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11/10/2021

KRISTEN ROUPENIAN
L'impact du prix Nobel d'Abdulrazak Gurnah

Kristen Roupenian (Plymouth, Massachusetts, 1981) est une autrice usaméricaine devenue célèbre pour sa nouvelle "Cat Person" publiée sur The New Yorker en 2017, qui a battu les records de lecture cette année-là. En 2019, elle a publié You Know You Want This, traduit en français par Marguerite Capelle sous le titre Avoue que t'en meurs d'envie, NiL éditions.


Les beaux romans sensoriels de Gurnah sont animés par des courants d'influence littéraire provenant de l'extérieur du monde anglophone.

Gurnah, que l'on voit ici dans sa maison de Canterbury, en Angleterre, est l'auteur de romans tels que "Gravel Heart" (2017, non encore traduit), "By the Sea" (Près de la mer, Éditions Galaade, 2006) et "Paradise" (Paradis, Le Serpent à Plumes, 1999). Photo : Facundo Arrizabalaga / EPA-EFE / Shutterstock

J'ai découvert l'œuvre du lauréat du prix Nobel de littérature Abdulrazak Gurnah lorsque je préparais des examens sur les pratiques littéraires postcoloniales, en 2009, et ce dont je me souviens le plus, c'est la façon dont son écriture a court-circuité ma réponse analytique cinglante, qui avait pris des proportions monstrueuses. À ce stade de ma carrière universitaire, je ne pouvais pas lire une page de fiction sans gribouiller dans la marge un fouillis de points d'interrogation, de points d'exclamation et de commentaires ineptes. Mais j'ai plongé dans "Paradise", le roman historique de Gurnah sur l'Afrique orientale coloniale, publié en 1994, comme une personne qui savait encore lire pour le plaisir. Mes souvenirs les plus précis de ce livre sont liés à sa richesse sensorielle, à ses éclairs d'érotisme et à l'intériorité rêveuse de la protagoniste, mais l'évocation dans le roman d'un réseau de communautés multilingues menacées par une monoculture coloniale envahissante m'a assuré que j’aurais beaucoup de choses à noter lorsque j’aurais repris mon stylo.

Quelques années plus tard, j'ai enseigné le sixième roman de Gurnah, "By the Sea", dans le cadre d'un cours sur la littérature postcoloniale. Ce livre, qui dépeint la relation tendue entre deux hommes de Zanzibar qui se retrouvent en Angleterre des années après leur première rencontre, s'inscrivait parfaitement dans les thèmes du cours, à savoir l'histoire, l'identité et la mémoire, mais dans mon propre souvenir (certes imparfait), il n'a pas été enseigné aussi bien que je l'avais prévu, pour des raisons qui sont tout à son honneur. "By the Sea" est long, immersif et centré sur les personnages ; c'est un roman qui demande à être vécu plutôt que discuté.

ANTONIO MAZZEO
L’Italie va former des policiers ivoiriens à la guerre contre les migrants

Antonio Mazzeo, Africa Express, 9/10/2021
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

La Côte d'Ivoire est le nouvel allié du gouvernement italien en Afrique occidentale pour le renforcement des politiques anti-immigration. Loin des projecteurs médiatiques, jeudi 7 octobre à Rome, à l'issue d'une rencontre entre la ministre de l'Intérieur Luciana Lamorgese et la ministre des Affaires étrangères, de l'Intégration africaine et de la Diaspora de la République de Côte d'Ivoire Kandia Kamissoko Camara, un protocole technique a été signé dans le but de "renforcer les capacités opérationnelles ivoiriennes en matière de gestion des frontières et d'immigration irrégulière".

 

« La signature du protocole contribuera à améliorer les capacités techniques et opérationnelles de la police ivoirienne en charge du contrôle des frontières et autres trafics illicites, empêchant ainsi les flux migratoires vers l'Europe », indique la note publiée par le Viminal. « L'accord d'aujourd'hui démontre l'engagement concret de l'Italie à soutenir la Côte d'Ivoire dans la gestion du phénomène migratoire, sachant que ce n'est qu'en unissant nos forces que nous parviendrons à combattre le phénomène criminel du trafic de migrants ».

Le protocole, qui porte les signatures de la directrice générale adjointe de la Sécurité publique, la préfète Maria Teresa Sempreviva, et du conseiller diplomatique du ministère ivoirien de l'Intérieur François Nebout, prévoit la mise en œuvre dans le pays africain du projet dit "Civit" pour "l'évaluation et la transparence des administrations publiques" ainsi que la mise en œuvre d'une «  série de mesures pour prévenir et combattre l'immigration irrégulière » : la création de quatre nouveaux postes de police des frontières le long des frontières terrestres de la Côte d'Ivoire ; la formation et l'éducation du personnel chargé du contrôle des frontières ; le développement de formes de coopération transfrontalière avec les pays voisins ; et l'alignement du système ivoirien de "gestion intégrée des frontières sur les réglementations et normes internationales, y compris en matière de droits humains ».

BRUNO JAFFRÉ
Mais qui a assassiné Thomas Sankara ?
Ouverture d’un procès historique à Ouagadougou

Bruno Jaffré, Le Monde Diplomatique, octobre 2021

Animateur du site Thomassankara.net, auteur de L’Insurrection inachevée. Burkina 2014, Syllepse, Paris, 2019.

Le 15 octobre 1987, Thomas Sankara, dirigeant du Burkina Faso et figure du panafricanisme, était assassiné lors d’un coup d’État. Les circonstances de ce crime sont restées obscures jusqu’à la chute du président Blaise Compaoré en 2014. Le procès, qui s’ouvre à Ouagadougou le 11 octobre, devrait lever un coin du voile. Une question reste ouverte : le rôle joué par la France.

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