19/08/2021

MILENA RAMPOLDI
Afghanistan und seine vernichtete Zukunft

Milena Rampoldi, ProMosaik, 18/8/2021
Übersetzt von Fausto Giudice

Das US-Imperium scheint Gott auf seiner Seite zu haben, wie Bob Dylan vor Jahrzehnten sang. Wieder einmal wiederholt sich die Geschichte: Nachdem sie ein Land fast zwei Jahrzehnte lang im Namen der Demokratie und der Menschenrechte und insbesondere im Namen der afghanischen Frauen angegriffen und zerstört haben, wird das Land verlassen, damit der Bürgerkrieg dort neu beginnen kann.

Was Cherie Blair 2001 sagte und was Hilary Clinton 2010 wiederholte, war eine Lüge. Und wenn das Feminismus ist, dann bin ich keine Feministin. Der Pseudo-Feminismus, der Krieg im Namen des Schutzes der afghanischen Frauen, ist eine völlig verzerrte und falsche Art, für die Rechte anderer Frauen in einer anderen Gesellschaft zu kämpfen, die sich von der unseren unterscheidet. Die afghanischen Frauen brauchen Cherie und Hilary nicht, um Feministinnen zu werden, sondern sie brauchen ihren eigenen, unabhängigen Kampf für die Rechte der Frauen. Menschen zu bombardieren ist keine Methode zur Schaffung einer vielfältigen und demokratischen Gesellschaft, die sich auf den Schutz der Frauen und ihrer Kinder konzentriert, damit diese ihre Zukunft in einem sicheren und friedlichen Land aufbauen können.

Nachdem sie die afghanische Bevölkerung vor dem Fundamentalismus der Taliban "geschützt" haben, überlassen die US-Besatzungstruppen das Land dem totalen Krieg zwischen Bruderstämmen.

Auf der Webseite des US-Außenministeriums kann man folgendes lesen:

„Angesichts der sich verschlechternden Sicherheitslage unterstützen wir die sichere und geordnete Ausreise von Ausländern und Afghanen, die das Land verlassen wollen, und arbeiten daran, diese zu gewährleisten, und rufen alle Parteien auf, diese zu respektieren und zu erleichtern. Diejenigen, die in ganz Afghanistan Macht- und Autoritätspositionen innehaben, tragen die Verantwortung - und sind rechenschaftspflichtig - für den Schutz von Menschenleben und Eigentum sowie für die sofortige Wiederherstellung der Sicherheit und der zivilen Ordnung.

Afghanen und internationale Bürger, die ausreisen wollen, müssen dies tun können; Straßen, Flughäfen und Grenzübergänge müssen offenbleiben, und es muss Ruhe herrschen.

Das afghanische Volk verdient es, in Sicherheit und Würde zu leben. Wir in der internationalen Gemeinschaft sind bereit, sie dabei zu unterstützen. “

 


MILENA RAMPOLDI
L'Afghanistan et son avenir anéanti

Milena Rampoldi, ProMosaik, 18/8/2021
Traduit par Fausto Giudice

L'empire usaméricain semble avoir Dieu de son côté, comme le chantait Bob Dylan il y a quelques décennies. Encore une fois, l'histoire se répète, après avoir attaqué et détruit un pays pendant presque 2 décennies au nom de la démocratie et des droits de l'homme et surtout au nom des femmes afghanes, le pays est laissé pour que la guerre civile puisse y (re)commencer.

Ce que Cherie Blair a dit en 2001 et ce qu'Hilary Clinton a répété en 2010, était un mensonge. Et si c'est ça le féminisme, alors je ne suis pas une féministe. Le pseudo-féminisme, la guerre au nom de la protection des femmes afghanes, est une manière totalement déformée et fausse de lutter pour le droit des autres femmes dans une autre société différente de la nôtre. Les femmes afghanes n'ont pas besoin de Cherie et Hilary pour devenir féministes, mais elles ont besoin de leur propre lutte indépendante pour les droits des femmes. Bombarder les gens n'est pas une méthode pour la création d'une société diversifiée et démocratique qui se concentre sur la protection des femmes et de leurs enfants pour construire leur avenir dans un pays sûr et pacifique.

