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17/07/2022

FRANCO “BIFO” BERARDI
Qui est antisémite ?

 Franco “Bifo” Berardi, Effimera, 16/7/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

En 2017, j'ai été invité à participer à la documenta14. J'ai écrit le texte d'un spectacle dédié à la souffrance et à la mort d'innombrables personnes migrantes qui viennent de pays où la guerre et la faim rendent la vie impossible. Comme nous le savons, ces personnes sont refoulées ou se noient dans la Méditerranée, ou sont détenues dans des camps de concentration le long de la côte, de la Turquie à la Grèce, au sud de l'Italie, à Ceuta et à Calais. Le titre de la performance était donc Auschwitz on the beach, et c'était dans mes intentions un hommage aux victimes du nazisme au siècle dernier et aux victimes du racisme européen aujourd'hui.

Gilets de sauvetage sur la plage de Lesbos. Photo Socrates Baltagiannis, dpa / picture alliance

L'annonce de la performance a suscité des protestations dans la presse et un petit groupe de personnes munies de drapeaux israéliens est venu protester contre le titre de mon œuvre. Je ne leur ai même pas parlé, mais je me suis rendu au centre juif Sara Nussbaum, où j'ai rencontré la directrice du centre, Eva Schulz-Jander, et d'autres membres de l’équipe. Après une discussion amicale, Eva et son équipe m'ont fait part de leur accord sur le fait que le rejet des migrants d'aujourd'hui rappelle le rejet de 120 000 Juifs qui ont tenté de débarquer sur les côtes britanniques et usaméricaines en 1939. Cependant, ils m'ont dit que le titre de mon spectacle avait un effet douloureux sur ceux qui ont une mémoire directe de l'Holocauste. J'ai donc décidé de remplacer mon spectacle par une conférence publique que j'ai donnée dans le hall central du Fredericianum. Le thème était le racisme hier et le racisme aujourd'hui. Eva Schulz-Jander m'a accompagné au Fredericianum où une foule d'amis a exprimé sa solidarité avec moi contre l'intolérance de ce petit groupe de fanatiques portant des drapeaux israéliens. Cinq ans plus tard, l'intolérance est toujours là, méchante, plus arrogante, plus violente.

J'apprends maintenant que quelqu'un à Kassel prépare une réunion qui se tiendra à la Philipp-Scheidemann-Haus et qui aura pour titre :

Antisemitismus im Nah-Ost-Konflikt und in der Kunst der postbürgerlichen Gesellschaft

(L'antisémitisme dans le conflit du Moyen-Orient et dans l'art de la société post-bourgeoise)

Sur la page Facebook, je lis une annonce publique dans laquelle je suis décrit comme « antisémite ».

« Un groupe d'artistes et de militants anti-israéliens a été invité à la documenta15 avec le collectif basé à Ramallah, The Question of Funding. Notre enquête sur cette invitation a mis en lumière le fait que de nombreux responsables et organisateurs de l'événement artistique appartiennent à la scène culturelle anti-israélienne et parfois antisémite. Ce phénomène n'est pas nouveau : la conversation avec Edward Said à la documenta10, la girafe antisioniste de Peter Friedl à la documenta12, et l'apparition de l'antisémite Franco Berardi à la documenta14 indiquent que nous avons affaire à une connexion systématique ».

Après avoir lu cette déclaration, j'ai décidé de répondre à l'insulte, même si ceux qui l'ont prononcée ne méritent pas une seule seconde de mon attention, seulement mon mépris.

GIDEON LEVY
Dans les collines du sud d'Hébron, l'armée israélienne a rendu impossible la célébration de l’Aïd Al Adha

Gideon Levy et Alex Levac (photos), Haaretz, 16/7/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Cette semaine, l'Aïd Al Adha, la fête du sacrifice, a été l'une des plus difficiles de mémoire d'homme pour les habitants des collines du sud d'Hébron. Avec l'armée israélienne en manœuvre à proximité et une menace d'expulsion dans l'air, ils n'ont pas pu célébrer la fête.


Jamala et Fadel Rabai avec leurs petits-enfants

Un après-midi de cette semaine, un homme âgé appuyé sur une canne a grimpé le long chemin de terre qui mène à sa maison de Cisjordanie. Le soleil était brûlant, et l'homme avançait léthargiquement, s'arrêtant de temps en temps pour se reposer à l'ombre d'un arbre. Vêtu d'une lourde robe, il revenait d'une visite de vacances à sa famille dans la ville voisine de Yatta, près d'Hébron. Depuis la route principale menant à son domicile, il devait marcher environ six kilomètres pour atteindre le hameau de Halat a-Dab'a, dans la région de Masafer Yatta, dans les collines du sud d'Hébron.

