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06/01/2022

ALICE SPERI
Huda Al Sarari : elle a aidé à faire la lumière sur les prisons secrètes mises en place par les Émirats Arabes Unis au Yémen et elle a payé le prix fort

 Alice Speri, The Intercept, 31/12/2021
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

L'avocate yéménite Huda Al-Sarari représentait depuis des années des femmes dans des affaires de violence domestique et de genre, lorsque vers 2015, elle a commencé à recevoir des appels à l'aide différents.

 
Huda Al Sarari en 2021. Photo : Adil Salim Obaid Al Bahrani

Alors que le conflit civil au Yémen se transformait en une guerre par procuration entre puissances régionales, des femmes appelaient Huda Al Sarari au milieu de la nuit pour lui dire que leur maison venait d'être attaquée et que leurs maris, frères et fils avaient été emmenés de force. D'autres l'appelaient après avoir passé des jours à chercher leurs proches dans les prisons et les commissariats de police, et à plaider auprès de fonctionnaires qui leur disaient ne pas être impliqués dans la détention des hommes ni savoir où ils se trouvaient.

Ces familles disaient : « Aidez-nous, nos fils ont été enlevés », a raconté Al Sarari dans une interview avec The Intercept. « Je ne pouvais pas entendre parler de ces violations et de ces crimes et rester sans rien faire ».

Les disparitions ont commencé peu après que l'Arabie saoudite a lancé une intervention aérienne et terrestre au Yémen, soutenue par les USA et impliquant d'autres puissances régionales, comme les Émirats arabes unis. Au cours de cette campagne, les Émirats arabes unis, un allié clé dans la guerre menée par les USA contre Al-Qaïda dans la péninsule arabique, ont pris le contrôle de vastes étendues du sud du Yémen. Alors que les disparitions forcées se comptaient par centaines dans la ville d'Aden et ses environs, des informations ont commencé à circuler selon lesquelles ces hommes avaient été détenus, battus et souvent torturés par des forces de sécurité yéménites informelles formées et armées par les Émirats arabes unis.

Al Sarari, ainsi qu'un groupe d'autres avocats et militants, ont commencé à enquêter discrètement sur ces rapports. Leur méticuleux effort de documentation a abouti à une base de données qui, à un moment donné, contenait les noms de plus de 10 000 hommes et garçons, dont la plupart étaient détenus en dehors du système judiciaire de l'État. Il a permis de mettre au jour un réseau de prisons secrètes géré par les Émirats arabes unis au su et parfois avec la participation directe des forces usaméricaines.

Le travail d'Al Sarari et de ses collègues a été au cœur de rapports explosifs publiés par l'Associated Press et Human Rights Watch en 2017. Les révélations sur les abus de la coalition dans le sud du Yémen ont renouvelé l'examen de l'implication des puissances étrangères dans le conflit civil du pays, ainsi que des violations des droits humains qui continuent d'être commises par les alliés des USA au nom de la lutte contre le terrorisme. Les efforts de documentation ont contribué à la libération de plus de 260 détenus dans les mois qui ont suivi la publication des rapports, et pourraient fournir des preuves essentielles alors qu'un nombre croissant d'acteurs internationaux demandent des comptes pour les violations généralisées commises par toutes les parties au conflit au Yémen. Plus de 1 000 personnes sont toujours détenues à ce jour, a précisé Al Sarari, et plus de 40 sont portées disparues, sans que l'on sache ce qu'elles sont devenues ni où elles se trouvent.

Le gouvernement des Émirats arabes unis n'a pas répondu à une demande de commentaire. Un porte-parole du département d'État usaméricain a renvoyé les questions au département de la Défense, qui n'a pas répondu à une demande de commentaire.

L'identité d'un grand nombre des personnes qui ont témoigné sur les abus n'est pas rendue publique, en raison de leur crainte de représailles au Yémen. Mais Mme Al Sarari est apparue dans des entretiens avec les médias et a été reconnue publiquement pour son implication. Cette reconnaissance a fait d'elle une cible. Elle a dû faire face à une campagne de diffamation incessante, ainsi qu'à des menaces et des tentatives d'intimidation, et sa famille l'a implorée de cesser de parler. « Ils m'ont blâmée en me disant : "Si tu n'as pas peur pour toi, crains pour tes enfants, crains pour ta réputation" », dit-elle.

Quatre ans plus tard, le travail d'Al Sarari continue d'avoir un impact profond sur sa vie. Al Sarari a fui le Yémen en 2019 quelques mois après que son fils adolescent eut été tué, dans ce qu'elle croit être des représailles pour son travail. Elle se cache maintenant dans un pays qu'elle a demandé à The Intercept de ne pas nommer. De là, elle continue à répondre aux appels de personnes restées au pays, principalement des mères, et à enquêter sur les rapports d'abus.

Même en exil, elle préfère parler des violations actuelles des droits humains au Yémen plutôt que de ce qu'il lui en a coûté de les dénoncer.

« Je vais poursuivre mon travail ; je n'ai jamais regretté ce que j'ai fait malgré les pertes que j'ai subies », dit-elle. « Ne pas pouvoir vivre au Yémen et rester avec ma famille à cause de mon travail - c'est ma responsabilité en tant qu'avocate, en tant que défenseure des droits humains et en tant qu'être humain. Vous devez défendre ces victimes car elles n'ont personne d'autre vers qui se tourner ».

