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04/03/2022

OSKAR LAFONTAINE
La guerra no es un medio de la política

 Oskar Lafontaine , NachDenkSeiten, 24-2-2022
Traducido por
Miguel Álvarez Sánchez, Tlaxcala

Todo el que quiera la paz debe actuar de acuerdo con esta máxima. Por lo mismo, el ataque de Rusia a Ucrania se debe condenar con la misma firmeza que las otras guerras de agresión que se han librado en los últimos años. No debemos olvidar nunca: Las víctimas de esta guerra no son Putin o Biden, sino los ucranianos y rusos que se ven todos los días en la televisión, muriéndose de hambre o de frío y sin saber a dónde huir. Rusia debe cesar inmediatamente las hostilidades y volver a la mesa de negociaciones. Escribe Oskar Lafontaine

Un manifestante con un cartel diciendo “No a la guerra” [Niet Voinie] es detenido por la policía durante una protesta contra el ataque de Rusia a Ucrania en Moscú, Rusia, el 24 de febrero de 2022 [Denis Kaminev/AP Photo]

A los estados beligerantes no se deben enviar armas. Por lo tanto, es de agradecer que el gobierno federal alemán, a pesar del creciente belicismo, se mantenga a ello. Los que suministran armas a las facciones beligerantes aumentan el sufrimiento del pueblo y prolongan la guerra.

El derecho internacional se aplica a todos. La brutal violación del derecho internacional por parte de Vladimir Putin no puede justificarse aludiendo a las guerras de Estados Unidos y sus aliados que violan el derecho internacional.

Las sanciones no afectan a Putin y sus oligarcas, sino que empeoran la vida de los rusos y ucranianos y de muchas personas de otros países afectadas por la guerra económica, incluida la gente de Alemania con menores ingresos que ya apenas puede pagar sus facturas de combustible y calefacción. Los belicistas de la política y el periodismo pueden hacer frente a la subida de los precios de la energía. Pero mucha gente en Alemania no lo puede. E incluso las decisiones correctas tomadas ayer por el gobierno federal no son suficientes para evitar que muchas personas tengan grandes dificultades para financiar su vida diaria.

Las sanciones revelan la doble moral y la hipocresía de los “valores” occidentales, es decir, de la comunidad de la mentira. Uno estaría tentado de exigir: ahora tenemos que castigar a Putin de la misma manera que castigamos a Clinton, Bush y Obama por sus guerras que violaron el derecho internacional. Ahora debemos castigar a los oligarcas rusos igual que hemos castigado a los oligarcas usamericanos en el pasado por sus guerras por petróleo y gas. Y así sucesivamente. Los que más se indignan ahora son los que han justificado todas las guerras de agresión con millones de muertos del pasado que violaron el derecho internacional.

La primera víctima de la guerra es siempre la verdad. Putin comenzó esta guerra con mentiras al igual que los presidentes usamericanos comenzaron sus guerras con la mentira de Tonkin, la mentira de la incubadora o la mentira sobre las supuestas armas de destrucción masiva.

El fuego de la guerra hay que extinguirlo lo antes posible. Es precisamente ahora cuando se puede demostrar la valía de la verdadera política de paz. Sólo si seguimos la norma ética: “No hagas lo que no quieras lo que te hagan a ti”, tendremos una oportunidad para restablecer la paz.

Al observar la “cobertura de la guerra” en los medios de comunicación, me gustaría escribir en los álbumes de familia de muchos periodistas lo que Stefan Zweig señaló en vísperas de la Primera Guerra Mundial y lo que Gabor Steingart nos recordó recientemente:

“Habían hecho redoblar el tambor del odio con fuerza, hasta penetrar en el oído de los más imparciales y estremecerles el corazón. Casi todos servían obedientemente a la “propaganda de guerra” en Alemania, Francia, Italia, Rusia y Bélgica y, por lo tanto, al delirio y el odio colectivos de la guerra, en vez de combatirla”.

Quienes ahora siembran el odio preparan ya la próxima guerra.

 

LAWRENCE WRIGHT
L'éléphante dans la salle d'audience : la bataille juridique pour la libération de Happy, prisonnière du zoo du Bronx

Lawrence Wright, The New Yorker, 28/2/2022
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Lawrence Wright
(Oklahoma City, 1947), est un journaliste usaméricain. Membre de la New York University School of Law, il travaille pour le magazine The New Yorker depuis 1992. Il a remporté le prix Pulitzer de l'essai en 2007 pour son livre The Looming Tower: Al Qaeda and the Road to 9/11 à propos des attentats du 11 septembre 2001 et leurs suites. Son livre le plus récent est «The Plague Year: America in the Time of COVID». Bibliographie

 

Une curieuse croisade juridique visant à redéfinir la notion de personne soulève de profondes questions sur l'interdépendance des règnes animal et humain.

Les défenseurs des droits des animaux veulent que le zoo du Bronx relâche Happy, une éléphante suffisamment intelligente pour se reconnaître dans un miroir. Illustration de Gérard DuBois, The New Yorker

Selon le code civil de l'État de New York, une ordonnance d'habeas corpus peut être obtenue par toute "personne" qui a été détenue illégalement. Dans le comté du Bronx, la plupart de ces demandes arrivent au nom des prisonniers de Rikers Island. Les pétitions d'habeas corpus ne sont pas souvent entendues par les tribunaux, ce qui n'est qu'une des raisons pour lesquelles l'affaire portée devant la juge Alison Y. Tuitt de la Cour suprême de New York - Nonhuman Rights Project v. James Breheny, et al [Projet Droits des non-humains contre James Breheny et autres] - était extraordinaire. L'objet de la requête était Happy, une éléphante d'Asie du zoo du Bronx. La loi usaméricaine considère tous les animaux comme des "choses" - la même catégorie que les pierres ou les patins à roulettes. Cependant, si le juge accédait à la demande d'habeas corpus pour transférer Happy du zoo vers un sanctuaire, aux yeux de la loi, elle serait une personne. Elle aurait des droits.

