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16/12/2021

JORGE MAJFUD
“El milagro chileno”

Jorge Majfud, mayo de 2021

Extracto del libro La frontera salvaje. 200 años de fanatismo anglosajón en América Latina.

Santiago de Chile. 21 de marzo de 1975—El profesor de la Universidad de Chicago y premio Nobel de Economía, Milton Friedman, visita al general Augusto Pinochet en Santiago. Lo acompaña su colega Arnold Harberger, propagador de la idea del análisis objetivo de la economía y del “uso de las herramientas analíticas aplicadas al mundo real”, ilustrado con su famoso y abstracto Triángulo de Harberger. En otros tiempos, como era el dogma de la época, Harberger había asociado el capitalismo con la democracia, pero ahora, debido a las malas experiencias con el mundo real, queda claro que solo uno de ellos importa de verdad.

Chile es un experimento que, sin importar el resultado, será vendido hasta en sus países de origen, Estados Unidos y Gran Bretaña. Las ideas no son novedosas, pero los políticos necesitan ejemplos para citar, frases cortas e imágenes simples. La gran teoría se llama Trickle-down theory (Teoría del goteo) y la imagen se ilustra con una botella de Champagne llenando las copas que están más arriba de la pirámide de copas. El problema de la alegoría es que asume que el cristal de las copas no crece ni se estira de forma ilimitada como la capacidad de los de arriba para acumular lo que nunca chorrea hacia los de abajo. La imagen tampoco considera una figura similar que no existe en inglés y que ningún traductor puede resolver, pero en español se llama “La ley del gallinero”. Lo que gotea no es riqueza, sino mierda de las gallinas de más arriba.

Esta novedosa ideología ya existía a finales del siglo XIX. En medio de la gran recesión de los años 90 y de la extensión del imperialismo estadounidense sobre el mar, el representante por Nebraska y candidato a la presidencia, William Jennings Bryan, en la convención demócrata del 9 de julio de 1896 en Chicago, lo puso en términos por demás claros: “Están aquellos que creen que, si legislamos para hacer que los ricos se vuelvan más ricos, su riqueza goteará hacia los que están abajo. Nuestra idea de demócratas es que, si legislamos para que las masas sean más prósperas, su prosperidad subirá a todas las clases sociales que se encuentran por encima”. Bryan acusó a los legisladores de ser abogados de los “business-men (hombres de negocios)” y, según el Chicago Tribune del día siguiente, la asistencia aplaudió sus palabras de forma masiva y continua “como nunca antes… durante 25 minutos”. Bryan perdió las elecciones con McKinley en 1896 y en 1900, las primeras dos elecciones donde las donaciones millonarias de las grandes corporaciones decidieron los resultados a pesar de la mayor crisis económica desde la fundación del país. 

En 1964, el profesor e ideólogo Milton Friedman había visitado una de las tantas dictaduras latinoamericanas apoyadas por Washington, Brasil, y había propuesto el mismo plan de privatizaciones y desmantelamiento del Estado. En aquella oportunidad, el nuevo dogma ideológico del neoliberalismo todavía no se había consolidado ni en las dictaduras ni en las democracias latinoamericanas y Brasilia decidió no seguir las sugerencias del célebre profesor estadounidense, sino el camino contrario de la industrialización nacional del economista argentino Raúl Prebisch y, de alguna forma también, del peronismo argentino y del indeseado izquierdoso Getúlio Vargas en Brasil. Por entonces, las universidades latinoamericanas no eran marxistas (como eran acusadas por la CIA y por la oligarquía criolla) sino keynesianas, tanto como el mismo Franklin Roosevelt. El keynesianismo era el enemigo número uno de una nueva ola que tenía a Friedman y Hayek como sus dos mesías.

DONATELLA DI CESARE
Les gendarmes de la mémoire et l'histoire interdite des Brigades rouges : l'enquête kafkaïenne sur Paolo Persichetti

Donatella Di Cesare, Il Riformista 16/12/2021
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

 

Donatella Di Cesare (Rome, 1956) est une philosophe, essayiste et éditorialiste italienne. Elle enseigne la philosophie théorique à l'université de Rome La Sapienza. Elle est l'une des voix les plus significatives de la pensée critique en Italie. Elle est très présente dans le débat politique. Elle collabore avec plusieurs journaux et revues, dont L'Espresso, Il Manifesto, La Stampa et Il Riformista. Bio-bibliographie

 

