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14/01/2022

ΓΚΙΝΤΕΟΝ ΛΕΒΙ
Το «υπάνθρωποι» σαν χαρακτηρισμός είναι σκληρός, αλλά πώς αλλιώς θα μπορούσαμε να αποκαλέσουμε τα εγκλήματα των εποίκων;

Μετάφραση : Niko Demo, Τλαξκάλα

Είναι τα αποβράσματα της γης. Όποιος αρπάζει έναν Παλαιστίνιο έφηβο, τον κακομεταχειρίζεται για ώρες, τον χτυπά και τον κλωτσά, τον δένει κάτω από το καπό του αυτοκινήτου και στη συνέχεια τον κρεμάει από ένα δέντρο και του καίει τα πέλματα των ποδιών του με έναν αναπτήρα είναι υπάνθρωπος. Πώς είναι δυνατόν να πούμε το αντίθετο;



Έποικοι και Παλαιστίνιοι διαδηλωτές συγκρούονται στο χωριό Asira al-Qibliya της Δυτικής Όχθης τον Σεπτέμβριο. Φωτο: Majdi Mohammed/AP

Όποιος διώχνει τους νόμιμους ιδιοκτήτες της γης που έκλεψε απειλώντας τους ότι θα τους πυροβολήσει, καταστρέφει τις ταφόπλακες τους, καταστρέφει τη σοδειά τους, βανδαλίζει τα αυτοκίνητά τους και πυρπολεί τα χωράφια τους είναι υπάνθρωπος. Τι άλλο είναι?

Όποιος επιτίθεται σε ηλικιωμένους βοσκούς με ξύλα και πέτρες είναι υπάνθρωπος. Όποιος κόβει χιλιάδες ελαιόδεντρα κάθε χρόνο είναι υπάνθρωπος. Οι Ναζί χρησιμοποιούσαν αυτόν τον όρο; Ωραία, και τις ντομάτες αποκαλούσαν "ντομάτες", αλλά μας επιτρέπεται να χρησιμοποιούμε αυτή τη λέξη.

Το «υπάνθρωπος» είναι μια σκληρή λέξη, αλλά δεν είναι ασυνήθιστη. Μόλις πριν από επτά χρόνια, ο αρθρογράφος της Haaretz, Yossi Verter, τη χρησιμοποίησε για να περιγράψει τους υποστηρικτές του τότε πρωθυπουργού Benjamin Netanyahu. Σχετικά με αυτούς, παρεμπιπτόντως, επιτρέπεται να λέμε οτιδήποτε.

Αλλά η οργή των εποίκων και των συνεργατών τους για τη χρήση του όρου από τον Yair Golan έχει επίσης μια σκόπιμη συνεκδοχή που δεν πρέπει να αγνοηθεί. Αν το «υπάνθρωπος» είναι μια ναζιστική έκφραση που χρησιμοποιήθηκε κατά των Εβραίων κατά τη διάρκεια του Ολοκαυτώματος, τότε όταν κάποιος τη χρησιμοποιεί εναντίον των εποίκων, γίνονται αμέσως ακούσια θύματα ενός άλλου Ολοκαυτώματος. Και αν είναι θύματα, τότε φυσικά τους επιτρέπεται να κάνουν οτιδήποτε – να κακοποιούν, να κλέβουν και να πυρπολούν.

 

Ο Yair Golan μιλώντας στην Κνεσέτ, πέρυσι. Φωτο: Noam Moskowitz/Knesset

FRANCO „BIFO“ BERARDI
Resigniert massenhaft!
Massendefätismus, Desertion und Sabotage als gesellschaftverändernde Kräfte

Franco „Bifo“ Berardi, Cronica della psicodeflazione,  1 & 2 , 21/12/2021

Übersetzt von Janneke Schönenbach und Olaf Arndt, Die Aktion, 4.1.2002

Eine paradoxe Strategie der gesellschaftlichen Totalverweigerung, die wir anwenden können, um die Operativen Autonomen Überlebens-Gemeinschaften auf den Weg zu bringen

Teil 1 

Teil 2 


LUIS CASADO
Dans les limbes de Santiago du Chili : un seul code QR ? Refoulé !

