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19/11/2023

ALAIN MARSHAL
De l’extermination des Palestiniens
Pastiche de Montesquieu (De l'esprit des lois, « De l'esclavage des nègres »)

 Alain Marshal, Mediapart blog, 19/11/2023

Si j’avais à soutenir le droit d’Israël à se « défendre » face à la population palestinienne à Gaza et en Cisjordanie, voici ce que je dirais :

Le territoire israélien étant trop exigu et trop vulnérable, et en déficit démographique face aux populations arabes indigènes, il est nécessaire de l’agrandir par de nouvelles guerres de conquête, d’expulser toujours davantage de Palestiniens, et de défricher & purifier leur territoire au phosphore blanc.

L’économie mondiale n’étant pas au beau fixe, une bonne guerre permet de relancer l’industrie de l’armement du parrain américain d’Israël, tout en détournant le regard de la débâcle en Ukraine.

Les Palestiniens sont basanés depuis les pieds jusqu’à la tête ; et certains ont le nez si épaté, qu’il est presque impossible de les plaindre. On ne peut se mettre dans l’esprit que D.eu, qui est un être très sage, ait mis une âme, surtout une âme bonne, dans un corps basané.

Il est si naturel de penser que c’est l’appartenance à la race juive qui constitue l’essence de l’humanité, que certains passages du Talmud, autorité incontestable pour les intégristes religieux, placent les Goyim au rang des animaux.

Même si le récit des 40 bébés israéliens décapités par le Hamas a été rétracté, il a placé le monde dans un tel émoi qu'il justifie toutes les actions possibles et imaginables contre la population palestinienne à Gaza ; quant aux dizaines de bébés palestiniens prématurés morts à l'hôpital Al-Shifa lorsqu'Israël l'a pris d'assaut et a délibérément coupé l'électricité indispensable au fonctionnement de leurs couveuses, bien que ces décès soient avérés, ils ne sauraient prétendre susciter ne serait-ce qu'une fraction de l'indignation mondiale pro-israélienne consécutive au 7 octobre. Au taux de change en vigueur entre vies israéliennes et vies palestiniennes, ce serait absolument inconcevable, la preuve d'un mépris inouï pour la valeur des vies humaines blanches.

Une preuve que les Palestiniens n’ont pas le sens commun, c’est qu’ils sont prêts à se sacrifier ainsi que toute leur famille et tous leurs biens pour leur cause, et à rester dans des camps de réfugiés des pays voisins pendant des décennies, ce génération après génération, au lieu de tourner la page de la Nakba (1948) et de la Naksa (1967). Le progrès de la civilisation ne peut pas s’accommoder d'un tel ancrage passéiste, pas plus qu'il ne s'est accommodé des tipis Amérindiens. De leur côté, les Israéliens vivent avec leur temps : ceux qui le peuvent prennent l’avion dès que les hostilités éclatent, et quant à ceux qui restent et sont déplacés à l’intérieur d’Israël, ils exigent d’être hébergés dans des hôtels étoilés et de ne pas être importunés par la guerre, mal nécessaire à l’avancée de l’humanité des ténèbres de l’archaïsme et de l’ignorance vers la lumière du progressisme et de la modernité. 


Rappelons que d'après la Bible, Pharaon, maître des Égyptiens, a fait périr tous les nouveau-nés juifs de sexe masculin afin d’empêcher l’avènement du Sauveur des Hébreux, Moïse. Si les musulmans ont vraiment un D.eu protecteur comme Ya.vé, il leur enverra un Sauveur, le prétendu « Mahdi », pour les secourir et réaliser un miracle tel qu’ouvrir les flots de la Mer rouge. Le projet de déportation des 2,5 millions d'habitants de Gaza dans le Sinaï est justement une occasion rêvée pour éprouver la véracité de l'islamisme, religion des Palestiniens, et de les émanciper de leurs vaines superstitions (tout en hâtant la venue du vrai Messie, le Machia'h).

Les Juifs ayant été persécutés tout au long de leur histoire, si les habitants de Gaza étaient pleinement des hommes et non des « animaux humains », on commencerait à croire que les Israéliens ont la cruauté d'infliger à un peuple les sévices qu’ils ont eux-mêmes subi, et que les occidentaux et européens, qui soutiennent inconditionnellement Israël, bafouent le droit international, les droits de l’homme et l’humanité la plus élémentaire, alors qu'ils s'en affirment les champions, et perpétuent aveuglément les crimes de leur passé colonialiste et génocidaire.

