, lo saben mejor que cualquiera de nosotros, en un orden desesperado más que disperso.

Pero, como he recordado, la lista es verdaderamente impresionante entre África, Asia y, en particular, el Oriente Medio, desde los campamentos en Pakistán hasta los de Burundi, Argelia y Tailandia, Yemen y Ruanda.

Un verdadero campeonato mundial entre comunidades que hacen equipo en cada momento, un cuerpo único entre los que necesitan ayuda y los que cruzan la frontera o el mundo entero para ayudar.

BEHROOZ GHAMARI-TABRIZI
“Doshman” (L’ennemi) et les manifestations massives en Iran

Behrooz Ghamari-Tabrizi, CounterPunch, 7/10/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala


Behrooz Ghamari-Tabrizi (1960) est un historien, sociologue et professeur usaméricain d'origine iranienne. Il est connu pour ses travaux sur la révolution iranienne et ses conséquences. Il est professeur d'études du Proche-Orient et directeur du Sharmin and Bijan Mossavar-Rahmani Center for Iran and Persian Gulf Studies à l'université de Princeton. Actuellement, il travaille sur un projet sur la modernité mystique, une étude comparative de la philosophie de l'histoire et de la théorie politique de Walter Benjamin et Ali Shariati. Auteur des livres : 

  • Foucault in Iran: Islamic Revolution after the Enlightenment, Minneapolis, MN: University of Minnesota Press, 2016.
  •  Remembering Akbar: Inside the Iranian Revolution, New York, London: O/R Books (Counterpoint), 2016. (Literary Memoir)
  • Islam and Dissent in Post-Revolutionary Iran: Abdolkarim Soroush and the Religious Foundations of Political Reform, London, New York: I. B. Tauris (Palgrave-Macmillan), 2008.

Après un silence assourdissant durant deux semaines de protestations publiques et de violences d'État, le Guide Suprême de la République Islamique, l'ayatollah Khamenei a lancé une attaque virulente contre celles et ceux qui ont manifesté dans les rues de Téhéran et de nombreuses autres grandes villes du pays. Il a appelé les manifestations, qui ont commencé après la mort de Mahsa Amini en garde à vue et se sont rapidement généralisées, le résultat d'un complot des puissances occidentales pour renverser la République islamique. « Doshman (l'ennemi) », a-t-il répété dans sa rhétorique usée, « avait des plans pour déstabiliser le pays et a utilisé la mort malheureuse de cette jeune femme comme prétexte pour provoquer le conflit et la sédition. »

S’en prendre exclusivement au Doshman (les USA, leurs alliés régionaux et leurs agents domestiques) a été le recours classique du Guide Suprême pour s'attaquer aux troubles sociaux en Iran depuis qu'il a pris ses fonctions après la mort de l'ayatollah Khomeini en 1989. Qu'il ait choisi de briser son silence public dans un discours à une audience lors d'une cérémonie de remise des diplômes des Forces armées était révélateur. Comme l’était sa rhétorique nationaliste, éludant les causes profondes de la dissidence interne. Le « Doshman », a-t-il déclaré à son audience, « n'est pas seulement contre la République islamique, ils sont contre un Iran fort et indépendant. Doshman veut installer un État client dans notre pays qui agit au nom de leurs intérêts régionaux, et non des intérêts des peuples d’Iran. » Commentant la raison pour laquelle ces manifestations se sont déroulées à ce moment précis, il a affirmé que « les troubles ont été conçus pour coïncider avec le grand bond en avant de l'Iran vers le progrès économique malgré les difficultés que les puissances occidentales nous imposent. »

Les étudiants de l'université Amirkabir [Polytechnique de Téhéran) protestent contre le hijab obligatoire et la République islamique, 20 septembre 2022

Ce sont des mots forts, mais sans beaucoup de force d’impact dans la scène iranienne. La présence du Doshman est réelle, mais le Guide offre de mauvaises raisons pour l'expansion de son influence à l'intérieur du pays. Il y a quatre grandes questions que le Guide Suprême efface commodément de son récit du complot du Doshman. Premièrement, s'il a raison de dire que les manifestations sont une conspiration du Doshman, pourquoi est-il si facile pour eux de fomenter des troubles à l'intérieur du pays ? Comment se fait-il que la société iranienne, avec les femmes et les jeunes à sa tête, ait été une poudrière au cours des deux dernières décennies ? Deuxièmement, il n'aborde pas la question de savoir comment ces protestations évoluent si facilement, selon lui, vers la réalisation des intérêts du Doshman ? Pourquoi n'y a-t-il pas de partis, d'organisations, de direction dans ces rassemblements, un espace vacant qui permette au Doshman d'influencer la direction et les revendications des manifestants ? Troisièmement, l'écart grandissant entre les riches et les pauvres et la montée en flèche de l'inflation, en particulier au cours des derniers mois, ne peuvent être effacés simplement par un sermon annonçant un « grand bond en avant » tous azimuts. La souffrance due aux difficultés économiques est réelle et nécessite des solutions réelles plutôt que des vœux pieux sous forme de slogans. Enfin, le Guide Suprême a rejeté la solidarité publique des athlètes et des artistes avec les manifestants comme « sans valeur et sans pertinence ». Il ne reconnaît absolument pas pourquoi, après plus de quatre décennies de domination islamique, l'influence du capitaine de l'équipe nationale iranienne de football ou d'un réalisateur primé aux Oscars est nettement plus grande que celle des imams des prières du vendredi.

