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07/07/2023

SERGIO RODRÍGUEZ GELFENSTEIN
L’ inéluctable dédollarisation du monde (I)

Sergio Rodríguez Gelfenstein, 5/7/2023
Original español
English
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Dans des articles précédents, nous avons dit que le pouvoir impérial repose sur trois piliers : son grand appareil militaire, sa supériorité incontestable en termes de contrôle de l’appareil culturel et médiatique mondial, et le pouvoir qu’il s’octroie d’être le détenteur et l’unique émetteur du dollar, la monnaie qui joue le rôle de principal instrument d’échange pour le commerce mondial.

Dans les prochains articles, nous nous concentrerons sur les deux premiers, dont la situation est différente et présente des particularités car, alors que la prédominance militaire commence à s’estomper, la prépondérance dans le domaine de la culture et des communications est devenue l’outil principal pour maintenir leur hégémonie.

Aujourd’hui, nous donnerons quelques indices sur l’évolution du processus de dédollarisation, qui semble être le plus actif et celui qui montre les progrès les plus rapides dans l’affaiblissement de la puissance mondiale des USA.

 

Les chiffres sont clairs : en 2001, les réserves mondiales en dollars représentaient 73 % du total ; en 2021, ce chiffre était tombé à 55 % et à 47 % l’année suivante. Cela montre que l’année dernière, la part du dollar dans les finances mondiales a chuté 10 fois plus vite que la moyenne des deux dernières décennies, ce qui est sans aucun doute un chiffre d’une portée extraordinaire. Selon l’analyste international brésilien Pepe Escobar, « il n’est pas déraisonnable de prévoir que la part du dollar dans le monde ne sera plus que de 30 % à la fin de 2024, ce qui coïncidera avec la prochaine élection présidentielle usaméricaine ».

Paradoxalement, ce qui a été à l’origine de cette chute brutale a été le gel à l’Ouest des réserves russes (plus de 300 milliards de dollars), ce qui a sonné l’alarme sur le fait qu’il n’était plus sûr de détenir des réserves en dollars à l’étranger. Dès lors, une véritable avalanche de dédollarisation s’est déclenchée et s’est manifestée par des décisions de pays et d’alliances internationales à travers le monde.

Bien que le processus ait suivi un développement graduel, le moment où il a atteint un niveau de profonde accélération pourrait être situé en avril de l’année dernière. Peut-être, si nous voulions fixer pour l’histoire un événement qui exprime le moment d’influence de ce cours, pourrions-nous le situer au moment où le président brésilien Lula da Silva a réfléchi à haute voix sur la question lors de son voyage en Chine en avril dernier : « Chaque nuit, je me demande pourquoi tous les pays doivent commercer avec le dollar [...] Pourquoi ne pouvons-nous pas commercer avec nos propres monnaies ? Qui a décidé que le dollar devait être la monnaie (mondiale) après la disparition de l’étalon-or ? Pourquoi pas le yuan, le real ou le peso ? »

Quelques jours plus tôt, le 30 mars, le Brésil et la Chine avaient annoncé un accord commercial qui leur permettrait d’utiliser les monnaies des deux pays, respectivement le yuan et le real. Cette décision, qui n’était pas la première, s’inscrivait dans une dynamique qui allait suivre, incitant d’autres pays d’Amérique latine et d’autres régions à faire de même.

Ainsi, l’Argentine, dans une situation de crise économique et financière profonde causée par un manque de devises étrangères aggravé par les impositions du Fonds monétaire international (FMI) et une négociation difficile du remboursement de la dette, a décidé de renoncer au dollar pour le paiement de sa dette, en se tournant vers le yuan chinois, non seulement pour commercer avec Beijing, mais aussi pour payer sa propre dette auprès du FMI.

Des processus similaires ont commencé à être décidés ailleurs dans le monde en avril. Ainsi, la Thaïlande et la Chine ont entamé des pourparlers en vue de promouvoir davantage leurs monnaies nationales pour le commerce bilatéral, qu’elles utilisent depuis des années pour les transactions entre les deux pays. De même, la Banque populaire de Chine a établi des mécanismes de coopération avec le ministère japonais des finances, la Banque centrale de Malaisie et la Banque d’Indonésie afin d’utiliser les monnaies nationales pour le commerce, les investissements et les paiements du secteur privé.

De même, d’autres pays comme la Russie, l’Arabie Saoudite, la Biélorussie, l’Iran et l’Egypte ont rejoint le processus de dédollarisation et encouragent l’utilisation des monnaies nationales pour le commerce bilatéral, ce qui a déclenché l’alarme à Washington, qui assiste impuissant à l’effondrement de l’un des piliers de sa domination mondiale. Dans ce sens, le sénateur républicain Marco Rubio a déclaré que « si cette tendance se poursuit, dans 5 ans, la Maison Blanche ne pourra plus sanctionner aucun pays ». De même, Janet Yellen, secrétaire au Trésor usaméricain, a déclaré qu’il serait difficile de cesser d’utiliser le dollar, mais qu’elle reconnaissait que si cela se produisait, les conséquences seraient très graves pour son pays. Elle a dû admettre que « les sanctions contre la Russie ont poussé des pays à cesser d’utiliser la monnaie américaine ».

Poursuivant ce qui, à la fin du mois d’avril, semblait être une évolution inévitable, le président syrien Bachar el-Assad a appelé à abandonner le commerce avec le dollar en proposant de remplacer la monnaie usaméricaine par le yuan chinois. Selon le dirigeant syrien, « ...la guerre entre l’Occident, dirigé par les USA, et les pays souverains est principalement économique, [et] il est donc nécessaire de se débarrasser des chaînes du commerce avec le dollar usaméricain ».

