La guerre a amené des centaines de milliers de personnes à suivre la messagerie en persan de l’armée israélienne sur les médias sociaux. S’il y a une chose dont le personnel de l’unité est convaincu, c’est que « seul le peuple iranien renversera le régime »
Shamsian, “R.” et Pinhasi, photographiés au
quartier général du porte-parole des FDI, à Ramat Aviv. Photo : Eyal Toueg, Borna_Mirahmadian/Shutterstock
Hagai Amit, Haaretz, 20/2/2025
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala
« Vos prisonniers sont
toujours entre nos mains, le Yémen est la honte de votre vie, le rugissement de
l’Iran vous détruira, les autorités israéliennes vous ont trompés. Habitants de
la maison de l’araignée, partez, et le plus tôt sera le mieux ».
J’ai montré ce texte au personnel
de l’unité de langue persane du bureau du porte-parole des forces de défense
israéliennes au début de la réunion que j’ai eue avec eux au début du mois. Le
message était arrivé la veille au soir d’une adresse non identifiée. « Il
s’agit apparemment d’une source iranienne, des pirates informatiques au nom des
gardiens de la révolution », m’a-t-on dit à propos de la personne qui
avait ciblé mon numéro de téléphone et qui essayait de m’influencer.
Mes interlocuteurs se sont
toutefois indignés lorsque je leur ai demandé si les citoyens iraniens qui
suivent leur messagerie ne ressentaient pas la même chose que moi lorsque je
recevais un texte de ce genre : de la peur et de l’hostilité. Du point de vue
du sergent-chef Kamal Pinhasi, qui dirige l’unité et est le porte-parole des
FDI pour les médias persans, de la sergent-chef Shirly Shamsian, qui parle
cette langue lors des discussions en ligne avec les citoyens iraniens, et du
sergent de première classe R., qui est chargé du suivi des médias et des
traductions (et qui préfère ne pas être identifié par son nom), le peuple
iranien a soif des messages des FDI.
« Le meilleur sondage
montrant que la majorité de la population iranienne s’oppose au régime a été la
récente élection [présidentielle], à l’été 2024 », note Pinhasi. « Malgré
toutes les pressions exercées par les gardiens de la révolution sur les
partisans du régime pour qu’ils aillent voter, il a fallu un second tour pour
décider de l’élection, et même là, seuls 39 % des électeurs éligibles se sont
rendus aux urnes, et le candidat élu, Masoud Pezeshkian, a gagné de justesse -
et on ne sait pas comment ils ont compté les bulletins de vote ».
« Je connais l’Iran
[professionnellement] depuis 36 ans », poursuit-il, « et le
gouvernement de ce pays n’a pas le soutien de plus de 20 % de la population ».
« La situation là-bas est
tout simplement mauvaise », ajoute Shamsian. « Les coupures de
courant sont fréquentes, et il en va de même pour l’eau et le gaz à usage
domestique ».
Pinhasi : « Le peuple
iranien attend la croissance économique depuis 46 ans, mais elle n’est pas au
rendez-vous. Pendant cette période, ils sont restés coupés du monde, et cette
coupure a eu pour effet qu’une grande partie [de la population] est également
déçue par l’Occident. Lorsqu’ils se rendent aux urnes, ils se disent que s’ils
ont le choix entre le terrible et le mauvais, ils voteront pour le mauvais ».
Pinhasi, Shamsian et R. sont tous
nés en Iran. Pinhasi est arrivé en Israël en 1978, à l’âge de 15 ans, juste
avant la révolution de l’ayatollah Khomeini ; Shamsian est arrivée en Israël en
1988, pendant la guerre Iran-Irak, à l’âge de 12 ans ; et R. est ici depuis l’âge
de 11 ans, en 1989. Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, ils
dirigent l’unité, créée il y a cinq ans dans le but d’atteindre le public
iranien par le biais des médias sociaux et de l’informer de la réalité de la
situation telle qu’Israël la perçoit.
Ils travaillent sur X, Instagram
et TikTok. « Nous sommes moins impliqués sur TikTok et beaucoup plus sur
Instagram », explique Shamsian. Une fois par semaine, ils se mettent en
ligne et tiennent une conversation ouverte avec les Iraniens qui les suivent
sur l’une des plateformes.
Le compte Instagram de l’unité
compte 220 000 followers et le compte TikTok environ 93 000. Ils
soulignent que l’État bloque tous les médias sociaux étrangers, de sorte que
les partisans iraniens doivent contourner les blocages de l’État au moyen d’un
VPN ou d’une autre technologie, ce qui réduit la vitesse de navigation.
