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26/06/2022

HAIDAR EID
Quinze ans de blocus de Gaza : ouvrez les portes de notre prison maintenant

Haidar Eid, Aljazeera, 24/6/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Ils nous garderont emprisonnés sur cette bande de terre et continueront à nous étouffer lentement pendant encore 15 ou même 150 ans si le monde ne se réveille pas et ne dit pas « assez ».

Des enfants palestiniens agitent des drapeaux palestiniens alors qu'ils jouent dans les décombres de bâtiments détruits par un bombardement israélien, à Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, le 19 juin 2021 [Said Khatib/ AFP].

Ce mois-ci, alors que le blocus dévastateur de la bande de Gaza entrait officiellement dans sa 15e  année, j'ai relu le reportage explosif de David Rose, The Gaza Bombshell, pour me rappeler (comme s'il était possible d'oublier) comment les USA et Israël ont collaboré pour transformer ma patrie en ce que même les ONG les plus installées décrivent comme « la plus grande prison à ciel ouvert du monde ».

 L'histoire, aussi choquante qu'elle puisse être, est assez simple. Au début de 2006, l'administration Bush aux USA a gentiment « invité » la population de Gaza à se rendre aux urnes pour élire ses représentants lors d'une élection du conseil législatif. Alors que les Palestiniens de Gaza pensaient, comme il est d'usage dans les élections démocratiques, qu'ils devaient voter pour les candidats qui, selon eux, représenteraient le mieux leurs intérêts, ce ne fut pas le cas - Washington voulait que nous votions plutôt en fonction de ses intérêts, et de ceux d'Israël.

 Les Palestiniens ont donc fini par faire le « mauvais » choix, du moins aux yeux de nos oppresseurs coloniaux. Et nous avons été sévèrement punis pour cette « erreur » au cours des 15 dernières années.

 Le blocus mortel qui nous a été imposé pour avoir élu le Hamas a transformé Gaza non seulement en une prison à ciel ouvert, mais aussi en un camp de concentration : dans cette enclave autrefois belle, deux millions de personnes, dont près de la moitié sont des enfants de moins de 15 ans, tentent aujourd'hui désespérément de survivre sans approvisionnement sûr en eau, en nourriture, en électricité et en médicaments, en violation flagrante du droit humanitaire international consacré par les conventions de Genève.

 Au cours des 15 dernières années, alors que nous étions soumis à ce siège médiéval qui a fait de nous des prisonniers dans notre propre patrie, nous avons également subi quatre guerres génocidaires. Plus de 4 000 civils, dont de nombreux enfants, ont péri sous les bombardements israéliens, pour le seul crime d'être nés à Gaza.