31/07/2025

MAX MANSOUBI
L’intelligence artificielle et l’avancée de l’impérialisme postnational : une analyse sociologique

Max Mansoubi, Walking Makes The Road,  30/7/2025

Traduit par Fausto GiudiceTlaxcala

Max Mahmoud Mansoubi est un universitaire aujourd’hui retraité et vivant dans la Silicon Valley (Californie). Il a étudié à l'université de Florence, puis à l’université de Pise (Italie) où il a obtenu son doctorat. Il a mené des activités d’enseignement et de recherche dans diverses universités et institutions privées italiennes. Au cours de sa longue carrière, qui a débuté au milieu des années 1970, il a également été journaliste, critique de cinéma, animateur de radio, chroniqueur, éditeur de livres universitaires, architecte logiciel, directeur de réseau et de centre de données, fondateur de start-up, directeur technique et PDG. 

Le monde connaît actuellement de profondes transformations catalysées par les technologies numériques, en particulier l’IA. Le développement de l’intelligence artificielle générale (IAG) et la possibilité théorique d’une superintelligence ajoutent de nouvelles dimensions à la dynamique du pouvoir mondial. Ces technologies n’émergent pas de manière isolée, mais s’inscrivent dans un système mondial caractérisé par la diminution de la souveraineté des États-nations, l’intensification de l’interdépendance économique et la complexité des systèmes de gouvernance transnationaux, dont elles sont également le produit. Cette note de laboratoire soutient que l’IA et ses itérations avancées jouent un rôle déterminant dans la reconfiguration du pouvoir mondial et l’émergence de ce que l’on pourrait appeler l’impérialisme postnational.


Colonialisme numérique, par Zoran Svilar

Cadre théorique

Le pouvoir passe des États-nations à des entités transnationales, une caractéristique déterminante de la mondialisation. Comme l’ont fait valoir Saskia Sassen et Manuel Castells, les paradigmes de la société en réseau et de la ville mondiale révèlent comment le capital et l’influence circulent à travers les frontières, remodelant l’autorité des États. La théorie des souverainetés qui se chevauchent de David Held et le concept de réalisme cosmopolite d’Ulrich Beck fournissent des éléments essentiels pour comprendre cette évolution.

Le déterminisme technologique, en particulier dans sa forme douce, suggère que la technologie façonne les résultats sociaux sans les déterminer de manière rigide. La théorie critique de la technologie d’Andrew Feenberg met l’accent sur la co-construction de la technologie et de la société. L’IA, l’IAG et la Superintelligence doivent être considérées comme des systèmes sociotechniques, c’est-à-dire qu’elles évoluent grâce aux interactions entre les possibilités [« affordances »] technologiques et les acteurs sociaux.

Le concept d’« Empire » de Michael Hardt et Antonio Negri est essentiel. Dans cette optique, l’impérialisme ne consiste plus en une conquête territoriale, mais en l’imposition de systèmes de contrôle et de valeurs par le biais du capitalisme mondial, des institutions internationales et, désormais, des technologies numériques.

L’IA et la restructuration du pouvoir mondial

Le développement de l’IA est principalement impulsé par des entreprises transnationales (par exemple Google, Meta, Microsoft, Tencent), des institutions de recherche mondiales et des organismes de gouvernance supranationaux. Ces acteurs transcendent les limites des États-nations et forment un empire diffus et interconnecté. La propriété et le déploiement des technologies d’IA contribuent à un nouveau mode d’influence qui n’est pas lié à la géographie, mais aux flux de données, au contrôle algorithmique et aux dépendances infrastructurelles.

Nick Couldry et Ulises Mejias ont inventé le terme « colonialisme des données » pour décrire l’extraction de l’expérience humaine comme matière première pour le développement de l’IA. Ce phénomène reflète l’extraction coloniale classique, mais s’effectue par des moyens numériques. La gouvernance algorithmique, qui fonctionne souvent sans contrôle démocratique, permet une forme de contrôle impérial dans laquelle les décisions qui affectent des milliards de personnes sont prises par des systèmes opaques appartenant à un petit nombre d’entités.

L’IA permet la capitalisation des connaissances, de l’information et des capacités cognitives (capitalisme cognitif), où l’attention, l’interaction et même le travail émotionnel des êtres humains sont exploités et monétisés. Le déploiement de l’IA dans les plateformes de travail et les systèmes de surveillance intensifie cette tendance, entraînant de nouvelles asymétries de pouvoir et une restructuration de la dynamique du travail à l’échelle mondiale.

L’IAG et l’horizon de la superintelligence : une nouvelle avant-garde impériale ?

L’IAG, en tant que système capable d’effectuer toutes les tâches intellectuelles dont l’être humain est capable, représente un bond qualitatif en matière de capacités technologiques. Les acteurs qui contrôlent l’IAG auront une influence sans précédent sur la production de connaissances, la prise de décision et, éventuellement, la gestion des risques existentiels. L’IAG devient ainsi un atout stratégique comparable à l’énergie nucléaire au XXe siècle.

Des théoriciens comme Nick Bostrom affirment que les superintelligences, c’est-à-dire des entités largement plus intelligentes que les humains, pourraient remodeler la civilisation. Si elle était monopolisée par un seul acteur ou une seule coalition, la superintelligence pourrait imposer un nouvel ordre impérial, caractérisé non pas par la force brute, mais par une domination cognitive totale. Il s’agirait d’un empire postnational, non gouverné par des humains, mais peut-être par des intermédiaires machiniques.

La course au développement de l’IAG est intrinsèquement géopolitique. La Chine, les USA et les conglomérats technologiques transnationaux en sont les principaux acteurs. La lutte porte moins sur la suprématie nationale que sur l’accès aux données d’entraînement, aux infrastructures informatiques et à la marge de manœuvre réglementaire. Il en résulte un passage d’une géopolitique westphalienne à une géopolitique des plateformes.