La société iranienne continue d'être le théâtre d'un profond clivage entre l'État et ses citoyens. L'âge médian de la population est de 32 ans, près de 80% des Iraniens sont nés après la révolution et n'ont aucun souvenir de la vie avant la révolution de 1979. La rhétorique du Guide Suprême selon laquelle les manifestants étaient des « familles d'agents de la SAVAK » (la police secrète du Shah) tombe à plat sur le visage de cette génération. C'est plutôt un aveu implicite que la République islamique n'a pas réussi à croître et à répondre aux besoins et aux exigences de sa population. Les lois et les restrictions qui ont été instituées il y a plus de quarante ans n'ont pas réussi à façonner comme prévu la vision du monde et les désirs d'une génération qui a grandi sous ce système. Le Guide Suprême doit reconnaître l'échec de la République Islamique à inventer un homo islamicus de conception étriquée, réceptif et accommodant à l'éthique et aux valeurs propagées par un establishment clérical.

ALESSANDRO GHEBREIGZIABIHER
Wasser-Weltmeisterschaft

Alessandro Ghebreigziabiher, Stories and News No. 1289, 7/10/2022
Übersetzt von Fausto Giudice, Tlaxcala

Es dauert nicht mehr lange, Freunde. Habt bitte Geduld.

In etwas mehr als einem Monat beginnt das große Spektakel.

Aber wer hätte gesagt, dass es eine Gelegenheit wäre, etwas Gerechtes zu tun, Solidarisches, mit einem Wort, Menschliches?

Obwohl die Auswirkungen auf die Umwelt beträchtlich sind und die Kosten exorbitant sind, scheint es, als würde der Zweck einmal die Mittel rechtfertigen.

Denn, hört mal, ab dem Beginn des Turniers erhalten 140 Camps rund drei Wochen lang mindestens 10.000 Liter Wasser pro Tag. Süßwasser, klar? Vorbeugend entsalzt, mit allen geeigneten wirtschaftlichen und industriellen Anstrengungen, zusätzlich zu den Umweltbemühungen, wie bereits erwähnt. Aber dies ist eine Gelegenheit, ein Auge zuzudrücken, denn es geht um das Überleben unserer am meisten in Schwierigkeiten geratenen Mitmenschen.

Jetzt habe ich sie nicht alle gezählt, aber 140 Felder sind eine wichtige Zahl, Mann, und 10.000 Liter Trinkwasser pro Tag sind ein wahrer Segen vom Himmel, ja vom Meer.

Ich denke natürlich an die Lager mit den meisten Einwohnern, wie das Lager in Bidi Bidi in Uganda mit seinen 270.000 Flüchtlingen, die vor dem Bürgerkrieg im Südsudan geflohen sind, und das Lager in Kutupalong in Bangladesch, in dem Rohingya-Flüchtlinge untergebracht sind, das um den ersten Platz mit dem früheren konkurriert, was die Anzahl Menschen betrifft.

Zehntausend Liter Wasser pro Tag wären ein unglaublicher Segen, wo selbst ein einziger Schluck die Überlebenschancen des nächsten Tages beeinflussen kann.

ALESSANDRO GHEBREIGZIABIHER
Coupe du Monde de l'Eau

Alessandro Ghebreigziabiher, Storie e Notizie N° 2067, 7/10/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Ça ne va pas tarder, les amis. Résistez, je vous en prie.

Dans un peu plus d'un mois, le grand spectacle commencera.

Mais qui aurait dit que ce serait l’occasion de faire quelque chose de juste, de solidaire, en un mot, d'humain ?

Apparemment, malgré l’impact environnemental considérable et les coûts exorbitants, la fin justifiera peut-être pour une fois les moyens.

Parce que, oyez oyez, dès le début du tournoi, pendant environ trois semaines, 140 camps recevront au moins 10 000 litres d'eau par jour.

De l'eau douce, d'accord ? Préalablement dessalée, avec tous les efforts économiques et industriels appropriés, en plus de ceux environnementaux, comme déjà mentionné. Mais c'est l’occasion de fermer un œil, car c'est la survie de nos semblables les plus en difficulté qui est en jeu.

Maintenant, je ne les ai pas tous comptés, mais 140 camps, c’est un nombre important, peuchère, et 10 000 litres d'eau à boire par jour représentent une véritable manne du ciel, ou plutôt de la mer.