De même, le 22 avril, le Bangladesh et l’Inde ont décidé d’effectuer une partie de leurs transactions commerciales bilatérales dans leurs monnaies nationales respectives, le taka et la roupie. Selon Afzal Karim, directeur général de la Sonali Bank Limited, la principale banque commerciale publique du Bangladesh, cette décision repose sur la conviction que « le commerce bilatéral avec l’Inde en takas et en roupies réduira la pression exercée par le dollar usaméricain, ce qui sera bénéfique pour les deux pays ».

Dans ce contexte, les ministres des affaires étrangères des BRICS, réunis au Cap le 1er juin, ont abordé la question en discutant du lancement éventuel d’une monnaie commune pour faire avancer le processus de dédollarisation et de son éventuelle expansion, dans la perspective du sommet des chefs d’État et de gouvernement du bloc économique qui se tiendra en août prochain. À cet égard, le ministre sud-africain des relations internationales et de la coopération, Naledi Pandor, a déclaré qu’il s’agissait d’une question qui devait être discutée et “bien discutée”.

Si l’on considère que certains des pays impliqués jusqu’à présent dans le processus sont membres du groupe des  BRICS, que plus de 20 pays ont demandé à rejoindre ce conglomérat et qu’à ce stade, les cinq pays qui composent cette association produisent 32,1 % du PIB mondial contre 29,9 % pour le Groupe des Sept (G7), l’impact de ce qui se passe est d’une importance stratégique mondiale.

Suivant la tendance, l’Indonésie, l’une des plus grandes économies d’Asie du Sud-Est, s’est jointe à la décision du groupe des BRICS de s’éloigner du dollar et de commercer dans sa propre monnaie, initiant ainsi la diversification de l’utilisation des devises sous la forme de LCT [Local Currency Trading, commerce en monnaie locale]. Selon le gouverneur de la Banque d’Indonésie, Perry Warjiyo, l’orientation est la même que celle des BRICS, mais l’Indonésie a en fait pris des décisions plus concrètes, Jakarta ayant déjà mis en place des échanges en monnaie locale avec plusieurs pays tels que la Thaïlande, la Malaisie, la Chine, le Japon et la Corée du Sud.

Dans ce contexte, le yuan est devenu en mars l'instrument financier le plus utilisé pour les transactions transfrontalières de la Chine, dépassant pour la première fois le dollar avec une augmentation de 26 % par rapport au mois précédent, selon un calcul de Reuters basé sur les données de l'Administration d'État des changes de Chine.

En mai dernier, suivant cette ligne directrice de la finance internationale, le gouvernement zimbabwéen a entrepris de lancer une monnaie numérique adossée à l’or afin de réduire sa dépendance à l’égard du dollar et de protéger ses citoyens des fluctuations monétaires. Selon la Reserve Bank of Zimbabwe (RBZ), dans un premier temps, des pièces numériques adossées à l’or seront émises à des fins d’investissement, avec une période de consolidation de 180 jours, et seront remboursables de la même manière que les pièces d’or physiques existantes.

En Amérique du Sud, à la suite de la décision bilatérale entre le Brésil et l’Argentine de commercer en monnaies locales, la Bolivie a annoncé qu’elle étudiait la possibilité d’abandonner le dollar usaméricain et d’utiliser le yuan chinois pour effectuer ses transactions internationales. Lors d’une conférence de presse tenue le 10 du même mois, le président bolivien Luis Arce a déclaré que l’Argentine et le Brésil, les deux plus grandes économies de la région, effectuaient déjà des transactions en yuan dans le cadre d’accords avec la Chine, et a expliqué que, bien que la région ait traditionnellement été influencée par les USA, de nombreux pays commercent désormais davantage avec la Chine qu’avec les USA, ajoutant qu’il s’agirait d’une tendance dans la région. Sur la base de ce diagnostic, Arce a déclaré que « la Bolivie ne pouvait pas rester à l’écart de ce qui se passe tout en faisant du commerce direct avec la Chine, [et] qu’il n’était donc pas nécessaire de commercer en dollars ».

Dans le même ordre d’idées, le président vénézuélien Nicolás Maduro a déclaré que son pays devait s’adapter à un système dans lequel « la monnaie n’est pas utilisée pour asservir le peuple », raison pour laquelle il a estimé que le Venezuela devait « se joindre à l’initiative de dédollarisation du monde ». En même temps qu’il ordonnait à son cabinet d’étudier d’autres alternatives pour les échanges commerciaux afin d’éviter l’utilisation politique que les USA font de leur monnaie, le président bolivarien a expliqué qu’« à mesure que le monde devient plus multipolaire, polycentrique et équilibré, un panier [plus large] de monnaies apparaîtra pour les échanges commerciaux et les opérations financières ».

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23/01/2023

SERGIO RODRÍGUEZ GELFENSTEIN
L’esprit de Minsk souffle sur le Venezuela

 Sergio Rodríguez Gelfenstein, 18/1/2023
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

L'expérience m'a appris que tous les politiciens ne peuvent pas devenir des hommes d'État, il y a une distance entre les deux. Fondamentalement, la différence vient de la capacité que certaines personnes développent pour gérer et diriger un pays “contre vents et marées”. Dans ce cadre, il existe deux domaines qui forgent les conditions permettant de transformer n'importe quel politicien en homme d'État : la sécurité et la défense, en général la gestion et la direction des forces armées, et l'orientation de la politique étrangère.

Dans le passé, les relations extérieures étaient gérées sans équivoque par les ministères des affaires étrangères en utilisant l'art de la diplomatie. Cette fonction a perdu de sa force et de sa validité ces derniers temps, lorsque la technologie permet aux chefs d'État de communiquer de manière directe et presque sûre sans que les questions passent par les ministères des affaires étrangères et les ambassades et sans qu'il soit nécessaire d'organiser des réunions directes en face à face qui entraînent des dépenses énormes et une perte de temps utile pendant les voyages. C'est particulièrement vrai lorsqu'il s'agit de liens entre pays amis.

