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02/10/2024

RENÁN VEGA CANTOR
Education after Gaza



The title of this text paraphrases Education After Auschwitz, the title of a radio lecture given by the German philosopher Theodor Adorno in 1966 and later published in printed form, the first lines of which read as follows: “Demanding that Auschwitz never happen again is the first requirement of all education. It precedes all others so much that I don't think I should or can justify it. I can't understand why we didn't care so much about it until today. Justifying it would be somewhat monstrous in the face of the monstrosity of what happened. […] Discussing ideals in the field of education leads to nothing in the face of this demand: never again Auschwitz. This was the type of barbarism against which all education stands.”

Today we are faced with repetition the genocidal barbarism by Israel against the Palestinian people.   In this essay, Colombian historian Renán Vega Cantor outlines what critical educators driven by a humanist ethic could and should be doing.

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Original español

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18/07/2024

RENÁN VEGA CANTOR
Pendant qu’Israël massacre les Palestiniens, la littérature sur l’Holocauste prolifère


Renán Vega Cantor, La Pluma, 18/7/2024
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Renán Vega Cantor (Bogotá, 1958) est un historien et enseignant colombien.
Il est professeur à l’Universidad Pedagógica Nacional de Bogotá. Bibliographie Articles

“Israël est une nation nécrophile, obsédée et possédée par la mort, et en particulier par les camps de la mort de l’Holocauste, incapable de comprendre l’atrocité et pourtant suffisamment capable d’user et d’abuser de ses souvenirs au nom de ses objectifs politiques.”
-Ilan Pappé,
The Idea of Israel: A History of Power and Knowledge (L’idée d’Israël : une histoire du pouvoir et de la connaissance), Verso Books, 2014.

Je suis devant une librairie, l’une des dernières de Bogotá, et comme je le fais depuis des années, je m’arrête pour regarder les nouveaux livres proposés dans les vitrines qui donnent sur la rue. Quelque chose attire immédiatement mon attention : il y a des dizaines de livres sur l’holocauste nazi contre les Juifs pendant la Deuxième Guerre mondiale. Je me méfie un peu, car nous sommes en 2024, en plein génocide de l’État d’Israël contre les Palestiniens. Je regarde plus attentivement pour voir si je peux trouver des livres sur ce génocide en cours. Il n’y en a pas.


-Plus jamais ça !
-Encore une fois !
Carlos Latuff, 2009

Cette prolifération de littérature sur les nazis, la Deuxième Guerre mondiale et les Juifs éveille ma curiosité. J’entre dans la librairie et sur les premières étagères où sont exposés les livres les plus récents, il y a des dizaines de textes sur l’Holocauste. Il y a de tout : histoire, mémoires, romans, chroniques, témoignages, essais, analyses historiographiques, études sociologiques... Les livres traitent des enfants, des femmes, des homosexuels, des personnes âgées... qui ont été persécutés par les nazis et l’épicentre spatial se limite à ce qui s’est passé dans les territoires européens occupés par les armées hitlériennes en Pologne, en Tchécoslovaquie et dans d’autres pays de l’Europe centrale et orientale. Un thème qui ressort est celui des camps de concentration, en particulier Auschwitz. Il n’y a pas de livre, du moins à première vue, sur l’invasion allemande de l’Union soviétique et les crimes qui y ont été commis.

Cette exposition et cette propagande bibliographique se caractérisent par le fait que les livres ont été écrits et publiés récemment, pour la plupart entre 2022 et 2024. Bien sûr, certains titres connus sont exposés, comme les œuvres de Primo Levi ou le Journal d’Anne Frank.

Pour vous donner un avant-goût de certains des titres des livres que j’ai pu voir en direct : Le photographe d’Auschwitz ; L’Holocauste rose ; Les 999 femmes d’Auschwitz ; La fille qui s’est échappée d’Auschwitz ; Ma grand- mère était à Auschwitz ; Le peintre d’Auschwitz ; J’ai survécu à l’Holocauste ; Pour comprendre l’Holocauste ; Fuir l’Holocauste ; Une brève histoire de l’Holocauste ; Le mystère de l’Holocauste dévoilé ; Représenter l’Holocauste ; Le garçon au pyjama rayé ; Le journal d’Helga. Témoignage d’une jeune fille dans un camp de concentration ; La chance. Echapper à l’Holocauste ; Questions que l’on m’a posées sur l’Holocauste ; Mémoires d’un historien de l’Holocauste...

