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25/07/2021

ZVI BAR'EL
Israël était-il au courant des cibles de surveillance des clients de NSO ?

 A-t-il approuvé, ou était-il censé approuver, la vente du logiciel à chacun des clients de NSO ? A-t-il initié la mise sur écoute des cibles par le biais de NSO et de ses clients ?

Zvi Bar’el צבי בראל , Haaretz, 23/7/2021

Traduit par Fausto Giudice

Zvi Bar'el est l'analyste des affaires du Moyen-Orient pour le quotidien israélien Haaretz. Il est chroniqueur et membre du comité éditorial. Auparavant, il a été directeur de la rédaction du journal, correspondant à Washington et a également couvert les Territoires occupés.
Bar'el travaille pour Haaretz depuis 1982 et a beaucoup écrit sur le monde arabe et islamique. En 2009, il a reçu le prix Sokolov pour l'ensemble de son œuvre dans le domaine du journalisme écrit.
Bar'el est titulaire d'un doctorat en histoire du Moyen-Orient. Il enseigne au Sapir Academic College et est chercheur à l'Institut Truman de l'Université hébraïque de Jérusalem, ainsi qu'au Centre d'études iraniennes.

Les termes "Israël" et "NSO" ont donné 9 680 000 occurrences sur Google jeudi. C'est un bon résultat pour le logiciel espion Pegasus créé par la  Startup Nation. Il confère également à Israël le statut douteux d'une nation qui aide les dictateurs à persécuter les militants des droits humains, les journalistes et les États amis. Les écoutes furtives sont le pain et le beurre des services de renseignement. Les ambassades ont constamment mis sur écoute des cibles, même celles d'États amis. Les régimes qui surveillent et bloquent les comptes Facebook ou Twitter sont devenus presque "acceptables" et cela suscite rarement un intérêt excessif.

 


Pegasus
عماد حجاج Emad Hajjaj

Par exemple, nous avons déjà oublié l'écoute furtive par la NSA usaméricaine du téléphone de la chancelière allemande Angela Merkel, qui a ébranlé les relations germano-usaméricaines, ou la mise sur écoute par les USAméricains de l'appartement d'Ehud Barak.

La masse d'informations recueillies par les sociétés d'information par le biais des médias sociaux sur des millions de personnes, et la perte de vie privée qui en résulte, conduisent à de nouvelles législations et poussent à développer des moyens technologiques avancés pour protéger l'information. Mais cette fois, il semble que le bruit et la fureur proviennent de l'ampleur de l'opération : quelque 50 000 numéros de téléphone, les cibles marquées pour la surveillance, y compris des chefs d'État, des politiciens de haut rang, des hommes d'affaires, ainsi que des journalistes et des militants sociaux, et les objectifs de l'espionnage.

GIDEON LEVY
« Espoir ? » Le mouvement de protestation anti-Netanyahou ne s'est jamais soucié du jour d'après


Gideon Levy, Haaretz, 24/7/2021

Traduit par Fausto Giudice

Au début, j'ai cru qu'il s'agissait d'une blague : un énorme panneau a été installé sur la place Rabin : « Nous sommes l'espoir ». Sous le panneau se trouvait une « exposition de protestation », dont le titre était aussi modeste que le reste de l'affichage : « Un peuple libre sur sa propre terre ». Des piliers dorés, comme aux Oscars, mènent à une exposition de photos et de panneaux qui documentent les protestations de la rue Balfour. Au centre, la statue d'une personne et un drapeau israélien. Pas un seul cliché ne manquait, y compris des citations du Mahatma Gandhi, de l'auteur-compositeur Shalom Hanoch, du poète Natan Yonatan et d'Yitzhak Rabin. On pourrait croire qu'il s'agit d'une exposition sur la liberté tant attendue du peuple tibétain après une lutte sanglante.

Lors d'une manifestation anti-Netanyahou, une femme brandit une pancarte sur laquelle on peut lire : " Nous sommes l'espoir ". Photo Tomer Appelbaum

Et les slogans : « Nous sommes venus pour purifier » ; « Vous avez ruiné et nous réparerons » ; « Vous êtes le désespoir et nous sommes l'espoir » ; « Pas de pardon » ; « Notre heure de gloire ». La maquette d'un sous-marin portait les mots « le sous-marin de la corruption », sur une autre figuraient les mots « Navire Liberté de la Marine d’Israël », avec une litote typique. Des T-shirts de protestation étaient exposés en évidence, comme des souvenirs du débarquement en Normandie ou de la chute du mur de Berlin.