Mais lorsque le domaine discuté émane de perspectives différentes en termes de philosophie, de politique, de culture et, en général, d'intérêts nationaux de chaque pays, le contact personnel et l’impression directe fournie par les dirigeants jouent un rôle fondamental dans la prise de décision et la signature d'accords.

La diplomatie est l'art de la tromperie subtile et de l'hypocrisie naturelle de ceux qui doivent souvent feindre une amitié absente lorsqu'ils recherchent des informations et élaborent des plans de coopération qui contribuent à la défense, au développement et à la durabilité du projet politique du pays qu'ils représentent. Malgré le fait que les pays médiocres recourent à la banalité des représentants diplomatiques qui, dans l'exercice de leurs fonctions, ne visent pas les objectifs fixés, mais plutôt le trivial, le superficiel, le puéril et l'insignifiant, la diplomatie continue d'être un instrument valable pour atteindre les objectifs stratégiques de l'État.

Dans ce domaine, le rôle des dirigeants est fondamental. Jusqu'à présent, des valeurs universellement reconnues telles que l'honneur, la confiance, la dignité, le respect et l'honnêteté, entre autres, ont été mises sur la table pour traiter les accords et les différences. Mais la crise même du système international émanant de la société capitaliste mondiale - qui a, entre autres, un caractère éthique profond - a commencé à rendre ces valeurs moins crédibles. Au contraire, on tente de minimiser le rôle de la diplomatie pour renforcer l'instrument de la force en tant que mécanisme permettant d'imposer et d'exacerber les intérêts des pays puissants au détriment de la paix mondiale, de la gouvernabilité et de la recherche d'accords pour résoudre les grands problèmes qui affligent l'humanité.


Cela est devenu évident suite aux déclarations de l'ancienne chancelière allemande Angela Merkel, qui a fait savoir que les accords de Minsk de 2014 étaient une tentative de donner du temps à l'Ukraine, afin que le pays puisse être renforcé pour servir de bélier de l'OTAN contre la Russie. Mme Merkel a déclaré : « Nous savions tous qu'il s'agissait d'un conflit gelé, que le problème n'était pas résolu, mais c'est précisément cela qui a donné un temps précieux à l'Ukraine ». En d'autres termes, l'Occident n'a pas utilisé la diplomatie pour la paix, mais pour la guerre.

L'ancien président français François Hollande s'en est fait l'écho : « Oui, Angela Merkel a raison sur ce point ». Hollande a déclaré que l'armée ukrainienne d'aujourd'hui est en fait mieux entraînée et mieux protégée sur le plan matériel, ce qui est « à l'honneur des accords de Minsk, qui ont donné cette possibilité à l'armée ukrainienne ».

Ces confessions ont provoqué d'innombrables commentaires... et aussi des silences. En Europe même, le président serbe Aleksandar Vucic a déclaré que ces déclarations changeaient radicalement l'image des faits [concernant l'Ukraine] et soulevaient la question de la confiance. Il a ajouté que pour lui, c'était un signe qu'il ne devait pas faire confiance.

Vucic est le dirigeant d'un pays qui a connu une sécession à la suite d'une action directe de l'OTAN, qui n'a pas trouvé de meilleur moyen que d'inventer un pays pour gagner le territoire qu'elle voulait contrôler dans les Balkans. Dans ce contexte, il était inévitable que le ministre serbe des Affaires étrangères établisse une nette similitude entre les accords de Minsk et les traités de Bruxelles qui définissent les relations entre la Serbie et la république autoproclamée du Kosovo et qui, selon lui, « se sont révélés frauduleux ».

L'ancien vice-chancelier autrichien Heinz-Christian Strache a déclaré que les aveux de Merkel et de Hollande mettaient en doute la parole des politiciens européens. Strache, un politicien d'extrême droite, a déclaré que la franchise de Mme Merkel sur le sujet était effrayante, ajoutant que « de cette manière, les dirigeants européens ne font que détruire toute base de confiance à leur égard ».

Cependant, malgré toutes ces certitudes, l'ONU, qui sous Guterres est devenue un appendice des politiques usaméricaines, européennes et de l'OTAN, est restée silencieuse, comme on pouvait s'y attendre. Le porte-parole du Secrétaire général, Stéphane Dujarric, avec l'argument éhonté que cela devrait être laissé à « l'analyse historique des journalistes, des anciens fonctionnaires et des historiens », a refusé de commenter les déclarations de Merkel et de Hollande, donnant encore plus de poids à l'idée que l'ONU a aujourd'hui un Secrétaire général pour la guerre, pas pour la paix.

L'accord nucléaire avec l'Iran connu sous le nom de Joint Comprehensive Plan of Action (JCPOA), que Joe Biden, pendant sa campagne électorale, a promis de réintégrer, après qu’il eut été signé par Obama et abandonné par Trump, doit être placé dans un autre domaine de la même question. Biden a nommé Robert Malley envoyé spécial en Iran pour superviser les négociations menant au renouvellement du JCPOA. Cependant, Malley a fait le contraire.

Pepe Escobar, journaliste et analyste géopolitique brésilien spécialisé dans l'Asie occidentale et centrale, a affirmé que le JCPOA « était essentiellement un clone de l'accord de Minsk », permettant à Washington de gagner du temps pour remodeler sa politique à l'égard de l'Iran et de l'Asie occidentale. Dans ce cas, selon Escobar, « Téhéran n'est jamais tombé dans le piège » car le leader iranien, l'ayatollah Seyyed Ali Khamenei, qu'il décrit comme « un habile stratège géopolitique », a toujours été clair sur le fait qu'il ne fallait jamais faire confiance aux USA car « il savait intuitivement que celui qui succéderait à Obama - la fauconne Hillary ou, comme cela s'est produit, Trump - ne respecterait finalement pas ce qui avait été signé et ratifié par les Nations unies ».


