06/06/2023

Des soldats israéliens participent pour la première fois à des manœuvres militaires au Maroc

AFP, 6/6/2023

Le Maroc et Israël s'activent à accélérer leur coopération depuis la normalisation de leurs relations en décembre 2020, dans le cadre des accords d'Abraham.

Des soldats israéliens vont participer "activement" pour la première fois à des manoeuvres militaires sur le sol marocain, l'exercice international "African Lion 2023", le plus large sur le continent africain, qui commence mardi, selon l'armée israélienne.


 "Une délégation de 12 soldats et commandants du Bataillon de reconnaissance Golani a quitté dimanche (Israël) pour l'exercice +African Lion 2023+ au Maroc", le pays-hôte, indique un communiqué israélien publié lundi. "C'est la première fois que l'armée israélienne prend une part active à ces manoeuvres internationales sur le sol marocain", souligne le communiqué. La Brigade Golani est une unité d'infanterie d'élite, engagée régulièrement dans les territoires occupés palestiniens. Co-organisée par le Maroc et les Etats-Unis, la 19e édition de l'exercice "African Lion" doit mobiliser jusqu'au 16 juin près de 8.000 soldats en provenance de 18 pays. 

"Pendant les deux prochaines semaines, nos soldats vont se concentrer sur un entraînement dans différentes situations de combat qui combinent guérilla urbaine et guerre souterraine, et qui se conclura par un exercice conjoint pour toutes les armées participantes", détaille le communiqué militaire israélien.

Israël avait déjà participé à "African Lion" l'an dernier mais seulement au niveau des observateurs militaires internationaux, sans déployer de soldats sur le terrain.  Selon l'état-major général des Forces armées royales (FAR) marocaines, ces manœuvres annuelles se dérouleront dans sept régions du pays maghrébin.  Elle comprennent des exercices de planification opérationnelle et de lutte contre les armes de destruction massives, des entraînements tactiques terrestres, maritimes, aériens et des forces spéciales, ainsi que des opérations aéroportées, selon les FAR.

Le Maroc et Israël s'activent à accélérer leur coopération -- militaire, sécuritaire, commerciale et touristique -- depuis la normalisation de leurs relations en décembre 2020, dans le cadre des accords d'Abraham, un processus entre l'Etat hébreu et plusieurs pays arabes, soutenu par Washington. En contrepartie, Rabat a obtenu de Washington la reconnaissance de la "souveraineté marocaine" sur le territoire du Sahara occidental face aux indépendantistes du Front Polisario soutenus par Alger.

Après la ministre israélienne des Transports Miri Regev, le président de la Knesset Amir Ohana est attendu mercredi au Maroc pour une visite officielle "historique", la première par un chef du parlement israélien, à l'invitation de son homologue Rachid Talbi El Alami. M. Ohana, ancien ministre israélien de la Sécurité intérieure et membre du Likoud, le parti de droite de Benjamin Netanyahu, est d'origine marocaine.

Toutefois le rapprochement tous azimuts entre les deux pays alliés se heurte, au moins dans l'opinion publique, à l'accession au pouvoir en Israël de courants ultra-nationalistes, hostiles à toute reprise des pourparlers avec les Palestiniens. Si la mobilisation militante a faibli, la cause palestinienne continue de susciter une immense sympathie dans la population marocaine.

 

05/06/2023

SERAJ ASSI/ZACHARY FOSTER
“Les Palestiniens, ça n’existe pas”: une affirmation sioniste dans laquelle le fanatisme le dispute à l’ignorance

Seraj Assi et Zachary Foster, Haaretz, 21/3/2023
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Seraj Assi est un Palestinien né en Israël, titulaire d’un doctorat en études arabes et islamiques de l’université de Georgetown (Washington DC, USA), où il est chercheur invité. Il est professeur adjoint d’arabe à l’université George Mason (Fairfax, Virginie). Il est l’auteur de The History and Politics of the Bedouin. Reimagining Nomadism in Modern Palestine, Routledge 2018. @Srjassi

Zachary Foster est un historien usaméricain de la Palestine et le créateur de Palestine Nexus. @_ZachFoster

Des hommes politiques israéliens comme le ministre des Finances Bezalel Smotrich persistent à nier l’existence d’un peuple palestinien, mais les faits historiques parlent d’eux-mêmes. Smotrich et les conservateurs usaméricains pro-israéliens devraient écouter.

Le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, a prononcé en mars à Paris un discours niant l’existence des Palestiniens en tant que peuple, affirmant que “la nation palestinienne n’existe pas” : « Il n’existe pas de nation palestinienne. Il n’y a pas d’histoire palestinienne. Il n’y a pas de langue palestinienne ».


 Smotrich s’est exprimé devant un pupitre drapé d’une image représentant une carte d’Israël incluant la Cisjordanie occupée, la bande de Gaza, la Jordanie et une partie de la Syrie. Il est difficile d’ignorer l’ironie de la situation : un ministre ultranationaliste qui entretient l’idée que les Palestiniens sont un peuple artificiel tout en montrant une carte artificielle d’Israël.

