29/07/2025

Notre génocide
Un rapport de l'organisation israélienne B’Tselem

B’Tselem, la principale organisation israélienne de défense des droits humains, vient de rendre public un rapport de 88 pages en hébreu, arabe et anglais dont on trouvera ci-dessous la présentation ainsi qu'un résumé exécutif, en attendant la traduction du texte intégral du rapport

B’Tselem, Juillet 2025 

النسخة العربية  גרסה עברית English 

Depuis octobre 2023, Israël a modifié sa politique envers les Palestiniens. Son offensive militaire contre Gaza, menée depuis plus de 21 mois, a entraîné des massacres, directs et indirects, ainsi que des atteintes graves à l'intégrité physique et mentale de toute une population, la destruction des infrastructures de base dans toute la bande de Gaza et des déplacements forcés à grande échelle, le nettoyage ethnique s'ajoutant à la liste des objectifs de guerre officiels.

À cela s'ajoutent les arrestations massives et les mauvais traitements infligés aux Palestiniens dans les prisons israéliennes, transformées en véritables camps de torture, ainsi que la destruction du tissu social de Gaza, notamment par la destruction des institutions éducatives et culturelles palestiniennes. Cette campagne constitue également une atteinte à l'identité palestinienne elle-même, par la destruction délibérée de camps de réfugiés et les tentatives de saper l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA). L'examen de la politique israélienne dans la bande de Gaza et de ses conséquences tragiques, ainsi que les déclarations de hauts responsables politiques et militaires israéliens sur les objectifs de l'attaque, conduisent à la conclusion sans équivoque qu'Israël mène une action coordonnée et délibérée visant à détruire la société palestinienne dans la bande de Gaza. Autrement dit : Israël commet un génocide contre les Palestiniens de la bande de Gaza.

Le terme « génocide » désigne un phénomène socio-historique et politique impliquant des actes commis dans l'intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux. Tant moralement que juridiquement, le génocide ne peut être justifié en aucune circonstance, y compris en tant qu'acte de légitime défense.

 Un génocide survient toujours dans un contexte : des conditions qui le favorisent, des événements déclencheurs et une idéologie directrice. L'attaque actuelle contre le peuple palestinien, y compris dans la bande de Gaza, doit être comprise dans le contexte de plus de soixante-dix ans durant lesquels Israël a imposé un régime violent et discriminatoire aux Palestiniens, prenant sa forme la plus extrême contre ceux qui vivent dans la bande de Gaza. Depuis la création de l'État d'Israël, le régime d'apartheid et d'occupation a institutionnalisé et systématiquement employé des mécanismes de contrôle violent, d'ingénierie démographique, de discrimination et de fragmentation de la collectivité palestinienne. Ces fondements posés par le régime ont permis le lancement d'une attaque génocidaire contre les Palestiniens immédiatement après l'attaque menée par le Hamas le 7 octobre 2023. L'agression contre les Palestiniens de Gaza est indissociable de l'escalade de la violence infligée, à des degrés divers et sous des formes diverses, aux Palestiniens vivant sous domination israélienne en Cisjordanie et en Israël. La violence et les destructions dans ces zones s'intensifient au fil du temps, sans qu'aucun mécanisme national ou international efficace ne puisse les enrayer. Nous mettons en garde contre le danger clair et réel que le génocide ne se limite pas à la bande de Gaza et que les actions et l’état d’esprit qui le sous-tendent ne s'étendent à d'autres régions. La reconnaissance du fait que le régime israélien commet un génocide dans la bande de Gaza et la profonde inquiétude que ce génocide puisse s’étendre à d’autres zones où vivent des Palestiniens sous domination israélienne exigent une action urgente et sans équivoque de la part de la société israélienne et de la communauté internationale, ainsi que l’utilisation de tous les moyens disponibles en vertu du droit international pour mettre fin au génocide d’Israël contre le peuple palestinien.

 Notre Génocide — Résumé exécutif

Juillet 2025

Depuis octobre 2023, Israël a fondamentalement modifié sa politique envers les Palestiniens.

À la suite de l’attaque menée par le Hamas le 7 octobre 2023, Israël a lancé une campagne militaire intense contre la bande de Gaza, toujours en cours plus de 21 mois plus tard.