Je pense évidemment aux camps qui comptent le plus grand nombre d'habitants, comme celui de Bidi Bidi, en Ouganda, avec ses 270 000 réfugiés fuyant la guerre civile au Soudan du Sud, et celui de Kutupalong, au Bangladesh, qui accueille des réfugiés Rohingyas, et concurrence le précédent quant à la triste primauté de présences.

Dix mille litres d’eau par jour seraient une bénédiction incroyable, là où même une seule gorgée est capable d'influer sur les chances de survie du lendemain.

ALESSANDRO GHEBREIGZIABIHER
Campionato del mondo dell’acqua

 Alessandro Ghebreigziabiher, Storie e Notizie N. 2067, 7/10/2022

Non manca tanto, amici. Resistete, vi prego.
Tra poco più di un mese il grande spettacolo avrà inizio.
Ma chi l’avrebbe detto che sarebbe stata l’occasione per fare qualcosa di giusto, solidale, in una sola parola, umano?
A quanto pare, nonostante l’impatto ambientale sia considerevole e i costi esorbitanti, forse per una volta il fine giustificherà i mezzi.


Perché, udite udite, dall’inizio del torneo, per circa tre settimane ben 140 campi riceveranno almeno 10.000 litri di acqua al giorno. Acqua dolce, chiaro? Preventivamente desalinizzata, con tutti gli sforzi economici e industriali del caso, oltre a quelli ambientali, come già detto. Ma questa è l’occasione di chiudere un occhio, perché è in gioco la sopravvivenza dei nostri simili maggiormente in difficoltà.
Adesso non li ho contati tutti, ma 140 campi è un numero importante, caspita, e 10.000 litri di acqua da bere al giorno rappresentano una vera manna dal cielo, anzi dal mare.
Sto pensando ovviamente ai campi con il maggior numero di abitanti, come quello di Bidi Bidi, in Uganda, con i suoi 270.000 rifugiati in fuga dalla guerra civile in Sud Sudan, e quello di Kutupalong, nel Bangladesh, il quale ospita rifugiati Rohingya, e compete al precedente il triste primato di presenze.
Diecimila litri d’acqua al giorno sarebbero un’incredibile benedizione, lì dove anche solo un sorso è in grado di influire sulla possibilità di sopravvivere all’indomani.
Ma l’elenco è lungo ed è davvero bello poter annunciare tale magnifica notizia.
Immagino la gioia negli altri campi africani, come ovviamente quello di Dadaab, in Kenia, per la maggior parte abitato da rifugiati somali a causa pure stavolta di una maledetta guerra "civile", anche se mi sfugge il motivo per il quale ci ostiniamo a chiamarla ancora così. Cosa c’è di civile nello sterminare intere generazioni? Mah…

Continua a leggere

ALESSANDRO GHEBREIGZIABIHER
2022 FIFA World Cup Water scandal

Alessandro Ghebreigziabiher, Stories and News No. 1289, 7/10/2022

We are almost there, my friends. Hold on, please.
In a month the great show will begin.
But who would have thought it would be an opportunity to do something right,  supportive, in one word, human?
Apparently, despite the considerable environmental impact and exorbitant costs, perhaps for once the end will justify the means.


Because, listen, from the tournament start, 140 fields will receive at least 10,000 liters of water a day for about three weeks. Fresh water, right? It has been previously desalinated, with all the necessary economic and industrial efforts, in addition to the environmental ones, as already mentioned. But this is an opportunity to be tolerant, because the survival of millions of people is at stake.
Now I haven't counted them all, but 140 fields is an important number, and 10,000 liters of water to drink a day is a real godsend.
I am obviously thinking of the fields, that is the camps with the largest number of inhabitants, such as Bidi Bidi, in Uganda, with its 270,000 refugees fleeing the civil war in South Sudan, and Kutupalong, Bangladesh, which hosts Rohingya refugees, competing the sad record of presences with the previous one.
Ten thousand liters of water a day would be an incredible blessing, where even a single sip can affect the possibility of surviving the next day.
But the list is long and it is really nice to be able to announce this magnificent news.
I imagine the joy in the other African camps, like obviously Dadaab, in Kenya, for the most part inhabited by Somali refugees due to a cursed "civil" war again, even if I still miss the reason why we persist to call it that way. What is civil about exterminating entire generations of families?

Read more 


 

08/10/2022

GIDEON LEVY
Sorti faire des courses, un travailleur social palestinien devient un “terroriste” et est tué par des soldats israéliens

Gideon Levy & Alex Levac (photos), Haaretz, 7/10/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Muhammad Awad, un travailleur social de 36 ans et père de trois enfants, était en route pour acheter des articles pour son nouveau magasin de téléphones cellulaires, lorsque sa voiture est entrée en collision avec un véhicule de police garé. Les soldats ont immédiatement tiré et l'ont tué ; ils disent que c'était une « attaque-bélier ». Dans son village, on est convaincus que c'était un accident.

