18/10/2022

ALI ABOU HILAL
Les attaques des forces d’occupation et des colons sionistes contre le personnel médical palestinien sont un crime de guerre

 Ali Abou Hilal, Al Quds-com, 18/10/2022

Original : اعتداءات الاحتلال والمستوطنين على الطواقم الطبية جريمة حرب
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Ali Abou Hilal est un avocat palestinien, maître de conférences en droit international.

Ces dernières semaines, les forces d'occupation israéliennes et les gangs de colons ont intensifié leurs attaques contre le personnel médical, les ambulances, les médecins et les ambulanciers paramédicaux, à Jérusalem et dans d'autres territoires palestiniens occupés, en violation grave du droit international humanitaire et humain. Et le sous-secrétaire du ministère palestinien de la Santé, Wael Al-Sheikh, a déclaré aux médias qu'il y avait des tirs délibérés sur le personnel médical qui accomplissait son devoir humanitaire.

La fréquence des attaques contre le personnel médical s'est accrue au cours de la semaine dernière par les soldats d'occupation d'une part, et les colons d'autre part, car il a été constaté que le personnel médical, les journalistes et le personnel de la défense civile ont été de plus en plus directement visés au cours des récentes période. Le directeur des ambulances et des urgences du Croissant-Rouge à Naplouse, Ahmed Jibril, a déclaré qu'un certain nombre de colons ont attaqué des ambulances dans la ville de Hawara, au sud de Naplouse, et les ont empêchées de passer pour soigner les personnes blessées par des balles israéliennes.

Des ambulances appartenant au Croissant-Rouge et à Medical Relief ont été directement visées à plusieurs reprises, alors qu'elles transportaient des blessés, dans de nombreuses villes et camps palestiniens. Les colons ont également attaqué un médecin à Toulkarem et un véhicule médical appartenant à l'hôpital universitaire An-Najah à Naplouse. Selon le ministère palestinien de la Santé, le médecin, Assem Qaddoumi, a subi de graves ecchymoses à la poitrine, à l'abdomen et au nez, après qu'un groupe de colons l’eut attaqué au carrefour de Beit Lid, à l'est de Toulkarem, après quoi il a été transféré à l'hôpital gouvernemental de Thabet.  À Naplouse, des colons ont attaqué un véhicule du CHU An-Najah  transportant des patients dialysés alors qu'il passait par le poste de contrôle de Hawara il y a deux jours. Des équipes médicales et des ambulances ont également été ciblées à Jérusalem et dans des villes et des camps palestiniens par les forces d'occupation et des troupeaux de colons, afin de les empêcher de s'acquitter de leur devoir humanitaire de fournir les soins médicaux nécessaires aux victimes de l'occupation. qui ont été blessés à la suite de ces attaques.

Le Dr Abdullah Abou Al-Tin

 Dans une escalade dangereuse, le vendredi matin 14/10/2022, les forces d'occupation ont pris pour cible le médecin Abdullah Abou Al-Tin à Jénine : une balle lui a transpercé la tête et l'a gravement blessé, avant qu'il ne soit déclaré mort plus tard. Le docteur Abou Al-Tin, lorsqu'il a été touché par une balle de tireur d'élite de l'occupation, faisait partie du personnel médical visé par les attaques de l'occupation au cours de la semaine dernière. Il n'était ni le premier ni le dernier des martyrs du personnel médical, qui sont tombés lors d’ attaques des forces d'occupation et des hordes de colons.

Les attaques agressives menées par les forces d'occupation israéliennes et les hordes de colons contre les civils palestiniens dans les territoires palestiniens occupés constituent une violation flagrante du droit international humanitaire. Ces actes sont classés comme des infractions graves, selon la quatrième Convention de Genève relative à la protection de la population civile en temps de guerre de 1949. Le ciblage du personnel et des véhicules médicaux par les forces d'occupation et les colons israéliens constitue une forme d'homicide volontaire, qui entre dans le cadre des infractions graves telles que stipulées aux articles 146, 147 .


