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26/05/2021

Qui est Ramdane Ould Messaoud, l’homme à l’origine de la plainte pour “génocide” contre le président sahraoui Brahim Ghali ?

 Ali Lmrabet, 26/5/2021

Découverte. La photo de Ramdane Ould Messaoud. Le président de l'ASSADEH (Association sahraouie de défense des droits de l’homme) qui est à l'origine de la plainte pour « génocide » contre Brahim Ghali (plainte déjà rejetée une 1ère  fois en 2020), est un vieux connu. Le monde est petit.


C'est lui, avec d'autres Sahraouis à la solde de la #DST et de la #DGED [services de renseignement marocains], qui en 2005 avait organisé un sit-in violent à Rabat devant le siège de l'Association marocaine des droits humains, l'AMDH qui est une vraie association de défense des droits de l'homme.

L'un des membres de cette structure fantôme, employé à la wilaya d’El Ayoun,, Ahmed Lekhra (Ahmed La Merde) avait été à l'origine de la plainte diligentée par les services secrets contre moi pour m'interdire l'exercice de la profession de journaliste pendant 10 ans.

Coutumier de déclarations fracassantes, Ramdane avait accusé dans le passé le @Polisario_de « financer Al Qaïda avec l'argent de la drogue ». Ce qu'aucun service secret étranger n'a jamais relevé. Pas le moindre soupçon. Comme pour l'affaire du Hezbollah.

Ce que peu de gens se rappellent ou ne veulent pas se rappeler c'est qu'après ses agitations patriotiques pro-marocaines, Ramdane Ould Messaoud décida un beau jour de fuir le Maroc et de s'installer en Espagne, dont il possède la nationalité.

Depuis l'Espagne, il m'avait appelé pour se solidariser avec moi et me raconter comment les services secrets avaient monté toute l'opération contre l'AMDH et moi en 2005. Il commença alors une très dure campagne de dénigrement contre le Maroc et ses institutions.

En Espagne, il tenta aussi de se rapprocher des positions indépendantistes du Front Polisario qui le rejeta par crainte d'une infiltration de la #DGED. Je me rappelle parfaitement que la presse marocaine l'avait accusé d'être retombé dans le « séparatisme ».

Puis, il se passa une chose étrange. Quelque temps après, Ramdane Ould Messaoud fut agressé par des inconnus dans la rue en Espagne. Il accusa dans un communiqué, non pas le Front Polisario mais plutôt les services secrets marocains. Encore une fois tout est dans la presse.

Après, bizarrement, il rentra discrètement au bercail. Il vit actuellement à El Ayoun. Je connais très bien cet oiseau. Je peux vous assurer d'ores et déjà que sa plainte, qui émane de la DGED, terminera dans la poubelle de l'Audience nationale. Je prends les paris.


 

Xiong’an, la ville parfaite de Xi Jinping, est à l'arrêt

Simone Pieranni, il manifesto, 18/5/2021

Traduit par Fausto Giudice

Métropole et contrôle : la Chine exporte du matériel et des « normes » pour les villes intelligentes dans le monde entier. Mais le projet phare près de Pékin ne fonctionne pas


Xiong'an. Photo AP

Dans le récit futuriste et hypertechnologique de la Chine, les villes intelligentes sont une sorte de résumé dans lequel aboutissent les nombreux aspects de la nouvelle posture de la Chine : des villes d'environ deux millions et demi d'habitants, entièrement durables, avec un trafic régulé par des algorithmes, des voitures autopilotées filant silencieusement dans des rues propres et des citoyens surveillés 24 heures sur 24.

La Chine est en train de développer 500 projets de villes intelligentes, suivant les directives du Parti et du président Xi Jinping lui-même, qui s'est exprimé à plusieurs reprises sur le sujet, appelant au développement de « villes intelligentes et sûres » Comme c'est souvent le cas avec ce processus technologique chinois, les composants, matériels et logiciels, font également partie des secteurs que la Chine exporte. Selon une étude réalisée en 2020 par Rwr ADvisory, la Chine aurait déjà signé plus de 100 accords d'exportation de « paquets » pour des villes « intelligentes » et « sûres » (plus de 70 dans le cadre du projet de Nouvelle route de la soie).

Les équipements « intelligents » visent à automatiser les fonctions « ville » : circulation, sécurité informatique, contrôle de la qualité de l'air, etc. Les équipements « sécurisés » sont principalement destinés à la surveillance de la population 24 heures sur 24. Exporter des « paquets » signifie également tenter de consolider les normes. Comme l'écrit le Financial Times, « les systèmes de reconnaissance faciale, l'analyse des big data, les télécommunications 5G et les caméras d'IA qui aident à créer des villes intelligentes sont autant de technologies pour lesquelles il y a des normes à établir. Par conséquent, les villes intelligentes, qui automatisent de multiples fonctions municipales, constituent une cible importante » pour la volonté de la Chine d'imposer des normes. À cet égard, la Chine établirait des normes de bas en haut « grâce à l'exportation généralisée et à l'adoption étrangère de sa technologie », selon Jonathan Hillman, analyste au CSIS, un groupe de réflexion basé à Washington. « Un pays comme la Serbie pourrait ne pas décider d’emblée qu'il veut adopter les normes chinoises, mais après suffisamment d'achats et d'accords, il pourrait finir par les utiliser ».