Huda Al Sarari regarde une photo de son fils décédé, Mohsen, en 2021. Photo : Adil Salim Obaid Al Bahrani

ANTONIO MAZZEO
Le Maroc achète des drones et des missiles en Israël

 Antonio Mazzeo, Africa ExPress, 5/1/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Le Maroc va acheter à Israël des batteries de missiles sol-air de moyenne portée et des drones armés pour renforcer son arsenal militaire déployé contre l'Algérie voisine et le Front Polisario dans l'ancien Sahara espagnol.

Selon le site spécialisé Israel Defense, les autorités de Rabat ont entamé des négociations avec IAI - Israel Aerospace Industries, la principale holding militaro-industrielle d'Israël, pour l'acquisition du système de missiles Barak 8 (éclair en hébreu). Les négociations ont été menées par Sharon Bitton, directrice du marketing d'IAI pour les pays du Golfe, ancienne colonelle des forces armées et ancienne cheffe de la Coordination des activités gouvernementales dans les territoires occupés (COGAT).

Une batterie de missiles sol-air israéliens Barak 8

Le système de missiles Barak 8 a été développé par les forces armées et les industries de défense d'Israël et de l'Inde et est utilisé sur terre et en mer. Outre IAI-Israel Aerospace Industries, Rafael Advanced Defense Systems Ltd. de Haïfa et le groupe industriel Tata de Mumbai ont également participé à sa conception et à sa construction.

Avec une vitesse maximale de Mach 2 (580 mètres par seconde) et une capacité de charge allant jusqu'à 60 kg, le système de missiles sol-air a une portée opérationnelle d'environ 70 km. « Le Barak 8 est capable de neutraliser les menaces aériennes telles que les chasseurs, les missiles, les hélicoptères et les drones ennemis et peut frapper plusieurs cibles simultanément, même dans des conditions météorologiques défavorables », rapportent les responsables d'IAI.

Ces derniers mois, les forces armées marocaines ont inauguré la première base entièrement dédiée à la « défense aérienne » à longue portée, près de la ville de Sidi Yahia el Gharb, dans la région nord de Rabat-Sale-Kenitra. Quatre batteries de missiles du système FD-2000B, achetées à la Chine en 2017, ont été installées sur la base. Il est donc concevable que le nouveau dispositif de guerre fabriqué en Israël soit destiné précisément à cette installation.

En plus du Barak 8, le Maroc a également l'intention d'acheter à IAI un lot de drones kamikazes (avions sans pilote armés de bombes et d'explosifs qui explosent à l'impact avec la cible) de type Harop, pour un coût de 22 millions de dollars. Le Harop est un petit avion sans pilote (2,5 mètres de long), mais il peut transporter une charge explosive de 20 kg et voler pendant sept heures consécutives jusqu'à 1 000 kilomètres. Le drone a été utilisé par les forces armées israéliennes lors de raids à Gaza, au Liban et en Syrie, et par l'Azerbaïdjan lors du récent conflit du Haut-Karabakh.

Le drone israélien Heron acheté par le Maroc

GIDEON LEVY
La vérité vous rendra libres

Gideon Levy, Haaretz, 6/1/2022
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala 

Il y a de plus en plus de chances que l'on se souvienne de Yair Lapid comme d'un meilleur ministre des Affaires étrangères que Yisrael Katz [2019-2020]. Cette semaine, Lapid a en effet dit la vérité : « Quand je serai Premier ministre [août 2023], nous ne négocierons toujours pas avec les Palestiniens ».

Yair Lapid a déclaré qu'il ne négociera pas avec les Palestiniens lorsqu'il sera Premier ministre. Oubliées ses déclarations électorales de 2012-2013 sur l’absolue nécessité de négocier avec les Palestiniens. Portrait du Financial Times de janvier 2013

Cette petite phrase n'a pas fait les gros titres, ce qui n'est pas surprenant, puisqu'il n'y a rien de nouveau ici - à part le spectacle d'un ministre disant la vérité, ne serait-ce que pour un moment. Lapid a le mérite de révéler quelque chose que l'on sait depuis longtemps : il n'y a pas de partenaire israélien. Aucun partenaire israélien pour mettre fin à l'occupation, aucun partenaire israélien pour une quelconque solution, ni même un partenaire israélien pour les négociations. En vérité, il n'y en a jamais eu, mais maintenant l'Israël officiel, pour la première fois de son histoire, le reconnaît. L'explication, comme d'habitude, vient de la politique interne. « Les accords de coalition empêchent tout progrès dans cette voie », a expliqué le premier ministre à venir.

Les grévistes de la faim palestiniens en prison devront attendre, tout comme les milliers de prisonniers, les familles déchirées, les familles endeuillées, les chômeurs, les réfugiés, les personnes à qui l'on refuse la dignité, la terre, le présent et l'avenir - tous devront attendre le gouvernement qui suivra le prochain. Il y aura alors certainement des accords de coalition qui mettront rapidement fin à l'occupation.

Si un ministre des Affaires étrangères israélien avait dit quelque chose comme cela il y a quelques années, le ciel serait tombé sur nos têtes. Pas de négociations ? Aucune ? Les USAméricains auraient émis des condamnations, les Européens auraient été furieux, l'ONU aurait adopté une résolution, les travaillistes et le Meretz auraient menacé de quitter le gouvernement. Mais maintenant, personne ne bronche.

Lapid nous a épargné tout cela. Il a annoncé la fin du rituel du processus de paix qui a facilité les nombreuses années d'occupation. Personne ne pense vraiment qu'Israël aura un gouvernement plus modéré que celui-ci dans les années à venir, et de toute façon, les 50 années de gouvernements de paix modérés auraient dû suffire à nous faire comprendre qu'il n'y a personne à qui parler en Israël, peu importe qui est au pouvoir. Lapid fait un pas, petit mais important, vers la reconnaissance de ce fait. Maintenant, il faut que cela soit bien compris : Il n'y aura pas de solution, et certainement pas une solution à deux États.