Caractéristiques des futures puissances impériales postnationales

Ces puissances n’auront pas besoin d’armées terrestres ni de frontières officielles. Le contrôle s’exercera par le biais de la dépendance aux plateformes, des points d’étranglement des infrastructures (services cloud, réseaux satellitaires, production de puces) et des cadres de gouvernance numérique.

Les empires futurs combineront des acteurs publics et privés, avec des frontières floues entre le pouvoir des entreprises et celui de l’État. La responsabilité juridique sera fragmentée et la gouvernance sera mise en œuvre par le biais de conditions d’utilisation, d’algorithmes et d’organismes de normalisation.

Dans l’impérialisme postnational, le contrôle des flux d’informations, guidé par l’IA et la curation algorithmique, sera primordial. L’IA déploiera des technologies persuasives avancées pour façonner le discours public, influençant les résultats électoraux, le comportement des consommateurs et l’opinion publique grâce à des messages personnalisés et à une présentation sélective de l’information. L’intégration omniprésente de l’IA dans la vie quotidienne lui permet déjà de guider subtilement la pensée et l’action collectives, servant ainsi les objectifs de ceux qui contrôlent l’infrastructure informationnelle.

L’architecture économique émergente sera fondamentalement remodelée par une centralisation extrême du capital, des données et des capacités de production. Dans ce nouveau paradigme, la valeur sera principalement générée non pas par les moyens industriels traditionnels, mais par le contrôle et l’exploitation d’écosystèmes d’IA sophistiqués. Cela englobe l’ensemble du cycle de vie de l’intelligence artificielle : de la collecte et de la curation méticuleuses de vastes quantités de données d’entraînement, en passant par le développement et le perfectionnement de modèles d’IA avancés, jusqu’au déploiement d’applications innovantes. L’objectif ultime dans ce cadre est la monétisation du travail cognitif à une échelle sans précédent, transformant la production intellectuelle humaine en une ressource marchandisée gérée et optimisée par l’IA.

L’avènement de l’intelligence artificielle générale (AGI) ou de la superintelligence inaugure une ère où les empires postnationaux pourraient redéfinir fondamentalement leurs rôles, pour devenir des entités principalement axées sur la gestion planétaire. Ce profond changement dépasse l’influence géopolitique traditionnelle et englobe des domaines critiques tels que la modélisation climatique sophistiquée, la gestion globale de la biosphère et l’atténuation proactive des risques existentiels. La capacité même de ces IA avancées à traiter de vastes ensembles de données, à prédire des tendances écologiques complexes et à optimiser l’allocation des ressources confère à ces empires émergents une autorité techno-morale. Cette autorité, qui découle de leurs prouesses technologiques inégalées et de leur engagement en faveur du bien-être mondial, devrait dépasser l’efficacité et l’influence des institutions internationales existantes, souvent entravées par des intérêts nationalistes et des inefficacités bureaucratiques. Dans ce paradigme futur, la gouvernance des défis les plus urgents de la Terre ne relèverait plus uniquement de la compétence des États-nations ou de leurs organisations intergouvernementales, mais serait de plus en plus influencée et potentiellement dirigée par ces entités postnationales technologiquement avancées.

Défis et contre-forces

Les tendances anti-impérialistes émergentes contre les forces centralisatrices de l’IA comprennent l’IA open source, la gouvernance décentralisée des données et la souveraineté numérique. Des technologies telles que la blockchain et l’apprentissage fédéré soutiennent cette tendance en permettant une gestion transparente et distribuée des données et une formation décentralisée des modèles d’IA, atténuant ainsi les risques liés à la confidentialité et au contrôle. En fin de compte, une surveillance démocratique de l’IA est essentielle pour garantir la responsabilité, le développement éthique et une large participation, empêcher la consolidation du pouvoir et garantir que l’IA serve les intérêts de la société plutôt que de nouvelles formes d’impérialisme.

Les efforts déployés par l’UE, l’UNESCO et la société civile pour établir des lignes directrices éthiques et des contraintes juridiques en matière d’IA constituent des tentatives pour lier le développement de l’IA aux normes démocratiques. Cependant, leur application reste faible et fragmentée.

La résistance culturelle à l’homogénéisation algorithmique, qui se manifeste dans les mouvements indigènes pour la souveraineté des données et les critiques de la conception occidentale de l’IA, remet en question les tendances universalistes des empires postnationaux.

Conclusion

L’IA, l’IAG et la superintelligence ne sont pas de simples innovations technologiques, mais des éléments fondamentaux d’un nouvel ordre mondial. L’impérialisme post-national qu’elles engendrent se caractérise par un contrôle déterritorialisé, une gouvernance hybride, une domination épistémique et une concentration économique. Ces évolutions posent des défis importants aux conceptions traditionnelles de la souveraineté, de la citoyenneté et de la démocratie. Les futures recherches sociologiques devront s’interroger de toute urgence sur ces changements, en soulignant la nécessité de cadres inclusifs, éthiques et pluralistes qui empêchent l’émergence d’un ordre impérial médiatisé par le numérique.

Bibliographie

Beck, U., Qu’est-ce que le cosmopolitisme ?, Aubier 2006

Bostrom, N.,  Superintelligence, Dunod, 2017

Castells, M., La société en réseaux : l’ère de l’information, Fayard, 1998

Couldry, N., & Mejias, U. A. (2019). The Costs of Connection: How Data Is Colonizing Human Life and Appropriating It for Capitalism. Stanford University Press.

Feenberg, A. (1999). Questioning Technology. Routledge.

