23/03/2022

HAIDAR EID
De l'hypocrisie occidentale : le Jourdain et le Litani ne sont ni le Dniepr ni le Dniestr

Haidar Eid, Mondoweiss, 22/3/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Les Palestiniens n'ont manifestement pas les mêmes droits que les autres. C'est la seule norme occidentale qui a été appliquée au cours des cent dernières années.

 Il n'y a pas de deux poids-deux mesures occidental, comme le prétendent la plupart des Palestiniens et leurs partisans. En fait, l'Occident capitaliste a toujours soutenu l'entreprise sioniste en Palestine depuis sa création. Il n'a jamais prétendu le contraire. Ni en 1948, lorsqu'il a reconnu la création d'un État juif au détriment de la population indigène de Palestine, ni en 1967, lorsqu'Israël a étendu son projet colonial pour occuper le reste de la Palestine avec certaines parties de l'Égypte, de la Syrie et de la Jordanie. Et depuis 1967, il a étendu ses colonies en Cisjordanie occupée, assiégé la bande de Gaza, commis des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité, et ouvertement approuvé les lois d'apartheid contre ses citoyens palestiniens de seconde zone. Les principales organisations occidentales de défense des droits humains ont témoigné de ces faits, mais les gouvernements occidentaux n'ont absolument rien fait pour soutenir le peuple palestinien. Au contraire, ces mêmes gouvernements ont été absolument clairs sur leurs politiques racistes vis-à-vis des droits humains des Palestiniens. Pour eux, les Palestiniens basanés, « arabes », ne sont pas aussi humains que les Juifs ashkénazes blancs qui se trouvent être les victimes du pire pogrom antisémite occidental du 20e siècle.

Si Israël attaque Gaza (comme il l'a fait en 2009, 2012, 2014, 2021) et tue des milliers de civils innocents, détruit des grands immeubles et assassine des manifestants non violents, ce sont les Palestiniens qui sont à blâmer. Au mieux, les « deux camps » devraient faire preuve de « retenue », c'est-à-dire traiter sur un pied d'égalité l'armée qui est équipée d'avions de combat F35 de fabrication usaméricaine, d'ogives nucléaires, de chars d'assaut et de bombes au phosphore, pour n'en citer que quelques-uns, et les enfants et les femmes privés de leurs droits fondamentaux et assiégés dans ce qui est devenu la plus grande prison à ciel ouvert du monde. Le crime de ces derniers est de ne pas être nés de mères blondes aux yeux bleus ! C'est la suprématie blanche raciste dans toute sa splendeur.

Nous n'osons pas demander le boycott de l'apartheid israélien, ni le respect effectif de nos droits humains fondamentaux, et encore moins notre résistance populaire. N'est-ce pas ce que ces mêmes gouvernements occidentaux soutiennent en Ukraine ?  Mais comment osons-nous, nous les Palestiniens, ne serait-ce que penser à cette analogie ?

En tant que réfugié dont les parents, ainsi que 750 000 Palestiniens, ont fait l'objet d'un nettoyage ethnique en 1948, et sont devenus des réfugiés dans des camps à Gaza, en Cisjordanie et dans la diaspora, je ne peux que ressentir l'horrible douleur des réfugiés ukrainiens. Nous condamnons également, dans les termes les plus forts possibles, tout crime de guerre commis par quelque armée que ce soit, que ce soit en Irak ou en Afghanistan, ou en Syrie, ou en Ukraine. Les victimes de ces crimes sont toutes égales dans leur victimisation, indépendamment de leur ethnie, de leur religion et de leur sexe.

