25/12/2021

LUIS CASADO
Le « retour de l'inflation » (ah bon, elle était partie ?)

 Luis Casado, 24/12/2021
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala 

« Les banques centrales face à la peur de l'inflation ». Ce sont les gros titres de la presse mondiale. Bon, dit Luis Casado, nous ferions bien de nous demander ce qu'est l'inflation. Parce que c’est un sujet aigre-doux. Et ils pourraient nous mettre un nouveau but depuis le milieu du terrain.

 Famille pauvre : une famille pauvre est une famille qui, compte tenu de ses revenus et du pourcentage de ceux-ci qu'elle consacre à l'alimentation, ne parvient pas à satisfaire ce besoin. Le revenu familial par habitant se situe entre la valeur d'un et de deux paniers alimentaires.

Famille indigente : il s'agit d'une famille qui, même si elle consacre la totalité de ses revenus à l'alimentation, ne parvient pas à satisfaire ce besoin. Le revenu familial par habitant est inférieur à la valeur d'un panier alimentaire.

 (Glossaire économique. Université pontificale catholique du Chili)

« Les habitants des campagnes vendoient très cher leurs denrées pour des assignats, et venoient à Paris les changer contre de l'argent ». Gouache de Jean-Baptiste Lesueur. Musée Carnavalet, Paris

La presse financière internationale, à commencer par le Wall Street Journal de Rupert Murdoch, s'inquiète des signes indiquant que le vieux démon de l'inflation se réveille d'un long sommeil.

Les banques centrales (BC) ont un mandat qui se résume généralement à la lutte contre l'inflation, et au cours des dernières décennies - pour des raisons qui ne doivent rien aux BC - l'inflation avait disparu de la carte. Craignant la déflation, un fléau encore plus grave, les banques centrales se sont fixé un « objectif de taux d'inflation annuel" de 2 %, en s'inspirant largement du jugement de l'alchimiste suisse Theophrastus Phillippus Aureolus Bombastus von Hohenheim, plus connu sous le nom de Paracelse (1493-1541), qui a inventé cette sentence : un peu de poison ne tue pas.

Mais pourquoi 2 % ? Une bonne question à laquelle la réponse est : et pourquoi pas ?

En économie, il n'existe pas de « constantes universelles » invariantes dans l'espace-temps, comme celles de Planck, de Boltzmann ou d'Avogadro. Les notions arbitraires, en revanche, abondent. Leur fondement scientifique est le célèbre principe de L'Oréal : « Parce que je le vaux bien ».

La précision ne fait pas partie du monde de l'économie : aucun économiste ne songerait à définir la vitesse de la lumière comme la distance qu'elle parcourt dans le vide pendant le temps déterminé par 9 192 631 770 oscillations d'un atome de césium. Et compter les oscillations, une par une, pour être sûr du calcul,  encore moins.

L'économie use et abuse des constructions, pures créations de la pensée dont l'existence dépend de l'esprit d'un économiste, aussi taré soit-il.

La pauvreté, par exemple, est une construction. Chacun définit la pauvreté, ou le seuil de pauvreté, comme il l'entend. Au Chili, par exemple, ils ont défini un panier alimentaire de base :

Sa valeur est de 19,103 pesos [19€] pour les zones urbaines et de 14,720 pesos [14€] pour les zones rurales (octobre 2000). Cela signifie que si une famille a un revenu par habitant inférieur à la valeur d'un panier alimentaire de base, elle est considérée comme indigente. Si le revenu par habitant se situe entre la valeur d'un et de deux paniers, la famille est considérée comme pauvre. Si le revenu par habitant est supérieur à la valeur de deux paniers alimentaires de base, la famille est considérée comme non pauvre.

Elle est pas belle, la science économique ?

FRANCO «BIFO» BERARDI
Résignez-vous (Démettez-vous) (1 & 2)

Franco «Bifo» Berardi, Cronica della psicodeflazione,  1 et 2 21/12/2021
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala


 

1

Défaitisme de masse, désertion et sabotage : proposition d'une stratégie paradoxale de résignation/démission (en attendant les Communautés Autonomes Opérationnelles de Survie)

Le Long Covid de l'esprit social

Dans les dernières pages de son livre La Peste, Camus raconte le retour festif à la vie de la ville d'Oran après l'extinction de l'épidémie. Aujourd'hui, à l'automne 2021, rien ne laisse présager une célébration imminente à l'horizon. Au contraire, il semble que les signes de malaise psychosocial s'accentuent, et si, en l'absence de lieux de rencontre, quelqu'un ose organiser une rave party, il risque d'être attaqué comme empoisonneur.

