27/08/2021

Release Layan Nasir and other Birzeit University students!/Freiheit für Layan Nasir!

 

https://www.change.org/FreeLayanAndFriends

Update Aug. 27: Layan Released on Bail, Others Still Detained?
Update: Layan's court hearing pushed forward

 

During the pre-dawn hours of July 7th, 21 year old Layan Nasir, a 4th year Nutrition student at Birzeit University, was arrested, bound, gagged and blindfolded by Israeli Occupation Forces. She was interrogated at the Ofer Military Prison without benefit of legal counsel and her family was unable to visit her.

Layan was later charged with membership in Democratic Progressive Student Pole (Al-Qutub Al-Tulabi), a university-based organization composed of left-leaning students. Israel’s designation of the Democratic Progressive Student Pole as an unlawful organization in October 2020 is one of many attempts to suppress student activism and silence Palestinian demands for freedom. 

Layan now awaits trial from Damon Military Prison with seven other female students. In total, seventy-four Birzeit University students were similarly "detained" and many remain in Israeli prisons for non-violently expressing their opposition to Israel's treatment of Palestinians.

The freedoms of expression and peaceful association are fundamental, universal human rights. We call on our elected representatives, and those in authority within our government, to demand and pressure the Israeli government and military forces to immediately release Layan and her fellow students.

Please friends do sign and help in sharing the petition. 

 

In den frühen Morgenstunden des 7. Juli wurde die 21-jährige Layan Nasir, Studentin der Ernährungswissenschaften im vierten Jahr an der Birzeit-Universität, von den israelischen Besatzungstruppen verhaftet, gefesselt, geknebelt und mit verbundenen Augen festgehalten. Sie wurde im Militärgefängnis Ofer verhört, ohne dass sie einen Rechtsbeistand erhielt und ihre Familie sie nicht besuchen konnte.

Später wurde Layan wegen Mitgliedschaft im Demokratischen Progressiven Studentenpol (Al-Qutub Al-Tulabi) angeklagt, einer an der Universität ansässigen Organisation, die sich aus linksgerichteten Studenten zusammensetzt. Die Einstufung des Demokratischen Progressiven Studentenpols als ungesetzliche Organisation im Oktober 2020 durch Israel ist einer von vielen Versuchen, studentischen Aktivismus zu unterdrücken und palästinensische Forderungen nach Freiheit zum Schweigen zu bringen.

Layan wartet nun zusammen mit sieben anderen Studentinnen im Militärgefängnis Damon auf ihren Prozess. Insgesamt wurden vierundsiebzig Studenten der Birzeit-Universität in ähnlicher Weise "inhaftiert", und viele von ihnen befinden sich nach wie vor in israelischen Gefängnissen, weil sie gewaltlos ihren Widerstand gegen die Behandlung der Palästinenser durch Israel zum Ausdruck gebracht haben.

Die Freiheit der Meinungsäußerung und das Recht, sich friedlich zu versammeln, sind grundlegende, universelle Menschenrechte. Wir fordern unsere gewählten Vertreter und die Verantwortlichen in unserer Regierung auf, von der israelischen Regierung und den Streitkräften die sofortige Freilassung von Layan und ihren Kommilitonen zu verlangen und Druck auszuüben.

Bitte Freunde, unterschreibt und helft mit, die Petition zu verbreiten.  


 

26/08/2021

VERLYN KLINKENBORG
Requiem pour un poids lourd
Recension du livre Fathoms: The World in the Whale, de Rebecca Giggs

Verlyn Klinkenborg, The New York Review of Books, 19/8/2021
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Verlyn Klinkenborg (Meeker, Colorado, 1952) est un écrivain, journaliste et enseignant usaméricain, auteur de nombreux essais, notamment sur la vie rurale. Il enseigne l’écriture créative à l’Université Yale et vit dans une petite ferme dans le nord de l'État de New York. @VerlynKlinkenborg

 

 

Dans Fathoms, Rebecca Giggs tente de comprendre le fait que les baleines incarnent désormais littéralement leur monde de plus en plus pollué.