L'invasion russe de l'Ukraine, cependant, a été accueillie par la condamnation occidentale la plus forte et la plus rapide pour ces raisons mentionnées par des journalistes et des politiciens blancs sans sourciller : Les réfugiés ukrainiens sont comme « nous» blancs, de classe moyenne, européens, chrétiens (et certains sont juifs), à la différence des « foules » basanées, moyen-orientales, africaines et musulmanes qui veulent inonder l'Europe en « masse » ! Mais ces politiques occidentales, conservatrices et libérales, ont toujours été racistes, colonialistes et classistes. Elles sont le reflet d'une vision darwinienne du monde, selon laquelle les humains ne sont différents que pour des raisons biologiques : plus ils sont blancs, mieux c'est ! Et, par conséquent, les cultures reflètent ces différences biologiques. Comme le dit Étienne Balibar dans sa discussion sur le racisme culturel : « la culture peut aussi fonctionner comme une nature, et elle peut notamment fonctionner comme un moyen d'enfermer les individus et les groupes... dans une détermination d'origine immuable et intangible ».

Maintenant qu'Amnesty International, Human Rights Watch et même B'tselem ont tous conclu qu'Israël pratique l'apartheid, incontestablement un crime contre l'humanité, du Jourdain à la Méditerranée, que vont faire les gouvernements libéraux et occidentaux ? Vont-ils répondre à l'appel lancé par la société civile palestinienne, à savoir boycotter, désinvestir et sanctionner l'Israël de l'apartheid jusqu'à ce qu'il se conforme au droit international, le même droit international qu'ils ont créé après la Seconde Guerre mondiale ? Vont-ils soutenir la poursuite palestinienne de la justice et de la responsabilité via la Cour pénale internationale de la même manière qu'ils soutiennent la poursuite ukrainienne de la justice ? Vont-ils soutenir la résistance palestinienne à l'occupation, au colonialisme de peuplement et à l'apartheid ?

La réponse est un grand NON, uniquement parce que les Palestiniens ne bénéficient pas des mêmes droits que les Ukrainiens. C'est la seule norme occidentale qui a été appliquée au cours des cent dernières années. Prétendre le contraire est - et c'est un euphémisme - une mauvaise interprétation de l'histoire.

 

 

22/03/2022

AHMED ETTANJI
La reddition kamikaze de Sánchez et la résistance sahraouie

Ahmed Ettanji, El Independiente, 21/3/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Ahmed Ettanji est un journaliste et défenseur sahraoui des droits humains, président de l’agence sahraouie Equipe Media.

Un communiqué du gouvernement de Pedro Sánchez, vendredi 18 mars, a scellé sa réconciliation avec Rabat et son alignement sur les positions marocaines concernant l'avenir du Sahara occidental. Le ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a indiqué que le plan « d'autonomie » dessiné par Rabat était « la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du différend ». Il renonce de fait à défendre le droit à l'autodétermination et une solution négociée avec les Sahraouis. (Lire Voici le contenu du message de Pedro Sanchez a Mohamed VI). Cet exercice de realpolitik qui rapproche Madrid des positions françaises crée la stupeur en Espagne. Il répond aux pressions des USA qui avaient déjà convaincu en janvier le gouvernement allemand de prendre ses distances par rapport aux revendications du front Polisario. Il a povoqué une vague d'indignation en Espagne, où les manifestations se succèdent, de Séville à Saragosse : elles culmineront le samedi 26 mars à Madrid avec un rassemblement à midi devant le ministère des Affaires étrangères. (NDT)

Je n'ai jamais eu le moindre doute sur la position officielle honteuse de l'Espagne concernant son ancienne colonie. Elle cherche à priver notre peuple de son droit inaliénable à l'autodétermination et à se soustraire ainsi à sa responsabilité historique, juridique et morale.


 La mémoire sahraouie est pleine de douleur, de chagrin et de tragédie, résultat de l'abandon par Madrid de deux exigences des Nations Unies. D'une part, celle de décoloniser le Sahara occidental, et d'autre part, celle de se prononcer à travers une consultation populaire libre et transparente. L'opinion publique espagnole et ses forces vives ne parviennent toujours pas à influencer ceux qui prennent les décisions et perpétuent cette souffrance sans tenir compte de ses effets dangereux et de ses répercussions sur la sécurité et la stabilité futures d'une région qui est en guerre depuis le 13 novembre 2021. 

