Moshe Gilad, Haaretz, 18/1/2024
Traduit par Fausto
Giudice, Tlaxcala
Situé au sommet d’une crête montagneuse, le kibboutz Manara n’a jamais été l’endroit le plus facile à vivre, même dans ses meilleures époques. Aujourd’hui, alors que le Hezbollah prend ses maisons pour cible presque quotidiennement, ses habitants ont été évacués vers le sud et ne savent pas quand ils pourront y retourner
Depuis 80 ans, Manara est un symbole national que les Israéliens ne peuvent plus quitter des yeux. La plupart du temps, cela s’est produit contrairement aux souhaits des résidents de ce petit kibboutz isolé, situé contre vents et marées au sommet d’une montagne dans le nord d’Israël.
Aujourd’hui, cette situation attire à nouveau l’attention, car le kibboutz, qui compte habituellement quelque 250 habitants, est complètement vide. Le fait que l’un des symboles des projets les plus tenaces de colonisation de la terre soit resté abandonné pendant trois mois, certains de ses bâtiments ayant été détruits, en a fait à nouveau un symbole.
Manara était l’une des communautés honorées il y a plusieurs décennies par les Forces de défense israéliennes, lors d’une cérémonie à laquelle assistait le Premier ministre David Ben-Gourion, pour souligner sa « ténacité dans la bataille et le siège » pendant la guerre de 1948. Elle a été évacuée lorsque le Hezbollah a commencé à prendre pour cible les communautés du nord, et il est peu probable que ses habitants y reviennent de sitôt.
Depuis sa fondation, le kibboutz Manara est un symbole de l’attachement à la terre. Ses habitants vivent au sommet d’une crête et sont confrontés à des conditions difficiles même aux meilleures époques, sans parler de la frontière libanaise qui se trouve à côté d’eux. Ils ont toujours dû incarner un autre type d’esprit pionnier.
Les fondateurs ont pris possession du terrain en janvier 1943 [250 hectares du village de Khirbet El Mcnara achetés par le Fonds national juif à un propriétaire foncier de Beyrouth, Asa’ad Bey Khouri, NdT]. Bien qu’il fasse très froid et venteux sur les monts de Nephtali en hiver, ces pionniers n’ont pas attendu le printemps pour commencer leurs travaux. Le kibboutz fut le premier à s’établir au sommet de la crête de Ramim, à une altitude d’environ 800 mètres au-dessus de la ville voisine de Kiryat Shmona [fondée sur le site du village d’Al Khalisah, détruit et vidé de ses habitants par la Haganah en 1948, NdT]. Jusqu’en 1953, date à laquelle les premières conduites d’eau ont été posées, il n’y avait pas d’eau courante ici. Auparavant, un chariot apportait deux barils d’eau à la fois depuis le village libanais d’Odaisseh.
Après Manara, quelques autres communautés se sont établies ici : Le kibboutz Misgav Am, le moshav Margaliot et le kibboutz Yiftah. Ce dernier s’est établi en 1948 près de Metzudat Koach, un ancien fort de la police du mandat britannique, également connu sous le nom de forteresse de Yesha ou de fort de Nabi Yusha.
Le musée Hareut, qui commémore le courage des soldats du Palmach qui sont morts en essayant de prendre la place, se trouve sur le terrain de l’ancien fort. C’est là que le célèbre combattant du Palmach David « Dudu » Cherkassky - un autre symbole israélien, immortalisé dans la chanson « Dudu » - est mort au combat et a été enterré. Le Moshav Ramot Naftali et le Kibboutz Malkia, fondés respectivement en 1945 et 1949, se trouvent un peu plus au sud.
Étonnant et déroutant
J’ai été à Manara à plusieurs reprises, mais ce n’est pas une option pour l’instant. C’est trop dangereux, tout le monde le dit. Personne n’est autorisé à y entrer et il vaut mieux ne pas s’en approcher. Presque tous les jours, au moins un missile antichar, tiré depuis le Liban, à l’ouest, frappe le kibboutz. Les maisons du kibboutz sont adossées à la barrière frontalière et des villages libanais se trouvent à quelques centaines de mètres.