Juste après s'être mis en route, l'homme est passé devant un cube de béton gris orné d'un avertissement en lettres rouges, indiquant : « Danger. Entrée interdite. Zone de tir ». Il y en a beaucoup comme ça dans le coin. L'homme a ignoré le cube et a continué vers sa maison. Où aller sinon ?

Quatre jours plus tôt, jeudi dernier, un canonnier de char des Forces de défense israéliennes avait tiré un projectile qui avait touché le toit de la maison de ses voisins dans le hameau, alors que la famille se trouvait à l'intérieur. Mais cela n'a pas non plus dissuadé cet homme. Où irait-il sinon ?

Aucun invité n'est arrivé à Halat a-Dab'a la semaine dernière. Samedi a marqué le début des quatre jours de l'Aïd Al Adha, la fête du sacrifice, la grande fête musulmane au cours de laquelle d'innombrables moutons sont abattus, une fête de célébrations familiales. Mais personne n'est venu à Halat a-Dab'a, ni dans les autres communautés de bergers et villages de la région. Il y a quatre semaines, les FDI ont commencé à organiser des exercices d'entraînement ici, dans la zone de tir 918, à la suite d'une décision de la Haute Cour de justice autorisant Israël à expulser les habitants de plus d'une douzaine de villages et hameaux (ces exercices ont été temporairement interrompus cette semaine, pendant la visite du président Joe Biden). Ce fut donc une triste fête à Masafer Yatta, peut-être la plus triste de toutes.

La maison de la famille Dababsi. Un char israélien a tiré un obus qui a touché le toit alors que toute la famille était dans la maison

C'était certainement la fête la plus triste pour la famille Rabai du village de Tawani, la plus grande communauté de Masafer Yatta. Autour de leur table de fête manquaient à nouveau les deux frères qui se trouvent dans une prison israélienne et qui sont à eux deux les pères de 11 enfants. C'est la troisième fête qu'ils n'ont pas passée avec leurs familles depuis leur emprisonnement en mai 2021.

Leurs parents, Jamala et Fadel Rabai, âgés respectivement de 58 et 59 ans, ainsi que leurs autres enfants et petits-enfants vivent ici dans le complexe. Un ordre de démolition existe pour l'ensemble du complexe. Le 11 mai, l'administration civile du gouvernement militaire a démoli une habitation de 100 mètres carrés appartenant au fils des Rabai, Mohammed, 27 ans, qui a trois enfants. Lorsque nous sommes arrivés lundi, nous nous sommes assis dans une autre structure spacieuse au toit en tôle, également menacée par un ordre de démolition.

16/07/2022

ANTONIO MAZZEO
L'ONU condamne Tel-Aviv pour violations des droits humains, mais Rome renforce sa coopération avec Israël

Antonio Mazzeo, Africa Express, 14/7/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

L'Italie et Israël renforceront encore leur coopération militaro-industrielle. Mercredi 13 juillet, une importante délégation du ministère israélien de la Défense s'est rendue en visite officielle à Rome pour rencontrer le secrétaire général de la défense et directeur national des armements, le général Luciano Portolano.

La délégation était conduite par le major général Amir Eshel, directeur général du ministère de la Défense et ancien commandant en chef de l'armée de l'air israélienne de 2012 à 2017. Étaient également présents le directeur général adjoint et chef de la direction des achats et de la production des forces armées israéliennes, le colonel Avi Dadon, et l'attaché militaire de l'ambassade d'Israël en Italie, le colonel Dror Altman.

« Les rencontres se sont déroulées dans une atmosphère d'estime mutuelle et de coopération, et ont permis de consolider davantage les relations déjà excellentes entre l'Italie et Israël, avec une référence particulière au renforcement de la coopération industrielle, à travers le partage de nouveaux domaines de collaboration à développer avec la pleine implication des forces armées respectives », écrit le bureau de presse de la Défense. « Le dialogue stratégique constant entre les parties a également permis une discussion franche, sincère et fructueuse sur les défis imposés par les scénarios de crise internationale actuels et le contexte dans lequel les parties entendent coopérer ».