Beaucoup de Sahraouis ont été heureux que l'Espagne ait reçu le président de la République sahraouie, Brahim Ghali, à Logroño pour recevoir un traitement pour Covid-19. Certains ont pensé que cela pourrait signaler un changement dans la politique de Madrid vis-à-vis de la question sahraouie, en particulier avec les déclarations successives de responsables de divers organismes officiels, y compris le ministère de la Défense, qui ont relu la question du point de vue de la légitimité internationale et de la responsabilité de l'Espagne en tant que puissance administrante du Sahara occidental.

Dans leurs analyses, ils sont allés plus loin. Ils ont déclaré que l'Espagne en avait assez du harcèlement politique du Maroc et qu'elle ne céderait jamais à ses menaces en matière de migration, de coopération sécuritaire et de trafic de drogue.

Malheureusement, ces lectures surréalistes qui n'ont jamais pris en compte les intérêts et les droits du peuple sahraoui n'étaient pas et ne seront jamais à l'ordre du jour des gouvernements espagnols. Au cours des quarante-sept dernières années, ils ont défendu l'occupation marocaine et ses projets expansionnistes, envoyé des aides humanitaires aux réfugiés sahraouis, les dépeignant comme un peuple mendiant afin de faire taire les voix critiques en Espagne et de freiner leurs revendications politiques gênantes.

La conspiration est allée jusqu'à accepter tous les outrages dont ont été victimes de nombreux représentants de la société espagnole lors de leurs visites dans les territoires occupés en tant qu'observateurs indépendants, journalistes et militants politiques, dont les positions semblaient aller à l'encontre des intérêts de l'Espagne défendus par une oligarchie corrompue qui met en danger les intérêts du peuple espagnol.

Les déclarations du Premier ministre espagnol rebattent les cartes et jettent de l'huile sur le feu, sur le chaos qui règne dans la région. Elles ne feront pas taire un régime qui considère la capitulation devant le chantage comme une victoire, et renforceront l'insistance du peuple sahraoui à rompre sa dépendance à l'égard de tout autre pari que la légitimité de sa résistance. L'histoire a montré que nous sommes un peuple qui a gagné en s'opposant fermement aux deux puissances occupantes : Maroc et Mauritanie.

Nous sommes au milieu d'une guerre. Il y a des tensions dans la région et l'ONU doit surmonter de nombreux obstacles pour réactiver le processus politique. L'Espagne fait partie du problème. La déclaration de Pedro Sánchez fait que l'État espagnol prend parti, se positionne en faveur de l'une des parties et ne peut être un agent objectif dans la recherche d'une solution.

Nous, les Sahraouis, continuerons à nous battre pour notre liberté et personne n'a le droit de décider en notre nom. Nous n'avons pas abandonné depuis des décennies la poursuite de notre objectif légitime d'avoir un État indépendant et souverain.

 

20/03/2022

LUIS CASADO
Le monde est grand
Vu de Moscou

 Luis Casado, 20/3/2022

Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

 Le monde est grand, dit Luis Casado, mais l' « Occident », c'est-à-dire les USA et l'Union européenne (12 % de la population mondiale), s'arroge l'exclusivité de l'opinion de la « communauté internationale ». La balance est en train de changer. La « volatilité » de l'ordre mondial s’accentue. Cette fois, il n'est pas certain que Mickey sorte vainqueur de ces tensions...


Voici à quoi ressemblent les supermarchés de Moscou cette semaine. Les sanctions de l' « Occident » fonctionnent à l'envers...

 

De mes pérégrinations professionnelles, qui m'ont conduit sur les cinq continents, j'ai tiré une leçon : malgré tous ses efforts, le monde ne se résume pas à ce qu'on appelle l' « Occident », ou « communauté internationale », appellation qui, comme le dit Régis Debray, a été monopolisée par les USA et leur protectorat européen. Moins de 12 % de la population mondiale.

