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“It's important to take [what Mr Trump says] seriously
because the reaction from the world must be
to absolutely reject the Palestinians being displaced,”
says Mina Al-Oraibi, Editor-in-Chief of The National.

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Theodore Schleifer y Madeleine Ngo
Así fue la primera semana de Elon Musk en Washington

07/02/2025

JULIA ANGWIN
Je ne peux pas croire que je suis d’accord avec Steve Bannon sur ce point

Julia Angwin, The New York Times, 6/2/2025
Traduit par Fausto GiudiceTlaxcala

Julia Angwin, chroniqueuse de la rubrique Opinion du Times et fondatrice de Proof News, écrit sur la politique technologique. Journaliste d'investigation et entrepreneuse, elle a également fondé The Markup, une salle de rédaction à but non lucratif primée qui a mené des enquêtes sur l'impact de la technologie sur la société.

 Photo Shawn Thew/Pool


Je n’aurais jamais cru que je serais un jour d’accord avec Steve Bannon, associé de longue date de Trump et négationniste électoral. Mais le mois dernier, il a affirmé que les « broligarques » de la Silicon Valley s’acoquinent avec le président nouvellement élu parce qu’ils « veulent essentiellement un renflouement ».

Bien entendu, Bannon a son propre agenda, puisqu’il se bat contre les « tech bros » pour obtenir l’attention et les faveurs du président Trump. Mais Bannon a aussi repéré quelque chose de réel. Coincées entre la montée en flèche des coûts de mise en conformité avec les réglementations mondiales et les coûts astronomiques de la course à la domination de l’intelligence artificielle, nos plus grandes entreprises technologiques se tournent probablement vers l’administration Trump pour tenter de consolider leurs avantages.

Je pense que c’est la raison pour laquelle le directeur général de Tesla, Elon Musk, a versé autant d’argent dans la campagne de Trump et fait maintenant office de président fantôme. Je pense que c’est également la raison pour laquelle les principaux dirigeants de la technologie ont assisté à l’investiture. C’est peut-être la raison pour laquelle le chef d’OpenAI, Sam Altman, a participé à une conférence de presse à la Maison-Blanche le lendemain de l’investiture. Cela pourrait également expliquer pourquoi l’investisseur en capital-risque Marc Andreessen a déclaré en décembre qu’il passait environ la moitié de son temps à Mar-a-Lago.

La Silicon Valley est confrontée à de nombreuses menaces réglementaires, les gouvernements du monde entier réagissant progressivement aux ravages causés par la Big Tech. Dans l’Union européenne, Google a été condamné à une amende de 8,6 milliards de dollars au cours de la dernière décennie. Apple est redevable d’une facture fiscale de 13,5 milliards de dollars en Irlande après avoir perdu un procès. Meta s’est récemment vu infliger une amende de 830 millions de dollars par l’Union européenne. La Commission européenne va bientôt infliger une amende de plusieurs millions de dollars à X.

Plus près de nous, les actions antitrust contre les plus grands titans de la technologie suivent leur cours devant les tribunaux, et les États usaméricains s’engouffrent dans le vide réglementaire fédéral avec des dizaines de nouvelles protections pour les jeunes, pour les travailleurs et pour nos données. Cette année, huit nouvelles lois sur la protection de la vie privée entreront en vigueur dans les États, et l’Agence californienne de protection de la vie privée a déjà commencé à prendre des mesures d’application, ce qui lui permet d’imposer des amendes de près de 8 000 dollars par violation intentionnelle. Ces amendes pourraient atteindre des millions, voire des milliards de dollars.

L’avance supposée de la Silicon Valley dans le domaine de l’intelligence artificielle - souvent présentée comme l’avenir de la technologie, dans lequel un billion de dollars pourrait être investi - a semblé s’évaporer récemment lorsqu’une start-up chinoise a affirmé avoir fabriqué un produit de qualité équivalente pour une fraction du prix. Les réductions de prix pratiquées ensuite par Microsoft et OpenAI n’ont pas inspiré la confiance. Altman a même envisagé de distribuer gratuitement ses modèles, ce qui mettrait en péril les milliards que l’industrie espère tirer de la vente de ses produits.

Il n’est donc pas étonnant que les titans de la technologie recherchent de plus en plus l’aide du gouvernement usaméricain. En 2023, la société de capital-risque Andreessen Horowitz a demandé au bureau des droits d’auteur de réduire les barrières à l’entrée pour l’I.A. en statuant que les données d’entraînement de l’I.A. constituent une « utilisation productive et non exploitante » de matériel protégé par les droits d’auteur. Meta aurait fait pression pour obtenir l’interdiction de TikTok, qui représentait la plus grande menace pour ses réseaux sociaux, Facebook et Instagram. Et je suppose que la Silicon Valley a probablement été à l’origine de la généreuse aumône que l’administration Biden lui a accordée dans les derniers jours : un décret accordant l’accès à des terres fédérales pour construire des centres de données d’intelligence artificielle.

Il y a aussi la possibilité de contrats militaires juteux. L’année dernière, OpenAI, Meta et Anthropic ont modifié leurs politiques pour faciliter la vente de leur IA à des fins militaires. Il y a quelques années, Google était revenu sur sa position concernant les contrats militaires, malgré les objections de ses employés. Cette semaine, elle a également renoncé à son engagement de ne pas utiliser l’I.A. pour les armes ou la surveillance. SpaceX, l’entreprise de Musk, a conclu des contrats avec la NASA pour plus de 11 milliards de dollars.

Autrefois, la Silicon Valley n’avait pas besoin des faveurs du gouvernement usaméricain. Ses innovations - comme l’iPhone et Google Search - étaient si extraordinaires qu’elles pouvaient s’imposer sur le marché, à condition que le gouvernement ne se mette pas en travers de leur route.

Mais aujourd’hui, plusieurs décennies après le début de la révolution numérique, les titans de la technologie sont plus fragiles qu’ils ne l’ont jamais été. Bien sûr, ils ont l’air de caïds de cour d’écoule effrayants, avec Musk qui s’introduit dans les systèmes informatiques du gouvernement et menace de fermer les agences fédérales, le Congrès qui enquête sur les plaintes d’Andreessen concernant les crypto-monnaies contre les grandes banques, et le directeur général de Meta, Mark Zuckerberg, qui suggère aux régulateurs de l’Union européenne que Trump l’aidera à faire reculer leurs réglementations onéreuses.

Mais comme ma mère me l’a dit quand j’étais à l’école primaire, la plupart des caïds de récré sont des trouillards.


Scott Roxborough, The Hollywood Reporter

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