L'article 20 de la Convention stipule également que les employés travaillant dans la gestion et l'exploitation des hôpitaux, y compris les ambulanciers, les infirmières et les ambulanciers qui transportent et évacuent les blessés des opérations militaires, doivent être respectés et protégés. L'article 23 stipule l'obligation des Hautes Parties contractantes d'assurer le libre passage de tous les envois de médicaments et de fournitures médicales. Le Protocole additionnel aux Conventions de Genève de 1949, relatif aux victimes des conflits armés internationaux, renforce les mécanismes de protection du personnel sanitaire, facilite le transfert des blessés et blessés dans les zones d'hostilités et consacre la nécessité de les protéger et non d’être exposés à toutes les actions qui leur causent du tort et des dommages.

Les attaques des forces d'occupation et des colons israéliens contre le personnel médical palestinien ne sont pas considérées comme un acte involontaire ou un simple accident dû à une erreur, auquel il peut être remédié et sans conséquences sur les opérations ultérieures de ces forces. Au contraire, les attaques répétées contre ces médecins, infirmiers et ambulanciers confirment le fait qu'ils ont été ciblés par ces forces. Les données disponibles, documentées par les institutions locales et internationales des droits humains indiquent que l'usage excessif de la force létale contre ces personnes protégées et contre les ambulances dans lesquelles elles voyagent confirme l'intention des militaires de les tuer et de les blesser.

Ces attaques continues contre le personnel médical, qui ont fait des centaines de morts et de blessés dans ses rangs, sont considérées comme des crimes de guerre conformément au statut de la Cour pénale internationale et engagent la responsabilité internationale, ce qui nécessite la constitution d'un dossier judiciaire sur les victimes de ces attaques, y compris les blessés et les martyrs, pour le soumettre à la justice pénale internationale, en particulier à la Cour pénale internationale, pour qu’elle poursuive les auteurs ces crimes, afin qu'ils n'échappent pas au châtiment.

NdT
La version donnée par l’auteur de la mort du Dr. Al-Tin (chirurgien, 43 ans, père de 3 enfants) reprend la version officielle de l’Autorité palestinienne à Ramallah, qui occulte le fait que ce médecin était aussi un combattant des Brigades des Martyrs d’Al Aqsa, émanation de la fraction militante du Fatah, et qu’il était armé au moment où il a été tué. À mon humble avis, présenter un combattant comme une pauvre victime innocente ne sert pas la cause, d’autant plus que les sionistes se sont empressés de republier les photos d’Abdullah en armes avec ce genre de commentaires : « Les photos du défunt montrent de façon éloquente davantage le terroriste que le Docteur ». On ne répond pas à l’argument utilisé pour justifier des exécutions de « terroristes » par des pleurnicheries victimaires, mais en affirmant haut et fort le droit à la résistance, lui aussi inscrit dans la législation internationale. La Cour suprême israélienne elle-même a jugé en 2005 que « les “terroristes” appartiennent à la catégorie des civils qui prennent part aux hostilités ». On peut en déduire que leur exécution ne peut nullement être justifiée et qu’il ne sert à rien de tenter de cacher leur condition de combattants.


 

SERGIO FERRARI
Suspense au Brésil : qui occupera le Palais du Planalto le 1er janvier 2023 ?
L'Amérique latine retient son souffle

Sergio Ferrari, 17-10-2022
En collaboration avec Djalma Costa, Tuto Wehrle et E-CHANGER, ONG suisse de coopération solidaire présente au Brésil

Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Au-delà du second tour de l’élection présidentielle au Brésil (30 octobre), les regards de l'Amérique latine se tournent déjà vers le 1er janvier 2023, date à laquelle le président qui dirigera le pays pendant quatre ans prendra ses fonctions. La question essentielle est : quelle sera l'orientation politico-idéologique triomphante dans le géant sud-américain ?

Cette orientation aura un impact direct sur tout le continent latino-américain. Avec 220 millions d'habitants et 8,5 millions de kilomètres carrés, le Brésil est le pays le plus important de la région. Et de son propre avenir dépendra, en partie, si l'Amérique latine peut faire des pas plus significatifs vers l'unité économique et politique, pour le moment plus ou moins à l’arrêt.