Après avoir "protégé" la population afghane du fondamentalisme des talibans, les forces d'occupation usaméricaines laissent le pays à la guerre totale entre tribus sœurs.

Sur la page du Département d'Etat US, on peut lire :

"Compte tenu de la détérioration de la situation en matière de sécurité, nous soutenons, travaillons à sécuriser et appelons toutes les parties à respecter et à faciliter le départ sûr et ordonné des ressortissants étrangers et des Afghans qui souhaitent quitter le pays. Les personnes en position de pouvoir et d'autorité dans tout l'Afghanistan sont responsables-  et doivent rendre des comptes - de la protection des vies humaines et des biens, ainsi que du rétablissement immédiat de la sécurité et de l'ordre civil.

 Les Afghans et les citoyens internationaux qui souhaitent partir doivent être autorisés à le faire ; les routes, les aéroports et les postes frontières doivent rester ouverts et le calme doit être maintenu.

 Le peuple afghan mérite de vivre dans la sûreté, la sécurité et la dignité. Nous, membres de la communauté internationale, sommes prêts à l’aider “ .

 


MILENA RAMPOLDI
Afghanistan and its annihilated future

 Milena Rampoldi, ProMosaik, 18/8/2021

The US empire seems to have God on its side as Bob Dylan sang decades ago. Again, history repeats itself, after having attacked and destroyed a country for almost 2 decades in name of democracy and human rights and especially in the name of Afghan women, the country is left so that the civil war can start in there. 

What Cherie Blair said in 2001 and what Hilary Clinton repeated in 2010, was a lie. And if this is feminism, I am not a feminist. The pseudo-feminism, the war in the name of the protection of Afghan women, is a totally distorted and false way of struggling for the right of other women in another society which is different from our own. Afghan women do not need Cherie and Hilary to become feminists, but they need their own independent struggle for women rights. Bombing people is not a method for the creation of a diverse and democratic society focusing on the protection of women and their children to build up their future in a safe and peaceful country.

After having “protected” the Afghan population from Taliban fundamentalism, the US occupation forces leave the country to the total war among brother-tribes.

On the page of the US Department of States you can read:

„Given the deteriorating security situation, we support, are working to secure, and call on all parties to respect and facilitate, the safe and orderly departure of foreign nationals and Afghans who wish to leave the country. Those in positions of power and authority across Afghanistan bear responsibility—and accountability—for the protection of human life and property, and for the immediate restoration of security and civil order.

Afghans and international citizens who wish to depart must be allowed to do so; roads, airports and border crossing must remain open, and calm must be maintained.

The Afghan people deserve to live in safety, security and dignity.  We in the international community stand ready to assist them. “

18/08/2021

Les Talibans contrôlent désormais l'un des plus grands gisements de lithium au monde

Tim McDonnell, Quartz, 16/8/2021
Traduit par Fausto Giudice

 

Tim est un journaliste de Quartz qui couvre le changement climatique mondial et les questions énergétiques, basé à Washington, D.C. Il a travaillé auparavant pour National Public Radio et Mother Jones, et a passé quelques années en tant que pigiste à   travers l'Afrique subsaharienne et l'Asie du Sud pour National Geographic, le New York Times et d'autres médias. Il a été boursier Fulbright-National Geographic Storytelling et National Geographic Explorer. Tim est originaire de Tucson et cuit son pain. @timmcdonnell

Lorsque les combattants talibans sont entrés dans Kaboul le 15 août, ils n'ont pas seulement pris le contrôle du gouvernement afghan. Ils ont également acquis la capacité de contrôler l'accès à d'énormes gisements de minéraux qui sont cruciaux pour l'économie mondiale de l'énergie propre.

Des caillasses qui valent de l'or : c’est un secret de Polichinelle depuis 40 ans : l’Afghanistan regorge de minerais en tous genres, ce qui en fait un « scandale géologique », à l’égal du Congo [NdT]

En 2010, une note interne du ministère usaméricain de la Défense a qualifié l'Afghanistan d'"Arabie saoudite du lithium", après que des géologues usaméricains eurent découvert l'étendue des richesses minérales du pays, évaluées à au moins 1 000 milliards de dollars. Ce métal argenté est essentiel pour les véhicules électriques et les batteries d'énergie renouvelable.