Au début du fléau, le crétinisme publicitaire disait : nous en sortirons meilleurs. C’est tout le contraire qui est vrai : nervosité généralisée, racisme rampant, violence prédatrice des grandes entreprises, inégalités galopantes. L'avidité de propriétaire du Big Pharma a empêché la production locale de vaccins et le résultat est Omicron. Les vieux hommes blancs se sont injecté les troisièmes doses qui auraient dû aller aux autres, mais le virus est plus malin et se prépare à tuer quelques millions de plus, peut-être même moi.

Mais ce qui m'intéresse, ce n'est pas la persistance du virus, mais une sorte de Long Covid de l'esprit social.

On appelle Long Covid la persistance prolongée de symptômes de divers types après l'infection et la guérison. Une amie qui en souffrait m'a dit que son principal symptôme était un épuisement constant, une perte d'énergie et même une confusion mentale. En effet, l'épuisement et la confusion mentale semblent dominer la scène contemporaine. Le chaos (économique, géopolitique et psychique) que le virus a produit semble se poursuivre, voire s'intensifier, au-delà des effets positifs de la vaccination de masse. Les manifestations de rue, la résistance aux vaccins, la rébellion contre le Green Pass, quelles que soient leurs motivations, alimentent un sentiment de panique.

Le virus a agi comme un catalyseur de fantasmes opposés : les fantasmes paranoïaques du complot et les fantasmes hypocondriaques de la peur qui envahissent et paralysent la subjectivité.

Le discours public est envahi par des alternatives paradoxales et des doubles contraintes. L'injonction sanitaire provoque une réaction qui se manifeste d'abord par le déni, puis par la phobie (attribution de pouvoirs maléfiques au vaccin, obsessions conspirationnistes). La réaction des gouvernements et de la majorité de l'opinion publique à l'encontre des hérétiques no vaxx revêt un caractère autoritaire, paternaliste ou agressif : licenciement, charges policières, stigmatisation publique, censure. Cela produit une victimisation de masse et, à long terme, la prophétie paranoïaque (le vaccin est un complot visant à imposer une forme totalitaire) finit par s’autoréaliser.

Si nous pensons que la résistance au vaccin est déraisonnable (je ne l'affirme ni ne le nie, je n'ai pas l'intention de m'occuper de questions qui ne relèvent pas de ma compétence), nous devons l'interpréter comme le symptôme d'un trouble, et il est absurde de criminaliser le porteur du symptôme, tout comme il est inutile de lui faire des sermons sur la responsabilité. Le porteur du symptôme doit être traité, mais c'est toute la société qui est envahie par les formes psychotiques.

Qui soigne qui ?

Tout en imposant une obéissance totale aux ordres du complexe industrialo-sanitaire, les gouvernements utilisent l'état d'urgence comme la condition parfaite pour imposer furieusement des politiques de privatisation et de précarisation. L'urgence ne doit donc jamais cesser, et les médias doivent poursuivre éternellement la campagne de panique qui inonde le discours collectif depuis près de deux ans. Chaque jour, nous sommes abreuvés d'heures d'images télévisées répétitives qui ont pour seule fonction de terroriser : des infirmières en blouse verte, des masques et des combinaisons de protection, des ambulances en marche, et des ampoules, des flacons, des seringues, des injections, des dizaines d'injections, des centaines d'injections.

L'effet de cette offensive qui mobilise l'ensemble du système médiatique dans une campagne de terreur est visible : le corps social est rétréci dans une crise d'hypocondrie interminable, comme s'il avait peur de renoncer à la peur. Cette paralysie de l'imagination et ce rétrécissement ne sont pas un effet du virus, mais la conséquence de l'impuissance prolongée de la société, qui est incapable d'arrêter l'appauvrissement, la dévastation de l'environnement physique et mental : la rage impuissante est un état hautement pathogène.

Mais les techniques thérapeutiques qui peuvent guérir une épidémie psychique générée par l'impuissance, la colère et la solitude ne peuvent être que paradoxales.

BEN KRISHNA
¿Por qué Omicron puede ser la última variante de interés?

 Ben Krishna, Asia Times, 23/12/2021
Traducido del inglés por Sinfo Fernández, Tlaxcala

Aunque la variante altamente contagiosa de la COVID-19 maximizara su potencial, las leyes de la bioquímica muestran que el virus no puede seguir variando indefinidamente.

 Como todos los seres vivientes, los virus, aunque nos resulte controvertido, evolucionan. Este hecho ha quedado muy claro durante la pandemia, ya que cada pocos meses han surgido nuevas y preocupantes variantes.

