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16/02/2025

NETTA AHITUV
“Nous avions la mer, nous avions des endroits où aller. Cette vie me manque” : Daybreak in Gaza, un livre pour capturer l’esprit de Gaza

 

Le libraire de Jérusalem Mahmoud Muna, arrêté cette semaine par Israël, est également coéditeur de “Daybreak in Gaza”, [lire note de lecture ici],une nouvelle anthologie d’essais sur la culture unique de la Bande. « Nous avions un sentiment d’urgence, nous ne savions pas si les personnes que nous interviewions seraient encore en vie le lendemain », explique-t-il.

Netta Ahituv, Haaretz, 13/2/2025
Traduit par Fausto GiudiceTlaxcala

« Je suis né une année particulière. Avant 1982, il n’y avait pas de véritable frontière entre Gaza et l’Égypte. Mais en raison des accords entre l’Égypte et Israël qui sont entrés en vigueur quarante jours après ma naissance, la frontière internationale a été tracée en plein milieu de notre maison. En fait, je suis né à Rafah, en Égypte, mais nous avons été contraints de choisir notre camp, et nous avons donc déménagé à Rafah, en Palestine. Certains de mes oncles sont restés, cependant - je ne les ai jamais rencontrés, mais je me souviens qu’enfant, nous allions jusqu’à la clôture de la frontière et nous leur criions à travers les barbelés, en Égypte. Nous avons perdu la maison, bien sûr »

Atef Alshaer, extrait de « Daybreak in Gaza » (Lever du jour à Gaza)

Atef Alshaer vit à Londres depuis 26 ans, mais l’enfance qu’il a passée à Gaza reste vivace dans son esprit. Il ne s’agit cependant pas de simples souvenirs, mais d’une partie intrinsèque de son identité. Marié à un médecin gazaoui et père d’une fille, il porte Gaza partout où il va, aussi douloureux que cela puisse être.

Il se souvient avec tendresse de sa nourriture et s’attache à en analyser les sources, comme il l’écrit dans « Daybreak in Gaza » :

« Je me souviens de l’arrivée du chawarma à Rafah, à la fin des années 1990 : nous n’en avions pas auparavant. C’est un plat levantin, alors peut-être qu’ils l’avaient dans la ville de Gaza ; je ne sais pas. Le poisson n’est pas un élément important de la culture culinaire en Cisjordanie, mais Gaza propose des plats de poisson uniques, comme le zibdiyit gambari, un tajine de crevettes épicé. C’est très gazaoui. Et puis il y a le feseekh, le rouget gris séché, salé et fermenté. C’est un plat totalement égyptien, que l’on ne mange nulle part ailleurs, sauf à Gaza lors de l’Aïd ».

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