المقالات بلغتها الأصلية Originaux Originals Originales

13/05/2025

FAUSTO GIUDICE
“La religion est à Dieu et la patrie est à tous” : en Syrie, le message de Sultan al-Attrache reste valable un siècle plus tard
Entretien avec Rim al-Attrache

Alors que les feux de l’actualité sont braqués sur la Syrie et que l’écrasante majorité des  « informations » circulant dans les médias internationaux sont produites par des personnes ignorant tout ou presque tout de l’histoire syrienne, il nous a semblé utile de donner la parole à  Rim al-Attrache, une habitante de Damas, descendante d’une longue lignée de combattants, pour qu’elle nous parle de son père Mansour (1925-2006) et de son grand-père Sultan Pacha (1888-1982), dont l’histoire peut éclairer l’état actuel du pays.

Propos recueillis par  Fausto GiudiceTlaxcala



 Rim, peux-tu vous présenter, toi et ta lignée ?

Dans l’introduction de mon premier roman, en arabe, intitulé « Jusqu’à la fin des temps », j’ai écrit ce qui suit : « Je suis une personne qui essaie de combiner l’islam et le christianisme dans son cœur, et je crois que la religion appartient à Dieu et que la patrie appartient à tous ».

 Un jour, l’avocat syrien Najat Qassab-Hassan, m’a posé cette question : Rim, quelle partie de toi est druze et quelle partie est chrétienne ? Je lui ai répondu sans la moindre hésitation : Je suis divisée, verticalement, en deux, et je peux déplacer mon cœur tantôt à droite, et tantôt à gauche. 

Zoukan (assis) et Sultan, 1910

Je suis l’arrière-petite-fille du martyr Zoukan al-Attrache, l’un des chefs de résistance contre les Turcs (1910). Il a été condamné à mort et exécuté s à la place Merjé, à Damas par Jamal Pacha, dit Le Boucher meurtrier.


Youssef al-Choueiri

Je suis l’arrière-petite-fille de Youssef al-Choueiri, moudjahid avec Sultan al-Attrache durant la Révolution arabe de 1916-1918 : il a rejoint la révolution avec son ami Sultan al-Attrache, afin de libérer Damas, le 30 Septembre 1918, suite à la bataille de Tuloul al-Manea, près de Kisswa, au sud de Damas. Avec son fils Habib al-Choueiri, mon grand-père maternel, il a été prisonnier durant la première révolution de Sultan, en 1922. Tous les deux soutenaient Sultan et ses compagnons en 1925, financièrement et moralement.

Je suis la petite-fille de Sultan al-Attrache, chef de la Grande Révolution syrienne (1925) contre le Mandat français.

Enfin, je suis la fille de Mansour al-Attrache, politicien syrien, l’un des premiers Baathistes, en 1945, et membre du conseil fondateur du parti Baath en 1947. 

Que faut-il savoir sur Sultan Pacha, auquel tu as consacré une série de 5 volumes (éditée au Liban), basée sur les archives de votre famille ?

Sultan al-Attrache a explicitement rejeté les mandats français et britanniques devant la Commission King-Crane (1919), lorsque celle-ci lui a rendu visite au Djebel al-Arab  (dit Djebel Druze) pour sonder l'opinion des habitants de la région.

Il rassembla les cavaliers pour aider l’armée syrienne, dirigée par le ministre de la Guerre, Yusuf al-Azma, le 24 juillet 1920, à Mayssaloun. Les cavaliers de Djebel al-Arab , dirigés par Sultan al-Attrache, arrivèrent dans le village Sijen, et même quelques-uns atteignirent Braq (40 km au sud de Damas), où Sultan, apprenant le meurtre de Yousef Al-Azma, déclara : « Perdre une bataille ne signifie pas perdre la guerre. ».

Sultan al-Attrache voulait alors organiser la résistance au Djebel al-Arab sous la bannière de la légitimité en Syrie. C'est pour cette raison qu'il invita le roi Fayçal Ier à s'installer là-bas au lieu de partir pour l'Europe, en 1920. Mais le roi répondit au messager de Sultan, en disant :  « Il est trop tard » ! 

Sultan a également demandé à Ibrahim Hanano (chef des rebelles du Nord) de rester chez lui pour organiser la résistance contre l'occupation française, lorsqu'il est venu lui demander protection en 1922, mais Hanano a voulu se rendre en Jordanie.

La Grande Révolution syrienne éclata dans le dernier tiers de juillet 1925, mais elle attira l'attention du monde entier après la bataille de Mazraa contre l’armée du général Michaud, au début du mois d'août de la même année. Les Européens ont commencé à envoyer des journalistes d’Allemagne et d’autres pays européens en Syrie, et plus précisément au Djebel al-Arab, pour découvrir la vérité sur ce qui s’était passé. C’est seulement à ce moment-là que les nationalistes arabes ont commencé à s’intéresser à ce qui se passait !

Il est important de noter qu'après la bataille de Mazraa, les autorités françaises ont été contraintes de demander une trêve et une cessation des hostilités, avant que les dirigeants du mouvement national à Damas ne répondent à l'appel à la révolution du Djebel al-Arab , dans le but de l'étendre à toute la Syrie et au Liban.