Luis Casado, 14/1/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

L'impunité continue de régner dans cette copie heureuse du jardin d’Eden qu’est censé être le Chili. Et elle est exercée contre des citoyens de différents pays du monde qui viennent faire des affaires, se promener, rendre visite à leurs amis ou parents, sans que personne ne réagisse. Les droits humains sont bafoués, tous les jours, à l'aéroport de Pudahuel, et le gouvernement s'en fout...

Certificat officiel de vaccination avec DEUX DOSES et un seul code QR : le ministère chilien de la Santé n’en voit qu'une...

Vous connaissez certainement le chemin de croix de Novak Djokovic en Australie : pour participer à l'un des grands tournois mondiaux, le champion de tennis a reçu un visa qui, à son arrivée à Melbourne, lui a été refusé. Djokovic n'a pas été vacciné, c'est la raison invoquée par les bureaucrates australiens.

L'Australie, qui avait eu peu de cas après 200 jours de confinement, a lancé une campagne de vaccination massive à la suite de laquelle une forte augmentation de la contamination a eu lieu : 80 % de toutes les contaminations en Australie ont eu lieu après la vaccination. Novak Djokovic n'a rien à voir avec cela.

Mais Novak a été retenu - pour ne pas dire arrêté - pendant que ses avocats plaidaient auprès de l'autorité judiciaire australienne. Celle-ci a tranché en faveur de Djokovic, qui a donc dû être libéré. Contrarié, un ministre de l'État de Victoria a utilisé son "droit" d'expulser un visiteur étranger et a ordonné au joueur de tennis de quitter son territoire. Mais la loi est toujours là : les avocats de Djokovic ont fait appel et l'affaire sera réglée demain, samedi.

Au Chili, c'est beaucoup plus simple : il n'y a pas d'État de droit, si bien qu'un putain d'agent du Minsal, le ministère de la Santé (sous-traitant, agent de billetterie ou fonctionnaire... cela reste à voir) peut déporter ou expulser qui il veut sans que personne ne dise rien, et sans qu'aucune autorité ne réagisse. Tout cela en toute illégalité.

RAMZY BAROUD
Warum Israels Militär seine Regelungen zur Feuereröffnung geändert hat: drei mögliche Antworten

Ramzy Baroud, Politics for the people, 29.12.2021
Übersetzt von
KoPI, herausgegeben von Tlaxcala
Die Entscheidung des israelischen Militärs, seine Richtlinien zur Feuereröffnung im besetzten Westjordanland zu revidieren, erscheint zunächst rätselhaft. Warum sollten israelische Soldaten mehr Palästinenser erschießen dürfen, wenn die bestehenden Armeehandbücher ihnen bereits nahezu völlige Immunität und kaum rechtliche Verantwortung gewähren?

 T-Shirts für Scharfschützen, hergestellt von der Firma Adiv in Tel Aviv

 

„Jede arabische Frau soll wissen, dass das Schicksal ihres Kindes in meinen Händen liegt“.


Blau: Schwangere Palästinenserin mit Scharfschützenvisier auf ihrem Bauch, darunter: 1 Schuss, 2 getötet.
Weiß: Palästinensisches Kind mit der Bildunterschrift: „Je kleiner, desto schwieriger“ (zu zielen)

Die neuen Regeln des Militärs erlauben es israelischen Soldaten nun, mit scharfer Munition auf fliehende palästinensische Jugendliche zu schießen und sie sogar zu töten, weil sie angeblich Steine auf israelische „zivile“ Autos geworfen haben. Dies gilt auch für Situationen, in denen die angeblichen palästinensischen „Angreifer“ zum Zeitpunkt des Schusses keine Steine in der Hand halten.

Der Verweis auf „Zivilisten“ im überarbeiteten Armeehandbuch bezieht sich auf bewaffnete israelische jüdische Kolonisten, die das besetzte Westjordanland und Ostjerusalem unter Missachtung des Völkerrechts und der palästinensischen Souveränität kolonisiert haben. Diese Raubsiedler, die oft als paramilitärische Kräfte in direkter Abstimmung mit der israelischen Armee operieren, gefährden das Leben ihrer eigenen Familien, indem sie sich auf besetztem palästinensischem Land niederlassen. Nach Israels verdrehten Maßstäben sind diese gewalttätigen Israelis, die im Laufe der Jahre zahlreiche Palästinenser getötet und verwundet haben, "Zivilisten", die vor steinewerfenden palästinensischen „Angreifern“ geschützt werden müssen.