Cette offensive a engendré :

  • des tueries de masse, tant par frappes directes que par la création de conditions de vie catastrophiques ayant causé des dizaines de milliers de morts ;
  • des atteintes physiques et psychologiques graves à la population entière ;
  • la destruction à grande échelle des infrastructures et des conditions de vie ;
  • l'effondrement du tissu social, y compris les institutions éducatives et culturelles palestiniennes ;
  • des arrestations massives et des mauvais traitements infligés à des détenus dans des prisons israéliennes, devenues des camps de torture pour des milliers de Palestiniens sans procès ;
  • des déplacements forcés massifs, y compris des tentatives de nettoyage ethnique déclarées comme objectif officiel de guerre ;
  • et une attaque ciblée contre l’identité palestinienne, via la destruction systématique de camps de réfugiés et la délégitimation de l’UNRWA.

Le résultat est un préjudice grave, en grande partie irréversible, pour plus de 2 millions de personnes vivant à Gaza.

Les déclarations de responsables politiques et militaires israéliens, croisées avec les effets observés sur le terrain, conduisent à une conclusion sans équivoque : Israël mène une campagne coordonnée et délibérée visant à détruire la société palestinienne dans la bande de Gaza. En d’autres termes, Israël commet un génocide.

Le génocide comme phénomène

Le terme "génocide" désigne un phénomène socio-historique et politique récurrent dans l’histoire de l’humanité. Depuis la Convention de l’ONU de 1948, il est reconnu comme l’un des crimes les plus graves en droit international, impliquant des actes perpétrés dans l’intention de détruire, totalement ou partiellement, un groupe national, ethnique, racial ou religieux.

Le génocide ne se limite pas aux massacres. Il peut aussi se manifester par :

  • la destruction des conditions de vie,
  • l’entrave à la reproduction,
  • les violences sexuelles massives,
  • les déplacements forcés.

Ces actes visent à anéantir un groupe distinct de manière planifiée, sur la base d’une idéologie de destruction, et ne peuvent en aucun cas être justifiés, même au nom de la "légitime défense".

Le contexte du génocide en cours

Ce génocide s’inscrit dans un cadre plus large: plus de 70 ans de régime dapartheid et doccupation imposé par Israël aux Palestiniens, fondé sur :

  • la séparation systématique,
  • l’ingénierie démographique,
  • le nettoyage ethnique,
  • la violence institutionnalisée,
  • la déshumanisation et la présentation des Palestiniens comme une menace existentielle.

L’attaque du Hamas du 7 octobre 2023, bien que criminelle et ciblant des civils, a servi de catalyseur pour déclencher cette politique d’extermination. Le choc social et politique en Israël a alimenté un glissement brutal : du contrôle à l’annihilation.

Extension du modèle génocidaire

L’agression contre Gaza ne peut être dissociée de l’intensification de la violence exercée :

  • en Cisjordanie (y compris Jérusalem-Est),
  • et à l’intérieur même d’Israël.

Dans ces territoires aussi, des crimes graves sont commis sans aucune responsabilité pour les auteurs. La violence s’intensifie, se banalise et pourrait s'étendre.

Le rôle de B’Tselem

B’Tselem, organisation israélienne de défense des droits humains, documente depuis 35 ans les violations systématiques des droits des Palestiniens. Depuis octobre 2023, ses équipes ont recueilli :

  • des centaines de témoignages directs,
  • des preuves d’une violence sans précédent,
  • des déclarations publiques de dirigeants israéliens confirmant cette politique.

À B’Tselem, Israéliens juifs et Palestiniens travaillent ensemble, portés par la conviction que les droits humains doivent être défendus sans discrimination, entre la mer Méditerranée et le Jourdain.

Appel à l’action

L’offensive israélienne, menée en toute impunité, s’intensifie. Le massacre à Gaza et les déplacements forcés en Cisjordanie ne pourraient se poursuivre sans l’inaction — voire le soutien — de la communauté internationale, en particulier de l’Europe et des USA. L’argument du "droit à la légitime défense" est utilisé pour justifier cette violence, y compris par des livraisons d’armes.

Reconnaître que le régime israélien commet un génocide dans la bande de Gaza impose une réponse urgente et ferme, tant de la société israélienne que de la communauté internationale.

Il est temps d’agir avec tous les outils du droit international pour stopper le génocide contre le peuple palestinien.