Hardt, M., & Negri, A., Empire, 10/18? 2004

Held, D. (1995). Democracy and the Global Order: From the Modern State to Cosmopolitan Governance. Stanford University Press.

Mezzadra, S., & Neilson, B. (2013). Border as Method, or, the Multiplication of Labor. Duke University Press.

Sassen, S. (2006). Territory, Authority, Rights: From Medieval to Global Assemblages. Princeton University Press.

Srnicek, N. (2017). Platform Capitalism. Polity Press.

UNESCO,  Recommandation sur l’éthique de l’intelligence artificielle,  2021 

Zuboff, S., L’Âge du capitalisme de surveillance, Zulma, 2020

30/07/2025

NUESTRO GENOCIDIO: versión española del informe de B’Tselem

 

«En este momento, el reconocimiento de que el régimen israelí está cometiendo un genocidio en la Franja de Gaza y la profunda preocupación de que pueda extenderse a otras zonas donde los palestinos viven bajo dominio israelí exigen una acción urgente e inequívoca por parte de la sociedad israelí y de la comunidad internacional.

 Es hora de actuar. Es hora de salvar a quienes aún no están perdidos para siempre y de utilizar todos los medios disponibles en virtud del derecho internacional para poner fin al genocidio de los palestinos por parte de Israel. »

Estas son las palabras conclusivas del abrumador informe que acaba de publicar la ONG israelí BTselem y que Tlaxcala pone a disposición de los lectores hispanófonos que no conocen el hebreo, el árabe ni el inglés o el francés. Para leer y difundir...


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MOSTAFA GHAHREMANI
« La bombe atomique iranienne » ! - Sans aucun doute, je serais très heureux d’entendre une telle nouvelle

Mostafa Gahremani,  30/7/2025

John Mearsheimer, professeur renommé de relations internationales à l’université de Chicago et théoricien du « réalisme offensif » en politique étrangère :

« Je suis prêt à parier que l’Iran développe probablement une arme nucléaire en secret, et que ni les USA ni Israël ne sont en mesure de l’en empêcher. Non seulement ils n’ont pas réussi à dissuader l’Iran de ses ambitions nucléaires, mais ils ont en fait aggravé la situation. Je ne serais pas du tout surpris si l’Iran finissait par construire une arme nucléaire. »

Ceux qui qualifient l’attaque terroriste contre l’Iran, le massacre de plus d’un millier d’innocents et le génocide ouvert à Gaza de « sale boulot nécessaire » mené par un régime belliciste et violent (Israël) au service de « l’Occident et de ses intérêts » ne méritent aucune confiance morale ou juridique.

Pour cet Occident sans freins culturels, le vieil adage reste d’actualité : « Le seul bon Indien est un Indien mort. »

Le seul moyen efficace de dissuasion et de sauvegarde de l’indépendance et de la sécurité nationales est l’établissement d’un équilibre de la terreur.

Et il faut enfin reconnaître que cet équilibre ne peut être atteint sans capacités de dissuasion fondées sur des armes non conventionnelles.

Cet ordre mondial impitoyable et sans compassion, dominé par les valeurs et les systèmes de connaissance occidentaux, n’est pas une œuvre de charité.

Les droits ne sont pas accordés, ils doivent être conquis. Et l’Occident ne les cède jamais sans résistance.

La logique déshumanisante et autoritaire de l’Occident ne reconnaît aucune limite morale lorsqu’il s’agit de détruire des États ou des peuples qui résistent à l’exploitation de leurs ressources, à la violation de leur souveraineté ou à leur assujettissement aux structures de pouvoir occidentales.

Ni le droit international ni l’autorité morale et philosophique prétendument universelle – revendiquée principalement par l’Occident européen – ne sont en mesure de l’arrêter.

Dans ce contexte, même l’impératif catégorique de Kant, autrefois salué comme le plus haut accomplissement moral et philosophique de la civilisation occidentale, n’est aujourd’hui qu’une variante banalisée de la « raison pure » entièrement mise au service de la domination.

Et cette « raison pure » est, surtout en ce qui concerne l’être humain non occidental, essentiellement intouchable et donc immunisée contre toute critique.

Dans sa fonction réelle, la philosophie occidentale n’est pas une voie vers la justice, mais plutôt une construction idéologique utilisée pour légitimer la domination, la discrimination et le pouvoir hégémonique.

Ni plus, ni moins.

Au final, une seule question subsiste : l’Occident sait-il encore ce qu’est la moralité ?

MOSTAFA GHAHREMANI
“The Iranian Atomic Bomb”! - Without a doubt, I would be very pleased to hear such news

Mostafa Gahremani, 30/7/2025



John Mearsheimer, renowned professor of International Relations at the University of Chicago and theorist of “Offensive Realism” in foreign policy:

“I’d be willing to bet that Iran is probably developing a nuclear weapon behind closed doors — and neither the U.S. nor Israel are capable of stopping it. They have not only failed to deter Iran’s nuclear ambitions, but have in fact worsened the situation. I would not be surprised at all if Iran ends up building a nuclear weapon.”

Those who describe the terrorist attack on Iran, the killing of over a thousand innocent people, and the open genocide in Gaza as a “necessary dirty job” carried out by a war-addicted and violence-driven regime (Israel) in the service of “the West and its interests,” deserve neither moral nor legal trust.

For this culturally unrestrained West, the old adage still holds true:

“The only good Indian is a dead Indian.”

The only effective means of deterrence and of safeguarding national independence and security is the establishment of a balance of terror.

And this must finally be acknowledged: such a balance cannot be achieved without deterrence capabilities based on non-conventional weapons.

This merciless and compassionless world order — dominated by Western values and knowledge systems — is no charity.

Rights are not granted; they must be fought for. And the West never yields them without resistance.