La plus ancienne carte ptolémaïque de la Palestine encore existante. Copie grecque byzantine de la carte de la 4e carte de l’ Asie de Ptolémée [IIème  siècle ap. J-C). Tirée du Codex Vaticanus Urbinas Graecus 82, Constantinople vers 1300. Probablement assemblée par Maximus Planudes ; plus tard en possession de Palla Strozzi (1372-1462) puis de Federico da Montefeltro, duc d’Urbino. Les grandes lettres rouges au centre indiquent en grec : Παλαιστινης ou Palaistinis.


Autre carte de la Palestine de Ptolémée 

 Carte vénitienne de 1300

Abraham Ortelius, Palestinae Sive Totius Terrae Promissionis Nova Descriptio Auctore Tilemanno Stella Sigenens (Une nouvelle description de la Palestine ou de toute la Terre promise par l’auteur Tilemannus Stella Sigenens.), extrait de l’édition allemande de 1572 de son Theatrum Orbis Terrarum, le premier atlas moderne.

Smotrich n’était pas le premier haut responsable israélien à nier l’existence du peuple palestinien. Il faisait clairement écho au fameux dicton de Golda Meir : « Les Palestiniens, ça n’existe pas », ainsi qu’aux remarques plus récentes de la députée du Likoud Anat Berko, qui a affirmé que le peuple palestinien n’existait pas « parce qu’il ne peut pas prononcer la lettre P », une déclaration qui pourrait faire un titre dans The Onion (site satirique].

Ces dernières années, nier l’existence nationale des Palestiniens est devenu un stéréotype faux-cul populaire parmi les politiciens pro-israéliens en Occident également. Les politiciens conservateurs usaméricains ont nié à plusieurs reprises l’existence des Palestiniens à des fins politiques. Pour Mike Huckabee [ancien gouverneur républicain de l’Arkansas et pasteur baptiste, NdT] : « Les Palestiniens n’existent pas vraiment ». Pour Newt Gingrich, ancien président de la Chambre des représentants : « Il n’y a pas eu d’État palestinien, je pense que le peuple palestinien a été inventé ».

Une fois de plus, les Palestiniens se trouvent dans l’obligation de défendre leur existence même en tant que peuple. Heureusement, les données historiques sont sans ambiguïté et parlent d’elles-mêmes : Les Palestiniens sont connus sous le nom de Palestiniens depuis le XIXe siècle.

 

L’édition du 18 août 1931 du journal Filastin. Photos : Archives Filastin

Les références aux Palestiniens en tant que peuple remontent aux années 1870, lorsque des voyageurs et diplomates usaméricains et européens en Palestine ont commencé à désigner les habitants arabes de la Palestine comme “Palestiniens”. Parmi eux, le consul britannique à Jérusalem, James Finn, le missionnaire protestant allemand Ludwig Schneller et la voyageuse irlando-usaméricaine Adela E. Orpen, qui ont tous appelé les habitants arabes musulmans et chrétiens de la Palestine “Palestiniens”.

C’est avec l’écrivain palestinien Khalil Baydas (1874-1949) que l’appellation “palestinien” s’est imposée en arabe. Baydas a été le premier Arabe à utiliser le terme “palestinien” au sens moderne et national du terme. En 1898, il publie une traduction arabe d’un traité russe populaire, Description de la Terre Sainte. Son objectif était évidemment patriotique. « Les livres arabes de géographie sur le sujet étaient insuffisants », écrit-il dans l’introduction. « Le peuple de Palestine avait besoin d’un livre de géographie sur son pays ». Le reste de l’ouvrage est truffé de références aux Palestiniens en tant que peuple.

Au XXe siècle, après que la révolution constitutionnelle ottomane a assoupli les lois sur la censure de la presse en 1908, des dizaines de périodiques sont apparus en Palestine, et le terme “palestinien” a ainsi gagné en popularité. Entre 1908 et 1914, le terme apparaît quelque 170 fois dans plus de 110 articles de livres et de journaux arabes.

En 1911, Isa al-Isa et Yusif al-Isa, des cousins palestiniens de Jaffa, ont fondé ce qui allait devenir le journal le plus populaire de Palestine, pour lequel ils ont choisi le nom de Filastin. En fait, des années avant la fondation de Filastin, plusieurs autres Palestiniens, dont Ilyas Bawwad à Safed et Yusuf Siddiqi à Hébron, avaient tenté de lancer un journal appelé Palestine ou Filastin, mais aucune de ces tentatives ne s’était concrétisée.

Un sentiment d’identité palestinienne se développe en Palestine et au-delà, et les Palestiniens de l’Est à l’Ouest adoptent rapidement cette identité. Entre 1908 et 1914, une multitude d’associations “palestiniennes” sont créées à Chicago, Beyrouth et Istanbul.