L’hôtel Nof Kinneret de Tibériade est le lieu de résidence temporaire de certains des habitants du kibboutz. La vue de l’hôtel, qui surplombe la mer de Galilée, est magnifique, mais elle n’est pas comparable à celle que l’on a depuis la crête de Ramim. Plus de 100 résidents de Manara sont des kibboutzniks, et un tiers d’entre eux séjournent dans cet hôtel ; les autres sont dispersés dans des appartements locatifs ou chez des parents.
Mes visites dans le kibboutz du nord m’ont appris que la vue que l’on y a est à la fois étonnante et déroutante. Lorsque vous regardez vers l’est depuis le sommet de la crête, vous contemplez l’un des paysages les plus beaux et les plus spectaculaires d’Israël : toute la vallée de la Hula s’étend devant vous. Le matin, il y a des dizaines de bassins d’eau qui ressemblent à des miroirs. D’en haut, la ville de Kiryat Shmona semble très proche, tandis que par temps clair en hiver, le mont Hermon semble lui aussi assez proche pour être touché. Mais lorsqu’on se tourne vers l’ouest, on voit la frontière adjacente à la clôture du kibboutz, des villages libanais et une route de patrouille.
Aujourd’hui, d’après les images publiées dans les médias, on voit surtout des murs de béton érigés à la hâte pour bloquer la ligne de mire des lanceurs de missiles antichars du Hezbollah et d’autres groupes terroristes. L’écart entre ces deux vues - l’une magnifique, l’autre menaçante - a toujours fait partie de l’histoire de Manara.
Le nom officiel est « Menara », mais tout le monde l’appelle Manara - comme le nom arabe de l’endroit, qui signifie « phare ». Le géographe Zev Vilnay, aujourd’hui décédé, avait proposé de l’appeler Ramim, mais les membres du jeune kibboutz ont catégoriquement refusé. Ils ont expliqué que s’ils voulaient rendre visite à des amis à Ramot Naftali et que quelqu’un leur demandait où ils allaient, ils devraient répondre : « Nous venons de Ramim [“mi Ramim”, qui signifie également “nous sommes des tricheurs” en hébreu] et nous allons à Ramot [“le Ramot”, qui signifie également “tricher”] ».
Rachel Rabin Yaakov, la sœur de feu le Premier ministre Yitzhak Rabin, fait partie des fondateurs de la communauté. Elle aura 99 ans ce mois-ci. Nous nous sommes entretenus à plusieurs reprises dans le passé, notamment au sujet de l’immigration de sa mère, Rosa Cohen, à bord du SS Ruslan en provenance d’Odesa en décembre 1919. Rachel Rabin a grandi à Tel Aviv et s’est installée à Manara en janvier 1943 avec le groupe qui l’a fondé. Elle avait alors 18 ans et a toujours vécu dans ce kibboutz isolé. Pendant la majeure partie de sa vie, elle a enseigné dans l’école locale. Elle vit actuellement à Tibériade et son état de santé ne lui permet pas d’accorder des entretiens, m’a-t-on dit.
Dans une rare interview qu’elle a accordée en 1989, Rachel Rabin a déclaré à propos du kibboutz : « Nous, les anciens, vieillissons et si nous ne recrutons pas de nouveaux membres jeunes, nous aurons des problèmes. Nous avons décidé de ne plus être interviewés immédiatement après les incidents de sécurité parce que la publicité nous cause des ennuis et décourage les nouveaux venus. Ils apprennent aux nouvelles ce qui s’est passé et ne veulent même pas venir nous rendre visite. Tout au long de nos années passées ici, nous avons consacré beaucoup d’énergie à essayer d’attirer de nouvelles personnes - et cette lutte ne s’arrête jamais ».
En 1993, son frère Yitzhak Rabin, alors premier ministre, est venu célébrer le cinquantenaire du kibboutz. Il a raconté que l’année de la construction du kibboutz, il se trouvait à Kfar Giladi, non loin de là, en tant que commandant d’une unité du Palmach, la force de frappe d’élite de la Haganah (la milice d’avant l’État). Il avait 21 ans à l’époque. Sa sœur Rachel faisait partie du programme de formation agricole qui se rendait à Manara.