ALEX DE WAAL
La famine, point de fuite des lois de la guerre

 Alex de Waal, The New York Review of Books, 11/9/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Alexander William Lowndes de Waal (né en 1963), chercheur britannique sur la politique des élitex africaines, est le directeur exécutif de la World Peace Foundation à la Fletcher School of Law and Diplomacy de l'Université Tufts (Massachussets). Auparavant, il a été membre de la Harvard Humanitarian Initiative à l'Université de Harvard, ainsi que directeur de programme au Social Science Research Council on AIDS à New York. Parmi ses livres Famine Crimes: Politics and the Disaster Relief Industry in Africa et Mass Starvation: The History and Future of Famine. Avec Bridget Conley, Catriona Murdoch et Wayne Jordash KC, il est coéditeur du recent livre Accountability for Mass Starvation : Testing the Limits of the Law. Il a dit à Daniel Drake dans une interview à la NYB : « Mon père et sa famille ont été chassés d'Autriche par les nazis en 1938. J'ai appris plus tard que deux générations auparavant, mon arrière-arrière-grand-père Ignace von Ephrussi avait quitté Odessa, craignant à juste titre des pogroms contre les Juifs. À cette époque, les Ephrussi étaient les plus gros négociants en céréales d'Europe. »

Presque toutes les famines modernes, y compris celles du Yémen et du Tigré, sont causées par des tactiques de guerre. Que faudrait-il pour les empêcher ?

Travailleurs transportant des sacs de céréales dans un entrepôt du Programme alimentaire mondial (PAM) à Abala, Éthiopie, juin 2022. Photo Eduardo Soteras/AFP/Getty

L'Organisation des Nations Unies a estimé que 276 millions de personnes dans le monde sont aujourd'hui « gravement menacées d'insécurité alimentaire ». Quarante millions de personnes sont dans des conditions « d'urgence », un peu en deçà de la définition technique de la « famine » par l'ONU. Au début de cette année, les effets conjugués de la crise climatique, des retombées économiques de la COVID-19, du conflit armé et de la hausse des coûts du carburant et de la nourriture avaient déjà provoqué une forte augmentation du nombre de personnes ayant besoin d'aide. Puis l'invasion russe de l'Ukraine a soudainement coupé les exportations de blé du grenier mondial. Pendant cinq mois, les navires de guerre russes ont bloqué les ports de la mer Noire et empêché les cargaisons de céréales de partir, à la fois pour étrangler l'économie ukrainienne et pour déstabiliser les pays importateurs de denrées alimentaires afin de pousser les USA et l'UErope à assouplir les sanctions. 

« Nous sommes confrontés à un risque réel de famines multiples cette année, et l'année prochaine pourrait être encore pire », a averti le Secrétaire général des Nations Unies António Guterres à l'Assemblée générale en juillet. Quatre jours plus tard, lui et le président turc Recep Tayyip Erdoğan ont annoncé qu'ils avaient négocié des accords parallèles avec la Russie et l'Ukraine pour reprendre les expéditions de céréales et d'engrais synthétiques. Malgré une frappe russe sur Odessa, les premiers navires chargés de blé ukrainien partent le 1er août. (Aucune date n'est encore fixée pour la reprise des exportations d'engrais de Russie.) Au 4 septembre, 86 navires transportant plus de deux millions de tonnes de nourriture avaient quitté les ports ukrainiens. Les prix mondiaux du blé et de l'huile de tournesol ont baissé, ce qui laisse présager une baisse des prix du pain en Égypte et un allégement de la pression sur le budget du Programme alimentaire mondial (PAM) pour l'aide alimentaire d'urgence. S'exprimant dans la ville ukrainienne de Lviv, Guterres s'est félicité lui-même et Erdoğan pour l'accord, l'Initiative sur les céréales de la mer Noire, qui, a-t-il dit, « aidera les personnes vulnérables dans tous les coins du monde ».

La levée du blocus de la mer Noire est en effet une étape importante vers une alimentation plus abordable pour des dizaines de millions de personnes qui, avant la récente hausse des prix, consacraient déjà un tiers ou plus de leurs dépenses quotidiennes au pain. Les familles pauvres dans des pays comme le Bangladesh, l'Égypte, le Liban et le Nigéria deviendront moins « en état d’insécurité alimentaire », dans le langage des spécialistes. Pour cela seulement, Guterres a droit à un rare éloge pour sa diplomatie. Mais en laissant entendre que l'Initiative sur les céréales de la mer Noire permettrait non seulement de réduire les prix du pain et de mettre plus de céréales sur le marché, mais aussi de prévenir la famine, le Secrétaire général de l'ONU, avec de nombreux commentateurs, associait l'insécurité alimentaire à la famine de masse, un type de crise très différent.