Carlos Latuff

Une telle pratique, qui, comme on peut le constater, est devenue monnaie courante dans la politique étrangère usaméricaine, s'installe maintenant au Venezuela et dans les négociations qui ont eu lieu au Mexique entre le gouvernement et le secteur terroriste de l'opposition soutenu par Washington. Dans cette mesure, le Venezuela devrait prendre note de ce qui s'est passé car, en réalité, ces réunions sont l'expression d'une négociation indirecte entre les gouvernements de Caracas et de Washington, gérée de cette manière par ce dernier parce qu'il n'a pas trouvé le moyen de justifier à son opinion publique que sa politique de renversement du président Maduro a échoué lamentablement et qu'il doit maintenant négocier avec celui qui tient réellement les rênes du pouvoir dans le pays.

Pour ce faire, il utilise le secteur le plus rétrograde, le plus violent et le plus antidémocratique de l'opposition vénézuélienne, tout en recourant à toutes les ressources et à tous les instruments de son arsenal, le dernier en date étant l'élimination du “gouvernement provisoire” et le maintien d'un “parlement provisoire”, tous deux inconstitutionnels et inexistants dans la pratique. En fait, ce qui s'est produit, c'est un changement dans la direction de la bande criminelle, tout en maintenant la pratique de l'infraction sous une autre apparence. Cette décision a été reprise par la majorité du secteur terroriste, notamment parce que Guaidó n'a pas procédé à une distribution efficace et équitable des ressources obtenues grâce au vol.

Néanmoins, Washington continue à “exiger” que les pourparlers aient lieu au Mexique. Rendus aveugles, sourds et muets par le fait de ne pas avoir d'ambassade à Caracas, ils s'accrochent à la seule chose qu'ils ont pour “maintenir” leur présence politique au Venezuela. Tout cela se produit à un moment où les mesures coercitives adoptées à l'encontre de la Russie ont été inversées et ont généré un véritable désastre économique pour eux et leurs alliés. Ils ne peuvent pas non plus expliquer à leur opinion publique pourquoi ils ont été contraints de céder et d'accepter qu'une compagnie pétrolière usaméricaine commence à opérer au Venezuela.

C'est pourquoi ils insistent pour que leurs pions continuent à jouer la comédie au Mexique. Ce sont les USA qui peuvent faire appliquer l'accord visant à débourser les 3,2 milliards de dollars séquestrés, et non l'opposition terroriste, puisque ce sont eux qui ont négocié. Mais non, comme à Minsk, à Bruxelles et dans le cas du JCPOA, il a été évident que Washington gagne du temps pendant qu'il réalise ce qui est maintenant son objectif après l'échec du recours à la violence et au terrorisme : essayer d'unifier l'opposition, billets verts aidant, pour qu'elle aille aux élections de 2024 avec un seul candidat.

La patience des Vénézuéliens est à bout. Ils n'attendront pas six ou trois ans, lorsque Biden ne sera plus à la tête de l'administration, pour qu'il avoue (comme Merkel et Hollande à propos de Minsk) qu'il ne faisait que gagner du temps au Mexique. Il n'est pas nécessaire d'attendre pour savoir que le sénile Biden, comme tous les présidents usaméricains, est un menteur : nous savons que la diplomatie américaine ne repose pas sur des valeurs ou des principes, mais uniquement sur l'imposition et la force. Le Venezuela, son peuple et son gouvernement les connaissent déjà, ont appris et sauront comment agir.

 

09/03/2022

LUIS CASADO
Les conséquences économiques de la guerre

Luis Casado, 8/3/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

« Ah Dieu ! Que la guerre économique est jolie » est le titre d'un livre de l'inoubliable Bernrad Maris. Une guerre économique dans laquelle les petits soldats de plomb, c’est nous les sans-grade. Les multinationales s'occupent de la caisse et du profit. Les grandes puissances dirigent les opérations militaires. De ce point de vue, rien n'a changé. Les conséquences pour le personnel seront atroces, écrit Luis Casado.

Joe Biden

Joe Biden et les sanctions contre la Russie, par Hamzeh Hajjaj, Jordanie

Si vous pensez que le titre de cet article est inspiré du célèbre texte de John Maynard Keynes "Les conséquences économiques de la paix" (1919), vous avez tout à fait raison.

Keynes ne tourne pas autour du pot, même si ses positions ne lui valent aucun ami, ni dans l'appareil bureaucratique britannique, ni parmi les nombreux "faucons" favorables à des guerres auxquelles ils ne participent jamais.

Keynes, fervent partisan de la paix, a écrit que le traité de Versailles, signé à la fin de la Première Guerre mondiale (28 juin 1919), ne serait qu'un terreau fertile pour le nazisme et l'embryon d'une nouvelle guerre. Peu de temps après, l'arrivée au pouvoir d'Adolf Hitler et le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale ont corroboré l'intuition du grand économiste.

Bien sûr, il y avait (il y a) des points de vue opposés. Comme celle de deux économistes français, Antoine Parent et Gilles Vergnon, qui, en 2021, s'interrogeaient : "Faut-il désacraliser l'idole ?" (Revue de l'OFCE, 171, 2021/1).