Sultan al-Attrache a déclaré aux deux journalistes allemands du journal Vössische Zeitung, venus photographier le site de la bataille de Mazraa, ce qui suit : « Les Français ne cherchent pas sérieusement la paix dans leurs négociations. Même les conditions modérées présentées par notre délégation n'obtiendront rien d'essentiel du général Sarrail. Ils veulent nous distraire jusqu'à l'arrivée de leurs nouvelles forces militaires, qu'ils ont fait venir de France ou de leurs colonies voisines. Quant à nous, nous ne restituerons pas les armes capturées sur le champ de bataille tant que nous serons en vie. Nous ne nous satisferons de rien de moins que de l'indépendance et de l'unité complète de la Syrie et de l'établissement d'un gouvernement national constitutionnel. La mission de l'État mandataire doit se limiter à fournir une assistance et des conseils techniques et administratifs, par l'intermédiaire de conseillers et d'experts qualifiés, en application de ce qui a été stipulé dans le Pacte de la Société des Nations en 1919 concernant le mandat. ». La condition posée par Sultan al-Attrache pour les négociations avec les Français était qu'elles ne devaient pas dépasser trois jours.

Ainsi, l’intérêt, sérieux, arabe et européen pour la Grande Révolution syrienne a commencé après la bataille de Mazraa (2-3 août 1925). L’armée du général Henry Michaud comptait 13 000 soldats et officiers français, et ils furent sévèrement défaits par environ 400 combattants rebelles de Djebel al-Arab . C'est ce qu'a déclaré l'un des soldats d'origine marocaine, qui a participé à la campagne de Michaud et a été capturé : il l'a confirmé au commandant en chef de la révolution syrienne, Sultan al-Attrache. Il rejoint plus tard les rangs des révolutionnaires pour combattre les Français. Les forces nationales ont décidé de choisir Sultan al-Attrache comme commandant général de cette révolution. C'est ici que fut publiée la célèbre déclaration du commandant en chef, « Aux armes », le 23 août 1925, dans laquelle il était souligné que le premier objectif de la révolution était d'unifier la Syrie, à la fois sur la côte et à l'intérieur, ce qui signifiait rejeter la division de la Syrie sur une base confessionnelle, religieuse et ethnique, et que le deuxième objectif était l'indépendance complète. Le slogan de la révolution c’est : « La religion est à Dieu et la patrie est à tous. »

Tout au long de sa vie, Sultan n’a jamais abandonné ce slogan qu’il avait lancé ; pour lui, il est resté inébranlable, en paroles et en actes. Ce slogan était une gifle aux colonialistes français, prétendant faussement la croyance en la laïcité. Ce slogan était une réponse claire au rejet de la division du pays, planifiée par l'accord Sykes-Picot, qui a également abouti à la déclaration Balfour, que Sultan al-Attrache a complètement rejetée.


« La religion est à Dieu et la patrie est à tous » : c’est un slogan qui peut soulever des questions problématiques aujourd’hui, mais pendant la Grande Révolution syrienne de 1925-1927, c’était incontestable, et représentait les concepts : « laïcité » et « résistance ».

Lors des préparatifs des batailles, Sultan al-Attrache élaborait des plans militaires en consultation avec les commandants de terrain, en fonction de la zone où se déroulaient les batailles, et en fonction du positionnement des forces ennemies, de leur nombre et du volume de leurs munitions. Il était également toujours en coordination avec les commandants qu'il envoyait en campagne à l'extérieur du Djebel, et sa responsabilité était de leur assurer des munitions et de l'équipement.

Il est important de souligner que les négociations des hommes politiques syriens avec les autorités du mandat français dépendaient de la fermeté des révolutionnaires sur le terrain. La politique est, sans doute, d’une grande importance, mais la Grande Révolution syrienne, qui a surpris tout le monde, des politiciens nationalistes syriens et libanais aux politiciens français et européens, a commencé à imposer sa présence, surtout après la bataille de Mazraa. Tous les nationalistes se référaient toujours, dans leurs négociations, à l'avis de Sultan al-Attrache, qui consultait les révolutionnaires pour élaborer une opinion représentant tout le monde.

Tout au long de sa vie, Sultan al-Attrache n’a jamais employé « je », mais plutôt « nous ». Cela indique l’effacement de soi et l’incapacité à nier le rôle des autres !

Le 25 octobre 1929, pendant la période d'exil, se tint à Haditha, dans le Wadi al-Sirhan, la     « Conférence du désert », convoquée par Sultan al-Attrache. Des personnalités nationales de partis et d'organisations y ont participé. La conférence a pris des décisions très importantes qui ont eu un impact significatif sur le développement de la vie politique en Syrie, et sur le cours que les événements et les négociations ont pris par la suite, conduisant à l'évacuation.