Le problème pour la Chine, cependant, s'est soudainement imposé sur le plan intérieur : l'un des plus importants projets de ville intelligente se traîne, depuis des années. Il s'agit du projet Xiong'an, à 130 kilomètres de Pékin, la « ville parfaite » expressément voulue par Xi Jinping pour montrer au monde ce qu'est l'idée de « ville intelligente ». Ces jours-ci, les médias chinois célèbrent de toutes les manières les 4 ans du début du projet, saluant avec emphase chaque ouverture de chantier. Il y a quelques semaines, les médias d'État ont salué l'ouverture de 120 chantiers, mais certains problèmes semblent être apparus récemment. Tout d'abord, il faut rappeler qu'au cours de ces quatre années, les travaux n'ont pas beaucoup avancé, au point que Xi lui-même avait rappelé tout le monde à l'ordre. Le nouveau plan quinquennal a donné un nouveau souffle au projet, qui repose toutefois sur des bases assez compliquées, étant situé dans l'une des zones les plus polluées du pays.

En outre, comme l'ont relevé ces derniers jours les médias internationaux, certaines rumeurs ont mis en évidence d'autres problèmes : toutes les entreprises ne semblent pas disposées à s'installer dans la « perle de la Chine », certaines se  sont surendettées, tandis que les habitants commencent à abandonner la zone en raison de la flambée des loyers. Xiong'an, donc, avec une population de 1,3 million d'habitants, et avec l'une des plus grandes gares du monde par sa superficie, qui a commencé à fonctionner en décembre, est en réalité, selon le Financial Times, « un marasme économique, bordée de routes en terre, de bâtiments miteux et de chantiers suspendus ».


Grecia: Dimitris Koufontinas, dos meses después...


Red por los Derechos Civiles y Sociales, 14/5/2021

Comunicado

Han pasado dos meses desde que Dimitris Koufontinas puso fin a su quinta huelga de hambre, tras 66 días, 26 de los cuales los pasó en la Unidad de Cuidados Intensivos del Hospital de Lamia. Tras permanecer otros 26 días en el Hospital de Lamia, el 9 de abril fue trasladado a la prisión de Domokos, a pesar de las recomendaciones de los médicos -y especialmente de los neurólogos- de trasladarlo a un centro de rehabilitación para que recibiera el tratamiento especial necesario en su caso. Actualmente se encuentra en un pabellón de tratamiento de la prisión, especialmente adaptado para su caso, moviéndose con una silla de ruedas, y con la ayuda de un fisioterapeuta, que le visita en la prisión dos veces por semana, está intentando recuperar la función muscular, aunque todavía se desconoce hasta qué punto su condición física y su salud pueden recuperarse a los niveles anteriores a la huelga.

Dos meses después, Dimitris Koufontinas vuelve a dar las gracias a todas y todos los que se solidarizaron con su lucha de todas las maneras posibles. Pero también a todas y todos los que, sin ser solidarios, tuvieron la valentía de defender lo justo de sus reivindicaciones, de oponerse a la violación de cláusulas y principios de derecho, firmando declaraciones colectivas o personales y desafiando la polémica a la que se vieron injustamente expuestos, de una manera inédita en la vida política.

Le deal Maroc-Israël de Trump comporterait «une clause secrète»
Entretien avec le professeur Carlos Ruiz Miguel


Tarek Hafid, Sputnik News, 25/5/2021 

Professeur de droit constitutionnel, Carlos Ruiz Miguel explique dans un entretien à Sputnik les raisons qui ont poussé le Maroc à provoquer une crise migratoire en Espagne. Selon lui, cette pression contre Madrid serait en partie liée à l’engagement pris par le Maroc auprès des États-Unis et d’Israël d’ouvrir une ambassade à Jérusalem.

En normalisant ses relations avec Israël en contrepartie d’une reconnaissante par Washington de sa souveraineté sur le Sahara occidental, le Maroc aurait-il signé un contrat qu’il est aujourd’hui incapable de remplir? C’est la conviction de Carlos Ruiz Miguel, professeur de droit constitutionnel à l’université de Saint-Jacques-de-Compostelle et directeur du Centre d’étude sur le Sahara occidental (CESO).

Dans cette interview accordée à Sputnik, il estime que l’engagement pris en décembre 2020 par le roi Mohamed VI avec le président américain de l'époque, Donald Trump, et le PM israélien Benjamin Netanyahou comportait une clause secrète prévoyant «l’ouverture d’une ambassade marocaine à Jérusalem». Selon lui, mettre en œuvre cet engagement serait inacceptable pour l’opinion publique du royaume, qui reste très attachée au principe de soutien à la cause du peuple palestinien.