La santé de la planète

Ce qui est en outre en jeu, c’est l’état de santé de la région amazonienne, véritable poumon de la planète, aujourd'hui victime d'une déforestation accélérée : connaîtra-t-elle une réhabilitation progressive ou une aggravation ? Au cours du seul premier semestre de l'année en cours, la plus grande forêt tropicale de la planète a perdu près de 4 000 kilomètres carrés de végétation, soit 10,6 % de plus qu'à la même période en 2021 et 80 % de plus qu'à la même période en 2018, un an avant l'arrivée de Bolsonaro au pouvoir.

Au-delà de la sphère environnementale, les certitudes et les hypothèses concernant cette nouvelle étape politique sur le point de commencer sont diverses.


Les extrêmes politiques

Le Brésil sort des urnes extrêmement polarisé. Aucun des deux camps - celui de l'extrême droite, dirigé par Jair Messías Bolsonaro, et celui du centre-gauche, par Luis Inázio Lula da Silva - ne pourra parvenir à une hégémonie suffisante pour conférer au prochain président un pouvoir incontestable. La gouvernance brésilienne elle-même pourrait prendre de sérieux risques dans un avenir proche.

Le Parlement sera un miroir direct de la polarisation post-électorale croissante. Deux faces d'une même pièce : d'importantes voix représentatives des mouvements sociaux urbains, du Mouvement des Sans Terre et des organisations indigènes ont été élues, ce qui permet d'augmenter le nombre de députés alignés sur Lula. Cependant, la droite la plus radicale semble se consolider, et selon les négociations internes de cet espace, elle pourrait même assurer la majorité dans les deux chambres.

Après ces élections, le projet de l'extrême droite au Brésil ne dépend plus seulement de ce que représente un leader messianique, mais il a pris du poids et se montre consolidé. D'autre part, en tant que projet ultra-conservateur, il se projette comme référence principale des secteurs réactionnaires de tout le continent, remplaçant dans ce rôle les forces de droite colombiennes, aujourd'hui frappées par la perte d'hégémonie depuis les dernières élections et la victoire de Gustavo Petro.

Le projet bolsonariste exprime en Amérique latine des phénomènes similaires qui se produisent sous différentes latitudes du globe. Entre autres, le trumpisme yankee, Fratelli d'Italia, qui a remporté une victoire électorale dans la péninsule fin septembre, VOX en Espagne, devenu troisième force électorale, le Rassemblement national - ancien Front national,- de Marine Le Pen, en France - qui a réussi à atteindre le ballotage au second tour en avril dernier -, et la droite victorieuse en Suède lors des dernières élections du 11 septembre. Sans oublier la force que le projet de droite/extrême droite accumule depuis longtemps dans d'autres pays, comme l'Autriche et la Hongrie.

 

Le MST se mobilise contre Bolsonaro et dénonce l'augmentation de la crise alimentaire au Brésil

Une nation fondamentalement inégalitaire

Le fossé économique et social interne au Brésil est de plus en plus profond et continuera de marquer non seulement les quatre prochaines années, mais plusieurs générations de Brésiliens. Aujourd'hui, 60 % de la population ne parvient pas à assurer les quatre repas quotidiens et 33 millions de personnes souffrent de la faim, situation similaire à celle de la crise du début des années 1990.

17/10/2022

SERGIO FERRARI
Brasil, mirada anticipada hacia el 1 de enero 2023: Futuro imprevisible, gobernabilidad bajo tensión
América Latina mira expectante

Sergio Ferrari, 17-10-2022

En colaboración con Djalma Costa, Tuto Wehrle y E-CHANGER, ONG suiza de cooperación solidaria presente en Brasil

Más allá de la segunda vuelta electoral de Brasil, las miradas de América Latina ya se dirigen al 1 de enero de 2023, cuando asuma el presidente que dirigirá el país por cuatro años. La pregunta esencial: ¿Cuál será la orientación político-ideológica triunfante en el gigante sudamericano?
Orientación que tendrá una repercusión directa en todo el continente latinoamericano. Con sus 220 millones de habitantes y 8.5 millones de kilómetros cuadrados, Brasil es el país que más peso tiene en la región. Y de su propio futuro dependerá, en parte, si América Latina puede dar pasos más significativos hacia la unidad económica y política, por el momento en un relativo standby.

