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16/12/2021

JORGE MAJFUD
“El milagro chileno”

Jorge Majfud, mayo de 2021

Extracto del libro La frontera salvaje. 200 años de fanatismo anglosajón en América Latina.

Santiago de Chile. 21 de marzo de 1975—El profesor de la Universidad de Chicago y premio Nobel de Economía, Milton Friedman, visita al general Augusto Pinochet en Santiago. Lo acompaña su colega Arnold Harberger, propagador de la idea del análisis objetivo de la economía y del “uso de las herramientas analíticas aplicadas al mundo real”, ilustrado con su famoso y abstracto Triángulo de Harberger. En otros tiempos, como era el dogma de la época, Harberger había asociado el capitalismo con la democracia, pero ahora, debido a las malas experiencias con el mundo real, queda claro que solo uno de ellos importa de verdad.

Chile es un experimento que, sin importar el resultado, será vendido hasta en sus países de origen, Estados Unidos y Gran Bretaña. Las ideas no son novedosas, pero los políticos necesitan ejemplos para citar, frases cortas e imágenes simples. La gran teoría se llama Trickle-down theory (Teoría del goteo) y la imagen se ilustra con una botella de Champagne llenando las copas que están más arriba de la pirámide de copas. El problema de la alegoría es que asume que el cristal de las copas no crece ni se estira de forma ilimitada como la capacidad de los de arriba para acumular lo que nunca chorrea hacia los de abajo. La imagen tampoco considera una figura similar que no existe en inglés y que ningún traductor puede resolver, pero en español se llama “La ley del gallinero”. Lo que gotea no es riqueza, sino mierda de las gallinas de más arriba.

Esta novedosa ideología ya existía a finales del siglo XIX. En medio de la gran recesión de los años 90 y de la extensión del imperialismo estadounidense sobre el mar, el representante por Nebraska y candidato a la presidencia, William Jennings Bryan, en la convención demócrata del 9 de julio de 1896 en Chicago, lo puso en términos por demás claros: “Están aquellos que creen que, si legislamos para hacer que los ricos se vuelvan más ricos, su riqueza goteará hacia los que están abajo. Nuestra idea de demócratas es que, si legislamos para que las masas sean más prósperas, su prosperidad subirá a todas las clases sociales que se encuentran por encima”. Bryan acusó a los legisladores de ser abogados de los “business-men (hombres de negocios)” y, según el Chicago Tribune del día siguiente, la asistencia aplaudió sus palabras de forma masiva y continua “como nunca antes… durante 25 minutos”. Bryan perdió las elecciones con McKinley en 1896 y en 1900, las primeras dos elecciones donde las donaciones millonarias de las grandes corporaciones decidieron los resultados a pesar de la mayor crisis económica desde la fundación del país. 

En 1964, el profesor e ideólogo Milton Friedman había visitado una de las tantas dictaduras latinoamericanas apoyadas por Washington, Brasil, y había propuesto el mismo plan de privatizaciones y desmantelamiento del Estado. En aquella oportunidad, el nuevo dogma ideológico del neoliberalismo todavía no se había consolidado ni en las dictaduras ni en las democracias latinoamericanas y Brasilia decidió no seguir las sugerencias del célebre profesor estadounidense, sino el camino contrario de la industrialización nacional del economista argentino Raúl Prebisch y, de alguna forma también, del peronismo argentino y del indeseado izquierdoso Getúlio Vargas en Brasil. Por entonces, las universidades latinoamericanas no eran marxistas (como eran acusadas por la CIA y por la oligarquía criolla) sino keynesianas, tanto como el mismo Franklin Roosevelt. El keynesianismo era el enemigo número uno de una nueva ola que tenía a Friedman y Hayek como sus dos mesías.

DONATELLA DI CESARE
Les gendarmes de la mémoire et l'histoire interdite des Brigades rouges : l'enquête kafkaïenne sur Paolo Persichetti

Donatella Di Cesare, Il Riformista 16/12/2021
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

 

Donatella Di Cesare (Rome, 1956) est une philosophe, essayiste et éditorialiste italienne. Elle enseigne la philosophie théorique à l'université de Rome La Sapienza. Elle est l'une des voix les plus significatives de la pensée critique en Italie. Elle est très présente dans le débat politique. Elle collabore avec plusieurs journaux et revues, dont L'Espresso, Il Manifesto, La Stampa et Il Riformista. Bio-bibliographie

 