Et il ne s’agit là que d’un petit échantillon représentatif de la profusion de littérature sur les Juifs et l’Holocauste que l’on peut observer de nos jours. À l’intérieur de la librairie, il n’y a pas de livres sur les Palestiniens, du moins pas en exposition publique, et si vous interrogez les libraires sur la Palestine et le génocide en cours, ils vous répondent qu’il n’y a pas grand- chose à montrer.

17/07/2022

RENÁN VEGA CANTOR
NATO exploits Picasso’s anti-war ‘Guernica’

Renán Vega Cantor, El Colectivo, 7/7/2022
Translated by John Catalinotto

The author is a Colombian historian

Now it turns out that NATO, a criminal organization par excellence, is using ‘Guernica’ as a symbol of its wars of aggression against the world, where the blood and pain generated by the fascist forces in the small town of Guernica on April 26, 1937, is multiplied.

This group posed in front of Picasso’s ‘Guernica’ painting included Queen Letizia of Spain, Jill Biden of the U.S. and 14 other ‘First Ladies’ of ‘world leaders’ attending the 2022 NATO Summit in Madrid, June 29.

The photo is outrageous, although at first glance it appears harmless: A group of women are posing, and in the background is “Guernica,” Pablo Picasso’s iconic anti-war painting. What is behind this seemingly innocent and banal photo?

To understand, it is necessary to discuss who the women in the photo are and what was happening when it was taken. Because let’s remember there is no text — in this case it’s all visual, just a photo — without a context that might allow us to understand it.

In the photo are women linked to European or North American power. They are the “First Ladies,” who met in Madrid on the occasion of the NATO Summit in early July. They were summoned there by Spanish Queen Letizia Ortiz.

That is to say, they are women who accompany the presidents and prime ministers of the member countries of that military alliance that serves U.S. imperialism. The NATO meeting spoke precisely not about peace, but about war.

In this context, the photograph is an apology for war on the part of the women linked to NATO power. Considering the circumstances, the image of Guernica has been dragged through the muck.

Guernica is a universal icon that denounces the barbarities of war in general and the fascist aggression suffered by Spain in the 1930s in particular.

31/12/2021

LA PLUMA/TLAXCALA
Edición especial Balance 2021

Grafiti barrio San Antonio, Cali, Colombia

“Donde está el peligro, crece también lo que salva”, escribió el poeta alemán Hölderlin en 1803, en una Europa atrapada en una tormenta iniciada por la Revolución francesa de 1789. El mundo de 2021 está atravesado por otras tormentas, que se llaman cambio climático, guerra tecnológica, destrucción de la Madre Tierra y de sus más humildes habitantes, y, por supuesto, pandemia. Otro año en que los más ricos se volvieron aún más ricos y las y los de abajo intentaron retomar los poderes que les quitaron. El año que viene arriesga de ser otro annus horribilis. Entretanto, lean el balance de 2021 por nuestros autores, desde varios rincones de la naranja azul.

París, 31 de diciembre de 2021
La Pluma.net 
Agencia Pueblos en pie, Francia                                         
 Tlaxcala               
la red de traductores por la    diversidad lingüística

«No somos jueces somos testigos. Nuestra tarea es hacer posible que la humanidad sea testigo de estos crímenes horrendos y ponerla del lado de la justicia.. »
Bertrand Russell
 
LECTURAS RECOMENDADAS POR LA PLUMA Y TLAXCALA 
 

“No murieron todos, pero todos fueron golpeados”

Fausto Giudice

Un 2021 lleno de interrogantes S.O.S, planeta en crisis

Sergio Ferrari

La tenencia de tierra en Colombia, una historia de campesinos sin tierra

Lilliam Eugenia Gómez Álvarez & Alejandro Henao Salazar

Una mirada somera al mundo de fin de año

Sergio Rodríguez Gelfenstein

Antonio Machado en Barcelona: las razones poliéticas de un poeta muy concernido

Salvador López Arnal

Doce uvas

Koldo Campos Sagaseta

Algo más sobre el 2001 que nos parió

Oscar Soto

Colombia, tierra de leones y otros rugidos

Reinaldo Spitaletta

Cuidado con “el mal menor”

Carlos Aznárez

¿Está la clase obrera usamericana al borde de un nuevo empuje sindical?