 

La salud del planeta
Adicionalmente, también en juego, la rehabilitación paulatina o el agravamiento de la salud de la región amazónica, verdadero pulmón del planeta, hoy víctima de una deforestación acelerada. Solo en el primer semestre del año en curso la selva tropical más extensa del planeta perdió casi 4 mil kilómetros cuadrados de vegetación, un 10.6% más que en el mismo período de 2021 y un 80% superior a la del mismo periodo en 2018, un año antes que asumiera Bolsonaro.
Más allá de la esfera ambiental, diversas son las certezas e hipótesis con respecto a esta nueva etapa política a punto de comenzar.

Los extremos políticos
Brasil sale de las urnas extremadamente polarizado. Ninguno de los dos campos –el de la extrema derecha, conducido por Jair Messías Bolsonaro, y el del centro izquierda, por Luis Inácio Lula da Silva-- podrán lograr una hegemonía suficiente como para conferirle al próximo presidente un poder incontestable. La misma gobernabilidad brasilera podría correr serios riesgos en el futuro cercano.

ANTONIO MAZZEO
Les militaires italiens commanderont le dispositif de sécurité de la Coupe du monde de football au Qatar

Antonio Mazzeo, Africa ExPress, 16/10/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Il reste un peu plus d'un mois pour le début de la Coupe du monde de football au Qatar (la deuxième consécutive sans la présence de l'équipe nationale italienne), et pendant ce temps commence dans l'émirat le déploiement du contingent militaire inter-forces italien qui contribuera au dispositif de sécurité de l'événement sportif controversé.

 


« La tâche des militaires italiens est de soutenir, avec les contingents de la France, du Royaume-Uni, des États-Unis, du Pakistan et de la Turquie, les forces armées qatariennes dans la mise en œuvre du système de défense du championnat du monde », a déclaré l'état-major italien de la défense dans un communiqué. « Le dispositif inter-forces dirigé par l'armée italienne sera prêt à intervenir, en soutien et à la demande des autorités de l'État hôte, dans des situations d'urgence ou en cas d'actes hostiles qui pourraient menacer des infrastructures critiques telles que des stades, des ports, des aéroports, des complexes industriels, des centres commerciaux et des lieux bondés. »

La Task Force sera composée de 560 militaires avec 46 véhicules terrestres, un navire et deux avions. L'armée déploiera des unités spécialisées EOD (Explosive Ordnance Disposal), pour la défense contre la menace chimique, biologique, radiologique et nucléaire (CBRN) et des unités cynophiles antiterroristes. La Marine Militaire couvrira les eaux internationales au large de Doha, avec le patrouilleur polyvalent de haute mer Paolo Thaon di Revel, et l'espace sous-marin, près de la côte, avec un véhicule sous-marin entièrement automatisé du type « Remus 100 » en dotation au Commandement des Forces de mesures contre les mines de La Spezia.

L'armée de l'air italienne participera, elle, au contrôle de l'espace aérien pour contrer l’utilisation non autorisée de mini- et micro-drones.

Elle déploiera un Counter-Unmanned Aerial Anti-drone System (C-UAS) composé de dispositifs e brouillage  portables et du système anti-drone stationnaire ACUS (AMI Counter UAS).

A Doha arrivera également un noyau de 14 spécialistes de l'Arme des Carabiniers qui feront office de conseillers des forces de sécurité (Gendarmerie, Garde de l'Émir, Police Militaire) et des forces spéciales du Qatar.

Toutes les activités de la task force italienne seront coordonnées par le COVI – Commandement Opérationnel du Sommet Inter-forces de la Défense – avec à sa tête le général Francesco Paolo Figliuolo, tandis que le commandement sur le terrain des opérations sera confié au général de brigade Giuseppe Bossa, commandant de la brigade « Sassari ».

La nouvelle mission italienne à l'étranger (la 44e  de 2022) a été nommée par le ministère de la Défense « Orice », par référence à l’oryx d’Arabie, l'une des quatre espèces d'antilope autochtone de la péninsule arabique capable de vivre dans un environnement désertique. En danger d’extinction, l’oryx est l’animal national du Qatar. 

Les besoins financiers de la mission ont été estimés à 10 811 025 euros.

