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15/07/2025

HAARETZ
Le mode de paiement par l’armée israélienne des conducteurs civils de bulldozers révèle le véritable objectif des démolitions systématiques à Gaza
Crimes de guerre, vous avez dit crimes de guerre ?

Éditorial, Haaretz, 13/7/2025
Traduit par Fausto GiudiceTlaxcala  

Alors que le Premier ministre Benjamin Netanyahou négocie un cessez-le-feu avec le Hamas, des centaines de bulldozers, d’excavatrices et de bulldozers blindés Caterpillar D9 israéliens poursuivent leurs efforts pour rendre Gaza inhabitable pendant des années.

La position officielle des Forces de défense israéliennes concernant les démolitions de maisons dans la bande de Gaza est que les travaux menés par des centaines d’engins lourds sont nécessaires pour des raisons opérationnelles.

En d’autres termes, l’armée israélienne ne donne l’ordre de raser des bâtiments résidentiels ou autres que lorsqu’ils constituent, par exemple, un danger pour les soldats ou entravent la circulation des véhicules militaires.

Cependant, le modèle selon lequel l’armée israélienne indemnise les opérateurs d’engins lourds à Gaza semble contredire cette affirmation. Selon un article publié la semaine dernière dans l’édition hébreue de Haaretz, l’armée propose de payer 2 500 shekels (environ 640 €) aux conducteurs de bulldozers et d’excavatrices pour raser un bâtiment de trois étages maximum et 5 000 shekels (1280 €) pour des structures plus hautes.

Cette structure tarifaire incite clairement les entrepreneurs à démolir autant de bâtiments que possible, aussi rapidement que possible. Si ces opérations étaient véritablement motivées par des besoins militaires, il serait difficile de justifier une telle indemnisation.

Le fait que le paiement soit effectué quotidiennement ou mensuellement renforce ce point. Même ainsi, cela représente beaucoup plus que ce que les opérateurs gagneraient pour un travail similaire en Israël, certains gagnant jusqu’à 30 000 shekels [7 700€] par mois selon certaines sources. Ces salaires élevés visent à compenser les risques mortels qui dissuadent de nombreux professionnels du secteur de se rendre à Gaza.

Dans la pratique, cependant, pour de nombreux opérateurs, ce travail reflète également un engagement idéologique. Parmi eux figure un groupe important de colons, tandis que les Arabes israéliens [=Palestiniens de 48], qui constituent une part importante du secteur des engins lourds en Israël, sont notablement absents.

Les conversations avec les personnes sur le terrain, qu’il s’agisse d’employés civils de l’armée israélienne ou de réservistes, révèlent que beaucoup abordent leur travail avec un sentiment de vengeance lorsqu’ils conduisent leurs bulldozers à travers les ruines des villes de Gaza.

Le résultat est que, tandis que le Premier ministre Benjamin Netanyahou négocie un cessez-le-feu avec le Hamas, des centaines de bulldozers, d’excavatrices et de bulldozers blindés Caterpillar D9 israéliens poursuivent le processus qu’ils ont entamé ces derniers mois : intensifier leurs efforts pour rendre Gaza inhabitable pendant des années.

Cette destruction n’est pas un effet secondaire des besoins militaires, mais un objectif en soi.

Il est profondément troublant de constater la destruction de biens civils sans objectif militaire impératif, une destruction disproportionnée par rapport à tout avantage militaire obtenu et le ciblage de sites religieux, d’hôpitaux et d’autres bâtiments à vocation humanitaire ou éducative est défini comme un crime de guerre, en particulier si cette destruction vise à garantir que les Palestiniens de Gaza n’aient nulle part où retourner, dans le cadre d’un plan de transfert ou d’expulsion de population.

Israël doit mettre fin immédiatement à ces activités.



FRANCESCA ALBANESE
DALL’ECONOMIA DELL’ OCCUPAZIONE ALL’ ECONOMIA DEL GENOCIDIO
Rapporto al Consiglio per i diritti umani delle Nazioni Unite


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Silvia Ribeiro

ZVI BAR’EL
Les conflits sectaires permettent à Israël de “cogérer” la Syrie

Selon l’interprétation syrienne des événements, Israël prévoit d’exploiter les conflits internes dans le pays, en particulier dans le district druze, afin de s’imposer comme une « force de police » capable d’empêcher le gouvernement d’établir son contrôle sur l’ensemble du pays.