Il avait accompagné ses deux enfants à l'école quand, sur le chemin du retour, il a été arrêté par une patrouille de la Digos [Division des enquêtes générales et des opérations spéciales, police politique, NdT] qui l'a raccompagné chez lui. Il y a déjà d'autres agents là-bas - une dizaine en tout - prêts à commencer la perquisition. Tout est mis sens dessus dessous, fouillé et inspecté. Sans trop de considération pour l'intimité d'une famille, qui comprend aussi une personne âgée. Ordinateurs, téléphones portables, appareils électroniques, matériel de toute sorte sont confisqués, y compris le matériel privé, les photos, les notes et les lettres. Les documents concernant Sirio, un enfant que le verdict médical avait condamné à une existence végétative et qui aujourd'hui va à l'école en se battant chaque jour pour la vie et en apprenant aux autres à regarder le monde avec les yeux du handicap, sont aussi saisis. En fin d'après-midi, la perquisition a pris fin.

L'affaire n'est pas finie là. Comme dans un roman kafkaïen, de nouvelles incriminations sont venues s'ajouter.

Celui qui compte vraiment, c'est l'accusé : Paolo Persichetti. En 1986, à l'âge de 24 ans, il rejoint ce qui restait de la colonne romaine des Brigades rouges, qui pouvait encore compter sur un certain soutien dans les banlieues, et est arrêté en 1987. Persichetti a purgé une longue peine, des années et des années en prison, après avoir été extradé de France. Il a toujours eu une passion pour la recherche historique et le journalisme. Mais ce sont des professions qu'il n'a pu exercer que presque seul en tant qu'outsider dans sa vie actuelle consacrée à l'engagement sur de nombreux fronts. En Italie, un ancien brigadiste ne peut pas accéder à la recherche universitaire.


ANTONIO MAZZEO
Ce n’est pas seulement Sigonella qui est militarisée, c’est toute la Sicile

Antonio Mazzeo, Pages étrangères, 22/11/2021
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala 

« Le ravitaillement en vol permet d'activer et de multiplier les effets de la puissance aérienne à tous les niveaux de la guerre. Les capacités de ravitaillement des forces de mobilité aérienne américaines permettent d'effectuer des opérations de transport aérien entre les théâtres d'opérations et sont nécessaires pour soutenir les grands déploiements, l'aide humanitaire, les frappes à l’échelle mondiale ou les parachutages à longue distance de parachutistes et de leur équipement, sans avoir à s'appuyer sur des bases intermédiaires ou sur le théâtre d'opérations. Le ravitaillement en vol permet aux bombardiers nucléaires d'emporter leur cargaison n'importe où dans le monde et de s'abriter dans une base appropriée et sûre. Les opérations en temps de guerre nécessitent un ravitaillement en vol pour étendre la force et l'endurance ainsi que la portée opérationnelle de tous les avions ».


En 2009, après huit ans de « guerre mondiale contre le terrorisme » et à la veille de l'offensive libyenne contre le régime de Mouammar Kadhafi, les chefs d'état-major interarmées usaméricains ont publié le plan directeur de la mobilité aérienne, qu'ils considéraient comme la clé permettant à l'armée de l'air de renforcer ses capacités de projection, de pénétration et de destruction dans le monde entier.

L'Air Mobility Master Plan a identifié la nécessité d'augmenter le nombre et d'améliorer les caractéristiques techniques et de chargement des avions ravitailleurs, mais surtout de renforcer le réseau d'infrastructures logistiques que l'US Air Force avait déployé en Méditerranée, au Moyen-Orient et en Asie du Sud-Est pour soutenir le transport aérien et le ravitaillement. Les actions prioritaires pour améliorer la mobilité de l'US Air Force, qui est appelée à faire face à la Russie et à la Chine au XXIe siècle, ont été décrites par un comité d'experts dans le livre blanc Air Mobility Command : Global En Route Strategy. Le document était censé rester totalement confidentiel, mais il a fini entre les mains des services de renseignement vénézuéliens, qui l'ont rendu public l'occasion du sommet des chefs d'État d'Amérique du Sud qui s'est tenu en Argentine en août 2009.

« Dans la région atlantique, il existe de nombreuses zones réservées au ravitaillement en vol (A/R) sur la côte ouest de la Grande-Bretagne, en France et en Espagne, et il existe également des routes pour le ravitaillement en vol en Allemagne, en Méditerranée et près des Açores », indique le Livre blanc dans le chapitre consacré à la mobilité aérienne sur le théâtre Europe-Moyen-Orient. « Les endroits que nous suggérons pour les missions de ravitaillement sont Mildenhall, Fairford, Moron, Souda Bay (Crète), Lajes et Sigonella. Chacun de ces sites offre une zone de stationnement plus qu'adéquate pour les opérations de la plateforme A/R ».