Entrevista a Jeffrey Sachs: acabar con la guerra por delegación en Ucrania o enfrentarse al "Armagedón". Hay que negociar de una vez

 

Traducido por Miguel Álvarez Sánchez, Tlaxcala, a partir de la traducción al alemán de NachDenSeiten, un poco acortada

Esta es una declaración clave de Jeffrey Sachs en una entrevista para Grayzone el 10.10.2022 con los periodistas usamericanos Aaron Maté y Max Blumenthal. Sachs es director del Centro para el Desarrollo Sostenible de la Universidad de Columbia en la ciudad de Nueva York. Los pasajes especialmente interesantes están en negrita para una vista general rápida.

Maté:

El presidente Zelenski pidió recientemente ataques preventivos contra Rusia, aunque un portavoz se retractó posteriormente y dijo que se refería a sanciones preventivas. Entretanto, Biden habló de que el mundo se enfrenta al Armagedón por primera vez desde la crisis de Cuba y al mismo tiempo dijo que Putin hablaba en serio cuando dijo que utilizaría armas nucleares biológicas, químicas y tácticas, aunque yo personalmente no he oído a Putin decir eso.

¿Cómo interpreta esta recargada retórica, cree que le interesa seriamente a USA una salida a la escalada en este momento?

Sachs:

Esta es una guerra entre Rusia y USA. No sabemos exactamente cuántos soldados usamericanos hay en suelo ucraniano, pero sí sabemos que USA está financiando armas para Ucrania y proporcionando al país información de los servicios secretos. Así que hay dos bandos enfrentados con unas 1.600 armas nucleares en una guerra de extraordinaria importancia para Rusia, sobre la que USA ha dicho hasta ahora que haremos todo lo posible para infligirle una derrota.

Sin embargo, hay una salida que es abiertamente obvia: Que la OTAN diga que no aceptamos a Ucrania en la OTAN. Y punto. Esta solución habría evitado la guerra y le habría puesto fin ya en marzo, cuando Rusia y Ucrania, con la mediación de Turquía, estaban cerca de una solución y lo dijeron públicamente.

Muchos de nosotros creemos que USA ha impedido este acuerdo negociado. Nunca sabemos realmente lo que ocurre en nuestro gobierno porque no dice la verdad.

Creo que la ampliación de la OTAN es un objetivo muy arraigado en USA que se remonta a principios de la década de 1990. Desde entonces, Rusia ha rechazado este objetivo con la misma determinación.

Putin también lo dejó muy claro a finales de 2021: la neutralidad de Ucrania es mi línea roja. En ese momento llamé a la Casa Blanca y dije: la neutralidad sería lo adecuado para ambas partes. Pero la Casa Blanca insistió en que Ucrania tenía derecho a entrar en la OTAN. Pero mantengo mi posición: debe haber negociaciones. Por cierto, Zelenski no puede dirigir las negociaciones con Putin. Porque esta es una guerra entre los USA y Rusia. Aquí es donde los presidentes usamericano y ruso deben hablar directamente entre sí.

Maté:

Zelenski también ya ha descartado negociar con Rusia mientras Putin esté en el poder...

Sachs:

Estudié en detalle la crisis de Cuba. Justo al mes hace 60 años estuvimos al borde de la destrucción nuclear. Y en esta crisis una de las provocaciones fue que Castro dijo: Adelante, ataca -dirigido a Jrushchov- por lo que le instó a que lanzara un ataque preventivo. Tal y como lo exige ahora Zelenski. ¿Y cómo reaccionó Jrushchov? Dijo, ¿se supone que este es nuestro aliado que quiere el fin del mundo? Será mejor que negociemos rápido.

Estoy totalmente consternado por declaraciones como las de Zelenski. Lo malo es que USA le asegura a Ucrania un apoyo total y así también da carta blanca a esas declaraciones provocadoras.

Aquí hay un pequeño cuestionario:

Rusia controla la central nuclear de Zaporiyia, Ucrania. Le disparan. Entonces, ¿quién está disparando? Nuestros medios de comunicación dicen: ¡Oh, eso no lo sabemos!

Es evidente que no pueden sumar uno más uno y llegar a la conclusión: Hm, si Rusia controla la central nuclear, ¿entonces tal vez no dispare contra la propia central nuclear a la par?

