Alfonso
Lafarga, Contramutis,
3/11/2021
Traduit de l’espagnol par CMBL
- Pour la République
française, les droits humains sont une priorité de sa politique étrangère, mais
elle empêche qu’ils figurent parmi les attributions de la Mission des Nations
Unies pour le référendum au Sahara occidental (MINURSO).
- · Les droits humains sont
violés en permanence au Sahara occidental occupé par le Maroc, qui détient une
cinquantaine de prisonniers politiques condamnés dans le cadre de procès
irréguliers et sans preuves.
"Les droits de l'Homme, une priorité de la politique étrangère de la
France". C'est le titre précis sous lequel le ministère français de
l'Europe et des Affaires étrangères présente sur son site officiel sa position
sur les droits humains, dont les violations selon lui conduisent sa diplomatie
à les combattre « partout où elles sont commises ».
La présentation commence par cette définition : "Les droits de l’Homme
sont définis comme les droits inaliénables de tous les êtres humains, quels que
soient leur nationalité, lieu de résidence, sexe, origine ethnique ou
nationale, couleur, religion, langue ou toute autre condition et recouvrent de
nombreuses thématiques".
Il indique que « ces droits font partie des valeurs fondatrices de la
République française comme cela a été proclamé dans le préambule de notre
Constitution. Leur respect est au cœur de l’exercice de la démocratie en France
et de notre engagement au sein de l’Union européenne et des organisations internationales
», un engagement qui se traduit par « des actions sur le plan politique et
diplomatique au niveau national, européen et international ».
Les dossiers sur lesquels la France est particulièrement attachée sont
détaillés par la suite, notamment les "détentions arbitraires" et les
"disparitions forcées".
A l'occasion de son incorporation, en janvier 2021, au Conseil des droits de
l’homme des Nations Unies, la France a indiqué parmi ses priorités la
protection des défenseurs des droits de l'homme, la liberté d'information et la
liberté de presse, en plus de continuer à œuvrer à l'abolition universelle de
la peine de mort, la lutte contre toute forme de discrimination et «la lutte
contre l'impunité de ceux qui commettent des crimes atroces ».
Ces violations des droits humains contre lesquelles la France se prononce
sont une réalité dans un lieu précis : le Sahara occidental occupé par le
Maroc, territoire non autonome en attente de décolonisation. Elles ont été dénoncées
à maintes reprises par des organisations telles qu'Amnesty International (AI),
Human Rights Watch (HRW), le Centre Robert F. Kennedy (RFKC), le Réseau
euro-méditerranéen des droits humains (REMDH), l'Observatoire pour la
protection des défenseurs des droits humains ou Reporters sans frontières
(RSF).
Dans les résumés mensuels que Contramutis publie sur les violations
des droits humains au Sahara Occidental, les événements se répètent :
répression de toute expression ou manifestation de la population sahraouie qui
appelle à l'autodétermination, détentions arbitraires, disparitions forcées,
tortures et mauvais traitements, procès irréguliers, persécutions de
journalistes, absence de liberté d'information et de presse, discrimination à
l'emploi envers les Sahraouis, expulsion d'observateurs internationaux.
Par ailleurs, une cinquantaine de prisonniers politiques sahraouis purgent
des peines sévères, prononcées dans des procès dénoncés par des commissions de
juristes internationaux pour leurs irrégularités et leur manque de preuves. La
plupart des détenus se trouvent dans des prisons marocaines loin de leurs
familles, qui doivent parcourir jusqu'à mille kilomètres sans savoir si elles
seront autorisées à les visiter. Plusieurs d'entre eux sont à l'isolement
depuis longtemps.