 

Algunas de estas variantes han sido más hábiles a la hora de propagarse de persona a persona, dominando sobre otras variantes menos trasmisibles del SARS-CoV-2, el virus que causa la COVID-19.

 

Esta mayor capacidad de propagación se ha atribuido a mutaciones en la proteína espiga -las proyecciones en forma de seta de la superficie del virus- que le permiten unirse con más fuerza a los receptores ACE2. Los ACE2 son receptores situados en la superficie de nuestras células, como las que recubren las vías respiratorias, a los que el virus se adhiere para entrar y empezar a replicarse.

 

Estas mutaciones permitieron que la variante Alfa, y luego la variante Delta, se convirtieran en dominantes a nivel mundial. Y los científicos esperan que ocurra lo mismo con Omicron.

 

Sin embargo, el virus no puede seguir evolucionando indefinidamente. Las leyes de la bioquímica implican que el virus evolucione hasta alcanzar una proteína espiga que se adhiera a la ACE2 con la mayor fuerza posible. A partir de ese momento, la capacidad de propagación del SARS-CoV-2 entre las personas no estará limitada por la capacidad del virus para adherirse al exterior de las células.

 

Otros factores limitarán la propagación del virus, como la rapidez con la que el genoma puede replicarse, la rapidez con la que el virus puede entrar en la célula a través de la proteína TMPRSS2 y la cantidad de virus que un humano infectado puede desprender. En principio, todos ellos deberían evolucionar hasta alcanzar el máximo rendimiento.

 

¿Ha alcanzado Omicron este pico? No hay ninguna razón de peso para suponerlo. Los llamados estudios de “ganancia de función”, que analizan qué mutaciones necesita el SARS-CoV-2 para propagarse de forma más eficiente, han identificado un montón de mutaciones que mejoran la capacidad de la proteína espiga para unirse a las células humanas que Omicron no tiene. Además de esto, podrían producirse mejoras en otros aspectos del ciclo vital del virus, como la replicación del genoma, como he mencionado anteriormente.

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GIDEON LEVY
Jamil protestait contre le vol des terres de sa famille : il a été abattu par l’armée israélienne

Il était la huitième victime des sept derniers mois dans le village de Beita

Gideon Levy et Alex Levac (photos), Haaretz, 24/12/2021
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

La voiture a fait des embardées d'un côté à l'autre alors qu'elle grimpait sur la route de terre accidentée, le vent tourbillonnant et hurlant autour d'elle. Les bulldozers des Forces de défense israéliennes ont déjà commencé à bloquer cette route, mais elle est toujours viable. Lorsque nous nous sommes arrêtés au sommet de la colline, la voiture se balançait et les portes pouvaient à peine s'ouvrir contre le vent violent et puissant. En effet, la tempête hivernale de cette semaine, surnommée Carmel, a également frappé la colline isolée que les Palestiniens appellent Huti, une élévation d'oliviers qui se trouve en face du mont Sabih, qui, à leur indignation, est le site de l'avant-poste de colons d’Evyatar. Quelques centaines de mètres séparent les deux collines - entre le drapeau israélien déchiré hissé comme une provocation sur ce que les habitants appellent « Jebel El Sabih » au milieu des bâtiments des colons, et le drapeau de la Palestine que les habitants du village de Beita ont également hissé comme une provocation, en face. Deux drapeaux déchirés par le vent, l'un en face de l'autre. La menorah de Hanoukka démesurée plantée par les colons envahisseurs est toujours en place, ainsi que la rangée de maisons mobiles et de tours de guet.