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 تقرير بتسيلم:إبادتنا 

بتسيلم, تموز 2025

גרסה עברית

منذ تشرين الأول 2023، غيرت إسرائيل سياستها تجاه الفلسطينيين بشكل جذري. شنّت إسرائيل عمليّة عسكرية مكثفة في قطاع غزة، لا تزال مستمرة منذ أكثر من 21 شهرًا. يشمل هذا الهجوم على سكان قطاع غزة القتل الجماعي وخلق ظروف معيشية كارثية تؤدي إلى أعداد هائلة من الوفيات؛ إلحاق الأضرار الجسدية أو النفسية الجسيمة بجميع سكان قطاع غزة؛ تدمير البنى التحتية والمقوّمات الحياتية على نطاق مهول؛ تدمير النسيج الاجتماعي والمؤسسات والمواقع الثقافية والتعليمية الفلسطينية؛ الاعتقالات الجماعية والتنكيل بالأسرى الفلسطينيين في السجون التي تحولت فعليًا إلى معسكرات تعذيب؛ التهجير القسري الجماعي وجعل التطهير العرقي لسكان القطاع أحد أهداف الحرب الرسمية؛ الهجوم على الهوية الفلسطينية والمتمثل في التدمير المتعمد لمخيمات اللاجئين ومحاولة إلحاق ضرر جسيم بـوكالة الأمم المتحدة لإغاثة وتشغيل اللاجئين الفلسطينيين (الأونروا).

إنّ التمعّن في السّياسة الإسرائيليّة في قطاع غزة وتقصّي نتائجها المروّعة - على خلفيّة تصريحات كبار المسؤولين السياسيّين والعسكريّين الإسرائيليّين حول كُنه هذا الهجوم - يقوداننا إلى استنتاج قطعيّ بأنّ إسرائيل تعمل بشكل منسّق وانطلاقًا من نوايا واضحة من اجل تدمير المجتمع الفلسطيني في قطاع غزة. أيْ أنّ إسرائيل تنفذ إبادة جماعيّة ضدّ الفلسطينيّين سكّان قطاع غزّة.

يصف المُصطلح "جينوسايْد" (إبادة جماعيّة) ظاهرة اجتماعيّة - تاريخيّة – سياسيّة، ويتطرق إلى أفعال تُرتكب عمدًا بنيّة إبادة جماعة قوميّة أو إثنيّة أو عرقيّة أو دينيّة، كلّها أو جزء منها. لا يمكن تبرير الإبادة الجماعيّة تحت أيّ ظرف، لا من الناحية الأخلاقية ولا من الناحية القانونية، ولا حتى في إطار الدّفاع عن النفس.

تحدث الإبادة الجماعيّة دائماً ضمن سياق: ثمة ظروف تُتيح ارتكابها وأحداث تحفّزها وأيديولوجية توجّهها. ينبغي فهم الهجوم الحاليّ الذي يستهدف الفلسطينيّين، في قطاع غزّة والفلسطينيّين بشكل عام، على خلفيّة أكثر من سبعين عامًا من نظام حُكم قمعيّ عنيف وتمييزيّ تفرضه إسرائيل على الفلسطينيّين جميعًا- وبشكله الأكثر تطرّفًا، على الفلسطينيّين في قطاع غزّة. منذ قيام دولة إسرائيل، عمِل نظام الأبارتهايد والاحتلال بشكل منهجيّ على مأسَسة وتفعيل آليات للسيطرة العنيفة والهندسة الديمُغرافية والتمييز وتفكيك الشعب الفلسطيني ككيان جماعي. هذه الأسس النظامية هي التي مكّنت حكومة اليمين المتطرف من استغلال الصدمة التي عاشها الجمهور الإسرائيلي جراء هجوم حماس في 7 تشرين الأول 2023، وشنّ حملة إبادة ضد الفلسطينيين.

لا يمكن عزل الهجوم على الفلسطينيّين في قطاع غزّة عن العُنف المُتزايد الذي يُمارسه النظام نفسه بدرجات مُتفاوتة وأشكال مُتعدّدة ضدّ الفلسطينيّين الذين يعشون تحت سيطرة النظام الإسرائيلي، في الضفة الغربيّة وفي داخل إسرائيل. العُنف والتدمير في هذه المناطق آخذان في التصاعُد مع مرور الوقت وفي غياب جهاز داخليّ أو دوليّ يعمل بشكل فعّال على وقفهما. إننا نحذّر من خطر واضح وفوريّ بأنّ الإبادة الجماعيّة لن تقتصر على قطاع غزّة وأن تُطبَّق الإجراءات والتوجهات التي تكمن في أساسها على مناطق أخرى.

يستدعي إدراك حقيقة أن النظام الإسرائيلي يرتكب إبادة جماعيّة في قطاع غزة والخوف الشديد من امتدادها إلى مناطق أخرى يعيش فيها فلسطينيون تحت النظام الإسرائيلي، تحركًا عاجلاً وواضحًا من جانب الجمهور الإسرائيلي والمجتمع الدولي واستخدام كل الوسائل الممكنة بموجب القانون الدولي لوقف الإبادة الجماعيّة الإسرائيلية بحق الفلسطينيين.