« Je connaissais bien l’endroit », a déclaré Rabin lors de sa brève allocution au kibboutz. « C’était un endroit abandonné qui convenait à l’entraînement au maniement des armes. Personne n’est venu ici. Je souhaite à Manara que, lors de la prochaine célébration, nous soyons ici dans des circonstances différentes, meilleures et plus prometteuses. Je souhaite à Manara la tranquillité, la sécurité et la prospérité économique ».
Une trentaine d’années se sont écoulées depuis ces propos. Aujourd’hui, il n’y a ni calme ni sécurité à Manara, et il est difficile de parler de prospérité économique.
Garder son calme et continuer
La crainte de brosser un tableau trop sombre, qui pourrait dissuader de futurs résidents de s’installer dans cette communauté isolée, est revenue dans toutes les conversations que j’ai eues avec des membres du kibboutz au début du mois. Ils sont prudents dans leurs propos. Les statistiques qu’ils répètent sont assez mauvaises : 60 % des maisons de Manara ont été touchées par des missiles tirés depuis le Liban au cours des dernières semaines, et 86 d’entre elles ont subi des dommages.
Mais ils ne manquent pas d’expliquer : « Ne vous méprenez pas : le kibboutz n’a pas été détruit. Ne publiez pas de choses qui dissuaderont les gens. Il y a des dégâts, et oui, ils sont étendus. Mais il faut connaître Manara pour en comprendre l’importance. »
Ils entendent par là qu’il faut connaître la construction unique des maisons de Manara. En raison du terrain difficile et de l’espace limité, à Manara, contrairement à d’autres kibboutzim, on a construit des structures en béton de quatre ou cinq étages. La route d’accès à ces maisons, qui se trouvent sur une pente, conduit les visiteurs au troisième étage. De là, ils décident de descendre aux étages inférieurs ou de monter aux étages supérieurs. En raison de cette conception, même les dommages causés à l’un des appartements de l’immeuble sont importants. La salle à manger commune a également été gravement endommagée, mais n’a pas été complètement détruite, affirment les membres avec optimisme.
« Les gens ont vu des images à la télévision et pensent que Manara ressemble maintenant à Jabalya [dans la bande de Gaza]. Ce n’est pas vrai », ont déclaré plusieurs d’entre eux.
Immédiatement après, mes interlocuteurs ont ajouté qu’ils avaient l’intention de retourner vivre dans le kibboutz. Quand cela se produira-t-il ? Il y a des divergences d’opinion, mais ils reviendront.
Dan Ilan se dit heureux de séjourner à l’hôtel Nof Kinneret. « C’est une préparation à la maison de retraite », sourit-il. Pendant notre conversation, il n’a cessé de caresser son chien, Shawn. La possibilité de garder son chien durant son séjour à l’hôtel est l’une des raisons pour lesquelles il est heureux.
Ilan est arrivé à Manara en 1958, à l’âge de 18 ans, et a vécu depuis au kibboutz. L’un de ses passe-temps est d’écrire des chansons pour les célébrations du kibboutz. Sur les réseaux sociaux, j’ai entendu une chanson intitulée « Grandpa Hermon », dont il a écrit les paroles il y a de nombreuses années. Elle est chantée par Miki Kam, qui est né dans le kibboutz. Les paroles prennent aujourd’hui un sens double et significatif : « Je rentrerai chez moi au coucher du soleil / et je déballerai mon sac à dos / Un gâteau de Shabbat sur une nappe blanche / et des bouquets de fleurs rouges. ... Ma maison dans les collines embrasse la nuit / se profile entre les falaises et les hauteurs / ses lumières scintillent jusqu’à la vallée / jusqu’aux rivages lointains de la paix. »
« Pour comprendre Manara, il faut être conscient de trois éléments : la topographie de la crête, le climat unique avec ses vents forts et le facteur de sécurité », explique Ilan. « Nous avons construit les maisons en pensant à la sécurité : béton fortifié, peu de fenêtres et construction en hauteur. La distance entre la frontière et le bord de la crête n’est que de 500 mètres. Autrefois, il n’y avait même pas de clôture frontalière. Au fil des ans, Manara est devenu un symbole populaire pour les terroristes. C’est un endroit bien connu et bien en vue. Même au Liban, ils savent que s’ils réussissent à frapper Manara, cela fera la une des journaux. »
La proximité de la frontière a-t-elle affecté votre vie quotidienne ?
