28/11/2021

GILI IZIKOVICH
Agur Schiff, un romancier israélien qui ose écrire sur la traite négrière et les Juifs en Afrique

Gili Izikovich, Haaretz, 25/11/2021
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Gili Izikovich (1980) est journaliste, critique littéraire, de cinéma et de télévision au quotidien israélien Haaretz depuis 2008.

« Oui, c'est vrai. Le grand-père de mon arrière-arrière-grand-père était un marchand d'esclaves ». Le nouveau livre d'Agur Schiff met en scène un Israélien, son homonyme, qui se rend en Afrique et est jugé pour être le descendant d'un trafiquant d'esclaves. L'auteur explique pourquoi cette histoire devait être racontée

 Agur Schiff : « Un écrivain est quelqu'un qui veut être aimé. Comment génèrent-ils cet amour ? Auprès de qui ? » Photo : Hadas Parush

En décembre dernier, épuisé après avoir travaillé sur son dernier roman et inquiet de voir la pandémie retarder sa sortie, l'auteur israélien Agur Schiff a décidé d'entreprendre un voyage.

Rien de ce voyage ou de cette destination n'a été laissé au hasard : le Ghana n'était pas seulement un pays dont Schiff était devenu légèrement obsédé ; c'était aussi un lieu d'une importance significative dans le livre sur lequel il avait travaillé, dont l'histoire se déroule dans un pays d'Afrique occidentale sans nom.

Le Ghana ne l'a pas déçu.

Au cours de sa visite, il a rencontré un ancien chef militaire, a passé une agréable soirée avec des membres de la société littéraire locale et a visité les principaux sites historiques d'un pays qui a été une plaque tournante et une porte d'entrée majeure pour le trafic d'esclaves du 16e  au 19e  siècle. M. Schiff a visité le Fort Saint-Georges (Fort d'Elmina), où les esclaves étaient chargés sur les navires, et le Fort de Cape Coast, aujourd'hui classé au patrimoine mondial de l'UNESCO, où le musée de la traite négrière lui a donné un léger aperçu, une sorte de présage, du champ miné d'identités qu'il avait choisi de traverser.

« Ils ont érigé un site commémoratif pour les touristes venus d'Amérique pour retrouver leurs racines à Cape Coast », raconte-t-il. « Il y a des tombes avec les restes de deux esclaves qui ont été ramenés par la « Porte du non-retour », par laquelle des millions d'Africains ont été forcés de monter sur les bateaux qui leur faisaient traverser l'Atlantique.

« Ils ont construit un mur à côté des tombes et les touristes visiteurs écrivent quelque chose dessus. Spontanément, j'ai décidé d'écrire quelque chose en utilisant un marqueur magique. Mais alors, le gardien du site s'est précipité et a crié "Non ! Non ! Non !" Je lui ai demandé pourquoi et il m'a répondu : 'Parce que tu n'es pas noir'. Je lui ai demandé comment il le savait et après m'avoir jeté un coup d'œil de généticien, il m'a dit 'Je sais' - et ne m'a pas autorisé à écrire ».

 

Agur Schiff : « Je suis toujours très cynique à l'égard de ceux qui font fortune grâce aux guerres, qui écrivent sur l'occupation ou créent de l'art sur l'occupation ». Photo : Hadas Parush

Pas sympa ! Il n'aurait aucun problème à s'exprimer au mémorial de l'Holocauste de Yad Vashem à Jérusalem.

« L'explication qu'il m'a donnée, ainsi que le blâme, j'ai dû les mettre dans mon livre : quand un écrivain blanc écrit sur l'Afrique, il commet un acte évident d'exploitation, de littérature colonialiste. C'est une critique consciente que je devais mettre dans mon livre.

« Je suis toujours très cynique à l'égard de ceux qui font fortune grâce aux guerres, qui écrivent sur l'occupation ou créent de l'art sur l'occupation. Qu'est-ce qu'un écrivain ? Un écrivain est quelqu'un qui veut être aimé. Comment génèrent-ils cet amour ? Auprès de qui ? Cette question me dérange beaucoup. Je me sens aussi coupable : je profite ; un écrivain blanc qui a vécu quelque chose pendant un moment et qui a écrit sur l'Afrique ».