28/07/2025

B'TSELEM
Our Genocide
Report

B'Tselem, July 2025

النسخة العربية  גרסה עברית

Since October 2023, Israel has shifted its policy toward the Palestinians. Its military onslaught on Gaza, underway for more than 21 months, has included mass killing, both directly and through creating unlivable conditions, serious bodily or mental harm to an entire population, decimation of basic infrastructure throughout the Strip, and forcible displacement on a huge scale, with ethnic cleansing added to the list of official war objectives. 

This is compounded by mass arrests and abuse of Palestinians in Israeli prisons, which have effectively become torture camps, and tearing apart the social fabric of Gaza, including the destruction of Palestinian educational and cultural institutions. The campaign is also an assault on Palestinian identity itself, through the deliberate destruction of refugee camps and attempts to undermine the United Nations Relief and Works Agency for Palestine Refugees (UNRWA).

An examination of Israel’s policy in the Gaza Strip and its horrific outcomes, together with statements by senior Israeli politicians and military commanders about the goals of the attack, leads to the unequivocal conclusion that Israel is taking coordinated, deliberate action to destroy Palestinian society in the Gaza Strip. In other words: Israel is committing genocide against the Palestinians in the Gaza Strip. 

The term genocide refers to a socio-historical and political phenomenon involving acts committed with intent to destroy, in whole or in part, a national, ethnic, racial or religious group. Both morally and legally, genocide cannot be justified under any circumstance, including as an act of self-defense. 

Genocide always occurs within a context: there are conditions that enable it, triggering events, and a guiding ideology. The current onslaught on the Palestinian people, including in the Gaza Strip, must be understood in the context of more than seventy years in which Israel has imposed a violent and discriminatory regime on the Palestinians, taking its most extreme form against those living in the Gaza Strip. Since the State of Israel was established, the apartheid and occupation regime has institutionalized and systematically employed mechanisms of violent control, demographic engineering, discrimination, and fragmentation of the Palestinian collective. These foundations laid by the regime are what made it possible to launch a genocidal attack on the Palestinians immediately after the Hamas-led attack on 7 October 2023.

The assault on Palestinians in Gaza cannot be separated from the escalating violence being inflicted, at varying levels and in different forms, on Palestinians living under Israeli rule in the West Bank and within Israel. The violence and destruction in these areas is intensifying over time, with no effective domestic or international mechanism acting to halt them. We warn of the clear and present danger that the genocide will not remain confined to the Gaza Strip, and that the actions and underlying mindset driving it may be extended to other areas as well. 

The recognition that the Israeli regime is committing genocide in the Gaza Strip, and the deep concern that it may expand to other areas where Palestinians live under Israeli rule, demand urgent and unequivocal action from both Israeli society and the international community, and use of every means available under international law to stop Israel’s genocide against the Palestinian people. 

 



لینا الطبال
آیا این است نوآوری‌ تو، زیاد؟

لینا الطبال، رأی الیوم، ۲۷ ژوئیه ۲۰۲۵
ترجمه:
تلاکسکالا

این متن ادای احترامی است به موسیقی‌دان، آهنگساز و نویسنده، زیادالرحبانی ، فرزند خواننده فیروز، که در ۲۶ ژوئیه در بیروت، در سن ۶۹ سالگی درگذشت.


.زیاد! اگر این است نوآوری‌تو ، ... ما آن را نمی‌خواهیم

زیاد رحبانی هنوز لبخند می‌زند، در سکوتی شگرف. با چشمانی بسته ما را نگاه می‌کند، انگار همه چیز را دیده است... و دیگر چیزی برایش مهم نیست. مانند شاهزاده‌ای خسته که در قلمرو خویش، در خواب فرو رفته است. او را خواب برده است، چنین نیست؟

نه. او به شیوه‌ی خویش مقاومت می‌کند: کناره‌گیری کرده، فقط تصمیم گرفته است در این ماجرا شرکت نکند.

تصمیم او، برای سکوت  کردن از امروز، قوی‌ترین بیان اوست. او انتخاب کرده است چشمانش را ببندد... و رؤیا بیند.

اما امروزه دیگر چه کسی رؤیا می‌بیند؟ چه کسی هنوز جرأت رؤیا دیدن دارد؟ فقط زیاد! فقط زیاد.

زیاد خواب است، بله. و این ملت را در  رؤیا می‌بیند... چه ملت عجیبی است آن‌که در رؤیاهای خود می‌بینی..زیاد!

او در رؤیایش، فلسطینی می‌بیند بی‌مرز، بدون ایست بازرسی، بدون ‌سربازانی که گل را از دستت می‌کشند چون رنگش یادآور خون‌هایی‌ست که همیشه ریخته‌اند، و سرت داد می‌زنند: « زیر آفتاب بایست و بسوز   .»