« En effet, lorsqu’une personne soutenant le régime se manifeste, c’est par le biais d’une plateforme censée être bloquée par le régime, ce qui est un point de départ qui sape d’emblée tout ce qu’ils nous disent », explique M. Pinhasi.
Une Iranienne proteste contre la mort de
Mahsa Amini, 22 ans, après son arrestation par la police des mœurs, à Téhéran,
le 1er octobre 2022. Photo :
Middle East Image / AP
Quel est le but de votre activité
? Promouvoir une révolution en Iran ?
R. : « Transmettre la vérité
d’Israël ».
Shamsian : « Nous ne
cherchons pas à faire une révolution en Iran. Cela devra venir de l’intérieur,
des citoyens. Ce n’est pas notre travail »l.
Pinhasi : « « Transmettre
les messages opérationnels de l’armée. Après un an et demi de guerre, les
Iraniens sont en droit de recevoir les vraies informations sur la situation, et
non les mensonges que [leur] gouvernement leur sert depuis 46 ans. L’Iran
est profondément impliqué dans la guerre, et la population s’y
intéresse, car en fin de compte, il s’agit de leur argent. Nous sommes ici pour
faire comprendre aux Iraniens ordinaires que l’argent qui sort de leurs poches
sert à financer le terrorisme, les milices irakiennes par procuration ou les
Houthis, qui acquièrent du matériel de guerre avec l’aide du régime. Nous
reflétons la vérité, et les gens peuvent la comparer aux mensonges et au lavage
de cerveau du régime ».
Pinhasi : « Notre émission
en direct sur Instagram a 13 000 adeptes. Notre principale réussite est que
notre production atteint les médias iraniens à l’intérieur de l’Iran. En outre,
nous constatons dans les réponses des partisans du régime que notre activité
leur porte préjudice, ce qui constitue notre succès ».
Shamsian : « Il y a des
chaînes télévisées pro-régime qui, au moins une fois par mois, téléchargent nos
articles, tout en nous qualifiant de meurtriers. Cela atteste de notre succès,
tout comme les remerciements et les réponses positives ».
Tous trois ont préservé leur
identité iranienne, en plus de leur identité israélienne. « L’Iran est un
pays extraordinaire, à l’histoire et à la culture très diversifiées, un pays
dont il y a beaucoup de raisons d’être fier », dit Shamsian.
Pour Pinhasi, « aimer Israël
et l’Iran est une évidence. Je suis passionné par les deux pays et je serais
heureux de vivre dans les deux. Aujourd’hui, nous sommes investis en Israël,
notre avenir est ici, mais nous rêvons toujours de retourner en Iran pour une
visite, où je pourrais revoir les lieux de mon enfance. La racine du lien entre
les deux peuples - juif et iranien - remonte avant même l’ère de Cyrus le Grand
[6e siècle avant l’ère chrétienne]. Les désastres que le régime
actuel a infligés aux deux peuples ne sont rien en comparaison de ce lien qui a
traversé les générations ».
Il existe encore une communauté
juive en Iran, et ses membres se rendent même en Israël.
Shamsian : « Au fil des ans,
les Juifs d’Iran ont réussi à venir ici en tant que touristes. Aujourd’hui, ils
osent de moins en moins. Le régime a essayé pendant des années de faire la
différence entre le judaïsme et le sionisme, mais ces dernières années, il a
décrit les deux comme identiques dans des lapsus ».
Parmi vos partisans, êtes-vous en
mesure d’identifier des représentants du régime dont la tâche est de surveiller
votre activité ?
Pinhasi : « Environ 10 % de
nos followers font partie de l’armée cybernétique des Gardiens de la révolution ».
Shamsian : « Ce sont tous
ceux qui nous maudissent ».
Comment se passe la communication
avec ceux qui vous répondent au nom du régime ?
R. : « Nous nous adressons à
eux, nous les critiquons - et ils nous critiquent en retour. J’ai réalisé une
vidéo spéciale pour eux, en rapport avec l’attaque
de missiles iraniens l’année dernière. Nous sommes montés sur le toit
du bâtiment ici, nous avons photographié Tel Aviv et nous avons montré qu’il ne
s’était rien passé. Avec le clip en toile de fond, je leur ai dit : “Hé, vous
parlez toujours de la façon dont vous avez attaqué Tel Aviv - s’il vous plaît,
regardez Tel Aviv ». Il y a eu des milliers de réponses, surtout des
remarques désobligeantes ».