L'humanité semble s'acheminer vers un nouvel accommodement radical avec le règne animal. En 2013, le gouvernement indien a interdit la capture et l'enfermement des dauphins et des orques, car il a été prouvé que les cétacés sont sensibles et très intelligents, et qu'ils « devraient être considérés comme des "personnes non humaines" » ayant « leurs propres droits spécifiques ». Les gouvernements de Hongrie, du Costa Rica et du Chili, entre autres, ont émis des restrictions similaires, et la Finlande est allée jusqu'à rédiger une déclaration des droits des cétacés. En Argentine, un juge a décidé qu'une orang-outan du parc écologique de Buenos Aires, nommé Sandra, était une "personne non humaine" et avait droit à la liberté - ce qui, en pratique, signifiait être envoyée dans un sanctuaire en Floride. Le juge en chef de la Haute Cour d'Islamabad, au Pakistan, a affirmé que les animaux non humains ont des droits lorsqu'il a ordonné la libération d'un éléphant nommé Kaavan, ainsi que d'autres animaux de zoo, dans des sanctuaires ; il a même recommandé l'enseignement du bien-être animal dans les écoles, dans le cadre des études islamiques. En octobre, un tribunal usaméricain a reconnu qu'un troupeau d'hippopotames initialement amené en Colombie par le baron de la drogue Pablo Escobar était une "personne intéressée" dans un procès visant à empêcher leur extermination. Le Parlement du Royaume-Uni examine actuellement un projet de loi, soutenu par le Premier ministre Boris Johnson, qui prendrait en compte les effets de l'action gouvernementale sur tout animal sensible.

Bien que la question immédiate posée à la juge Tuitt concernait l'avenir d'une éléphante isolée, l'affaire a soulevé la question plus large de savoir si les animaux représentent la dernière frontière dans l'expansion des droits en USAmérique - une progression marquée par la fin de l'esclavage et par l'adoption du suffrage des femmes et du mariage homosexuel. Ces jalons ont été le résultat de campagnes âprement disputées qui ont évolué sur de nombreuses années. Selon un sondage Gallup de 2015, un tiers des USAméricains pensent que les animaux devraient avoir les mêmes droits que les humains, contre un quart en 2008. Mais une telle protection des animaux aurait des conséquences considérables, notamment l'abandon d'un paradigme séculaire de lois sur le bien-être animal.

Les plaidoiries dans l'affaire Happy ont véritablement commencé le 23 septembre 2019, dans une salle d'audience en chêne peuplée de journalistes, de défenseurs et d'avocats du zoo. Kenneth Manning, représentant la Wildlife Conservation Society, qui gère le zoo du Bronx , a fait une brève plaidoirie d'ouverture. Il a souligné que le plaignant - le Nonhuman Rights Project, ou NhRP - avait déjà rebondi dans le système judiciaire de New York avec une demi-douzaine de pétitions similaires au nom des chimpanzés. Toutes avaient échoué. M. Manning a lu à haute voix un extrait de l'une de ces décisions, selon laquelle "les capacités cognitives et linguistiques affirmées d'un chimpanzé ne se traduisent pas par la capacité ou l'aptitude d'un chimpanzé, comme les humains, à assumer des obligations légales ou à être tenu légalement responsable de ses actes", et que l'animal ne pouvait donc pas avoir droit à l'habeas corpus. Le NhRP a rétorqué que "probablement dix pour cent de la population humaine de l'État de New York a des droits, mais ne peut pas assumer de responsabilités, soit parce qu'il s'agit de nourrissons ou d'enfants, soit parce qu'ils sont fous ou dans le coma ou autre".

Manning a exhorté la juge Tuitt à suivre les précédents : « La loi reste bien établie qu'un animal à New York n'a tout simplement pas accès à l'habeas-corpus, qui est réservé aux humains. Donc, il n'y a rien dans cette affaire qui traite d'une quelconque plainte pour mauvais traitement ou malnutrition ou quoi que ce soit concernant Happy l’éléphante ». Manning a résumé, « En bref, Votre Honneur, Happy est heureuse là où elle est ».

L'enclos de Happy, dans la section Wild Asia du zoo du Bronx, illustre l'esthétique de la conception des zoos de la fin du XXe siècle : créer l'illusion d'un habitat naturel et dissimuler, autant que possible, la réalité de la captivité. Il y a un chemin de terre battue, que Happy a emprunté seule au cours des seize dernières années, qui entoure un petit étang avec des nénuphars, où elle peut se baigner et se vautrer. Des arbres feuillus entourent un enclos d'un hectare, qui est dominé par un tronc d'arbre artificiel mort, habilement façonné avec des creux et une écorce écaillée. L'enclos doit être nettoyé en permanence, car une éléphante femelle d'Asie peut manger jusqu'à quatre cents livres [= 181 kg] de végétation par jour et en excréter environ soixante pour cent. Un autre éléphant, Patty, vit dans un enclos adjacent. De novembre à mai, lorsque le climat new-yorkais peut être froid, les animaux sont, selon ce qu’on sait, enfermés dans des stalles séparées faisant à peine deux fois la longueur de leur corps.