Sultan al-Attrache et les révolutionnaires en exil ont insisté pour que cette conférence soit libre de toute influence étrangère et adhère aux principes des droits de l'homme, et que la Syrie reste attachée à ses droits légitimes et à son unité nationale globale dans la quête de libération du colonialisme. A l’issue de cette conférence, une résolution en six points a été annoncée, dans laquelle les révolutionnaires stationnés dans le désert ont condamné la suspension des travaux de l'Assemblée constituante en Syrie et les déclarations d’Henry Ponsot [Haut-commissaire de France au Levant, 1926-1933], ignorant la question nationale syrienne. La conférence a également dénoncé les décisions invalides du Congrès sioniste de Zurich [1929] et les attaques des Juifs contre les Arabes, appelant le gouvernement travailliste britannique à révoquer la célèbre Déclaration Balfour et à reconnaître les droits nationaux des Arabes et leur souveraineté dans leur propre pays afin d'assurer la paix mondiale et d'encourager des relations modernes entre les peuples, comme l'a fait la Grande-Bretagne en Égypte et en Irak. La conférence a également remercié les Arabes de la diaspora soutenant financièrement la patrie et les révolutionnaires et leurs familles, en exil.

Sultan al-Attrache croyait que la Grande Révolution syrienne avait duré douze ans, de 1925 à 1937, car son refus de rendre les armes, avec ses camarades révolutionnaires, signifiait que la résistance continuerait et qu'ils ne se rendraient pas au colonialisme. Les hommes politiques lui écrivirent également fréquemment pour lui demander son avis durant son exil de dix ans, de 1927 à 1937, durant lequel il a appelé à l'unification du monde arabe, afin de         « parvenir au succès de la cause syrienne, qui est le noyau de l'unité arabe ». Cela est considéré comme une prise de conscience claire de l’importance de parvenir à l’unité entre les Arabes. Durant cette période, il a résisté à d’énormes tentations, malgré toutes les difficultés qu’il a subies, avec sa famille, ses camarades et leurs familles !

Je mentionne ici que le responsable britannique, agissant en tant que représentant du roi George V, a rencontré Sultan al-Attrache à Azraq en 1927 pour discuter de la question de la déportation des révolutionnaires qui refusaient de rendre leurs armes. Ce représentant tenta de convaincre Sultan de la nécessité de mettre fin à la révolution sans condition et lui fit une offre royale, dont l'essentiel était qu’il vivrait dans un palais privé à Jérusalem, en plus d'un salaire mensuel lucratif à vie qui lui garantirait une vie confortable aux frais de l'Empire britannique. Mais Sultan a répondu : « Notre bonheur réside dans l’indépendance et l’unité de notre pays, la liberté de notre peuple et le retrait des forces étrangères du pays ». Lors de cette rencontre, le représentant du roi George V n'a pas oublié d'apporter avec lui de la nourriture et des boissons délicieuses et de les mettre devant les rebelles assoiffés et affamés. Cependant, les rebelles, sur ordre de Sultan, ne les ont pas touchés du tout. Sultan a refusé l’offre généreuse royale, ainsi que la nourriture !

Dans l’un des documents du ministère britannique des Affaires étrangères, pendant le mandat, se trouvant aux archives de la Bibliothèque nationale, le consul britannique au Levant a admis à son ministère des Affaires étrangères que Sultan al-Attrache avait obstinément refusé de coopérer avec la Grande-Bretagne malgré les tentatives répétées et persistantes des autorités. Il a écrit : « Sultan al-Attrache ne s’achète pas. »

Sa position sur l’enseignement était ferme ; en exil, il s'efforçait de faire en sorte que les fils et les filles des révolutionnaires soient éduqués et qu'une école soit construite pour eux dans le désert. Il a également fait don d’un terrain pour construire une école dans son village natal (Quraya) après son retour d’exil.

La Palestine et le plateau du Golan étaient son obsession jusqu’à la fin de sa vie.

Sultan al-Attrache a soutenu l'unité entre la Syrie et l'Égypte et la lutte du parti Baath.

De 1918 à 1946, il refusa à la fois le poste et l’argent. Il recommanda au défunt président Chukri al-Quwatli de préserver l’indépendance du pays pour la libération duquel les révolutionnaires avaient tant sacrifié ! Il réitéra cette recommandation plus tard, en 1960, devant le président Gamal Abdel Nasser. En 1981, devant le président Hafez al-Assad. Il a écrit cette recommandation dans son testament politique, diffusé par son fils Mansour devant le cortège funèbre d'un million et demie de personnes, au stade municipal de Sweida, le 28 mars 1982.

Sultan al-Attrache a signé la célèbre Charte nationale, qui a été signée par des personnalités nationales bien connues de toute la Syrie, notamment feu Hachim al-Atassi, dont le petit-fils, Radwan al-Atassi l'a publiée dans la biographie de son grand-père. Cette charte nationale comprenait les principes suivants :

1- Condamner le pouvoir individuel autoritaire et ne pas se conformer à ce qu’il édicte.

2- Exiger des élections justes qui établissent un régime constitutionnel et démocratique.

3- Respecter les libertés publiques et l’État de droit pour tous.

4- Protéger l’indépendance et la souveraineté.

5- Renforcer l’armée et limiter sa mission à la défense de la patrie et de sa sécurité.