« Dans un autre clip réussi,
qui s’adressait aux gardiens de la révolution », ajoute-t-il, « nous
avons filmé la ville en tenant une bière et en disant : “Regardez Tel-Aviv,
quelle vue magnifique” ».
Pinhasi : « C’est un message
simple qui a fait mouche, avec des milliers de vues et de partages ».
Les followers iraniens vous
parlent-ils de la politique israélienne ?
Shamsian : « La plupart du
temps, nous les arrêtons lorsqu’ils parlent de politique, mais on peut voir des
clips en persan qui montrent que Benjamin Netanyahou est un objet d’admiration
en Iran. De plus, ils peuvent parfois poser des questions telles que : “Où la
ministre Gila Gamliel voulait-elle en venir dans l’interview qu’elle a donnée ?” »
Des Iraniens brûlent des drapeaux
israéliens et usaméricains bricolés ainsi qu’un obélisque en carton lors du
46e anniversaire de la révolution islamique à Téhéran, au début du
mois. Photo : Majid Asgaripour/ REUTERS
Comment les Iraniens ont-ils
réagi ces dernières semaines au retour de Donald Trump à la Maison Blanche ?
Pinhasi : « Nous n’abordons
pas ces questions, mais nous voyons des Iraniens qui soutiennent un accord avec
les USA. Les Iraniens en exil, les opposants au régime, sont très heureux du
changement de leadership usaméricain, et en Iran, il y a une soif d’un avenir
meilleur, et ils pensent qu’un élément extérieur peut générer le changement
pour eux ».
L’Iran n’est-il pas furieux du plan de
transfert de Trump pour la population de Gaza ?
Pinhasi : « Nous n’avons pas
rencontré ce problème. Cela peut être lié au type de public qui nous suit, ou
simplement à un manque d’intérêt pour cette question en Iran ».
Shamsian : « Je vois des
gens qui nous répondent en déclarant : “Merci à Trump et à Bibi”, “Nous
attendons Bibi et Trump”, ou même certains qui placent une photo de Trump à
côté du prince héritier d’Iran [Reza Pahlavi, en exil], et écrivent : “Ce sont
les messies qui vont renverser le régime iranien au Moyen-Orient.” »
Le régime iranien n’essaie-t-il
pas d’exploiter le schisme politique en Israël ?
Pinhasi : « Ils essaient,
mais nos autres partisans en Iran neutralisent cela d’eux-mêmes, avec des
commentaires tels que “Regardez nos dirigeants” ».
Dans quelle mesure les Iraniens
suivent-ils les événements en Israël ?
Pinhasi : « Si les gardiens
de la révolution et la force Quds, qui leur est subordonnée et qui est
notamment chargée de gérer les choses en ce qui concerne Israël, constatent qu’il
y a eu un accident sur l’autoroute Ayalon [à Tel-Aviv], ils se manifestent
immédiatement et disent : “Regardez, il n’y a pas d’infrastructure en Israël.
Il y a des accidents et des embouteillages”. D’autre part, l’opposition en
dehors de l’Iran glorifie Israël dans la même mesure ».
Avez-vous parlé à vos partisans
en Iran des attaques des Houthis, qui ont tiré les Israéliens de leur lit la
nuit ?
Pinhasi : « J’ai aussi des
clips sur la question des Houthis, qui leur expliquent qu’en fin de compte, les
efforts de ce mandataire de l’Iran échoueront également ».
Quelle est leur réponse ?
Pinhasi : « « Lorsque
nous leur parlons des Houthis, du Hamas, du Hezbollah, de tous les tentacules
de la pieuvre, les citoyens demandent simplement : “Quand allez-vous couper la
tête du serpent ?”, à savoir l’Iran ».
Comment réagissent les
représentants des gardiens de la révolution ?
Pinhasi : « Leur tâche
consiste à s’asseoir face à nous, à nier et à maudire. Dans chaque interaction,
parmi les centaines de réponses, il y en a quelques-unes qui disent : “À la
fin, nous vous jetterons à la mer” ».
Une affiche murale anti-israélienne, en
hébreu et en persan, à Téhéran en avril dernier, alors qu’Israël et l’Iran se
livraient à une guerre de tirs brève mais directe. Photo : Atta Kenare / AFP
R. : « Ils vivent dans le
déni. De leur point de vue, ils sont en train de gagner la guerre ».