LOUISA THOMAS
Peng Shuai y las altas apuestas de los negocios en China

Louisa Thomas, The New Yorker, 23/11/2021
Traducido del inglés por
Sinfo Fernández, Tlaxcala

 

Louisa Thomas (1981) es una escritora y periodista deportiva usamericana, colaboradora de The New Yorker. Es autora de tres libros y coeditora de “Losers: Dispatches from the Other Side of the Scoreboard”. @louisahthomas

La Asociación de Tenis Femenino ha adoptado una postura inusualmente audaz -y costosa- en nombre de la estrella del tenis contra el Estado que la censuró.2e noviembre de 20

 

El hecho de que el gobierno chino se haya visto obligado a reconocer e incluso demostrar la existencia de Peng revela su ansiedad ante la creciente presión internacional (Foto: William West/Getty)

 

Cuando Peng Shuai, una estrella del tenis chino, publicó el 2 de noviembre en las redes sociales chinas su relación con Zhang Gaoli, antiguo viceprimer ministro de China y miembro del Politburó, no ocultó su desesperación ni sus malos presagios. La voz de Peng era franca y sin tapujos, incluso con ella misma. Alegó que Gaoli la había violado en su casa y describió la dolorosa complejidad de la relación que, según ella, siguió a ese encuentro. Escribió que habían tenido una relación similar años antes. No tenía ninguna prueba, escribió, “solo experiencias reales que me han perturbado y destrozado”.


Rebel Pepper

A lo largo de los años, otros altos funcionarios chinos han sido acusados de mala conducta, pero solo en las purgas del Partido. Peng, que había alcanzado el número 1 del mundo como jugadora de dobles y había ganado dos campeonatos de dobles del Grand Slam, había sido aclamada como una heroína, la “flor de oro” del país, como publicó un periódico patrocinado por el Estado. Estaba asumiendo un riesgo sin precedentes, y parecía que sabía lo que podía resultar de ello. “Aunque sea un huevo lanzándome contra una roca, aunque sea una polilla volando hacia una llama, cortejando mi propia destrucción”, escribió, “seguiré diciendo la verdad de lo que me ha sucedido”.

 

El post estuvo publicado unos diez minutos antes de que la bien engrasada maquinaria de censura del Estado se pusiera en marcha y lo retirara. Los comentarios en la cuenta de Peng fueron bloqueados. Se borraron las capturas de pantalla de su publicación de 1600 palabras que se estaban difundiendo. Su nombre desapareció de las búsquedas en Internet. Los emojis y las palabras relacionadas con el caso también lo hicieron. Durante un tiempo, incluso se bloqueó la palabra “tenis”. Detrás del borrado de la presencia de Peng en la Internet china por parte del Estado había otra pregunta urgente y preocupante: ¿Qué va a pasar con ella?

 

Todo el mundo en la Asociación de Tenis Femenino (W.T.A., por sus siglas en inglés) estaba preocupado. Sus intentos de llegar a Peng a través de sus contactos y de los canales diplomáticos fracasaron. El 14 de noviembre, casi dos semanas después del mensaje inicial de Peng, Steve Simon, presidente y director general de la W.T.A., concedió una entrevista a Christopher Clarey, del Times. Su organización había recibido garantías de que Peng estaba a salvo, dijo Simon, pero eso no era suficiente. El gobierno chino tiene que demostrar y garantizar la seguridad de Peng, y poner en marcha una investigación sobre sus acusaciones. También pidió a China que pusiera fin a la censura sobre el tema. De lo contrario, dijo, “estaríamos dispuestos a dar ese paso y a no actuar en China si eso es lo que sucede”. En los días siguientes, en entrevistas con la CNN y en otras declaraciones públicas, Simon reiteró la posición de la gira. “Nuestra prioridad absoluta e inquebrantable es la salud y la seguridad de nuestros jugadores. Estamos hablando para que se haga justicia”, dijo.