L’occupation britannique de la Palestine pendant la Première Guerre mondiale n’a fait qu’accélérer le rythme d’adoption de l’identité nationale palestinienne. En 1919, craignant la montée du sionisme et de l’immigration juive en Palestine, le premier congrès arabe palestinien se tient à Jérusalem. Le 3 septembre 1921, le journal Filastin déclare : « Nous sommes d’abord des Palestiniens et ensuite des Arabes ».

L’identité palestinienne ne tardera pas à se répandre dans les villes et les villages de Palestine. En 1925, l’éminent éducateur palestinien Khalil Sakakini a parcouru la campagne palestinienne en tant que représentant de la délégation du sixième Congrès arabe palestinien. Il s’en souviendra plus tard : « La nation palestinienne vivait une phase de lune de miel du nationalisme ».

Sixième congrès national palestinien, Jaffa, octobre 1925. Photo : Institute of Palestine Studies.

Même les dirigeants sionistes ont été contraints de reconnaître l’existence d’une identité nationale palestinienne. En 1923, Ze’ev Jabotinsky écrit : « le peuple arabe de Palestine dans son ensemble ne vendra jamais ce patriotisme fervent qu’il garde si jalousement ». En 1929, David Ben-Gourion prévient qu’un mouvement national arabe palestinien est en train de naître.

Grâce au Grand soulèvement palestinien, qui a duré de 1936 à 1939, le terme “palestinien” était tout simplement omniprésent dans la presse à la fin des années 1930. De nombreux écrivains palestiniens, par exemple, tenaient à souligner que des familles “non palestiniennes”, notamment les Sursuq (ou Sursock), avaient vendu des “terres palestiniennes” aux sionistes. Les écrivains arabes ont également invoqué le terme pour faire l’éloge des “Palestiniens” qui ont joué un rôle clé dans le mouvement littéraire arabe d’avant-guerre, ou de ceux qui ont rejoint la Grande Révolte arabe, dirigée par l’émir Faysal Ier  pendant la Première Guerre mondiale.

Tout cela montre que les Arabes de Palestine sont connus sous le nom de Palestiniens depuis [au moins] le dix-neuvième siècle et qu’ils se sont toujours identifiés comme Palestiniens.

Alors pourquoi les propagandistes racistes comme Smotrich ressentent-ils constamment le besoin de nier l’existence des Palestiniens ? Parce que la notion même de peuple palestinien rappelle constamment que l’entreprise sioniste a été fondée sur l’effacement de l’identité nationale des Palestiniens. Mais l’histoire nous enseigne que le peuple palestinien existait bien avant la création de l’État d’Israël, et même avant le mouvement sioniste moderne.

 NdT
La palme de l'infamie revient sans doute à Shmuel Trigano, dans l'article Le passé historique du mot « Palestine » – Peleshet/Philistie, Plishtim/ Philistins/Envahisseurs (2021). Il écrit :
C’est le KGB qui en 1964 réécrivit l’histoire pour les « idiots utiles » d’Occident, la gauche socialiste, communiste, tiers mondiste, en faisant de la guerre des Arabes contre les Juifs (ce que fut excactement la guerre de 1948 rassemblant plusieurs pays arabes contre Israël, une guerre semi nationaliste, semi djihadique), une guerre nationale palestinienne contre le colonialisme occidental.” [sic]

 

 

 

04/06/2023

ANTONIO MAZZEO
Le marché de l’armement italien est toujours florissant : la holding Leonardo réalise des affaires juteuses avec l’Algérie

Antonio Mazzeo, Africa ExPress, 1/6/2023
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Alger est l’un des principaux partenaires commerciaux et militaires de la Russie sur le continent africain, mais l’Italie ne cesse de faire des affaires de millions de dollars avec elle. Après les accords stratégiques signés dans le secteur de l’énergie par ENI avec l’entreprise publique SONATRACH, c’est le complexe militaro-industriel qui frappe aux portes du gouvernement de la République algérienne démocratique et populaire pour développer la production et les commandes dans le secteur de l’industrie de guerre.

 
Le secrétaire de la Défense, Luciano Portolano, et les représentants de Leonardo à Alger

Le 25 mai s’est achevée la visite institutionnelle en Algérie du secrétaire général de la Défense et directeur national de l’armement, le général Luciano Portolano, et d’une délégation de hauts responsables de Leonardo SpA, conduite par Pasquale Di Bartolomeo (directeur commercial du groupe).


Portolano et Benchiba

Dans la capitale maghrébine, la délégation italienne a rencontré le secrétaire du ministère de la Défense, le général de division Mohamed Salah Benbicha. Avant de quitter Alger, le général Portolano et le Dr Di Bartolomeo ont visité le site industriel d’Aïn Arnat, dans la province de Sétif (nord-est de l’Algérie), siège de la coentreprise créée en mars 2019 par Leonardo et EPIC/EDIA (Établissement public de caractère industriel/Établissement de développement des industries aéronautiques), une entreprise publique qui opère dans le domaine industriel militaro-aéronautique.