R. fait partie de l’unité depuis
cinq ans, depuis sa création. Pinhasi et Shamsian ont rejoint l’unité après le
début de la guerre de Gaza, en tant que réservistes. Tous trois sont les
locuteurs persans de l’unité, et quelques autres soldats réguliers servent à
leurs côtés. La pièce où ils filment leurs conversations pour les médias
sociaux est ornée de symboles iraniens : une grande carte de l’Iran, un drapeau
iranien, une photo du prince héritier - le fils du shah, qui a été destitué
lors de la révolution de 1979 - et, à proximité, une photo du chef d’état-major
sortant des FDI, le lieutenant-général Herzl Halevi.
« Certains de ces objets
nous rappellent nos racines. Cela renforce l’atmosphère dans laquelle nous
travaillons », note Shamsian.
Lorsque nous avons recherché
cette semaine les réactions de l’unité sur les médias sociaux, nous avons vu
les commentaires d’un follower nommé Imri, qui a affirmé que « la
libération des otages est un signe de la faiblesse de l’armée israélienne. Si j’étais
à votre place, je n’en ferais pas autant la promotion ». Une autre follower,
Misa, a demandé : « Arrêtez de tuer tous ces enfants. Ils n’ont pas de
famille ». Et une femme nommée
Sakar a écrit : « J’aurais espéré que si de jeunes Iraniens se trouvaient
parmi les captifs, ils ne seraient pas tués ».
D’un autre côté, il y avait des
détracteurs de l’Iran comme Amas, qui a écrit : « Tous ces désastres vous
sont arrivés sur ordre du [Guide suprême Ali] Khamenei. Il est responsable des
crimes du 7 octobre. Il est l’envoyé de Satan et n’a d’autre mission que de
vous détruire, vous et Téhéran ».
Un commentateur nommé Kharir a
déclaré : « Le Hamas et ses partisans doivent être déracinés et éradiqués ».
Amir Muradi a déclaré : « Au diable
la guerre pour laquelle les gens normaux paient la facture. Au diable la
religion et la cupidité ». Un autre message a été envoyé par Basir Majid :
« Quinze mois de souffrance amère à cause de l’imbécile de Téhéran. La
prison vaut mieux que cette torture ». Et Ariya s’est plaint que les
fonctionnaires doivent faire face à des arriérés de salaire de cinq ou six
mois.
L’armée iranienne essaie-t-elle d’entrer
directement en contact avec la population israélienne ?
Pinhasi : « Ils ont des
relations publiques en hébreu qui ne parviennent pas à nous rendre la monnaie
de notre pièce. Nous sommes nés là-bas, le persan est notre langue maternelle,
mais pour eux, ce ne sont que des gens qui ont appris l’hébreu ».
Shamsian : « Nous leur
rappelons que notre guerre est contre le régime qui finance le terrorisme en
Israël, que les deux peuples ont une histoire commune qui remonte à 2500 ans,
et qu’en fin de compte l’argent de la guerre est de l’argent qui appartient aux
enfants d’Iran, de l’argent qui pourrait empêcher les coupures d’électricité,
améliorer le système d’eau, réduire la pollution de l’air qui les empêche de
sortir de chez eux. Au fond, c’est un pays riche, et pourtant il y a des villes
qui n’ont pas assez d’écoles parce que l’argent va à Gaza, à des fins
terroristes ».
R. : 3Mais pour un Israélien qui
le souhaite, il n’y a pas de problème pour capter les émissions de l’Iran. Le
dirigeant iranien a un compte Twitter [X] en hébreu ».
Shamsian : « Et il y a
beaucoup de cours d’hébreu disponibles en Iran ».
À des fins de renseignement, je
suppose.
Shamsian : « Apparemment,
mais il y a aussi des Persans intelligents, qui cherchent la vérité ».
Ce n’est pas cohérent avec le
taux élevé d’analphabétisme dans le pays [sic : selon les deniers chiffres
de la Banque mondiale, le taux d’alphabétisation en 2022 était de 88,96%, NdT].
Pinhasi : « Les autorités les obligent à être analphabètes [resic]. Ils meurent d’envie d’apprendre ».
Shamsian : « C’est une nation qui, tous les trois ou quatre ans, se soulève et organise des manifestations qui se terminent par la mort de nombreux jeunes hommes et femmes épris de liberté. Le monde occidental n’a jamais soutenu le peuple iranien. Il n’a jamais dit : “Vous êtes allés manifester, nous allons vous aider”. De jeunes Iraniens sont encore pendus dans les prisons aujourd’hui, et vous voyez des jeunes femmes qui ont cessé de porter le hijab et les vêtements traditionnels dans l’espace public, même si elles sont conscientes des risques ».