Le professeur Carlos Ruiz Miguel assure que le Maroc craint un revirement des États-Unis et d’Israël, et qu’il s’est donc attelé à utiliser la carte de «l’immigration clandestine pour faire pression sur l’Espagne afin obtenir une reconnaissance de sa souveraineté sur le Sahara occidental». La légitimité de l’Espagne- force administrante de ce territoire situé à l’ouest du Maghreb au regard du droit international, serait une victoire diplomatique réelle pour le Maroc.

Auteur de plusieurs ouvrages sur le droit constitutionnel espagnol et marocain ainsi que «Sahara Occidental. Abrégé juridique, 15 énoncés de base sur le conflit», un ouvrage de référence sur le dossier sahraoui, le professeur explique que le Maroc actionne d’autres leviers, notamment «le trafic de stupéfiants», «le terrorisme» et plus récemment la question de «l’édifice volcanique sous-marin Tropic» pour marquer des points dans le dossier sahraoui.

Situé au large des îles Canaries et des côtes du Sahara occidental, ce volcan sous-marin riche en terres rares est l’objet d’un conflit entre Madrid et Rabat, qui le revendique dans le cadre de la délimitation de ses frontières maritimes.

Sputnik: Le Président sahraoui Brahim Ghali est cité à comparaître devant la justice espagnole le 1er juin dans le cadre d’une plainte pour «torture». Une seconde affaire judiciaire est également en cours dans le cadre d’un dossier de «crime contre l’humanité». Est-ce que ces procédures peuvent aboutir?

Carlos Ruiz Miguel: «D'après mes informations il n'y a pas "une seconde affaire en cours dans le cadre d’un dossier de crime contre l’humanité". Il s'agit seulement d'une affaire qui fait suite à la plainte déposée en décembre 2007.

Il faut lire la plainte pour constater que les accusations contre Brahim Ghali sont faibles. Justement, deux supposées victimes disent que Ghali était un des tortionnaires, comme elles auraient pu citer n'importe quel autre nom. On évoque également le supposé témoignage d'une fillette de 2 ans qui avait vu comment un commandant militaire sous la direction de Ghali avait tué sa mère à Tarfaya (Maroc). Il s'agit tout simplement d'introduire son nom parce qu'il était ministre de la Défense [de la République Arabe Sahraouie Démocratique].»

Sputnik: La crise des migrants de Ceuta doit-elle être perçue comme une agression du Maroc, comme l'affirme le gouvernement espagnol? Dans ce cas, comment Rabat en est-il arrivé à agir en totale impunité pour s’imposer face à l’Espagne?

Carlos Ruiz Miguel: «Il s'agit d'une agression. Il s'agit d'une action délibérée pour faire entrer en Espagne des milliers de personnes pour envahir la cité de Ceuta. Pourquoi Mohamed VI agit-il en toute impunité? C'est sans doute l'effet des actions de lobbying auprès de certains gouvernements, notamment les États-Unis et la France.»

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Consumerism, another inheritance from the slavery system

 Jorge Majfud

HowTheLightGetsIn Conference, Institute of Art and Ideas, London, September 2021

Translated by Andy Barton, Tlaxcala

 

 I
Strategy and dogma

To declare the abolition of traditional slavery for their possessions in the Caribbean, the British envisioned a new type of enslavement that the new slaves would themselves desire. On 10th June 1833, Rigby Watson, a member of parliament, clearly summarised this idea: “To make them labour, and give them a taste for luxuries and comforts, they must be gradually taught to desire those objects which could be attained by human labour. There was a regular progress from the possession of necessaries to the desire of luxuries; and what once were luxuries, gradually came, among all classes and conditions of men, to be necessaries. This was the sort of progress the Negroes had to go through, and this was the sort of education to which they ought to be subject in their period of probation”.

In 1885, Henry Dawes, a U.S. senator from Massachusetts recognised as an expert in indigenous matters, gave a report on his most recent visit to the Cherokee territories that still remained. According to this report, “there was not a family in that whole nation that had not a home of its own. There was not a pauper in that nation, and the nation did not own a dollar. It built its own capitol, and it built its schools and its hospitals. Yet the defect of the system was apparent. They have got as far as they can go because they own their land in common … There is no selfishness, which is at the bottom of civilisation. Til this people will consent to give up their lands, and divide them among their citizens so that each can own the land he cultivates, they will not make much more progress…”. Naturally, the opinions of people like Dawes would prevail, in other words, those who manage others’ success, and the Cherokee territories would be divided up and generously offered back to their inhabitants as private property. The Mexican dictator Porfirio Díaz would impose the same exact privatisation programme on the communal production system as a way to emulate the success of the United States, achieving the feat of leaving 80% of the rural population without any land of their own, something which would culminate in the Mexican Revolution many years later.

In 1929, Samuel Crowther, the journalist and prized asset of the United Fruit Company (and Henry Ford’s friend), reported that in Central America “people only work when they are forced to. They are not used to it because the land gives them what little they need… However, the desire for material things is something that must be cultivated… Our advertising is slowly having the same effect as in the United States —and it is reaching the mozos. For when a periodical is discarded, it is grabbed up, and its advertising pages turn up as wallpaper in the thatched huts. I have seen the insides of huts completely covered with American magazine pages and with the timetables and folders issued by our railroads… All of this is having its effect in awakening desires”. Samuel Crowther viewed the Caribbean as the lake of the U.S. empire, which protected and guided the destiny of its constituent countries towards glory and universal development.