The West’s dehumanizing and authoritarian logic recognizes no moral boundary when it comes to destroying states or peoples who resist the exploitation of their resources, the violation of their sovereignty, or their subjugation to Western power structures.

Neither international law nor the supposedly universal moral and philosophical authority — claimed primarily by the European West — is able to stop it.

In this context, even Kant’s categorical imperative — once hailed as the highest moral-philosophical achievement of Western civilization — is today nothing more than a trivialized variant of “pure reason” placed entirely in the service of domination.

And this “pure reason” is, especially in relation to the non-Western human being, essentially untouchable — and thus immune to any criticism.

In its actual function, Western philosophy is not a path to justice but rather an ideological construct used to legitimize domination, discrimination, and hegemonic power.

Nothing more — and nothing less.

And so, in the end, only one question remains: Does the West even know what morality is anymore??!

MOSTAFA GHAHREMANI
„Die iranische Atombombe“! - Ich wäre ohne jeden Zweifel sehr erfreut, diese Nachricht zu hören

Mostafa Gahremani, 30.7.2025

John Mearsheimer, renommierter Professor für Internationale Beziehungen an der Universität Chicago und Theoretiker des „Offensiven Realismus“ in der Außenpolitik:

Ich würde wetten, dass der Iran hinter verschlossenen Türen vermutlich an der Entwicklung einer Atombombe arbeitet – und die USA sowie Israel nicht in der Lage sind, ihn daran zu hindern. Sie haben nicht nur versagt, den Iran vom Atomkurs abzubringen, sondern die Lage sogar noch verschärft. Es würde mich überhaupt nicht überraschen, wenn der Iran tatsächlich eine Nuklearwaffe baut.“

Jenen, die den terroristischen Angriff auf den Iran, die Ermordung von über tausend unschuldigen Menschen sowie den offenen Völkermord in Gaza als eine notwendige Drecksarbeit“ eines kriegssüchtigen und gewaltbereiten Regimes (Israel) im Dienste des „Westens und der westlichen Interessen“ bezeichnen, kann man weder moralisch noch vertragsrechtlich vertrauen.

Für diesen zivilisatorisch entgrenzten Westen gilt noch immer: „Nur ein toter Indianer ist ein guter Indianer.“

Das einzig wirksame Mittel zur Abschreckung sowie zum Schutz von Unabhängigkeit und nationaler Sicherheit ist die Herstellung eines "Gleichgewichts des Schreckens". Und das muss ein für alle Mal erkannt werden: Dieses Ziel ist ohne Abschreckungskapazitäten auf Grundlage nicht-konventioneller Waffen nicht zu erreichen.

Diese erbarmungslose, mitleidlose Weltordnung, die unter dem Diktat und Vorherrschaft westlicher Werte und Wissenssysteme steht, ist kein Wohltätigkeitsverein.

Rechte werden nicht gewährt – sie müssen erkämpft werden. Und der Westen gibt sie niemals kampflos auf.

Die menschenverachtende und totalitäre Logik des Westens schreckt vor keiner moralischen Grenze zurück, wenn es darum geht, Staaten oder Völker zu vernichten, die sich der Ausbeutung ihrer Ressourcen, der Verletzung ihrer Souveränität oder der Unterwerfung unter westliche Machtstrukturen widersetzen.

Weder das Völkerrecht kann dies verhindern, noch die vermeintlich universale moralische und philosophische Autorität, die sich vor allem der europäische Westen selbst zuschreibt.

In diesem Zusammenhang ist auch Kants kategorischer Imperativ – einst als höchste moralphilosophische Errungenschaft der westlichen Zivilisation gefeiert – heute nichts weiter als die trivialisierte Variante eben jener „reinen Vernunft“, die vollständig in den Dienst der Herrschaft gestellt wurde.

Und diese „reine Vernunft“ ist vor allem gegenüber dem nicht-westlichen Menschen grundsätzlich unantastbar – und damit immun gegen jede Kritik.

Die westliche Philosophie ist, in ihrer tatsächlichen Funktion, weniger ein Lichtpfad zur Gerechtigkeit als vielmehr ein ideologisches Konstrukt zur Rechtfertigung von Dominanz, Diskriminierung und hegemonialem Machtanspruch. Nicht mehr – und nicht weniger.

Und so bleibt am Ende nur eine Frage: Kennt der Westen überhaupt noch so etwas wie Moral?

"بمب اتمی ایرانی"!ـ قطعاً از شنیدن این خبر بسیار خوشحال خواهم شد

مصطفی قهرمانی

۳۰ ژوئیه ۲۰۲۵

 

جان مرشایمر، استاد برجسته روابط بین‌الملل در دانشگاه شیکاگو و نظریه‌پرداز "واقع‌گرایی تهاجمی" در سیاست خارجی:

«حاضرم شرط ببندم که ایران احتمالاً پشت درهای بسته در حال ساخت سلاح هسته‌ای است و آمریکا و اسرائیل قادر به متوقف کردن آن نیستند. نه‌تنها نتوانستند جلوی اتمی شدن ایران را بگیرند، بلکه وضعیت را وخیم‌تر هم کردند. اصلاً تعجب نخواهم کرد اگر ببینم ایران سلاح هسته‌ای بسازد

به تعهدات اخلاقی و پای‌بندی به پیمان‌ها و عهدنامه‌های بین‌المللی کسانی که حمله تروریستی به میهن ما و کشتار بیش از هزار انسان بی‌گناه، و همچنین نسل‌کشی عریان در غزه را «کار کثیف اما لازم» توسط رژیمی معتاد به جنگ و خشونت (اسرائیل) برای "غرب و غربی‌ها" می‌دانند، هیچ اعتمادی نیست.