Dès le départ, les experts du Pentagone se sont déclarés convaincus qu'en raison de sa situation géographique et de son importance stratégique, la grande base usaméricaine et de l'OTAN en Sicile devait jouer un rôle central dans le transfert des moyens aériens usaméricains vers le continent africain et le Moyen-Orient, et ont même proposé la présence sur place d'une force opérationnelle de ravitailleurs TTF (tanker task force). « Il y a cependant une limitation pour Sigonella en ce qui concerne la longueur de la piste », ont prévenu les experts. « Actuellement, l'installation a une longueur de piste de 8000 pieds. Étant donné que nous conserverons les avions-citernes KC-135 en service pendant la période stratégique prévue (2025, NdA), la température et la longueur sont un facteur limitatif, principalement pour les atterrissages d'urgence. C'est pourquoi nous recommandons et défendons auprès de la marine américaine et du gouvernement italien la nécessité d'allonger la piste de 2 000 pieds avant d'implanter une TTF à Sigonella ».

 


« Sigonella, en particulier, offre des possibilités et des efficacités opérationnelles que les autres sites envisagés n'offrent pas », indique le livre blanc de l'Air Mobility Command. « Comme la Defense Logistics Agency a établi de plus grandes capacités de dépôt, les fournitures pour les opérations en Afrique pourraient être concentrées à Sigonella. Nous pouvons aussi facilement imaginer un scénario dans lequel la TTF pourrait quotidiennement ravitailler les avions entrant et opérant dans la zone sous la responsabilité des commandements d'Asie du Sud-Ouest (...) Nous pensons que pour assurer cette double fonction, l'emplacement d'une TTF à Sigonella est le choix le plus raisonnable ».

GIDEON LEVY
Ce ne sont pas les colons, c'est l'État

 Gideon Levy, Haaretz, 16/12/2021
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala 

Laissez les colons « violents » tranquilles. Tout comme vous ne pouvez pas faire la différence entre les colonies légales et illégales parce qu'elles sont toutes illégales, vous ne pouvez pas faire la différence entre les colons violents et non violents. Ils sont tous violents, ce sont seulement leurs méthodes qui sont différentes.

 

Une voiture vandalisée par des colons dans les collines du sud d'Hébron, en septembre. Photo : Tomer Appelbaum

Le chroniqueur Rogel Alpher avait raison lorsqu'il a écrit cela, contrairement au rédacteur en chef de The Marker, Sami Peretz, qui a dépassé les bornes en défendant les colons et en brouillant la réalité en déterminant qu'il fallait faire la distinction entre la majorité non violente des colons et la minorité, qui fait ce qu'elle veut dans les collines de Samarie (Haaretz, 15 décembre).

Ils font tous ce qu'ils veulent dans les collines de Samarie, certains avec des gourdins et des haches, d'autres avec des villas sur des terres volées. La plupart des résidents d'Ofra, une colonie censée être « modérée » et bien établie, ont volé des terres privées et se sont installés dessus. Les autres se sont installés sur des terres qui n'étaient pas privées, mais pas moins volées. Ne sont-ils pas violents ? Que dire des fondateurs d'Evyatar, qui n'ont peut-être jamais tué une mouche ? À cause d'eux, neuf manifestants palestiniens ont été tués parce qu'ils n'ont pas accepté de garder le silence sur le vol de leurs biens restants. Ne sont-ils pas violents ?

Tous les colons sont violents dans l'acte même de pillage qu'ils commettent, et toute colonie est un acte de pillage méprisable, laid et illégal. Non seulement il est permis de généraliser, mais c'est un devoir de le faire. Quelle est la différence entre la voyoucratie individuelle et la voyoucratie institutionnelle ? Qu'est-ce qui blesse le plus la victime, les oliviers déracinés par un voyou colon ou sa terre volée par l'État ? Les coups infligés par les adolescents des avant-postes ou ceux infligés par les soldats ?

HAREL/LEVINSON
Après la mise sur liste noire de NSO, Israël craint que les USA ne ciblent toutes les entreprises israéliennes de cyberespionnage

Amos Harel et Chaim Levinson, Haaretz, 14/12/2021
Traduit par Rosalinda Bignone

L'époque où NSO travaillait en secret avec l'encouragement actif du Premier ministre Netanyahou et de la communauté du renseignement est révolue et ne reviendra jamais.