 

Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'Amérique du Sud, la Malaisie, l'Éthiopie et une longue liste d'autres pays et régions du monde ne font pas partie de cette éphémère « communauté internationale » qui accapare le monopole de l'opinion planétaire.

 

Il y a des années, en traversant l'aéroport de Changi à Singapour, j'ai été stupéfait de voir en quelques minutes plus de diversité de peuples, d'ethnies, de cultures, de langues, de dialectes, de vêtements, de couleurs de peau, de religions, de musique et de nourriture que je n'en avais jamais connue de toute ma vie. Une partie de ces 88% qui ne comptent pas.

 

Réduire le monde à l’ « l'Occident » présente des avantages : on peut ainsi massacrer en Palestine, en Yougoslavie, en Irak, en Iran, au Yémen, au Mali, en Libye, en Syrie, en Afghanistan... sans sanctions d'aucune sorte, puisque « l'Occident » et la « communauté internationale » sont du côté des massacreurs. Les Palestiniens, les Yougoslaves, les Irakiens, les Iraniens, les Yéménites, les Maliens, les Libyens, les Syriens et les Afghans... peuvent aller se faire voir. Pour le temps qu'il faudra : le drame palestinien a déjà, je le sais par cœur, 73 ans : je suis né en 1948, l'année de la Nakba, la « catastrophe », l'année où Israël a été inventé sur un territoire peuplé d'Arabes.

 

Lorsque la Russie a envahi l'Ukraine, la condamnation de l'"Occident" et de la "communauté internationale" a été totale. Le monde entier s'est soulevé contre la Russie. Vraiment ? Des pays comme l'Inde et la Chine se sont abstenus. Tout comme le Sénégal, ancienne colonie française où l’« influence » de la métropole se fait encore sentir. Et d'autres pays encore qui estiment que l'OTAN porte une lourde responsabilité dans la question ukrainienne, responsabilité occultée par la presse, la radio et la télévision « occidentales ». Cette dernière - et je mesure ce que je dis - a adopté une méthode de reportage goebbelsienne : tout mensonge stupide passe, déguisé en demi-vérité, et à la fin, il en reste toujours  quelque chose.

 

19/03/2022

Torturas y prácticas inhumanas contra el preso político saharaui Mohamed Lamine Haddi
Tortures et pratiques inhumaines à l'encontre du prisonnier politique sahraoui Mohamed Lamine Haddi

 Liga para la protección de los presos saharauis en las cárceles marroquíes, El-Aaiún ocupado / Sáhara Occidental, 18-3-2022

En un precedente peligroso e ilegal, el miércoles 16 de marzo de 2022 los funcionarios de la prisión local Tiflet 2, al este de Rabat, la capital marroquí, allanaron la celda del preso político saharaui del grupo de Gdeim Izik Mohamed Lamine Haddi que ha sido objeto de tortura y otras prácticas agresivas durante una huelga de hambre limitada el 16 y 17 de marzo.

Después de recibir una llamada telefónica de su hijo el viernes 18 de marzo de 2022, la madre del preso político saharaui Mohamed Lamine Haddi contó a la Liga para la Protección de los Presos Saharauis que su hijo había sido sometido a tortura física en la prisión local de Tiflet 2: fue golpeado por funcionarios y guardias penitenciarios que le arrancaron la barba con tenazas. Haddi había presentado una notificación por escrito el martes 15 de marzo de 2022, informando a la administración penitenciaria de una huelga de hambre limitada y las razones que la motivaban, en preparación de una huelga indefinida.

Durante los últimos tres días, la administración penitenciaria ha prohibido a Mohamed Lamine Haddi llamar y utilizar el teléfono fijo de la prisión, por lo que no podía informar a la familia de las torturas y prácticas ilegales de que se valen para que deje la huelga de hambre. Y es que las ONG internacionales siguen con mucho interés las huelgas de hambre de Haddi.