La possibilité que les Palestiniens soient condamnés à un nouveau siècle d'apartheid ne peut être écartée. En fait, c'est la possibilité la plus probable. Car qui va les sortir de cet apartheid, et comment exactement peuvent-ils s'en sortir ? Ils ont déjà tout essayé. Maintenant, ils comprennent au moins, et le monde aussi, qu'il n'y a aucune chance qu'ils aient un partenaire, car Israël a des accords de coalition.

05/01/2022

RAMZY BAROUD
2021 en Palestina: por fin ha aparecido una nueva generación

Ramzy Baroud, Politics for the People, 3/02/2022
Traducido del inglés por
Sinfo Fernández, Tlaxcala

 Al principio, 2021 parecía ser otro año ordinario de implacable ocupación israelí y continua miseria palestina. Aunque gran parte de esa situación seguía siendo cierta, un sentimiento de unidad popular sin precedentes entre los palestinos, no solo en la Jerusalén Oriental ocupada, Cisjordania y Gaza, sino también entre las comunidades palestinas de la Palestina histórica, desafió la dinámica de la ocupación israelí de Palestina.

 Palestinos participan en una protesta contra la ocupación israelí.
(Foto: ActiveStills.org, archivo)

Una sensación dominante de cautelosa esperanza ha sustituido por fin al sentimiento absoluto de desesperación de años anteriores. Con ello, se ha registrado en toda Palestina un sentimiento de renovación y voluntad de adoptar nuevas ideas políticas. Por ejemplo, según una encuesta realizada por el Centro de Medios y Comunicación de Jerusalén (JMCC, por sus siglas en inglés), publicada el 22 de noviembre, hay más palestinos de Cisjordania que apoyan la solución de un solo Estado que los que siguen apoyando la solución de dos Estados, prácticamente desaparecida, que dominó el pensamiento palestino durante décadas.

La pandemia pasa factura

Sin embargo, el año comenzó con la atención puesta en algo totalmente distinto: la pandemia de la covid-19. Además de asolar a los palestinos asediados y ocupados, especialmente en la Franja de Gaza, la pandemia comenzó a extenderse entre los presos palestinos.

En febrero, la Autoridad Palestina, junto con grupos y organizaciones internacionales de derechos humanos, criticó a Israel por bloquear el acceso a las vacunas covid-19 en la asediada Franja de Gaza. Las vacunas Sputnik 5 fueron donadas por Rusia, el primer país que contribuyó a la lucha contra la pandemia en Palestina. Con el tiempo, las comunidades palestinas fueron accediendo poco a poco a las vacunas que llegaban del programa COVAX. Sin embargo, la pandemia siguió haciendo estragos en la Palestina ocupada, especialmente porque las autoridades de ocupación israelíes siguieron bloqueando las medidas preventivas palestinas y desmantelando las instalaciones improvisadas de covid-19 en los territorios ocupados. Según el sitio web Worldometer, 4.555 palestinos murieron a causa de la covid-19, mientras que 432.602 dieron positivo en las pruebas de la mortal pandemia.

Elecciones canceladas

Al igual que el año anterior, la crisis política de Israel dominó rápidamente los titulares, ya que la lucha por el poder entre el entonces primer ministro israelí, Benjamín Netanyahu, y sus rivales siguió reforzándose, lo que llevó a las cuartas elecciones de Israel en dos años. Las elecciones de marzo han cambiado finalmente el panorama político israelí gracias a una extraña coalición de gobierno formada por el nuevo primer ministro de Israel, Naftali Bennett, el 13 de junio. La coalición incluía al político árabe Mansour Abbas, cuyo partido político fue decisivo para la formación del gobierno.

Mientras Netanyahu y su partido Likud se retiraban rápidamente a la oposición, poniendo fin a un reinado de más de doce años, los palestinos anticipaban sus propias elecciones, que fueron anunciadas por el presidente de la AP, Mahmud Abbas, el 15 de enero.

HILO GLAZER
Nihaya Daoud : « Dans le cadre de mon programme de doctorat à Jérusalem, j'étais la seule Arabe présente. À part les femmes de ménage »
L'apartheid dans le système de santé israélien

Nihaya Daoud a l'habitude de provoquer des froncements de sourcils. C'est la réaction qu'elle a provoquée lorsqu'elle est partie à l'étranger pour faire un post-doc pendant deux ans sans ses enfants, et lorsqu'elle est devenue la première femme arabe en Israël à être nommée professeur de santé publique. Et elle n'a pas peur de sonder les blessures de sa communauté.

Daoud : « La séparation est à l'origine de la discrimination et du racisme dans tous les domaines : logement, éducation, aide sociale, transport. Il n'y a pas besoin de prendre ce modèle et de le cloner dans le système de santé ». Photo : Emil Salman

Nihaya Daoud, professeur de santé publique à l'université Ben-Gourion, a été marquée dans son enfance par la compréhension du sentiment de ses parents d'avoir manqué quelque chose : son père a dû renoncer à poursuivre des études et a travaillé toute sa vie dans le bâtiment, tandis que sa mère, excellente élève, a fini par rester au foyer.

« J'ai grandi avec l'expérience de ma mère qui voulait absolument poursuivre ses études et de mon père qui voulait faire de bonnes études, mais cela n'a marché pour aucun des deux », raconte Daoud, 55 ans. « Alors tout a été investi sur nous, les enfants. Pendant mon adolescence, ils m'ont envoyé dans tous les groupes d'enrichissement postscolaires possibles : art, nature, mathématiques. Le message était le suivant : sois exceptionnelle ».