L'entreprise israélienne NSO Group, près de la ville de Sapir, dans le sud d'Israël, en août. Photo : Sebastian Scheiner / AP

 Comme plusieurs autres choses de l'ère Netanyahou qui ne sont plus, la diplomatie cybernétique de l'ancien premier ministre est aujourd'hui confrontée à une situation désespérée. Au cours des dernières années de son mandat, Netanyahou s'est vanté de la triple réussite de sa politique : le renouvellement de la pression économique sur l'Iran grâce à son ami le président usaméricain Donald Trump ; une percée significative dans les relations avec les pays arabes et musulmans ; et un élargissement du cercle d'amis d'Israël dans le monde, en grande partie grâce au secteur de pointe de la haute technologie israélienne.

Lorsque Netanyahou a bénéficié d'un traitement royal en Extrême-Orient, en Europe de l'Est ou même lors d'un rassemblement de dirigeants d'Afrique de l'Est, il l'a attribué à la puissance technologique et économique d'Israël. Partout dans le monde, des pays voulaient être les meilleurs amis d'Israël parce qu'ils voulaient bénéficier du progrès technologique, affirmait-il. Son public aurait eu l'impression qu'Israël apportait le progrès et le bien-être au monde, tout comme il partageait les techniques d'irrigation avancées avec les pays d'Afrique il y a cinq décennies.

La réalité est moins réjouissante. Dans plus d'un cas, ce que Netanyahou a offert à ses nouveaux amis, dont beaucoup étaient des autocrates qui cherchaient à accroître leur pouvoir aux dépens de leurs citoyens, était une cybertechnologie offensive leur permettant de s'immiscer dans la vie privée des gens et de surveiller et espionner les journalistes et les opposants à leur régime.

Parallèlement au resserrement des relations, des liens ont été tissés entre les services de renseignement israéliens et de hauts responsables de ces pays, jetant les bases de l'achat de Pegasus, le logiciel d'espionnage avancé de la société israélienne NSO. Haaretz a détaillé cette méthode dans un reportage sur les coulisses d'un accord conclu avec l'Arabie saoudite il y a plus de trois ans.

Mais l'époque où cette société d'Herzliya travaillait en secret avec l'encouragement actif du Premier ministre et de la communauté du renseignement est révolue, pour ne plus jamais revenir. NSO est maintenant pris dans d'énormes problèmes, suite à la série de révélations sur ses activités et aux sanctions que l'administration Biden lui a imposées le mois dernier.

LUIS E. SABINI FERNÁNDEZ
¿Cuidado del ambiente a la uruguaya?

 Luis E. Sabini Fernández, 16-12-2021

Dime de lo que te jactas

y te diré de lo que careces.


En el Dpto. de Maldonado en Uruguay se inauguró el 13 de diciembre ppdo. un contenedor de aceite, el usado en las cocinas domésticas. Para su recuperación (como biodiésel) y evitando la contaminación de agua a razón −explican sus patrocinadores− de mil litros por cada litro de aceite ya inservible para las frituras, que se echa por los desagües de las cocinas.
En el maremágnum de descuidos y destrozos ecológicos en que estamos sumidos, en Maldonado y en Uruguay, alardear con la recuperación de miles de litros de agua, cuando estamos en pleno proceso de perder la calidad de millones, resulta al menos sorprendente y paradójico.
Por ejemplo, la planta celulosera que se está montando en el corazón del país programa verter diariamente unos 29 millones de litros de efluentes industriales al (¡pobre!) río Negro. Casi 30 millones de litros diarios que irán contaminando y deteriorando todas las cadenas bióticas que rocen…

Es apenas un ejemplo. Pero si volvemos al aceite “quemado” en los hogares, existe ciertamente otro camino mucho más natural (aunque no dé el monto ínfimo de biodiésel que proclama el inaugurado), y es la biodegradación de dichos aceites en composteras, también domésticas. Claro que esta solución implica trabajo y una toma de responsabilidad propia desde los habitantes; hacerse cargo, siquiera parcialmente, del destrozo planetario que ocasionamos. Y tamaño enfoque tampoco le permitiría a empresas altamente contaminantes, como el grupo Disco, posar en la foto de la “responsabilidad ambiental” que en este momento aprovechan los patrocinadores del aceite reciclable en biodiésel.
En términos mediáticos, lo de las composteras hogareñas “rinde” menos…

15/12/2021

STEVE COLL/ADAM ENTOUS
La historia secreta del fracaso diplomático de Estados Unidos en Afganistán

 Steve Coll y Adam Entous, The New Yorker Magazine, 10/12/2021
Traducido del inglés por Sinfo Fernández, Tlaxcala

Un conjunto de documentos inéditos revela un desalentador historial de errores de juicio, arrogancia y engaño que condujo a la caída del gobierno afgano respaldado por Occidente.