Ayyash et Rami à l'endroit où leur frère a été tué

Le sol au sommet de la colline Huti est saturé du sang des manifestants palestiniens, et brûlé et couvert de suie par les pneus que les manifestants incendient ici chaque vendredi. Sept habitants du village voisin de Beita et un du village voisin de Yatma ont été tués ici par des soldats des Forces de défense israéliennes au cours des sept mois qui se sont écoulés depuis que la vétérane Daniella Weiss et ses amis ont rétabli Evyatar en mai. Le site était autrefois un avant-poste de Tsahal appelé Tapuhit, construit sur les terres de Beita. Par la suite, en 2013, l'avant-poste d'origine d'Evyatar y a été établi sans autorisation ; il a ensuite été évacué et démoli. Aujourd'hui, les structures érigées par les colons du nouvel Evyatar restent en place – l'avant-poste est actuellement inhabité, à l'exception de quelques soldats ui y montent la garde – ​​et le sang continue de couler. La dernière fois que nous sommes venus ici, c'était en septembre, pour raconter l'histoire du meurtre d'un autre manifestant de Beita, Mohamed Khabisa, 28 ans, père d'une fille de 8 mois. Avant cela, nous étions ici en août pour raconter l'histoire du meurtre d'Imad Duikat, 37 ans, père d'une fille de 2 mois. En juillet, nous étions ici à cause du meurtre de Shadi Shurafi, un plombier du village, qui réparait la vanne d'une conduite d'eau près de l'autoroute lorsqu'il a été abattu par les troupes de Tsahal. Et en juin, nous avons visité le village voisin de Yatma, pour raconter l'histoire du meurtre, au cours de la même série de manifestations en cours, de Tareq Snobar, 41 ans, qui n'a été père que deux jours de sa vie avant d'être tué. Lorsqu'il a été abattu par des soldats israéliens utilisant des tirs à balles réelles à environ 100 mètres de distance, il se rendait à l'hôpital pour récupérer sa femme et leur fils nouveau-né, Omar, pour les ramener à la maison. Il n'y est jamais arrivé. Ce n'est pas toute la liste des personnes tuées lors des manifestations d'Evyatar. Vendredi 10 décembre, il y a eu un huitième décès : Jamil Abu Ayyash, un menuisier de 31 ans de Beita, marié, sans enfants.

Jamil Abu Ayyash

ALFONSO LAFARGA
Livré au Maroc par l'Espagne, un blogueur sahraoui condamné à deux ans de prison à Casablanca

 Contramutis, 25/12/2021
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Faisal El Bahloul, condamné à deux ans et une amende de 1000 dirhams, avait été arrêté par la police nationale espagnole pour des activités présumées sur les réseaux sociaux avec des messages jugés « incendiaires » à l'encontre d'individus et d'institutions marocains.
Hussein Bachir Brahim, un autre Sahraoui livré par l'Espagne en janvier 2019 alors qu'il avait demandé l'asile politique, avait été condamné à 12 ans de prison.


Le blogueur sahraoui Faisal El Bahloul, livré au Maroc par l'Espagne le 16 novembre, a été condamné à 2 ans de prison par un tribunal correctionnel de Casablanca.

El Bahloul, également condamné à une amende de 1000 dirhams, a été jugé et condamné le 24 décembre par le tribunal de Casablanca.
Faisal El Bahloul, 44 ans, était connu pour ses positions hostiles à l'occupation marocaine et pour avoir défendu le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, surtout depuis la reprise de la lutte armée par le Front Polisario, le 13 novembre 2020, après  la rupture du cessez-le-feu par Maroc.

Il a été arrêté par la Police nationale espagnole le 30 mars à Basauri (Biscaye) pour des activités présumées sur les réseaux sociaux avec des messages considérés comme « incendiaires » contre des personnes et des institutions marocaines et mis à la disposition de l’Audiencia Ncional ; il a été détenu d'abord à Madrid puis à Murcie.

Le 16 novembre, il a été emmené par la police espagnole à Casablanca et à l'aéroport, il a été laissé entre les mains de la police marocaine. La remise du blogueur sahraoui, qui selon sa famille avait une résidence légale en Espagne jusqu'en 2024 et était en attente d'une réponse à sa demande d'asile en France, a provoqué le rejet et l'indignation contre le gouvernement sur les réseaux sociaux et a suscité plusieurs questions parlementaires du sénateur de Compromis Carles Mulet Garcia.

ALFONSO LAFARGA
Condenado a dos años de cárcel el bloguero saharaui entregado por España a Marruecos

, 25/12/2021
Faisal El Bahloul, condenado a dos años y multa de 1000 dirhams, fue detenido por la Policía Nacional por supuestas actividades en las redes sociales con mensajes considerados “incendiarios” contra personas e instituciones marroquíes.
Husein Bachir Brahim, otro saharaui entregado por España en enero de 2019 a pesar de haber pedido asilo político, fue condenado a 12 años de prisión.

El bloguero saharaui Faisal El Bahloul, que fue entregado por España a Marruecos el pasado 16 de noviembre, ha sido condenado a 2 años de cárcel por un tribunal penal de Casablanca.

El Bahloul, condenado también a una multa de 1000 dirhams, ha sido juzgado y condenado el 24 de diciembre por el tribunal de Casablanca.

Faisal El Bahloul, de 44 años, era conocido por sus posturas hostiles a la ocupación marroquí y por la defensa del derecho del pueblo saharaui a la autodeterminación, especialmente desde la reanudación de la lucha armada por el Frente Polisario, el 13 de noviembre de 2020, tras romper Marruecos el alto el fuego.