Es casi seguro que Ucrania es responsable de esto. Y sin embargo, no nos atrevemos a decir esta sencilla verdad. Dejamos que Ucrania prosiga impunemente en lugar de decir: ¡Basta ya! Ni siquiera conseguimos hacer esta exigencia. Este es el problema.

Estamos azuzando a Ucrania contra Rusia. De esta manera arriesgamos un Armagedón. Esto es un error gigantesco de este gobierno.

Tengo 67 años y he sido testigo de muchas guerras usamericanas: Vietnam, Laos, Camboya, Nicaragua, Irak, Siria, Afganistán, Libia, Yemen y más. Es tarea del presidente de USA poner el freno. Porque este país es una máquina de guerra. Esto no es un deporte para espectadores, va de vida o muerte. El presidente tiene que evitar la destrucción del mundo.

Blumenthal

Dice usted que se trata de una guerra entre USA y Rusia. Importantes representantes usamericanos llevan tiempo pidiendo que se ponga fin a Nordstream 2. ¿Quién cree que es el responsable de los atentados que han tenido un enorme impacto en la economía alemana?

Sachs:

No estuve allí, pero creo que los usamericanos volaron Nordstream. Biden ya dijo en febrero: si Putin invade, se acabó Nordstream 2. A la pregunta de una periodista sobre cómo se va a llevar a cabo eso, se limitó a decir: «Tenemos nuestros medios y formas.»

Así pues, ¿quién vigila el espacio aéreo, quién tiene los medios para llevar a cabo un ataque de este tipo, quién ha anunciado ya que impedirá el gasoducto, y quién, tras el sabotaje, habló de una gran oportunidad para que USA desvincule a Europa del gas ruso para siempre? Los periodistas experimentados me dicen: por supuesto que fue USA. Pero esta constatación no aparece en nuestras noticias.

LUIS E. SABINI FERNANDEZ
Israël et sa "solution finale" de la question palestinienne, sans les Palestiniens

Luis E. Sabini Fernández, 15/10/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Le sionisme, intronisé officiellement en Israël et officieusement dans des gouvernements clés dans le monde, comme celui des USA, a abordé la “solution du problème palestinien” de diverses manières.

Nous arrivons au XXIe siècle avec la théorie “Sharon” - « leur rendre la vie impossible »-, de sorte que ce ne soient pas les Israéliens qui doivent résoudre activement la question, mais les Palestiniens eux-mêmes qui semblent prendre les décisions. Comme celle de partir, par exemple.

Exemples de cette politique : ne pas les laisser ajouter ne serait-ce qu’une pièce de 3m x 3 à une maison palestinienne ancestrale, ne pas leur permettre de recueillir ne serait-ce que de l’eau de pluie et leur vendre l'eau (qui dans la région est un bien rare, à 4 ou 5 fois sa valeur commerciale pour les Juifs, qui, en outre, ont en moyenne des revenus beaucoup plus élevés) ; ne pas permettre la reconstruction de maisons détruites par des bombardements et de l'artillerie dans des attaques successives que l'armée « de défense » israélienne  a menées, non pas contre des armées ou des casernes palestiniennes inexistantes, mais contre les maisons, les écoles, les hôpitaux, les mosquées, les installations sanitaires ou industrielles qui existent, par exemple dans la bande de Gaza. Mitrailler, parfois avec de l'artillerie lourde, des barques de pêcheurs, à peine elles s'éloignent de la côte, parfois même alors qu’ils sont tout près du rivage.

Porter au désespoir le traitement médical de Palestinien·nes, parfois malades, parfois parturientes. Profiter justement des besoins médicaux de la population palestinienne, avec ses propres hôpitaux maltraités et bombardés, pour les contraindre à recevoir des soins médicaux si les patients ou des membres de leur famille fournissent en échange des informations à la “sécurité israélienne”. Cette méthode tordue d'avilissement des relations et des comportements affaiblit les Palestiniens et renforce Israël parce que le délateur se retrouve prisonnier des deux côtés. 