 

27/11/2021

ANTONIO MAZZEO
Tous les marchands d’engins de mort présents au Grand Bazar du Dernier Pharaon, le Maréchal Al Sissi

 Antonio Mazzeo, Africa Express, 28/11/2021
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Le coup d'envoi d'une exposition de systèmes de mort et de destruction initiée, promue et parrainée par le dictateur Abdelfattah Al Sissi sera donné lundi au Caire. Parmi les sponsors, Fincantieri, le géant de la construction navale, détenu majoritairement par l’État italien.

Fincantieri parmi les sponsors de l'édition 2021 d'EDEX

Capitaines d'industrie et chefs d'entreprise, vétérans hyperétoilés et multi-décorés, marchands de canons, VRP et démarcheurs, décrocheurs de contrats et distributeurs de commissions de cinq pour cent, profiteurs, courtisans et pique-assiettes : ils se bousculeront tous pour se prendre en selfie avec le dernier pharaon d'Égypte.

Tout et tout le monde est prêt pour l'Egypt Defence Expo - EDEX 2021, l'exposition internationale des industries de guerre qui débutera au Caire le lundi 29 novembre et se terminera le jeudi 2 décembre. Une exposition de systèmes de mort et de destruction souhaitée, promue et parrainée par le maréchal Abdel Fattah Al-Sissi, président et commandant suprême des forces armées du pays d'Afrique du Nord mis à l'index pour crimes et violations des droits humains.


 Une occasion unique

« L'EDEX est une occasion unique pour les industries militaires de présenter les technologies, les équipements et les systèmes d'armes les plus récents dans les domaines terrestre, maritime et aérien et d'échanger des expériences », insiste le ministre de la défense Mohamed Ahmed Zaki, ancien commandant de la Garde républicaine et des forces parachutistes égyptiennes. « EDEX vise à ouvrir de nouveaux horizons de coopération dans l'industrie de la défense entre l'Égypte et de nombreux autres pays du monde. Nous sommes convaincus que l'exposition de cette année augmentera encore plus en taille et en impact que la première qui s'est tenue en 2018 ».

Selon les organisateurs, l'Egypt Defence Expo 2021 réunira plus de 400 entreprises d'armement de 42 pays et plus de 30 000 visiteurs sont attendus. La cérémonie d'ouverture devrait se dérouler en présence du président Al-Sissi et de hauts responsables politiques et militaires de la République arabe d'Égypte, ainsi que d'une représentation autorisée d'hommes de gouvernement, de généraux et d'amiraux étrangers. Lors de l'édition 2018, les ministres de la Défense des Émirats arabes unis, d'Oman, du Soudan, de France, de Grèce, de Chypre, du Soudan du Sud, du Cameroun, de Corée du Sud et de Somalie ont posé pour la photo souvenir aux côtés du dictateur égyptien.

En fait, toutes les conditions sont réunies pour transformer la foire de guerre égyptienne en une opportunité d’affaires et de commissions en milliards pour le complexe militaro-industriel. Parmi les exposants figurent les grands noms des secteurs de l'aérospatiale, des missiles, des systèmes navals et terrestres du monde entier : Boeing, Lockheed Martin, Dassault Aviation, Naval Group, Airbus, BAE Systems, General Dynamics, Motorola Solutions, Raytheon, Rheinmetall, Thales, etc.

Sissi vu par Fadi Abou Hassan, Norvège

RAMZY BAROUD
Pourquoi la voix palestinienne doit occuper une place centrale dans la sphère publique mondiale

Ramzy Baroud, The Palestine Chronicle, 24/11/2021

Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Lors d'un récent événement à New York, le président de l'Association de la presse étrangère, Ian Williams, a déclaré, devant un public enthousiaste, qu'il était temps de "récupérer le récit sur la Palestine".

Cette expression - "récupérer le récit" [reclaim the narrative] - est relativement nouvelle dans le discours palestinien. Il y a quelques années, le concept, sans parler de sa mise en œuvre, était tout à fait étranger : la foule proisraélienne refusait, et refuse toujours, de reconnaître que les Palestiniens, leur histoire et leur discours politique ont de l'importance ; certains membres du mouvement pro-palestinien reléguaient les voix palestiniennes comme si elles étaient tout simplement incapables d'articuler un récit cohérent.