این کالیگرافیتی از اشکمن است که زیاد رحبانی را با جمله‌ی معروف «بنسبه لبُکرا شو؟» «و فردا، چه؟» (عنوان نمایشی موزیکال از سال ۱۹۷۸) به تصویر می‌کشد، به‌طور استراتژیک در مرکز منطقه‌ی جنگ‌زده‌ی سابق بیروت، موسوم به "خط تماس"، در تقاطع بسطه / بشاره الخوری / سودیکو. عکس: جاد غرایب

 

زیاد رؤیا می‌بیند که اشغال پایان یافته است و چهره‌های صاف قدرت نیز ناپدید شده‌اندهمانهایی که قراردادهای عادی‌سازی را با لبخند امضا می‌کردند، در حالی‌که دشمن، بمب‌هایش را بر سر ما می‌ریخت. دیگر کسی از خود نمی‌پرسد «عباس» کجاست، معلوم است. و کسی هم برای مقامی که از زمان اسلو به خواب رفته، گریه نمی‌کند.

دمشق، در رؤیای او، «ژول جمال»* را به کتاب‌های درسی بازگردانده، و علامت پیروزی را بر فراز گورستان ملی برافراشته، همان‌جا که نیمی از ملت، در تمام تنوعش، به خاک سپرده شده‌اند. و در این رؤیا، همه دست می‌زنند، حتی شهدا. مجسمه‌ای از زنی مبارز و زیبا، به نام سوریه، آنجاست که علامت پیروزی نشان می‌دهد.

غزه واقعاً به ساحل زیبای فلسطین تبدیل شده چه بخواهند، چه نخواهند. میدان‌هایی سبز، شن‌های طلایی، دریای لاجوردی، قایق‌های رنگ‌شده.
این است رؤیای زیاد
رنگ و وارنگ.
و تو؟ تا کنون پرسیده‌ای که آیا رؤیاهایت رنگ دارند، یا فقط سیاه و سفیدند؟

بله، در این رؤیا، خیابان‌های غزه بوی خوش سینوار و دیف می‌دهندبویی از مقاومت، ترکیبی از باروت... و نوستالژی.
کودکان در میدان‌هایی بازی می‌کنند که نام شهیدان فلسطین را بر خود دارند.
در اطرافشان، زنانی
همان‌هایی که کودکان‌شان را اسرائیل کشت.

همان نام‌ها.
همان چهره‌ها.
همان چشم‌ها
اما این بار، بی‌اشک. چون در رؤیاهای زیاد، اشک ممنوع است.

چه شکستی است برای اسرائیل... برای هر خانه‌ای که ویران کرد، ما ده خانه ساختیم. و برای هر کودکی که کشتزنان ما صد تا به دنیا آوردند.

 

بیروت دیگر شاعرانش را به خلیج نمی‌فرستد تا نقش فرهنگ داشتن را ایفا کنند، یا برای دریافت کمک‌های ناچیز از غربِ سیر گدایی کنند. دوربین‌های روی سفارت‌خانه‌ها هم کنده شده‌اندمانند دندان‌های پوسیده.

در رؤیای او، جهان عرب یک کشور واحد است، اما همه ملت‌ها را در خود دارد، از طنجه تا صلالهاو رؤیا می‌بیند که ملت‌های عرب، مرزها را به سوی فلسطین در می‌نوردند، مرزها را می‌شکنند، همان‌طور که جورج عبدالله فریاد می‌زد، مرزها را صاف ‌کنند و سرزمین را بازپس ‌گیرند.

زیاد! خسته‌ای از زنده بودن؟ یا تا سر حد مرگ، منزجر؟ هر دوو دیگر هیچ.

زیاد آکورد موسیقی‌اش را تغییر داده، و ما را تلو‌تلو کنان رها کرده
ما را، نسل او، نسلی که با صدای او، در دل ویرانه‌‌ها بزرگ شد.

ما نسل آوارگان هستیم: متولدین دهه‌های ۷۰ تا ۹۰ میلادی. که ناپایدار تشخیص داده شدیم، زیرا جنگ هیچ‌گاه پایدار نبود. و چه خوب که. ما نمی‌خواهیم درمان شویم از دردی که به ما آگاهی داده است.

ما با دو سرعت زنده بودیم: روز، جنگ، زیاد، در شب. اینگونه سرپا ماندیم.
مردگان در سپیده‌دم، ملودی‌ها در غروب آفتاب
و هیچ‌کس هرگز نپرسید چگونه دوام آوردیم.