Il avait accompagné ses deux enfants à l'école quand, sur le chemin du retour, il a été arrêté par une patrouille de la Digos [Division des enquêtes générales et des opérations spéciales, police politique, NdT] qui l'a raccompagné chez lui. Il y a déjà d'autres agents là-bas - une dizaine en tout - prêts à commencer la perquisition. Tout est mis sens dessus dessous, fouillé et inspecté. Sans trop de considération pour l'intimité d'une famille, qui comprend aussi une personne âgée. Ordinateurs, téléphones portables, appareils électroniques, matériel de toute sorte sont confisqués, y compris le matériel privé, les photos, les notes et les lettres. Les documents concernant Sirio, un enfant que le verdict médical avait condamné à une existence végétative et qui aujourd'hui va à l'école en se battant chaque jour pour la vie et en apprenant aux autres à regarder le monde avec les yeux du handicap, sont aussi saisis. En fin d'après-midi, la perquisition a pris fin.

L'affaire n'est pas finie là. Comme dans un roman kafkaïen, de nouvelles incriminations sont venues s'ajouter.

Celui qui compte vraiment, c'est l'accusé : Paolo Persichetti. En 1986, à l'âge de 24 ans, il rejoint ce qui restait de la colonne romaine des Brigades rouges, qui pouvait encore compter sur un certain soutien dans les banlieues, et est arrêté en 1987. Persichetti a purgé une longue peine, des années et des années en prison, après avoir été extradé de France. Il a toujours eu une passion pour la recherche historique et le journalisme. Mais ce sont des professions qu'il n'a pu exercer que presque seul en tant qu'outsider dans sa vie actuelle consacrée à l'engagement sur de nombreux fronts. En Italie, un ancien brigadiste ne peut pas accéder à la recherche universitaire.


ANTONIO MAZZEO
Ce n’est pas seulement Sigonella qui est militarisée, c’est toute la Sicile

Antonio Mazzeo, Pages étrangères, 22/11/2021
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala 

« Le ravitaillement en vol permet d'activer et de multiplier les effets de la puissance aérienne à tous les niveaux de la guerre. Les capacités de ravitaillement des forces de mobilité aérienne américaines permettent d'effectuer des opérations de transport aérien entre les théâtres d'opérations et sont nécessaires pour soutenir les grands déploiements, l'aide humanitaire, les frappes à l’échelle mondiale ou les parachutages à longue distance de parachutistes et de leur équipement, sans avoir à s'appuyer sur des bases intermédiaires ou sur le théâtre d'opérations. Le ravitaillement en vol permet aux bombardiers nucléaires d'emporter leur cargaison n'importe où dans le monde et de s'abriter dans une base appropriée et sûre. Les opérations en temps de guerre nécessitent un ravitaillement en vol pour étendre la force et l'endurance ainsi que la portée opérationnelle de tous les avions ».


En 2009, après huit ans de « guerre mondiale contre le terrorisme » et à la veille de l'offensive libyenne contre le régime de Mouammar Kadhafi, les chefs d'état-major interarmées usaméricains ont publié le plan directeur de la mobilité aérienne, qu'ils considéraient comme la clé permettant à l'armée de l'air de renforcer ses capacités de projection, de pénétration et de destruction dans le monde entier.

L'Air Mobility Master Plan a identifié la nécessité d'augmenter le nombre et d'améliorer les caractéristiques techniques et de chargement des avions ravitailleurs, mais surtout de renforcer le réseau d'infrastructures logistiques que l'US Air Force avait déployé en Méditerranée, au Moyen-Orient et en Asie du Sud-Est pour soutenir le transport aérien et le ravitaillement. Les actions prioritaires pour améliorer la mobilité de l'US Air Force, qui est appelée à faire face à la Russie et à la Chine au XXIe siècle, ont été décrites par un comité d'experts dans le livre blanc Air Mobility Command : Global En Route Strategy. Le document était censé rester totalement confidentiel, mais il a fini entre les mains des services de renseignement vénézuéliens, qui l'ont rendu public l'occasion du sommet des chefs d'État d'Amérique du Sud qui s'est tenu en Argentine en août 2009.

« Dans la région atlantique, il existe de nombreuses zones réservées au ravitaillement en vol (A/R) sur la côte ouest de la Grande-Bretagne, en France et en Espagne, et il existe également des routes pour le ravitaillement en vol en Allemagne, en Méditerranée et près des Açores », indique le Livre blanc dans le chapitre consacré à la mobilité aérienne sur le théâtre Europe-Moyen-Orient. « Les endroits que nous suggérons pour les missions de ravitaillement sont Mildenhall, Fairford, Moron, Souda Bay (Crète), Lajes et Sigonella. Chacun de ces sites offre une zone de stationnement plus qu'adéquate pour les opérations de la plateforme A/R ».