À l'issue de la rencontre, le général Amir Eshel a exprimé sa « grande satisfaction, au nom de l'ensemble de la Défense israélienne », pour l'alliance stratégique entre les deux pays et la « position ferme de l'Italie aux côtés de l'État d'Israël dans les contextes internationaux ».

Ni les crimes commis par les forces armées israéliennes contre la population palestinienne, ni les récentes opérations sanglantes de Tel- Aviv à Gaza, au Liban et en Syrie ne continuent à inquiéter l'Italie. Les affaires sont les affaires, et le partenariat entre la holding publique Leonardo SpA et les principales entreprises du complexe militaro- industriel israélien est de plus en plus solide et convaincu.

Il est dommage qu'au moment même de la visite officielle de l'influente délégation militaire israélienne, les Nations unies aient émis une autre lourde condamnation d'Israël en termes de violations des droits humains.

Le 11 juillet, le secrétaire général Antonio Guterres a présenté le rapport annuel sur les enfants et les conflits armés dans le monde, qui cite Israël parmi les pays responsables des « niveaux les plus élevés de violations graves » en 2021, aux côtés de l'Afghanistan, de la Syrie, de la République démocratique du Congo, de la Somalie et du Yémen.

« Les Nations unies ont vérifié 2 934 violations graves à l'encontre de 1 208 enfants palestiniens et de 9 mineurs israéliens en Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est, à Gaza et en territoire israélien », indique le rapport.

En particulier, le Secrétaire général a noté la détention de 637 mineurs palestiniens pour « crimes présumés contre la sécurité » par les forces israéliennes. « Quatre-vingt-cinq de ces mineurs ont fait état de mauvais traitements et de violations des garanties d'une procédure régulière par les autorités israéliennes pendant leur détention et 75 % d'entre eux ont déclaré avoir subi des violences physiques ».


 L'ONU établit également un bilan des morts dramatique : 88 filles et garçons (86 Palestiniens et 2 Israéliens) ont été assassinés à Gaza (69), en Cisjordanie et à Jérusalem-Est (17) et en Israël (2) par les forces armées et la police israéliennes (78), par des groupes armés palestiniens (8) ou par des auteurs non identifiés ou à la suite de l'explosion de résidus de guerre (2).

15/07/2022

FRANCESCA ALBANESE
Parler de la Palestine aujourd'hui est impossible, même au Parlement italien

 Francesca Albanese, il manifesto, 13/7/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Francesca Albanese est une avocate internationale et chercheuse italienne spécialisée dans les droits humains et les réfugiés. Elle est, depuis mai 2022, rapporteuse spéciale de l’ONU sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967. @FranceskAlbs

Invitée par la Commission des Affaires étrangères du parlement italien, le 6 juillet dernier, pour parler de la situation des droits humains en Palestine, (vidéo) Francesca Albanese y a fait l’objet d’une attaque virulente de la part du « démocrate » (ex-communiste) Piero Fassino, président de la commission, qui l’a accusée d’ « unilatéralisme » propalestinien, déformant les propos qu’elle avait tenu dans une interview en juin dernier. Voici la réponse de Francesca Albanese. On peut lire la réponse de Fassino à cet article ici-FG

Moyen-Orient : après l'attaque de M. Fassino devant la commission des affaires étrangères de la Chambre des députés, la difficulté de parler de la question palestinienne, même selon les règles du droit, apparaît clairement : l'idée que le droit international est contraignant pour les ennemis et facultatif pour les alliés est une déclinaison dangereuse du concept d'autonomie de la politique, qu'en tant que juriste je ne peux m'empêcher de condamner...

La Palestine - c'est-à-dire ce qui est resté de la Palestine historique lors de la création de l'État d'Israël en 1948 -, comprenant la Cisjordanie, Jérusalem-Est et la bande de Gaza, est une terre qu'Israël occupe militairement depuis 1967.

Il convient de rappeler d'emblée que le droit international n'admet les occupations militaires que sous une forme limitée dans le temps, avec des contraintes précises pour protéger la population sous occupation et, surtout, sans jamais transférer la souveraineté à la puissance occupante.

L'État d'Israël viole systématiquement ces principes depuis 1967, par le biais du transfert continu de civils et de la construction de colonies en Palestine occupée. Au cours des dernières décennies, ces violations ont été condamnées à maintes reprises par les principales institutions internationales, et plus récemment par le Conseil de sécurité des Nations unies.