 La chasse à la baleine au large de la côte californienne ; dessin à la craie réalisé par un second de navire sur le Joseph Grinnell, vers 1860. Granger

Il y a neuf ans, à la mi-août, je me trouvais dans un petit bateau non ponté dans l'archipel des Quirimbas, juste au large des côtes du Mozambique. Nous étions à la recherche de baleines. Après avoir traversé les hauts-fonds turquoise jusqu'à un canal plus profond, le bateau a ralenti et le pilote a ralenti le moteur. Je me souviens avoir pensé qu'il était étrange de s'attendre à voir une baleine dans une si vaste étendue d'eau. Je me sentais dans une situation aussi absurde que le Redburn de Melville : "Une baleine ! Pensez-y ! des baleines près de moi". Mais au bout d'un moment, nous avons aperçu au loin une obscurité soudaine à la surface - une basse crête de chair de baleine - et une brume biologique au-dessus. Derrière moi, assise carrément au milieu du bateau, une jeune Italienne a commencé à se dire - à chanter, vraiment - balena, balena, balena, balena, balena...

Le temps passe. Soudain, à l'avant tribord, à une demi-douzaine de longueurs de baleines, deux baleines à bosse se sont approchées, la mère et son petit, côte à côte. Il y a eu une longue pause, et ils se sont approchés à nouveau - pause et encore. Le chant -    balena, balena, balena, balena - a atteint une nouvelle hauteur, une nouvelle intensité, mi-incantation, mi-ululement. Puis l'eau s'est effacée et s'est tue. Lentement, le sentiment dans le bateau a basculé vers un sens d'inévitabilité, une acceptation réticente, bien que joyeuse, de l'océan vide. Les baleines étaient parties. Mais la balena, la balena, la balena a continué, doucement, tout le chemin du retour vers le quai. Je peux l'entendre maintenant dans mon esprit, plus clairement que je ne peux imaginer ces baleines à bosse. Je pense qu'il s'agit d'une sorte de chant de baleine, non pas produit par les baleines mais provoqué par elles : une résonance créée dans un organisme - Homo sapiens - par la présence d'un organisme d'une espèce différente, Megaptera novaeangliae.

Ces deux baleines, la mère et le baleineau, étaient-elles conscientes de notre présence ?  Oui, dirais-je, mais sûrement sans l'exaltation que nous, les humains, avons ressentie. La façon dont elles ont pu être conscientes de nous - à quoi peut bien ressembler la conscience chez une baleine - est une question indécise liée à la physiologie des cétacés et aux complexités de l'environnement aquatique, y compris ses propriétés acoustiques. (La façon dont la conscience humaine fonctionne est également une question indécise, et pas seulement parce que le prix à payer pour la conscience est souvent l'inattention. Depuis cette rencontre au Mozambique, je me pose des questions : Que se passe-t-il lorsque des créatures d'espèces différentes prennent conscience les unes des autres ? Y a-t-il quelque chose là, quelque chose de partagé ou de façonné entre elles ? Ou bien leurs sens se chevauchent-ils simplement, comme des alarmes de voiture qui se déclenchent mutuellement, dans l'isolement, sans réciprocité ?

Ce sont des questions déroutantes, tant sur le plan scientifique que philosophique, et je me demande si elles se réduisent à une simple métaphore ou si elles décrivent quelque chose de réel, quelque chose qui nous aide à comprendre le réseau biologique complexe auquel nous appartenons. Je me réjouis de les trouver examinées sérieusement par l'écrivaine australienne Rebecca Giggs, dont Fathoms : The World in the Whale* est peut-être le meilleur livre écrit sur les baleines depuis la publication de Moby Dick, il y a 170 ans. C'est aussi l'un des meilleurs comptes rendus que j'aie jamais lu sur l'interaction, voulue ou non, entre les humains et les autres espèces - une œuvre d'imagination véritablement littéraire.

*Le titre est un jeu de mots intraduisible: le substantif fathom signifie brasse (unité de mesure de la profondeur de l'eau (1,80 m.), le verbe fathom signifie sonder, découvrir, chercher à comprendre, concevoir [NdT]

GIDEON LEVY
Peut-on s’en faire uniquement pour un soldat israélien blessé, et pas pour les victimes gazaouies aussi ?

Gideon Levy, Haaretz, 26/8/2021
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Est-il permis de regarder dans une autre direction ? Est-ce même possible ? La blessure grave du policier des frontières Barel Hadaria Shmueli a plongé Israël dans une manifestation presque sans précédent d'inquiétude et de couverture médiatique, associée à un aveuglement moral. Son père désemparé réprimande les dirigeants du pays, quelqu'un enregistre les conversations pénibles et les envoie à d'autres, quelqu'un d'autre s'empresse de les rendre publiques et d'en faire toute une histoire ; un compte-rendu minutieux est tenu et une dénonciation est émise pour quiconque a mis trop de temps à rendre visite ou n'a pas rendu visite du tout ; le chef d'état-major des FDI et les ministres du gouvernement se faufilent dans l'hôpital par la porte de derrière de peur que les accusations furieuses de la famille à leur encontre ne soient rendues publiques, tandis que les prières de masse se poursuivent à l'extérieur.