Fue detenido por la Policía Nacional el 30 de marzo en Basauri (Vizcaya) por supuestas actividades en las redes sociales con mensajes considerados “incendiarios” contra personas e instituciones marroquíes y puesto a disposición de la Audiencia Nacional; estuvo preso primero en Madrid y después en Murcia.

El 16 de noviembre fue llevado por policías españoles a Casablanca y en el aeropuerto quedó en manos de la policía marroquí.

La entrega del bloguero saharaui, que según su familia tenía residencia legal en España hasta 2024 y estaba pendiente de una solicitud de asilo en Francia, causó rechazo e indignación contra el Gobierno en las redes sociales y motivó varias preguntas parlamentarias del senador de Compromís Carles Mulet García.

LUIS CASADO
El retorno de la inflación (¿Se había ido?)

Luis Casado, 24/12/2021 

"Los bancos centrales frente al temor de la inflación". He ahí los titulares de la prensa mundial. Ahora bien, dice Luis Casado, haríamos bien enterándonos de qué es la inflación. Porque en el tema hay de dulce y de agraz. Y nos pueden pasar otro gol de media cancha. 

 Familia pobre: Es aquella que dado su ingreso y el porcentaje de éste que destina a alimentación no logra satisfacer esta necesidad. El ingreso familiar per-cápita se ubica entre el valor de una y dos canastas de alimentos.

Familia indigente: Es aquella que aunque gastara la totalidad de su ingreso en alimentación, no logra satisfacer esta necesidad. El ingreso familiar per-cápita es inferior al valor de una canasta de alimentos.

 (Glosario económico. UC. Chile) 

Santiago, otoño de 2021. Foto Tamara Merino (Bloomberg)

La prensa financiera internacional, comenzando por el Wall Street Journal de Rupert Murdoch, se inquieta de las señales que indican que el viejo demonio de la inflación está despertando de un largo sueño.

Los bancos centrales (BC) tienen un mandato que suele reducirse a la lucha contra la inflación, y durante las últimas décadas –por razones que no le deben nada a los BC– ésta había desaparecido del mapa. Temiendo la deflación, flagelo aun peor, los BC se auto-fijaron un ‘objetivo de tasa de inflación anual’ del 2%, basados mayormente en el juicio del alquimista suizo Theophrastus Phillippus Aureolus Bombastus von Hohenheim, más conocido como Paracelso (1493-1541), quien inventó eso de: un poquito de veneno no mata.

Ahora bien, ¿Por qué 2%? Buena pregunta a la cual cabe responder: ¿Porqué no?

En economía no hay ‘constantes universales’ invariantes en el espacio-tiempo, como las de Planck, de Boltzmann o de Avogadro. Las nociones arbitrarias, por el contrario, abundan. Su sustento científico es el conocido Principio de L’Oréal: Porque yo lo valgo.

La precisión no forma parte del mundo de la economía: a ningún economista se le ocurriría definir la velocidad de la luz como la distancia que recorre en el vacío durante el tiempo que determinan 9.192.631.770 oscilaciones de un átomo de cesio. Contar las oscilaciones, una por una, para estar seguros del cálculo…. aún menos.

La economía usa y abusa de los constructos, creaciones puras del pensamiento cuya existencia depende de la mente de un economista por muy chiflado que sea.

La pobreza, por ejemplo, es un constructo. Cada cual define la pobreza, o el umbral de pobreza, como le viene en gana. En Chile por ejemplo, definieron una Canasta básica de alimentos:

Tiene un valor de $19.103 [19€] para la zona urbana y $14.720 [14€] para la zona rural (Octubre del 2000). Esto significa que si una familia tiene un ingreso per cápita inferior al valor de una canasta básica, la familia es considerada indigente. Si el ingreso per cápita se encuentra entre el valor de una y dos canastas, la familia es considerada pobre. Si el ingreso per cápita es superior al valor de dos canastas básicas de alimentos, la familia es considerada no pobre.

¿No es bella la ciencia económica?

Con la inflación ocurre más o menos lo mismo. Antes de calcularla, admitiendo que eso sea posible, es necesario definirla. Ahí se lía el tema:

Inflación: Proceso económico provocado por el desequilibrio existente entre la producción y la demanda; causa una subida continuada de los precios de la mayor parte de los productos y servicios, y una pérdida del valor del dinero para poder adquirirlos o hacer uso de ellos.

Si esta definición te parece idiota, no te alarmes, hay peores:

La inflación, en economía, es el aumento generalizado y sostenido de los precios de los bienes y servicios existentes en el mercado durante un período de tiempo, generalmente un año. Cuando el nivel general de precios sube, con cada unidad de moneda se adquieren menos bienes y servicios.