برای این غرب وحشی، «تنها یک سرخ‌پوست مرده، یک سرخ‌پوست خوب است».

 یگانه ابزار بازدارندگی و حفظ استقلال و امنیت ملی، برقراری موازنه وحشت است؛ و این را باید یک‌بار برای همیشه پذیرفت: این مهم، بدون ظرفیت‌ها و توانایی‌های بازدارندگی و دفاعی مبتنی بر "سلاح‌های غیرمتعارف"، دست‌یافتنی نخواهد بود.

دنیای بی‌رحم و بی‌مروتِ زیر سلطه معرفت و ارزش‌های غربی، بنگاه خیریه و خدمات اجتماعی نیست.

حق، گرفتنی است؛ و غربِ وحشی آن را بی‌هزینه و بدون مقاومت به کسی واگذار نمی‌کند.

 منطق ضدانسانی و تمامیت‌خواهانه‌ی غرب، با هر دولت و ملتی که در برابر چپاول منابع، نقض حاکمیت، یا تحمیل ساختارهای سلطه ایستادگی کند، بی‌هیچ محظور اخلاقی برخورد می‌کند. نه حقوق بین‌الملل مانع آن است، و نه مرجعیت اخلاقی و فلسفی‌ای که غرب به‌غلط برای خود قائل است.

 در این میان، «امر مطلق» ایمانوئل کانت (Kategorischer Imperativ)  که زمانی اوج اخلاق‌ورزی در تمدن غربی تلقی می‌شد، امروز چیزی جز ابتذال همان "خرد ناب" در خدمت سلطه نیست.

و این "خرد ناب"، به‌ویژه در برابر انسان غیرغربی، اساساً نقدناپذیر است.

فلسفه‌ غرب، در عمل، بیش از آن‌که چراغی بر راه عدالت باشد، ابزاری‌ست در خدمت توجیه و برساختارسازی برای برتری‌طلبی، تبعیض‌گرایی و سلطه‌ غرب؛ همین و بس.

و پرسش نهایی این است:

!آیا غرب اساساً اخلاق می‌شناسد؟

NOTRE GÉNOCIDE : version française du rapport de B’Tselem

 « Dans l’immédiat, la reconnaissance du fait que le régime israélien commet un génocide dans la bande de Gaza et la profonde inquiétude qu’il puisse s’étendre à d’autres zones où les Palestiniens vivent sous domination israélienne exigent une action urgente et sans équivoque de la part de la société israélienne et de la communauté internationale.

 C’est le moment d’agir. C’est le moment de sauver ceux qui ne sont pas encore perdus à jamais et d’utiliser tous les moyens disponibles en vertu du droit international pour mettre fin au génocide des Palestiniens par Israël. »

Ce sont là les derniers mots du rapport accablant que vient de publier l’ONG israélienne B’Tselem et que Tlaxcala rend ici accessible aux lecteurs francophones qui ne connaissent ni l’hébreu, ni l’arabe ni l’anglais. À lire et faire lire...

Présentation audio (90 secondes)



29/07/2025

GIDEON LEVY
Negar la hambruna en Gaza no es menos vil que negar el Holocausto

Gideon Levy, Haaretz27/7/2025
Traducido por Tlaxcala

 
Negar es legítimo en Israel, es coherente con la corrección política local – no hay hambre, y las descripciones de hambruna deliberada en Gaza son una conspiración antisemita.



Un hombre lleva el cuerpo del bebé palestino Zainab Abu Haleeb, que murió por desnutrición según autoridades sanitarias, en el hospital Naser de Jan Yunis, en el sur de la Franja de Gaza, el sábado. Foto Ramadan Abed/Reuters


Pocos fenómenos son tan mezquinos como la negación del Holocausto judío. Los negacionistas han afirmado que nunca ocurrió, o que, si ocurrió, las víctimas fueron pocas, o que nunca hubo cámaras de gas.

Tomaron medidas y datos para respaldar sus afirmaciones. El Holocausto fue una conspiración para extorsionar compensaciones y compasión. Su negación ha sido criminalizada en muchos países, y quienes la practican son considerados antisemitas. El historiador británico David Irving fue encarcelado en Austria y marginado.

Cuestionar el 7 de octubre fue condenado en Israel, y cualquiera que se atreviera era tachado de antisemita. Cuando Roger Waters afirmó que no había pruebas de violaciones y que la historia de bebés quemados en hornos era una mentira israelí, fue duramente atacado, al igual que muchos otros que señalaron exageraciones en el relato israelí.

En las últimas semanas, una ola despreciable de negación ha barrido Israel, precisamente allí. Está presente en grandes sectores de la población y compartida por casi todos los medios de comunicación.

Hemos tratado de ignorar, de ocultar, de desviar la mirada, de culpar a Hamas, de decir que “así es la guerra”, de afirmar que no hay inocentes en Gaza – hasta que los crímenes de Israel en la Franja de Gaza colmaron la medida.

Con el inicio del hambre deliberada y mortal, no quedó otra opción que recurrir a la negación, tan repugnante como la del Holocausto.

La negación actual incluye negar la intención genocida y el objetivo transparente de desplazar a la población de Gaza.

Este tipo de negación es legítimo en Israel, es políticamente correcto – ¡no hay hambre! Nadie será condenado ni castigado por haberla provocado.

Esta actitud se ha convertido en parte del discurso dominante. Las descripciones de hambruna deliberada en Gaza son consideradas una conspiración antisemita. Si hay hambre, hablen con Hamas.


Palestinos luchan por conseguir alimentos donados en un comedor comunitario en la ciudad de Gaza, al norte de la Franja, el sábado. Crédito: Abdel Kareem Hana/AP

Así es cuando se acaban las excusas, las mentiras y la propaganda. Así es cuando se está tan deformado moralmente que se dice que no hay hambre incluso con las imágenes delante. ¿Qué derecho tienen a decir eso?