Les militants palestiniens de Cheikh Jarrah Mohammed et Mouna El Kurd. (Photo : via Twitter)

Pendant de nombreuses années, avec d'autres intellectuels palestiniens, j'ai lutté contre la mauvaise représentation et la marginalisation de la Palestine et des Palestiniens, non seulement par Israël et ses alliés dans les médias grand public, mais aussi contre l'élitisme qui existait au sein du mouvement palestinien lui-même.

Entendre Williams prononcer ces mots était assez satisfaisant. Le contexte dans lequel ces mots ont été prononcés était plus important. L'événement, intitulé « Distant Voice No More ? Giving Rise to a New Generation of Palestinian Journalists », était organisé par la nouvelle et dynamique organisation Palestine Deep Dive (PDD) et co-organisé par l'Association de la presse étrangère. L'idée derrière la création de PDD est de remettre en question le récit commun qui imprègne les médias capitalistes sur la Palestine et Israël depuis des décennies. Cette nouvelle organisation a accompli un travail impressionnant en un laps de temps relativement court.

Parmi les participants figurait la star internationale du rock Roger Waters qui, au fil des ans, est devenu une icône du mouvement de solidarité internationale avec la Palestine, de la même manière que ses chansons, dont "Another Brick in the Wall", ont symbolisé le soutien mondial au mouvement anti-apartheid en Afrique du Sud.

MILENA RAMPOLDI
« Les sionistes ont kidnappé le judaïsme » : William Hanna parle de son nouveau livre La promesse brisée d'une terre promise

 Milena Rampoldi, ProMosaik, 27/11/2021
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Le 29 novembre 1947, les représentants de 33 pays à l’ONU votaient la Résolution 181 de partage de la Palestine en 3 entités : un État juif, un État arabe et une administration internationale pour Jérusalem/Bethléem. Cette résolution, appuyée par les 2 grandes puissances, USA de Truman et URSS de Staline, ne fut jamais appliquée et déclencha la guerre, provoquée par la proclamation unilatérale de l’État juif le 14 mai 1948. Pour commémorer ce sinistre anniversaire, j’ai parlé avec le militant propalestinien des droits humains vivant à Londres, William Hanna, à propos de son nouveau livre « The broken promise of a promised land », qui dit ses quatre vérités sur le judaïsme, le sionisme, l'occupation et la violation des droits des Palestiniens. Un livre courageux et authentique.

 

Pourquoi avez-vous choisi le titre THE BROKEN PROMISE OF A PROMISED LAND pour votre nouveau livre ?

La déclaration d'indépendance d'Israël a été proclamée le 14 mai 1948 par David Ben-Gourion, chef exécutif de l'Organisation sioniste mondiale et président de l'Agence juive pour la Palestine, avec la promesse qu'Israël « favorisera le développement du pays au profit de tous ses habitants ; il sera fondé sur la liberté, la justice et la paix telles qu'envisagées par les prophètes d'Israël ; il assurera une égalité complète des droits sociaux et politiques à tous ses habitants sans distinction de religion, de race ou de sexe ; il garantira la liberté de religion, de conscience, de langue, d'éducation et de culture ; il sauvegardera les Lieux Saints de toutes les religions ; et il sera fidèle aux principes de la Charte des Nations Unies ».

Puis, sans aucun scrupule ni délai, l'Israël sioniste a commencé - et continue de le faire depuis - le nettoyage ethnique de la population palestinienne indigène : une "catastrophe" connue sous le nom de Nakba, qui a entraîné la dépossession barbare et traumatisante d'environ 750 000 réfugiés - avec  quelque 530  villages  détruits  et  environ  13  000 Palestiniens tués - et le déracinement des deux tiers de la population arabe palestinienne et de sa société. Pourtant, bien qu'il s'agisse d'une revendication palestinienne fondamentale, la Nakba continue d'être blanchie ou niée purement et simplement par les experts, les lobbyistes et   même        les     décideurs politiques         des    sociétés      dites  civilisées    et      justes, prétendument engagées en faveur des droits de l'homme pour tous.

Vous montrez que l'étude de l'histoire est fondamentale dans la lutte pour les droits humains. Pourquoi est-ce si important lorsqu'il s'agit de la Palestine ?

