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08/01/2022

ARJAE RED
Les employé·es de Starbucks à Buffalo manifestent pour des conditions plus sûres pendant la COVID

Arjae Red, Workers World, 7/1/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Buffalo, New York-Les employé·es de Starbucks du magasin d'Elmwood Avenue à Buffalo, dans l’État de New York, la première filiale de Starbucks aux USA à se syndiquer, ont quitté leur travail le 5 janvier pour protester contre les conditions de travail dangereuses et le manque de personnel.

Les travailleur·ses syndiqué·es de Starbucks à Elmwood Ave. à Buffalo manifestent. Photo : More Perfect Union.

La COVID-19 ravage les magasins Starbucks; et alors que de nombreux·ses travailleur·ses ont fait part de leurs préoccupations concernant les mesures de sécurité, la société les a systématiquement ignorées. Starbucks a ignoré les demandes de fourniture de masques N-95 et n'a parfois pas autorisé les travailleur·ses à appliquer les obligations de masques de l'État. Plusieurs magasins de Buffalo ont connu des épidémies provoquant l'infection de nombreux·ses travailleur·ses. Certain·es travailleur·ses, qui ont été exposé·es mais ne présentent pas de symptômes, ont préféré rester isolé·es jusqu'à ce qu'ils·elles puissent être testé·es, mais ils·elles se sont quand même senti·es obligé·es de travailler, car ils ·elles ne seraient pas payé·es pour s'isoler. Starbucks pourrait payer tou·tes les travailleur·ses exposé·es pour qu'ils·elles restent à la maison, comme il l'a fait en mars 2020. Mais alors que les directives des Centers for Disease Control and Prevention (CDC) se sont assouplies, le propre protocole de Starbucks a suivi de la même manière. Plutôt que de respecter leurs principes énoncés et de fournir un environnement de travail sûr et de permettre à tou·tes les travailleur·ses qui ont été exposé·es, quel que soit leur statut vaccinal, de prendre des congés payés pour s'isoler, Starbucks continue de fonctionner au strict minimum comme l'exige la loi.

La politique de Starbucks, ainsi que les normes actuelles du CDC, obligent essentiellement les travailleur·ses à choisir entre la sécurité et payer  leur loyer.

Starbucks affirme que sa politique n'est pas unique et qu'elle ne fait que suivre les directives établies par le gouvernement. Cependant, si l'on se base sur les plus de 830 000 personnes qui sont mortes de la COVID-19 aux USA, les directives du CDC et les politiques des États en matière de COVID-19 étaient clairement insuffisantes, même avant qu'elles ne soient réduites. En revanche, la Chine compte moins de 5 000 morts pour une population de près d'un milliard et demi d'habitants.

Cela met en évidence la cause profonde du problème, à savoir que le capitalisme sauvage est incapable de gérer des crises comme une pandémie de manière aussi adéquate qu'une économie planifiée à prédominance socialiste.

Nous savons que d'énormes entreprises comme Starbucks participent à l'élaboration de la politique relative au COVID-19. Par exemple, Delta Airlines a demandé au CDC de réduire la période d'isolement de 10 à 5 jours, quelques jours seulement avant que le CDC n'annonce ce changement. Lorsque les entreprises sont autorisées à définir les normes de santé pour l'ensemble du pays, les profits passent toujours avant la sécurité et les travailleur·ses sont considérés comme bon·nes à jeter après usage.

 

SHEELAH KOLHATKAR
L'interminable feuilleton de la statue « La petite fille sans peur » à New York

Sheelah Kolhatkar, The New Yorker, 7/1/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Depuis son installation, la sculpture de Kristen Visbal a été embourbée dans des litiges juridiques et des allégations de «féminisme bidon d'entreprise». La Ville de New York décidera bientôt de son sort.

La statue de bronze est parrainée par State Street Global Advisors, qui a accepté de régler les plaintes pour discrimination fondée sur le genre et la race peu de temps après l'installation de « Fearless Girl ».

Mardi 14 décembre, l'artiste Kristen Visbal s'est réunie avec un groupe d'activistes et de politiciens locaux à côté de son œuvre la plus reconnaissable, la statue « Fearless Girl », qui se trouve en face de la Bourse de New York. La statue représente une petite fille debout dans une position de défi, avec ses mains sur ses hanches, et a été initialement placée devant la statue du «Charging Bull» [Taureau chargeant], à quelques pâtés de maisons, bien qu'elle ait finalement été déplacée à son emplacement actuel, sur Broad Street. La statue de Visbal a été parrainée par la société de gestion d'actifs State Street Global Advisors dans le cadre d'une campagne visant à promouvoir l'engagement de l'entreprise en faveur de l'égalité de genre. Le permis autorisant la statue à être dressée sur une propriété de la ville avait expiré deux semaines avant l'événement ; Visbal tentait de faire pression sur la Commission de préservation des monuments de la ville, qui se réunissait pour discuter de la question ce jour-là, pour prolonger le permis.

Debout derrière un lutrin, vêtue d'un long manteau couleur moutarde, Mme Visbal a fait valoir que sa sculpture allait au-delà des ambitions d'une entreprise. Elle a parlé de l'importance de l'égalité des salaires pour les femmes, a évoqué la lutte pour les droits des femmes dans des pays comme l'Afghanistan et l'Inde, et a fait valoir que la statue était un symbole du mouvement mondial des femmes. « Pour le bien de la société, a déclaré Mme Visbal, elle doit rester en place jusqu'à ce que ces principes soient assimilés ».

La statue est embourbée dans la controverse depuis qu'elle a été érigée, en 2017. L'année précédente, Visbal a été contactée par une personne travaillant pour l'agence de publicité McCann, qui souhaitait commander la statue d'une petite fille. L'agence avait l'intention de placer la statue face au « Charging Bull » pour attirer l'attention sur « le plafond de verre concernant le salaire et la promotion des femmes dans la communauté de Wall Street », m'a dit Visbal lors de notre rencontre en octobre, et l'agence voulait que ce soit fait en moins d'un mois. Visbal a fait une série de croquis et s'est arrêtée sur l'image d'une fille portant une robe et des chaussures à talons hauts, avec une queue de cheval flottante. Elle a commencé à sculpter un modèle en argile en vue de le mouler en bronze selon un procédé connu sous le nom de moulage à la cire perdue. C'est à ce moment-là, selon les documents judiciaires, que Visbal a appris que State Street, qui était un client de McCann's, parrainait la statue. La sculpture a été installée le 7 mars, avant la Journée internationale de la femme. La petite fille a été saluée comme un symbole puissant, et les gens ont fait la queue à côté de la statue pour prendre des photos. La statue a également suscité la controverse. Un blogueur local l'a qualifiée d'exemple de « féminisme bidon d'entreprise ».

State Street, dont le siège est à Boston, est l'une des plus grandes sociétés de gestion d'actifs au monde, avec 3 800 milliards de dollars dans son portefeuille. La société a utilisé la statue « Fearless Girl » en partie pour promouvoir un nouveau fonds indiciel censé favoriser la diversité des sexes dans les postes de direction des entreprises. En mai, après l'installation de la statue, Visbal et State Street ont signé un accord décrivant leurs droits respectifs sur la statue. Selon les documents judiciaires, State Street était propriétaire de la marque « Fearless Girl ». Les deux parties se sont engagées à utiliser la statue pour promouvoir un ensemble convenu d' « objectifs de diversité des genres ». Visbal a été autorisée à vendre des copies de la statue, sous réserve de certaines restrictions.