« Le secrétaire général de la défense et directeur national de l’armement a souligné que, dans ce cas également, la synergie entre le ministère de la défense et l’industrie italienne est un exemple de l’efficacité du système de défense du pays », rapporte l’état-major de la défense. « L’occasion a permis de donner une impulsion supplémentaire afin que toutes les conditions nécessaires pour rendre concrètement opérationnelle la joint-venture industrielle italo-algérienne et passer à la phase industrielle de l’assemblage des hélicoptères soient finalisées ».


L’hélicoptère AW 139

« En particulier, des contingences ont été créées pour accélérer le calendrier de signature des accords auxiliaires et la commande des sept premiers hélicoptères AW139 sur un total de 70 (dont 53 pour le marché algérien) », ajoute la Défense. « L’homologue algérien a confirmé l’avancement des négociations et le fait que le ministère algérien de la Défense lui-même a déjà alloué les ressources financières nécessaires pour garantir la durabilité industrielle dans les années à venir ».

Luciano Portolano a rencontré son homologue algérien, Mohamed Salah Benbicha, à l’occasion du 12ème Comité bilatéral Italie-Algérie, qui s’est tenu à Alger le 2 mars. L’objectif central du sommet était de renforcer le partenariat et les relations bilatérales industrialo-militaires, en commençant bien sûr par la relance de l’accord Leonardo-EPIC/EDIA pour la production d’hélicoptères de guerre, après le “ralentissement” dû à la pandémie de Covid 19.


2016

L’usine d’Aïn Arnat est détenue à 51 % par le ministère algérien de la Défense et à 49 % par la holding italienne. Selon l’accord de 2019, Leonardo assurera l’assemblage, la vente et la prestation de services pour divers modèles d’hélicoptères AgustaWestland, principalement pour les besoins nationaux algériens (avions de transport légers et moyens, évacuation médicale, surveillance et contrôle). Une partie de la production sera destinée à l’exportation vers les marchés d’Afrique et du Moyen-Orient ; la coentreprise fournira également aux clients des services après-vente tels que la réparation et la révision, la formation et le développement de capacités technologiques dans le domaine de la production de matériaux aéronautiques.

Le groupe Leonardo (anciennement Finmeccanica) a obtenu d’autres commandes importantes dans le secteur militaro-sécuritaire en Algérie. En janvier 2008, les filiales SELEX Sistemi Integrati et Elsag Datamat ont signé un contrat d’une valeur de 230 millions d’euros avec la Gendarmerie nationale pour la fourniture d’équipements et de systèmes de surveillance, de contrôle et de sécurité, soutenus par un réseau de communication pour l’intégration de différentes technologies.

Plus précisément, une structure C4I (commandement, contrôle, communication, informatique et renseignement) flexible a été fournie, avec de multiples centres opérationnels régionaux et intermédiaires, des postes de commandement mobiles, ainsi que 250 centres de contrôle locaux à déployer dans toute l’Algérie.

SELEX Sistemi Integrati, en tant que maître d’œuvre, s’est chargée de la logistique, de la formation des techniciens algériens et du service après-vente ; SELEX Communications a fourni le système de communication mobile TETRA, ainsi que les connexions radio HF, satellite et micro-ondes. Elsag Datamat, pour sa part, a fourni les applications logicielles pour l’exploitation des systèmes de surveillance.

Le 15 juillet 2010, lors d’une visite officielle en Algérie du ministre des Affaires étrangères de l’époque, Franco Frattini, une commande de 30 hélicoptères AgustaWestland d’une valeur de 460 millions a été annoncée pour “renouveler” la flotte des forces armées algériennes.

En fait, selon le site spécialisé sud-africain Defenceweb, entre 2010 et 2016, le groupe italien a fourni aux forces armées, à la police et à la gendarmerie algériennes environ soixante-dix hélicoptères de différents types, pour un montant total de 1,3 milliard de dollars (8 AW101, 24 AW109, 8 AW119 Koala pour la formation des pilotes, 20 AW139 et 10 Super Lynx).

Leonardo a également livré un lot de canons OTO Melara 127/64 LW (Lightweight) pour armer les nouvelles frégates Meko A200 de la marine algérienne, qui seront construites en Allemagne à partir de 2016 par le groupe ThyssenKrupp Marine Systems.

Les frégates Meko A200 sont également équipées de torpilles anti-sous-marines MU90 fabriquées par le groupement européen Eurotorp, détenu à 50 % par WASS - Whitehead Alenia Sistemi Subacquei S.p.A., une société de la holding Leonardo basée à Livourne.