In Israel ist das Werfen von Steinen ein „schweres Verbrechen“ und Palästinenser, die Steine werfen, sind „Kriminell“, so Liron Libman, Israels ehemaliger oberster Militärstaatsanwalt, in einem Kommentar zu den neuen Vorschriften. Für Israelis sind diese Behauptungen unumstritten, selbst für diejenigen, die die Rechtmäßigkeit der neuen Regeln in Frage stellen. Der Streitpunkt ist laut Libman und anderen, dass „eine Person, die flieht, keine Bedrohung darstellt“, obwohl laut Libman selbst „die neue Politik möglicherweise gerechtfertigt sein könnte“, berichtete die Times of Israel.

RAMZY BAROUD
Pourquoi l’armée israélienne a changé ses règles pour l’ouverture du feu : trois réponses possibles

Ramzy Baroud, Politics for the people, 29/12/2021
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

À première vue, la décision de l'armée israélienne de réviser ses directives pour l’ouverture du feu en Cisjordanie occupée semble déroutante. Quelle logique y aurait-il à donner aux soldats israéliens l'espace nécessaire pour tirer sur davantage de Palestiniens alors que les manuels de l'armée leur accordaient déjà une immunité quasi-totale et peu de responsabilité juridique ?

T-shirts pour snipers fabriqués par l’entreprise Adiv de Tel Aviv 

 
 

Bleu : Femme palestinienne enceinte avec une mire de sniper sur son ventre. Légende : 1 tir , 2 tués
Blanc : enfant palestinien avec la légende : « Plus c'est petit, plus c'est dur » (à cibler)

Les nouvelles règles de l'armée permettent désormais aux soldats israéliens de tirer à balles réelles - voire donc de les tuer - des jeunes Palestiniens fuyant après avoir jeté des pierres sur des voitures « civiles » israéliennes. Cela s'applique également aux situations où les « assaillants » palestiniens présumés ne tiennent pas de pierres au moment du tir.

La référence aux « civils » dans le manuel révisé de l'armée s'applique aux colons juifs israéliens armés qui ont colonisé la Cisjordanie et Jérusalem-Est occupées au mépris du droit international et de la souveraineté palestinienne. Ces colons, qui opèrent souvent comme des forces paramilitaires en coordination directe avec l'armée israélienne, mettent en danger la vie de leurs propres familles en résidant sur des terres palestiniennes occupées. Selon les normes tordues d'Israël, ces Israéliens violents, qui ont tué et blessé de nombreux Palestiniens au fil des ans, sont des « civils" » qui ont besoin d'être protégés des « assaillants » palestiniens lanceurs de pierres.

En Israël, jeter des pierres est un « crime grave » et les Palestiniens qui jettent des pierres sont des « criminels », selon Liron Libman, ancien procureur militaire en chef d'Israël, qui a commenté les nouvelles règles. Pour les Israéliens, il y a peu de désaccord sur ces affirmations, même de la part de qui remet en cause la légalité des nouvelles règles. Le point de discorde, selon Libman et d'autres, est qu' « une personne qui fuit ne représente pas une menace », bien que, selon Libman lui-même, « la nouvelle politique pourrait potentiellement être justifiée », rapporte le Times of Israel.

13/01/2022

ROBERT HERBST
„Der Staat Israel gegen die Juden“: wichtiges neues Buch beschreibt Israels geistigen Niedergang

Robert Herbst, Mondoweiss, 10.1.2021
Übersetzt von KoPI, herausgegeben von Tlaxcala

Sylvain Cypels „Der Staat Israel gegen die Juden“ [Franz. u. Engl.] zeigt, wie sehr die Israelis in ihrer Behandlung der Palästinenser den menschlichen Anstand verloren haben und wie viel jüdisches moralisches Erbe bei der Schaffung, Unterstützung und Duldung eines jüdischen Staates aufgegeben wurde.