Zvi Barel, Haaretz, 15/7/2025
Traduit par Fausto GiudiceTlaxcala  

Alors qu’Israël examine attentivement les possibilités d’une normalisation – ou tout au moins d’un accord de sécurité, voire d’une simple entente – avec le nouveau gouvernement syrien, le pays du président Ahmed al-Charaa est en feu, au sens propre comme au figuré. La Syrie reste un État sans gouvernement, puisque son gouvernement central ne contrôle que 60 à 70 % de son territoire.


Al-Charaa, vu par Kamal Sharaf, Yémen

Les Israéliens ont déjà oublié le massacre des Alaouites dans le district de Lattaquié, en Syrie, en mars, qui a fait 1 700 morts. Il en va de même pour les violents affrontements qui ont opposé en avril les membres de la communauté druze et les forces gouvernementales ou les forces alliées au gouvernement. L’attaque du 22 juin contre l’église Mar Elias, qui a fait au moins 25 morts, n’a pas non plus beaucoup impressionné Israël.

Mais dimanche, une autre flambée de violence dangereuse s’est produite, qui pourrait dégénérer en un nouvel affrontement entre les Druzes et le gouvernement. Et dans ce conflit, Israël est déjà profondément impliqué.

En apparence, tout a commencé par un incident banal. Un jeune marchand de légumes druze a été victime d’un vol commis par un gang de Bédouins alors qu’il conduisait son camion de légumes sur la route principale entre Soueïda et Damas. Les vols ne sont pas rares dans le district sud de Soueïda et font depuis longtemps partie intégrante de l’« économie » de la région.

Mais cette fois-ci, le vol a dégénéré en affrontements généralisés. En réponse à cela, et après que des Bédouins ont enlevé plusieurs membres de la communauté druze, des Druzes armés ont capturé certains membres de la tribu bédouine qui vit dans la ville de Soueïda.

Les otages ont ensuite été libérés, mais les affrontements, qui ont donné lieu à des tirs de mortier, à l’utilisation de drones et de mitrailleuses, ont fait 40 morts et une centaine blessés. Depuis lors, le nombre de morts est passé à 90 et les affrontements se poursuivent au moment où nous écrivons ces lignes.

Le gouvernement syrien a rapidement annoncé lundi qu’il intervenait pour rétablir le calme et a commencé à déployer des forces de police et des chars vers le lieu des affrontements. À la suite d’informations faisant état de frappes israéliennes dans cette ville à majorité druze, le ministre syrien de la Défense a annoncé un cessez-le-feu, mettant officiellement fin à toute lutte intestine dans la région.

La réponse du régime syrien est celle que prendrait n’importe quel pays qui souhaite mettre fin aux affrontements armés et empêcher leur propagation à d’autres régions du pays. Mais à Soueïda, ville druze, la situation est pour le moins un peu plus compliquée.

Militialand

En mai, les dirigeants druzes de Soueïda ont signé un accord avec le gouvernement visant à apaiser les violences qui avaient éclaté précédemment. En vertu de cet accord, les milices druzes – qui sont plusieurs – sont censées remettre leurs armes à l’armée syrienne et, à une date ultérieure, être intégrées à celle-ci. Un accord similaire a été conclu avec les forces kurdes opérant sous l’égide des Forces démocratiques syriennes, qui contrôlent le nord du pays.

L’accord avec les Druzes stipule également que les forces de sécurité syriennes seront chargées d’assurer la sécurité sur la route principale entre Damas et Soueïda, celle-là même où le marchand de légumes a été agressé, déclenchant les derniers affrontements.

En vertu de cet accord, les forces de sécurité syriennes sont censées assurer la sécurité de l’ensemble du district. Mais ici, elles se heurtent à l’opposition de certaines milices druzes, dont les loyautés sont partagées entre les trois chefs spirituels de la communauté.

Certaines milices ont déclaré être disposées à coopérer avec l’armée. Mais l’une d’entre elles, fidèle au chef spirituel Hikmat al-Hijri, a déclaré qu’elle ne déposerait pas les armes tant qu’une armée nationale syrienne n’aurait pas été mise en place. Une autre a déclaré qu’elle ne faisait pas confiance à la promesse du gouvernement syrien de protéger les Druzes, ajoutant que si la milice finit par être intégrée à l’armée, cela ne se fera que si les forces druzes constituent une unité distincte chargée de protéger leur district d’origine.

En conséquence, l’armée et la police syriennes n’ont jusqu’à présent pas été en mesure d’entrer dans le district. Et selon les Druzes, elles n’ont pas non plus protégé la route principale entre Soueïda et Damas.