« Nous l’ignorions et nous nous sentions en sécurité. Par le passé, le kibboutz a fait l’objet de tirs isolés, mais nous étions très bien organisés en tant que communauté frontalière. Nous disposons d’un grand nombre d’abris. Toute la communauté était prête à entrer dans la clandestinité en deux minutes. Nous avons subi de nombreux bombardements, mais nous savions que nous étions bien organisés, que nous disposions d’une équipe d’urgence et que nous avions un sentiment de sécurité. Nous étions calmes. Les membres étaient équipés d’armes. À l’exception de l’évacuation des enfants en 1948 [pendant la guerre d’indépendance], il n’y a jamais eu d’évacuation des habitants de Manara. Nous n’avions jamais imaginé que nous en arriverions là. »
Qu’est-ce qui a changé aujourd’hui ?
« Ce qui s’est passé dans le sud le 7 octobre [lorsque des milliers de terroristes du Hamas ont franchi la frontière et attaqué les communautés de la zone frontalière] nous a fortement affectés : la crainte qu’une force du Hezbollah pénètre dans les communautés a provoqué l’évacuation. Si vous ajoutez à cela les missiles antichars qui nous visent directement, il est clair que la situation a changé. En fait, ces dernières années, il y avait un sentiment de sécurité avec un nouveau quartier, l’absorption des familles et un bon sentiment ».
Des millionnaires dans les piscines
Au début des années 1980, Manara est devenu un symbole dans un autre sens. Lors d’une interview, le Premier ministre de l’époque, Menahem Begin, s’est vu demander s’il avait incité sa base mizrahi [Juifs arabes] à s’opposer aux kibboutzniks lors d’une récente élection. Il a répondu : « N’avez-vous pas vu à la télévision cet homme du kibboutz Manara assis au bord de la piscine comme un millionnaire américain et parlant de manière désobligeante des habitants de la ville voisine qui accueille les nouveaux immigrants ? Était-ce moi qui étais assis au bord de cette piscine ? Je n’ai rien fait de tel ».
Begin a délibérément choisi Manara, une communauté frontalière où la vie est modeste et dure, comme symbole du mouvement kibboutz qu’il a choisi de présenter comme riche, arrogant et déconnecté de la réalité. Dès lors, l’expression « les kibboutzniks assis au bord des piscines comme des millionnaires » est restée dans les esprits. Après les événements du 7 octobre, où de nombreux kibboutzim ont été durement touchés, on parle d’une nouvelle ère dans l’attitude de la société israélienne à l’égard des kibboutzniks.
Le kibboutz Manara a souffert pendant de nombreuses années de problèmes économiques. Même la célèbre piscine a été fermée pendant plusieurs années, et sa réouverture il y a quelques années a été un autre symbole du redressement du kibboutz. Il y a une quinzaine d’années, lors d’un des creux de la vague, il ne restait plus que huit enfants vivant à Manara. En juin dernier, lorsque le kibboutz a célébré son 80e anniversaire, ils étaient 85.
Le kibboutz a été privatisé en 2004. Son économie repose désormais principalement sur les revenus des membres provenant de sources extérieures. Manara possède des vignobles et des vergers dans la vallée, dont certains en partenariat avec le kibboutz Sasa. Le kibboutz dispose d’unités touristiques gérées par une société extérieure, qui exploite également un mur d’escalade. Le kibboutz n’est pour l’instant qu’un partenaire mineur du projet touristique Manara Cliff, sur lequel il avait autrefois fondé beaucoup d’espoirs. Le complexe comprend des montagnes russes, une tyrolienne, des descentes en rappel et des toboggans de montagne.
Le joyau de la couronne est le téléphérique qui monte jusqu’au sommet et qui, jusqu’à récemment, était le plus long téléphérique touristique d’Israël. Il mesure environ 1 940 mètres de long. Le terminal inférieur se trouve à la limite sud de Kiryat Shmona et le terminal supérieur à côté du kibboutz. Le téléphérique est fermé et inactif depuis 2020 en raison de difficultés économiques.