Así, la inflación es un proceso que causa la subida de los precios. Tú, beocio en la materia, piensas que la subida de los precios ES la inflación… Así pues, la inflación provoca el aumento de algunos precios, o de todos los precios (eso es según…), una subida continuada o bien durante un período de tiempo (eso también es según…), cuidando, dice la segunda definición, que se trate de “bienes y servicios existentes en el mercado” visto que los que aun no existen no cuentan. Unos linces: estos tíos son unos linces.

Lo mejor de todo viene al final: la inflación produce “una pérdida del valor del dinero” o, –facilitando las cosas para no entrar en profundidades abisales–, una reducción de su poder adquisitivo.

El tema se lía, ya se dijo (plagio a Daniel Pizarro). No sabes a qué punto.

Pregunta: ¿es el precio de los productos el que aumenta, o el poder adquisitivo del dinero el que baja? ¿O ambos? Te dejo reflexionar sobre el tema algunos minutos. ¡Suerte! La moneda es, por decirlo de algún modo, el metro patrón. No puedes usar la moneda para evaluar la moneda. De tal modo que el ‘valor’ de la moneda se determina con relación a los productos que puede comprar, productos cuyo valor se mide con la moneda… (si te has mareado tómate un anticinetósico…).

¿Qué provoca la inflación? “el desequilibrio existente entre la producción y la demanda.” Ergo, la solución es fácil: hacer lo que el Gosudárstvenny Komitet po Planírovaniyu en la URSS: planificar la producción de un lado y la demanda del otro, para que haya equilibrio (el éxito del Gosplan es de todos conocido). Mas esto hiede a lo que los juristas llaman contradictio in terminis.

Todo el entarimado neoliberal –el liure mercao– reposa en el fascinante modelo de la oferta, que le permite a cada cual producir libremente cualquier vaina, cómo, cuanto y cuando quiera, asumiendo que la oferta crea la demanda. Esta última “Ley” se la debemos a mi compatriota Jean-Baptiste Say (1767-1832), y es conocida como la Loi des Débouchés, Ley de los Mercados o Ley de Say, según la cual no puede haber desequilibrio.

“En economía la Ley de Say es un principio atribuido a Jean-Baptiste Say que indica que la demanda está determinada por la producción, y que solo produciendo se puede generar demanda: Cuantos más bienes se produzcan, más bienes existirán que constituirán a su vez demanda para otros bienes.”

Visto lo cual… ¿el desequilibrio –o sea la inflación– viene de dónde, papi?

(habrás notado de paso que el ecolálico discurso sobre el crecimiento procede en línea directa de las geniales ideas de Jean-Baptiste Say…).

Durante la Revolución Francesa Say fue un girondino, o sea un negociante, una suerte de emprendedor busca-fortuna, en fin, un ‘progresista’, cualidad que le vale ser enseñado en los cenáculos de la economía hasta el día de hoy (si compras azúcar Beghin-Say, consumes un producto heredado de su familia).

En su Tratado de Economía Política (1803) Say expuso lo que ya he contado. Para Say el dinero no tiene ningún impacto en el nivel de producción, lo que para el ‘desequilibrio’ que supuestamente genera la inflación es mortal. Para Say la moneda es solo un velo tras el cual se ocultan las transacciones. El aumento del volumen de moneda en circulación, superior a lo estrictamente necesario para asegurar el intercambio de bienes y servicios, no influye en la economía: se limita a generar inflación.

Esto parece más sensato. Veamos. Si la producción global es de 100 unidades, y se emiten 100 unidades monetarias, cada unidad monetaria representará una unidad de producción. Si el BC emite 1.000 unidades monetarias… cada una de ellas representará solo 1/10 de una unidad de producción. Aritmética simple, segundo año de escuela primaria o doctorado en economía.

De ahí se agarraron los ‘monetaristas’ para inventar la pomada wirasacha que liquida la inflación: restringir ‘la oferta de moneda’, o el crédito que es lo mismo, reduciendo por ende la demanda. Por eso los BC aumentan las tasas de interés. Claro como el agua de roca.

¿Claro? Aumentar las tasas de interés equivale a aumentar el precio del dinero… o sea la definición misma de inflación. Para luchar contra la inflación los BC generan inflación. Cualquier economista te lo explica en 40 segundos cronometrados, pasándose los cimientos del neoliberalismo por las amígdalas del sur, ¡pobre Jean-Baptiste Say!

Que por años y años los BC hayan hecho exactamente lo contrario de lo que predican, que la FED y el BCE hayan mantenido las tasas de interés en 0% desde hace décadas, que ambos BC hayan emitido billones y billones de dólares y euros sin respaldo durante lustros sin que haya aparecido ni siquiera el principio del comienzo del inicio de las premisas que conducen a un indicio de lo que llaman inflación… hubiese intrigado a Jean-Baptiste Say. ¿A ti no?