Ramener les produits ukrainiens sur le marché mondial atténuera le premier, mais aura peu d'impact sur le second. En effet, presque toutes les famines modernes sont causées par des tactiques de guerre. Le siège affameur a longtemps été l'arme préférée du faiseur de guerre : il est simple, bon marché, silencieux et horriblement efficace. Alors même qu'elle empêchait les navires chargés de blé de quitter l'Ukraine, la Russie a forcé les Ukrainiens à entrer dans les caves et les a empêchés d'obtenir de la nourriture, de l'eau et d'autres produits essentiels. L'armée russe est experte en cette stratégie : la privation de tout ce qui est nécessaire pour rester en vie a été une caractéristique majeure des guerres tchétchènes. En Syrie, les troupes du président Bachar el-Assad ont peint par pulvérisation le slogan CAPITULER OU MOURIR DE FAIM aux postes de contrôle situés à l'extérieur des enclaves de l'opposition, qu'elles ont ensuite assiégé avec les conseils et le soutien militaires russes.

Selon l'ONU, plus d'un demi-million de personnes dans quatre pays - l'Éthiopie, le Soudan du Sud, le Yémen et Madagascar - sont dans des « conditions catastrophiques ou de famine ». La semaine dernière, l'ONU et les agences humanitaires ont également déclaré la « famine en cours » en Somalie, un pays frappé par une combinaison mortelle de sécheresse et de conflit, où elles ont recueilli des données d'enquête montrant que certaines parties du pays franchissent le seuil de « l'urgence » à « la famine ». Sur ces cinq pays, quatre sont frappés par la guerre civile. (Un rare cas contemporain d'insécurité alimentaire extrême sans guerre civile est Madagascar, où une séquence de sécheresses sans précédent a mis la partie sud de l'île dans une situation désastreuse.) Des combats dans les pays pauvres accroissent l'insécurité alimentaire en entravant l'agriculture, en perturbant les marchés alimentaires et en détournant les budgets étriqués des programmes de santé et de protection sociale vers les soldats et les armes.

Mis à part la Somalie, les autres cas de faim extrême - en Éthiopie, au Yémen et au Soudan du Sud - se trouvent là où une partie belligérante a choisi d'affamer son ennemi. Contrairement à la Somalie, où le gouvernement nouvellement élu est ouvert au sort de la nation, les autorités de ces pays sont déterminées à dissimuler l'ampleur de la famine et à empêcher l'aide d'atteindre ceux qu'ils ont affamés. Le sort des personnes vulnérables dans ces conditions est décidé non pas par les prix du marché ou les budgets d'aide, mais par le calcul des hommes qui poursuivent la famine comme politique. Les victimes sont bien conscientes que la famine est un résultat politique plutôt qu'un malheur impersonnel - « la caractéristique de certaines personnes n'ayant pas assez de nourriture à manger », comme l'a écrit l'économiste Amartya Sen dans son livre Poverty and Famines [Pauvreté et famines, 1990, encore inédit en français, le prix Nobel d’Économie attribué à l’auteur en 1998 n’ayant pas suffi à convaincre un éditeur francophone, NdT] « pas la caractéristique qu'il n'y ait pas assez de nourriture à manger ».

07/10/2022

LUIS E. SABINI FERNÁNDEZ
Le Palestinien, homo sacer de la bible sioniste

Luis E. Sabini Fernández, 24/9/2022
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Lorsque l '« Accord du siècle » a été conclu en 2020, concocté et signé par Donald Trump, Jared Kushner, Benjamin Netanyahou et David Friedman, à la recherche d'une « solution finale » à la question palestinienne, les Palestiniens étaient, paradoxalement, les grands absents. Ils n'ont pas été invités, de manière explicite. Une manière de dire que les négociations se font entre « gens du même monde ».

Stelios Faltakis

Cette ignorance délibérée ou ce vide diplomatique révèle qu'après presque un siècle et demi (temps du conflit foncier en Palestine entre sionistes occupants et Palestiniens originaires résistant à la spoliation), le conflit n'a pas changé d'un iota le rôle et la signification des « acteurs » en jeu : les Palestiniens n'existent pas.

Au XVe siècle, les « conquistadors » donnèrent aux natifs du « Nouveau Monde », tout au plus le rôle d'enfants. La possibilité de reconnaître des égalités ou des équivalences dans la capacité et le droit de prendre des décisions était totalement niée. Telle fut la politique menée par les Européens dans les Amériques ou en Afrique avec leur tâche de « sauver »[1] captifs avec un destin préétabli : l'esclavage. xyz

Les définitions étaient claires : les natifs du Nouveau Monde comme les habitants de l'Afrique n'étaient pas des personnes, des êtres humains ; ce profil d'humanité s'est avéré non seulement nécessaire mais très opportun, édifiant un racisme qui allait permettre aux Européens de « justifier » le travail colonial. Se mettre au-dessus des Indiens et des Noirs. C'est-à-dire avec des Indiens et des Noirs « en dessous ». Et les Asiatiques, les Malais ; en somme, avec la race blanche en haut du gratin.