دویدن زیر بمباران برای یک نوار کاست از زیاد... آیا این دیوانه‌بازی نیست؟
اما ما، انجامش دادیم.
صدای او را به زندگی‌مان ترجیح دادیم.
این شیوه‌ی ما برای دوست‌داشتن بود: احمقانه. خشن.

تا به حال از گلوله‌ی تک‌تیراندازی در رفته‌ای؟ با یک نوار کاست از زیاد در جیبت؟
ما، بله.
در میان دو رگبار، بی‌خیال، به خانه برمی‌گشتیم.
غریزه، عشق، حماقت ناب.

هرکسی فکر می‌کرد زیاد فقط با او حرف می‌زند. ما مخاطب نبودیم.
ما نسل او بودیم، فرزندان او.

و وقتی خانه‌هایمان توسط دشمن ویران شد، تو نیز جزو آن‌هایی بودی که زیر آوار، اول دنبال نوار زیاد گشتند؟
و وقتی تبعید سراغت آمد، آیا نخستین چیزی که در چمدانت گذاشتی، نوار زیاد نبود
و صدای فیروز؟

بله، ما همین بیمارانیم.
بازماندگان عصری هستیم، از رژیمی، از جنگ‌هایی که در جان و ذهنمان حک شده‌اند.
از کوچک‌ترین صدا می‌پریم.این دیگر بمب نیست، بلکه درهایی هستند که به هم می خورند
و هر آنچه را که خواسته‌ایم فراموش کنیم، بیدارمان می‌کنند.

ما، اهل مقاومت، یک درِ کوبیده ‌شده کافی‌ست تا ویرانه‌های کودکی را زنده کند،
و تمام جنگ، بی‌هشدار، بازگردد.
یک نگاه کافی‌ست تا بلرزیم:
در آن بسیار نهفته، آنچه از آن می گریختیم و آنچه پنهان می کردیم.
ما احساساتمان را با بخشندگی بیمار‌گونه‌ای، بی‌قید و شرط، هدیه می‌دهیم.
ما فرزندان شکاف‌های روانی هستیم، از زخم‌های مارپیچ
 روانی، که امروزه بدان «اختلال» گویند و ما آن را فقط «زندگی» می‌نامیم.

ما مانند احمق‌ها اعتماد می‌کنیم، به سختی بهبودی می‌یابیم،
و با اولین یاد یا اولین ترانه، دوباره فرو می‌ریزیم.

این متن درباره‌ی یک هنرمند نیست.
درباره‌ی پدری‌ست، درمانگری بی‌ردا، که زخم‌هایمان را با نوارها درمان می‌کرد.
تشخیص‌هایش را خشمگینانه با پیانویی می‌نواخت.
ما نسل او هستیم.
آنان که میهن، بانک، دین، احزاب و تبعید، مصلوب‌شان کردند
و در نهایت، نزد زیاد رفتند.

او می‌خندید، قدرتمندان را با کلمات سیلی می‌زد
باز می‌خندید، و ما با او می‌خندیدیم.
این شیوه‌ی مقاومت او بود. و شیوه‌ی ما.

زیاد حق با توست،  در این مشرق، خواب تنها آرامش واقعی شده است.

همه را به سخره می‌گرفتی، و هیچ‌کس از تو متنفر نبود.
به همه می‌خندیدی، و آنان همچون پیامبری نومید به صدایت گوش می‌دادند.

تو تنها کسی بودی که از ما انتخابی نمی‌خواست.
همه‌ی اردوگاه‌ها برایت پوچ، مضحک، قابل تعویض بودند

جز یکی: اردوگاه مقاومت.

مقاومت، انتخاب نیست. واکنش است.
مثل نفس کشیدن زیر آب.
مثل فریاد در سکوت.
مثل شناختن چشمان همسایه‌ات، که همان سربازی‌ست که خانه‌ات را منفجر کرده

آنگاه دیگر فکر نمی‌کنی: مقاومت می‌کنی.

اما زیاد، زیادِ ماچشمانت را باز کن.
دیگر وقت خواب نیست.
آن سرباز آنجاست
روی مبل نشسته، قهوه‌ام را می‌نوشد
و آوازهایت را زمزمه می‌کند

آیا این است نوآوری‌ات، زیاد؟

ما آن را نمی‌خواهیم.

کلام‌‌ات را رها کن، زیاد
ما واژه‌هایی چون گلوله می‌خواهیم.
صدایت باید بر این جهان بکوبد
جهانی که با صدای بمب‌های غزه آرام می‌خوابد.

نه، اشتباه نکن
فکر نکن برایت گریه می‌کنم.
در میان اشک‌ها و اندوهم، ننوشته‌ام که بگریم
بلکه تا لعنت فرستم به سرنوشتی که ما را شکست.