La tortura y el maltrato cruel infligido por la administración penitenciaria al preso político saharaui Mohamed Lamine Haddi se consideran un delito punible por la ley y confirman de forma tangible la persistencia del fenómeno de la tortura en el interior de las cárceles marroquíes y la falta de respeto de todas las convenciones contra la tortura y protocolos relacionados. Esto constituye un peligro real para la seguridad de los prisioneros civiles saharauis y viola su derecho a la integridad física, y amenaza su derecho a la vida.

En consecuencia, la Liga para la Protección de los Presos Saharauis y todas las familias de los presos civiles saharauis han lanzado un llamamiento urgente a las Naciones Unidas, al Comité Internacional de la Cruz Roja y a todas las organizaciones internacionales preocupadas por los derechos humanos para que intervengan y trabajen con urgencia por la liberación de todos los presos políticos saharauis, y responsabilicen a todos los que están involucrados en las prácticas ilegales de tortura de los saharauis.


 Ligue pour la protection des prisonniers sahraouis dans les prisons marocaines, El-Aayoun occupée / Sahara Occidental, 18/3/2022

Dans un précédent dangereux et illégal, le mercredi 16 mars 2022 les fonctionnaires de la prison locale Tiflet 2 à l'est de Rabat, la capitale marocaine, ont perquisitionné la cellule du prisonnier politique sahraoui  du groupe de Gdeim Izik Mohamed Lamine Haddi qui a été soumis à des formes de tortures et d'autres pratiques agressives alors qu'il était en grève de la faim limitée aux 16 et 17 mars.

Après avoir reçu un appel téléphonique de son fils le vendredi 18 mars 2022, la mère du prisonnier politique sahraoui Mohamed Lamine Haddi a déclaré à la Ligue pour la protection des prisonniers sahraouis que son fils avait été soumis à des tortures physiques à l'intérieur de la prison locale de Tiflet 2 : il a été battu par les fonctionnaires et les gardiens de la prison qui lui ont arraché la barbe avec des tenailles, après qu’il eut déposé un avis écrit le mardi 15 mars 2022 informant l'administration pénitentiaire d'une grève de la faim limitée et les motifs qui y étaient associés, en préparation d’une grève illimitée.

Au cours des trois derniers jours, l'administration de la prison a interdit à Mohamed Lamine Haddi d'utiliser le téléphone fixe de la prison, afin qu'il ne puisse pas informer la famille de la torture et des pratiques illégales qui lui ont été infligées et pour qu’il arrête la grève de la faim, car les ONG internationales suivent avec beaucoup d’intérêt les grèves de la faim de Haddi.

La torture et les mauvais traitements cruels infligés par l'administration pénitentiaire au prisonnier politique sahraoui Mohamed Lamine Haddi sont considérés comme un crime punissable par la loi et confirment de manière tangible la persistance du phénomène de la torture à l'intérieur des prisons marocaines et le manque de respect de toutes les conventions contre la torture et les protocoles qui s'y rattachent. Ceci constitue un réel danger pour la sécurité des prisonniers civils sahraouis et porte atteinte à leur droit à l'intégrité physique et menace leur droit à la vie.

En conséquence, la Ligue pour la protection des prisonniers sahraouis et toutes les familles de prisonniers civils sahraouis ont lancé un appel urgent aux Nations unies, au Comité international de la Croix-Rouge et à toutes les organisations internationales concernées par les droits humains pour qu'ils interviennent, travaillent d'urgence à la libération de tous les prisonniers politiques sahraouis et demandent des comptes à tous ceux qui sont impliqués dans les pratiques illégales de torture des Sahraouis.

 

À l’opinion publique : communiqué sur la guerre en Ukraine


ATTENDU QUE

PREMIÈREMENT, la confrontation militaire en Europe de l'Est représente une tragédie humaine douloureuse qui a endeuillé de nombreuses familles, a entraîné la perte de nombreux foyers et des dommages économiques considérables pour la population tant de l'Ukraine que de la Fédération de Russie. 