(Foto: Lorenzo Tugnoli/The Washington Post/contrasto/Redux)

 
El 14 de abril el presidente Joe Biden puso fin a la guerra más larga de la historia de Estados Unidos, anunciando que las últimas tropas estadounidenses que quedaban en Afganistán se marcharían el 11 de septiembre. En las semanas siguientes, los talibanes conquistaron decenas de distritos rurales y se acercaron a las principales ciudades. A mediados de junio, la República Islámica de Afganistán -el frágil Estado democrático construido por los modernizadores afganos, los soldados de la OTAN y los contribuyentes estadounidenses tras los atentados del 11 de septiembre- parecía estar inmerso en una espiral de muerte. Sin embargo, su presidente, Ashraf Ghani, insistió ante su gabinete en que la República iba a perdurar. En cada reunión, “nos daba seguridades y nos animaba”, dijo Rangina Hamidi, ministra de Educación en funciones. Ghani les recordó que “Estados Unidos no hizo una promesa de que estaría aquí para siempre”.

 

El 23 de junio Ghani y sus asesores subieron a un avión fletado por Kam Air que los llevaría de Kabul a Washington D.C. para reunirse con Biden. Mientras el avión sobrevolaba el Atlántico, se sentaron en el suelo de la cabina para repasar los temas de conversación de la reunión. Los funcionarios afganos sabían que Biden consideraba que su gobierno era desesperadamente díscolo e ineficaz. Aun así, Ghani les recomendó que presentaran “un mensaje a los estadounidenses” de unidad resistente, que podría persuadir a Estados Unidos para que les diera más apoyo en su guerra actual contra los talibanes. Amrullah Saleh, el vicepresidente primero, que dijo sentirse “apuñalado por la espalda” por la decisión de Biden de retirarse, aceptó a regañadientes “mantener una narrativa optimista”.

 

Biden recibió a Ghani y a sus principales asesores en el Despacho Oval la tarde del 25 de junio. “No nos vamos a ir”, dijo Biden a Ghani. Sacó del bolsillo de su camisa una tarjeta de agenda en la que había escrito el número de vidas estadounidenses perdidas en Afganistán e Iraq desde el 11-S, y se la mostró a Ghani. “Aprecio los sacrificios estadounidenses”, dijo Ghani. Luego explicó: “Nuestro objetivo para los próximos seis meses es estabilizar la situación, y describió las circunstancias en Afganistán como un “momento Lincoln”.

 

“La petición más importante que tengo para Afganistán es que tengamos un amigo en la Casa Blanca”, dijo Ghani.

 

“Tenéis un amigo”, respondió Biden.

 

Ghani pidió ayuda militar específica. ¿Podría Estados Unidos proporcionar más helicópteros? ¿Continuarían los contratistas estadounidenses ofreciendo apoyo logístico al ejército afgano? Las respuestas de Biden fueron vagas, según los funcionarios afganos presentes en la sala.

 

Biden y Ghani también hablaron de la posibilidad de un acuerdo de paz entre la República Islámica y los talibanes. Los diplomáticos estadounidenses llevaban años dialogando con los talibanes para negociar la retirada de Estados Unidos y fomentar conversaciones de paz por separado entre los insurgentes y Kabul. Pero las conversaciones habían fracasado, y los talibanes parecían decididos a tomar Afganistán por la fuerza. La probabilidad de que los talibanes “hagan algo racional no es muy alta”, dijo Biden, según los funcionarios afganos presentes.

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GIANFRANCO LACCONE
Des étourneaux et des sangliers : à qui appartient la ville ?

Gianfranco Laccone, Comune-Info, 28/11/2021
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala 

 

Les pages locales des quotidiens parlent de plus en plus des animaux « sauvages » dans les villes. Des ours, cerfs et élans qui, en Amérique du Nord, errent parmi les maisons et les poubelles, aux images récentes d'une famille de sangliers dans la banlieue nord de Rome, pendant les heures de classe, se promenant parmi les citoyens effrayés et d'autres personnes décidées à prendre les inévitables photos. Et puis il y a les étourneaux, dont la photo de leur vol attire de nombreux likes sur les réseaux dits sociaux, provoquant des commentaires contradictoires : admirables pour leur vol, insupportables pour leurs déjections. Qu'ont en commun ces animaux considérés comme sauvages et, surtout, qu'ont-ils en commun avec nous, les sapiens (comme nous appellent ironiquement les animaux de la série de films d'animation « Madagascar ») ?