فقط کلماتم را نرم‌تر کردم، تا نترسی، ای شاهزاده‌ی خفته‌مان
کلماتم را نرم کردم، زیاد، تا خوانندگان نترسند.
تا فکر نکنند که می‌گریم.
تا آن را نوحه نپندارند.
تو فقط. شاید کمی زود خوابیده‌ای

آدمی برای کسی نمی گرید که برایمان زبان جنگ را به جان گذارده اند.

 من گریه نمی‌کنم.

می‌نویسم.

این وداع نیست.
این کلمات نسلی زخمی‌ست.
نسل تو، زیاد.
نسل جنگ، گلوله، و اضطرابی که مثل قهوه‌ی تلخ، سر می‌کشیم.

نسل تو، زیادنسلی که پایان اشغال اسرائیل را خواهد دید
بی‌تو.

ما همین نسل‌ایم.
و هرگز نخواهیم بخشید این جهان را،
که تو را تا مرز فرسودگی کشاند

و به خوابی اجباری فرو برد.

 توضیح مترجم

* ژول یوسف جمال، افسر ارتدوکس مسیحی اهل سوریه و یکی از چهره‌های افسانه‌ای ناسیونالیسم عرب است که گفته می‌شود در جریان «عملیات سوئز» در سال ۱۹۵۶ علیه یک ناو جنگی فرانسوی حمله‌ای انتحاری انجام داده است.

                   


 

 

TIGRILLO L. ANUDO
Le procès d’Uribe en Colombie : le début de la fin de l’impunité

Tigrillo L. Anudo, 28 juillet 2025, à quelques heures du prononcé de la sentence pour fraude procédurale et subornation de témoins. Traduit par Tlaxcala

Posez votre petit fondement sur le tabouret
Mettez-vous à l'aise, Monsieur l'inculpé

Nous sommes un pays très jeune. À peine en train d’apprendre à cohabiter, à définir un cap, à instaurer les notions de justice judiciaire, à poser les premières briques dans la construction d’une maison collective, tiraillés entre la haine et l’amour, nous étreignant dans le désespoir et l’utopie.

Le pays n’avance pas de manière significative parce que les pouvoirs stratégiques restent entre les mains de la canaille, protégés par des médias canailles, blindés par des appareils canailles, légitimés par des serviteurs canailles.

Nos institutions ne sont pas aussi solides qu’on nous l’a raconté. Notre démocratie n’a jamais existé telle qu’on nous l’a présentée. La Colombie est un simulacre de maison qui abrite ses citoyens avec des droits inégaux. Certains oui, d’autres non. La vérité a toujours été souillée, voire défenestrée. Parmi toutes les carences de la Colombie, l’absence de vérité est l’une des plus paralysantes pour ses dynamiques de développement humain.

Le début du XXIe siècle fut marqué par l’obscurité, la douleur et l’ignominie avec les deux gouvernements successifs d’Álvaro Uribe Vélez (2002–2010). Ce qui le différencia des présidents précédents, c’est qu’Uribe ne cacha pas son penchant pour le crime et l’aporophobie, sa soif de terres et d’argent mal acquis, sa faim de pouvoir et de manipulation des masses ignorantes.

La principale signification d’une sentence de condamnation que pourrait prononcer la juge Sandra Liliana Heredia dans le procès d’Uribe est la proclamation d’une vérité : un président a utilisé sa fonction pour commettre des délits. Une vérité qui ouvrira la voie à d’importantes déductions.


Cette vérité, dans l’histoire d’un pays rempli d’idoles aux pieds d'argile, contribue à sortir de la naïveté, à dépasser l’adolescence politique, à abandonner l’analphabétisme politique. Elle pousse aussi à une révision collective du type de société grégaire et acritique que nous avons construite, à l’apprentissage de nouvelles valeurs pour remplacer les antivaleurs. C’est une brique de plus dans la construction d’une maison aux colonnes dignes.

Si une condamnation d’Álvaro Uribe Vélez devait être prononcée, un mythe aux multiples significations s’effondrerait. Tomberait le Messie de papier qui ne nous a sauvés d’aucune guérilla. Il ne serait plus le “Grand Colombien”. Ni l’efficace pacificateur. Encore moins le gardien des trois “petits œufs”*. Sa “sécurité” antidémocratique serait discréditée. Lui, qui a gouverné pour favoriser les plus riches. Lui, qui a persécuté les pauvres avec des lois liberticides et des décrets martiaux extrajudiciaires.