AMEER MAKHOUL
Comment les dirigeants israéliens menacent de faire la guerre à l’Iran pour résoudre la crise interne

Ameer Makhoul (bio) , middleeasteye.net, 31/5/2023
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

La récente “guerre des menaces” a révélé la profondeur de la crise économique et financière d’Israël résultant du coup d’État judiciaire entrepris par le gouvernement actuel

Le chef de l’état-major général de l’armée israélienne, Herzi Halevi, s’exprime lors de la conférence de Herzliya le 23 mai 2023 (Twitter)

La conférence d’Herzliya des 22 et 23 mai, qui s’est tenue à l’université israélienne Reichman, a servi de cadre à l’amplification des menaces militaires contre des cibles régionales, notamment le Liban et l’Iran. Selon le chef d’état-major des forces israéliennes, Herzl “Herzi” Halevi, des attaques "aériennes, maritimes et terrestres" sont envisageables.

 S’exprimant lors de la conférence, Halevi a évoqué la possibilité d’une attaque préventive israélienne : « Des développements négatifs pourraient nécessiter une action contre l’Iran. Le moment d’une attaque [militaire] préventive contre le Hezbollah qui garantirait notre avantage devrait être examiné... [Hassan] Nasrallah ose nous affronter, mais le rétablissement après la guerre serait extrêmement difficile pour le Liban ».

 La conférence a coïncidé avec des visites de bases militaires stratégiques par le Premier ministre
Benjamin Netanyahou et le ministre de la Sécurité Itamar Ben-Gvir, qui se sont récemment fait l’écho de ces sentiments dans leurs déclarations publiques.

 Cette année, la conférence annuelle sur la sécurité avait pour thème “Visions et stratégies à l’ère de l’incertitude”, partant du principe que l’État juif serait au bord d’une guerre régionale désastreuse. Dans ce contexte, les dirigeants militaires et gouvernementaux du pays ont multiplié les menaces explicites à l’encontre de l’Iran, du Hezbollah, de la Syrie et du Liban.

 

"L'Iran est une menace pour la paix"-Sur la hache : "Colonies"
Carlos Latuff

Se préparer à la guerre

Le ministre de la Défense, Yoav Gallant, a déclaré lors de la conférence qu’Israël se préparait à ce qu’il a décrit comme une “guerre difficile, complexe et sur plusieurs fronts”. Il a accusé les Gardiens de la révolution iraniens de “transformer des navires commerciaux civils en bases militaires, en transporteurs de drones et en bases terroristes maritimes au Moyen-Orient”.

Il est intéressant de noter que ces menaces semblent avoir suscité plus d’intérêt de la part des médias étrangers que de la part des médias israéliens.

Gallant a ajouté : « Ces plates-formes terroristes maritimes représentent une extension du terrorisme maritime de l’Iran dans le golfe Persique et la mer d’Arabie, avec l’ambition d’étendre sa portée à l’océan Indien, à la mer Rouge et peut-être même à la mer Méditerranée ».

 Gallant propose une “solution” : « Seules la coopération internationale et la mise en place d’une coalition contre le terrorisme iranien dans le Golfe, ainsi qu’une menace militaire réelle contre chaque front, permettront d’affronter le plus efficacement possible le terrorisme iranien, que ce soit dans les airs, en mer ou sur terre ».

 Par ailleurs, le chef de la direction du renseignement militaire, le général Aharon Haliva, a lancé un avertissement : « Nasrallah est sur le point de commettre un faux pas qui pourrait plonger la région dans une guerre importante ». Il a évoqué un
incident récent impliquant un combattant du Hezbollah qui a franchi la frontière israélienne et posé un engin explosif près du carrefour de Megiddo, à l’intérieur du pays, disant qu’il n’était ni accessoire ni unique.

Haliva a souligné que l’Iran continuait d'avancer dans ses ambitions nucléaires, en progressant dans l’enrichissement de l'uranium. Il a déclaré : « Nos évaluations indiquent que l’Iran n’a pas encore pris la décision définitive d’obtenir des armes nucléaires. Israël reste vigilant et suit de près tous ces changements ».

Haliva a ajouté que
le retour de la Syrie au sein de la Ligue arabe, ainsi que le réchauffement des relations et la visite du président Bachar Al Assad en Arabie saoudite, laissent présager une remontée du moral et de l’assurance des Syriens, ce qui pourrait renforcer le défi que représente la Syrie pour Israël.

Dans une contradiction apparente, la rhétorique exacerbée menaçant d’une guerre préemptive imminente contraste fortement avec la nature même de la guerre préemptive, qui repose traditionnellement sur des éléments de tromperie et de surprise.

La perception unilatérale selon laquelle le Hezbollah a été dissuadé depuis 2006, associée aux affirmations de la conférence d’Herzliya selon lesquelles il est désormais plus audacieux dans sa confrontation avec Israël, néglige un point essentiel, à savoir qu’Israël lui-même aurait pu être dissuadé. La dissuasion est en effet une voie à double sens. Cette notion a d’ailleurs été illustrée par la récente résolution de la crise du gaz en Méditerranée orientale, ainsi que par le barrage de missiles qu’Israël a essuyé depuis le Sud-Liban il y a quelques semaines.

