Du Maghreb à l’Afrique de l’Ouest, l’inflation, les sécheresses et l’insécurité font flamber le prix des ovins, compliquant les célébrations de l’Aïd. Décryptage en infographies.
À Dakar, les foires au bétail ne connaissent pas la même effervescence qu’à l’accoutumée. Alors que les autorités religieuses ont annoncé que la plus importante des fêtes musulmanes, l’Aïd Al Adha – la Tabaski en Afrique de l’Ouest – serait célébrée entre le mercredi 28 juin et le jeudi 29 juin (soit le dixième jour du dernier mois du calendrier lunaire islamique), béliers et clients manquent encore à l’appel.
En cause, les émeutes meurtrières qui ont éclaté dans plusieurs villes du Sénégal après la condamnation, le 1er juin, de l’opposant Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme. Ces
explosions de violence ont effrayé les éleveurs maliens et
mauritaniens, qui acheminent chaque année près de 150 000 bêtes pour
l’occasion. Une partie d’entre eux semble attendre le dernier moment
pour amener leur cheptel en toute sécurité dans les marchés de la
capitale. Signe qui ne trompe pas : dans la ville de Dakar, il manquait,
le 18 juin, 40 000 moutons par rapport à 2022.
Pression sociale
Une rareté relative, qui vient accentuer les habituelles spéculations à l’approche de la Tabaski. D’autant qu’aux craintes de tensions s’ajoutent une très forte inflation (15,1 % sur les produits alimentaires en 2023 en Afrique) et des sécheresses historiques qui ont frappé durement plusieurs pays du continent. Un cocktail explosif qui a fait grimper les prix des bêtes et des denrées nécessaires à la préparation de la « grande fête », au point que certains, au Maroc et en Tunisie, envisagent d’annuler purement et simplement le sacrifice.
Pour les ménages les moins aisés, l’achat du mouton constitue une très lourde pression sociale. Combien coûtera-t-il cette année ? Quelles races sont les plus prisées ? La réponse en infographies.
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