Im Jahr 2014, nach der Operation „Protective Edge“, die den Gazastreifen verwüstete und 2.000 Palästinenser, darunter mehr als 500 Kinder, tötete, wurde die kognitive Dissonanz zwischen jüdischen moralischen und religiösen Werten und der israelischen antipalästinensischen Apartheid - und der US-amerikanisch-jüdischen Unterstützung für all das - für mich zu groß, und ich begann, mich gegen die jüdische Unterdrückung der Palästinenser auszusprechen - außerhalb des jüdischen Stammes. Nach einigen Jahren fing ich an, einen Satz zu verwenden, der meiner Meinung nach meine Gefühle in dieser Sache angemessen zusammenfasste:

        Die Unterdrückung der Palästinenser wird von Juden verübt, in einem Israel von, durch und für Juden, aber sie ist nicht jüdisch.  

In den letzten sieben Jahren war ich in Israel, Ost-Jerusalem und im gesamten Westjordanland unterwegs, um mich zu informieren.  Ich habe Artikel, Berichte und Bücher über die Unterdrückung gelesen - über die Tatsachen vor Ort, die deprimierenden und unwürdigen Bedingungen des palästinensischen Lebens unter der Besatzung und innerhalb der Grünen Linie, über Apartheid, über Siedlerkolonialismus, über das zionistische Projekt.  Aber erst als ich vor kurzem in den Regalen für neue Sachbücher in meiner örtlichen Bibliothek stöberte, stieß ich auf das eine Buch, das ich jetzt allen US-Amerikanern und insbesondere anderen Juden empfehlen würde, die wissen wollen,  wie menschenunwürdig die Israelis die Palästinenser behandeln und wie viel von unserem jüdischen moralischen und religiösen Erbe wir aufgegeben haben, indem wir einen jüdischen Staat gegründet, unterstützt und toleriert haben, der die Palästinenser so systematisch, beharrlich und brutal ihrer Menschenrechte und ihrer Würde beraubt.


Der Autor Sylvain Cypel ist ein französisch-jüdischer Journalist, der jahrelang in New York, Israel und Paris gelebt hat, unter anderem als leitender Redakteur bei Le Monde. Sein sozialistischer, zionistischer, ukrainisch-polnischer Vater floh 1938 nach Frankreich, bevor die Nazis seine gesamte Familie und fast alle jüdischen Nachbarn auslöschten, und führte schließlich die französische zionistische Arbeiterbewegung an. Cypel, mein Zeitgenosse mit 74 Jahren, wuchs in dieser Bewegung auf, ging nach dem Pariser Gymnasium nach Israel, wurde eingezogen und diente in der IDF-Fallschirmjägerbrigade und kehrte als überzeugter Zionist nach Frankreich zurück, bis er 1969 nach Israel zurückkehrte, um die Universität zu besuchen - im selben Jahr, in dem ich zum ersten Mal nach Israel ging. Cypel. Auch er wurde beeindruckt von den jüdisch-nationalistischen und kolonialistischen Einstellungen, die er dort vorfand. Seine Kommilitonen sprachen über die Palästinenser „genau so“ wie französische Siedler über die algerischen Araber vor dem erfolgreichen Unabhängigkeitskrieg Algeriens.

GIDEON LEVY
Un Néguev bédouin n'est pas moins israélien qu'un Néguev juif

Gideon Levy, Haaretz, 13/1/2021
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

L'état d'esprit sioniste en pilote automatique : les Bédouins s'emparent du Néguev. Ensuite, ils prendront le contrôle de tout le pays. Israël est en danger. Nous devons agir immédiatement. Avec force, bien sûr. De l'extérieur, on pourrait croire qu’on est à la veille d'une guerre civile. Des étrangers, des séparatistes, des envahisseurs, des ennemis de l'intérieur sont en train d’essayer de s'emparer d'une région et de l'arracher à l'État.