Dix ans plus tard, en raison des conflits, de la corruption et des dysfonctionnements bureaucratiques, ces ressources restent presque entièrement inexploitées. Et alors que les USA cherchent à découpler leurs chaînes d'approvisionnement en énergie propre de la Chine, premier producteur mondial de lithium, le fait que les minerais afghans soient sous le contrôle des talibans porte un coup sévère aux intérêts économiques usaméricains.

"Les talibans sont maintenant assis sur certains des minerais stratégiques les plus importants du monde", a déclaré Rod Schoonover, responsable du programme de sécurité écologique au Center for Strategic Risks, un groupe de réflexion de Washington. "Savoir s'ils peuvent/veulent les utiliser sera une question importante pour l'avenir".

THE IRRAWADDY
La junte birmane a tué un millier de civils en moins de 200 jours

The Irrawaddy, 17/8/2021
Traduit par Fausto Giudice

Près de 1 000 civils ont été tués par les forces du régime du Myanmar en moins de 200 jours, alors que l'impitoyable junte poursuit sa répression brutale pour réprimer l'opposition au coup d'État du 1er février.

Visitez le site d'artistes https://www.threefingers.org

Rien qu'au cours du mois dernier, au moins 92 civils ont été massacrés par le régime, dont des adolescents, des étudiants militants, des manifestants, des membres de la Ligue nationale pour la démocratie (LND) et des membres de leur famille, des passants, des piétons et des villageois, selon l'Association d'assistance aux prisonniers politiques (AAPP), un groupe militant qui surveille les arrestations et les décès provoqués par des forces de la junte.

Les chiffres du mois dernier incluent le massacre par la junte de 40 personnes dans le canton de Kani, bastion de la résistance birmane, dans la région de Sagaing, lors de raids dans les villages du canton. Ce canton a été le théâtre de plusieurs massacres, la junte ayant intensifié ses opérations militaires contre la résistance.

 Les villageois qui ont fui les opérations ont déclaré que lorsqu'ils sont revenus dans leurs villages, ils ont trouvé près de 40 corps, dont celui d'un garçon de 14 ans et de 11 autres hommes arrêtés par les soldats de la junte les 26 et 27 juillet.

Le nombre de détenus torturés à mort par la junte a également continué à augmenter, avec au moins 10 autres personnes tuées en détention au cours du dernier mois et demi.

Livreurs de repas : des prolos à vélo

Lucas Peltier-Séné, Mediapart, 16/8/2021 


Lucas Peltier-Séné est étudiant en Histoire et en Arabe à Paris. @LucasArthur__

En besoin de complément de ma bourse du CROUS, j’ai cherché un emploi. J’ai été embauché en tant que salarié livreur à vélo. Une semaine plus tard, j'ai démissionné. Quitter son emploi sans penser « qu’est-ce que je vais faire pour m’en sortir ? » est un privilège. Je pense à ceux pour qui c’est l’unique solution.

Garder des enfants, donner des cours, être employé de grande surface, intérimaire pour nettoyer des chambres d’hôtel… Cet été, j’ai essayé de me sortir de la « galère » estivale. Bien qu’ayant eu ma bourse versée cet été, je devais mettre de côté pour mes études. J’ai postulé à des dizaines d’annonces d’emplois, mais je n’ai été retenu qu’au poste de livreur salarié. J’ai rapidement fait défection. 

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17/08/2021

A letter to the editor on German genderspeak

Original, 11/8/2021
Translated by
Miguel Álvarez Sánchez Tlaxcala

The German newspaper Frankfurter Allgemeine Zeitung published following letter to  the editor , which was republished on lembeck.de. Author unknown

Gender star

In the German language there is a natural gender (sexus) and a grammatical gender (genus). Feminist linguists like to confuse the two, not to say throw them wildly together. Yet even linguistic laypersons, if their view is not clouded by ideology, can easily recognise the difference. Firstly, there are three genus forms (masculine, feminine, neuter), but only two biological sexes (male and female). Secondly, the genus is also used for objects without any recognisable parallel to the natural gender: the hearth (Der Herd), the street (Die Straße) or the book (Das Buch). The fact that the bosom (Der Busen) is masculine, the glans (Die Eichel) feminine and the member (Das Glied) neuter is also clearly not based on any biological background.

