المقالات بلغتها الأصلية Originaux Originals Originales

12/06/2024

L’université du Minnesota suspend le recrutement d’un professeur qui a qualifié la guerre d’Israël contre le Hamas de “cas d’école de génocide”

NdT : j’ai traduit ce texte dans un strict but informatif, ne partageant évidemment pas le parti pris de l’auteur, qui a choisi de donner la parole à tout le monde, sauf au premier concerné, Raz Segal. On trouvera après l’article le texte d’une déclaration publié le 9 décembre dernier par 60 experts des génocides, dont Segal.

L’annonce de la nomination de Raz Segal à la tête de l’École d’études sur l’Holocauste et les génocides a incité deux professeurs à démissionner du conseil consultatif du centre.

Haley Cohen , Jewish Insider, 10/6/2024
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

L’université du Minnesota a suspendu l’embauche d’un professeur qui a écrit que l’opération militaire d’Israël contre le Hamas à Gaza après le 7 octobre était “un cas d’école de génocide” pour diriger le Centre d’études sur l’Holocauste et le Génocide (CHGS) de l’école, a appris Jewish Insider.

Raz Segal

Cette pause, qui n’a pas encore été annoncée publiquement par l’université, est intervenue ce lundi soir, après que deux membres du conseil consultatif du centre ont démissionné en signe de protestation vendredi.

« L’assaut sur Gaza peut également être compris en d’autres termes : comme un cas d’école de génocide se déroulant sous nos yeux », a écrit Raz Segal, professeur associé israélien d’études sur l’Holocauste et les génocides à l’université de Stockton dans le New Jersey, dans le Jewish Currents du 13 octobre. « Je dis cela en tant que spécialiste des génocides, qui a passé de nombreuses années à écrire sur la violence de masse israélienne contre les Palestiniens », a-t-il écrit.

Un porte-parole de l’université du Minnesota a déclaré au JI que le processus de sélection du directeur avait été suspendu « pour permettre de déterminer les prochaines étapes ».

Gustavo Petro: Acceptance speech for the Grand Collar of the State of Palestine

Gustavo Petro, Bogotá, June 3, 2024
Translated by Supriyo Chatterjee, Tlaxcala

On June 3, 2024, in Bogotá, Colombian President Gustavo Petro was awarded the Grand Collar of the State of Palestine, the highest civilian order of the State of Palestine. Below is his acceptance speech



Photo:
Andrea Puentes – Presidency of Colombia

“The young people coming out of universities in the United States, coming out in Europe, in Asia, in Africa and in Latin America, are the genuine expression of a new humanity; one that if it survives is going to build a different world, far removed from the material, much more rooted in frugality, but above all in wisdom and knowledge, where humanity no longer finds pages where some human beings kill other human beings.”

I have been awarded many decorations throughout my life. The first ones from my school, which are the ones I remember most; the medals of excellence that Father Pedro gave me -the last one he did not want to give me, but it was his turn-, and I must tell you that this is perhaps the most valuable one I have received because of what it undoubtedly means in the history of the world, in the history of resistance, and now in these fateful days we are living, which mark a point of departure in the history of mankind.

It is not just any event that we are witnessing: these are the new signs of a terrible world, but one that must also be filled with hope. It is not a world as Fukuyama dreamed, without contradictions, totally peaceful. It is a world deeply stressed by politics, perhaps more so than in the twentieth century, which experienced two world wars, which lived through the socialist revolution for almost the entire century.

The struggle between two different systems of understanding the world, of understanding the economy, of understanding society, which could have led to a third conflagration, undoubtedly, we were very close to it, but the responsibility of one and the other, in the Soviet Union and in the United States, which had already been allies in a war, an episode which is sometimes unknown, when together they decided to fight fascism, both the American society and the Soviet society knew very clearly that their enemy was not one of the two, that their enemy was a third one that was beginning to advance as a kind of specter in Europe at that time, throughout the world, carrying with it a series of criminal doctrines that became powerful and that filled drove humanity to one of its worst pages moments.

It cost fifty million dead to get out of that situation, and undoubtedly it was the soldiers of the Soviet and North American peoples who, together with many resistors in Europe, tens of thousands of people who took up arms, who did not agree with fascism, with absolute oppression, with genocide, and knew how to resist, in a journey that in the end was one of the great epic battles of humanity.

ALLISON KAPLAN SOMMER
Ces Israéliens qui se mettent le doigt dans l’œil en se réjouissant de la montée de l’extrême droite “pro-israélienne” en Europe

Allison Kaplan Sommer, Haaretz, 10/6/2024
Traduit par Layân Benhamed, édité par Fausto Giudice, Tlaxcala

Les Israéliens feraient bien d’d’écouter des personnalités comme le chef de la Conférence des rabbins européens, le rabbin Pinchas Goldschmidt, qui a écrit à la veille des élections européennes qu’il n’y avait « pas de bons choix » pour les Juifs européens.


Israel Katz, janvier 2023. Photo Olivier Fitoussi

Dans des circonstances normales, les dirigeants et experts israéliens montreraient au moins une certaine détresse en apprenant que les partis d’extrême droite liés au passé nazi et fasciste et aux scandales d’antisémitisme actuels ont dominé les élections au Parlement européen.