Daoud a pris ce message à cœur et était déterminée à le mettre en pratique. Ainsi, il y a un peu plus de dix ans, lorsqu'on lui a proposé de faire un post-doc à l'université de Toronto, elle n'a pas hésité. Elle avait des enfants, dont le plus jeune était en troisième année, et sa famille était quelque peu décontenancée à l'idée qu'elle quitte la maison pour deux ans.

« Après tout, il y a un fossé entre les générations lorsqu'il s'agit de la notion de ce qu'une femme doit être et jusqu'où elle est autorisée à aller pour se réaliser », explique Mme Daoud. « C'était difficile pour ma mère que je parte seule. C'est elle qui a implanté ces ambitions en moi, mais malgré tout, elle trouvait que j’allais trop loin ».

Ce n'est pas seulement dans la famille de Daoud qu’on a froncé les sourcils. « Je me souviens qu'un de mes collègues juifs a demandé à mon partenaire : "Comment pouvez-vous la laisser partir seule comme ça ?" », dit-elle. Mais Mme Daoud, épidémiologiste sociale dont les recherches portent sur les inégalités dans les politiques de santé et la santé des femmes, n'a pas tenu compte de ces claquements de langue. L'un des articles les plus cités de son séjour à l'étranger porte sur le lien entre le faible statut économique et la violence entre partenaires intimes chez les femmes autochtones du Canada. Alors même qu'elle rédigeait des articles pour des publications prestigieuses, le séjour de Mme Daoud à l'étranger lui a permis de porter un nouveau regard sur le lieu où elle a grandi.

« Il y a une solidarité au sein de la société immigrée au Canada - les gens s'entraident. Ici, ce n'est plus le cas. Les gens sont devenus étrangers à la vie de leur communauté : Je suis là pour moi seul et c'est tout ».

Est-ce que ça a toujours été comme ça ?

« Non. La société arabe dans laquelle j'ai grandi était beaucoup plus égalitaire. Nos voisins nous apportaient de la farine et nous leur apportions du raisin. Il y avait une confiance mutuelle. Aujourd'hui, les gens ne se soucient pas de leurs voisins, personne ne regarde à droite ou à gauche. Certains conduisent une Mercedes, d'autres n'ont rien à manger. La société arabe a subi des processus d'individualisation qui sont plus aigus qu'aux USA et au Canada. Les disparités économiques sont aujourd'hui effroyables ».

L'entrée récente et historique d'un parti arabe (la Liste arabe unie, alias Ra'am) dans la coalition en Israël a également été vendue au public arabe comme une démarche permettant de maximiser les réalisations matérielles.

« Absolument. La rhétorique de Mansour Abbas [leader de la LAU] est individualiste-capitaliste et ne découle pas nécessairement d'une préoccupation pour la collectivité. C'est un discours qui sert les segments aisés de la société arabe. Israël, bien sûr, soutient ce discours. Le message est le suivant : excellez et ne vous occupez que de vous ; oubliez la nationalité, l'identité. Vous pouvez être directeur d'un service dans un hôpital et recevoir un très bon salaire, vous construire une maison qui ressemble à un château - mais autour de vous, tout est horrible : la route d'accès à la ville n'est pas goudronnée, il n'y a pas d'éclairage public, il y a des détritus partout, de la violence à chaque coin de rue. Et cela ne vous intéresse tout simplement pas. C'est incompréhensible. La politique de l'UAL peut produire quelque chose à court terme, mais elle déchire la communauté arabe de l'intérieur. Il y a des développements dangereux en cours parmi nous. Et ironiquement, la personne à l'avant-garde de tout cela est elle-même médecin, dentiste. Abbas aurait dû être la personne éduquée qui travaille avec le cœur ».

Votre critique de l'aliénation des membres les plus performants de la société arabe se concentre sur les médecins.

« Parce que c'est de là que je viens. Les hommes arabes qui sont revenus après avoir étudié la médecine à l'étranger n'ont pas traduit leurs connaissances en une amélioration des services médicaux fournis à la communauté arabe. Pour la plupart, ils choisissent des résidences qui peuvent les faire progresser personnellement - médecine interne, chirurgie - ou vont là où le système israélien les oriente. Il est assez fréquent de voir un "créneau" arabe qui change tous les cinq ans. Chaque service hospitalier a sa feuille de vigne arabe. En règle générale, les médecins arabes ont tendance à préférer les résidences en hôpital plutôt que la médecine communautaire. À mon avis, ils doivent essayer d'exercer une plus grande influence dans leur communauté ».

Daoud n'hésite pas à sonder les plaies suppurantes de sa communauté, mais son regard est aussi constamment fixé sur l'establishment israélien qui les a négligées. Ses recherches, par exemple, ont porté sur l'impact de phénomènes sociaux et politiques (démolitions de maisons, polygamie, absence d'état-civil) sur la morbidité et l'accès aux services de santé chez les Arabes israéliens. À ce titre, son travail diffère de la recherche classique dans ce domaine, explique-t-elle : « D'autres chercheurs en santé publique perçoivent des variables telles que le sexe, le niveau d'éducation ou d'emploi comme des éléments qui interfèrent avec la recherche. À ce titre, ils ont neutralisé et standardisé ces variables. Je fais le contraire. Je ne place pas les bactéries et les virus au centre - mais plutôt les systèmes sociaux et politiques ».