Les organisations humanitaires s'accordent à dire que cette occupation est illégitime et illégale, car elle est menée par un usage interdit de la force armée et dans le but d'annexer le territoire palestinien à l'État d'Israël et de déplacer les Palestiniens qui y vivent. Face à cette réalité largement documentée, il est nécessaire que la politique se conforme aux préceptes du droit international, en sanctionnant Israël et en soutenant les Palestiniens dans le processus d'autodétermination qui leur est assigné non pas par telle ou telle faction politique, mais par les principes les plus fondamentaux de la communauté internationale.

C'est dans cet esprit que j'ai assumé, il y a deux mois, le rôle de rapporteuse spéciale des Nations unies sur les droits de l'homme dans le territoire palestinien occupé, qui m'a été confié par le Conseil des droits de l'homme des Nations unies. Avec le défi et l'honneur supplémentaires d'être la première femme à occuper ce poste délicat, j'ai assumé cette responsabilité en étant pleinement consciente des difficultés que j'allais rencontrer.

La première difficulté est qu'au cours des 30 dernières années, les droits du peuple palestinien ont cessé de faire la une des journaux, bien que la Palestine reste le théâtre d'un affrontement acharné entre la justice et la prévarication, le droit et l'abus, la légalité et, hélas, la realpolitik inspirée uniquement par les rapports de force. Deux mois après le début du mandat, j'ai évoqué l'impossibilité de discuter de la Palestine en suivant une approche strictement juridique.

Face à quiconque oppose à la logique des rapports de force une éthique guidée par la force du droit, un rideau d'hostilité et souvent de violence verbale tombe au nom de la défense idéologique de la politique de l'État d'Israël.

J'en veux pour preuve mon audition, le 6 juillet, devant la Commission des affaires étrangères de la Chambre des députés, qui m'avait invité à rendre compte de la situation couverte par mon mandat. Après mon intervention, dont il avait manifestement écouté peu et compris encore moins, le président de la Commission, Piero Fassino, au lieu de modérer le débat afin d'acquérir des éléments utiles pour les délibérations parlementaires, s'est lancé dans un j'accuse contre moi aussi inopportun qu'injustifié.

L'accusation portait sur mon prétendu manque d’ « imparttialité », manifestement pour ne pas avoir mis sur un pied d'égalité l'occupant et l'occupé, le colonisateur et le colonisé, dans mon discours sur les abus continus des forces israéliennes contre les Palestiniens. Le respect de toute critique fait partie intégrante de mon interprétation du mandat qui m'a été confié. Cependant, j'ai le devoir premier, précisément sur la base de ce mandat, de dénoncer les violations du droit international.

Bien que je me sois limitée à cette tâche consciencieuse lors de l'audience, M. Fassino, manifestement irrité par l'exercice de mes fonctions institutionnelles, est allé jusqu'à m'attribuer des phrases contenant des formes de légitimation de la violence que je n'ai jamais prononcées et qu'aucun intervieweur n'a jamais transcrites. La revue Altraeconomia l'a rapidement démontré en rapportant mes déclarations originales condamnant la spirale de violence perpétuée par l'occupation, habilement décontextualisées par M. Fassino.

En critiquant ma focalisation excessive « sur la donnée juridique », M. Fassino a également minimisé le rôle central du droit international dans la résolution des conflits, qui fait pourtant partie intégrante de l'ordre républicain.

L'idée que le droit international est contraignant pour les ennemis et facultatif pour les alliés est une déclinaison dangereuse du concept d'autonomie de la politique, qu'en tant que juriste je ne peux m'empêcher de condamner.

Comme le rappelle Edward Said, une lutte pour les droits se gagne « avec les armes de la critique et l'engagement de la conscience ». Et c'est ce que je continuerai à promouvoir dans l'exécution de mon mandat, un débat sain, pluraliste et informé sur la question israélo-palestinienne, à partir - quelles que soient les lectures historiques et politiques du « conflit » et de ses racines - de la force régulatrice du droit international, seule boussole possible dans les ténèbres fomentées par plus d'un siècle de realpolitik.


 

14/07/2022

YANIV KUBOVICH
Une soldate israélienne se suicide après avoir déclaré avoir été violée. L'armée enquête maintenant sur des soupçons de négligence

Yaniv Kubovich, Haaretz, 12/7/2022
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Bien qu'elle ait signalé le viol le soir même, la soldate n'a pas été emmenée pour se faire soigner, sa plainte n'a pas été transmise et son accès à une arme n'a pas été limité.