Mais avec les Palestiniens, cela a été un peu plus radical, il s'apparente plutôt à ce que les Européens ont fait aux Taïnos sur l'île La Española (Hispaniola) dans la Caraïbe (actuel territoire des républiques d'Haïti  et de la Saint-Domingue) dans les premiers temps de « La Conquista » (1511), ou au traitement dispensé par les conquistadors espagnols aux réfractaires quilmes en 1666, les extirpant des vallées Calchaquies au nord de ce qui est maintenant le territoire argentin, transformant une marche forcée en une sorte d'extermination progressive.

Les Palestiniens ne sont même pas désirés comme main d'œuvre esclave ;  on veut les éloigner… géographiquement ou biologiquement.

C'est pourquoi, bien qu'avec toute la parcimonie d'un État, le sioniste, qui se présente comme et prétend être une démocratie et de première qualité, on peut tuer les Palestiniens, sans être condamné par les tribunaux israéliens, comme l'ont, par exemple, témoigné des conscrits juifs.

Un tel phénomène social - celui qu’a officialisé un référent significatif de la direction israélienne, Naftalí Bennet, se vantant d'avoir tué beaucoup de Palestiniens sans aucune conséquence -[2]  nous ramène à une figure du droit romain, que Giorgio Agamben a reproposé dans notre monde bouleversé actuel, post-soviétique ou de restauration d'un noyau géopolitique majeur dans le monde entier basé sur l'axe anglo-américain : celui d'homo sacer, la vieille figure de l'humain sacrifiable :

« […] figure du droit romain archaïque, qui n'inclut la vie humaine dans l'ordre juridique que sous forme d'exclusion (c'est-à-dire dans la possibilité de la mettre à mort sans sanction) ».[3]

En droit romain, aucun citoyen n’était considéré comme l’auteur d’un crime pour avoir tué ses esclaves, par exemple. Ou ses enfants (ce même seigneur et maître romain, devenait passible de jugement et de condamnation en cas de ce qu'on appelle aujourd'hui le féminicide).

Celui à qui l'on attribuait la qualité d'homo sacer était qualifié d’« abominable, détestable ».

Demandez aux citoyens israéliens ce qu'ils pensent, comment ils voient les Palestiniens et l'immense majorité dira : répugnants, méprisables, sales, méchants, traîtres, détestables. Abominables. L'opinion publique israélienne (heureusement, à quelques exceptions près) applique l’étiquette d'homo sacer aux Palestiniens.

Une indicible, infinie nécessité de « leur faire lâcher la grappe ». Psychologique Parce que dans les faits nus, ce sont eux, les citoyens israéliens d’aujourd’hui, qui sont littéralement sur la grappe de la population palestinienne. Isolée, réprimée, dépouillée, abusée.

Pourquoi un tel renversement du réel ?

LUIS E. SABINI FERNÁNDEZ
El palestino: homo sacer de la biblia sionista

 Luis E. Sabini Fernández, 24/9/2022

Cuando se llevó a cabo el “Acuerdo del siglo”, en 2020, atendido y firmado por Donald Trump, Jared Kushner, Beniamin Netanyahu y David Friedman, buscando una “solución final” a la cuestión palestina, los palestinos fueron, oh paradoja, los grandes ausentes. No se les invitó: Expresamente no se los invitó. Reafirmando que las negociaciones se hacen entre “gente como uno”.

Stelios Faltakis

Esta decidida ignorancia o vacío diplomático revela que pasado ya casi siglo y medio (tiempo del conflicto de tierras en Palestina entre sionistas ocupando y palestinos oriundos resistiendo el despojo), el conflicto no ha variado un ápice el papel y el significado de los “actores” en juego: los palestinos no existen.

En el siglo XV, los “conquistadores” les otorgaron a los oriundos del “Nuevo Mundo”, a lo sumo el papel de infantes. Totalmente negada la posibilidad de reconocer igualdades o equivalencias en la capacidad y el derecho de tomar decisiones. Ésa fue la política que llevaron adelante los europeos en las Américas o África con su tarea de “rescatar” [1] prisioneros con un destino preacordado: esclavitud.

Las definiciones eran claras: oriundos del Nuevo Mundo así como los habitantes de África no eran personas, seres humanos; ese dibujo de humanidad resultó no sólo necesario sino muy conveniente, edificando un racismo que le iba  a los europeos permitir “justificar” la labor colonial. Situarse por encima de indios y negros. Es decir, con indios y negros “debajo”. Y asiáticos, malayos; en suma, con la raza blanca como entidad, vértice superior.

Pero con los palestinos ha sido algo más radical, se emparienta más bien con lo que los europeos les hicieron a los taínos en la isla La Española en el Caribe (actual territorio de las repúblicas de Haití  y Dominicana) en los primeros tramos de “La Conquista” (1511), o con el tratamiento dispensado por los conquistadores españoles a los refractarios quilmes en 1666, extirpándolos de los valles calchaquíes en el norte de lo que ahora es territorio argentino, convirtiendo una marcha forzada en una suerte de exterminio escalonado.