 

Un manifestant gazaoui porte un jeune blessé lors d'affrontements avec les forces israéliennes au cours d'une manifestation près de la frontière israélienne, samedi 22 août. Photo : Said Katib / AFP

 Il existe un système de classement pour les blessés, également, en termes d'intérêt public, tout comme pour les morts et les captifs - sur la base de leur identité, de leurs affiliations et de leur politique. Il y a Hadar Goldin et Shmueli et il y a d'autres familles. Shmueli n'est pas le premier, et ne sera pas le dernier, à être gravement blessé. La douleur de sa famille et de ses amis est tout à fait humaine et compréhensible. Elle l'est moins pour tous les autres.

Une fois de plus, à la frontière de Gaza, les choses sont chamboulées. La victime devient l'accusé, le tyran devient la victime. À travers la fente du mur de Gaza, il n'est permis de tirer que dans une seule direction. Tirer dans la direction opposée est un crime pour lequel les deux millions d'habitants de Gaza doivent être punis. Shmueli est un policier et un tireur d'élite qui a été amené à la clôture pour tirer sur les manifestants. Selon quel critère moral est-il acceptable qu'un tireur d'élite israélien tire sur des manifestants alors qu'un Palestinien n'a pas le droit de tirer sur ceux qui lui tirent dessus ?

25/08/2021

JUDY MALTZ
L’importation de « juifs » du nord-est de l’Inde en Israël : une affaire juteuse pour certains

Demandes de secret et pas d'appels d'offres : au cœur du monopole qui amène une « tribu perdue » en Israël

 Judy Maltz, Haaretz, 22/8/2021
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

 Bien qu'elle fasse l'objet de plaintes de la part de membres de la communauté Bnei Menashe, Shavei Israël continue de bénéficier d'un arrangement unique avec le gouvernement, qui lui rapporte d'importantes sommes d'argent. L'organisation nie les allégations

Des membres de la communauté Bnei Menashe à l'aéroport Ben-Gourion à l'époque pré-COVID. Photo : Ilan Assayag

 Une organisation privée qui fait venir en Israël des membres de "tribus perdues" de Juifs s'est récemment vu attribuer un contrat gouvernemental de près de 10 millions de shekels (presque 3,1 millions de dollars, 2,6 millions d’€), malgré des plaintes pour abus de pouvoir grave de la part de nombreux immigrants potentiels et nouveaux qu'elle était censée aider.

 Shavei Israël a remporté le contrat du ministère de l'Alyah et de l'Intégration sans avoir à   passer par les procédures d'appel d'offres habituelles. Le ministère avait demandé que ses transactions avec Shavei soient tenues secrètes - une demande rejetée par le Trésor public. Un porte-parole du ministère n'a pas répondu à une question sur les raisons de cette demande de secret.

Selon des documents gouvernementaux, le Trésor a approuvé fin juin une demande du ministère de l'Alyah visant à exempter des obligations d'appel d'offres un contrat d'une valeur de 9 890 184 shekels. Ce contrat était destiné à couvrir les coûts de l'arrivée en Israël de 548 membres supplémentaires de la communauté Bnei Menashe du nord-est de l'Inde.


La justification de cette exemption, selon les documents, était que Shavei est la seule organisation en Israël capable de travailler avec cette communauté.

MICHAEL LUO
L'USAmérique était avide d'immigrants chinois. Que s'est-il passé ?

À   l'époque de la ruée vers l'or, les cérémonies d’accueil ont rapidement fait place au sectarisme et à la violence.

Michael Luo, The New Yorker, 23/8/2021

Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Michael M. Luo (Pittsburgh, 1976) est un journaliste usaméricain et l'actuel rédacteur en chef de newyorker.com. Il a auparavant écrit pour le New York Times, où il était journaliste d'investigation. Il rédige actuellement un livre sur l’exclusion des Chinois aux USA.