Soldates israéliennes lors du Yom HaZikaron (Journée du souvenir des soldats morts en opération) 2021. Photo Getty Images

Une femme soldat a signalé à ses officiers qu'elle avait été violée. Sa plainte n'a pas été transmise comme il se doit, et aucun membre des services de santé mentale de l'armée ne lui en a parlé. Dix jours après avoir signalé son viol, et après une première tentative ratée, elle s'est suicidée sur la base où elle servait, avec l'arme de son commandant.

La police militaire interroge actuellement les officiers impliqués dans l'affaire pour suspicion de négligence, car ils n'ont pas transmis la plainte de la soldate à la police israélienne ou à la police militaire, et ne lui ont pas fourni un traitement approprié.

Environ 10 jours avant de mettre fin à ses jours, la soldate a participé à une fête de Pourim en dehors de la base où elle servait. Après la fête, elle a informé ses commandants qu'elle avait été violée et qu'elle était en mauvaise condition psychologique. Malgré sa plainte, elle n'a pas été conduite dans la salle de traumatologie spéciale de l'hôpital pour les victimes d'agressions sexuelles. En outre, aucune mesure n'a été prise pour limiter son accès à une arme, comme cela devrait être fait dans de tels cas.

Bien que ses commandants aient signalé le viol aux services de santé mentale de l'armée et au conseiller du chef d'état-major pour les questions de genre, leurs représentants ne l'ont pas rencontrée.

La veille de sa mort, la soldate a été hospitalisée après une tentative de suicide ratée. Selon des sources au fait de l'affaire, alors qu'elle était à l'hôpital, un responsable de la santé mentale lui a téléphoné pour lui demander comment elle allait, mais n'a pas donné suite pour s'assurer qu'un environnement sûr l'attendait à sa sortie de l'hôpital. Sa famille immédiate n'était pas en Israël à ce moment-là, et on ignore ce qu'elle savait à ce stade.

Elle est sortie de l'hôpital sans que personne de l'armée ne l'accompagne et aucun membre de l'armée n'a tenté de la contacter. Son accès à une arme n'a pas été restreint, et elle a été autorisée à entrer dans les bases de l'armée.

SERGIO RODRÍGUEZ GELFENSTEIN
Una nueva ruta para la restructuración del sistema internacional

Sergio Rodríguez Gelfenstein, 13/7/2022

La pandemia primero, y la guerra en Ucrania después, han hecho entrar al mundo en una acelerada dinámica de transformación y reconstrucción. La avalancha de eventos, acontecimientos y conflictos en el que se van produciendo posicionamientos de uno y otro actor, apunta a verificar que nos encontramos en un momento de mutación extrema del sistema internacional y la estructura que lo sostiene.


Muchos mundos en un mundo, por Ramiro Zardoya, Cuba

Tal vez en el futuro, cuando se intente señalar un momento y un lugar específico en el que formalmente se dio inicio a este quiebre, se señale la reunión ministerial del G20 realizada en Bali, Indonesia, los pasados 7 y 8 de julio como ese momento. Más allá de la fractura que produjeron ciertos hechos simbólicos propios de toda reunión multilateral, que en este caso se expresó en la inasistencia de los países miembros del G7 (Alemania, Canadá, Estados Unidos, Francia, Gran Bretaña, Italia y Japón)  a la cena que ofrecía la canciller de Indonesia Retno Marsudi  en su condición de anfitriona de la reunión, así como la negativa de ese mismo grupo de países a tomarse la foto de rigor dada la asistencia del canciller de Rusia, Serguei Lavrov, ocurrieron otras vicisitudes que podrían estar marcando una nueva ruta en el sistema internacional  .

Lo cierto es que, en la reunión, Estados Unidos no logró aprobar una resolución de rechazo a la operación militar de Rusia en Ucrania, lo que influyó directamente en que no hubiera declaración final del cónclave, dando inicio de esa manera a la partición del mundo –una vez más- en dos polos de poder. Vale decir que el G7 quedó en minoría en Bali como expresión de una tendencia mundial que se ha comenzado a manifestar.

Se están haciendo patente las repercusiones de las sanciones de Occidente a Rusia y las secuelas de la decisión de los países europeos y de Norteamérica de castigar económica y financieramente a sus pueblos, bajo la excusa de un necesario escarmiento a Rusia por no aceptar el “sistema internacional basado en reglas” propugnado por Estados Unidos y sólo aceptado por el 11% del planeta que se ha autodenominado “comunidad internacional”.