Dès le départ, les experts du Pentagone se sont déclarés convaincus qu'en raison de sa situation géographique et de son importance stratégique, la grande base usaméricaine et de l'OTAN en Sicile devait jouer un rôle central dans le transfert des moyens aériens usaméricains vers le continent africain et le Moyen-Orient, et ont même proposé la présence sur place d'une force opérationnelle de ravitailleurs TTF (tanker task force). « Il y a cependant une limitation pour Sigonella en ce qui concerne la longueur de la piste », ont prévenu les experts. « Actuellement, l'installation a une longueur de piste de 8000 pieds. Étant donné que nous conserverons les avions-citernes KC-135 en service pendant la période stratégique prévue (2025, NdA), la température et la longueur sont un facteur limitatif, principalement pour les atterrissages d'urgence. C'est pourquoi nous recommandons et défendons auprès de la marine américaine et du gouvernement italien la nécessité d'allonger la piste de 2 000 pieds avant d'implanter une TTF à Sigonella ».

 


« Sigonella, en particulier, offre des possibilités et des efficacités opérationnelles que les autres sites envisagés n'offrent pas », indique le livre blanc de l'Air Mobility Command. « Comme la Defense Logistics Agency a établi de plus grandes capacités de dépôt, les fournitures pour les opérations en Afrique pourraient être concentrées à Sigonella. Nous pouvons aussi facilement imaginer un scénario dans lequel la TTF pourrait quotidiennement ravitailler les avions entrant et opérant dans la zone sous la responsabilité des commandements d'Asie du Sud-Ouest (...) Nous pensons que pour assurer cette double fonction, l'emplacement d'une TTF à Sigonella est le choix le plus raisonnable ».

GIDEON LEVY
Ce ne sont pas les colons, c'est l'État

 Gideon Levy, Haaretz, 16/12/2021
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala 

Laissez les colons « violents » tranquilles. Tout comme vous ne pouvez pas faire la différence entre les colonies légales et illégales parce qu'elles sont toutes illégales, vous ne pouvez pas faire la différence entre les colons violents et non violents. Ils sont tous violents, ce sont seulement leurs méthodes qui sont différentes.

 

Une voiture vandalisée par des colons dans les collines du sud d'Hébron, en septembre. Photo : Tomer Appelbaum

Le chroniqueur Rogel Alpher avait raison lorsqu'il a écrit cela, contrairement au rédacteur en chef de The Marker, Sami Peretz, qui a dépassé les bornes en défendant les colons et en brouillant la réalité en déterminant qu'il fallait faire la distinction entre la majorité non violente des colons et la minorité, qui fait ce qu'elle veut dans les collines de Samarie (Haaretz, 15 décembre).

Ils font tous ce qu'ils veulent dans les collines de Samarie, certains avec des gourdins et des haches, d'autres avec des villas sur des terres volées. La plupart des résidents d'Ofra, une colonie censée être « modérée » et bien établie, ont volé des terres privées et se sont installés dessus. Les autres se sont installés sur des terres qui n'étaient pas privées, mais pas moins volées. Ne sont-ils pas violents ? Que dire des fondateurs d'Evyatar, qui n'ont peut-être jamais tué une mouche ? À cause d'eux, neuf manifestants palestiniens ont été tués parce qu'ils n'ont pas accepté de garder le silence sur le vol de leurs biens restants. Ne sont-ils pas violents ?

Tous les colons sont violents dans l'acte même de pillage qu'ils commettent, et toute colonie est un acte de pillage méprisable, laid et illégal. Non seulement il est permis de généraliser, mais c'est un devoir de le faire. Quelle est la différence entre la voyoucratie individuelle et la voyoucratie institutionnelle ? Qu'est-ce qui blesse le plus la victime, les oliviers déracinés par un voyou colon ou sa terre volée par l'État ? Les coups infligés par les adolescents des avant-postes ou ceux infligés par les soldats ?

HAREL/LEVINSON
Après la mise sur liste noire de NSO, Israël craint que les USA ne ciblent toutes les entreprises israéliennes de cyberespionnage

Amos Harel et Chaim Levinson, Haaretz, 14/12/2021
Traduit par Rosalinda Bignone

L'époque où NSO travaillait en secret avec l'encouragement actif du Premier ministre Netanyahou et de la communauté du renseignement est révolue et ne reviendra jamais.