La police arrête un homme lors d’une manifestation de Bédouins à Sa'wa, mercredi 12 janvier. Photo : Eliyahu Hershkovitz

En réalité, il s’agit de citoyens de l'État, qui se battent pour leurs droits sur des terres qui leur appartiennent |au moins] autant qu’aux Juifs. À l'heure actuelle, ils n'ont pas d'aspirations nationales, mais le Néguev était bédouin bien avant d'être juif. Quel est le problème avec ça ? Bnei Brak est haredi et le Néguev est bédouin. Les kibboutzim sont ashkénazes et les villes de développement sont mizrahies et russes. C'est ainsi que cela se passe dans une configuration multinationale et multiculturelle. Mais quand les Haredim construisent plus de quartiers et de villes pour eux-mêmes, l'État ne les combat pas. Quand les Bédouins veulent leur propre terre pour eux-mêmes, c’est un danger pour l'État.

Tous les slogans sionistes fallacieux, ainsi que les mauvaises vieilles façons de faire, sont mis au service de la cause, comme si l'État (juif) n'avait pas encore été fondé. Faire fleurir le désert, cette valeur dans laquelle nous avons été élevés, signifie le faire fleurir pour les seuls Juifs. Sédentariser le Néguev, autre valeur sioniste classieuse, signifie le judaïser. Ni la colonisation du Néguev ni la floraison du désert n'intéressent le sionisme. Seule la judaïsation l'intéresse.

Eh bien, la judaïsation est le côté pile du nettoyage ethnique. Si faire fleurir le désert est une valeur - et on ne voit pas bien pourquoi - qu'y a-t-il de mal à faire fleurir le désert par les enfants du Néguev, ceux qui connaissent le désert, ont l'habitude d'y vivre et l'aiment plus que quiconque ?  Et si la colonisation du Néguev est une valeur - encore une fois, on ne sait pas pourquoi - qu'y a-t-il de mal à y laisser s’installer des Bédouins ? Ne sont-ils pas des personnes ? Pas des Israéliens ? Alors, disons-le au moins clairement.

Et maintenant, sortant de la naphtaline, arrive la vieille arme rouillée du sionisme de 1948 : la plantaison. Si innocent que ça pourrait vous faire pleurer. Couvrir la terre de vert. C'est tellement sioniste, et maintenant, tellement écologiste aussi. La veille de Tu Bishvat, la fête des arbres, on plante dans le Néguev. Quand on était enfants, on nous emmenait à Gan Meir à Tel Aviv le jour de Tu Bishvat pour planter, et c'était excitant. Nous ne savions rien alors. Nous ne savions pas que l'argent de la boîte bleue servait à tapisser le pays de pins, à dissimuler les crimes de 1948 et les ruines silencieuses afin qu'aucun Arabe ne retourne dans sa maison, transformée en bosquet. Maintenant, on va aussi planter un tel bosquet contre nature dans le désert.

Certificat de don néerlandais au KKL/Fonds National Juif pour une plantation d'arbres dans le Néguev  (sans date)

INSORGENZE
L'opération Ombres rouges se perd dans le brouillard : la Cour d’Appel de Paris reporte l’examen des demandes d’extradition de 9 réfugiés italiens

 

Insorgenze.net, 13/1/2022
Traduit par Sancha P. Anzo

Les audiences pour les 9 réfugiés italiens arrêtés en France en avril 2021 et qui ont comparu hier devant la Cour d'appel de Paris ont été reportées entre fin mars et fin avril. Le report des audiences a été accordé pour permettre l'examen des informations supplémentaires sur les demandes d'extradition envoyées par l'Italie. Selon les avocats de la défense, ces documents sont encore incomplets.

Les couloirs légendaires du sous-sol du palais de justice de Paris, officiellement appelé « la souricière »

Malgré les mesures anti-COVID, la salle d'audience était bondée comme pour les grandes occasions : des dizaines d'avocats du SAF, le Syndicat des Avocats de France, et de nombreux membres de la LDH, Ligue des Droits de l'Homme, ont témoigné du profond malaise et de la préoccupation qui traversent les secteurs de la société française les plus attentifs à la défense des droits face au risque de remise en cause de la politique d'accueil menée par la France depuis au moins quatre décennies à l'égard des réfugiés italiens persécutés par la justice pour les événements du conflit politique et social des années 70. Une participation qui a surpris la magistrate de liaison italienne à Paris, Roberta Collidà.