Des petits esprits exagèrent trop l’injustice que l’on fait aux femmes, enfants et bébés palestiniens, qui meurent par milliers : car si leur vie à Gaza, immense camp de concentration, est de toute façon vouée à être misérable, et qu’aucun des 57 pays arabo-musulmans ne veut les accueillir ni même lever le petit doigt pour les secourir  (si ce n'est les exceptions notables du Liban et du Yémen, autres candidats à l'annihilation), preuve que ce peuple est maudit et honni même par les siens, abréger leur existence par des bombardements massifs et indiscriminés n’est pas un acte de barbarie mais un acte de miséricorde et de pitié, qualités incarnées de manière exemplaire par Netanyahou et son gouvernement fasciste, de même que par la fine fleur des dirigeants occidentaux (Biden, Trudeau, Shunak, Macron).

 


Dans la guerre totale engagée par Israël, le corps féminin est un champ de bataille et une cible

Fausto Giudice, Basta Yekfi! 19/11/2023

Plusieurs « détails » dans le récit construit par la machine de propagande de guerre sioniste après le 7 octobre et visant à justifier l’énorme disproportion entre l’action (l’attaque palestinienne) et la réaction (le massacre à grande échelle de tout être humain dans les zones bombardée), avaient de quoi faire tiquer toute personne douée d’un minimum de bon sens et de sang-froid.

Il y a eu d’abord les bébés juifs décapités (ou égorgés). Faux. Les personnes ayant un minimum de mémoire se sont rappelé les fameux bébés prématurés dans les couveuses koweïtiennes soi-disant débranchées par les soldats irakiens. Le « témoignage » d’une fille d’ambassadeur à Washington, concocté par une boîte de com, avait fini dans les poubelles de l’histoire.

Il y a eu ensuite les jeunes participants à la rave party massacrés sans discrimination par les monstrueux barbus. Il s’est ensuite avéré qu’une bonne partie d’entre eux et elles avaient été abattus par des tirs indiscriminés d’hélicoptères israéliens.

Femmes de l’organisation terroriste Haganah, années 1940. Photo Zoltan Kluger

Et maintenant, les femmes juives violées par les horribles terroristes. Dans toutes les guerres, dans tous les conflits que j’ai pu suivre depuis 50 ans, je n’avais jamais entendu parler de femmes violées par des combattants musulmans, ou islamistes. En Bosnie, ce furent les tchetniks serbes qui violèrent des femmes bosniaques musulmanes, au point que les autorités religieuses bosniaques émirent une fatwa disant que l’avortement, dans ce cas, était halal. Il y a eu des phénomènes similaires en Tchétchénie, de la part des soldats russes, ou au Cachemire, de la part des soldats indiens. Revenons à Gaza : croyez-vous qu’un combattant ultra-stressé pris dans des échanges de tirs, lourdement chargé, sachant qu’il risque la mort à chaque seconde, va avoir ne serait-ce que l’idée de violer une femme israélienne juive tremblante de peur ?

Il y a quelques semaines, une jeune écrivaine palestinienne qui devait recevoir un prix à Francfort pour son roman, s’est vu envoyer paître au dernier moment. Motif : son roman « donnait une image unilatérale de l’armée israélienne, la présentant comme une armée de tueurs et de violeurs ». Le roman raconte l’histoire d’une fille bédouine de 14 ans violée par des soldats israéliens durant la Nakba. Les responsables de l’attribution du prix ont annulé la remise suite à une campagne lancée par la Tageszeitung, le quotidien berlinois qui naquit à la suite de Libération et qui a suivi la même pente savonneuse que Libération, même s’il n’est possédé ni par Rotschild ni par Drahi et qu’il n’a pas (encore) un rédac chef israélien, ancien des services de renseignement de l’armée la plus démocratique du monde.

Et nous arrivons au clou de l’affaire. Samantha Peason était jusqu’à ces derniers jours directrice du Centre d'aide aux victimes d'agressions sexuelles de l’Université d’Alberta, à Edmonton, dans le Far West canadien. La pauvre Samantha se retrouve au chômage : elle vient d’être virée de son boulot pour avoir osé signer un appel signé par plus de 2000 personnes et organisations remettant en cause le récit des « viols commis par le Hamas », repris tel quel par le leader du Nouveau Parti Démocratique (social-démocrate) Jameet Singh. Ce qui a fait bondir tous les inconditionnels d’Israël dans l’appel, c’est la qualification de ce récit comme « accusation non vérifiée ». La Fédération juive d’Edmonton a vu là une marque d’antisémitisme.

Au Canada comme ailleurs, il est interdit que qualifier de menteurs les guerriers du Propagandaministerium de Netanyahou and Co. Plus le mensonge est gros, et mieux il passe : « Mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose », disait Josef Goebbels. Nos Goebbels sont ou se disent juifs. Pour eux, il n’y aura donc pas de Nuremberg.

La pin-up sioniste, un thème récurrent sur la toile, mêlant pornographie, féminisme et bellicisme (catégorie : pornohasbara)