The political defeat of the pro-slavery Confederacy around this time was avenged by various cultural and ideological victories. All passed by unnoticed. In record timing, hundreds of monuments to the defeated ‘heroes’ were erected, films were made idealising the proponents of slavery and the theories about a superior race in danger of extinction flooded the desks of politicians and army generals.

One of these secret victories consisted in idealising the masters and demonising the slaves. In modern terms: the owners and the salaried workers. For that reason, in the many generations that were to follow, the United States would celebrate “Memorial Day” (in memory of the casualties of war) and “Veterans Day” (in honour of the former soldiers in these imperialist wars), all in the name of defence and of freedom, a carbon copy of the rhetoric of the Southern slaveowners who forayed into indigenous, Mexican and overseas territories and created the new American empire.

Consumismo, otra herencia del sistema esclavista

 Jorge Majfud

Contribucion a la conferencia HowTheLightGetsInInstitute of Art and Ideas, Londres, septiembre de 2021

 


I
Estrategia y dogma

Para decretar la abolición de la esclavitud tradicional en sus posesiones del Caribe, los ingleses previeron un tipo de esclavitud deseada por los nuevos esclavos. El 10 de junio de 1833, un miembro del Parliament, Rigby Watson, lo había resumido en términos muy claros: “Para hacerlos trabajar y crearles el gusto por los lujos y las comodidades, primero se les debe enseñar, poco a poco, a desear aquellos objetos que pueden alcanzarse mediante el trabajo. Existe un progreso que va desde la posesión de lo necesario hasta el deseo de los lujos; una vez alcanzados estos lujos, se volverán necesidades en todas las clases sociales. Este es el tipo de progreso por el que deben pasar los negros, y este es el tipo de educación al que deben estar sujetos”. 1

En 1885, el senador Henry Dawes de Massachusetts, reconocido como un experto en cuestiones indígenas, informó sobre su última visita a los territorios cheroqui que iban quedando. Según este informe, “no había una familia en toda esa nación que no tuviera un hogar propio. No había pobres ni la nación debía un dólar a nadie. Los cheroquis construyeron su propia capital y sus escuelas y sus hospitales. Sin embargo, el defecto del sistema es evidente. Han llegado tan lejos como pueden, porque son dueños de sus tierras comunales… Entre ellos no hay egoísmo, algo que está en la base de la civilización. Hasta que este pueblo no decida aceptar que sus tierras deben ser divididas entre sus ciudadanos para que cada uno pueda poseer la tierra que cultiva, no harán muchos progresos...2

Naturalmente, la opinión de los administradores del éxito ajeno prevalecerá y las tierras cheroquis serán divididas y generosamente ofrecidas a sus habitantes en forma de propiedad privada. Exactamente la misma receta de privatizaciones continuó el Dictador Porfirio Díaz en México contra el sistema de producción comunal y para copiar el éxito estadounidense, logrando el mérito de dejar sin tierras al ochenta por ciento de la población rural, lo que terminaría muchos años después en la Revolución Mexicana. 

En 1929, el periodista más promocionado por la UFCo (y amigo de Henry Ford), Samuel Crowther, informó que en América Central “la gente trabaja sólo cuando se les obligaba. No están acostumbrados, porque la tierra les da lo poco que necesitan… Pero el deseo por las cosas materiales es algo que debe cultivarse... Nuestra publicidad tiene el mismo efecto que en Estados Unidos y está llegando a la gente común, porque cuando aquí se desecha una revista, la gente la recoge y sus páginas publicitarias aparecen como decoración en las paredes de las chozas de paja. He visto los interiores de las cabañas completamente cubiertos de páginas de revistas estadounidenses... Todo esto está teniendo su efecto en despertar el deseo de consumo en la gente”.3 Samuel Crowther consideraba al Caribe como el lago del Imperio americano, el cual protegía y dirigía el destino de sus países para gloria y desarrollo de todos.

La por entonces reciente derrota política de la Confederación proesclavista se desquitó con varios triunfos culturales e ideológicos. Todos pasaron inadvertidos. En tiempo récord se levantaron cientos de monumentos a los héroes derrotados, se hicieron películas idealizando a los defensores de la esclavitud y las teorías sobre la raza superior en peligro de extinción inundaron los escritorios de políticos y generales. 

Una de estas victorias secretas consistió en idealizar a los amos y demonizar a los esclavos. En lenguaje moderno, los patrones y los asalariados. Por eso, por las muchas generaciones por venir, en Estados Unidos se celebrará el Memorial Day (en memoria de los caídos en las guerras) y el Veterans Day (en honor a los ex combatientes de esas guerras imperialistas), todo en nombre de la defensa y la libertad, una copia exacta de la retórica de los esclavistas del sur que se expandieron sobre territorios indios, mexicanos y ultramarinos y crearon el nuevo imperio americano. 