Les juges de la Chambre ont fixé le calendrier des prochaines audiences : l'ancien membre des Brigades Rouges Enzo Calvitti a été convoqué pour le 23 mars, le même jour où sera discutée la position de l'ancien membre dirigeant de Lotta Continua, Giorgio Pietrostefani, à condition que son état physique précaire le permette. Pour l'ex-BR Giovanni Alimonti et pour l'ex-membre de l'organisation des Noyaux Armés pour le contre-pouvoir territorial, Narciso Manenti, la nouvelle audience a été fixée au 30 mars ; pour les ex-BR Roberta Cappelli et Marina Petrella, la nouvelle audience est prévue pour le 6 avril. L'audition de l'ancien militant de Rosso Raffaele Ventura, impliqué dans la fusillade de Via De Amicis à Milan, a été fixée au 13 avril, ainsi que celle de l'ancien membre de la colonne milanaise Walter Alasia, des BR Sergio Tornaghi. L'ancien militant des Prolétaires armés pour le communisme Luigi Bergamin, et l'ancien brigadiste Maurizio Di Marzio, ont été convoqués pour le 20 avril,. Pour Di Marzio, la Chambre attend toujours le complément d'information demandé en novembre, entre-temps le mandat d'arrêt européen émis par l'Italie à son encontre a été rejeté mais la procédure d'extradition est toujours en cours. Quant à la position de Luigi Bergamin, les juges français attendent la décision de la Cour de cassation en février prochain pour voir si la prescription décidée par la Cour d'appel de Milan sera confirmée.

« Nous avons du mal à comprendre comment il est possible que pour des dossiers qui auraient dû être préparés depuis longtemps, nous ne soyons pas en mesure d'avoir tous les documents », a déclaré à Adnkronos Irène Terrel, l'avocate française de sept des dix réfugiés détenus en France.

IAN BURUMA
Comment la langue chinoise s'est modernisée
Note de lecture de « Kingdom of Characters », de Jing Tsu

Ian Buruma, The New Yorker, 10/1/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Face aux bouleversements technologiques et politiques, les réformateurs ont décidé que les Chinois devaient changer pour survivre.

Les innovateurs ont cherché à rendre le chinois compatible avec les nouvelles manières d'une nouvelle ère. Illustration par Xinmei Liu

Le grand sinologue Simon Leys, aujourd'hui décédé, a souligné un paradoxe particulier. La Chine est la plus ancienne civilisation du monde, et pourtant, il ne reste que très peu de traces de son passé, bien moins qu'en Europe ou en Inde. Au fil des siècles, des vagues d'iconoclastes révolutionnaires ont tenté de détruire tout ce qui était ancien ; les gardes rouges, dans les années soixante, suivaient une ancienne tradition. De toute façon, les Chinois ont rarement construit quelque chose pour l'éternité, rien à voir avec les cathédrales d'Europe. Et ce qui a survécu du passé a souvent été traité avec négligence.

Alors, qu'est-ce qui explique la longévité de la civilisation chinoise ? Leys pensait que c'était l'écrit, la richesse d'une langue employant des caractères, en partie idéographiques, qui n'ont guère changé depuis deux mille ans. Comme l'observe Jing Tsu, spécialiste du chinois à Yale, dans « Kingdom of Characters : The Language Revolution That Made China Modern » [Royaume des caractères : la révolution linguistique qui a fait de la Chine un pays moderne] (Riverhead), la Chine a longtemps assimilé l'écriture « à l'autorité, un symbole de révérence pour le passé et un talisman de légitimité ». C'est pourquoi la maîtrise du chinois classique était si importante. Pour devenir fonctionnaire dans la Chine impériale, il fallait composer des essais savants et précis sur la philosophie confucéenne, une tâche ardue que très peu pouvaient accomplir. Même le président Mao, qui incitait ses partisans à détruire tout vestige de tradition, affichait fièrement ses prouesses de calligraphe, s'imposant comme le porteur de la civilisation chinoise.

Leys avait raison en ce qui concerne la continuité de l'écriture chinoise. Mais les fanatiques, résolus à effacer les anciennes incarnations de la civilisation chinoise pour faire place à de nouvelles, ont souvent pris pour cible la langue écrite également. L'un des modèles de Mao était le premier empereur Qin (259-210 av. J.-C.), un despote très honni qui a ordonné la construction de la Grande Muraille et a peut-être été le premier grand brûleur de livres de l'histoire. Il voulait détruire tous les classiques confucéens et aurait enterré vivants des érudits confucéens. La seule critique de Mao à l'égard de son prédécesseur détesté était qu'il n'avait pas été assez radical. C'est sous l'empereur Qin que l'écriture chinoise a été standardisée.

