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27/09/2025

OFER ADERET
L’historien israélien Avi Shlaim a tourné le dos au sionisme il y a longtemps. Aujourd’hui, il soutient le Hamas

Depuis l’université d’Oxford, Shlaim affirme que le Hamas incarne la résistance palestinienne, s’éloignant ainsi même de ses collègues les plus radicaux.

Ofer Aderet, Haaretz, 25/9/2025
Traduit par Tlaxcala


Avi Shlaim : « Les jeunes Arabes et musulmans me remercient de parler en leur nom. » Photo Charlie Bibby/The Financial Times Ltd

Résumé : L’historien Avi Shlaim, universitaire juif israélien à l’université d’Oxford, est devenu une figure controversée [en Israël, NdT] en raison de ses critiques acerbes à l’égard d’Israël et de sa vision du Hamas comme un mouvement de résistance légitime, en particulier depuis les événements du 7 octobre. Dans une interview, Shlaim revient sur son parcours, qui l’a mené du patriotisme sioniste à la critique virulente, en s’appuyant sur son histoire personnelle en tant que Juif irakien et sur des décennies de recherches dans les archives. À l’approche de son 80e anniversaire, il appelle à une réévaluation fondamentale du discours israélien sur le conflit.

Six mois après l’attaque du 7 octobre, une vidéo a été mise en ligne, provoquant la colère de nombreux internautes. L’homme qui y apparaît est le professeur Avi Shlaim, historien juif israélien de l’université d’Oxford. À première vue, il ressemble à un gentil grand-père britannique, avec sa chevelure blanche et son élocution lente et douce. Mais ses propos sont loin d’être agréables à entendre pour les Israéliens.

Une publication partagée par Hamzah Saadah (@hamzahpali)


« Le Hamas est le seul groupe palestinien qui incarne la résistance à l’occupation israélienne », déclarait-il dans la vidéo. « En lançant l’attaque contre Israël le 7 octobre, le Hamas a envoyé un message fort : les Palestiniens ne seront pas mis à l’écart, la résistance palestinienne n’est pas morte. Même si l’Autorité palestinienne collabore avec Israël en Cisjordanie, le Hamas continuera à mener la lutte pour la liberté et l’indépendance des Palestiniens. »

En octobre, Shlaim fêtera son 80e  anniversaire chez lui, à Oxford. « Depuis le début de la guerre, je suis devenu une sorte de célébrité. Les gens me reconnaissent dans la rue et me serrent la main. C’est une nouvelle expérience pour moi », déclare-t-il dans une interview accordée au magazine Haaretz Weekend.

« Les jeunes Arabes et musulmans me remercient de parler en leur nom, de leur donner une voix et de l’espoir pour l’avenir, et de leur redonner confiance dans les Juifs. »

Et qu’en est-il de l’autre côté ?

« Je reçois également des courriels hostiles et des menaces de mort, mais pour chacun d’entre eux, il y en a dix positifs. Je reçois de plus en plus de soutien et de moins en moins de critiques. Dans le passé, chaque fois que je m’exprimais devant un public, il y avait toujours un étudiant juif qui me contestait et défendait Israël. Depuis le début de la guerre à Gaza, cela ne s’est pas produit une seule fois. Israël a aliéné même ses propres partisans. Il est responsable de l’effondrement spectaculaire de sa réputation.

Les médias occidentaux continuent de pencher en faveur d’Israël et ne relaient pas le discours du Hamas, mais les jeunes n’écoutent plus la BBC et ne lisent plus les journaux : ils s’informent via les réseaux sociaux. C’est ainsi que j’explique le soutien croissant dont je bénéficie. »

Quel est le « discours » du Hamas dans ce cas ?

« J’ai étudié le récit du Hamas concernant l’attaque du 7 octobre et la guerre. Expliquer le comportement du Hamas n’est pas la même chose que le justifier. Tuer des civils est mal, point final. Mais comme toujours, le contexte est crucial. Les Palestiniens vivent sous occupation. Ils ont le droit de résister, y compris par la résistance armée. Les combattants du Hamas ont reçu des instructions explicites pour l’attaque, et il y avait des cibles militaires spécifiques. Le Hamas a d’abord frappé des bases militaires et tué des soldats, des policiers et des membres des  forces de sécurité. Ce n’est pas un crime de guerre. Les choses ont ensuite dégénéré. »

Liste de 108 entreprises soutenant l’occupation et le génocide en Palestine

élaborée à partir de diverses sources par BA77ATH et éditée par TLAXCALA, 27/9/2025




La liste ONU des entreprises impliquées dans les colonies illégales israéliennes des territoires palestinien et syrien occupé

En mars 2016, le Conseil des droits humains de l’ONU (47 États-membres) adoptait la  résolution 31/36 intitulée « Les colonies israéliennes dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et dans le Golan syrien occupé ». Le paragraphe 17 de cette résolution demande au Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, en étroite consultation avec le Groupe de travail sur la question des droits de l'homme et des sociétés transnationales et autres entreprises, de créer une base de données répertoriant toutes les entreprises impliquées dans certaines activités spécifiques liées aux colonies israéliennes dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est.

Le 14 juillet 2023, le CDH a adopté la résolution 53/25, intitulée « Mise en œuvre de la résolution 31/36 du Conseil des droits de l'homme », dans laquelle le Conseil demande au Haut-Commissaire de veiller à ce que les mises à jour annuelles de la base de données comprennent l'ajout et la suppression d'entreprises.

Le HCDH a publié le 26 septembre la liste ajournée des entreprises commerciales impliquées dans les colonies et de celles qui se sont retirées. Les premières sont au nombre de 158 (contre 112 en 2023), les secondes 7 (liste inchangée depuis 2023).

Le nouveau rapport du HCDH n’existe qu’en anglais, l’ONU n’ayant plus les moyens de traduire ses documents dans ses six langues officielles, vu la crise budgétaire qui l’affecte depuis que les USA ont décidé de ne plus payer leur quote-part (3 milliards de dollars, 22% du budget ordinaire de l’ONU, 0,06% du budget fédéral US). Début septembre, 124 des 193 États membres n'avaient pas encore payé leur contribution au budget ordinaire.

Nous vous proposons ci-dessous le rapport intégral en anglais et, en français, la liste des entreprises impliquées, traduite par nos soins. On y trouve 6 entreprises US (Airbnb Inc., Booking Holdings Inc., Expedia Group Inc., Motorola Solutions, Inc., Re/Max Holdings, Inc., TripAdvisor, Inc.)), 1 entreprise canadienne (Metrontario Investments Ltd.) 2 entreprises françaises (Egis et Egis Rail), 4 entreprises espagnoles (ACS, CAF , INECO, SEMI), 1 entreprise allemande (Heidelberg Materials AG), 1 entreprise néerlandaise (Booking.com B.V.), 1 portugaise (Steconfer S.A.), 2 britanniques (J.C. Bamford Excavators Ltd., Greenkote P.L.C.), les 140 autres étant israéliennes.-Tlaxcala, 26/9/2025