« Ce n'est pas le courant dominant de la recherche », souligne Daoud, notant qu' « il n'est pas facile de faire entendre ce genre de voix critique dans la constellation politique en Israël et en tant que membre d'une minorité. Elle n'a pas toujours bénéficié d'une oreille attentive. Lorsque je travaillais sur mon doctorat, il y a eu une discussion pour savoir s'il fallait se contenter dans l'hypothèse de recherche du terme "discrimination" ou opter pour 'racisme'. J'ai insisté sur le terme "racisme". Mes conseillers n'arrêtaient pas de me dire : "Nous devons vous donner une leçon sur la survie dans le milieu universitaire israélien." »

MILENA RAMPOLDI
«Οι περισσότεροι αριστεροί έχουν πέσει θύματα της εμπιστοσύνης τους στο κράτος»: Ο Μίχαελ Σνάϊντερ για τη συνεχιζόμενη «διεθνική βιοπολιτική κατάληψη της εξουσίας»

Milena Rampoldi, ProMosaik, 2/1/2022
Μετάφραση :
Niko Demo, Τλαξκάλα

Συνέντευξη με τον καθηγητή Μίχαελ Σνάϊντερ, (γεννημένος το 1943) με θέμα τον COVID-19 και τη σχέση μεταξύ ιατρικής και ολοκληρωτισμού. Ο Σνάιντερ συγγραφέας και στρατευμένος σοσιαλιστής,είναι γνωστός, μεταξύ άλλων, για τη συμμετοχή του στο φοιτητικό κίνημα του 1968, ως συγγραφέας του έργου «Neurose und Klassenkampf» [Νεύρωση και πάλη των τάξεων,Εκδόσεις Ράππα,1982] και την ίδρυση του πρώτου σοσιαλιστικού θεάτρου δρόμου στο Δυτικό Βερολίνο. Ο Μίχαελ Σνάϊντερ ξεχωρίζει για την οξυδερκή κριτική του στην υπάρχουσα τάξη πραγμάτων, άρα και στην εκφυλιστική «κορωνοϊακή» νεύρωση που κυριαρχεί και συγκεντρώνει πολλά στοιχεία όχι μόνο πολιτικά, αλλά και νευρωτικά. Τα πράγματα, όμως, σήμερα διαφέρουν κάπως. Η εξουσία σήμερα είναι διαφορετική. Και ο ολοκληρωτισμός είναι διαφορετικός.


Στην εποχή του κορωνοϊού που ζούμε, η σχέση ιατρικής, εξουσίας και ολοκληρωτισμού διαφεύγει από πολλούς, για ποιο λόγο κατά τη γνώμη σας;

Εάν η σχέση μεταξύ ιατρικής, εξουσίας και ολοκληρωτισμού διαφεύγει από τόσους πολλούς ανθρώπους, σε αυτήν την περίοδο κρίσης λόγω του κορωνοϊού, οφείλεται κυρίως στη φύση αυτής της νέας ιστορίας, εξαιρετικά εκλεπτυσμένης και αποτελεσματικής ως προς τον αντίκτυπό της στη ψυχολογία της μάζας : ότι ο Sars- Ο Cov-2 είναι ένας δολοφονικός ιός που απειλεί ολόκληρη την ανθρωπότητα, εναντίον του οποίου θα πρέπει να «κηρύξουμε τον πόλεμο», όπως ανακοίνωσε ο Γάλλος πρόεδρος τον Απρίλιο του 2020.

Σε περιόδους πολέμου και κρίσης, κυβέρνηση και πολίτες πάντα σχεδόν ενώνουν τις δυνάμεις τους. Ο «πόλεμος ενάντια στον κορωνοϊό» και τις νέες «επικίνδυνες παραλλαγές» του μοιάζει με το 1984 του Όργουελ, όπου οι άνθρωποι κινητοποιούνται συνεχώς και ωθούνται σε εικονικούς πολέμους ενάντια σε νέους εχθρούς που κανείς δεν βλέπει ποτέ. Ακόμη πιο εκλεπτυσμένα, από κάποια σχεδόν σαδιστική ιδιοφυΐα (κάτι σαν ψυχολογικός πόλεμος): η ιστορία (σκηνοθετημένη από τις αμερικανικές μυστικές υπηρεσίες και τις δεξαμενές σκέψης)  ενός αόρατου και πανίσχυρου εχθρού που μπορεί να χτυπήσει οπουδήποτε και ανά πάσα στιγμή και που μπορεί να κρυφτεί μέσα στον καθένα μας, στον διπλανό σου, στον συνάδελφό σου, ακόμα και ανάμεσα στα αγαπημένα σου πρόσωπα και, ακόμα χειρότερα, στον ίδιο σου τον εαυτό.

Η υπόθεση του «ασυμπτωματικού ασθενούς», που θέτει σε κίνδυνο όλους τους άλλους ως «υπερμολυντική», είναι ιδιαίτερα ύπουλη, γιατί τροφοδοτεί την καχυποψία όλων εναντίον όλων και οδηγεί σε πλήρη διακοπή του φόρτου των αποδεικτικών στοιχείων: στον αγώνα ενάντια στον αόρατο εχθρό, δεν είναι όλοι οι άνθρωποι δυνητικά υγιείς, αλλά δυνητικά άρρωστοι. Κάθε άτομο είναι ένα ύποπτο κρούσμα που δεν έχει ακόμη επαληθευτεί, ένας κίνδυνος και θα πρέπει να αποδείξει την αθωότητά του μέσω των ευρημάτων (επιχρίσματα) ή των εμβολίων που ενημερώνονται καθημερινά. Εάν δεν το κάνει, η περιθωριοποίηση και οι περιορισμοί μετακίνησης είναι μέτρα αυτοάμυνας που εγκρίνονται από την κοινωνία.