Jusqu'au milieu du XIXe siècle, la colonisation de la frontière occidentale de l'USAmérique ne s'étendait généralement pas plus loin que les Grandes Plaines. Les terres verdoyantes que les conquistadors espagnols appelaient Alta California avaient été revendiquées par l'Espagne, puis par le Mexique, après l'obtention de son indépendance, en 1821. En 1844, James K. Polk remporte la présidence en tant que partisan de la « destinée manifeste » de l'USAmérique, la croyance selon laquelle c'est la volonté de Dieu que les USA s'étendent de l'océan Atlantique au Pacifique, et entraîne rapidement le pays dans une guerre avec le Mexique. En vertu du traité de Guadalupe Hidalgo, en 1848, le Mexique cède la Californie aux USA, ainsi que la vaste étendue de terre qui comprend aujourd'hui le Nevada, certaines parties de l'Arizona et le Nouveau-Mexique.


Considérés comme une "race de coolies", les Chinois étaient vus comme une menace pour la main-d'œuvre blanche libre. Illustration par Mojo Wang

La Californie était peu peuplée et presque entièrement séparée du reste du pays. Y naviguer depuis la côte Est, en contournant l'Amérique du Sud, pouvait prendre six mois, et le voyage par voie terrestre était encore plus ardu. La ville naissante de San Francisco consistait en un ensemble de bâtiments à ossature de bois et en adobe, reliés par des chemins de terre, répartis sur une série de pentes. Moins de mille habitants robustes, dont beaucoup de Mormons fuyant les persécutions religieuses, occupaient cette colonie sablonneuse et balayée par les vents.

Cela a changé avec une soudaineté remarquable. Le matin du 24 janvier 1848, James W. Marshall inspectait les progrès de la construction d'une scierie sur les rives de l'American River, dans les contreforts des montagnes de la Sierra Nevada, à environ 210 km au nord-est de San Francisco. Selon son récit, il a repéré quelques reflets dans l'eau et a ramassé un ou deux fragments métalliques. Après les avoir étudiés de près, il s'est rendu compte qu'il pouvait s'agir d'or. Plusieurs jours plus tard, il est retourné à New Helvetia, un avant-poste éloigné dans la vallée du Sacramento, où il a demandé à son partenaire commercial, John Sutter, de le rencontrer seul. Les deux hommes ont effectué un test avec de l'acide nitrique et se sont convaincus que la trouvaille était authentique. Sutter implore ceux qui travaillent à l'usine de garder le silence sur la découverte, mais, en mai 1848, un chef mormon qui possède un magasin général dans l'avant-poste se rend à San Francisco et annonce une nouvelle stupéfiante. « De l'or ! De l'or ! L'or de l'American River ! », aurait-il crié en déambulant dans les rues, tenant en l'air une bouteille remplie de poussière d'or et agitant son chapeau. En quelques semaines, la majorité de la population masculine de San Francisco se rue dans les collines. Le port de la ville fut bientôt rempli de bateaux abandonnés dont les équipages s'étaient précipités en quête de richesse.

On ne sait pas exactement comment la nouvelle de la ruée vers l'or a atteint la Chine. Selon un récit, un marchand de la province de Guangdong nommé Chum Ming faisait partie des nombreux hommes qui se sont aventurés dans les contreforts de la Sierra Nevada et ont fait fortune. L'histoire raconte que Chum Ming a écrit à un ami resté au pays et que la nouvelle a commencé à circuler. Mae Ngai, professeur d'études asiatiques américaines à l'université Columbia, commence son livre The Chinese Question (Norton) par un fait plus véridique : l'arrivée d'un navire transportant de l'or californien - plus précisément, deux tasses et demie de poussière d'or - à Hong Kong le jour de Noël 1848. Un agent de San Francisco de la Compagnie de la Baie d'Hudson, l'entreprise de commerce des fourrures, avait demandé que des experts britanniques en Chine l'évaluent. Le navire avait également apporté des exemplaires du Polynesian, un journal d'Honolulu, qui relatait les immenses quantités d'or extraites par les prospecteurs en Californie.

THOMAS KLIKAUER/MEG YOUNG
Los muertos vivientes del calentamiento global

Thomas Klikauer y Meg Young, CounterPunch, 23/8/2021
Traducido del inglés por Sinfo Fernández, Tlaxcala
 

 Thomas Klikauer (Darmstadt, 1962) es profesor titular de Gestión de Recursos Humanos y Relaciones Laborales Estratégicas en la Universidad de Western Sydney, Australia. Es autor de varios libros, entre ellos “Managerialism: A Critique of an Ideology(Palgrave, 2013), y colabora con frecuencia en diversas publicaciones.  