25/05/2021

The imperialist expansion of the United States at the expense of the Hispanic world

Eduardo Madroñal Pedraza, Diario16, 30/10/2020

Translated by Andy Barton

Eduardo Madroñal Pedraza (Madrid, 1951) is a pedagogical advisor, author of poetry, writer of articles, member of the National Platform for the Constitutional Protection of Pensions (Mesa Estatal por el Blindaje de las Pensiones-MERP), member of Zero Budget Cuts (Recortes Cero) and activist of Unificación Comunista de España (UCE) Author of : Prosas y otros versos (2012), Versos y otras prosas (ed. Contrabando, 2014) and Anomalías (ed. Contrabando, 2018).

“From the deepest basements to the highest attics, it was possible to admire different regions and traditions superposed over one other, societies in various states of existence that slotted in and out of each other like a global chest of drawers” (Benito Pérez Galdós in Los ayacuchos)

A spectre haunts the consciousness of world’s Hispanic communities. It is the spectre of their own identity. Meanwhile, united in holy alliance, the world’s imperialist powers crow out in unison: “the blame for your underdevelopment lies with Felipe II.” From Wall Street to the French intellectual left-wing, stopping by the German radicals along the way, all tirelessly repeat that “Spanish colonisation, with the repercussions of its fanatism and intransigence, its greed and its sheer idleness, its arbitrariness and its despotism, is the root of all your current ills”.

Which city in the Spanish-speaking world with a sense of self worth does not have its own museum dedicated to the Spanish Inquisition to demonstrate the supposedly undeniable truth that it is all Felipe II’s fault? How many seemingly lucid minds in the Hispanic world are not plagued by the plaintive “if only we were Anglo-Saxons”?

After nearly two centuries of Anglophone-led division and exploitation of Ibero-American nations, including wars, annexations, interventions, invasions, “Panamization” and “Pinochetization”, an unbelievable, incredibly ambitious exercise in subverting the collective memory and alienating individual consciousnesses is currently underway. Its goal is to ensure that Hispanic nations renounce their shared history, their common cultural universe, their blood, family and ancestral ties, in a word, their own existence, to become mere spectres in search of a fate of exploitation, looting and destruction, a fate which the indigenous people of North America know better than anyone.

This reality has two consequences: firstly, the identity and unity of Hispanic nations is highlighted by the great imperialist powers as a force to be controlled and neutralised; secondly, as a reaction to the first consequence, it is now time for Hispanic nations to reconstruct and expose, both to the light of day and to the entire world, their own history, a history read from objective facts and data, grounded in reality. In short, a rigorous and accurate reading of our history, not the version of history that suits General Motors.

We need an objective, materialist vision of what we are and how we arrived at this point, starting with the social classes and their struggles. May this exercise reveal and shine a light on the enormous potential of what we could be. The task of writing the history of Hispanic nations is a prerequisite for us to freely decide our destiny.

This revolutionary undertaking is as relevant today as over. The sharp edges of an externally imposed imperial past, paid in fire and blood just like all others, are used to generate divisions and confrontations between Hispanic nations, something that always benefits the powers that have dominated these nations from both sides of the Atlantic Ocean for centuries. We must forge a unified, revolutionary mass that uses individual differences and plurality to reposition each member of the Hispanic world so that, in the face of the USAmerican hegemon that causes so much suffering for Ibero-America, as well as Spain and Portugal, we may defend our own interests and freely decide our destiny.


The shaping of today’s USA

Feu sur les Indiens : chronique de la haine à Cali, Colombie

 Victoria Solano, 070, 15/5/2021

Traduit par Fausto Giudice

Victoria Solano est une documentariste et journaliste colombienne, réalisatrice notamment des documentaires 9.70 (Prix National de journalisme Simon Bolivar) et Sumercé.

Être indigène en Colombie, c'était jusqu'à cette semaine vivre sous la menace : garants de la production d'aliments sains et du maintien de la biodiversité, ils sont le plus grand obstacle à l'extractivisme qui cherche à progresser dans le pays. Les populations indigènes de Colombie sont raflées, appauvries et persécutées, en vue de leur extinction. Mais avec les manifestations qui ont pris d'assaut le pays ces 12 derniers jours, une nouvelle étape a été franchie : des civils organisés sont sortis pour leur donner la chasse.

Les premières images ont été transmises en direct.

Une douzaine d'hommes courent le long de la 127ème  rue, une artère secondaire dans l'un des quartiers les plus exclusifs de Cali. La caméra se déplace avec le groupe, on entend une respiration haletante. On entend aussi le bruit des coups de feu et le sifflement des balles qui fendent l'air, passant près, très près. Quelqu'un crie « en bas, dans le coin », en désignant l'endroit d'où ils tirent. Le groupe continue à se déplacer dans la même direction que précédemment - vers l'endroit d'où proviennent les coups de feu - mais pas en ligne droite, mais en se croisant comme un zigzag. La personne qui filme se laisse tomber au sol et pendant quelques secondes, le téléphone portable passe de la caméra frontale à la caméra selfie, on peut voir un homme allongé sur le sol en train de se protéger. C'est un indigène. On ne peut voir que ses yeux noirs. Un foulard rouge et vert couvre une partie de son visage et il porte sur la tête l’écusson du CRIC (Consejo Regional Indígena del Cauca). La caméra étant de nouveau en mode frontal, il se lève et dit : « Ils tirent sur la minga, ils veulent la liquider ».