Lo cierto es que para medir lo que no pueden definir, los economistas inventaron la noción de ‘tasa de inflación’. Luego, definieron la herramienta para medirla: un grupo de productos que supone representar el consumo tipo de los hogares. Otro constructo. Pero hay un detallito:

En el siglo XVIII el marqués de Condorcet (1743-1794) postuló que no existe una función de elección colectiva indiscutible que permita la traducción de las preferencias individuales en preferencias sociales. Luego, Kenneth Arrow (1921-2017), ‘premio Nobel de economía 1972’, aportó la prueba matemática en lo que conocemos como el Teorema de Imposibilidad de Arrow.

Arrow mostró que no existe absolutamente ningún sistema que asegure la coherencia de las preferencias, fuera de aquel en que la función de elección colectiva coincide con la elección de un único individuo, llamado dictador.

De modo que para medir la ‘tasa de inflación’, noción inventada, los economistas utilizan un instrumento inventado: el IPC, o índice de precios al consumidor. ¿Consumidor de qué? En Chile calculan la evolución del precio de una ‘canasta básica’, llena de productos que harían vomitar a una famélica familia hambreada del Sahel.

Qué quieres… no me gusta la nutella, no fumo, vomito los hot-dogs, el sucedáneo de café me la suda, el pollo plástico y el jurel en conserva me producen erisipela, el queso ‘tipo’ Gauda [variante chilena del Gouda neerlandés, NdE] y aun el Gauda original me son septicémicos, etc. En cuanto al vino, bebo poco, evito el silbido de pitón y habría que ponerme si no un Don Melchor de Concha y Toro, al menos un Lapostolle Cuvée Alexandre de Colchagua.

Algún enterao te dirá que la ‘canasta básica’ NO, que hay otro grupo de productos y servicios más apañado, que incluye coches Lamborghini, vacaciones en la Riviera italiana, el Beluga a la cuchara, algunas noches en el Georges V en París, filete Angus, langosta a voluntad y dos o tres menudencias más, para el caso es lo mismo: no existe una función de elección colectiva indiscutible que permita la traducción de las preferencias individuales en preferencias sociales.

De modo que para saber qué es y cómo medir la inflación habrá que volver más tarde. Paciencia.

24/12/2021

LUIS E. SABINI FERNÁNDEZ
Uruguay: ¿seduciendo al capital o seducido por él?

El distinguido intelectual de la República de Offshores, Hernán Gutiérrez Benetti,[1] al que supongo con reconocida capacidad intelectual puesto que es nada menos que el Ejecutivo Jefe, investido, de los Consultores legales de la Ley Inteligente (Cleverlaw International Legal Advisers),  nos explica a los uruguayos cómo se está elevando la calidad de vida de nuestra bendecida sociedad mediante el ardid de atender la necesidad del capital transnacional y el universo empresario de las fortunas más ricas del mundo.


Es algo que no supieron aprovechar −seguramente eran tontuelos− ni los aborígenes americanos cuando el capital transnacional de entonces los introdujo en el mercado mundial, y que tampoco supieron aprovechar los africanos cuando el comercio mundializado de entonces se valió de ellos como fuerza esclava de trabajo.

A los centroamericanos, por ejemplo, ni se les ocurrió que con los debidos asesoramientos podrían haber seducido al capital transnacional y se limitaron a  permanecer como mano de obra semiesclava en las plantaciones tropicales de caña de azúcar, de bananas, mangos y otros cultivos por el estilo.

El asesoramiento de estos asesores inteligentes hace superflua toda idea de gobierno local, regional, nacional. ¿Para qué? si seduciendo al capital viviríamos mejor, si “el flujo de la operato-ria corporativa” nos otorgará “trabajo genuino” y elevará “la calidad de vida de sus habitantes”?

Increíble que a lo largo de los siglos los estúpidos habitantes de todos los países periféricos no se hayan dado cuenta.

Y no sólo eso; que en muchos casos estén viviendo cada vez peor, como lo prueba el aumento acelerado de migraciones cada vez más dramáticas, abandonando tierras explotadas por el capital de los grandes inversores y asesores transnacionales…

MARY LAWLOR
La défenseuse sahraouie des droits humains Sultana Khaya rapporte des attaques violentes durant son assignation à résidence

Mary Lawlor, Rapporteuse spéciale des Nations unies sur la situation des défenseur·ses des droits humains, srdefenders.org, 23/12/2021
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

La défenseuse des droits humains sahraouie Sultana Khaya m'a dit qu'elle était assignée à résidence de force depuis plus d'un an, sans pouvoir sortir, ni recevoir la visite de membres de sa famille ou de qui ce soit - y compris des médecins - même lorsqu'elle est malade.


