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14/04/2025

HAARETZ
Cessez le feu ; libérez les otages ; établissez un État palestinien : il n’y a pas d’autre solution

Haaretz, éditorial, 14/4/2025
Traduit par Fausto GiudiceTlaxcala
Mercredi, l’armée israélienne a bombardé un immeuble d’appartements dans le quartier de Shujaiya’h, à Gaza. La cible de l’attaque était Haytham Sheikh Khalil, que les Forces de défense israéliennes ont identifié comme étant le commandant du bataillon local du Hamas.

Anne Derenne
Avec lui, 35 autres personnes ont été tuées lors de l’attaque. Selon les rapports, la plupart d’entre elles étaient des femmes et des enfants. Ce n’est pas le seul cas où l’armée de l’air israélienne a tué des dizaines de civils pour éliminer une seule personne. En fait, de tels incidents se sont produits presque quotidiennement depuis la reprise des combats le 18 mars.

Dans la guerre actuelle, le principe de proportionnalité a été mis de côté. Tuer des dizaines de civils pour assassiner un commandant subalterne du Hamas n’est pas considéré comme inhabituel, même s’il s’agit très probablement d’un crime de guerre.

D’autres valeurs et principes ont été abandonnés en même temps que la proportionnalité : la pureté des armes, le respect du droit international, la prise en compte des souffrances des civils innocents et de ce qui se passe après la fin de la guerre.

Depuis qu’Israël a repris les combats, plus de 1 500 personnes ont été tuées dans la bande de Gaza, dont au moins 500 enfants. Parmi les morts, on compte 15 secouristes que les soldats de l’armée israélienne ont abattus à bout portant et enterrés dans une fosse commune.

Dimanche matin, l’armée israélienne a frappé un bâtiment du complexe hospitalier Al-Ahli à Gaza, détruisant le bloc opératoire et l’installation de production d’oxygène pour les unités de soins intensifs.

Tout cela s’inscrit dans le cadre d’une politique explicite visant à affamer les habitants de Gaza. Depuis six semaines, la bande de Gaza est complètement fermée à toutes les livraisons de nourriture et d’aide. Les rapports faisant état de malnutrition, de famine et de propagation de maladies se multiplient, tandis que les FDI continuent de pousser les citoyens meurtris et affamés à se déplacer d’un endroit à l’autre.

Cette politique brutale envers la population civile a terni à jamais la réputation d’Israël, et nous en paierons le prix fort : boycotts ouverts et secrets, dommages économiques et érosion de la légitimité internationale et des fondements moraux et humanitaires de la société israélienne.

Samedi, alors que les Israéliens se rassemblaient pour le seder de Pessah, le Hamas a publié une vidéo rappelant que le prix des combats en cours n’est pas seulement payé par les habitants de Gaza. Dans cette vidéo, le soldat israélo-usaméricain Edan Alexander, captif, implore qu’on lui laisse la vie sauve et demande la fin des combats.

Le président français Emmanuel Macron a déclaré l’évidence la semaine dernière : « La seule voie possible est politique », et a déclaré son soutien à la création d’un État palestinien. Cette déclaration a suscité une crise de colère embarrassante et des obscénités sur les réseaux sociaux de la part du fils du Premier ministre Benjamin Netanyahou, Yair.

Mais Macron a raison, et c’est maintenant que la vérité doit être dite : le seul moyen pour Israël de survivre en tant que démocratie [hmm…, NdT] et non en tant qu’État paria est un cessez-le-feu immédiat, un accord de libération des otages et des négociations diplomatiques qui aboutiront à la création d’un État palestinien. Il n’y a pas d’autre solution.

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