MILENA RAMPOLDI
“Los sionistas secuestraron el judaísmo”: William Hanna sobre su nuevo libro The broken promise of a promised land

  Milena Rampoldi, ProMosaik, 27/11/2021
Traducido del inglés por
Sinfo Fernández, Tlaxcala

El 29 de noviembre de 1947, en la ONU, los representantes de 33 países votaron la Resolución 181 que dividía Palestina en tres entidades: un Estado judío, un Estado árabe y una administración internacional para Jerusalén/Belén. Esta resolución, apoyada por las dos grandes potencias, los USA de Truman y la URSS de Stalin, nunca se aplicó y desencadenó la guerra, provocada por la proclamación unilateral del Estado judío el 14 de mayo de 1948. Para conmemorar este siniestro aniversario, hablé con el activista propalestino de los derechos humanos, que vive en Londres, William Hanna, sobre su libro “The broken promise of a promised land” (La promesa rota de una tierra prometida), que cuenta abiertamente la verdad sobre el judaísmo, el sionismo, la ocupación y la violación de los derechos humanos de los palestinos. Un libro valiente y verdadero.

¿Por qué eligió el título LA PROMESA ROTA DE UNA TIERRA PROMETIDA para su nuevo libro?

David Ben-Gurion -el Jefe Ejecutivo de la Organización Sionista Mundial y Presidente de la Agencia Judía para Palestina- proclamó la Declaración de Independencia de Israel el 14 de mayo de 1948, con la promesa de que Israel “fomentará el desarrollo del país en beneficio de todos sus habitantes; se basará en la libertad, la justicia y la paz tal y como prevén los profetas de Israel; asegurará la completa igualdad de derechos sociales y políticos a todos sus habitantes, independientemente de su religión, raza o sexo; garantizará la libertad de religión, de conciencia, de lengua, de educación y de cultura; salvaguardará los Lugares Santos de todas las religiones; y será fiel a los principios de la Carta de las Naciones Unidas”.

Entonces, sin ningún tipo de reparo ni demora, el Israel sionista comenzó -y ha seguido haciéndolo desde entonces- la limpieza étnica de la población palestina autóctona: una “catástrofe” conocida como la Nakba, que supuso la bárbara y traumática desposesión de unos 750.000 refugiados -con unas 530 aldeas destruidas y aproximadamente 13.000 palestinos muertos- y el desarraigo de dos tercios de la población árabe palestina y de su sociedad. Sin embargo, a pesar de que se trata de un agravio fundamental para los palestinos, la Nakba sigue siendo blanqueada o negada rotundamente por los expertos, los grupos de presión e incluso los responsables políticos de las llamadas sociedades civilizadas y justas, supuestamente comprometidas con los derechos humanos para todos.

Usted demuestra que el estudio de la historia es fundamental para la lucha por los derechos humanos. ¿Por qué es tan importante cuando se trata de Palestina?

MILENA RAMPOLDI
„Die Zionisten haben das Judentum gekapert“: William Hanna im Gespräch über sein neues Buch „The broken promise of a promised land“

 Milena Rampoldi, ProMosaik, 27/11/2021

Am 29. November 1947 stimmten die Vertreter von 33 Ländern in der UNO für die Resolution 181, die eine Aufteilung Palästinas in drei Einheiten vorsah: einen jüdischen Staat, einen arabischen Staat und eine internationale Verwaltungszone (Corpus separatum) für Jerusalem/Bethlehem. Diese Resolution, die von den beiden Großmächten, Trumans USA und Stalins UdSSR, unterstützt wurde, wurde nie umgesetzt und löste den Krieg aus, der durch die einseitige Ausrufung des jüdischen Staates am 14. Mai 1948 provoziert wurde. Anlässlich dieses unheilvollen Jahrestages sprach ich mit dem in London lebenden pro-palästinensischen Menschenrechtsaktivisten William Hanna über sein Buch „The broken promise of a promised land“ [„Das gebrochene Versprechen eines gelobten Landes“], in dem er die Wahrheit über Judentum, Zionismus, Besatzung und die Verletzung der Menschenrechte der Palästinenser offen ausspricht. Ein mutiges und wahres Buch.