Meg Young es contable en Sídney; le gustan las películas extranjeras y la música y, en su tiempo libre, trabaja en un Máster en Administración de Empresas.

Una vez más, el recientemente publicado Sexto Informe del IPCC (Grupo Intergubernamental de Expertos sobre el Cambio Climático) sobre el calentamiento global pinta un panorama bastante sombrío de nuestro futuro global común. El informe, redactado por 200 científicos y aprobado por 195 países, se publicó en un momento en el que algunas zonas de Turquía, Italia, Siberia y Grecia seguían ardiendo con temperaturas cercanas a los 50ºC. La reciente ola de calor de Canadá también hizo que las temperaturas llegaran a casi 50ºC. Mientras tanto, las pérdidas por las inundaciones de 2021 en Alemania se estimaban en 30.000 millones de euros.

Central eléctrica en la zona inferior del río Columbia, USA (Foto: Jeffrey St. Clair)


Hoy en día, la
NASA puede presentar sus datos sin tener que temer que los políticos conservadores le recorten el presupuesto por utilizar las palabras “calentamiento global”. Sin embargo, los conservadores y los populistas de derechas están demasiado ansiosos por reproducir la lucha de poder entre Galileo Galilei y la Iglesia Católica, en la que el astrónomo más importante del mundo tenía el conocimiento, pero la Iglesia tenía el poder y los instrumentos de tortura.

Como dijo la revista Nature sobre el informe climático del IPCC, la Tierra es más cálida de lo que ha sido en 125.000 años. En conjunto, los 7.900 millones de personas que habitan la Tierra la han llevado a lo que conocemos como Antropoceno, la época geológica que data del momento en que los seres humanos comenzaron a tener un impacto significativo en la geología y los ecosistemas de la Tierra. Algunos fijan la fecha de inicio del Antropoceno en los primeros años de la década de 1950: el comienzo de pruebas atómicas rutinarias en superficie. El Antropoceno significa un calentamiento global desenfrenado.

En 2021 hemos causado estragos en más de la mitad de las tierras libres de hielo de la Tierra y, de forma indirecta, en la otra mitad. Hemos construido presas y redirigido, enderezado y “gestionado” (¡sic!) casi todos los ríos más grandes de la tierra. Hemos construido fábricas gigantescas y plantas de fertilizantes y hemos utilizado sus productos para aumentar las cosechas para alimentar a casi 8.000 millones de personas. Hemos producido más nitrógeno del que nuestros ecosistemas hayan acumulado jamás. Mientras tanto, los aviones, los coches y las centrales eléctricas emiten 100 veces más dióxido de carbono que los volcanes de la Tierra.

Al mismo tiempo, hemos superpoblado el planeta. La biomasa combinada de todas las personas de la Tierra supera a la de todos los animales salvajes, a muchos de los cuales nos hemos empeñado en matar o llevar a la extinción. Nos dirigimos rápidamente hacia la 6ª Extinción Masiva.

Pero es aún peor, por cada animal salvaje que sigue vivo, hay ocho personas en la Tierra. Esto es sencillamente insostenible. Y está empeorando. La biomasa combinada de los seres humanos y el ganado que mantenemos para comer supera a todos los demás animales, con la excepción de los peces. Dado el ritmo actual de sobrepesca, los seres humanos pronto superarán también este espantoso hito.

Sin embargo, seguimos ahogados con la alucinación de que el problema del control de nuestro clima puede solucionarse con más control. Incluso antes de la Primavera Silenciosa de Rachel Carson (1963), nos hemos rodeado de políticos que piensan que el calentamiento global puede eliminarse mediante la consagrada propaganda de las 3D: (de)negar, distraer y disminuir.

JORGE MAJFUD
T-Rex intelligence: the myopic logic of business

Jorge Majfud, 13/8/2021
Translated by Andy Barton, Tlaxcala

On 25th February 2021, USAmerican President Joe Biden ordered a military strike along the border between Syria and Iraq (on the Syrian side, of course, to not anger the authorities or media from the Iraqi protectorate) in retaliation to the attacks by a pro-Irani militia in the Iraqi city of Erbil. As expected, this action did not make the front pages of any big Western media outlet, all under the 19th-century slogan of “we were attacked for no reason, and we had to defend ourselves”.