Dans leur article, ils écrivent :

« En effet, nous revisitons la lecture canonique et angélique de l’œuvre et la confrontons, notamment, à une lecture tombée dans l’oubli, celle d’Etienne Mantoux, qui soulignait en 1946 les  apories et dangers du texte de Keynes (1919). Keynes fait-il dans The Economic Consequences of Peace (ECP, 1919) une lecture prémonitoire du nazisme ou son  texte a-t-il servi à l’Allemagne de prétex te pour ne pas payer le montant des réparations ? Keynes (1919) est-il le chantre du pacifisme ou l’inspirateur de l’appeasement et du défaitisme qui facilita le réarmement de l’Allemagne nazie dans l’entre-deux-guerres ? »

Si l'on comprend bien, le coupable de la Seconde Guerre mondiale, c’était John Maynard Keynes, qui était aussi un salopard de traître aux intérêts de la couronne britannique. Que faisait James Bond ?

(Soit dit en passant, en 1919, un chancelier social-démocrate, Friedrich Ebert, a écrasé la révolution de Berlin qui a mis fin à l'Empire et créé la République, massacrant allègrement le mouvement ouvrier allemand. Ebert fait assassiner ses anciens collègues du parti, Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg. Pour cela, il n'utilise ni la police ni l'armée : il fait appel à des milices d'extrême droite qui deviendront plus tard les redoutables Schutzstaffeln, connues sous le nom de SS. Antoine Parent et Gilles Vergnon, deux révisionnistes de l'histoire, ne connaissent certainement pas l'histoire. Les sociaux-démocrates chiliens non plus : ils reçoivent de l'argent de la Fondation Friedrich-Ebert).

La critique grossière du texte de Keynes par Antoine Parent et Gilles Vergnon, 102 ans après sa publication, est du genre "dans la mesure du possible", et évoque ce que nous avons déjà entendu au Chili : « C'est le mieux qu'on pouvait faire ». Leur conclusion, peu argumentée, est la suivante :

« Reste que, quelles que soient les critiques que l’on puisse lui faire, il n’y avait guère d‘autre traité possible que le Traité de Versailles, et celui-ci fut d’emblée sapé par le retrait des États-Unis du dispositif prévu. Et il n’y avait guère de défaite « acceptable » dans une Allemagne où l’on n’avait pas le sentiment d’être réellement vaincu. Comme l’a écrit l’historienne canadienne Margaret Mc Millan, « les négociateurs se sont trouvés aux prises avec la réalité, non avec le possible, avec ce qui était, et non avec ce qui aurait dû être » » (Op. cit.)

Une manière très élégante de consacrer le découpage colonialiste du monde entier, ainsi que le rejet arrogant des demandes des dirigeants du tiers monde qui ont été allègrement ignorées. Parmi eux se trouvait un Asiatique insignifiant, mal habillé, portant des sandales, qui gagnait sa vie à Paris en faisant la plonge dans un restaurant. Personne ne l'a reçu. Ce pauvre homme est rentré dans son pays pour entamer l'une des plus longues guerres de libération jamais enregistrées, battant successivement le Japon, la France et les USA : le monde l'a connu sous le nom de Ho Chi Minh.....

Les économistes révisionnistes susmentionnés mentent. Travestir l'histoire est le recours de ceux qui n'ont pas d'arguments.

Si l'Allemagne n'a pas payé les réparations exigées à la fin de la Première Guerre mondiale (comme elle n'a pas payé celles de la Seconde Guerre mondiale...), c'est parce que ses ennemis, les USA, la France et la Grande-Bretagne, - dénoncés par Keynes qui n'était autre que le représentant du ministère des Finances britannique dans les négociations - étaient des empires coloniaux cupides qui en ont profité pour se partager la planète, et ont tenté de saigner l'Allemagne - éliminant ainsi un concurrent - en exigeant des réparations financières insensées. C'est ce que Keynes dénonçait : le montant des réparations exigées par les USA, la France et la Grande-Bretagne était destiné à mettre l'Allemagne à genoux, ce qui allait entraîner l’exact contraire des conséquences escomptées.

La lecture du texte des économistes révisionnistes fait sourire ces jours-ci, alors que l'Allemagne, sous prétexte de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, décide de faire ce qui lui était interdit jusqu'à présent : se réarmer. Seul un "économiste" peut s'en réjouir.

Course aux armements

C'est l'une des conséquences de la guerre : une accélération de la course aux armements en Europe, dont les effets dureront des décennies. Pour ne pas être en reste avec l'Allemagne, la France - dont le gouvernement assure à qui veut l'entendre qu'il n'y a pas d'argent - annonce une augmentation substantielle de son budget de défense.

Au moment où l'Europe doit investir dans l'éducation, dans la santé, dans la recherche scientifique, dans les infrastructures, pour inverser la désindustrialisation qui nous a laissés sans emplois, sans masques et sans médicaments face au Covid. Cette Europe qui doit investir dans le bien-être de sa population vieillissante : celle qui a produit la richesse aujourd'hui accumulée dans quelques mains et en particulier dans celles des patrons de l'industrie militaire.

Emmanuel Macron, qui grâce au coup de Poutine se voit épargner de devoir faire le bilan pathétique de son gouvernement, a dû prendre connaissance du rapport à l'Assemblée nationale de Jean-Louis Thiériot, membre de la commission de la défense nationale et des forces armées, qui affirme : « En cas de conflit de haute intensité, l'armée française pourrait se retrouver à court de munitions » (sic).