Existen 50 matices de negación israelí, todos igual de despreciables. Desde apartar la mirada hasta mentirse a uno mismo.

Todos persiguen el mismo objetivo: eludir la culpa, seguir siendo la víctima mientras se canta alabanzas a sí mismo. Los negacionistas provienen de todos los ámbitos.

Incluye a cuatro investigadores israelíes que escribieron un ensayo titulado “El supuesto genocidio en la guerra Espadas de Hierro” – cuya falsedad fue expuesta por el historiador del Holocausto Daniel Blatman y el periodista Nir Hasson (edición hebrea de Haaretz) – y a la mujer que reparte el diario gratuito Israel Hayom, que me dijo con gran seguridad que las imágenes del hambre “eran del Yemen o generadas por IA”.

Incluye también a la santurrona periodista de televisión Moriah Asraf, que hizo callar con arrogancia a la periodista independiente Emmanuelle Elbaz-Phelps, y a todos los editores de noticieros que ocultan lo que sucede en Gaza.


Palestinos intentan recibir alimentos de un comedor comunitario, en medio de una crisis de hambre, en la ciudad de Gaza, el sábado. Photo Mahmoud Issa/Reuters

La negación acompaña a Israel desde la primera Nakba, en 1948, que supuestamente nunca ocurrió y solo existe en la imaginación de los enemigos de Israel. Continuó durante todos los años de ocupación y apartheid.

No hay otra sociedad en el mundo que viva en tal grado de autoengaño, mucho de ello fomentado por su prensa “libre”. Pero lo que está ocurriendo en estas semanas supera todos los límites de la vileza.

No hay hambre en Gaza. Después de todo, hay camiones esperando en la frontera, los padres de los niños que mueren de hambre están obesos, hay un video de terroristas de Hamas comiendo plátanos en sus túneles (un video de hace seis meses, ahora difundido por el principal portavoz de propaganda del país, el vocero del ejército israelí).

Hay algo aún más despreciable que eludir la culpa: el desprecio por la víctima, por el niño que muere en brazos de su madre que llora. Decirle que no hay hambruna deliberada es burlarse de su dolor.

Durante años creí que incluso si mostráramos a los israelíes todas las pruebas horribles, las rechazarían. Ahora está comprobado. Las imágenes del hambre inundan pantallas y diarios en todo el mundo – e Israel lo niega.

Con qué seguridad afirman que las imágenes son falsas, que no hay hambrientos, que hay plátanos, que 80 camiones entran diariamente a Gaza.

Eso es exactamente lo que hacía el académico francés Robert Faurisson: decía que, dado el volumen de las cámaras de gas, el Holocausto nunca había occurrido.

GIDEON LEVY
Nier la famine à Gaza n’est pas moins ignoble que nier la Shoah

Gideon Levy, Haaretz, 27/7/2025
Traduit par Tlaxcala

La négation est légitime en Israël, elle est conforme à la bienséance politique locale – il n’y a pas de famine, et les descriptions d’une famine délibérée à Gaza relèvent d’un complot antisémite.


Un homme porte le corps du bébé palestinien Zainab Abu Haleeb, décédé de malnutrition selon les autorités sanitaires, à l’hôpital Nasser de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, samedi. Photo : Ramadan Abed/Reuters

Il n’existe que peu de phénomènes aussi odieux que la négation de la Shoah juive. Les négationnistes ont affirmé qu’elle n’avait jamais eu lieu, ou que le nombre de victimes était faible, voire qu’il n’y avait jamais eu de chambres à gaz.
Ils ont pris des mesures et utilisé des données pour soutenir leurs dires. La Shoah serait une conspiration destinée à obtenir des compensations et de la compassion. Sa négation est criminalisée dans de nombreux pays, et les négationnistes sont considérés comme antisémites. L’historien britannique David Irving a été emprisonné en Autriche et banni.

Mettre en doute le 7 octobre a été condamné en Israël, et quiconque s’y risquait était qualifié d’antisémite. Lorsque Roger Waters a déclaré qu’il n’y avait pas de preuves de viols et que l’histoire de bébés brûlés dans des fours était un mensonge israélien, il a été largement attaqué – comme bien d’autres qui ont souligné des exagérations dans le récit israélien.

Ces dernières semaines, une vague abjecte de déni déferle sur Israël, de tous les endroits possibles. Elle touche de larges pans de la société et est partagée par presque tous les médias.

Nous avons essayé d’ignorer, de dissimuler, de détourner le regard, de blâmer le Hamas, de dire que “c’est la guerre”, ou qu’il n’y a pas d’innocents à Gaza – jusqu’à ce que la somme des crimes commis par Israël dans la bande de Gaza déborde.

Avec l’apparition d’une famine mortelle et délibérée, il ne restait plus d’autre issue que le déni, aussi ignoble que celui de la Shoah.

Ce déni actuel inclut la négation de l’intention génocidaire et de l’objectif évident de déplacer la population de Gaza ailleurs.

Ce type de déni est légitime en Israël, il est conforme à la bienséance politique locale – il n’y a pas de famine ! Personne ne sera blâmé ou puni pour l’avoir causée.

Cette attitude fait désormais partie du courant dominant. Les descriptions de famine délibérée à Gaza sont perçues comme une conspiration antisémite. S’il y a famine, parlez-en au Hamas.

Des Palestiniens attendent de recevoir de la nourriture d'une cantine caritative, en pleine crise alimentaire, à Gaza, samedi. Photo Mahmoud Issa/Reuters

C’est ce qui arrive quand on épuise ses excuses, ses mensonges et sa propagande. Quand on est devenu moralement si perverti qu’on affirme qu’il n’y a pas de famine, alors même que les images sont sous nos yeux. Quel droit ont ces gens de dire ça ?