L’ironie, c’est que les milices, les dirigeants druzes et le gouvernement s’accordent tous à dire que le problème est dû à l’absence du gouvernement tant dans le district que sur la route principale. Le régime fait valoir, avec beaucoup de raison, que son échec est dû à l’opposition des Druzes à l’entrée de ses forces dans la région. Les Druzes, en revanche, affirment qu’il s’agit d’un échec délibéré visant à compromettre leur sécurité.

« Les causes de cette escalade sont claires et récurrentes », a déclaré dans un communiqué la milice des Hommes de la dignité, la plus importante des milices druzes, dirigée par Laith al-Balous. « Elles commencent par l’absence délibérée des forces de l’État sur l’artère vitale qui relie Damas à Soueïda et se poursuivent par les attaques répétées contre des civils sur cette route, que le gouvernement ignore depuis des mois. »

Comme lors des affrontements d’avril, les dirigeants druzes ont cette fois encore demandé à la communauté internationale d’intervenir pour « protéger la minorité druze de l’anéantissement ». Cela a ébranlé le gouvernement d’Al-Charaa, car cela le présente comme incapable de protéger ses citoyens et comme laissant les milices et les gangs sévir et attaquer les civils, parfois les Alaouites, parfois les Druzes.

Le gouvernement n’a même pas été en mesure d’empêcher l’attaque contre l’église Mar Elias, qui a été attribué à l’État islamique, mais qui pourrait avoir été perpétré par d’anciens membres mécontents de la milice d’Al-Charaa, Hayat Tahrir al-Cham. Tout cela se passe alors qu’Al-Charaa visite les capitales du monde entier, essayant de montrer qu’il contrôle totalement la situation et promettant qu’il peut protéger tous les Syriens afin de mobiliser les énormes investissements dont la Syrie aura besoin pour sa reconstruction.

Mais le problème ne s’arrête pas là. Israël s’est imposé comme un acteur clé dans le sud de la Syrie et sur le plateau du Golan syrien, non seulement en tant que partie contrôlant de vastes territoires sur lesquels il a construit des bases militaires, mais aussi en tant que garant de la sécurité de la communauté druze.

Par conséquent, lorsque les dirigeants druzes font appel à la communauté internationale, la Syrie interprète cela comme un appel à l’intervention israélienne. Et en effet, Israël est intervenu. Lundi, lorsque l’armée syrienne a tenté d’envoyer des chars dans le quartier en proie à des troubles, elle a été attaquée par des avions israéliens qui ont bloqué leur avancée.

L’explication officielle d’Israël est que l’attaque visait à empêcher les chars d’entrer dans le district. « La présence de tels véhicules dans le sud de la Syrie pourrait constituer une menace pour Israël. Les Forces de défense israéliennes ne permettront pas l’existence d’une menace militaire dans le sud de la Syrie et s’efforceront de l’empêcher. »

Selon cette explication, l’attaque de l’armée israélienne visait à empêcher la Syrie de violer la « ligne de contrôle » établie par Israël, qui fait désormais l’objet de négociations entre Israël et la Syrie.

Mais cette explication n’a pas vraiment convaincu le gouvernement syrien, qui considère cette attaque comme une violation de la souveraineté syrienne et une ingérence israélienne dans les affaires intérieures du pays. De plus, alors que les médias israéliens s’empressent de rapporter les accords et la coordination avec le gouvernement syrien ainsi que les progrès de la Syrie sur la voie de la normalisation avec Israël, l’intervention militaire israélienne montre qu’aucun accord de sécurité n’a encore été conclu.

Selon l’interprétation des événements par la Syrie, Israël prévoit d’exploiter les conflits internes dans le pays, en particulier dans le district druze, afin de s’imposer comme une « force de police » capable d’empêcher le gouvernement d’établir son contrôle sur l’ensemble du pays. Dans la pratique, le contrôle géographique du territoire syrien par Israël a ainsi fait de ce dernier un partenaire dans la gestion du pays.

La connexion turque

Cette évolution dangereuse se produit alors même que les USA s’efforcent d’aider le gouvernement d’Al-Charaa à stabiliser son pouvoir dans tout le pays.

Copains comme cochons: Ryad, 25 mai 2025

Depuis que le président Donald Trump a serré la main d’Al-Charaa. lors de sa visite en Arabie saoudite, où il a levé les sanctions contre la Syrie, ouvrant ainsi grand la porte à la coopération internationale avec le nouveau gouvernement syrien, l’ambassadeur usaméricain en Turquie et envoyé spécial en Syrie et au Liban, Tom Barrack, a exercé de fortes pressions sur les Kurdes pour qu’ils mettent en œuvre l’accord qu’ils ont signé avec Al-Charaa et rejoignent l’armée nationale.