La minga est une forme d'organisation des communautés indigènes colombiennes. Un mot qui désigne de nombreuses formes de rassemblement et de travail solidaire - d'une récolte à une manifestation. C'est aussi le nom donné à un collectif de plus d'une centaine de communautés indigènes qui ont trouvé dans ce mot ancestral une forme de représentation politique. En Colombie, être indigène, c'est être menacé : la plupart des peuples vivent dans des territoires convoités par l'agrobusiness, les méga-mines et d'autres formes d'accaparement de l'eau et des terres. De nombreuses communautés se consacrent à la production alimentaire agroécologique, à la gestion des semences et à la préservation de la biodiversité. Selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), 34 peuples autochtones sont en danger d'extinction dans ce pays, soit 60 % ; et 15 % des 4 millions de réfugiés vivant dans le pays sont autochtones, bien qu'ils ne représentent que 2 % de la population. La haine des indigènes - qui expliquera ce qui va se passer - fait vibrer ce pays depuis 500 ans. 

24/05/2021

Fin des combats à Gaza : bienvenue à nouveau dans le train-train « normal » d’ Israël

 Gideon Levy, Haaretz, 23/5/2021

Traduit par Fausto Giudice

Vendredi dernier, à midi, la piscine municipale a rouvert ses portes. La ville craignait que les nageurs ne glissent sur le sol mouillé en courant vers les abris, et avait donc fermé la piscine pendant les récentes hostilités. Les habitants de Gaza peuvent se fendre les côtes de rire ou mourir d'envie, étant donné qu'il n'y a pas de piscine ou d'abri en vue chez eux.

Dimanche, les ouvriers palestiniens qui construisent les nouveaux vestiaires de la piscine reprendront le travail. La piscine a été construite sur les ruines d'un bassin d'arrosage desservant le village de Sheikh Munis, aujourd'hui disparu. Ces travailleurs se lèveront à nouveau à 3 heures du matin dans leurs maisons de Cisjordanie occupée afin d'atteindre le poste de contrôle à 5 heures et leur travail à 6 heures, afin de construire pour les Juifs des vestiaires comme il n'en existe pas dans leurs propres villages.


-Incroyable : des extrémistes des deux côtés ont soudan créé une relation toxique catastrophique
-Terrifiant. J'attends avec impatience le moment où nous pourrons retourner à notre relation toxique normale de tous les jours

À 6 heures du matin, samedi, le parc Hayarkon était rempli de joggeurs et de cyclistes, heureux d'être de retour. Les conversations sur les thèmes militaires – « où ont-ils trouvé les missiles Kornet ? » - ont été progressivement remplacées par les discussions habituelles sur la vitesse, les distances et les mesures du pouls. Sur les courts de tennis d'en face, les derniers fêtards éthiopiens sortaient d'une fête au club de sport « blanc », transformé le samedi soir en discothèque « noire ». Et depuis Gaza, les photos et les vidéos continuent d'affluer : des personnes choquées par les obus à côté des décombres, des tentes de deuil, le bâtiment bombardé abritant le ministère de la Santé, ainsi qu'un père et son fils en bas âge debout dans la rue, le père cueillant quelques fleurs blanches dans un buisson retombant et les remettant à son fils dans un moment déchirant qui fait pleurer.

¡Que viene “el Hamas”!
Una visión de la violencia desde el interior de Israel

Miko Peled מיקו פלד ميكو بيليد, MintPressNews, 20/5/2021

Traducido por Sinfo Fernández

Versión italiana  “Gli Hamas” stanno arrivando: una visione della violenza dall’interno di Israele

Miko Peled (Jerusalén, 1961) es un activista israelí-usamericano por la paz y los derechos humanos, autor e instructor de karate. Vive en San Diego, California.  Es autor de “The General’s Son. Journey of an Israeli in Palestine y “Injustice, the Story of the Holy Land Foundation Five. Su abuelo, Avraham Katsnelson, firmó la Declaración de Independencia de Israel. Su padre, Mattityahu Peled, luchó en la guerra de 1948 y sirvió como general en la guerra de 1967; más tarde, después de que el gabinete israelí ignorara su investigación sobre un supuesto crimen de guerra israelí de 1967, se convirtió en un activista por la paz. Miko siguió su camino. Miko es colaborador de MintPressNews y de otros medios electrónicos.

 No son nunca palestinos, no son nunca personas, son solo “El Hamas”. “El Hamas piensa”; “el Hamas cree”; “el Hamas debería saber”; “cuando el Hamas comprenda, se detendrá”; y, finalmente, “si le pegamos duro al Hamas, no se atreverá a atacar a Israel de nuevo”.