 
A story as old as time itself. Now is not the time to review the indigenous genocide on this continent, a genocide never called by its name. We will just pick out a recent incident from 22nd August 2008, during the Barack Obama presidency. After the bombing of Azizabad in Afghanistan, USAmerican military officials (including Oliver North, convicted and pardoned for lying to Congress during the Iran-Contra affair in the ‘80s) reported that everything had gone according to plan, that the village had greeted them with applause, that a Taliban leader had been killed and that the collateral damage was minimal. Minimal. This is the sense of value of other’s lives. What they did not report at the time is that tens of people had died, including 60 children.

In a less-publicised article for future historians, on 25th February, the New York Times reported the words of the USAmerican government regarding its latest bombing campaign, according to whom “this proportionate military response was conducted together with diplomatic measures, including consultation with coalition partners”. Just like since the 19th century, the Anglo-Saxon government assumes, now without mentioning it, special global intervention rights to re-establish God’s order and profitable business. As the United States Democratic Review from New York published in 1858, in its article “Mexico’s destiny”, “this type of people does not know how to be free, and they will never know under they are educated by American democracy. For this reason, the master will govern them until, one day, they learn how to govern themselves… Providence obliges us to take control of that country… We are not going to take control of Mexico out of our own self-interest; this would be a joke that would be impossible to believe. No, we are going to take control Mexico for its own benefit, to help the eight million poor Mexicans who suffer due to despotism, anarchy and barbarism”.

Nine years earlier, Chicago’s Springfield diary analysed the offence committed by Mexicans of having gifted tax-free land to USAmerican citizens in Texas while ordering them, through ‘barbaric’ laws, to free their slaves: “our compatriots had the right to visit Mexico under the sacred right to trade”. The freedom of the masters of the land to the freedom of the market and the sacred right to private property. Nothing has changed, only the settings and the technological landscape due to the simple and inevitable progression of humanity since the turn of the millennium.

24/08/2021

YVONNE RIDLEY
¿Qué pueden ofrecer los talibanes a las mujeres de Afganistán?


Yvonne Ridley, Middle East Monitor, 20/8/2021
Traducido del inglés por Sinfo Fernández, Tlaxcala

El hashtag #womensrights (derechos de las mujeres) ha sido tendencia en las redes sociales desde que los talibanes se hicieran con la capital afgana, Kabul, en lo que fue una toma casi incruenta. Por lo demás, la transición del poder fue mucho más suave que la de Washington a principios de este año, cuando el traspaso de poderes entre Trump y Biden se saldó con cinco muertos y cientos de heridos después de que los alborotadores asaltaran el edificio del Capitolio y asediaran a los aterrorizados congresistas usamericanos.

Sin embargo, tal vez el titular más importante que salió de Kabul, aparte de la asombrosa victoria militar de los talibanes, se anunció durante la extraordinaria conferencia de prensa que siguió. Conocido por la mayoría de los periodistas solo como una voz al otro lado de una llamada telefónica, por fin pudimos ver el rostro del portavoz Zabihullah Mujahid. El representante de los talibanes habló de los derechos de las mujeres, prometiendo que serían respetados “en el marco de la ley islámica”.
No es de extrañar que los medios de comunicación occidentales no se sintieran convencidos por sus palabras y que, desde entonces, se hayan pasado todos los días tratando de desvirtuarlas. Esta no era la narrativa que querían o esperaban, así que se pusieron a buscar varios comentaristas alineados con la línea antitalibán. Algunos de los “expertos” en los estudios de televisión pasaron de hablar con toda autoridad sobre la covid-19 y la pandemia a opinar sobre lo que significa esta victoria talibán para las mujeres en Afganistán. Pero el análisis ha sido superficial y de calidad escasa.
Los derechos de las mujeres, coreaban, están condenados bajo los talibanes. Casi al unísono, predijeron el regreso a los matrimonios forzados, las violaciones y las esclavas sexuales, con niñas que perderán su educación y serán subastadas para una vida de servidumbre a los 12 años. Algunos parecían confundir las atroces acciones de los terroristas del Daesh con el movimiento talibán afgano, quizás deliberadamente en algunos casos; pero, ¿por qué dejar que los hechos estropeen una historia escabrosa y su propia versión distorsionada de los acontecimientos que se desarrollan en Afganistán? 

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A demonstration in Ghor 

Manifestación contra los talibanes de mujeres armadas en la provincia de Gaur, a principios de julio

22/08/2021

ALI ABUNIMAH
¿Qué espera sacar Israel del desastre afgano de USA?