 

À Rome, ils traversent (en bande) dans les bandes

 

Tout d'abord, nous parlons de deux espèces animales, le sanglier (classé Sus scrofa par Linné en 1758), un mammifère artiodactyle appartenant à la famille des suidés, et l'étourneau sansonnet (Sturnus vulgaris, Linné, 1758), un oiseau de la famille des sturnidés, qui appartiennent à deux mondes apparemment éloignés, mais qui sont unis par certaines capacités peu prises en compte par « l'homme occidental » : l'intelligence, l'adaptabilité et la capacité de migration, éléments communs avec le genre humain, ainsi que la capacité de choix et la curiosité. Les observations et les différentes études réalisées sur ces animaux nous amènent à considérer ces aspects comme fondamentaux. Bien qu'ils puissent sembler peu orthodoxes pour la plupart, ils parlent du fonctionnement de la psyché et de la mémoire, des mécanismes qui ont été jusqu'à présent peu étudiés, même dans l'espèce humaine.

 

La lecture des textes scientifiques est souvent corroborée par l'expérience directe et, pour ceux qui vivent à Rome, par les témoignages recueillis dans la ville (Rome est la première commune agricole d'Europe) : une ville qui a toujours vu des volées d'oiseaux circuler dans les parcs au cœur de la métropole, auxquelles s'ajoutent désormais des familles de sangliers, et un vol saisonnier d'étourneaux estimé, selon les vagues, entre un et quatre millions et demi d'individus par vague migratoire. De plus, pour ceux qui, comme moi, vivent dans un immeuble qui a la particularité originale d'avoir deux magnolias géants dans son petit jardin intérieur, il est possible d'observer le retour et le départ quotidien des étourneaux, hôtes d'un collège-dortoir.

Chez les animaux que nous appelons sauvages, il existe un truc imprévisible résultant de la volonté, de la recherche d'harmonie, qui s'exprime de manière différente mais significative. Les deux exemples du sanglier et de l'étourneau sont quelques-unes des nombreuses manifestations de cette imprévisibilité : tant dans le vol des étourneaux que dans le trot calme et curieux d'une famille de sangliers dans la circulation romaine.

Un vol d'étourneaux à Rome

AMIRA ABO EL-FETOUH
Le film « Amira » : du sperme sioniste dans la matrice du cinéma arabe !

Amira Abo El-Fetouh , MEMO, 13/12/2021
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala 

La Dre Amira Abo el-Fetouh est une dentiste et écrivaine égyptienne qui concentre son travail sur les questions politiques et littéraires. @amiraaboelfetou

Je suis à court de mots pour décrire le film Amira. Le moins que l'on puisse dire de ce film est qu'il s'agit d'un film vil et méprisable qui non seulement offense les honorables prisonniers palestiniens, qui paient le prix de leurs prises de position héroïques et de la défense de leur liberté, mais qui est également offensant pour tous les Palestiniens et la cause palestinienne elle-même, la cause la plus juste au monde.


Malheureusement, tous ceux qui ont bricolé ce film honteux, Amira, sont arabes. Ils sont Jordaniens, Égyptiens, Émiratis et Saoudiens. Les acteurs sont jordaniens, le réalisateur et le scénariste sont égyptiens. Quant à la production, il s'agit d'une production conjointe de plusieurs sociétés en Égypte, dont l'universitaire imposteur Moez Masoud, en Jordanie, aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite. Imaginez, tous ces individus réunis pour narguer l'honneur et la dignité du peuple palestinien !


Le film tourne autour d'un scénario fabriqué de toutes pièces et contaminé par des objectifs malveillants dans le but de créer la confusion et de jeter le doute sur la lutte palestinienne la plus honorable et la plus innovante, le sperme que les prisonniers palestiniens réussissent à faire sortir de leurs cellules, contre la volonté des geôliers de l'occupation, contrairement à ce que le film tente de prouver en insistant lourdement.