En la Jerusalén ocupada - Llevo menos de 48 horas en Jerusalén y ya tengo muy claro que la carnicería en Gaza no va a terminar pronto. El incesante baño de sangre cuenta con amplio apoyo popular y Benyamin Netanyahu es más fuerte que nunca tanto a nivel interno como internacional.

Según la prensa israelí, Netanyahu y su gabinete recibieron llamadas del presidente Joe Biden y de miembros de su gabinete que demostraban su apoyo eterno, inagotable e incondicional al derramamiento de sangre de los palestinos. Por muy duro que sea de aceptar, especialmente desde Jerusalén, donde estoy, a menos de una hora en coche de Gaza, no debería sorprendernos.

Cuando Joe Biden dice que es sionista, quiere decir que apoya el apartheid, la limpieza étnica y el genocidio en Palestina. Significa que, sin hacer preguntas, le dará dinero y armas ilimitadas a Israel para ejecutar las políticas más crueles, sangrientas y racistas contra los palestinos

“El Hamas”

Toda la mañana (y solo son las 9 a.m.), la televisión israelí (todos los canales) exhibe a una serie de invitados entre los que figuran tertulianos expertos, exgenerales de las fuerzas de ocupación y coroneles (¿quién sabía que había tantos?) que no paran de mentir para excusar, justificar e incluso glorificar las acciones de su ejército en Gaza.

“Todos apoyamos a nuestras fuerzas y a sus comandantes”, dicen cuando llegan informes de más muertes y destrucción en la Franja de Gaza. Sin duda, había un memorando que decía a todos los que aparecían en la televisión que dijeran “el Hamas” cada vez que hablaran de los palestinos en Gaza.

Nunca son palestinos, nunca son personas, solo “el Hamas”, y “el Hamas” es, por cierto, masculino y singular (en hebreo). “El Hamas piensa”; “el Hamas cree”; “el Hamas debería saberlo”; “cuando el Hamas lo entienda, se detendrá”; y finalmente, “cuando golpeemos fuerte al Hamas, nunca más se atreverá a atacar a Israel”.

23/05/2021

Cinq siècles et nos veines sont toujours ouvertes

Aram Aharonian, Periferia, 22/5/2021

Traduit par Fausto Giudice

Aram Aharonian (Montevideo, 1946) est un journaliste et communicologue uruguayen. Master en intégration. Créateur et fondateur de Telesur. Il préside la Fondation pour l'intégration latino-américaine (FILA) et dirige le Centre latino-américain d'analyse stratégique (CLAE). 

J'étais en plein confinement covidien, écoutant la chanson de León Gieco, «  cinco siglos igual » (La même chose pendant cinq siècles), ce qui, évidemment, m'a amené à me souvenir qu'il y a un demi-siècle paraissait un livre qui a d'abord fait le tour de l'América Lapobre [L’Amérique Lapauvre], puis du monde entier. Un texte qui était peut-être en avance sur son temps mais qui nous a contaminés avec le virus de nous mettre à en savoir beaucoup plus sur nous-mêmes, sur notre histoire.


Pour beaucoup d'entre nous, âgés d'une vingtaine d'années, c'était l'une des rares fois où nous voyions l'Amérique latine comme si c’était avec nos propres yeux. Eduardo Hughes Galeano avait 27 ans lorsqu'il a commencé le travail ardu de collecte de données, d'histoires, d'expériences. Il l'a terminé quatre ans plus tard, après avoir interviewé des personnes réelles, après avoir écouté leurs histoires et celles de leurs parents et grands-parents, après avoir voyagé dans des territoires peu faits pour des intellectuels en tour d’ivoire, et aussi après trois mois d'enfermement pour pouvoir l'écrire.

Pour beaucoup, le début était déjà une gifle : « La division internationale du travail fait que certains pays se spécialisent dans les profits et d'autres dans les pertes ». Et notre Uruguay, qui rêvait de révolution, allait entamer cette année-là l'une de ses heures les plus sombres, celle des mesures de sécurité expéditives, de l'ingérence de la CIA et de ses manuels de torture, de la persécution et de l'emprisonnement des militants, de la répression. Comme si les gouvernants avaient lu Les Veines : « L'Empire, incapable de multiplier les pains, fait de son mieux pour supprimer les mangeurs ».

Il n'est pas étonnant que la plus grande publicité pour ce livre ne soit pas venue des critiques littéraires mais de nos dictatures et dictateurs, qui l'ont interdit. Et tandis que certains pensaient qu'il s'agissait d'un livre médical, d'autres disaient même que c'était un instrument pour corrompre la jeunesse. Et Galeano a quitté le pays, laissant derrière lui ses amis, dont beaucoup, d'ailleurs, sont partis dans les années suivantes.

Mais il serait plutôt mesquin de commencer l'histoire en 1970 ou 1971. Revenons à la fin des années 50, lorsqu'un gamin, un pitchoun mignon, se rendait à la Casa del Pueblo et à l'hebdomadaire El Sol, bastions du parti socialiste. Quand ils lui ont demandé ce qu'il voulait, il a répondu qu'il voulait adhérer au parti et collaborer à l'hebdomadaire.