Αυτή η ιστορία είναι καινούργια, και βρίσκει ανταπόκριση επειδή θέτει στην υπηρεσία της πριν απ' όλα κοινοτικά ιδανικά όπως η αλληλεγγύη, η ευθύνη απέναντι στους άλλους κ.λπ., που είναι τόσο προσφιλή στην αριστερά. Να γιατί  η δόλια φύση της δεν αναγνωρίζεται από τους περισσότερους αριστερούς, τους σοσιαλδημοκράτες και τους αριστερούς σοσιαλιστές, πόσω μάλλον που οι τελευταίοι έχουν πέσει θύματα της εμπιστοσύνης τους στο κράτος ακριβώς τώρα, κατά τη διάρκεια της κρίσης λόγω του κορωνοϊού: το γεγονός ότι, μετά τα τριάντα χρόνια νεοφιλελεύθερων στερήσεων και πολιτικών μεγάλων περικοπών (όπως στον τομέα της δημόσιας υγείας), το μέχρι τότε αδύναμο κράτος παίρνει ξαφνικά τα ηνία στα χέρια του και καθιστά την υγεία των πολιτών το υπέρτατο σημείο της δράσης του, από αυτούς εκλαμβάνεται ως απόδειξη της ηθικής διάστασης που ανακαλύπτει και πάλι η πολιτική. Για ποιο λόγο όμως οι κυρίαρχες ελίτ, αδίστακτες μεταξύ άλλων, αποφάσισαν να σταματήσουν την παγκόσμια κερδοσκοπική μηχανή μπροστά σε ένα παθογόνο παράγοντα που επηρεάζει σχεδόν αποκλειστικά τους «μη παραγωγικούς», τους άνω των 80;

 

John Melhuish Strudwick, Μια χρυσή κλωστή,1885

 Σε ποιο βαθμό η εξουσία σήμερα διαφέρει από την εξουσία με την παραδοσιακή έννοια του όρου;

Le Canada s'engage à verser 31,5 milliards de dollars pour régler le litige concernant le système de tutelle des enfants autochtones


Catherine Porter et Vjosa Isai, The New York Times, 4/1/2022
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Le gouvernement a accepté un règlement historique visant à réparer le système et à indemniser les familles lésées par celui-ci. Ce règlement devrait mettre fin à de longues années de litiges.

  

Marc Miller, ministre des Relations Couronne-Autochtones : « Il s'agit du plus important règlement de l'histoire du Canada. Mais aucune somme d'argent ne peut réparer les préjudices subis par les enfants des Premières Nations. Cependant, les injustices historiques exigent des réparations historiques. Les accords de principe que nous avons signés aujourd'hui soutiendront les enfants des Premières Nations, afin qu'ils puissent avoir les mêmes opportunités de grandir avec leurs familles et leurs communautés qui s'épanouissent grâce à leurs cultures et leurs langues ».

Cindy Woodhouse « Ce règlement historique de 40 milliards de dollars a mis du temps à arriver. Les Premières Nations de tout le Canada ont dû travailler très dur pour que ce jour vienne réparer les torts monumentaux causés aux enfants des Premières Nations. Des torts alimentés par un système intrinsèquement biaisé. Nous avons un long chemin à parcourir pour lutter contre la pauvreté dans nos nations. Et aucune somme d'argent ne sera jamais le bon montant, ni ne ramènera une enfance perdue. Mais aujourd'hui, il s'agit de reconnaissance, d'être vu et entendu ».

Le gouvernement canadien a annoncé mardi qu'il avait conclu ce qu'il a appelé le plus grand règlement de l'histoire du Canada, en versant 31,5 milliards de dollars dollars [=22 milliards d’€]  pour réparer le système discriminatoire de protection de l'enfance du pays et indemniser les populations autochtones lésées par ce système.

L'accord de principe constitue la base du règlement définitif de plusieurs procès intentés par des groupes des Premières nations contre le gouvernement canadien. La moitié du montant total du règlement de 40 milliards de dollars canadiens, servira à indemniser les enfants qui ont été inutilement enlevés à leurs familles, ainsi que leurs familles et les personnes qui s'en occupaient, au cours des trois dernières décennies.

Le reste de l'argent servira à réparer le système de tutelle de l'enfance pour les enfants des Premières nations - qui sont statistiquement beaucoup plus susceptibles d'être retirés de leur famille - au cours des cinq prochaines années afin de garantir que les familles puissent rester ensemble.

« Les Premières nations de tout le Canada ont dû travailler très fort pour que cette journée permette de réparer les torts monumentaux causés aux enfants des Premières nations, torts alimentés par un système intrinsèquement biaisé », a déclaré Cindy Woodhouse, cheffe régionale du Manitoba à l'Assemblée des Premières Nations, la plus grande organisation autochtone du Canada.

« Ce n'était pas et ce n'est pas une question de parentalité. Il s'agit en fait de pauvreté », a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse, ajoutant que plus de 200 000 enfants et familles autochtones sont concernés par l'accord.

04/01/2022

RYAN DEVEREAUX
Plata y plomo: La demanda histórica de México contra las empresas de armas usamericanas

Ryan Devereaux, The Intercept, 27/12/2021
Traducido del inglés por
Sinfo Fernández, Tlaxcala

 Alejandro Celorio Alcántara no se sorprendió cuando finalmente llegaron las respuestas. Como alto asesor jurídico de la Secretaría de Relaciones Exteriores de México, Celorio dirigía un equipo de abogados que el pasado agosto presentó una demanda histórica, por la que acusaba a algunas de las empresas de armas más conocidas de Estados Unidos de negligencia letal a escala masiva. Con el objetivo de conseguir 10.000 millones de dólares en concepto de daños y perjuicios por una década y media de tiroteos y asesinatos, este litigio sin precedentes pretendía tener éxito allí donde las víctimas de la violencia armada al norte de la frontera casi tienen garantizado el fracaso, por lo que se pedía a un tribunal federal de Massachusetts que responsabilizara a diez empresas con sede en Estados Unidos  por el impacto de sus productos en el extranjero.