Plusieurs analystes militaires soutiennent que le mandat de Netanyahou en tant que premier ministre pendant la majeure partie de la dernière décennie, en particulier ses efforts pour saper l’accord sur le nucléaire iranien jusqu’à son abandon par l’administration Trump, a peut-être posé par inadvertance un risque stratégique pour Israël.

 Cette affirmation découle de l’observation que le rythme de l’enrichissement de l’uranium et le développement de missiles à longue portée en Iran se sont tous deux accélérés, à la suite du retrait des USA
de l’accord. Ils ajoutent que tout acte d’agression contre l’Iran pourrait inciter ses dirigeants à accélérer l’achèvement de son projet nucléaire militaire, ce qui est tout à fait contraire aux intérêts stratégiques d’Israël.



Emad Hajjaj

 Motivations politiques

L’analyste politique israélien Ronel Alfer et l’analyste militaire Amir Oren affirment dans Haaretz que la position adoptée par les dirigeants militaires, les institutions de sécurité et le gouvernement actuel est principalement destinée à l’opinion publique israélienne. Selon les analystes, la menace de guerre est devenue un cliché, bien qu’elle prévienne efficacement l’insubordination militaire potentielle parmi les pilotes.

Ils estiment en outre que ce climat d’alerte accrue aide Netanyahou à atteindre son objectif, qui est d’écarter ses rivaux politiques, tels que Ben-Gvir et le parti Otzma Yehudit (Pouvoir juif), et d’intégrer le chef de l’opposition, Benny Gantz, dans un gouvernement de coalition d’urgence. Ils estiment en outre que l’intégration de Gantz dans le gouvernement pourrait obtenir l’approbation de l’administration Biden.

Alfer évoque en outre la possibilité qu’Israël mette en péril sa propre sécurité pour tenter de faire dérailler les efforts de “réforme judiciaire” et de surmonter la crise interne en cours. Selon lui, cela pourrait déboucher sur un conflit motivé par des objectifs politiques internes.

 À la suite de ses attaques contre Gaza, Netanyahou a réussi à regagner une partie de sa
popularité et de sa stature perdues, mais ce rebond est notablement limité et n’a pas modifié l’orientation dominante de la politique intérieure israélienne.

La population israélienne est actuellement plus préoccupée par l’état de l’économie, l’escalade des prix et l’appréhension d’un effondrement économique que par les questions relatives à l’Iran. La pression économique a été encore exacerbée par le spectre de la guerre, qui a entraîné une dépréciation marquée du shekel israélien par rapport aux devises étrangères, ce qui laisse présager de nouvelles hausses de prix et une inflation financière.

En outre, les événements en cours coïncident avec la ratification d’un budget d’État de deux ans pour lequel Netanyahou s’est manifestement plié aux exigences de ses partenaires de coalition, à savoir les sionistes religieux et les Haredim.

Manque de capacité

Bien qu’elle reste entourée d’incertitude et de scepticisme, une autre question clé est de savoir si Israël est préparé à une guerre bien calculée contre le Hezbollah et l’Iran. Plusieurs analystes ont conclu qu’Israël, malgré ses formidables capacités militaires et ses prouesses dans l’utilisation de l’intelligence artificielle à des fins militaires, pourrait ne pas être en mesure de dicter pleinement l’issue, la trajectoire et l’ampleur d’une telle guerre.

La capacité du front intérieur israélien à supporter une guerre d’une ampleur presque totale est tout aussi obscure.

Selon les déclarations du chef d’état-major israélien, la menace du Hezbollah a été gérée efficacement depuis 2006. Toutefois, cette même période illustre également la position similaire d’Israël en matière de dissuasion. Pendant toutes ces années, la frontière nord est restée l’une des lignes de confrontation les plus pacifiques.

En outre, l’accord définissant la démarcation des frontières maritimes entre le Liban et Israël, en particulier en ce qui concerne l’exploration gazière, témoigne de cette double dissuasion politique et militaire. Les récentes déclarations de l’état-major israélien viennent compléter ce tableau complexe. À la suite de la dernière agression contre Gaza, les autorités israéliennes ont précisé que les évaluations appropriées pour évaluer les attaques contre le Jihad islamique ne s’appliquaient pas au front nord, où opère le Hezbollah.

 Cette déclaration fait suite aux travaux de la conférence d’Herzliya, où, selon les évaluations israéliennes, le Hezbollah a été qualifié de front le plus redoutable de l’Iran.

 Si l’objectif de ces menaces est de rajeunir la capacité de dissuasion d’Israël, cela correspondrait à l’affirmation de Netanyahou sur la supériorité d’Israël dans le domaine de “l’intelligence humaine et artificielle”. Cette dernière partie concerne les opérations militaires, les cybercapacités et “l’influence sur l’opinion publique et le moral de l’adversaire”.