Warum haben Sie für Ihr neues Buch den Titel THE BROKEN PROMISE OF A PROMISED LAND gewählt?

Die israelische Unabhängigkeitserklärung wurde am 14. Mai 1948 von David Ben-Gurion, dem Geschäftsführer der Zionistischen Weltorganisation und Vorsitzenden der Jüdischen Agentur für Palästina, verkündet. Er versprach in diesem Rahmen Folgendes: Israel würde sich um „die Entwicklung des Landes für das Wohl aller seiner Bewohner kümmern; es würde auf Freiheit, Gerechtigkeit und Frieden beruhen, wie es die Propheten Israels vorgesehen haben; außerdem würde Israel allen seinen Einwohnern unabhängig von Religion, ethnischer Zugehörigkeit oder Geschlecht die vollständige Gleichheit der sozialen und politischen Rechte zuerkennen; Israel würde die Religions-, Gewissens-, Sprach-, Bildungs- und Kulturfreiheit gewährleisten; schließlich würde Israel die heiligen Stätten aller Religionen schützen und den Grundsätzen der Charta der Vereinten Nationen treu bleiben.“

Daraufhin begann das zionistische Israel ohne jegliche Bedenken und ohne jegliche Verzögerung – und hat diese auch seitdem fortgeführt – die ethnische Säuberung der indigenen palästinensischen Bevölkerung. Diese „Katastrophe“ ist als Nakba bekannt. Darunter versteht man die barbarische und traumatische Enteignung von schätzungsweise 750.000 Flüchtlingen, die Zerstörung von etwa 530 Dörfern und die Tötung von ungefähr 13.000 Palästinensern. All dies geschah einher mit der Entwurzelung von zwei Dritteln der palästinensisch-arabischen Bevölkerung und ihrer gesellschaftlichen Struktur. Obwohl es sich hierbei vordergründig um einen Missstand handelt, der die Palästinenser betrifft, wird die Nakba weiterhin von Experten, Lobbyisten und sogar von politischen Entscheidungsträgern in sogenannten zivilisierten und gerechten Gesellschaften, die sich angeblich den Menschenrechten für alle verpflichtet haben, geschönt oder schlichtweg geleugnet.

Sie zeigen in Ihrem Werk auf, dass das Studium der Geschichte ausschlaggebend ist, um für die Menschenrechte zu kämpfen. Warum ist das so wichtig, wenn es um Palästina geht?

MILENA RAMPOLDI
“Zionists hijacked Judaism”: William Hanna on his new book ‘The broken promise of a promised land’

Milena Rampoldi, ProMosaik, 27/11/2021

On 29 November 1947, the representatives of 33 countries at the UN voted Resolution 181 to divide Palestine into three entities: a Jewish state, an Arab state, and an international administration for Jerusalem/Bethlehem. This resolution, supported by the two great powers, Truman's USA and Stalin's USSR, was never implemented and triggered the war, which was provoked by the unilateral proclamation of the Jewish State on 14 May 1948. To commemorate this sinister anniversary, I talked to the pro-Palestinian human rights activist based in London, William Hanna about his book “The broken promise of a promised land”, telling openly the truth on Judaism, Zionism, occupation, and violation of human rights of the Palestinians. A brave and true book.

Why did you choose the title THE BROKEN PROMISE OF A PROMISED LAND for your new book?

The Israeli Declaration of Independence, was proclaimed on 14 May 1948 by David Ben-Gurion, — the Executive Head of the World Zionist Organization and Chairman of the Jewish Agency for Palestine — with the pledge that Israel would “foster the development of the country for the benefit of all its inhabitants; it will be based on freedom, justice and peace as envisaged by the prophets of Israel; it will ensure complete equality of social and political rights to all its inhabitants irrespective of religion, race or sex; it will guarantee freedom of religion, conscience, language, education and culture; it will safeguard the Holy Places of all religions; and it will be faithful to the principles of the Charter of the United Nations.”