DEUXIÈMEMENT, l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN), qui est devenue le bras militaire du capitalisme néolibéral, étend ses armes de destruction massive à toute l'Europe et aux territoires d'autres continents, ce qui constitue une menace pour la vie, la souveraineté des peuples et la paix mondiale. Sans aucun doute, ce fait contribue à expliquer la grave situation politico-militaire du monde actuel.

TROISIEMEMENT, les mesures coercitives unilatérales mises en œuvre par les puissances occidentales constituent une violation flagrante des droits humains. De même, ces mesures constituent une attaque contre les principes d'autodétermination des peuples, d'égalité entre les États et de résolution pacifique des conflits internationaux. Ces principes sont inscrits dans le droit international public et protégés par la Charte des Nations unies (ONU).

LES SOUSSIGNÉ·ES ONT CONVENU

PREMIEREMENT, d’exprimer nos sincères paroles de solidarité avec les familles qui ont perdu leurs proches lors des affrontements armés en Europe de l'Est. Nous nous joignons, en tant que citoyens du monde, au cri de l'humanité qui exige le respect des « accords de Minsk » pour une solution pacifique et négociée au conflit entre l'OTAN et la Fédération de Russie.

DEUXIÈMEMENT, de condamner l'expansionnisme de l'OTAN, la prolifération de ses bases militaires dans le monde et surtout d’ ajouter nos voix au rejet du déploiement des armes nucléaires. En outre, nous déplorons dans les termes les plus forts l'utilisation de mercenaires dans la guerre par les grandes puissances et nous répudions la fourniture de matériel de guerre aux parties belligérantes, car cela contribue à l'escalade du conflit.

TROISIÈMEMENT, d’exiger la cessation immédiate des mesures coercitives unilatérales contre les peuples du monde, car il s'agit d'actions néocoloniales qui violent l'ordre juridique international, touchent indistinctement la population et portent atteinte aux droits humains.

Quatrièmement, de proposer une refonte de l'ONU afin d'en faire une institution réellement démocratique et conforme aux intérêts sacrés de l'humanité. À cet égard, il convient de souligner que la liberté d'expression et le droit à la vie sont des droits juridiques protégés par le droit international public et font partie intégrante de la Déclaration universelle des droits de l'homme. Nous demandons à l'ONU d'exiger que les grandes puissances respectent la vie et mettent fin à la censure des médias.

Premières signatures au 15 mars 2022 :