John Catalinotto

Frente a una guerra híbrida de agresión , Venezuela resiste

Michel Mujica

Bancar a los pibes

Jorge Luis Ubertalli Ombrelli

2021 en Colombia el año en que se hizo visible el Terrorismo de Estado

Renán Vega Cantor

La cuestión nacional en Latinoamérica y el Caribe

Juan Diego García

América Latina afirmó la confrontación social entre modelos económicos

Juan J. Paz y Miño Cepeda

La Pandemia de CoV-19 Vs Movilizaciones mundiales para transformar

Félix Orlando Giraldo Giraldo 


Regresos latinoamericanos

Jorge Elbaum

Merengue Montañero Pa’ denunciar

Edwin Hoyos Osorio  

Versión Française

 

28/10/2024

MILENA RAMPOLDI
We need a pedagogy of resistance

Milena Rampoldi, 28-10-2024

Pedagogy is one of the fundamental sciences when it comes to changing the world, which we do not like the way it looks right now. Pedagogy thus has the task of anticipating the socio-political utopia that we would like to see in the near future. Pedagogy should sow the desire in our minds and in the minds of our children to bring these ethical ideals forward in time, to stop dreaming about them and to experience them first hand. Any change in people and in society begins with the education of children and of society as a whole in the sense of lifelong learning.


‘Autonomous education builds different worlds where many true worlds with truths fit’, mural by a collective led by Gustavo Chávez Pavón, Zapatista primary school in Oventic, Chiapas, Mexico.
‘Autonomous education builds different worlds where many true worlds with truths fit’, mural by a collective led by Gustavo Chávez Pavón, Zapatista primary school in Oventic, Chiapas, Mexico.
The pedagogy of human rights is also often mentioned. Children should be sensitised from an early age to grow into people who neither discriminate nor exploit others. They should develop into people who show empathy, oppose violence and war, and work actively and dynamically for a better world in the spirit of peace and justice. They should grow up to be tolerant and cooperative people who support the weak, oppose all violence in their environment, denounce racism and discrimination, advocate for a just starting point and think in a tolerant and open way.
But for people who have been subjected to extreme oppression or genocide, human rights education is not enough. In an environment of total dehumanisation, where the killing and suffocation of every human life dream is brutal, no pedagogy for human rights can take root, because that would mean that people have not been deprived of their humanity, but that is the case. Because the narrative of genocide requires the dehumanisation of the enemy. I can only kill if I know that there are no humans in front of me. Only then can I pull the trigger and only then can I kill children en masse. And that was the case in the Nazi regime. And it is being repeated today in Gaza. The victims are children who have been dehumanised in advance so that they can be killed coldly and without any ethical consideration.
What we urgently need in an environment of dehumanisation is not a pedagogy of human rights, but an education in resistance. And the goal of this resistance, which is the result of the pedagogy of resistance, is the renewed recognition of the humanity of the dehumanised, along with overcoming their role as victims and their reification.
What Theodor Adorno says, albeit with some ethnocentric restrictions, applies to all of humanity. In his essay from 1966, the Jewish philosopher expressed the following view on the ‘never again’ of the concentration camp of Auschwitz and the killing of fellow citizens who were gassed because they belonged to a Jewish and thus inferior Semitic ‘race’:
“The first demand of education is that Auschwitz not happen again. It precedes all others to such an extent that I believe I neither have to nor should justify it. I cannot understand why it has been given so little attention to date. Justifying it would be monstrous in view of the monstrosity that occurred […] …. Any debate about educational ideals is futile and irrelevant compared to this one: that Auschwitz must never be repeated. It was barbarism that all education is directed against.”
And this paradigm of the pedagogy of resistance is precisely the common thread running through the book by the Colombian history professor Renán Vega Cantor, entitled “Education after Gaza”, which I have just translated from Spanish into English and German.
Resistance in such an enclave, which symbolises the quintessential example of Zionist, imperialist oppression of the Other, is not only a universal right, but a universal obligation that must come from both within as well as from without. Educators from all over the world are called upon to name Israeli human rights violations and denounce the brutality of this genocide. Because neither Auschwitz nor Gaza must be repeated. Resistance to the killing machine of the Zionist state, which completely reverses Jewish ethics and religious thought, can only be guaranteed by this reversal: the children of Gaza are not victims, but fighters.
The Palestinian-Brazilian poet Yasser Jamil Fayad has summed up this concept in a few brief but eloquent words:
“Running/ Dancing/ Crying/ Kissing/ Loving/ Suffering/ Helping/ Screaming/ There are countless verbs in life/ I am only Palestinian/ My verb is fighting!’
This is the pedagogy of resistance that we need worldwide. This is a paradigm of pedagogical thinking that will take its place in schools all over the world.
The No is a universal No to the dehumanisation of any human being, of the Jews of yesteryear and the Palestinians of today.