Suite à cela, le colonel Adib Chichakli a lancé une campagne militaire injuste contre la population du gouvernorat de Soueïda, croyant qu'en agissant ainsi, il consoliderait les piliers de son pouvoir, contre lesquels tous les citoyens libres de la plupart des partis (y compris le parti Baath et le parti communiste) avaient lutté. 

Une centaine de martyrs non armés ont été tués au Djebel al-Arab pendant la campagne militaire (1954). Sultan al-Attrache a quitté son village et s'est dirigé vers la Jordanie pour éviter de nouvelles effusions de sang. Il a alors prononcé sa célèbre phrase : « Je refuse d'affronter les militaires de l'armée syrienne, car ce sont mes fils ! ». Sultan et ses compagnons ont marché, sous des chutes de neige, jusqu'en Jordanie. Il avait 66 ans à l’époque. À son arrivée à la frontière jordanienne, le gouvernement lui a envoyé une voiture sur laquelle flottait le drapeau britannique, mais il a refusé d'y monter, même s'il était poursuivi et que sa vie était en danger. Mais non, même dans les circonstances les plus difficiles, Sultan al-Attrache ne faisait pas appel aux étrangers ! Le gouvernement jordanien a été contraint d’envoyer une autre voiture avec le drapeau jordanien flottant dessus. Il accepta de la prendre avec ses compagnons, et ils entrèrent en Jordanie. Sultan et ses compagnons y sont restés jusqu'à ce que Chichakli quitte le pays ! Il revint victorieux au village.

Lorsque les gens sont venus le féliciter pour le meurtre de Chichakli, il leur a dit : « Je n'ai plus aucun lien avec lui depuis qu'il a quitté le pouvoir. Son assassinat était un acte individuel, et nous ne cherchons pas à nous venger ni à nous réjouir de sa mort ! »

Ce sont trois leçons exemplaires que Sultan al-Attrache a laissées aux Syriens d’aujourd’hui !

Dans un document des archives de ma famille, que j'ai éditées et publiées à la maison d’édition Abaad à Beyrouth, en cinq volumes, Sultan a écrit, en 1961 : « Ils ont dit que nous avons récolté le fruit de notre lutte, le fruit de cet arbre dont nous avons arrosé le sol avec notre sang. Non, ce fruit n’est pas encore mûr. Notre lutte est à l’état de fleur et n’a pas encore porté ses fruits, parce que nous ne nous sommes pas tous unis en tant qu’Arabes pour les récolter ensemble. Fils de la révolution et enfants du désert, c'est ainsi que nous nous sommes voués à être des sacrifiés sur l'autel du nationalisme arabe. Cet arbre ne portera pas de fruits tant que ses branches seront couvertes d’insectes… Il ne portera pas de fruits tant que la voix de la liberté de la Palestine ne s’élèvera pas pour éloigner le spectre des ambitions coloniales, concernant l’Irak, l’Égypte et la Jordanie. Après cela, quel fruit délicieux et mûr, symbole des générations qui ont porté le flambeau de la civilisation, dont la lumière ne s'éteindra jamais ».

Sultan al-Attrache s’est toujours méfié des ambitions coloniales qui prenaient mille formes. Il a laissé, alors, un testament politique à cet effet. 

Venons-en à ton père Mansour, fils de Sultan. Résume-nous son parcours

Il a étudié les sciences politiques et l'histoire à l'Université américaine de Beyrouth ; il a étudié le droit à l'Université de la Sorbonne à Paris. Il a été emprisonné pour des raisons politiques à trois reprises : en 1952 et 1954 à l'époque d'Adib Chichakli, et en 1966 après le Mouvement du 23 février. Il a vécu, ensuite, en exil à Beyrouth entre juillet 1967 et avril 1969, date à laquelle il est retourné à Damas.

Sultan et Mansour, 1971

Il est nommé ministre du Travail et des Affaires Sociales en 1963. Il était membre du Conseil présidentiel en 1964. Il a refusé d'accepter le poste de ministre à plusieurs reprises, notamment pendant la période de 1961 à 1963. Membre des directions régionales et nationales du parti. Il était président du Conseil National de la Révolution 1965-1966. Il a pris sa retraite et a travaillé dans l'agriculture.

 Il était Président du Comité arabe syrien pour la levée du siège et le soutien à l'Irak de 200 à 2006 et membre fondateur du Comité de soutien à l'Intifada de 2000 à 2006. 

Il était marié à l'enseignante, à l’École Normale Supérieure, Hind al-Choueiri, chrétienne orthodoxe de Damas, et il a eu deux enfants : Thaer (ingénieur civil) et moi, Rim (traductrice et écrivaine).


Mansour en 2005

Dans une interview publiée au quotidien Al Khalij, le 23 mai 1993, Mansour al-Attrache a déclaré ce qui suit :

« Nous sommes responsables et notre génération est condamnée. Si, un jour, j’écris mes mémoires, je les intitulerai “La génération condamnée” .