It is similar, for example, with the reader or the customer. While the genus is used intersexually (the guest, the human being, the person, the orphan, the child, the individual), the sexus represents a further splitting into male and female.

PEPE ESCOBAR
Raia em Cabul um momento Saigon

 

 Pepe Escobar, Asia Times, 13/8/2021
Traduzido pelo Coletivo de Tradutores Vila Mandinga

12/8/2021 entrará para a história como o dia em que os Talibã vingaram a invasão do Afeganistão pelos EUA e assestaram o golpe que derrubou o homem dos EUA em Cabul

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16/08/2021

La Haute Cour de justice d'Israël annule la décision de l’ex-ministre de l’Éducation de refuser un prix prestigieux au professeur de gauche Oded Goldreich

Or Kashti  רוא יתשק, Haaretz, 12/8/2021
Traduit par Fausto Giudice


Or Kashti est analyste des questions d'éducation pour le quotidien israélien Haaretz.

 

La ministre de l’Éducation, Yifat Shasha-Biton, aura prochainement l'occasion de décider si elle confirme la décision de l'ancien ministre de l'Éducation, Yoav Gallant, de ne pas décerner le prix au professeur Oded Goldreich.

 

  Le ministre israélien de l'Éducation, Yoav Gallant, lors de la cérémonie de remise du Prix Israël, en février. Photo : Ohad Zwigenberg

 Jeudi, la Haute Cour de justice d'Israël a annulé à l'unanimité la décision de l'ancien ministre de l’Éducation Yoav Gallant de ne pas attribuer le Prix Israël en mathématiques et en informatique au professeur Oded Goldreich.

La ministre de l’Éducation, Yifat Shasha-Biton, aura la possibilité de décider si elle confirme ou non la décision de Gallant, conformément à l'opinion majoritaire émise par les juges Noam Sohlberg et Yael Willner.

Le juge Yitzhak Amit a émis une opinion dissidente.

Le mois dernier, le procureur général Avichai Mendelblit a décidé de ne pas défendre la position de Gallant dans le cadre d'une requête de la Haute Cour de justice contre la décision déposée par les membres du comité du prix Israël. Estimant que la décision de Gallant "s'écartait de la limite du raisonnable et n'était pas légale", Mendelblit a soutenu que le comité devait être autorisé à décerner le prix au professeur Goldreich.

En juin, le ministre de l’Éducation Yoav Gallant avait informé vendredi le procureur général Avichai Mendelblit qu'il avait finalisé sa décision de ne pas décerner le prix d'Israël au professeur Oded Goldreich, dans l'un de ses derniers gestes en fonction, juste avant la prestation de serment du nouveau gouvernement israélien.

ANDREW QUILTY
Sin salida: Mientras los talibanes se apoderan de las ciudades, los desesperados afganos se ven atrapados en otro fiasco made in USA

 

Andrew Quilty, The Intercept, 12/8/2021
Traducido del inglés por Sinfo Fernández, Tlaxcala

 Andrew Quilty (Sydney, 1981) es un fotoperiodista independiente  australiano. Ha ganado los premios Polk y World Press Photo por sus trabajos. Vive en Kabul desde 2013.

Tjeerd Royaards

1.

Amigos y colegas afganos comenzaron a pedir ayuda para salir del país en junio. Las peticiones no eran nada nuevo, pero en el pasado lo habían hecho casi siempre en broma. Ahora eran serias y urgentes. Las personas que las hacían no solo buscaban una vida mejor, sino un refugio.

El hombre que administra la casa donde vivo en Kabul fue uno de los primeros en pedirlo. Había trabajado en tres ocasiones en la casa durante más de una década, haciendo el mantenimiento y cuidando de la propiedad y de los huéspedes cuando mi compañero de casa y yo estábamos de viaje. Había empezado a trabajar mucho antes de que yo llegara y se había convertido en un elemento familiar en una de las pocas casas de Kabul donde los periodistas, cineastas e investigadores visitantes podían alquilar una habitación. Nos habíamos visto obligados a mudarnos dos veces: cuando nuestra primera casa fue destruida por un incendio en 2018, y un año después, cuando se descubrió que ocupaba el segundo lugar en una supuesta lista de objetivos del Estado Islámico. En ambas ocasiones, el administrador de la casa, al que llamaré Wali para proteger su identidad, se mudó con nosotros, junto con una limpiadora, un jardinero ocasional, media docena de patos y los dos perros que Wali había recogido de la calle cuando eran cachorros.