Frei Betto (Brésil), Enrique Dussel (Argentine), Diosdado Cabello Rondón, député (1er  vice-président du PSUV), Ignacio Ramonet (France), Atilio Boron (Argentine), Fernando Buen Abad (Mexique), Stella Calloni (Argentine), Nestor Kohan (Argentine), Julio Chávez, député (Venezuela), Ángeles Maestro Martín (Espagne), Tania Díaz, députée (Venezuela), Iñaky Gil De San Vicente (Euskal Herria), Freddy Bernal, gouverneur (Venezuela), Ramón Grosfoguel (Porto Rico), Jesús Faría, député (Venezuela), Héctor Díaz Polanco (Mexique), Francisco Torrealba, député (Venezuela), Piedad Córdoba, sénatrice (Colombie), Fernando Rivero (Venezuela), Hernando Calvo Ospina (Colombie), Narciso Isa Conde (République dominicaine), Gerardo Márquez, gouverneur (Venezuela), Pablo Sepulveda Allende (Chili), Blanca Eekhout, députée (Venezuela), Rafael Bautista Segales (Bolivie), Miguel Rodríguez, gouverneur (Venezuela), Carlos Aznarez (Argentine), Carlos Casanueva (Chili), Ingrid Carmona (Venezuela), Tatiana Pérez (Journaliste TeleSUR-Colombie), Giuseppe Alessandrello, député (Venezuela), Fernando Bossi (Argentine), Fernando Soto Rojas (Venezuela), Fernando Casado (Espagne), María León (Venezuela), René Ortiz (Mexique-Morena), Hugo Moldiz (Bolivie), Rommel Díaz (Mexique), Carolina Cestari, députée (Venezuela), Txema Sánchez (Espagne), Danny Shaw (USA), Père Numa Molina (Venezuela), Gloria Gaitán (Colombie), Ángel Rodríguez, député (Président du Parlatino-Chapitre Venezuela), Issam Khawaja (Vice-président du Parti de l'Unité Populaire Démocratique-Jordanie), Desiree Santos Amaral, députée (Venezuela), Dip. Macos Choque, député (Secrétaire général JMAS-IPSP), Gustavo Villapol, député (Venezuela), Hugo Gutiérrez, membre Assemblée constituante (Chili), Gabriela Cultelli (Uruguay), Donald Donaire, maire (Venezuela), Mark Burton (USA), Renán Cabeza, député (MAS-Bolivie), Ramón Piñango, maire (Venezuela), Carlos Morais (Galice), Pedro Carvajalino (Venezuela), Leonard Fores (USA), Lourdes Contreras (République dominicaine), Benjamín Prado (USA), Lourdes Contreras (République dominicaine), Martín Guerra (Partido Izquierda Socialista-Peru), Yasneidy Guarnieri, député (Venezuela), Kassim Saleh (Liban), Osly Hernández (Venezuela), Juan Carlos Tanus (Colombie), Ermelinda Malcotte (Belgique), Dick Emanuelson (Suède), Roswill Guacaran, conseiller (Venezuela), Manuel Zarate (Panama), Edson Carneiro Índio (Inter-Sindical-Brésil), Pedro Lander, député (Venezuela), Xadeni Méndez (Mexique), Ricardo González, député (Venezuela), Daniela Genovez (El Salvador), Geraldina Colotti (Italie), Iván Mcgregor (Venezuela), Miguel Sandoval (Guatemala), Eduardo Idrovo (Équateur), Cesar Quiróz (Chili), Irene León (Équateur), Fatima Rallo Gutierrez (Paraguay), Nayor López (Mexique), Ismael Morales, député (Venezuela), Katú Arconada (Euskal Herria), Melania Ferreira (MDP République dominicaine), Adrian Sotelo Valencia (CELA-Mexique), Yosman Colina (Venezuela), José Amesty (Costa Rica), Jorge Kreines (Secrétaire des relations internationales du Parti communiste argentin), Maribel Nuñez Valdez (République dominicaine), Malick Gueye (Espagne), Omar Cid (Chili), William Capó (Venezuela), Virtudes De La Rosa (directrice du Centre pour l'égalité des sexes UASD-RD), Alejandro Rusconi (Movimiento Evita), Héctor Tajan (Venezuela), Yoselin Mateo (République dominicaine), Cristian Cuevas (Chili), Rosa Rodríguez (République dominicaine), Tajan Cabrera (Uruguay), Desiree Sequera (Venezuela), Isis Amador Campusano (République dominicaine), Roberto Muñoz (Centro de Estudios Francisco Bilbao Chile), Alfredo Pierre (RD), Alina Duarte (Mexique), Ángel Prieto (Venezuela), Esteban Silva (Chili), Eliecer Jimenez Julio (Suisse), Anabel Díaz (Venezuela), Necxy De León (République dominicaine), Luis Carvajal (RD), Fernando Figueredo Sánchez (RD), María Fernanda Cautivo (Chili), Francisca Peguero (République dominicaine), Fermin Santxez (Euskal Herria), Luis González (RD), Ishak Khoury (Palestine), Litbell Díaz Aché (Venezuela), Xiomara Peralta (République dominicaine), Ildefonso Finol (Venezuela), Kenia Ferreras (République dominicaine), Gilberto López y Rivas (Mexique), Xavier Sarabia (Venezuela), Elsa Sánchez (RD), José Félix (RD), Julio Ortega (RD), Roberto Bermudez Pellegrin (Chili), Alí Rojas (Venezuela), Lilian Oviedo (RD), Raynelda Rodríguez (RD), Luis Atenas Baeza (Chili).