MILENA RAMPOLDI
Nous avons besoin d’une pédagogie de la résistance

Milena Rampoldi, 28/10/2024

La pédagogie est l’une des sciences fondamentales lorsqu’il s’agit de changer le monde qui ne nous plaît pas tel qu’il est actuellement. La pédagogie a donc pour mission d’anticiper l’utopie socio-politique que nous aimerions voir se réaliser dans un avenir proche. La pédagogie doit semer dans nos têtes et dans celles de nos enfants le désir d’anticiper ces idéaux éthiques dans le temps, pour cesser d’en rêver et pour les vivre de près. Tout changement de l’homme et de la société commence dans le domaine de l’éducation des enfants et de l’ensemble de la société dans le sens d’un apprentissage tout au long de la vie.


« L’éducation autonome construit des mondes différents où s’intègrent de nombreux mondes vrais avec des vérités » : peinture murale  réalisée par un collectif dirigé par Gustavo Chávez Pavón, école primaire zapatiste d’Oventic, au Chiapas, Mexique.

On parle aussi très souvent de la pédagogie des droits humains. Les enfants doivent être sensibilisés dès leur plus jeune âge afin de devenir des personnes qui ne discriminent ni n’exploitent les autres. Ils doivent devenir des personnes qui font preuve d’empathie, qui s’opposent à la violence et à la guerre et qui travaillent activement et de manière dynamique pour un monde meilleur dans le sens de la paix et de la justice. Ils doivent grandir en tant que personnes tolérantes et coopératives, qui soutiennent les faibles, s’opposent à toute violence dans leur environnement, dénoncent le racisme et la discrimination, s’engagent pour des situations de départ équitables et pensent de manière tolérante et ouverte.
Mais pour les personnes exposées à une oppression extrême ou à un génocide, la pédagogie des droits humains ne suffit pas. En effet, dans un environnement de déshumanisation totale ou de mise à mort pure et simple et d’étouffement de tout rêve de vie humaine, aucune pédagogie pour les droits humains ne peut prendre racine, car cela signifierait que les personnes n’ont pas été privées de leur humanité, ce qui est pourtant le cas. Car le récit d’un génocide nécessite la déshumanisation préalable de l’ennemi. Je ne peux tuer que si je sais qu’il n’y a pas d’êtres humains face à moi. Ce n’est qu’alors que je peux appuyer sur la gâchette et que je peux tuer des enfants en masse. Et c’est ce qui s’est passé sous le régime nazi. Et cela se répète aujourd’hui à Gaza. Les victimes sont des enfants qui ont été déshumanisés au préalable afin de pouvoir les tuer froidement, au-delà de toute considération éthique.
Ce dont nous avons urgemment besoin dans un environnement de déshumanisation, ce n’est donc pas d’une pédagogie des droits humains, mais d’une éducation à la résistance. Et le but de cette résistance, qui est le résultat de la pédagogie de la résistance, est la reconnaissance renouvelée de l’humanité des déshumanisés, en même temps que le dépassement de leur rôle de victime et de leur chosification.
Ce que Theodor Adorno dit si bien, même si c’est avec quelques restrictions ethnocentriques, vaut pour l’humanité entière. Dans son essai de 1966 sur le « plus jamais ça » du camp de concentration d’Auschwitz et la mise à mort de concitoyens gazés parce qu’ils appartenaient à une « race » sémite inférieure, le philosophe juif s’exprimait ainsi et faisait référence à l’éducation après ce génocide des Juifs :
« L’exigence qu’Auschwitz ne se reproduise plus est la toute première en matière d’éducation. Elle précède tellement toutes les autres que je ne crois en rien avoir à la justifier. Je ne peux pas comprendre qu’on ne s’en soit pas préoccupé à ce jour. Lui trouver une justification serait monstrueux face à la monstruosité qui se produisit. […] …. Discuter d’idéaux dans le domaine de l’éducation ne mène à rien face à cette exigence : plus jamais d’Auschwitz. Ce fut le type de barbarie contre laquelle se dresse toute éducation1 » .
Et ce paradigme de la pédagogie de la résistance est justement le fil conducteur du livre du professeur d’histoire colombien Renán Vega Cantor, intitulé « Éduquer après le génocide de Gaza », que je viens de traduire de l’espagnol en anglais et en allemand.
La résistance dans une telle enclave, qui symbolise l’exemple par excellence de l’oppression sioniste et impérialiste de l’Autre, n’est pas seulement un droit universel, mais une obligation universelle qui doit venir à la fois de l’intérieur et de l’extérieur. Les pédagogues du monde entier sont appelés à nommer par leur nom les violations israéliennes des droits humains et à dénoncer la brutalité de ce génocide. Car ni Auschwitz ni Gaza ne doivent se répéter. La résistance à l’appareil meurtrier de l’État sioniste, qui met totalement sens dessus dessous l’éthique et la pensée religieuse juives, ne peut être garantie que par ce renversement : les enfants de Gaza ne sont pas des victimes, mais des combattants.
Ce concept a été résumé par le poète palestino-brésilien Yasser Jamil Fayad en termes brefs mais éloquents comme suit :