Ali Abunimah,The Electronic Intifada, 18/8/2021
Traducido del inglés por Sinfo Fernández

Ali Abunimah (Washington, 1971) es un periodista usamericano de origen palestino, cofundador del sitio web The Electronic Intifada y autor de The Battle for Justice in Palestine, publicado por Haymarket Books. También ha escrito One Country: A Bold-Proposal to End the Israeli-Palestinian Impasse .

El rápido colapso del régimen-títere instalado por USA en Afganistán será recordado durante décadas como un momento decisivo en el declive del poder imperial usamericano.

Las escenas de caos y desesperación en el aeropuerto de Kabul se comparan con la humillante retirada de USA de Saigón en 1975, tras más de una década de matanzas en Vietnam, Camboya y Laos.


En medio de la caótica retirada de USA de Afganistán, los diplomáticos son sacados en helicóptero del complejo de la embajada usamericana en Kabul, 15 de agosto de 2021. (Foto: EPN/Newscom)

 La precipitada retirada usamericana de Afganistán recuerda asimismo la humillante retirada de Israel del sur del Líbano en 2000, después de que dos décadas de brutal ocupación israelí no consiguieran aplastar la resistencia local. Aunque Israel confiaba en que su apoderado, el Ejército del Sur del Líbano, se quedara para hacerle el trabajo sucio, la milicia colaboracionista se derrumbó de inmediato, y sus miembros huyeron a Israel, al igual que el presidente afgano Ashraf Ghani huyó de su capital, al parecer con las maletas llenas de dinero.

La invasión de Afganistán dirigida por USA fue la primera de sus dos guerras de venganza tras los atentados del 11 de septiembre de 2001. Le siguió la invasión de Iraq en 2003.

Estas guerras costaron billones de dólares, al menos 800.000 vidas directas y un sufrimiento inconmensurable.

A esto hay que añadir el número de víctimas, la devastación y el coste de la “guerra contra el terror” de USA y las guerras de cambio de régimen y por delegación en Siria, Libia, Yemen y en todo el mundo.

Sin embargo, Iraq y Afganistán, en particular, se erigen como monumentos descarnados de la incapacidad de USA para imponer plenamente su voluntad imperial.

La invasión de Iraq se presentó como necesaria para destruir unas armas de destrucción masiva inexistentes y para instaurar la democracia y los derechos humanos. El ataque a Afganistán se justificó como necesario para liberar a las mujeres afganas.

Estas justificaciones eran, por supuesto, propaganda para el consumo público.

JELANI KOBB
Un avertissement ignoré : le rapport de la Commission Kerner sur les émeutes urbaines des années 60 aux USA

Jelani Cobb, The New York Review of Books, 19/8/2021 

Traduit par Fausto Giudice

Jelani Cobb (Queens, New York, 1969) est rédacteur au magazine The New Yorker et l'auteur de "The Substance of Hope : Barack Obama and the Paradox of Progress" . Il enseigne le journalisme à l'université Columbia. Films

La société usaméricaine a fait exactement ce que la commission Kerner sur les émeutes urbaines du milieu des années 60 lui avait déconseillé, et cinquante ans plus tard, elle a récolté les conséquences prédites par la commission.

“To Protect and Serve”, une fresque murale de Noni Olabisi à Los Angeles, en hommage aux services sociaux autogérés créés par le Parti des Panthères Noires

 1.

Le 11 août 1965, Marquette Frye, un Afro-Américain de 21 ans, a été interpellé à Los Angeles au volant de la Buick de sa mère, puis arrêté après avoir échoué à un alcootest. Au cours de la dispute qui a suivi, Frye a été frappé par les officiers alors que les habitants commençaient à leur lancer des objets. Il s'ensuivit six jours de troubles civils, connus sous le nom d'émeutes de Watts, qui firent trente-quatre morts et laissèrent des ruines calcinées sur des kilomètres de la ville. Lorsque Frye est mort en 1986, sa nécrologie du New York Times a qualifié les émeutes de « plus grande insurrection de Noirs aux USA depuis les révoltes d'esclaves ».