L'entreprise israélienne NSO Group, près de la ville de Sapir, dans le sud d'Israël, en août. Photo : Sebastian Scheiner / AP

 Comme plusieurs autres choses de l'ère Netanyahou qui ne sont plus, la diplomatie cybernétique de l'ancien premier ministre est aujourd'hui confrontée à une situation désespérée. Au cours des dernières années de son mandat, Netanyahou s'est vanté de la triple réussite de sa politique : le renouvellement de la pression économique sur l'Iran grâce à son ami le président usaméricain Donald Trump ; une percée significative dans les relations avec les pays arabes et musulmans ; et un élargissement du cercle d'amis d'Israël dans le monde, en grande partie grâce au secteur de pointe de la haute technologie israélienne.

Lorsque Netanyahou a bénéficié d'un traitement royal en Extrême-Orient, en Europe de l'Est ou même lors d'un rassemblement de dirigeants d'Afrique de l'Est, il l'a attribué à la puissance technologique et économique d'Israël. Partout dans le monde, des pays voulaient être les meilleurs amis d'Israël parce qu'ils voulaient bénéficier du progrès technologique, affirmait-il. Son public aurait eu l'impression qu'Israël apportait le progrès et le bien-être au monde, tout comme il partageait les techniques d'irrigation avancées avec les pays d'Afrique il y a cinq décennies.

La réalité est moins réjouissante. Dans plus d'un cas, ce que Netanyahou a offert à ses nouveaux amis, dont beaucoup étaient des autocrates qui cherchaient à accroître leur pouvoir aux dépens de leurs citoyens, était une cybertechnologie offensive leur permettant de s'immiscer dans la vie privée des gens et de surveiller et espionner les journalistes et les opposants à leur régime.

Parallèlement au resserrement des relations, des liens ont été tissés entre les services de renseignement israéliens et de hauts responsables de ces pays, jetant les bases de l'achat de Pegasus, le logiciel d'espionnage avancé de la société israélienne NSO. Haaretz a détaillé cette méthode dans un reportage sur les coulisses d'un accord conclu avec l'Arabie saoudite il y a plus de trois ans.

Mais l'époque où cette société d'Herzliya travaillait en secret avec l'encouragement actif du Premier ministre et de la communauté du renseignement est révolue, pour ne plus jamais revenir. NSO est maintenant pris dans d'énormes problèmes, suite à la série de révélations sur ses activités et aux sanctions que l'administration Biden lui a imposées le mois dernier.

LUIS E. SABINI FERNÁNDEZ
¿Cuidado del ambiente a la uruguaya?

 Luis E. Sabini Fernández, 16-12-2021

Dime de lo que te jactas

y te diré de lo que careces.


En el Dpto. de Maldonado en Uruguay se inauguró el 13 de diciembre ppdo. un contenedor de aceite, el usado en las cocinas domésticas. Para su recuperación (como biodiésel) y evitando la contaminación de agua a razón −explican sus patrocinadores− de mil litros por cada litro de aceite ya inservible para las frituras, que se echa por los desagües de las cocinas.
En el maremágnum de descuidos y destrozos ecológicos en que estamos sumidos, en Maldonado y en Uruguay, alardear con la recuperación de miles de litros de agua, cuando estamos en pleno proceso de perder la calidad de millones, resulta al menos sorprendente y paradójico.
Por ejemplo, la planta celulosera que se está montando en el corazón del país programa verter diariamente unos 29 millones de litros de efluentes industriales al (¡pobre!) río Negro. Casi 30 millones de litros diarios que irán contaminando y deteriorando todas las cadenas bióticas que rocen…

Es apenas un ejemplo. Pero si volvemos al aceite “quemado” en los hogares, existe ciertamente otro camino mucho más natural (aunque no dé el monto ínfimo de biodiésel que proclama el inaugurado), y es la biodegradación de dichos aceites en composteras, también domésticas. Claro que esta solución implica trabajo y una toma de responsabilidad propia desde los habitantes; hacerse cargo, siquiera parcialmente, del destrozo planetario que ocasionamos. Y tamaño enfoque tampoco le permitiría a empresas altamente contaminantes, como el grupo Disco, posar en la foto de la “responsabilidad ambiental” que en este momento aprovechan los patrocinadores del aceite reciclable en biodiésel.
En términos mediáticos, lo de las composteras hogareñas “rinde” menos…