« Courir/ Danser/ Pleurer/ Embrasser/ Aimer/ Souffrir/Aider/ Crier/ Dans la vie, il y a beaucoup, beaucoup de verbes/Je suis simplement Palestinien/ Mon verbe, c’est lutter ! »
C’est la pédagogie de la résistance dont nous avons besoin dans le monde entier. C’est un paradigme de la pensée pédagogique qui prendra place dans les écoles du monde entier.
Le Non est un Non universel à la déshumanisation de tout être humain, des Juifs d’hier et des Palestiniens d’aujourd’hui.

1- Trad. de Marc Jimenez et Éliane Kaufholz, in Modèles critiques, Payot 2003, p. 235


MILENA RAMPOLDI
Necesitamos una pedagogía de la resistencia

Milena Rampoldi, 28-10-2024

La pedagogía es una de las ciencias fundamentales a la hora de cambiar el mundo que no nos gusta como es ahora. Por lo tanto, la pedagogía tiene la tarea de plantear la utopía sociopolítica que nos gustaría ver en un futuro próximo. La pedagogía debe sembrar en nuestras mentes y en las de nuestros hijos el deseo de adelantar en el tiempo esos ideales éticos, dejar de soñar con ellos y vivirlos en primera persona. Cualquier cambio en las personas y en la sociedad empieza por la educación de los niños y de la sociedad en su conjunto en el sentido de un aprendizaje permanente.


“La educación autónoma construye mundos diferentes donde quepan muchos mundos verdaderos con verdades”, mural realizado por un colectivo liderado por Gustavo Chávez Pavón, Oventic, Chiapas, México

A menudo se habla de la pedagogía de los derechos humanos. Hay que sensibilizar a los niños desde pequeños para que crezcan como personas que no discriminan ni explotan a los demás. Deben convertirse en personas que muestren empatía, se opongan a la violencia y a la guerra y trabajen activa y dinámicamente por un mundo mejor en un espíritu de paz y justicia. Deben crecer como personas tolerantes y cooperativas que apoyan a los débiles, se oponen a toda violencia en su entorno, denuncian el racismo y la discriminación, hacen campaña a favor de situaciones de partida justas y piensan de forma tolerante y abierta.