Entre 1964 et 1967, la colère des Noirs à l'égard des pratiques policières, de la suppression des électeurs, de la pauvreté et de l'inégalité économique a explosé dans les villes usaméricaines. Au cours de l'été 1967, le président Lyndon B. Johnson a créé la commission Kerner pour examiner les quelque deux douzaines de soulèvements qui avaient eu lieu. (Officiellement appelée Commission consultative nationale sur les troubles civils, elle était désignée par le nom de son président, Otto Kerner Jr, gouverneur démocrate de l'Illinois, qui était à son second mandat.) La commission, composée de onze membres, a rendu ses conclusions en mars 1968, mais elle s'est vite aperçue qu'il s'agissait d'une prévision et non d'un bilan. Martin Luther King Jr. a été assassiné le mois suivant, et plus de cent villes usaméricaines ont explosé dans le type même de violence que la commission avait cherché à comprendre, sinon à prévenir.
La proximité des deux événements - la publication du rapport et la mort de King - a permis de les confondre. Il n'est pas rare que les gens croient que la Commission Kerner a examiné l'agitation de l'ensemble des années 1960 plutôt que seulement ses premiers épisodes. Mais le timing est important. Le dicton de George Santayana selon lequel « ceux qui n'apprennent pas de l'histoire sont condamnés à la répéter » est fréquemment cité, mais le rapport Kerner montre qu'il est possible d'être parfaitement conscient de l'histoire et de la répéter quand même.
Cela n'a jamais été aussi évident qu'au printemps 2020, lorsque ce rapport vieux d'un demi-siècle a refait surface dans le cadre du dialogue national guindé sur la race, le maintien de l'ordre et l'inégalité. Le soir du 25 mai, quatre policiers de Minneapolis ont arrêté George Perry Floyd, un homme noir de quarante-six ans, pour avoir prétendument passé un faux billet de vingt dollars dans une boutique. Il s'est retrouvé menotté sur le trottoir, à côté de la voiture de patrouille, tandis qu'un officier blanc, Derek Chauvin, s'agenouillait cavalièrement sur son cou pendant au moins huit minutes et quarante-six secondes, malgré les supplications des personnes se trouvant proximité qui affirmaient que Floyd avait besoin de soins médicaux, et malgré les affirmations répétées de Floyd qui disait « Je ne peux pas respirer » et « Ils vont me tuer », tout en appelant sa mère décédée à l'aide. Lorsque Chauvin a enfin relâché la pression, Floyd était inconscient. Il a été emmené en ambulance dans un hôpital voisin, où il a été déclaré mort.

MILENA RAMPOLDI
Afghanistan – eine muslimische Mosaikgesellschaft

Milena Rampoldi, ProMosaik, 22.08.2021

Afghanistan ist eine islamisch geprägte Mosaikgesellschaft, die aus zahlreichen Kulturen, Sprachen, Ethnien und Dialekten besteht. Afghanistan ist reich an Bodenschätzen. Daher ist Afghanistan Zielscheibe ausländischer Imperien, welche die Kontrolle über diesen Reichtum haben möchten. Und wenn diese „Imperien“ abziehen, übernehmen radikale Gruppen im Land die Kontrolle. Das war nach dem Verfall der Sowjetunion so, und es ist heute nach dem Abzug des US-Imperiums wieder so. 


 Die „Talibanen“, die sich unrechtmäßig als Vertreter des orthodoxen Islam bezeichnen, sind nur eine kleine Gruppe dieses Mosaiks, eine ethnische, nationalistische Bewegung der Paschtunen, die sich in das post-sowjetische Machtvakuum gesetzt hat. Dank der Verbindungen zu Waffenhändlern und Schmugglernetzwerken ist es der Gruppe gelungen, ihre Macht auszuweiten. Wenn wir uns ansehen, wo die sogenannten „Talibanen“ ihre Machtzentren führen und dann untersuchen, wo die Bodenschätze des Landes zu finden sind, verstehen wir Einiges, aber dennoch nicht alles.

Die Manipulation des Islam durch die „Talibanen“ und das Unwissen und die Islamfeindlichkeit im Westen führen gemeinsam als interne und externe Kräfte dazu, dass der Islam als Ganzes als Weltbild und als Lebensweise dämonisiert wird. Der Westen spielt sich als der „Befreier“ der muslimischen Frauen in Afghanistan auf und erklärt den „Talibanen“ im Namen der Befreiung der Frauen den Krieg. Was das US-Imperium in Afghanistan aber möchte, ist die Kontrolle der Bodenschätze und warum nicht, auch des weißen Goldes. Wie alle Kriege des US-Imperiums nach 1945 zeigen, geht es den USA ideologisch um die Verbreitung eines kapitalistischen US-Lebensstils, den sie als Verkörperung von Freiheit, Menschenrechten, Feminismus und Humanismus in Einem „verkaufen“.