Amira, la fille dont parle ce film ignoble, est une jeune fille de dix-sept ans qui est née par insémination artificielle, alors que son père était emprisonné dans les prisons de l'occupation, et qu’il s’est débrouillé pour envoyer son sperme à sa femme, comme ils en avaient convenu. Amira était fière de son père qui était emprisonné par l'occupation, se considérant comme la fille d'un combattant palestinien. Elle lui rendait souvent visite avec sa mère et, lors de l'une de ces visites, le prisonnier héroïque a demandé à sa femme de renouveler l'expérience, ce qu'elle a d'abord refusé, avant d'accepter. Il lui envoie son sperme et, cette fois, nous sommes surpris de constater que les médecins déclarent que le mari est stérile et ne peut pas avoir d'enfants.

SERGIO RODRÍGUEZ GELFENSTEIN
Du Venezuela au Chili, de Caldera à Boric : un seul Chávez et un seul Salvador

 Sergio Rodríguez Gelfenstein, 14/12/2021
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala 

La situation actuelle au Chili me semble ressembler de façon de plus en plus frappante à la situation au Venezuela au début des années 1990. À cette époque, ici - comme au Chili aujourd'hui - il y avait 30 ans de post-dictature. Les deux pays - à l'époque - étaient présentés comme des « modèles de démocratie à suivre » et des « exemples pour le monde », sur la base du « succès » du système bipartite de démocratie représentative, dans lequel l'économie était mise au service d'un secteur minoritaire de la population.

"Couvre-feu dans tout le pays-Des dizaines de morts et de blessés" : Venezuela, XXème siècle

 
Les dizaines de milliers de manifestants qui ont pris part au « Caracazo » des 27 et 28 février 1989, un mouvement de protestation populaire de masse qui exprimait leur rejet des mesures néolibérales mises en œuvre par le président Carlos Andrés Pérez, auraient pu s'exclamer : « Ce n'est pas trente pesos, c'est trente ans » [slogan des manifestants chiliens contre l’augmentation du prix du métro, NdT]. Dans le cinquième plus grand producteur et exportateur de pétrole du monde, il y avait 51% de pauvreté. Le sort de Pérez (un homme obstinément corrompu, comme cela a été démontré quelques années plus tard) et de la fausse démocratie était scellé à jamais. Des milliers de morts et de disparus - jusqu'à ce jour - ont été la réponse du gouvernement à la vibrante action populaire.

"Une nouvelle Constitution ou rien" : Chili, XXIème siècle

Mais les deux situations présentent également des différences, dont l'une est très pertinente. Face à la clameur massive des citoyens et à la réprobation du système face à l'inactivité, à la passivité et à la complicité des politiciens, un groupe de soldats patriotes, attentifs à la situation créée, ont mené deux soulèvements en 1992 pour montrer leur soutien au sentiment populaire. Le premier, réalisé le 4 février sous la direction d'Hugo Chávez Frías, un lieutenant-colonel inconnu des forces spéciales, a élevé la combativité, indiqué une voie différente et placé Chávez sur le piédestal des futures batailles à venir. Comme jamais auparavant dans l'histoire du Venezuela, un dirigeant a assumé la responsabilité d'un échec, mais cette fois, la défaite du mouvement « pour l'instant » a donné une trajectoire de victoire à ce qui avait été une défaite ce jour-là.

 

   Rafael Caldera (1916-2009), président vénézuélien de 1969 à 1974 et de 1994 à 1999

Chávez et ses camarades sont allés en prison. L'après- midi même de ce jour, lors d'une réunion spéciale du Congrès, l'ancien président Rafael Caldera est sorti de l'ombre et, avec l'opportunisme de n'importe quel politicien traditionnel méprisable, et à l'aide d'un discours vibrant dans lequel il appelait à revoir les causes réelles du soulèvement, il s'est placé au centre de l'action qui avait secoué la société vénézuélienne jusque dans ses fondements. Deux ans plus tard, Caldera est élu président du Venezuela.

La similitude de la situation dans les deux pays est due au fait qu'au Chili, à   partir du 18 octobre 2019 - comme au Venezuela lors du « Caracazo » - le pays a été secoué par un grand mouvement populaire de répudiation du système néolibéral qui prolongeait la dictature. La manifestation de masse était l'expression des sentiments d'un peuple fatigué après 30 ans d'exclusion et d'appauvrissement, en particulier parmi les secteurs les plus pauvres de la population. La réponse du président Piñera - comme celle de Carlos Andrés Pérez trente ans plus tôt - a été une répression brutale avec pour facteur aggravant le fait qu'il a apporté une nouvelle technique consistant pour les forces de police à tirer dans les yeux pour aveugler les manifestants, exposant ainsi un nouvel attribut de la démocratie représentative.