On ne sait toujours pas comment Washington va gérer la question druze, l’implication d’Israël dans ce dossier et le territoire contrôlé par Israël. Il est toutefois important de rappeler que la Turquie est également impliquée dans toutes ces questions. Ankara est devenu le protecteur d’Al-Charaa, avec la bénédiction de Washington et de Riyad.

Al-Charaa reçu par Ilham Aliyev, Monsieur BOAI (Bons offices auprès d'Israël)

La Turquie et Israël ont mis en place un mécanisme de coordination grâce à la médiation de l’Azerbaïdjan. Samedi, Bakou a également accueilli Al-Charaa, et « en marge » de cette visite, de hauts responsables syriens, dont le ministre des Affaires étrangères Asaad al-Shibani, ont rencontré des responsables israéliens. Néanmoins, le mécanisme de coordination vise uniquement à prévenir les affrontements « involontaires » entre les Forces de défense israéliennes (FDI) et les forces turques, et non à traiter les activités des FDI dans le sud de la Syrie.

La Turquie estime qu’Israël doit se retirer de tout le territoire syrien et revenir aux lignes établies dans l’accord de séparation des forces de 1974. Elle tente actuellement de convaincre l’administration usaméricaine d’adopter cette position et de persuader Al-Charaa de subordonner tout accord avec Israël à cette condition.

 

 

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Torre Pacheco : les migrants sèment, Vox récolte
Torre-Pacheco, los inmigrantes siembran la huerta y Vox recoge los frutos

 

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La région de Murcie a offert à l'extrême droite sa première victoire électorale lors des élections générales de 2019. Son discours, plein de contradictions, repose sur trois piliers fondamentaux : l'agriculture, l'eau et l'immigration.

Murcie a été la première et la seule communauté autonome où Vox a remporté la victoire aux dernières élections générales de 2019. Le parti d'Abascal a obtenu près de 30 % des voix et a détrôné le PP. D'un côté, il se vante de défendre les campagnes et encourage les agriculteurs à irriguer sans contrôle. De l'autre, il établit un lien entre immigration et délinquance dans un discours plein de contradictions qui ne repose pas sur des données, mais sur la peur. Et la commune de Torre-Pacheco, en plein cœur de la campagne de Carthagène, en est le meilleur exemple.

Cette commune murcienne essentiellement agricole compte environ 36 000 habitants, dont près de 11 000 étrangers, soit 30 % de la population. La migration a commencé dans les années 80, lorsque le transfert d'eau du Tajo vers la Segura a été achevé et que l'agriculture à sec est devenue une agriculture d'irrigation. Nous avons tenté de comprendre la réalité locale et de connaître le discours du parti d'extrême droite, ses conséquences et ses contradictions dans une région où la tragédie écologique de la Mar Menor monopolise le débat politique.

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 منحت منطقة مورسيا اليمين المتطرف أول انتصار انتخابي له في الانتخابات العامة لعام 2019. ويستند خطابه، المليء بالتناقضات، إلى ثلاث ركائز أساسية: الزراعة والمياه والهجرة.

كانت مورسيا أول وحيدة منطقة ذات حكم ذاتي فاز فيها حزب فوكس في الانتخابات العامة الأخيرة التي جرت في عام 2019. حصل حزب أباسكال على ما يقرب من 30٪ من الأصوات وأطاح بحزب الشعب. من ناحية، يتباهى الحزب بالدفاع عن الريف ويشجع المزارعين على الري دون رقابة. من ناحية أخرى، يربط بين الهجرة والجريمة في خطاب مليء بالتناقضات لا يستند إلى بيانات، بل إلى الخوف. وتعد بلدة توري-باشكو، الواقعة في قلب ريف قرطاجنة، أفضل مثال على ذلك.

تضم هذه البلدية الريفية في مورسيا حوالي 36000 نسمة، منهم حوالي 11000 أجنبي، أي 30% من السكان. بدأت الهجرة في الثمانينيات، عندما اكتمل نقل المياه من نهر تاجو إلى نهر سيغورا وتحولت الزراعة البعلية إلى زراعة ري. حاولنا فهم الواقع المحلي والتعرف على خطاب الحزب اليميني المتطرف وعواقبه وتناقضاته في منطقة تحتكر فيها المأساة البيئية في مار مينور النقاش السياسي.