 Toutefois, l’Iran et le Hezbollah considèrent le gouvernement de. Netanyahou comme un facteur qui a affaibli Israël sur le plan stratégique, ce qui se reflète dans la diminution de son influence régionale. Pour eux, le leadership actuel offre plus d’opportunités que de risques. Revenant apparemment sur ses menaces, un porte-parole de l’armée israélienne a déclaré aux médias étrangers le 24 mai que les avertissements émis par les dirigeants politiques et militaires du pays « ne signifient pas qu’une guerre se profile à l’horizon, ni qu’Israël va frapper l’Iran de manière imminente ».



La Chine parraine l'accord entre l'Iran et l'Arabie saoudite
Emad Hajjaj

Changement d’alliances

Dans un paysage régional en mutation, des signes naissants de réconciliation interarabe et arabo-iranienne apparaissent. Dans le même temps, Israël et les USA affirment que l’Iran aide la Russie en lui fournissant des drones et des missiles dans le cadre du conflit russo-ukrainien.

En fin de compte, il est peu probable que l’escalade des menaces des dirigeants israéliens précipite une guerre à grande échelle

Cet alignement de l’Iran sur la Russie et la Chine, tel qu’il est perçu par Netanyahou, pourrait susciter l’intérêt des USA pour une éventuelle attaque contre l’Iran, mettre un terme à la détente entre l’Arabie saoudite et l’Iran et entre les pétromonarchies du Golfe et la Syrie, et limiter les efforts arabes visant à instaurer un nouvel ordre mondial fondé sur la multipolarité plutôt que sur une configuration unipolaire.

Les analyses israéliennes suggèrent qu’en menaçant d’une guerre régionale, Netanyahou pourrait accélérer les pressions usaméricaines sur l’Arabie saoudite pour qu’elle normalise ses relations diplomatiques avec Israël. Cet effort comprend actuellement des mesures limitées à court terme telles que la facilitation des vols directs entre Israël et l’Arabie Saoudite pour transporter les pèlerins du Hadj parmi les Palestiniens de 1948.

Il est de plus en plus douteux que la guerre de menaces orchestrée par Israël se transforme en une véritable guerre, une entreprise qui présente des risques dépassant de loin toute capacité à en prédire les conséquences - potentiellement dévastatrices non seulement pour le Liban, mais aussi pour Israël lui-même.

Le récent assaut israélien sur Gaza, qui visait spécifiquement le mouvement du Jihad islamique, relativement petit et de capacité limitée, a mis en évidence l’incapacité d’Israël à contrôler efficacement la progression de l’offensive ou à dicter sa conclusion. Comme l’a déclaré Halevi, la situation sur le front nord est totalement différente de celle de Gaza, et les mêmes stratégies ne peuvent être employées.

Dans ces conditions, il semble que l’influence régionale d’Israël ait diminué de manière significative et palpable. Il est également très peu probable que les dirigeants israéliens parviennent à remodeler les priorités mondiales des USA au profit de leur propre agenda politique. Par ailleurs, la “guerre des menaces”, répétée depuis 2004 et en particulier en 2013 et 2014 avant la conclusion de l’accord international sur le programme nucléaire iranien, est devenue inefficace.

Les objectifs de cette rhétorique sont axés sur des gains à court terme plutôt que sur une stratégie à long terme. La “guerre des menaces” actuelle a révélé la profondeur de la crise économique et financière d’Israël résultant du coup d’État judiciaire entrepris par le gouvernement actuel.

Alors que certaines guerres ont pu soutenir l’économie israélienne dans le passé, elles sont devenues désastreuses pour l’économie, qui retient actuellement l’attention de la société israélienne plus que toute autre question. Cela indique que la crise politique interne israélienne, le coup d’État judiciaire et ses résultats sont à l’origine de l’érosion de la dissuasion israélienne, parallèlement aux transformations régionales et mondiales mentionnées précédemment.

 En fin de compte, il est peu probable que l’escalade des menaces des dirigeants israéliens précipite une guerre à grande échelle. Et bien que les manœuvres diplomatiques usaméricaines puissent favoriser une certaine détente entre Israël et l’Arabie saoudite, la perspective de relations diplomatiques formelles reste incertaine.

 

 

GIDEON LEVY
Peu de gens ont entendu parler du bébé Mohammed. Ceux qui entendront parler de ses assassins seront encore moins nombreux

ACTUALISATION

Le petit Mohammed Tamimi est mort ce lundi 5 juin 2023

 Gideon Levy, Haaretz, 4/6/2023
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

À l’âge de deux ans et demi, les enfants peuvent déjà parler un peu. Ils ne sont pas encore sevrés. À deux ans et demi, ils ont encore besoin d’un coup de main pour monter les escaliers. À deux ans et demi, ils n’ont pas encore peur, c’est pourquoi vous ne pouvez pas les quitter des yeux une minute. À deux ans et demi, ils commencent à se souvenir. À deux ans et demi, ils ne peuvent pas encore utiliser de siège d’appoint. La loi stipule qu’ils doivent utiliser un siège auto pour bébé jusqu’à l’âge de trois ans.