 Le fin du fin de la politique consistant à leur “ rendre leur vie impossible” a finalement été atteint avec l '« Accord du siècle » de 2020. Oubliés le show d'un Yasser Arafat avec un Is Yitzhak Rabin flanqué de Bill Clinton (Oslo, 1993) ; ou celui de Taba (Sinaï, 2000) entre Barak et Arafat ou le menuet ne menant à rien entre Abbas et Sharon (Jérusalem, 2005).

L'Accord du Siècle a été signé entre les chefs des USA et d'Israël ; Donald Trump, Jared Kushner (son gendre juif et « ministre de tout », comme on l'appelait à la Maison Blanche trumpienne) et Benjamin Netanyahou : c'était un accord sur Palestine/Israël, mais sans Palestiniens ; en tout cas, avec la perspective de les “voir”  disparaître.

Mais la réalité est têtue. Outre l'énorme population que les sionistes ont réussi, par la terreur, à arracher de la Palestine (en gros, la moitié de sa population), des millions d'autres Palestiniens ont refusé d'abandonner leur terre. Ils ont eu l'expérience des expulsions et massacres antérieurs (ce que les premiers expulsés, ceux de 48, n'ont pas pu faire faute de précédents).

LUIS E. SABINI FERNÁNDEZ
Israel con su solución final de la cuestión palestina

Luis E. Sabini Fernández, 15-10-2022

El sionismo entronizado oficialmente en Israel y oficiosamente en gobiernos claves en el mundo, como el de EE.UU., ha encarado la “solución del problema palestino” de diversas maneras.


Llegamos al siglo XXI con la teoría “Sharon” de “hacerles la vida imposible”, así no tienen que ser los israelíes quienes resuelvan activamente la cuestión sino que los propios palestinos parezcan ser quienes tomen decisiones. Como las de irse, por ejemplo.

 Esa política; como no dejarles agregar ni siquiera una habitación de 3 x 3 a una ancestral vivienda palestina, no permitirles acumular ni agua de lluvia y venderles el agua (que en la región es un bien escaso, a 4 o 5 veces su valor comercial para judíos, que, además, tienen en promedio mucho más altos ingresos; no permitir la reedificación de viviendas destruidas mediante bombardeos y artillería en sucesivos ataques que el ejército “de defensa” israelí  ha acometido, no contra inexistentes ejércitos o cuarteles palestinos, sino contra las viviendas, escuelas, hospitales, mezquitas, instalaciones sanitarias o industriales que hay, por ejemplo en la Franja de Gaza. Balear, a veces con artillería pesada botes pescadores, que se alejen apenas de la costa en sus trajines pesqueros, a veces incluso baleados botes y pescadores directamente en la costa.

Llevar hasta la desesperación el tratamiento médico de palestinos, a veces enfermos, a veces parturientas. Aprovechar justamente las necesidades médicas de población palestina, con sus propios hospitales maltrechos y bombardeados, para coaccionarlos con darles asistencia médica si tales pacientes o sus familiares les brindan a cambio informes a la “seguridad israelí”. Este espurio método de envilecer las relaciones y los comportamientos debilita palestinos y fortalece a Israel porque el delator queda prisionero de las dos partes.

El remate de la política de “hacerles la vida invivible” se alcanzó finalmente con el “Acuerdo del Siglo” de 2020. Ya no los juegos escénicos de un Yaser Arafat con un Yitzhak Rabin más Bill Clinton (Oslo, 1993); o los de Taba (Sinaí, 2000) entre Barak y Arafat o el minuet totalmente inconducente entre Abbas y Sharon (Jerusalén, 2005). 


El Acuerdo del Siglo se firmaba entre los jefes ejecutivos de EE.UU. e Israel: Donald Trump, Jared Kushner (su yerno judío y “ministro de todo”, como se lo conociera en la Casa Blanca trumpiana) y Beniamin Netanyahu: era sobre Palestina/Israel, pero sin palestinos; en todo caso, con la perspectiva de “verlos” desaparecer.

Pero la realidad es terca. Además de la enorme población que mediante el terror los sionistas lograron arrancar de cuajo de Palestina (grosso modo, la mitad de su población), otros millones de palestinos se han negado al abandono de su tierra. Han contado con la experiencia de las expulsiones y matanzas anteriores (algo que los primeros expulsados, los del 48, no pudieron hacer por falta total de precedentes).