Elle m'a raconté comment, après son arrestation en novembre 2020, elle a été retenue dans la maison de sa famille, avec des dizaines d'agents de sécurité gardant les portes, jour et nuit, que sa sœur et sa mère âgée sont avec elle, et que seule sa mère est autorisée à sortir pour aller chercher de la nourriture.

Sultana a déclaré qu'elle n'avait été accusée d'aucun crime et qu'elle serait heureuse d'avoir la possibilité de répondre aux allégations qui pèsent sur elle. En juin 2021, je me suis jointe à d'autres experts indépendants des Nations unies pour évoquer son traitement avec les autorités marocaines, en rappelant que Sultana est une femme éminente qui défend les droits humains depuis de nombreuses années.

En 2007, elle a perdu un œil à la suite d'une agression et a été victime de diverses attaques en raison de son action en faveur des droits humains.  Aujourd'hui, elle est détenue pour une durée indéterminée dans des conditions difficiles. Sa maison a été vidée de presque tous ses meubles et appareils, et elle, sa mère et sa sœur dorment toutes dans la même petite pièce.

Elle m'a raconté qu'au cours des derniers mois, des agents de sécurité masqués ont fait des incursions répétées dans sa maison pendant la nuit, lui attachant les mains, lui bandant les yeux et la bâillonnant. Elle a dit que lors de ces raids, elle et sa sœur ont été attaquées et qu'elle a été violée. Elle a nommé les personnes qui, selon elle, sont les auteurs de ces agressions, et elle craint constamment de nouvelles attaques.

Elle a également décrit comment, au cours de deux de ces raids, les agresseurs lui ont injecté des substances inconnues, et qu'ils ont également jeté des liquides toxiques dans la maison, décapant les murs et affectant sa santé. Elle dit que le poison a fait tomber ses cheveux et rendu ses dents cassantes.

Sultana semble être en grand danger, sa santé déclinant et étant vulnérable à de nouvelles attaques. Elle est détenue dans ces conditions depuis 400 jours.

 

MARY LAWLOR
Defensora de derechos humanos saharaui Sultana Jaya informa de violentos ataques bajo arresto domiciliario

Mary Lawlor, Relatora Especial de NN.UU. de la situación de las personas defensoras de los derechos humanos, srdefenders.org, 23/12/2021

Traducido por Cristina Martínez

La defensora de derechos humanos saharaui Sultana Jaya me contó que lleva más de un año bajo arresto domiciliario impuesto por la fuerza. No puede salir ni recibir a ningún miembro de su familia o a ninguna otra persona –médicos incluidos- incluso cuando está enferma.

Me explicó cómo, tras su arresto en noviembre de 2020, ha estado retenida en su casa, con docenas de agentes de seguridad custodiando la puerta, día y noche; que su hermana y su anciana madre están con ella, y que solo su madre puede salir por comida.

Sultana dijo que no había sido imputada por ningún delito, y que estaría encantada de tener la oportunidad de responder a cualquier alegación contra ella. En junio de 2021, me uní a otros expertos independientes de las NNUU para plantear a las autoridades marroquíes el trato de que era objeto, señalando que Sultana llevaba muchos años siendo una destacada defensora de los derechos humanos.

En 2007 fue atacada y perdió un ojo. Ha sido objeto de varios ataques por su trabajo en pro de los derechos humanos. Ahora está detenida indefinidamente en condiciones muy duras. Su casa ha sido arrasada y han quedado destrozados los muebles y los electrodomésticos. Ella, su madre y su hermana duermen en la misma pequeña habitación.

Me dijo que en los últimos meses agentes de seguridad enmascarados habían asaltado la casa repetidamente, por la noche, atándole las manos, vendándole los ojos y amordazándola. Relató cómo durante esas redadas ella y su hermana habían sido atacadas, y que había sido violada. Nombró a los que dijo ser los autores, y tiene el temor constante de que vuelvan los ataques.

También describió cómo, en dos de esas incursiones, los atacantes le inyectaron una sustancia desconocida, y que también habían lanzado líquidos tóxicos en el interior de la casa que hicieron que se desprendiese la pintura de las paredes y que afectaron a su salud. Dice que el veneno hizo que se le cayera el pelo y que sus dientes se han debilitado.

Sultana parece estar en grave peligro, con una salud deteriorada, y susceptible de nuevos ataques. Lleva 400 días en esta situación.