« Condamnée pourquoi ? Parce que nous, en tant que génération, n’avons pas été fidèles aux objectifs que nous avions fixés pour le parti Baath, et nous n'avons pas été fidèles à la voie honnête vers ces objectifs. Nous nous sommes noyés dans des excuses pour nous protéger de la chute du pouvoir, et nous sommes donc tombés moralement et éthiquement. Nous ne ressentons plus aucun lien entre nous et la première image du parti Baath...

« Sur le plan personnel, je peux dire que je suis tombé avec la génération, mais je me suis sauvé en tant qu’individu. Je n’ai violé les droits de personne, je n’ai pas changé et je ne me suis pas noyé dans les tentations du pouvoir. De ce point de vue, j’ai la conscience tranquille et je me considère libéré des maux de cette expérience, ce qui a renouvelé ma détermination à entreprendre une œuvre nationale, d’ambition modeste, qui répond aux nécessités de la phase actuelle que traverse la Nation arabe.

« Mais je crois franchement que le salut d’un individu face à toute lacune dans le travail national ou à toute accusation morale dans le cadre de son travail politique, n’a pas beaucoup de valeur, car l'individu, malgré son rôle parfois important dans le travail politique, ne peut pas sauver la génération de sa responsabilité dans l'échec ».

À ton avis, qu’auraient fait Sultan et Mansour dans la Syrie de 2025 ?

Mon grand-père Sultan et mon père, Mansor, croyaient en l’unité de la Syrie et du Levant, ainsi qu’en la nécessité d’une intégration entre les pays du monde arabe, pour former une force politique et économique significative. Ils ne peuvent donc pas être convaincus par la division et la fragmentation du pays, sur une base confessionnelle et ethnique. Je crois plutôt que s’ils étaient présents en Syrie aujourd’hui, ils auraient œuvré pour soutenir le dialogue national entre les Syriens afin de parvenir à une constitution qui protège la citoyenneté, et de préserver la liberté, l’indépendance et le pluralisme, dans le but de consolider la démocratie participative et la séparation entre les trois pouvoirs : législatif, exécutif et judiciaire. Ils auraient œuvré aussi pour réaliser la confédération du Levant, basée sur un programme national clair. Ils auraient également souligné la nécessité de libérer la Palestine du fleuve à la mer, et d’expulser toutes les armées étrangères se trouvant maintenant en Syrie et dans tout le Levant.



Sultan en 1950

Comment définir l’être Druze dans le monde d’aujourd’hui, où les Druzes, comme tous les Syriens, les Palestiniens et autres, sont devenus un « peuple-monde », présent du Venezuela (où on les appelle les Bani Zuela) à la Scandinavie et à l'Australie, en passant par la Syrie, le Liban, la Jordanie et la Palestine, dite « Israël » ?

Le nombre d’expatriés du Levant est très important, notamment depuis la guerre civile libanaise, ainsi que depuis 2011 en provenance de Syrie, depuis 1948 en provenance de Palestine et depuis 1967 en provenance du plateau du Golan, en raison de l’occupation sioniste. Les Druzes de la diaspora sont, pour la plupart, des Syriens, des Libanais, des Palestiniens, des Jordaniens et, finalement, des Arabes. Quant aux nouvelles générations, elles appartiennent au pays d’expatriation dans lequel elles se trouvent et se sont largement intégrées. Il existe cependant un fil très fin qui relie encore la plupart d’entre eux au patrimoine de leur pays et à leur communauté religieuse. Cela s’est clairement manifesté, par exemple, par leur soutien matériel et moral des druzes en Syrie pendant l’épreuve syrienne qui dure depuis 2011 et qui continue encore aujourd’hui, d’autant plus que le peuple syrien est aujourd’hui à 90 % en dessous du seuil de pauvreté !

Quels sont les rapports entre les Druzes du Djebel Druze, du Golan, de Damas, du Liban et de la Palestine de 1948, dite « l’Israël » d’aujourd’hui ?

Les monothéistes ou les Druzes ne s'abandonnent jamais. Il s’agit des mêmes familles, réparties en Syrie, sur le plateau du Golan syrien occupé, au Liban, en Jordanie et en Palestine occupée. À l’origine, il s’agissait de tribus arabes venues du Yémen, et elles constituent une confession islamique du chiisme des sept Imams. Les monothéistes n’abandonnent pas leurs terres ni leurs armes, car les armes protègent la terre et l'honneur, et ils ne s'abandonnent pas, en raison de leur parenté et de leur nombre restreint. On constate donc que, dans le cas d’une menace existentielle pour certains d’entre eux, ils se rangent tous du côté de celui qui se trouve sous cette menace. C’est ce qui s’est passé, par exemple, en 1982 au Mont Liban.

Peut-on rêver à une confédération transnationale druze ?

Je ne crois pas que ce soit un rêve politique druze. Car tout au long de leur histoire, les Druzes ont adopté des positions patriotiques pour construire un État national et se libérer du colonialisme occidental et turc.

As-tu autre chose à ajouter ?