Los palestinos no son deseados siquiera como mano de obra esclava;  se los quiere alejar… geográfica o biológicamente.

Por eso, aunque con toda la parsimonia de un estado, el sionista, que se presenta y pretende una democracia y de primera calidad,  a los palestinos se los puede matar, no recibiendo condena en los tribunales israelíes, como lo han, por ejemplo, testimoniado conscriptos judíos.

Semejante fenómeno social –el que socializó un referente significativo de la dirigencia israelí, Naftalí Bennet, vanagloriándose de haber matado a muchos palestinos sin arrostrar consecuencia alguna–[2]  nos retrotrae a una figura del derecho romano, que repuso Giorgio Agamben en nuestro convulsionado mundo actual, postsoviético o de restauración de un núcleo geopolítico principal en el mundo entero basado  en el eje anglo-norteamericano: la de homo sacer, la vieja figura del humano sacrificable:

“[…] figura del derecho romano arcaico, que incluye a la vida humana en el orden jurídico sólo en forma de exclusión (es decir, en la posibilidad de darle muerte sin sanción)".[3] 

En el derecho romano, ningún ciudadano constituía delito por matar a sus esclavos, por ejemplo. O a sus hijos (ese  mismo señor, amo romano, se hacía pasible de juicio y condena en caso de lo que hoy se llama feminicidio).

A quien se le enrostraba la calidad de homo  sacer se lo calificaba como “abominable, detestable”.

Pregúntesele a ciudadanos israelíes qué opinan, cómo ven a los palestinos y la inmensa, la inmensa mayoría dirá: repudiables, despreciables, sucios, malos, traicioneros, detestables. Abominables. La opinión pública israelí (por suerte, con excepciones) responde a la idea de homo sacer para los palestinos.

Una indecible, infinita necesidad de “sacárselos de encima”. Psicológica. Porque en los hechos desnudos, son ellos, los ahora ciudadanos israelíes, quienes están literalmente encima de la población palestina. Desgajada, reprimida, despojada, abusada.

¿Por qué semejante inversión de lo real?

LUIS E. SABINI FERNÁNDEZ
Sexo, gazmoñería y el peso de la ley

 Luis E. Sabini Fernández, 7/10/2022

La prensa uruguaya  informa que en Colonia se realizó un juicio para enfrentar y resolver un caso de violación

Año tras año, kilómetro tras kilómetro
viejos de frente estrecha
enseñan a los jóvenes el camino
con una expresión de cemento armado.
                                       Jacques Prévert

Una vez más, triunfó la pacatería, la ideología adocenada, el dogmatismo y no me extrañaría figure allí como tóxico ingrediente, la envidia.

Con cierta lógica, el código de penas no establece lo que se denomina  violación de un varón por parte de una mujer.

Porque efectivamente, no se trata de una violación.

En todo caso, sobre todo, tratándose de una femenina adulta y un varón niño o adolescente, puede tratarse de seducción.

La seducción no es tratada como delito salvo si se ejerce sobre menores. La seducción, empero, no recibe el mismo tratamiento que la violación porque, justamente carece del ingrediente de violencia, que trae aparejados tantos elementos negativos y perdurables; heridas, miedo.

La fiscal del caso, reconoció que había un enamoramiento. Suponemos que del menor hacia la madre de su condiscípula. Dada la escasa edad del menor, no presumimos enamoramiento recíproco, que sin embargo se puede dar entre adultos y quinceañeros, por ejemplo. [1]

¿Cómo asimilar este enamoramiento con la violación que un varón adulto puede cometer con una niña/adolescente de 12 años? Puede ser que la niña esté enamorada de ese adulto que remata su seducción en la cama. Pero hay una diferencia fundamental con este caso: ella puede quedar embarazada. Con un resultado de por vida. El varón enamorado llevado a la cama por una adulta no tendrá recuerdo de violencia alguna y no llevará de por vida sino el grato recuerdo de haberse acostado con quien amaba. Tal vez, en una etapa ya adulta pueda incluso evaluar que fue herramienta de placer de aquella mujer. Pero no nos adelantemos.

Lo cierto es que en este juicio también se reconoció “que este tipo de ilícitos no se judicializan”.[2] ‘Se estima que los hombres no pueden ser violados’. ‘Ellos no se ven como víctimas, y por eso no se denuncian este tipo de delitos.’

La noción de delito  se basa, en cambio, nos explican, en que: “Es falso considerar que las mujeres no violan. Ellas también pueden violar a niños y adolescentes”, corrige la fiscal Sigona, forzando la acepción de violación que vemos inaplicables al varón (por parte de la mujer) (ibíd.)

La seducción tiene otros inconvenientes; uno médico-sanitario, pero los riesgos al respecto caracterizan todas las relaciones sexuales.