Las pistolas de Smith & Wesson Corp. se exhiben en el stand de la compañía durante la reunión anual de miembros de la Asociación Nacional del Rifle (NRA) en Indianápolis, Indiana, el 27 de abril de 2019. (Foto: Daniel Acker/Bloomberg/Getty Images)

Al volver de almorzar el 22 de noviembre, fecha del plazo de respuesta de los demandados, el abogado-diplomático mexicano se encontró con que las empresas habían hecho exactamente lo que se esperaba, argumentando que una ley de 2005 que la Asociación Nacional del Rifle (NRA, por sus siglas en inglés) considera uno de sus mayores logros legislativos, que concede “amplia inmunidad” a las empresas de armas en los juicios por violencia armada, no está limitada por las fronteras. Se extiende a todas partes, argumentaron, incluido México. El mensaje de las empresas, según la lectura hecha por Celorio, era simple: “No nos importa lo que hacemos. No nos importa que a otros no les guste cómo lo hacemos. Vamos a seguir haciéndolo”.

El “velo de impunidad”, como Celorio lo definió, era de esperar. Sin embargo, lo que sí le llamó la atención fue la posible filtración de la política en lo que México insiste en que es un desafío legal apolítico. Los fabricantes, holdings y distribuidores acusados en la demanda de 139 páginas presentada por México incluyen a Smith & Wesson, Barrett Firearms Manufacturing, Beretta U.S.A., Beretta Holding, Century International Arms, Colt's Manufacturing Company, Glock, Glock GES.M.B.H., Strum, Ruger & Co., Witmer Public Safety Group e Interstate Arms. En una presentación conjunta, en la que instan al tribunal a desestimar la demanda, las firmas que representan a las empresas -entre ellas uno de los mayores bufetes del mundo, Jones Day, que representó al presidente Donald Trump en sus esfuerzos por anular las elecciones de 2020- argumentan que “en el fondo, este caso implica un choque de valores nacionales”.

“La lectura que hacemos es que van a tratar de politizar esto”, dijo Celorio a The Intercept. “Están aumentando ya el coste político de que el juez falle a favor de México. Le están diciendo: ‘Eres estadounidense. Si dejas pasar este litigio, no guardas en tu corazón los valores americanos’”.

La historia de la demanda de México contra las empresas de armas de Estados Unidos, que lleva en curso más de dos años, se desarrolla en varios niveles a la vez. El litigio en sí pone a prueba si las protecciones legales inscritas en la Ley de Protección del Comercio Legal de Armas (PLCAA por sus siglas en inglés) que el presidente Joe Biden instó al Congreso a derogar en su estrategia nacional para prevenir la violencia con armas de fuego a principios de este año, se extienden a países extranjeros. Si la impugnación tuviera éxito, supondría un golpe histórico para los fabricantes de armas estadounidenses. Con limitadas excepciones, la PLCAA ha proporcionado un escudo casi impermeable a la industria de armas pequeñas con sede en Estados Unidos. Para las empresas de armas, la ley representa un baluarte vital contra las demandas que pueden acabar con la industria. Para los defensores del control de las armas, que señalan casos como el de las víctimas de la masacre del teatro de Aurora (Colorado), que fueron condenadas a pagar 203.000 dólares a un distribuidor de munición tras perder un juicio por motivos de la PLCAA, es el epítome de una marca profundamente estadounidense de impunidad de las empresas de armas.

Una niña se une a los defensores de la reforma de las armas que celebran una conferencia de prensa frente al Capitolio de Estados Unidos en Washington, DC, el 14 de abril de 2016. (Foto: Win McNamee/Getty Images)  Foto: Win McNamee/Getty Images)

La lucha legal también tiene como telón de fondo un dramático momento histórico en la relación de seguridad entre Estados Unidos y México. El año anterior y el año posterior a la aprobación de la PLCAA tuvieron lugar dos acontecimientos clave. En primer lugar, en 2004, el Congreso permitió que expirara la prohibición federal de las armas de asalto en Estados Unidos. En segundo lugar, en 2006, el gobierno mexicano anunció el despliegue del ejército en las calles en una “guerra” contra el narcotráfico. La administración Bush apoyó la campaña con un paquete de ayuda a la seguridad de miles de millones de dólares conocido como Iniciativa Mérida, comenzando así una era de colaboración binacional sin precedentes en el frente más violento de la guerra contra las drogas.

WORKERS WORLD
Le legs de Martin Luther King : « Tout travail a sa dignité »

Workers World, 3/1/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Le 17 janvier sera le jour férié officiel aux USA en l'honneur de la naissance du révérend Dr Martin Luther King Jr, dont le 93e anniversaire est le 15 janvier. Le troisième lundi de janvier est le jour férié officiel de King pour de nombreux travailleurs, institué en 1986, après de nombreuses années de pression de masse exercée sur le gouvernement usaméricain.

De nombreux experts bourgeois utilisent ce jour férié pour s'approprier le rôle historique du Dr King, principalement en tant que principal symbole non violent du vaste mouvement des droits civiques, ce qui correspond seulement à une partie de la vérité. Mais son legs est bien plus que cela, notamment en ce qui concerne les droits des travailleurs.