Then without any compunction or delay, Zionist Israel began — and has continued to do so ever since — the ethnic cleansing of the indigenous Palestinian population: a catastrophe” known as the Nakba, which involved the barbaric and traumatic dispossession of an estimated 750,000 refugees —with some 530 villages destroyed and approximately 13,000 Palestinians killed  — and the uprooting of two-thirds of the Palestinian Arab population and their society. Yet despite this being a core Palestinian grievance, the Nakba continues to be whitewashed or denied outright by pundits, lobbyists, and even policymakers in so-called civilised and just societies allegedly committed to human rights for all

26/11/2021

HAARETZ
Herzog, le président des colonies juives

Éditorial, Haaretz, 26/11/2021
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Le président Isaac Herzog a décidé de donner le coup d'envoi de la célébration de Hanoukka en allumant dimanche soir 28 novembre la première bougie au Tombeau des Patriarches/Mosquée d’Ibrahim à al-Khalil/Hébron. De tous les lieux d'Israël, le président a choisi Hébron, symbole ultime de la laideur et de la brutalité de l'occupation, de la violence et de la domination des colons.

 Une ménorah de Hanoukka à neuf branches est plantée à côté d'un drapeau israélien sur le toit de la mosquée d’Ibrahim (Abraham) dans la ville d'al-Khalil/Hebron, en Cisjordanie occupée, le 9 décembre 2020 (AFP).

 La visite du premier citoyen d'Israël dans ce lieu - dont la plupart des habitants palestiniens ont été contraints par peur des colons de fuir et d'abandonner leurs maisons et leurs magasins, ce qui a transformé le cœur d'Hébron en ville fantôme - équivaut à accorder une légitimité officielle aux effroyables injustices qui y sont perpétrées chaque jour, avant et après le massacre par le Dr Baruch Goldstein de 29 fidèles arabes dans la mosquée d’Ibrahim.

 Dans aucun autre endroit de Cisjordanie, l'apartheid israélien n'est aussi horriblement flagrant : des rues séparées dans lesquelles les Palestiniens n'ont pas le droit de marcher, l’entrée des véhicules interdite aux Palestiniens qui y vivent encore, des postes de contrôle à chaque tournant - uniquement pour les Palestiniens, bien sûr. La violence et l'humiliation sont le lot quotidien de chaque résident palestinien de la part des colons et de leurs enfants, ainsi que de l'armée et de la police des frontières stationnées à chaque coin de rue.

 C'est là qu'Herzog pense qu'il doit se rendre. Sa visite prévue à Hébron est un geste de reconnaissance et de solidarité envers les colons les plus violents et une preuve supplémentaire que Hébron occupée a été annexée à    Israël, du moins de facto. Sinon, le président n'a aucune raison de s'y rendre.


Il ne viendrait probablement pas à l'esprit de Herzog de rencontrer, lors de sa visite prévue à Hébron, des victimes des colons de la ville, reconnaissant ainsi l'apartheid qui y est pratiqué.


Ce ne sera pas la première visite de Herzog en tant que président dans les colonies de Cisjordanie - et les plus violentes et les plus extrêmes. Il y a environ trois mois, peu après sa prise de fonction, le président s'est empressé de visiter Har Bracha - une colonie qui, avec ses avant-postes non autorisés, terrorise les habitants palestiniens de la région - et ce faisant, lui a accordé également une légitimité.

Si Herzog, qui vient de la gauche sioniste, veut allumer des bougies dans des lieux qui sont sacrés pour les Juifs, c'est bien sûr son droit. Mais en tant que président de l'État, un président qui a déclaré vouloir être le président de tout le monde, il devrait s'abstenir de visiter le lieu qui est totalement contraire à cette vision.