Il existe 50 nuances de négation israélienne, toutes aussi méprisables. De la simple indifférence au regard fuyant, jusqu’au mensonge pur et simple.

Elles visent toutes le même objectif : fuir la responsabilité, continuer à jouer les victimes tout en se glorifiant. Les négationnistes viennent de tous les milieux.

Cela inclut quatre chercheurs israéliens ayant publié un article intitulé « Le soi-disant génocide dans la guerre des Épées de Fer » – dont les failles ont été dénoncées par l’historien de la Shoah Daniel Blatman et le journaliste Nir Hasson (édition hébreue de Haaretz) – et la femme distribuant gratuitement Israel Hayom, qui m’a assuré récemment que les images de famine « venaient du Yémen ou avaient été créées par l’IA ».

Cela inclut aussi la journaliste télé moralisatrice Moriah Asraf, qui a fait taire de façon méprisante la journaliste indépendante Emmanuelle Elbaz-Phelps, et tous les rédacteurs des journaux télévisés qui dissimulent ce qui se passe à Gaza.

Des Palestiniens tentent d'obtenir de la nourriture distribuée dans une cuisine communautaire de la ville de Gaza, au nord de la bande de Gaza, samedi. Photo Abdel Kareem Hana/AP

Le déni accompagne Israël depuis la première Nakba, en 1948 – qui, bien sûr, n’aurait jamais eu lieu et ne serait qu’une invention des ennemis d’Israël. Ce déni s’est poursuivi durant toutes les années d’occupation et d’apartheid.

Aucune société au monde ne vit dans un tel déni de soi, largement encouragé par sa presse dite libre. Mais ce qui se passe ces dernières semaines dépasse tous les records d’abjection.

Il n’y a pas de famine à Gaza. Après tout, des camions attendent à la frontière, les parents d’enfants mourant de faim sont obèses, une vidéo montre des terroristes du Hamas mangeant des bananes dans leurs tunnels (vidéo prise il y a six mois, aujourd’hui diffusée par le principal propagandiste du pays, le porte-parole de Tsahal).

Il y a là quelque chose de plus ignoble encore que la fuite de responsabilité : le mépris de la victime, de l’enfant qui meurt dans les bras de sa mère en pleurs. Lui dire qu’il n’y a pas de famine délibérée, c’est la mépriser dans sa douleur.

Pendant des années, j’ai pensé que même si on montrait aux Israéliens toutes les preuves, ils les rejetteraient. La preuve est là. Les images de la famine envahissent les écrans du monde entier – et les Israéliens les nient.

Avec quelle assurance ils affirment que ces images sont fausses, qu’il n’y a pas de famine, qu’il y a des bananes, que 80 camions par jour entrent à Gaza.

C’est exactement ce que faisait le professeur français Robert Faurisson : il affirmait que, compte tenu du volume des chambres à gaz, la Shoah n’avait jamais eu lieu.

Nuestro Genocidio
Informe de la organización israelí B'Tselem

B'Tselem, la principal organización israelí de derechos humanos, acaba de publicar un informe de 88 páginas en hebreo, árabe e inglés. La presentación y el resumen ejecutivo se incluyen a continuación, a la espera de la traducción del informe completo.

B’Tselem, Julio de 2025

Desde octubre de 2023, Israel ha modificado su política hacia los palestinos. Su ofensiva militar contra Gaza, en curso durante más de 21 meses, ha incluido masacres, tanto directas como mediante la creación de condiciones inhabitables, graves daños físicos o mentales a toda la población, la destrucción de infraestructuras básicas en toda la Franja y el desplazamiento forzoso a gran escala, añadiendo la limpieza étnica a la lista de objetivos oficiales de guerra. 
A esto se suman las detenciones masivas y los abusos contra palestinos en las cárceles israelíes, que se han convertido en campos de tortura, y la destrucción del tejido social de Gaza, incluyendo la destrucción de instituciones educativas y culturales palestinas.
Esta campaña también constituye un ataque a la propia identidad palestina, mediante la destrucción deliberada de campos de refugiados y los intentos de socavar al Organismo de Obras Públicas y Socorro de las Naciones Unidas para los Refugiados de Palestina en el Cercano Oriente (UNRWA. Un análisis de la política israelí en la Franja de Gaza y sus terribles consecuencias, junto con las declaraciones de altos cargos políticos y comandantes militares israelíes sobre los objetivos del ataque, lleva a la conclusión inequívoca de que Israel está tomando medidas coordinadas y deliberadas para destruir la sociedad palestina en la Franja de Gaza.
En otras palabras: Israel está cometiendo genocidio contra los palestinos de la Franja de Gaza. El término genocidio se refiere a un fenómeno sociohistórico y político que implica actos cometidos con la intención de destruir, total o parcialmente, a un grupo nacional, étnico, racial o religioso. Tanto moral como legalmente, el genocidio no puede justificarse en ninguna circunstancia, ni siquiera como acto de legítima defensa. El genocidio siempre ocurre dentro de un contexto: existen condiciones que lo posibilitan, acontecimientos desencadenantes y una ideología rectora.
La actual arremetida contra el pueblo palestino, incluida la Franja de Gaza, debe entenderse en el contexto de más de setenta años en los que Israel ha impuesto un régimen violento y discriminatorio contra los palestinos, que ha adoptado su forma más extrema contra quienes viven en la Franja de Gaza. Desde la creación del Estado de Israel, el régimen de apartheid y ocupación ha institucionalizado y empleado sistemáticamente mecanismos de control violento, ingeniería demográfica, discriminación y fragmentación del colectivo palestino.
Estas bases, establecidas por el régimen, permitieron lanzar un ataque genocida contra los palestinos inmediatamente después del ataque liderado por Hamás el 7 de octubre de 2023. El ataque contra los palestinos en Gaza es inseparable de la creciente violencia que se inflige, en distintos niveles y formas, contra los palestinos que viven bajo el dominio israelí en Cisjordania y dentro de Israel.
La violencia y la destrucción en estas zonas se intensifican con el tiempo, sin que exista ningún mecanismo nacional o internacional eficaz que actúe para detenerlas. Advertimos del peligro claro y presente de que el genocidio no se limite a la Franja de Gaza, y de que las acciones y la mentalidad subyacente que lo impulsan puedan extenderse también a otras zonas.
El reconocimiento de que el régimen israelí está cometiendo genocidio en la Franja de Gaza, y la profunda preocupación de que éste pueda extenderse a otras zonas donde viven palestinos bajo el dominio israelí, exigen una acción urgente e inequívoca tanto de la sociedad israelí como de la comunidad internacional, y el uso de todos los medios disponibles bajo el derecho internacional para detener el genocidio de Israel contra el pueblo palestino.