Et il suscita la curiosité de dirigeants tels que don Emilio Frugoni, Vivián Trías, Raúl Sendic, Guillermo « Yuyo » Chifflet, José Díaz, Reinaldo Gargano. Une chronique de ces années-là - El botija Gius [Le gamin Gius], de Garabed Arakelián - raconte que Bebe Sendic (qui deviendra plus tard le leader suprême du Movimiento de Liberación Nacional-Tupamaros) l'a convaincu de rejoindre d'abord la Jeunesse Socialiste, et aussi que don Emilio « s'occupait de lui, lui parlait beaucoup et l'invitait souvent à aller au cinéma et à prendre un café ».

Cinco siglos y nuestras venas siguen abiertas

 

Aram Aharonian, Periferia, 22/5/2021

Aram Aharonian (Montevideo, 1946) es periodista y comunicólogo uruguayo. Magíster en Integración. Creador y fundador de Telesur. Preside la Fundación para la Integración Latinoamericana (FILA) y dirige el Centro Latinoamericano de Análisis Estratégico (CLAE)


Estaba en pleno encierro covidense, escuchando el tema de León Gieco, “cinco siglos igual”, lo que, obviamente, me llevó a recordar que hace medio siglo apareció un libro que recorrió primero América Lapobre y luego el mundo entero. Un texto que quizá se adelantó a su tiempo pero que nos contagió con el virus de ponernos a saber mucho más de nosotros mismos, de nuestra historia.

Para muchos de nosotros, veinteañeros, era una de las pocas veces que veíamos a Latinoamérica como si fuera con nuestros propios ojos. Eduardo Hughes Galeano tenía 27 años cuando comenzó la ardua labor de recolección de datos, de historias, de vivencias. Lo terminó cuatro años después, tras entrevistar a la gente real, a escuchar sus historias y las historias de sus padres y abuelos, de viajar por territorios no aptos para intelectuales de escritorio, y también tras tres meses de encierro para poder escribirlo.

Para muchos, ya el comienzo fue una bofetada: “La división internacional del trabajo consiste en que unos países se especializan en ganar y otros en perder”. Y nuestro Uruguay, que soñaba con la revolución, iba a empezar ese año una de sus horas más negras, la de las medidas prontas de seguridad, la injerencia de la CIA y sus manuales de tortura, la persecución y prisión de militantes, la represión. Como si el poder hubiera leído Las Venas: “El Imperio, incapaz de multiplicar los panes, hace lo posible por suprimir a los comensales”.

No era raro que la mayor publicidad del libro no llegara de los críticos literarios sino de nuestras dictaduras y dictadores, que lo prohibieron. Y si bien alguno creyó que era un libro de medicina, otros hasta dijeron que era un instrumento de corrupción de la juventud. Y Galeano se fue del país, dejando a los amigos que, dicho sea de paso, muchos de ellos se fueron yendo en los años siguientes.

Pero sería algo mezquino empezar el relato en 1970 o 1971. Vayamos hacia fines de la década de los 50 cuando un botija, un chiquilín carilindo visitaba la Casa del Pueblo y el semanario El Sol, bastiones de Partido Socialista. Cuando le preguntaron qué quería, dijo que afiliarse al partido y colaborar con el semanario.

Y despertó la curiosidad de los dirigentes como don Emilio Frugoni, Vivián Trías, Raúl Sendic, Guillermo “Yuyo” Chifflet, José Díaz, Reinaldo Gargano. Una crónica de aquellos años –El botija Gius, de Garabed Arakelián- narra que el Bebe Sendic (luego máximo dirigente del Movimiento de Liberación Nacional-Tupamaros) lo convenció de que primero se afiliara a la Juventud Socialista, y también que don Emilio “lo atendió, habló mucho con él y a menudo lo invitó a ir al cine y tomar un café”.

Eduardo se incorporó a la redacción de El Sol, colaboró con sus dibujos que firmaba como Gius (es Hughes en uruguayo, me explicó una tardecita) y sus notas; asistió a los cursos de formación con Enrique Broquen así como a las charlas y las discusiones con Vivián Trías por quien sentía cariño y respeto.

Arakelián recuerda, asimismo, las largas “sesiones” en el café de Don Alfredo, en la esquina de Soriano y Yí, con los hermanos Dubra, los hermanos Brando, Gloria Dalesandro, Carlitos Machado, los Díaz Maynard y muchos otros, en las que buscaba respuestas a las tantas interrogantes que ya se planteaba este sentipensante (vocablo que inventó Galeano). Excelentes maestros –don Emilio, Trías, el Bebe Sendic, Chifflet- para comenzar a ver Latinoamérica con ojos propios.

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Deaths of migrants recorded worldwide in 2021: 1,346, 743 in the Mediterranean


Missing Migrants Project, IOM, May 2021

Morts de migrants enregistrées dans le monde en 2021 : 1 346, dont 743 en Méditerranée

Projet sur les migrants disparus, OIM  

Muertes de migrantes registradas en todo el mundo en 2021: 1.346, de las cuales 743 en el Mediterráneo

Proyecto Migrantes Desaparecidos, OIM