El foro judicial formado alrededor de este  episodio parte de la base que se trata de una violación. Castiga a “la violadora” de varias maneras; como bien destacó un jurisconsulto, sufre una pena aun mayor que la de violadores varones sobre mujeres (violaciones estas últimas a menudo con ingredientes sórdidos, sin que medie nada emparentable al amor).

Estos jurisconsultos han procurado cercenarla, condenarla, denunciarla y aislarla por todos los medios a su alcance (prohibición de trabajo con menores, pérdida de su patria potestad). Y la obligan a reembolsarle al menor en cuestión, 12 salarios mínimos.

¿A santo de qué? Si de este modo le han querido enseñar al menor perjudicado lo condenable que es lo que le ha tocado vivir (estar enamorado y consumar un acto de amor con la destinataria de su enamoramiento), han logrado monetarizar esa situación, acercándola nolens volens a un cobro por sexo. ¿Es el “cliente” que cobra?, ¿es la prostituida la que paga?

Y como frutilla del postre, ¡9 años de cárcel! ¿Cómo podrá “atender” todas estas penas a la vez?

Se ha señalado que la pena dada por esta “violación” es notoriamente mayor que la que se la dictado contra violaciones propiamente dichas. A mi modo de ver, es “la prueba del nueve” de que se ha actuado con inquina y sobrepasando toda ecuanimidad. Huele a Roussier (la docente recordada  al comienzo de esta nota, fue tan hostigada, despedida, encarcelada, repudiada por los padres del adolescente que procuró defender esa relación y fue internado para “desintoxicación”, que finalmente terminó suicidándose).

Flaco favor han hecho a la institucionalidad judicial sus representantes en  Colonia, Uruguay. Que son los que tendrían que ser sometidos a juicio. Por empezar, leyendo El lector, una novela que aborda el sexo habido entre un jovencito estudiante, 15 años, totalmente empapado en un aguacero,  y  una dueña de casa, 36 años, obrera, al parecer soltera, que lo seca y le cambia la ropa. Schlink, Bernhard Schlink, no es tan idiota como para hablar de violación, sino de relación. Muy peculiar, por cierto. Porque ella resulta ser nazi y analfabeta. Y esto último es lo que da razón al título.

La pacatería recargada de preceptos no nos hace mejores, ciertamente.


[1]  Gabrielle Russier, docente francesa, hace pocas décadas, lo tuvo que pagar con su vida. Elle tenía 30 años y el alumno 15 y medio.

[2]  El País, Montevideo, 6 oct. 2022, atribuido a la fiscal Virginia Sigona.

این فهرست به مرور تکمیل خواهد شد


 

06/10/2022

WORKERS WORLD
Un ouragan, deux systèmes

Éditorial du Workers World,   3/10/2022

Original  One hurricane, two systems 

Español  Un huracán, dos sistemas

Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Les images et les récits dramatiques de la dévastation causée par l'ouragan Ian continuent de dominer l'actualité. Le nombre de morts, qui avoisine les 100 à l'heure où nous écrivons ces lignes, devrait encore augmenter. Plus d'un million de personnes sont toujours privées d'électricité en Floride, des centaines de milliers sont privées d'eau. Des maisons ont été rasées, des routes et des ponts emportés. Et d'autres horreurs trop nombreuses pour être énumérées.

Des vies ont été bouleversées par un ouragan monstre, l'un des plus puissants jamais enregistrés, dont le diamètre s'étendait sur toute la largeur de la péninsule de Floride.

Dans les grands médias commerciaux, les histoires de yachts et de résidences secondaires endommagés semblent être plus nombreuses que les reportages sur l'impact disproportionné de la tempête sur les personnes à faible revenu, les classes populaires et surtout les personnes de couleur. Mais la réalité ne peut être cachée : Un grand nombre de propriétaires et de locataires à faible revenu - qui n'avaient pas les moyens de s'assurer ou qui se démènent pour trouver les fonds nécessaires au paiement des franchises requises pour déposer une demande d'indemnisation - sont désormais sans abri.

Le fossé entre les classes sous le capitalisme se révèle le plus brutalement chaque fois qu'une soi-disant “catastrophe naturelle” se transforme soudainement en un désastre économique pour la classe ouvrière.

Ces crises révèlent le fait que l'objectif premier de l'État capitaliste n'est pas d'aider les personnes dans le besoin. Il suffit de considérer le nombre de décès dans le comté de Lee, qui comprend Fort Myers, qui auraient pu être évités si l'évacuation avait été mieux organisée. La responsabilité de ce mauvais timing incombe au gouverneur de la Floride, Ron DeSantis, et aux responsables du comté de Lee.

Même après l'émission des ordres d'évacuation obligatoire, le shérif du comté de Lee, Carmine Merceno, a refusé d'évacuer la prison du comté, qui compte 457 lits, laissant les prisonniers en danger. Dans tout l'État, seuls 2 500 prisonniers environ, sur 81 000, ont été évacués. (Democracy Now, 29 septembre)