EMAN ABUSIDU
Argentine : des centaines de personnes demandent symboliquement la citoyenneté palestinienne


Eman Abusidu , MEMO, 11/12/2021
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala 


Eman Abusidu ايمان ابو سيدو est une journaliste palestinienne originaire de Gaza, actuellement correspondante du site Middle East Monitor au Brésil. @EmAbusidu

 

Des centaines d'Argentin·es ont fait la queue devant l'ambassade de Palestine à Buenos Aires pour déposer une demande de citoyenneté palestinienne. La campagne « Je veux être un·e Palestinien·ne » a été menée en soutien au peuple palestinien. De nombreux militants d'organisations de défense des droits hiùmains, d'institutions de la société civile, un certain nombre de parlementaires et de représentants de partis politiques sont venus et ont participé à la campagne pour exprimer leur solidarité et leur soutien à la Palestine.

Voir la vidéo

L'initiative a été lancée par le Comité argentin de solidarité avec le peuple palestinien, avec la collaboration de la Ligue argentine des droits de l'homme, entre autres organisations, pour demander symboliquement la nationalité palestinienne.

Les portes du siège de l'ambassade de Palestine et de son consulat ont été ouvertes pour accueillir les citoyens et habitants d'Argentine. L'ambassade de Palestine a célébré cette initiative et a confirmé son importance pour « attirer l'attention sur le fait que la question de la Palestine n'a pas encore été résolue et que les Palestinien·nes sont toujours privé·es de l'exercice de leurs droits inaliénables, qui ont été reconnus par l'Assemblée générale de l’ONU ». Dans le même temps, l'ambassade a souligné que l'acte de solidarité est « une expression d'amour, de paix et de justice de l'Argentine envers le peuple palestinien ».

L'initiative a été ouverte par les mots de Roman Catalano, dirigeant du syndicat des travailleurs du service public, qui a réitéré l'honneur de demander la citoyenneté palestinienne. Tilda Rabie Fernandez a prononcé un discours au nom du Comité argentin de solidarité avec le peuple palestinien, soulignant l'importance de cette initiative et son rôle dans le soutien au peuple palestinien et à sa lutte.

14/12/2021

SERGIO RODRÍGUEZ GELFENSTEIN
De Venezuela a Chile, de Caldera a Boric: Un solo Chávez y un solo Salvador


 Sergio Rodríguez Gelfenstein, 14/12/2021

La situación actual de Chile se me hace cada vez más asombrosamente similar a la de comienzos de la década de los 90 del siglo pasado en Venezuela. En ese instante, aquí –al igual que en Chile hoy- se vivían 30 años de pos dictadura. Los dos países –en su momento- fueron presentados como “modelo de democracia a seguir” y “ejemplo para el mundo” a partir del “éxito” del sistema de democracia representativa bipartidista en el que la economía se puso al servicio de un sector minoritario de la población.

Venezuela, Siglo XX

“No son treinta pesos, son treinta años” hubieran podido exclamar las decenas de miles de manifestantes que protagonizaron el “caracazo” del 27 y 28 de febrero de 1989, movimiento popular de protesta que se expresó en forma masiva como expresión del rechazo a las medidas de corte neoliberal implementadas por el presidente Carlos Andrés Pérez. En el quinto mayor productor y exportador de petróleo del mundo, había un 51% de pobreza. El destino de Pérez (contumaz corrupto como quedó demostrado pocos años después) y de la falsa democracia, quedaron sellados para siempre. Miles de muertos y desaparecidos -hasta hoy- fueron la respuesta del gobierno a la vibrante acción popular.


Chile, Siglo XXI

Pero ambas situaciones también tienen diferencias, una de ellas muy relevante. Ante el clamor multitudinario de la ciudadanía y la reprobación del sistema ante la inactividad, pasividad y complicidad de los políticos, un grupo de militares patriotas, atentos a la situación creada, produjeron dos alzamientos durante el año 1992 para manifestar su apoyo al sentir popular. El primero de ellos, realizado el 4 de febrero bajo la conducción de Hugo Chávez Frías, un desconocido teniente coronel de Fuerzas Especiales, elevó el espíritu de lucha, señaló un camino distinto y colocó a Chávez en el pedestal de las futuras batallas que habrían de sobrevenir. Como nunca antes en la historia de Venezuela un líder asumió la responsabilidad por un fracaso, pero esta vez,  la derrota “por ahora” del movimiento le imprimió un derrotero de victoria a lo que ese día había significado una derrota.