Il n'est pas encore trop tard pour annuler cette visite inacceptable. [On peut toujours rêver, NdT]

« En prière-en guerre », affiche de Mitchell Loeb de 1948 éditée par le Home of the Sages of Israel , une maison de retraite pour rabbins du Lower East Side de New York, assimilant les sionistes aux Maccabées, qui sauvèrent les Juifs de l’héllénisation au IIème siècle av. J-C, victoire célébrée par la fête de Hanoukka, devenue une variante juive du Noël « chrétien ». Cette fête dure 8 jours, une bougie de la ménorah à 9 branches étant allumée chaque soir, pour commémorer le « miracle » de la fiole d’huile qui dura huit jours dans le temple de Jérusalem arraché à l’emprise des Séleucides. [NdT]

ELDA CANTÚ
Le Honduras aux urnes

Elda Cantú, El Times, 26/11/2021
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Elda Cantú (Reynosa, Tamaulipas) est une journaliste mexicaine basée à Mexico, où elle rédige le bulletin d'information bihebdomadaire gratuit du New York Times en espagnol, El Times. @eldacantu

Au Honduras, deux habitants sur trois vivent dans la pauvreté. Le pays souffre des graves effets du changement climatique : rien que l'année dernière, il a été frappé par deux ouragans. Chaque mois, des milliers de personnes migrent vers le nord à la recherche d'une vie meilleure. Environ un million de Honduriens vivent déjà aux USA.

Que faudra-t-il pour changer cette situation ? Un autre président ?

Dimanche, 5,3 millions de Hondurien·nes se rendront aux urnes pour des élections générales (parlementaires, municipales et présidentielle), et aussi pour savoir qui remplacera le président Juan Orlando Hernández, qui a dirigé le pays pendant huit années très turbulentes.


Les autorités nationales et usaméricaines ont accusé Hernández de corruption et d'avoir laissé le trafic de drogue organisé pénétrer son gouvernement.


L'élection sera également importante pour l'administration du président Biden, qui cherche depuis longtemps un allié dans cette région difficile.

 

Tegucigalpa, cinq jours avant les élections de dimanche ; Photo Orlando Sierra/Agence France-Presse - Getty Images

 
Avant la couverture de dimanche, j'ai parlé avec Juliana Barbassa, rédactrice en chef du Times pour l'Amérique latine, qui édite également ce bulletin chaque semaine.


Pourquoi l'administration Biden attend-elle autant de cette élection ?


JULIANA : Les USA et le Honduras ont une relation historiquement proche. Il y a deux raisons principales pour lesquelles les USA suivent cette élection avec intérêt.


La première est la migration. Les Honduriens, confrontés à d'énormes difficultés dans leur pays, se sont dirigés vers le nord en nombre croissant, créant un goulot d'étranglement à la frontière. Cela a posé un problème politique à Biden.

La seconde est la corruption et le trafic de drogue au Honduras, qui peuvent rendre la vie difficile et pousser de nombreuses personnes à chercher leur chance aux USA. Le gouvernement de M. Hernández a fait face à des allégations de corruption et des hommes proches du président, dont son frère, ont été condamnés pour trafic de drogue. L'administration Biden aimerait voir un vainqueur qui remporte un large mandat populaire. Cela donnerait aux USA un partenaire crédible au Honduras et pourrait améliorer les conditions dans le pays.


Qui sont les prétendants ?

JULIANA : La course est très serrée. En tête, Nasry Asfura, candidat charismatique et maire de la capitale, Tegucigalpa. Il se présente pour le parti qui est au pouvoir depuis le coup d'État de 2009, et de nombreux Honduriens aimeraient voir un changement.

À    gauche, le leader est Xiomara Castro, l'épouse de Manuel Zelaya, l'ancien président qui a été déposé lors du coup d'État. Elle a promis le changement. Mais le Honduras est un pays conservateur, et ses opposants tentent de la dépeindre comme une communiste qui pourrait s'allier au Venezuela et adopter des mesures socialement libérales.

Les enjeux sont élevés et le résultat devrait être très serré. Cela a suscité des craintes de fraude et d'instabilité parmi les partisans des deux partis.

 

Les agents électoraux préparent les bulletins de vote avant l'élection générale. Photo Fredy Rodriguez/Reuters

Les élections honduriennes s’ajoutent une série d'autres scrutins qui ont amené les Latino-Américain·es à se prononcer durant cette pandémie. Des élections législatives au Mexique aux élections présidentielles au Chili - en passant par le Nicaragua, le Venezuela, le Pérou et l'Argentine - les habitants du continent ont utilisé leur vote pour exprimer leurs frustrations et, surtout, leurs espoirs d'améliorer leur vie par des moyens démocratiques.