Mais, comme pour bien d’autres choses, la guerre contre le Hamas à Gaza et la condamnation mondiale d’Israël ont modifié ce calcul. Après les récentes annonces de l’Espagne, de l’Irlande, de la Norvège et de la Slovénie selon lesquelles elles reconnaîtraient officiellement un État palestinien, la victoire de la droite en Europe a plutôt suscité l’optimisme quant au ralentissement, voire à l’arrêt de la tendance.

Le chef du bureau européen de la chaîne de télévision la mieux notée d’Israël, Elad Simchayoff, a célébré sur X la démission du Premier ministre belge Alexander De Croo , qui avait sévèrement critiqué Israël au cours de la guerre. Les responsables du ministère israélien des Affaires étrangères avaient craint que De Croo ne soit sur le point d’amener la Belgique à suivre les traces des autres pays et à reconnaître un État palestinien.

 Simchayoff a tweeté une vidéo de l’annonce en larmes de De Croo, commentant joyeusement : « Au revoir et prenez soin de vous. Nous nous souviendrons toujours de votre manque de clarté morale et de tact, en voyageant jusqu’en Égypte pour prononcer un discours au passage de Rafah quelques instants avant le passage du premier groupe defemmes et d’ enfants otages de retour en Israël. »

En effet, le 24 novembre, De Croo se trouvait à Rafah avant qu’un accord n’aboutisse à la libération de 13 otages du Hamas. Alors que le Premier ministre belge a salué cette libération et appelé à la libération de davantage d’otages, il a réservé des propos durs à l’égard d’Israël , dénonçant la « violence des colons », la violation du droit humanitaire international, le « meurtre de personnes innocentes » et appelant à un « cessez-le-feu permanent ».

Le ministre de la Diaspora, Amichai Chikli, s’est lui aussi moqué des larmes de De Croo, affirmant :« soutenir le terrorisme ne trouve pas un écho auprès du peuple belge ».


Le Premier ministre belge @alexanderdecroo a pleuré hier lorsque son parti a été vaincu. Apparemment, soutenir le terrorisme ne trouve pas un écho auprès du peuple belge.

Le ministre israélien des Affaires étrangères, Israel Katz, censé être le plus haut diplomate du pays, a publié un tweet extrêmement peu diplomatique en anglais et en espagnol, qui présentait un mème des principaux dirigeants espagnols avec des œufs crus et dégoulinants écrasés sur la tête, célébrant le fait que la reconnaissance de l’État palestinien ait été « punies» par les électeurs.

« Le peuple espagnol a puni la coalition @sanchezcastejon et @Yolanda_Diaz_ par une défaite retentissante aux élections. Il s’avère que soutenir les meurtriers et les violeurs du Hamas n’est pas payant », a écrit Katz.

Un satiriste israélien, Matan Blumenblat, a souligné dans un article sur X l’ironie du fait que la position d’Israël et de l’Europe est si lamentable que des Israéliens sont maintenant reconnaissants que « les nazis soient de retour au pouvoir ».

 Il y a des raisons pratiques à l’oscillation du pendule. Comme l’a noté le correspondant diplomatique de Haaretz, Amir Tibon, les responsables israéliens croisent les doigts pour que les résultats des élections améliorent les chances de voir les propositions anti-israéliennes rejetées par l’UE et créent plus d’obstacles aux mesures propalestiniennes que les partis de gauche ont cherché à promouvoir après le déclenchement de la guerre.

Même si cela est compréhensible, il est inconvenant pour un État juif de se réjouir de la montée de personnalités d’extrême droite et xénophobes comme la française Marine Le Pen, le néerlandais Geert Wilders et les représentants d’Alternative pour l’Allemagne, le parti d’extrême droite avec un passé néo-nazi qui a obtenu 16 pour cent des voix aux élections européennes en Allemagne, ce qui en fait le deuxième parti allemand au parlement.

Parmi les autres vainqueurs d’extrême droite : le politicien Grzegorz Braun, le député polonais qui avait utilisé en décembre dernier un extincteur pour éteindre une bougie sur une menorah allumée pour Hanoukka dans l'enceinte du Parlement polonais, expliquant que  son geste visait à « restaurer la normalité et l’harmonie en mettant fin à l’acte de victoire de Satan, du Talmud et du sectarisme » . [voir vidéo]

Les Européens juifs sont beaucoup plus circonspects quant aux résultats, comme ils l’ont été lors des élections. Les Israéliens feraient bien d’écouter des personnalités comme le rabbin Pinchas Goldschmidt, chef de la Conférence des rabbins européens, qui a écrit à la veille des élections qu’il n’il n’y avait « pas de bons choix » pour les Juifs européens.

« Nous craignons pour l’avenir de l’Europe et pour la place que nous y occupons en tant que minorité, quelle que soit la manière dont nous votons et quel que soit le vainqueur », a-t-il écrit.

Une fois les résultats connus, les dirigeants israéliens devraient envisager de faire de même.