On a pu alors entendre la question : « Maman, c’est quoi, un conflit de haute intensité ? »

22/12/2021

PEPE ESCOBAR
Putin e Xi, para escapar da guerra híbrida de Biden

 Pepe Escobar, Asia Times, 16/12/2021 

Traduzido pelo Coletivo de Tradutores Vila Mandinga

 

“Ainda que só imaginando que a Rússia realmente “entre” nessa guerra [pela posse da Ucrânia], a preocupação principal dos russos não será a posição do ocidente – ninguém acalenta qualquer ilusão sobre isso no Kremlin, o qual, afinal, é só o que conta. – A preocupação dos russos é o fato de que a Rússia terá de lidar com população na maioria hostil, humilhada (e derrotas militares são extremamente dolorosas) e realmente reduzida à miséria mais feroz, de algo entre 20 e 25 milhões de pessoas. Quem precisa disso?! Como se diz nas ruas da Rússia: para ser ocupado pelos russos, o país tem de fazer por merecer” (“Fala o diretor do Serviço de Inteligência Exterior da Rússia. Naryshkin Verbatim, 27/11/2021, Andrei Martyanov, Blog Reminiscence of the Future).*

 

Captura de tela da recente conversa telefônica entre Xi Jinping e Vladimir Putin. Mikhail Metzel / Pool / TASS


Xi Jinping e Vladimir Putin conversaram por vídeo, durante uma hora e 14 minutos, na 4ª-feira passada. Geopoliticamente, pavimentavam o caminho para 2022, e isso é o que realmente importa – muito mais que
Putin-Biden na semana passada.

Dmitry Peskov, secretário de imprensa do Kremlin, que em geral pesa cuidadosamente cada palavra, já havia sugerido que essa conversa seria “extremamente importante”.

Era óbvio que os dois líderes não se limitariam a trocar informações sobre o gasoduto para gás natural Poder da Sibéria 2. Peskov referia-se a geopolítica de primeiríssima ordem: como Rússia-China passariam a coordenar seus contragolpes contra o combo de guerra híbrida/Guerra Fria 2.0 de que se servem os EUA e aliados.

Embora ninguém espere vazamentos substanciais desde o 37º encontro de Xi e Putin em 2013 (vão encontrar-se pessoalmente outra vez em fevereiro de 2022, na abertura dos Jogos Olímpicos de Inverno de Pequim), o Conselheiro Presidencial do Presidente para Política Exterior, Yuri Ushakov deu jeito para trazer a público pelo menos dois importantes bits de informação.

Eis os destaques da conversação:

  • Moscou informará Pequim sobre o progresso, ou ausência dele, nas negociações com EUA-OTAN sobre garantias de segurança para a Rússia.
  • Pequim apoia as demandas de Moscou à EUA-OTAN relacionadas àquelas garantias.
  • Putin e Xi concordam com criar “uma estrutura financeira independente para operações comerciais que não possa ser influenciada por outros países.” Fontes diplomáticas dizem, off the record, que a estrutura será anunciada em evento conjunto no final de 2022.
  • Discutiram a “Cúpula pela Democracia” da qual Biden foi o anfitrião, concluindo que foi contraproducente e impôs novas linhas divisórias.

De tudo isso, o terceiro ponto é realmente o mais decisivo – já em construção há alguns anos, e ganhou impulso definitivo depois que os falcões da guerra em Washington, tipo Victoria “F*da-se a União Europeia” Nuland voltou a ventilar a ideia de expulsar a Rússia da Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunications, SWIFT – a vasta rede de troca de mensagens usadas por bancos e outras instituições financeiras para trocar instruções para transferência de dinheiro. A ideia de Nuland ressurgiu com o pacote ‘final’ de sanções a serem aplicadas à Rússia, como represália por ‘invadir’ a Ucrânia – invasão que nunca aconteceu.

13/12/2021

PEPE ESCOBAR
“Reconquista”: Em 2022, um argelino islamofóbico quer ‘limpar’ a França do ‘perigo muçulmano’

Pepe Escobar, The Cradle, 9/12/2021

Traduzido pelo Coletivo de Tradutores Vila Mandinga

“— Re quê?, indagou Bianchon.
— Re-toque.
— Re-trato.
— Re-talho.
— Re-tranca.
— Re-truque.
— Re-treta.
— Re-tinto.
— Re-torama.

Essas oito respostas partiram de todos os lados da sala com a rapidez de uma fuzilaria e se tornaram ainda mais engraçadas porque o pai Goriot olhava para os convivas com expressão aparvalhada, como alguém que procura entender uma língua estrangeira.”

Pai Goriot
, Balzac, 1835, tradução e notas de Paulo Rónai,
aqui, pág. 71*

 

https://media.thecradle.co/wp-content/uploads/2021/12/1-1200x567.jpg 

Francês islamofóbico e candidato à presidência, Eric Zemmour magnetiza a extrema direita com suas polêmicas racistas. Nome de família judeu berbere da Argélia, Zemmour significa azeitona em berbere e “buzina” em árabe. Foto: The Cradle


Em agudo contraste com o ambiente político moroso por toda a Europa, a eleição na França – contra todas as probabilidades – promete agora se tornar uma das disputas mais interessantes que teremos em 2022.
Justo quando todos, da Normandia à Côte d’Azur pareciam já conformados a sofrer um segundo surto de macronismo, Eric Zemmour, polemista convertido em político, aparece com uma reviravolta no enredo.
E precisou menos de uma semana. Na 2ª-feira, 29 de novembro, Zemmour
anunciou oficialmente  que concorrerá às eleições. Chegou com cenário completo à De Gaulle, lendo discurso ao som de Beethoven, frente a um microfone antiquado e cercado por livros.
Ali Zemmour anunciou o nome de seu novo partido político: ‘Reconquista’ – inspirado na batalha de sete séculos que os cristãos tiveram de enfrentar para expulsar os mouros da Ibéria, o que afinal conseguiram em 1492.
Para Zemmour e seus ávidos acólitos, trata-se simplesmente de reconquistar a França, arrancando-a outra vez das mãos do inimigo muçulmano.
Depois, no domingo, 5 de dezembro, realizou
seu primeiro comício de candidato diante de mais de dez mil pessoas. Nenhum político francês hoje consegue arrastar semelhante multidão.