On nous a menti : les politiciens, les industriels, les grands propriétaires terriens, les entrepreneurs, les commerçants, les juges, les gouvernants, les acteurs armés, les universitaires, les prêtres. Il y a des exceptions. Les artistes aussi ont menti, mais leurs mensonges ont servi à révéler la vérité à travers leurs œuvres — de beaux mensonges qui dévoilent d’effroyables vérités.

Dans un pays rempli de mensonges, ce serait une grande victoire qu’une juge de la République condamne pour corruption un politicien présenté comme “le plus ferme au cœur grand”. La Colombie a besoin de vérité et de réparation pour les victimes. La contribution à la vérité est, entre autres, l’un des grands enjeux du procès du sociopathe et mythomane Álvaro Uribe. L’idée commence à s’imposer que personne n’est au-dessus de la Loi. Ce serait le début de la fin de l’impunité qui a avili la Colombie.

 NdT

*Lorsque le président Uribe a passé le relais au président Santos en août 2010, il lui a confié la tâche de préserver son héritage, qu'il a résumé en trois piliers, trois "petits oeufs" : la confiance des investisseurs, le progrès social et la sécurité. Dans son discours d'investiture de 2010, le président Santos a promis de préserver ces "petits oeufs".

TIGRILLO L. ANUDO
El juicio a Uribe en Colombia: una lucha por la verdad edificante

Tigrillo L. Anudo, 28 de Julio de 2025, a pocas horas de proferirse la sentencia por fraude procesal y soborno a testigos.


Somos un país muy joven. Apenas aprendiendo a convivir, a definir un norte, a instaurar las nociones de la justicia judicial, a poner los primeros ladrillos en la construcción de una casa colectiva, debatiéndonos entre el odio y el amor, abrazándonos en la desesperanza y la utopía.

El país no avanza significativamente porque los poderes estratégicos siguen en manos de la canalla, protegidos por medios de comunicación canallas, blindados por aparatos canallas, avalados por serviles canallas.

Nuestras instituciones no son tan sólidas como nos lo han contado. Nuestra democracia no ha existido como lo han difundido. Colombia es un remedo de casa que alberga a sus ciudadanos con desiguales derechos. Unos sí, otros no. La verdad siempre ha sido mancillada cuando no defenestrada. Entre todas las carencias de Colombia, la falta de verdad es una de las más paralizantes para sus dinámicas de desarrollo humano.

Los inicios del siglo XXI fueron de tenebrosidad, dolor e ignominia con los dos gobiernos sucesivos de Álvaro Uribe Vélez (2002 – 2010). La diferencia con los gobiernos de anteriores presidentes consistió en que Uribe no ocultó su inclinación al delito y a la aporofobia, su sed de tierras y dinero mal habidos, su hambre de poder y manipulación de la masa ignara.

El principal significado de una sentencia condenatoria que la jueza Sandra Liliana Heredia podría emitir sobre el proceso a Uribe es la proclamación de una verdad: que un presidente ha usado su investidura para delinquir. Verdad que llevará a importantes inferencias.

Esa verdad en la historia de un país con tantos ídolos de barro contribuye a salir de la ingenuidad, a superar la minoría de edad, a abandonar el analfabetismo político. También es un impulso hacia la revisión colectiva del tipo de sociedad gregaria y acrítica que venimos construyendo, al aprendizaje de nuevos valores que desplazan antivalores. Es otro ladrillo que se suma a la construcción de una casa con dignas columnas.

De darse una sentencia condenatoria contra Álvaro Uribe Vélez, se derrumba un mito con múltiples significantes. Cae el Mesías de papel que no nos salvó de ninguna guerrilla. Ya no es el “Gran colombiano”. Tampoco el eficiente pacificador. Menos el cuidador de los tres huevitos. Deslegitimada su “seguridad” antidemocrática. El que gobernó para favorecer los más ricos. El que persiguió a los pobres con leyes anti derechos y decretos marciales extrajudiciales.

Nos han mentido los políticos, los industriales, los terratenientes, los empresarios, los comerciantes, los jueces, los gobernantes, los actores armados, los académicos, los sacerdotes. Hay excepciones. Los artistas también han mentido pero sus mentiras han servido para divulgar la verdad a través de sus obras, bellas mentiras que revelan terribles verdades.

En un país lleno de mentiras sería una gran conquista que una jueza de la República condene por corrupto a un político promocionado como “el más firme y de corazón grande”. Colombia necesita verdad y reparación de las víctimas. La contribución a la verdad es entre otros uno de los grandes significados del juicio al sociópata y mitómano Álvaro Uribe. Se empieza a posicionar la idea de que nadie está por encima de la Ley. Sería el inicio del fin de la impunidad que ha envilecido a Colombia.