Pero para las personas sometidas a una opresión extrema o a un genocidio, la educación en derechos humanos no es suficiente. Porque en un entorno de completa deshumanización, o de brutal asesinato y asfixia de todo sueño humano de vida, ninguna pedagogía de los derechos humanos puede afianzarse, porque eso significaría que a las personas no se les ha negado su humanidad, como es el caso. Pues la narrativa del genocidio requiere la deshumanización previa del enemigo. Sólo puedo matar si sé que no hay humanos delante de mí. Sólo entonces puedo apretar el gatillo y sólo entonces puedo matar niños en masa. Y así ocurrió en el régimen nazi. Y vuelve a ocurrir hoy en Gaza. Las víctimas son niños que han sido deshumanizados de antemano para poder matarlos fríamente y más allá de cualquier consideración ética.
Por tanto, lo que necesitamos urgentemente en un entorno de deshumanización no es una educación en derechos humanos, sino una educación en resistencia. Y el objetivo de esta resistencia, que es el resultado de la pedagogía de la resistencia, es el reconocimiento renovado de la humanidad de los deshumanizados, junto con la superación de su papel de víctimas y su cosificación.
Lo que Theodor Adorno dice tan bellamente, aunque con algunas restricciones etnocéntricas, se aplica a toda la humanidad. En su ensayo de 1966 sobre el Nunca más del campo de concentración de Auschwitz y la matanza de conciudadanos que fueron gaseados por pertenecer a una «raza» judía y, por tanto, semita inferior, el filósofo judío se expresaba de la siguiente manera, refiriéndose a la educación tras este genocidio contra los judíos:
« La exigencia de que Auschwitz no se repita es la primera de todas en la educación. Hasta tal punto precede a cualquier otra que no creo deber ni poder fundamentarla. No acierto a entender que se le haya dedicado tan poca atención hasta hoy. Fundamentarla tendría algo de monstruoso ante la monstruosidad de lo sucedido. […] Cualquier debate sobre ideales de educación es vano e indiferente en comparación con este: que Auschwitz no se repita. Fue la barbarie contra la que se dirige toda educación. »
Y este paradigma de la pedagogía de la resistencia es precisamente el hilo conductor del libro del profesor de historia colombiano Renán Vega Cantor titulado «La educación después del genocidio de Gaza», que acabo de traducir del español al inglés y alemán.
La resistencia en ese enclave, que simboliza el ejemplo máximo de la opresión sionista e imperialista del Otro, no es sólo un derecho universal, sino una obligación universal que debe venir tanto de dentro como de fuera. Los educadores de todo el mundo están llamados a poner nombre a las violaciones israelíes de los derechos humanos y a denunciar la brutalidad de este genocidio. Porque ni Auschwitz ni Gaza deben repetirse. La resistencia al aparato asesino del Estado sionista, que pone completamente patas arriba la ética y el pensamiento religioso judíos, sólo puede garantizarse mediante esta inversión: los niños de Gaza no son víctimas, sino luchadores.
Este concepto fue resumido por el poeta palestino-brasileño Yasser Jamil Fayad en breves pero elocuentes palabras como sigue:
“Correr/ Bailar/ Llorar/ Abrazar/ Amar/ Sufrir/ Ayudar/Gritar/ En la vida caben muchos y muchos verbos./ Yo Soy Simplemente palestino/ ¡Mi verbo es luchar!”
Esta es la pedagogía de la resistencia que necesitamos en todo el mundo. Este es un paradigma de pensamiento pedagógico que ocupará su lugar en las escuelas de todo el mundo.
El No es un No universal contra la deshumanización de todas las personas, los judíos del pasado y los palestinos de hoy.


24/02/2024

RENÁN VEGA CANTOR
Éduquer après le génocide de Gaza

Le titre de ce texte paraphrase Éduquer après AuschwitzPDF, titre d’une conférence radiophonique donnée par le philosophe allemand Theodor Adorno en 1966 et publiée plus tard sous forme imprimée, dont les premières lignes se lisent comme suit : « Exiger qu’Auschwitz ne se reproduise plus jamais est l’exigence première de toute éducation. Elle précède tellement toutes les autres que je ne crois pas devoir ou pouvoir la justifier. Je ne peux pas comprendre qu’on s’en soit si peu soucié jusqu’à aujourd’hui. La justifier serait quelque peu monstrueux face à la monstruosité de ce qui s’est passé.  […] Discuter d’idéaux dans le domaine de l’éducation ne mène à rien face à cette exigence : plus jamais d’Auschwitz. Ce fut le type de barbarie contre laquelle se dresse toute éducation. »  Aujourd'hui, nous sommes confrontés à une répétition de la barbarie génocidaire de la part d’Israël contre le peuple palestinien. Dans cet essai, l'historien colombien esquisse ce que pourraient et devraient être les orientations des éducateur·trices critiques animé·es par une éthique humaniste.

Traduit par  Fausto Giudice, Tlaxcala

 

11/02/2024

RENÁN VEGA CANTOR
La educación después del genocidio de Gaza

 

El título de este texto parafrasea a La educación después de Auschwitz, el título de una charla radiofónica que dio el filósofo alemán Theodor Adorno en 1966 y que luego se publicó en formato libro, en cuyas primeras líneas se dice: “La exigencia de que Auschwitz no se repita es la primera de todas en la educación. Hasta tal punto precede a cualquier otra que no creo deber ni poder fundamentarla. No acierto a entender que se haya dedicado tan poca atención hasta hoy. Fundamentarla tendría algo de monstruoso ante la monstruosidad de lo sucedido. […]. Cualquier debate sobre ideales de educación es vano e indiferente en comparación con este: que Auschwitz no se repita. Fue la barbarie, contra la que se dirige toda educación.” Hoy nos encontramos ante la repetición de la barbarie genocida contra el pueblo palestino por parte de Israel. El historiador colombiano esboza en este ensayo cuales podrían y deberían ser las orientaciones de l@s educador@s crític@s impulsados por una ética humanista.