12/09/2021

PEPE ESCOBAR
O que esperar dos Talibã 2.0

Pepe Escobar, Asia Times, 8/9/2021
Traduzido pelo Coletivo de Tradutores Vila Mandinga

O anúncio dos nomes dos ministros do gabinete do novo governo interino do Emirado Islâmico do Afeganistão, pelo porta-voz dos Talibã Zahibullah Mujahid, em Cabul, já provocou grande tumulto: conseguiu enfurecer os dois lados, o OTANistão woke,[i] e o Estado Permanente (orig. Deep State, lit. “Estado Profundo”[ii) dos EUA.

A lista dos ministros

É gabinete formado só de homens, predominantemente pashtuns (há um uzbeque e um tadjique), prêmio à velha guarda dos Talibã. Os 33 membros do gabinete de governo do Afeganistão são Talibãs.

Mohammad Hasan Akhund – que presidiu a Rehbari Shura Talibã, ou Conselho de Líderes, por 20 anos – será o primeiro-ministro interino. Para todas as finalidades práticas, Akhund é considerado terrorista pela ONU e pela União Europeia, e está sob sanções do Conselho de Segurança da ONU. Não é segredo que Washington considera Organizações Terroristas Estrangeiras [ing. Foreign Terrorist Organizations] algumas facções dos Talibã; e que os Talibã carregam uma sanção especial como organização “Terrorista Global”.

É crucial salientar que Himatullah Akhundzada, Líder Supremo dos Talibã desde 2016, é Amir al-Momineen (“Comandante dos Crentes”). Não pode ser primeiro-ministro; seu papel, como líder supremo espiritual, é fixar orientações para o Emirado Islâmico e mediar disputas – incluídas as disputas políticas.

Akhundzada distribuiu uma declaração na qual se lê que o novo governo “trabalhará muito para manter as regras do Islamismo e a lei da sharia no país” e garantirá “paz, prosperidade e desenvolvimento duradouros”. Acrescentou que “o povo não deve tentar deixar o país”.

09/09/2021

PEPE ESCOBAR
9/9 and 9/11, 20 years later

 Pepe Escobar, Asia Times, 9/9/2021

We may never know the full contours of the whole riddle inside an enigma when it comes to 9/11 and related issues 

It’s impossible not to start with the latest tremor in a series of stunning geopolitical earthquakes. 

Exactly 20 years after 9/11 and the subsequent onset of the Global War on Terror (GWOT), the Taliban will hold a ceremony in Kabul to celebrate their victory in that misguided Forever War.

Four key exponents of Eurasia integration – China, Russia, Iran and Pakistan – as well as Turkey and Qatar, will be officially represented, witnessing the official return of the Islamic Emirate of Afghanistan. As blowbacks go, this one is nothing short of intergalactic.

The plot thickens when we have Taliban spokesman Zabihullah Mujahid firmly stressing “there is no proof” Osama bin Laden was involved in 9/11. So “there was no justification for war, it was an excuse for war,” he claimed. 

Only a few days after 9/11, Osama bin Laden, never publicity-shy, released a statement to Al Jazeera: “I would like to assure the world that I did not plan the recent attacks, which seems to have been planned by people for personal reasons (…) I have been living in the Islamic Emirate of Afghanistan and following its leaders’ rules. The current leader does not allow me to exercise such operations.” 

On September 28, Osama bin Laden was interviewed by the Urdu newspaper Karachi Ummat. I remember it well, as I was commuting non-stop between Islamabad and Peshawar, and my colleague Saleem Shahzad, in Karachi, called it to my attention. 

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Arcadio Esquivel, Costa Rica

 

05/09/2021

PEPE ESCOBAR
De volta para o futuro: Talibanistão, 2000... 2010... 2021

 Pepe Escobar, The Saker, 31/8/2021 

Traduzido pelo Coletivo de tradutores Vila Mandinga 

Caro leitor: vamos sentar, relaxar e viajar, pela memória, até tempos pré-históricos – ao mundo pré-11/9, pré-YouTube, pré-Facebook. Bem-vindos ao Afeganistão dos Talibã – o Talibanistão – dos anos 2000.
Foi quando Jason Florio, fotógrafo sediado em New York (veja seu Diário Afegão),  e eu atravessamos sem pressa as terras do Talibanistão, de leste a oeste, da fronteira com o Paquistão em Landi Kotal à fronteira com o Irã em Islam Qillah.
Como atestaram muitos dos que trabalhavam em serviços de ajuda humanitária no Afeganistão, Jason e eu fomos os primeiros a ocidentais a aparecer por lá, em muito tempo.


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Fátima, Maliha e Nouria, em casa, em Cabul

Que dias, aqueles! Bill Clinton curtia suas últimas aventuras na Casa Branca. Osama bin Laden não passava de hóspede discreto do Mulá Omar – e só ocasionalmente chegava às primeiras páginas dos jornais. Ninguém suspeitava de que viria o 11/9, ou a invasão do Iraque, ou a “guerra ao terror”, nem se cogitava de reposicionar a griffe ”guerra do Af-Pak”, nem de uma crise financeira global. Reinava a globalização, e os EUA eram, sem quem o desafiasse, o cão-alfa. O governo Clinton e o Talibã já estavam infiltrados bem fundo no território do Oleogasodutostão – discutindo o tortuoso recém-proposto gasoduto Trans-afegão.

Tentamos de tudo, mas não conseguimos ver, nem de longe, o Mulá Omar. Osama bin Laden também se mantinha afastado de todos os olhares. Mas experienciamos o Talibanistão em ação, detalhadamente.

Hoje é dia especial para revisitar esses escritos. A Guerra Sem Fim no Afeganistão acabou; daqui em diante será um monstro Híbrido, contra a integração do Afeganistão nas Novas Rotas da Seda e na Eurásia Expandida.