Au début du mois, Shamsian
raconte : « Une jeune fille de 18 ans, qui se fait appeler Sherin, est
venue en ligne pour me dire que tout ce qu’elle veut, c’est vivre en paix avec
les pays environnants. Depuis que je suis petite, explique-t-elle, on m’a
forcée à me tenir debout à l’école et à maudire Israël. Il y a deux semaines,
un jeune homme de la ville de Mashhad s’est connecté pour une vidéoconférence.
Je lui ai dit que je craignais pour sa vie, parce qu’il était exposé et
identifiable. Il m’a répondu : “Ma vie est pire que la mort. Je travaille toute
une semaine pour ramener un demi-kilo de riz à la maison, tandis que des
touristes irakiens se promènent dans ma ville, menant la belle vie et profitant
des bordels légaux où ils achètent nos femmes pour presque rien”. C’est un
phénomène bien connu à Mashhad : ce genre de tourisme en provenance d’Irak.
« Cette personne a ajouté : “J’entends
des commentateurs qui veulent qu’Israël renverse le régime iranien. Pourquoi
demander à Israël ? En quoi ne sommes-nous pas aussi bons que les Syriens, qui
ont renversé leur régime ?” Dans un
autre cas, un père a raconté la triste histoire de son fils, qui a perdu la vue
après avoir été blessé par balle lors de manifestations contre le régime et qui
a dû se rendre en Allemagne pour se faire opérer ».
Il semble que le gouvernement
iranien ne s’accroche au pouvoir que grâce à la puissance militaire des
gardiens de la révolution. Combien de temps le régime peut-il survivre ?
R. : « Regardez combien de
temps Assad a régné en Syrie, combien de temps les frères Castro ont gardé la
main sur Cuba, combien de temps les dirigeants de la Corée du Nord ont duré. Le
dénominateur commun est qu’ils finissent tous par tomber. On estime que les
gardiens de la révolution comptent entre 300 000 et 400 000 personnes. L’armée
est basée sur la conscription et, à première vue, il n’est pas nécessaire d’être
impliqué dans les Gardiens de la révolution lorsque l’on est enrôlé, mais même
si tous les soldats ne sont pas prêts à brandir une arme pour défendre le
régime, les dirigeants ont veillé à ce que les généraux de l’armée soient
également issus des Gardiens de la révolution ».
Pinhasi : « Nous pouvons
également prendre en compte des forces extérieures, telles que les Chinois, qui
les aident et les soutiennent [sur le plan économique]. En fin de compte, seul
le peuple iranien renversera le régime. Le monde ne peut qu’amplifier les
événements contre le régime lorsqu’ils commencent. Vous savez, les gens ont
manifesté aujourd’hui dans les bazars d’Iran. Si les médias du monde entier se
faisaient l’écho de ce genre d’événements, les manifestants pourraient avoir le
sentiment d’être entendus et aidés dans le monde entier ».
Comment se sont terminées les
manifestations d’aujourd’hui ?
R. : « Elles ont été
réduites au silence. Nous surveillons toutes les plateformes sociales de l’opposition
interne en Iran et les groupes de médias sociaux des rebelles kurdes et
sunnites et des gardiens de la révolution, et nous voyons ce qui se passe ».
Les citoyens iraniens ne sont-ils
pas troublés par les allégations du monde arabe selon lesquelles Israël veut
assumer la souveraineté sur la mosquée Al-Aqsa de Jérusalem, ou par les clips
montrant des attaques de colons ou de soldats contre des Palestiniens ?
Pinhasi : « Posez une telle
question en Iran, et ils vous diront : “Qu’ils [les Israéliens, NdT]
aient Al-Aqsa” ».
Avez-vous prévenu vos followers
lorsqu’Israël a attaqué l’Iran ? Leur avez-vous dit de rester chez eux un soir
donné ?
R. : « Si les menaces de
Tsahal doivent être transmises, elles le sont ».
Pinhasi : « Lors des deux
opérations menées en réponse aux attaques iraniennes, j’ai transmis au peuple
iranien les messages du porte-parole de Tsahal, Daniel Hagari : pourquoi nous
avons réagi et comment nous l’avons fait ».
Shamsian : « Le lendemain de
l’attaque, j’ai reçu un message d’un citoyen iranien qui écrivait : “Je n’étais
pas inquiet ou effrayé. Je savais que vous ne nous feriez pas de mal” ».
Les farsitudes tsahalesques
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