« La famille de Galilée »
Lorsqu’on lui demande si le sens de l’appartenance à un kibboutz a changé depuis le 7 octobre, Ilan répond que c’est possible, mais que les gens passeront très vite à autre chose. « Dans le passé, je n’ai pas attendu d’être respecté. Il est clair que la polarisation a fait quelque chose », dit-il. « Le camp libéral est plus dépendant du mouvement des kibboutz. Mais en Galilée, il y a une identité différente : on pourrait l’appeler “la famille de Galilée”. Elle comprend des membres des kibboutzim et des moshavim ainsi que des citadins. Ce sont des gens qui ont des caractéristiques communes, et il y a une atmosphère unique en Galilée - une atmosphère plus lente et plus tolérante ».
Quelle est la signification de cette évacuation prolongée ?
« À mon avis, le grand choc nous attend encore. Il faut que quelque chose se passe dans le nord. Nous ne pourrons pas retourner à Manara avant au moins six mois, après la fin de la guerre. Il faudra du temps pour réparer les maisons du kibboutz, principalement dans la partie sud. Je suppose que certaines familles ne reviendront pas. Les résidents les plus âgés ne partiront pas, mais les familles avec enfants hésiteront. Nous étions dans une très bonne situation en septembre - et maintenant, regardez-nous. »
Frederieke Shamia est née aux Pays-Bas. Elle est venue en Israël en tant que volontaire en 1995, y est restée et, après son mariage avec Naor, le couple s’est installé à Manara en 2011. Elle travaille normalement comme guide touristique au domaine viticole de Galil Mountain, près du kibboutz Yiron, et est responsable des archives de Manara. Elle explique qu’elles sont conservées dans une pièce protégée et espère qu’elles survivront à la guerre. Naor travaille comme enseignant à l’école locale.
« Les premières années ont été très difficiles, raconte-t-elle, mais nous sommes tombés amoureux de cet endroit. Jusqu’au 7 octobre, nous avions l’impression de prospérer. Aujourd’hui, l’incertitude nous rend fous. Pour moi, il est clair à 100 % que je retournerai à Manara, mais personne ne sait quand. Je ne pense pas que la vie à Manara à l’avenir sera la même qu’avant. Il est clair qu’il y a eu un changement. Il faudra beaucoup de temps avant que je recommence à marcher le long du chemin de ronde, comme je le faisais avant. Ma fille aînée, qui vient d’être enrôlée dans l’armée, dit qu’elle est sûre de retourner à Manara et d’élever ses enfants dans le kibboutz. »
« Il est important que les gens de l’extérieur comprennent qu’il est impossible de s’intégrer à Manara par télécommande », ajoute Frederieke. « Toute personne qui envisage de vivre dans un tel endroit doit vivre un hiver sur la crête avant de dire si cela lui convient. C’est un endroit qui exige une résistance particulière. »
Naor ajoute : « Manara est l’un des rares endroits en Israël où il y a quatre saisons par an. Pour nous, c’est merveilleux, mais ce n’est pas donné à tout le monde ».
Yochai Wolfin, responsable de la communauté de Manara, est originaire du kibboutz Kfar Hanassi. Il explique que ce n’est que lorsqu’il est arrivé pour prendre ses fonctions qu’il a découvert le charme contagieux de l’endroit. Il le décrit comme un « ADN de pionnier robuste ».
« Le sens de la mission des fondateurs reste présent chez ceux qui vivent aujourd’hui dans la communauté. En faisant le bilan des trois derniers mois, nous avons découvert que la communauté est bien plus forte qu’on ne le pensait. Il faut une résilience particulière pour vivre à Manara et aujourd’hui, plus que jamais, je suis optimiste parce que je comprends que la communauté a des racines très solides. »
Quand rentrerez-vous chez vous ?
Ilan : « Six mois après que tout sera terminé. »
Naor Shamia : « Septembre 2025. Nous ne savons pas quand la guerre [avec le Hezbollah] commencera. Ensuite, il y aura une période de rénovation qui durera un an. »
Frederieke Shamia : « Je ne pense pas que la guerre éclatera. Pour l’instant, le Hezbollah nous étouffe et nous devons trouver une solution. Il y aura un accord et je pense que nous reviendrons dans six mois. »
Wolfin : « Une fois que tout sera terminé, il faudra encore huit mois. Nous devons tenir compte du calendrier scolaire et, pour cette raison, je pense que nous ne reviendrons qu’en septembre 2025. »
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