J’aimerais ajouter ici une partie du testament politique de Sultan al-Attrache, seul révolutionnaire syrien à avoir laissé un tel testament :

« Je vous dis, chers Syriens et Arabes, que vous avez devant vous un long et difficile chemin, exigeant deux types de djihad : le djihad contre votre instinct confessionnel et le djihad contre l’ennemi. Soyez donc patients, comme les hommes libres, et que votre unité nationale, et la force de votre foi soient votre chemin pour repousser les complots de l’ennemi, expulser les usurpateurs et libérer le pays. Sachez que préserver l’indépendance est votre responsabilité, après que de nombreux martyrs sont morts pour elle et que beaucoup de sang a été versé pour l’obtenir. Sachez que l’unité arabe est force et puissance, qu’elle est le rêve de générations et la voie du salut. Sachez que ce qui a été usurpé par la force sera rendu par l’épée, que la foi est plus forte que toute arme, que l’amertume dans la gloire est plus douce que la vie dans l’humiliation, que la foi est chargée de patience, préservée par la justice, renforcée par la certitude et fortifiée par le djihad.

Sachez que la piété est pour Dieu, que l’amour est pour la terre, que la vérité victorieuse, que l’honneur est dans la préservation des mœurs, que la fierté est dans la liberté et la dignité, que le progrès est par la connaissance et le travail, que la sécurité est par la justice, et que la coopération fait la force ».

Sultan avec Rim, Falougha, Liban, 1971

RED DE SOBREVIVIENTES DE ABUSO SEXUAL POR SACERDOTES
Tres papas, tres traiciones: ¿será usted el cuarto?
Carta abierta al nuevo papa

“NOSOTROS, LOS NIÑOS DE LA IGLESIA”
UNA EXHORTACIÓN AL NUEVO PAPA

SNAP, 8-5-2025

Traducido por Tlaxcala

Nosotros, antes niños de la Iglesia, llevamos en nuestros cuerpos y memorias las heridas invisibles de la violencia sexual: nuestros propios estigmas espirituales. Sin embargo, nuestra voz colectiva, que se eleva desde lo que alguna vez fue indecible, es un acto de resurrección. Restaura la humanidad que nos ha sido violentamente arrebatada y nos permite comenzar una nueva vida.

8 de mayo de 2025


Su Santidad

Palacio Apostólico

00120 Ciudad del Vaticano 

Jueves, 8 de mayo de 2025 

Le escribimos como la organización más antigua e importante del mundo que representa a las víctimas de violaciones, agresiones sexuales y abusos cometidos por sacerdotes, religiosos y religiosas, ministros laicos y voluntarios de la Iglesia católica.

Desde hace más de 35 años, hemos apoyado a más de 25,000 sobrevivientes en todo el mundo. Antes del cónclave que lo eligió, lanzamos una nueva iniciativa mundial en favor de los sobrevivientes, Conclave Watch, una base de datos que detalla cómo los cardenales que lo eligieron han facilitado y encubierto casos de abuso cometidos por miembros del clero.

Antes, éramos los niños de la Iglesia.

El delincuente sexual siempre comete dos crímenes: primero roba el cuerpo, luego la voz. 

Muchos de los cardenales que lo eligieron han encubierto los crímenes cometidos en nuestra contra, y los sacerdotes y otras personas que nos agredieron tienen un valor social y un prestigio muy superiores al de cada uno de nosotros, ya sea de manera individual o colectiva. 

El teatro y los aplausos internacionales que rodearon su elección lo demuestran de manera inequívoca. No es natural, en un momento como este, querer conocer el tipo de aflicción sexual y espiritual de la que fuimos víctimas en nuestra infancia. Tal conocimiento perturba y amenaza el funcionamiento ordinario de la Iglesia.

¿Quién, comprometido en la oración y la alabanza por su ascensión, quiere conocer este rostro oculto, repudiado y obsceno de su Iglesia?

 Nadie, excepto aquellos que están motivados por la única razón verdadera de querer conocerlo: la justicia.

Si el sacerdote y los otros delincuentes han robado nuestros cuerpos, son los cardenales y los obispos de la Iglesia, así como los tres papas que les precedieron, quienes han robado nuestras voces.

Imagínese nuestra decepción y desesperación al descubrir que usted es uno de ellos.

Sus primeras palabras deben dirigirse a los sobrevivientes y a los niños de la Iglesia

Esperamos que algunos nos critiquen por haber planteado esta cuestión en un momento en que el mundo celebra su elección. Pero ¿cuándo es entonces el momento adecuado para hablar de la alarmante realidad de la violación y la violencia sexual contra los niños, que ocurre cada minuto de cada hora de cada día en este mundo convulso?

Poco antes de su muerte, el Papa Francisco organizó una cumbre de líderes mundiales sobre los derechos del niño (1) y firmó una declaración en la que se establecen ocho principios para la protección y el respeto de los derechos del niño. A raíz de esta cumbre, anunció su intención de publicar una exhortación apostólica especial dirigida directamente a los niños, con el objetivo de educarlos y empoderarlos para que conozcan sus derechos.

Pero no alcanzó a vivir para completar esta exhortación. Esa tarea le corresponde ahora a usted. Las primeras palabras que usted pronuncie como Papa deben dirigirse a los sobrevivientes y a los niños de la Iglesia.