Envoyez votre signature à

ciudadanosdelmundo200@gmail.com  / Téléphones : +58 416-9042276 / +58 424-1412594

ANTONIO MAZZEO
Guerre Russie-Ukraine : Draghi, Di Maio et Guerini ont enfilé leurs casques

Antonio Mazzeo, Pagine Esteri, 1/3/2022
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Des milliers de soldats des forces spéciales et des troupes d'intervention rapide, des dizaines de chasseurs d'interception, des avions de renseignement et de ravitaillement, une flotte navale et des centaines de véhicules lourds, notamment des chars, des véhicules à chenilles et des véhicules blindés. Après la désastreuse attaque des forces armées russes contre l'Ukraine, le gouvernement Draghi a accepté l'appel à la mobilisation générale lancé par le Pentagone et l'OTAN, contribuant de manière irresponsable à l'escalade de la crise diplomatique et militaire entre l'Alliance atlantique et Moscou, qui risque désormais réellement de se transformer en un conflit mondial aux conséquences inimaginables pour l'histoire de l'humanité.

 



Dans un communiqué publié samedi 26 février au soir, le ministère italien de la Défense a annoncé le transfert de quatre chasseurs intercepteurs Eurofighter 2000 de quatrième génération de l'armée de l'air italienne vers la base aérienne "Mihail Kogălniceanu " de Constanza (Roumanie), en plus des quatre autres avions de guerre du même type envoyés en Roumanie début décembre 2021 dans le cadre de la mission de l'OTAN de contrôle de l'espace aérien de l'Europe orientale Air Policing. « L'Italie contribue avec rapidité et conviction aux décisions prises dans la sphère alliée et le gouvernement a approuvé une série de mesures significatives qui prévoient le renforcement du dispositif militaire sur le flanc oriental suite à l'agression inacceptable et injustifiée de la Russie contre l'Ukraine », explique la Défense. « Nous avons assuré que nous sommes prêts à participer avec nos contingents à d'autres missions de réassurance et de dissuasion qui pourraient être planifiées. L'instrument militaire italien est également clairement engagé dans des mesures visant à accroître l'état de préparation opérationnelle de l'Alliance ». (1)

Le ministère dirigé par Lorenzo Guerini (PD) ne fournit pas d'autres informations, peut-être par respect de la confidentialité qui caractérise le modus operandi des forces armées ou peut-être pour atténuer l'opposition croissante dans le pays à toute (més)aventure guerrière aux frontières avec la superpuissance nucléaire russe. Mais ce qui a été décidé au cours du Conseil des ministres réuni en urgence dans l'après-midi du 25 février, après le début de la campagne de guerre russe sur le territoire ukrainien, ne permet pas de douter des intentions de l'exécutif italien de projeter des contingents et des armes, beaucoup d'armes, sur le flanc oriental turbulent de l'Alliance atlantique.

Grâce à un décret-loi proposé par les ministres des Affaires étrangères Luigi Di Maio et de la Défense Lorenzo Guerini autorisant certaines dépenses pour répondre à la crise en Ukraine, le gouvernement Draghi a activé une « série de mesures relatives au renforcement des forces déployées par les nations dans le cadre des opérations de l'OTAN déjà actives, et à la disponibilité d'un contingent à haut niveau de préparation que les alliés mettent à disposition pour faire face aux situations de crise ». Concrètement, la mesure prévoit la prolongation jusqu'en 2022 de la présence avancée renforcée en Lettonie de 250 militaires et 139 véhicules terrestres, ainsi que l'utilisation d'un dispositif de surveillance Air Policing en Roumanie « avec un maximum de 130 personnes et 12 avions » (quatre avions de chasse de plus que ceux officialisés ces heures-ci par Guerini), ainsi que « des activités de patrouille aérienne sur le flanc est, par le biais de deux avions, d'un ravitailleur et d'un aéronef de collecte de données ».