La confrontación de criterios que se manifiesta en escenarios como el del G20, dista mucho de aquellos en los que como el G7 y la OTAN, prima una supuesta unanimidad que en realidad es expresión de la imposición de Estados Unidos y la subordinación de las élites europeas que han decidido doblegarse ante Washington, anulando su condición de actores relevantes del sistema internacional. Otro tanto ocurre con Australia, Japón, y Canadá que han perdido todo tipo de presencia autónoma y soberana en el escenario internacional.

Vistas así las cosas, está emergiendo un sistema internacional novedoso que presagia la necesidad de renovación de su estructura. Parecen lejanos aquellos días, en los que los deportistas rusos eran excluidos de ciertas competencias. De la misma manera, rememoramos con estupor los intentos de hacer desaparecer la contribución que artistas o intelectuales rusos como Tchaikovsky, Chejov o Dostoievski hicieron a la cultura. Incluso recordamos ahora la estupidez que expone el hecho de que hasta los gatos rusos fueron excluidos de cualquier competencia internacional. Pero no, no ha pasado mucho tiempo, solo 4 meses desde que la barbarie neonazi apoyada por Occidente ha puesto en evidencia que desde 2014 se propuso utilizar a Ucrania como modelo para su restauración, incluso apoyando a fuerzas neonazis que siguen el ideario fanático de Hitler, Bandera y otros.

GIDEON LEVY
Les Bibiphobes ont une nouvelle héroïne

 Gideon Levy, Haaretz, 13/7/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Le camp du « tout-sauf-Bibi » a une nouvelle héroïne : Hadas Klein, le dernier témoin du procès de Netanyahou. Une Rosa Luxemburg des temps modernes. Bien sûr, elle est l'une des nôtres - elle a voté pour les travaillistes, et le camp la vénère, elle, son courage et sa franchise, il la salue pour ce qu'elle subit en tant qu'agneau sacrificiel. Chaque commentaire qui lui est crié est un harcèlement de témoin, chaque photo de sa maison est une invitation au meurtre. Quand il s'agit de Benjamin Netanyahou, toute personne qui s'exprime contre lui est automatiquement sanctifiée.

Hadas Klein, collaboratrice d'Arnon Milchan*, au tribunal de district de Jérusalem pour son témoignage dans le procès pour corruption de l'ancien Premier ministre Benjamin Netanyahou, mardi. Photo : Emil Salman

Mais plus le témoignage de Klein se prolonge, plus la puanteur augmente. Et cette puanteur, il faut le dire, ne vient pas seulement de la famille Netanyahou, mais avant tout du témoin à charge et de ses patrons. Tous ceux qui font claquer leur langue devant le comportement dégoûtant des Netanyahou se bouchent le nez devant la puanteur des Milchan et de leurs collaborateurs, une puanteur qui est peut-être encore pire.

La Netanyahouphobie continue de bouleverser les valeurs. Le corrupteur devient une figure éthique, sa "fixeure" [combinarde] est vue comme une figure exemplaire - juste parce que tous deux compromettent le diable. "Corruption", crient-ils, tout en ignorant complètement le donneur du pot-de-vin, le présumé corrupteur et son émissaire. Cet égout sale pue le copinage, mais soudain, le but final de cet arrangement est pur comme neige, tandis que l'aspect gouvernemental est sale, simplement parce que le nom de Netanyahou y est attaché. Mais cette histoire peut également être racontée d'une manière un peu plus juste qu'elle ne l'est actuellement par le camp du « tout-sauf-bibi » qui est si choqué.

Arnon Milchan est un milliardaire israélien exilé qui a pour habitude de faire des ronds de jambe devant tout ce qui compte dans les hautes sphères du gouvernement. Ami de tous, il a longtemps "graissé la patte" des membres de la famille Netanyahou, tout à fait par choix : personne ne l'y a forcé. L'une des choses qu'il cherchait à obtenir par le biais de ces pots-de-vin était particulièrement crasseux : il voulait éviter de payer des impôts aux USA, où il vit, et aussi en Israël, où il est né, bien qu'il affiche haut et fort ses émotions patriotiques pour Israël, comme les juifs lointains de la diaspora ont coutume de le faire.

Dans le but d'échapper à l'impôt dans les deux pays, le citoyen Milchan a cherché à faire pression sur Netanyahou pour qu'il adopte une loi personnelle et rétroactive en sa faveur et, dans le même temps, intervienne en son nom auprès de l'administration usaméricaine, afin de lui obtenir un visa touristique auquel il n'aurait normalement pas droit.