Mohammed Tamimi n’a que deux ans et demi, et il se peut qu’il n’atteigne jamais l’âge de trois ans. Vendredi après-midi, il était allongé dans un état critique à l’unité de soins intensifs de l’hôpital pour enfants Safra du centre médical de Sheba, ses médecins attendant que son état s’améliore pour pouvoir l’opérer. Les soldats israéliens lui avaient tiré une balle dans la tête, blessant également son père.

Les deux ont quitté leur maison dans le village de Nabi Saleh jeudi soir, alors qu’ils se rendaient à une visite familiale. Ils sont montés dans leur voiture, Bilal le père a allumé les phares et les soldats ont immédiatement tiré quatre ou cinq balles dans leur direction.

L’armée a confirmé que les soldats avaient tiré sur le bébé, et elle n’en a pas honte. Le porte-parole militaire s’est contenté de dire qu’il “regrettait” l’incident - ce mot retenu, avare, à glacer le sang, forcé, gardé précisément pour de telles occasions. L’armée “regrette” toujours que des personnes “non impliquées” soient blessées. L’enfant Mohammed n’était pas impliqué. L’affaire fera l’objet d’une “enquête”.

Les photos du militant contre la réforme judiciaire Moshe Redman, légèrement blessé lors d’une manifestation à Césarée, à l’hôpital, ont davantage choqué en Israël au cours du week-end que celles du bébé Mohammed, les yeux couverts, la tête bandée, des tubes enfoncés dans la bouche et dans le corps.

Sur une autre photo, prise quelques minutes après qu’il avait été touché, on voit un nourrisson aux cheveux clairs et bouclés, avec un visage de bébé et une profonde blessure par balle à la tempe droite, le sang coulant sur le trottoir. Son père se trouvait toujours à l’hôpital al-Istishari de Ramallah vendredi, avec une blessure par balle à la poitrine et des éclats de projectile dans le cou. Sa mère et son oncle étaient à côté du bébé. L’armée a exprimé ses “regrets”.

Juste après que le bébé et son père ont été abattus, le village de Nabi Saleh, vétéran de la protestation, était naturellement en ébullition. Et qu’a fait l’armée ? Elle a décidé que la seule chose logique à faire était de prendre le village par la force pour lui donner une leçon, blesser d’autres villageois et peut-être en tuer quelques-uns. Deux villageois ont été blessés sur le toit de leur maison.


Mohammed et son père Bilal

La dernière fois que j’ai visité Nabi Saleh, c’était juste après l’assassinat de Qusay Tamimi, 19 ans. Dans la maison d’un autre Mohammed portant le même nom que l’enfant blessé, un apiculteur de 83 ans, j’ai appris que les soldats avaient tué Qusay parce qu’il avait mis le feu à un pneu.

Le vieux Mohammed Tamimi et le nourrisson éponyme vivent dans des maisons proches de la tour de guet. Nabi Saleh est un village emprisonné, dont l’entrée est gardée par une tour fortifiée. De temps en temps, des jeunes se rebellent et lancent des pierres ou tirent sur la tour humiliante et exaspérante qui assiège leur village depuis 15 ans. Les soldats de la tour ouvrent alors le feu, blessant et tuant des gens. C’est la routine sous l’occupation, qui fêtera son 56e  anniversaire mardi.

Il est peu probable que Mohammed soit la dernière victime d’ici là. De longues heures nous attendent, et il n’y a que peu de jours sans victimes sous cette occupation. Il est peu probable qu’il se remette de sa grave blessure : les balles des soldats ont atteint sa petite tête.

Mohammed n’est pas Shalhevet Pass, le bébé tué par balle à Hébron en 2001, et peu de gens ont entendu parler de lui. Et encore moins de gens entendront parler de ses assassins. Les Palestiniens qui ont tué Pass ont été décrits comme des terroristes cruels, assoiffés de sang, des animaux humains, des tueurs de bébés. Le soldat qui a tiré une balle dans la tête du petit Mohammed est un soldat d’une armée morale, la plus morale du monde, une armée dont le seul but est de défendre son faible pays qui est attaqué.

Le soldat n’avait pas l’intention de tuer le nourrisson, mais seulement de tirer à l’aveuglette sur la voiture de son père qui était garée devant leur maison. Après ça, que serà serà. L’IDF a exprimé ses “regrets” comme aucune autre armée ne le fait. Salut au soldat qui a tiré une balle dans la tête de Mohammed Tamimi. C’est un héros israélien.