Em 2000 escrevi um especial sobre viagem por terra pelo Talibanistão para uma revista política japonesa, já extinta, e dez anos depois, uma série de três artigos em que revisitei a mesma viagem, para Asia Times.
Por que, então, re-revisitá-los vinte anos depois? Culpem a tentação, a isca, da arqueologia e da história. O que se faz aqui é ao mesmo tempo lançar um olhar a um mundo há muito tempo perdido e abrir uma janela para um renovado futuro possível no Afeganistão.

A parte 2 daquela trilogia pode ser encontrada em ing. aqui; em port. aqui; e a parte 3 em ing. aqui; em port. aqui).

Mas o 1º ensaio da trilogia desapareceu da internet (é uma longa história). Por acaso, encontrei-o recentemente num hard drive. As imagens são daquela época, feitas com uma Sony mini-DV: acabo de receber o arquivo, mandado de Paris (aqui, adiante, com algumas poucas atualizações).
É visão breve de um mundo há muito perdido: podem chamar de registro histórico de um tempo quando ninguém sequer sonhava com algum “momento Saigon” remixed – como guarda-chuva reformatado de guerreiros convenientemente rotulados de “Talibã”.

Esses Talibã, 20 anos depois de terem dado tempo ao tempo, bem ao estilo Pashtun, agradecem que Alá lhes tenha dado a vitória sobre mais um invasor estrangeiro.
EUA e OTAN chegariam talvez a algum “momento Saigon” – e partiriam? Em 2000 e em 2010 parecia que não. Enquanto o general David “Sempre de olho em 2012” Petraeus, como seu predecessor general Stanley McChrystal, avançava suas forças especiais, Assassinato Incorporate, para dobrar os Talibãs, o mesmo Petraeus foi capaz de dizer – sem ironia – ao canal Fox News, que o “objetivo último” da guerra seria “reconciliar” o ultracorrupto governo de Hamid Karzai e os Talibãs.

Agora, sim, pé na estrada, de volta para o futuro.

A vida no Talibanistão 
1. Meta esses infiéis na cadeia

2. O grau zero da cultura

3. Casado com a máfia



02/09/2021

PEPE ESCOBAR
Back to the future: Talibanistan, Year 2000

Pepe Escobar, The Saker, 31/8/2021

Dear reader: this is very special, a trip down memory lane like no other: back to prehistoric times – the pre-9/11, pre-YouTube, pre-social network world.

Welcome to Taliban Afghanistan – Talibanistan – in the Year 2000. This is when photographer Jason Florio (see his Afghan Diary) and myself slowly crossed it overland from east to west, from the Pakistani border at Torkham to the Iranian border at Islam qillah. As Afghan ONG workers acknowledged, we were the first Westerners to pull this off in years.


Fatima, Maliha and Nouria, at home in Kabul

Those were the days. Bill Clinton was enjoying his last stretch at the White House. Osama bin Laden was a discreet guest of Mullah Omar – hitting the front pages only occasionally. There was no hint of 9/11, the invasion of Iraq, the “war on terror”, the perpetual financial crisis, the Russia-China strategic partnership. Globalization ruled, and the US was the undisputed global top dog. The Clinton administration and the Taliban were deep into Pipelineistan territory – arguing over the tortuous, proposed Trans-Afghan gas pipeline.

We tried everything, but we couldn’t even get a glimpse of Mullah Omar. Osama bin Laden was also nowhere to be seen. But we did experience Talibanistan in action, in close detail.

Today is a special day to revisit it. The Forever War in Afghanistan is over; from now on it will be a Hybrid mongrel, against the integration of Afghanistan into the New Silk Roads and Greater Eurasia.

In 2000 I wrote a Talibanistan road trip special for a Japanese political magazine, now extinct, and ten years later a 3-part mini-series revisiting it for Asia Times.

Part 2 of this series can be found here, and part 3 here.

Yet this particular essay – part 1 – had completely disappeared from the internet (that’s a long story): I found it recently, by accident, in a hard drive. The images come from the footage I shot at the time with a Sony mini-DV: I just received the file today from Paris.

This is a glimpse of a long-lost world; call it a historical register from a time when no one would even dream of a “Saigon moment” remixed – as a rebranded umbrella of warriors conveniently labeled “Taliban”, after biding their time, Pashtun-style, for two decades, praises Allah for eventually handing them victory over yet another foreign invader.

Now let’s hit the road.

KABUL, GHAZNI – Fatima, Maliha and Nouria, who I used to call The Three Graces, must be by now 40, 39 and 35 years old, respectively. In the year 2000 they lived in an empty, bombed house next to a bullet-ridden mosque in a half-destroyed, apocalyptic theme park Kabul – by then the world capital of the discarded container (or reconstituted by a missile and reconverted into a shop); a city where 70% of the population were refugees, legions of homeless kids carried bags of cash on their backs ($1 was worth more than 60,000 Afghanis) and sheep outnumbered rattling 1960s Mercedes buses.

Under the merciless Taliban theocracy, the Three Graces suffered triple discrimination – as women, Hazaras and Shi’ites. They lived in Kardechar, a neighborhood totally destroyed in the 1990s by the war between Commander Masoud, The Lion of the Panjshir, and the Hazaras (the descendants of mixed marriages between Genghis Khan’s Mongol warriors and Turkish and Tajik peoples) before the Taliban took power in 1996. The Hazaras were always the weakest link in the Tajik-Uzbek-Hazara alliance – supported by Iran, Russia and China – confronting the Taliban.

17/08/2021

PEPE ESCOBAR
Raia em Cabul um momento Saigon

 

 Pepe Escobar, Asia Times, 13/8/2021
Traduzido pelo Coletivo de Tradutores Vila Mandinga

12/8/2021 entrará para a história como o dia em que os Talibã vingaram a invasão do Afeganistão pelos EUA e assestaram o golpe que derrubou o homem dos EUA em Cabul

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