Il ne faut pas réduire son message à son célèbre discours « I Have a Dream », prononcé au Lincoln Memorial à la suite de la marche sur Washington de 1963, qui a rassemblé 250 000 personnes. Lors de cette marche, de nombreuses pancartes étaient brandies par des travailleurs représentant des syndicats internationaux, des fédérations d'État et des conseils centraux travailleurs, les plus importants étant les Travailleurs unis de l'automobile, un important bailleur de fonds de la marche, et la Fraternité des porteurs de wagons-lits, dirigée par A. Philip Randolph. Les pancartes ouvrières réclamaient des droits civiques, des emplois et l'égalité. 

Le Dr Martin Luther King Jr. lors d'une marche avec des travailleurs de l’assainissement en grève à Memphis, le 28 mars 1968.

Cinq ans plus tard, quelques mois à peine avant son assassinat le 4 avril 1968, le Dr King a apporté son soutien à la grève de 1 300 travailleurs du secteur de l'assainissement à Memphis, dans le Tennessee, déclenchée par la mort de deux travailleurs noirs de la ville, Echol Cole et Robert Walker, qui avaient été écrasés au travail par un camion défectueux.

03/01/2022

MILENA RAMPOLDI
“In questa crisi del Corona gran parte delle persone di sinistra sono vittime della loro fede nello Stato”: Michael Schneider sulla "presa transnazionale di potere biopolitico " in corso

Milena Rampoldi, ProMosaik, 2/1/2022
Tradotto da Silvana Fioresi, Tlaxcala

Ho parlato con il professore Michael Schneider (nato nel 1943) sul tema della COVID-19 e sul rapporto tra medicina e totalitarismo. Schneider è uno scrittore e un socialista impegnato, conosciuto, tra l’altro, per aver partecipato al movimento studentesco del 1968, per essere l’autore dell’opera «Neurose und Klassenkampf»[Nevrosi e lotta di classe, Il Formichiere, Foligno, 1976] e per aver fondato il primo teatro di strada socialista a Berlino Ovest. Si distingue per la sua critica perspicace dello status quo, e quindi anche della degenerazione “coronavirale” regnante, che riunisce numerosi elementi non solo politici, ma anche nevrotici. Ma è diversa. Il potere oggi è diverso. E il totalitarismo, oggi, è diverso.

 

Nell’era coronavirale, che stiamo vivendo, il legame tra medicina, potere e totalitarismo sfugge a molti, qual è il motivo secondo Lei?

Se il legame tra medicina, potere e totalitarismo sfugge a tanta gente, in questo periodo di crisi da Corona, è innanzitutto a causa della natura di questa nuova storia, estremamente raffinata ed efficace nel suo impatto sulla psicologia di massa: che il Sars-Cov-2 è un virus assassino che minaccia l’intera umanità e contro il quale bisogna “fare la guerra”, come lo ha annunciato il presidente francese nell’aprile del 2020.

In tempo di guerra e di crisi, il governo e i cittadini uniscono quasi sempre le proprie forze. La “guerra contro il Corona” e le sue nuove “varianti pericolosi” assomiglia al 1984 di Orwell, in cui le persone sono costantemente mobilitate e spinte a guerre fittizie contro nuovi nemici che nessuno vede mai. Ancora più sofisticato, da genio quasi sadico (che va nel senso della guerra psicologica): la storia (messa in scena dai servizi segreti e dai think tanks americani) di un nemico invisibile e corrosivo che può colpire ovunque e in qualsiasi momento e che può nascondersi in ognuno di noi, nel tuo vicino di casa, nel tuo collega di lavoro, anche fra i tuoi cari e, ancora peggio, in te stesso.

La premessa del “malato asintomatico”, che mette in pericolo tutti gli altri in quanto “supercontaminatore”, è particolarmente insidiosa, perché alimenta il sospetto di tutti contro tutti e conduce a uno sconvolgimento completo del carico delle prove: nella lotta contro il nemico invisibile, tutti gli uomini non sono potenzialmente in buona salute, ma potenzialmente malati. Ogni persona è un caso sospetto non ancora verificato, un pericolo, e deve provare la sua innocenza tramite le constatazioni (tamponi) o dei vaccini attualizzati giorno dopo giorno. Se non lo fa, l’emarginazione e le restrizioni di movimento sono misure di autodifesa autorizzate dalla società.

Questa storia è nuova, e trova successo soprattutto perché mette al suo servizio prima di tutto degli ideali comunitari come la solidarietà, la responsabilità verso gli altri, etc., che sono proprio cari alla sinistra. Ecco perché la sua natura perfida non è riconosciuta dalla maggior parte dei simpatizzanti di sinistra, dei socialdemocratici e dei socialisti di sinistra, tanto più che questi ultimi sono diventati vittime della loro fede nello Stato  proprio adesso, durante la crisi dovuta al Corona: il fatto che, dopo trent’anni di privazioni neoliberali e di politiche di tagli evidenti (come nel campo della sanità pubblica), lo Stato, fino ad allora debole, prenda all’improvviso le redini in mano e faccia, a quanto pare, della salute dei cittadini, il punto supremo della sua azione, è considerato da loro come la prova della dimensione etica ritrovata da parte della politica. Ma perché le elite dirigenti, tra l’altro senza scrupoli, avrebbero deciso di fermare la macchina mondiale dei profitti davanti ad un agente patogeno che tocca quasi esclusivamente gli “improduttivi”, gli ultraottantenni?

 

John Melhuish Strudwick, Un filo d'oro, 1885