Pero, ¿cómo va a proclamar su compromiso de defender los derechos de los niños en el mundo y denunciar a quienes no lo hacen, cuando según las leyes de la Iglesia, las personas vulnerables no tienen esos derechos? Además, ¿cómo puede hacerlo cuando muchos de sus colegas obispos actualmente violan esos mismos principios?

Las Naciones Unidas, las comisiones estatales sobre abusos y los sobrevivientes como nosotros hemos pedido repetidamente al Papa Francisco promulgar una verdadera ley universal de tolerancia cero para los abusos sexuales y el encubrimiento de abusos. No existe tal ley en la Iglesia. ¿Por qué decenas de miles de clérigos, que usted y sus colegas obispos de todo el mundo saben que han violado y abusado sexualmente de niños y personas vulnerables, siguen ejerciendo su ministerio hoy en día? ¿Por qué cualquier obispo del mundo, incluido usted, puede ocultar casos de violación y trasladar a los delincuentes a nuevos destinos donde es probable que vuelvan a abusar?

Sin una nueva ley universal de tolerancia cero, los abusadores conocidos pueden ejercer legalmente y presentarse como sacerdotes en regla en las parroquias y las escuelas, y ante las familias. Las leyes actuales de la Iglesia no protegen ni hacen cumplir los derechos de los niños. Ellas protegen y apoyan la inmunidad de obispos y clérigos que abusan de menores, obstruyen la justicia civil y encubren delitos sexuales.

Lo que debe ser la verdadera tolerancia cero universal bajo su pontificado

Nos dirigimos a usted con un espíritu de cólera profética, frustración, amor y una llamada a la justicia. Asumir el papel de profeta, es decir, exhortar al jefe de la Iglesia católica a respetar sus propias palabras y compromisos, es una tarea ingrata e inoportuna. Sin embargo, los sacerdotes, religiosos y religiosas, ministros laicos y voluntarios que han abusado de nosotros, los obispos que lo han encubierto y los papas finalmente responsables de ello nos han obligado a adoptar esta postura. Estamos decididos a permanecer fieles a la misión que nos han confiado los hijos de la Iglesia.

San Francisco de Asís dijo: “Empieza por hacer lo que es necesario, luego haz lo que es posible; y de repente, estarás haciendo lo imposible”.

Hemos redactado cuidadosa y meticulosamente, palabra por palabra y línea por línea, la primera ley verdaderamente universal de tolerancia cero que cumple con los requisitos y normas del derecho canónico y del derecho internacional de los derechos humanos (2) Esta ley es necesaria. Permitirá retirar legal y rápidamente del ministerio a los sacerdotes que son conocidos delincuentes en todo el mundo, y empezar a exigir responsabilidades a los obispos por sus actos. Al hacerlo, podremos lograr lo que parece imposible: crear una Iglesia en la que ninguna persona que haga daño a los niños y a las personas  vulnerables pueda ser sacerdote, y en la que ninguna persona  que encubra a sus compañeros sacerdotes pueda volver a ser obispo o sentarse en la silla de San Pedro.

San Francisco también hizo la famosa observación: “Tus acciones son el único sermón que la gente necesita oír”. Firmar la tolerancia cero en la ley de la Iglesia y ponerla en práctica como Papa será la única exhortación que los niños del mundo necesitarán oír de su parte.

Transición hacia una iglesia sin abusos

Con la ayuda de la comunidad internacional, estamos poniendo en marcha un proceso claro, pragmático y factible para resolver esta catástrofe, pero sólo podrá tener éxito si usted participa con nosotros en un proceso mundial de justicia transicional dirigido por los supervivientes para abordar por fin el legado de la Iglesia de abusos sexuales y su encubrimiento.

Este modelo exige la plena implicación del Vaticano, especialmente lo que concierne la revelación de la verdad, la restitución y la reforma, pero no debe estar controlado por la Iglesia. Ofrece un camino hacia una Iglesia post-abusos basada en la transparencia, la justicia y la sanación.

Este modelo debe adherirse a los principios fundamentales de justicia reconocidos internacionalmente por los supervivientes, las Naciones Unidas y los organismos y organizaciones internacionales de derechos humanos, especialmente en el contexto de abusos sistemáticos y generalizados de los derechos humanos. Debería ser responsabilidad de los supervivientes liderar este proceso basándose en su experiencia como víctimas de estas violaciones. Para que se produzca una verdadera reconciliación, los líderes de la Iglesia deben primero demostrar, aceptar y proclamar la verdad sobre su complicidad en estos crímenes y violaciones. Por ello, la Santa Sede no puede controlar el proceso, sino que debe cooperar plenamente y de buena fe con un organismo externo. Por último, los componentes de este modelo deben aplicarse universalmente a toda la Iglesia mundial:

  • Una comisión mundial para la verdad, independiente y con la plena cooperación del Vaticano. Esta comisión organizará audiencias regionales, documentará los abusos y los encubrimientos y exigirá el pleno respeto de las normas por parte del Vaticano, incluyendo la apertura de todos los archivos relacionados con los abusos

Una ley universal de tolerancia cero promulgada en el derecho canónico, que elimine a todos los autores de abusos y a los funcionarios cómplices.