Nuestro Genocidio
Resumen Ejecutivo

Julio de 2025

Desde octubre de 2023, Israel ha cambiado fundamentalmente su política hacia el pueblo palestino.

Tras el ataque liderado por Hamas el 7 de octubre de 2023, Israel lanzó una intensa campaña militar contra la Franja de Gaza, que continúa más de 21 meses después.

Esta ofensiva ha implicado:

  • asesinatos masivos, tanto por ataques directos como por la creación de condiciones catastróficas que han incrementado enormemente el número de muertos;
  • daños físicos y psicológicos graves a toda la población de Gaza;
  • destrucción masiva de infraestructuras y condiciones de vida;
  • desmantelamiento del tejido social, incluidas instituciones educativas y sitios culturales palestinos;
  • arrestos masivos y abusos contra detenidos palestinos en prisiones israelíes, convertidas de hecho en campos de tortura sin juicio previo;
  • desplazamientos forzados en masa, incluyendo intentos de limpieza étnica reconocidos como objetivos oficiales de guerra;
  • y un ataque a la identidad palestina mediante la destrucción sistemática de campos de refugiados y el debilitamiento deliberado de la UNRWA.

El resultado es un daño severo, en gran medida irreversible, para más de 2 millones de personas en Gaza.

Las declaraciones de líderes políticos y militares israelíes, sumadas a las consecuencias evidentes en el terreno, llevan a una conclusión clara e inequívoca: Israel está llevando a cabo una acción deliberada y coordinada para destruir a la sociedad palestina en Gaza. En otras palabras: Israel está cometiendo genocidio.

El genocidio como fenómeno

El término “genocidio” se refiere a un fenómeno político e histórico que ha ocurrido repetidamente a lo largo de la historia. Desde la Convención de la ONU de 1948, se reconoce como uno de los crímenes más graves del derecho internacional, involucrando actos cometidos con la intención de destruir, total o parcialmente, a un grupo nacional, étnico, racial o religioso.

El genocidio no se limita a asesinatos masivos. También puede incluir:

  • destrucción de las condiciones de vida,
  • bloqueo a la reproducción,
  • violencia sexual sistemática,
  • expulsiones forzadas.

Son actos dirigidos a destruir a un grupo en su esencia, como parte de una política estatal planificada. Y no pueden justificarse jamás — ni siquiera bajo el pretexto de la "autodefensa".

El contexto del genocidio en curso

Este genocidio se inserta en un contexto histórico de más de 70 años de régimen israelí de apartheid y ocupación sobre los palestinos, basado en:

  • separación y control sistemático,
  • ingeniería demográfica,
  • limpieza étnica,
  • violencia institucionalizada,
  • deshumanización que presenta a los palestinos como una amenaza existencial.

El ataque de Hamas del 7 de octubre de 2023 —aunque criminal y dirigido principalmente contra civiles— fue el catalizador para el paso de la represión al exterminio.

Expansión del modelo genocida

La agresión en Gaza no puede analizarse por separado de la violencia creciente que Israel ejerce también:

  • en Cisjordania (incluida Jerusalén Este),
  • y dentro del propio Israel.

En todas estas zonas, se están cometiendo crímenes graves contra la población palestina, sin rendición de cuentas. La violencia se intensifica, se normaliza, y podría expandirse aún más.

El papel de B’Tselem

B’Tselem es una organización israelí de derechos humanos que lleva más de 35 años documentando violaciones sistemáticas de los derechos del pueblo palestino. Desde octubre de 2023, ha recogido:

  • cientos de testimonios de testigos presenciales,
  • pruebas de una violencia sin precedentes,
  • y declaraciones oficiales que reflejan una política genocida.

En B’Tselem, trabajan codo a codo israelíes judíos y palestinos de Gaza, Cisjordania, Jerusalén Este e Israel. Lo hacen con una convicción común: defender los derechos humanos es una obligación ética y universal.

Llamado a la acción

La ofensiva israelí, que sigue en expansión, se produce con total impunidad. El asesinato sistemático en Gaza y los desplazamientos forzados en Cisjordania no serían posibles sin la inacción —e incluso el apoyo— de la comunidad internacional, especialmente de Europa y Estados Unidos.

El discurso del “derecho a la autodefensa” se ha convertido en un escudo para justificar lo injustificable, incluidas las transferencias de armas.

Reconocer que el régimen israelí está cometiendo un genocidio en Gaza exige una respuesta urgente, clara y decidida —tanto desde la sociedad israelí como desde la comunidad internacional.

Debemos movilizar todos los recursos disponibles en el derecho internacional para detener el genocidio contra el pueblo palestino.

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