16/10/2022

GUIDO VIALE
Penser la conversion écologique, redéfinir le travail

 Guido Viale, 11/10/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Guido Viale (Tokyo, 1943) est un sociologue et écrivain italien. Il a été un des leaders du mouvement étudiant 1968 à Turin et a dirigé le groupe Lotta continua. En 2014, il a été parmi les initiateurs de la liste L’Autre Europe avec Tsipras aux élections européennes. Auteur de nombreux livres, notamment sur les questions d’environnement.
 
 

Ci-dessous deux textes de Guido Viale autour de la conférence organisée à Venise en septembre 2022 sous le titre « Décroissance : si ce n’est pas maintenant, alors quand ? »


La conversion écologique est pressée

La récente conférence internationale sur la décroissance Venise 2022 a montré qu'au cours des dernières années, même sans que personne ne la poursuive explicitement, une convergence s'est effectivement produite entre des visions et des perspectives d'une société future qui, jusqu'à récemment, semblaient lointaines ou même alternatives : celles qui répondent aux termes de décroissance, d'écosocialisme, d'écoféminisme, de société du soin, de justice sociale et environnementale, de conversion écologique et peut-être d'autres. Tout en maintenant chacune un objectif spécifique, ce qui les unit, c’est la répudiation de toute perspective fondée sur la croissance (du PIB), à l’accumulation du capital, au productivisme, à l’extractivisme, à l'exploitation tant des êtres humains que du vivant, aux inégalités sociales et au patriarcat ; et, en positif, à une perspective fondée sur la décentralisation et la participation à la gestion des processus de production, des contextes institutionnels et des rapports sociaux et une orientation basée sur la sobriété dans la consommation et l'enrichissement des relations.

Le problème non résolu, tant au niveau théorique que pratique, est de savoir comment faire vivre, grandir et mûrir ces visions à la fois dans les luttes en cours contre l'exploitation du travail et de l'environnement et dans les multiples initiatives « moléculaires » de réorganisation de la vie et de la consommation dans des contextes de partage.

Ces pôles sont reliés par la nécessité et l’urgence d'affronter la crise climatique et environnementale déjà en plein essor et destinée à s'aggraver ; en somme, la conversion écologique de l'appareil productif, des relations sociales et des structures institutionnelles. Une « transition » possible – on en a désormais les preuves – seulement si elle est promue « par le bas », c'est-à-dire si elle est promue par une population qui se constitue en communauté, et si elle n'est pas confiée uniquement à des mesures gouvernementales lancées d’ « en haut », toujours tardives, partiales, discriminatoires, incapables d'abandonner le paradigme de la croissance. Seules de telles communautés seront en mesure de s'adapter aux conditions difficiles dans lesquelles la crise climatique et environnementale contraindra les prochaines générations, à commencer par celles des jeunes d’aujourd' hui.

La conversion écologique a besoin de la participation convaincue d'un grand nombre – pas nécessairement la majorité – de citoyennes et de citoyens, de travailleurs et de travailleuses ; mais surtout de connaissances tirées de l'expérience directe de ceux et celles qui vivent et travaillent sur les territoires et dans les entreprises à reconvertir ; connaissances qui ne peuvent être recueillies qu'à travers une confrontation directe et continue entre les intéressé·es.

C'est un processus très difficile, qui semble mettre en péril des emplois ou des habitudes acquises sans envisager d'alternatives concrètes, qui doivent être construites sur des parcours longs, complexes et aléatoires. C'est pourquoi les points où la perspective d'une conversion productive – indissolublement liée à la recomposition d'une communauté de référence – peut le plus facilement s'affirmer sont les entreprises exposées au risque de fermeture, de délocalisation, de redimensionnement. Là, comme le montre l’expérience exemplaire de la GKN de Campi Bisenzio, il n'existe pas d'alternative à la socialisation de la gestion de la lutte et de l'usine et à une conversion productive qui ne peut se réaliser que dans le cadre d'un plan de portée au moins nationale, encore en grande partie à élaborer, comme celui envisagé par le collectif ouvrier pour des productions fonctionnelles à une mobilité collective et durable.