Mais si la pérennité du chinois écrit est un acquis de la civilisation, elle n'a pas toujours été considérée comme un atout. À la fin du XIXe et au début du XXe siècle, de nombreux Chinois craignaient que la complexité des caractères écrits de la langue ne place la Chine dans une situation désespérée dans un monde dominé par l'alphabet romain. L'ouvrage de Tsu montre comment la langue chinoise et son système d'écriture ont résisté aux vagues modernes d'iconoclasme et ont été renouvelés depuis le début du siècle dernier.

Le chinois présente certainement des difficultés uniques. Pour être alphabétisée dans cette langue, une personne doit être capable de lire et d'écrire au moins trois mille caractères. Pour apprécier un livre sérieux, le lecteur doit en connaître plusieurs milliers de plus. Apprendre à écrire est un exploit de mémoire et d'habileté graphique : un caractère chinois est composé de traits, à effectuer dans un ordre particulier, en suivant les mouvements d'un pinceau, et bon nombre de caractères comportent dix-huit traits ou plus.

12/01/2022

REINALDO SPITALETTA
Debout, vieille vache, contre l’Accord de libre-échange USA-Colombie !


On nous a raconté que l'histoire était finie, souvenez-vous, que les idéologies étaient mortes, que le capitalisme était le seul moyen pour l'homme d'atteindre le bonheur, etcetera. Ils nous ont entortillés dans des théories sur la post-modernité. Ils nous ont dit que l'impérialisme n'existait pas, ha, ha. Et grâce à la libéralisation économique - vous vous en souvenez, n'est-ce pas ? - le pays de la « partie de jambes en l’air » d'alors a ouvert ses jambes à la mondialisation, cette ineptie que, il y a belle lurette, ce cynique d’Henry Kissinger avait défini « un autre nom de la position dominante des USA ».

 

TLC=Tratado de libre comercio, Traité de libre-échange

Nous avons inauguré les ouvertures économiques dans les années 1990. Et, dans les années 2000, nous avons ouvert les vannes, aujourd'hui « déflorées », aux accords de libre-échange, oui, les mêmes qui, aujourd'hui, laissent les petits et moyens éleveurs colombiens sans vache laitière qui ne peut même pas leur donner du lait condensé.

Nous avons appris (c'est tout dire, l'oligarchie colombienne et les compradores du capital financier continuaient comme des putes sans bordel à se vendre à leurs julots washingtoniens) que la théorie économique correspondant aux ALE n'était autre que le néolibéralisme. On a perdu les marchés intérieurs, on a autorisé des « règles égales pour des pays inégaux » et ainsi, avec les ouvertures et autres clocharderies, le pays s'est ouvert à la pénétration non seulement des capitaux mais aussi des marchandises étrangères à en veux-tu en voilà.

"Importer du lait des USA enrichit les éleveurs gringos et appauvrit les Colombiens"

C'est ce que s'emploient à combattre aujourd'hui les éleveurs colombiens. Les membres de Fedegan, la Fédération des éleveurs, ont déjà réalisé quelle gaffe énorme c'était d'avoir cru le « patron » Uribe quand il a dit en 2006 qu'il fallait signer ces traités avec la gringaille. Comme le dit le livre bien documenté d'Aurelio Suárez, Saqueo (pillage), « la Colombie a tout abandonné sans presque rien recevoir en retour » avec les ALE. Et nos dépendances, comme la dépendance alimentaire, par exemple, ont augmenté.

La récente protestation des éleveurs de bétail colombiens, avec des marches et des pancartes, presque à l'égal des manifestants qui ont récemment protesté contre la réforme fiscale et d'autres outrages du très discrédité gouvernement Duque, a montré les effets pernicieux de l'ALE, en particulier celui signé avec les USA, sur les intérêts nationaux. Du côté des côtes, ils ne peuvent même plus écouter le vieux porro de la Vaca vieja*, car ils sont au bord de la faillite.