Participar de manera proactiva en acuerdos internacionales que exijan la transparencia de las iglesias y el apoyo a las acciones judiciales. Los concordatos deberían incluir obligaciones de declaración. 

Un fondo de reparación apoyado por los activos de la iglesia para ofrecer una justa restitución a los sobrevivientes. Esto incluye atención psicológica, restitución financiera, educación y vivienda. Los actos públicos de restitución deberían incluir conmemoraciones y reconocimientos oficiales de la Iglesia. 

Formar un Consejo mundial de sobrevivientes con la autoridad para supervisar la implementación y el cumplimiento de la ley. Este consejo requerirá la cooperación y participación de las conferencias episcopales y de los órganos jurídicos internacionales.

Si usted no se une a nosotros para tomar estas medidas, todos los esfuerzos realizados para combatir la catástrofe de los abusos cometidos por miembros del clero se convertirán en los mismos fracasos repetidos, en una nueva generación de depredadores clericales y en la continuación de este traumatismo mundial.

Tres papas, tres traiciones: ¿será usted el cuarto?

Después de la resurrección, Jesús le dijo a Pedro: “Cuando eras joven, te vestías solo e ibas adonde querías; pero cuando seas viejo, extenderás las manos, y alguien más te vestirá y te llevará a donde no quieras ir”. (Juan 21:18)

A diferencia de usted y de Pedro, muchos de nosotros no hemos conocido la libertad de la juventud. De niños, no se nos permitía vestirnos solos ni ir a donde queríamos. En cambio, nos llevaban  a lugares de total sumisión, despojo y desesperación, lugares donde sentimos la ausencia de Dios, un poco como lo que Cristo vivió en la cruz.

Hoy, usted lleva el peso de esta carga. Los abusos a menores por parte de ciertos sacerdotes y el encubrimiento de estos crímenes por los obispos lo involucran directamente. Esta historia lo obliga a enfrentarse a la traición de la inocencia, llevándolo a un lugar al que no quiere ir.

Como Obispo de Roma, usted es el sucesor directo de San Pedro, a quien usted considera que fue el primer Papa, elegido no por los hombres, sino por el mismo Cristo. Sin embargo, uno de los grandes misterios de la fe es que Jesús no eligió a Pedro por su valentía o su honestidad; sabía que Pedro lo traicionaría. Jesús sabía que Pedro negaría su inocencia y mentiría al respecto, no una, sino tres veces. En otras palabras, nuestro primer Papa era un cobarde y un mentiroso.

Usted será el cuarto Papa sucesivo desde la revelación pública a los católicos y al mundo entero de los abusos generalizados y sistemáticos contra los niños. Sus tres predecesores aceptaron el oficio papal plenamente conscientes de que habían traicionado la inocencia de los niños de las diócesis que se les habían confiado. Cuando se convirtieron en papas, ninguno declinó el cargo por vergüenza o indignidad por lo que había sucedido: ni Karol Józef Wojtyła en Polonia, ni Joseph Alois Ratzinger en Alemania, ni su predecesor, Jorge Mario Bergoglio en Argentina. Ninguno de ellos se acercó a la silla papal y, como Pedro, no confesó sus pecados, ni lloró amargamente y no juró no volver a traicionar a los inocentes. Como ellos, ¿ no reconocerá plenamente lo que usted y sus colegas obispos han hecho y siguen haciendo?

Jesús le reservó a Pedro algunas de sus reprimendas más virulentas, diciéndole: “¡Apártate de mí, Satanás!” cuando Pedro no comprendió el costo real de la vida de discípulo. Sin embargo, a pesar de sus defectos, Pedro siguió siendo aquel a quien Cristo confió la dirección de la Iglesia.

La traición de los inocentes no es, en sí misma, un obstáculo para sentarse en la silla de san Pedro, siempre y cuando se siga el ejemplo de Pedro. Pedro no justificó sus actos. No se excusó a sí mismo. No se protegió de la devastadora toma de conciencia de lo que había hecho.

¿Deberán los niños y las personas vulnerables de su Iglesia soportar un cuarto papa que los traicionará, a ellos y a todos los inocentes confiados a su cuidado? ¿O será usted el primer papa que ponga fin a este flagelo y sane las heridas abiertas dejadas por la larga historia de la Iglesia católica en materia de violencia sexual?

Atentamente, 

La red de sobrevivientes de abuso sexual por sacerdotes

(SNAP, la red de sobrevivientes, ha estado apoyando a las víctimas de abusos sexuales en entornos institucionales durante más de 35 años. Nuestra red cuenta con más de 25,000 sobrevivientes y simpatizantes. Nuestro sitio web es https://www.snapnetwork.org )

Notas

(1) “Discurso del Santo Padre Francisco a los líderes mundiales que participan en la Cumbre sobre les derechos del niño”. 3 de febrero de 2025 

[2] “Recomendaciones de Tolerancia Cero de SNAP”. Red de sobrevivientes de abusos por sacerdotes