Pagar las facturas de la electricidad, reparar las goteras de los tejados y comprar leña para un grupo de periodistas independientes difícilmente podría considerarse el trabajo de un “títere estadounidense”, pero los combatientes talibanes de la aldea natal de Wali, en una zona rural al norte de la ciudad, estaban enfadados porque trabajaba con extranjeros. “Mi hermano me dijo que no debía volver más a la aldea”, me confió Wali en junio. Si los talibanes tomaran el control de Kabul, dijo, él tampoco estaría seguro allí.

Nuestra proximidad a la guerra determina lo profundamente que nos afecta. He vivido y trabajado como fotógrafo y escritor en Kabul durante casi una década, pero mis conexiones con la ciudad son a través de amigos y recuerdos más que de la familia o el patrimonio. Mientras haya compañías aéreas, puedo subirme a un avión en cualquier momento y marcharme. Como todos los visitantes, he tenido el privilegio de vivir con un sentido de distanciamiento que siempre me ha permitido ver los acontecimientos de Afganistán como historias, no como vida.

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15/08/2021

TIM PARKS
La Sicile, éternelle colonie
Notes de lecture

Tim Parks, The New York Review of Books, 19/8/2021
Traduit par Fausto Giudice

Tim Parks (Manchester, 1954) est un écrivain, traducteur, critique littéraire et enseignant britannique vivant à Vérone en Italie depuis 1981. Il est l'auteur de nombreux romans, traductions et ouvrages de non-fiction, dont le plus récent est The Hero's Way : Walking with Garibaldi from Rome to Ravenna (Août 2021). Bibliographie. 

En Sicile, il existe depuis des siècles un décalage dysfonctionnel entre les nombreuses communautés locales différentes et les idées et plans de ceux qui gouvernent l'île de loin.

 

Livres recensés

The Invention of Sicily: A Mediterranean History
(L'invention de la Sicile : une histoire méditérannéenne)

by Jamie Mackay

Verso, 296 pp., $26.95

Sicily: An Island at the Crossroads of History
(La Sicile : une île au carrefour de l'histoire)

by John Julius Norwich

Random House, 362 pp., $32.00

Under the Volcano: Revolution in a Sicilian Town
(Sous le volcan : révolution dans une ville sicilienne)

by Lucy Riall

Oxford University Press, 278 pp., $73.00

 

La cathédrale de Syracuse, en Sicile, 1988. D'anciennes colonnes doriques sont incorporées dans les murs. Ferdinando Scianna/Magnum Photos

Qui gouverne la Sicile ? Est-ce important ? Avec une population de cinq millions d'habitants (semblable à celle de l'Écosse, plus importante que celle de la Croatie), cette île de 25 711 km2 située au bout de la botte italienne jouit d'une autonomie particulière au sein de l'État italien : elle possède son propre parlement régional et élabore ses propres lois dans des domaines tels que l'agriculture, la pêche, l'environnement et le patrimoine culturel. En même temps, elle est très largement gouvernée par Rome et subventionnée par Rome de manière beaucoup plus généreuse que les autres régions qui ne bénéficient pas d'une telle autonomie. L'Italie est elle-même, dans une certaine mesure, gouvernée par l'Union européenne et dépendante de celle-ci, ce qui n'est apparu que trop clairement au cours des premiers mois de 2021, lorsque l'UE n'a pas été en mesure de garantir un approvisionnement en vaccins Covid en temps voulu, une responsabilité qu'elle avait reprise de ses États membres. D'autre part, elle met à disposition un fonds de relance de 200 milliards d'euros pour remettre l'économie italienne sur les rails, à condition que l'Italie dépense l'argent d'une manière autorisée par l'UE. Certains États membres ont laissé entendre qu'une grande partie de cet argent pourrait finir dans les mains de la mafia sicilienne.

De nombreuses autres petites régions distinctes d'Europe - la Catalogne, la Corse, l'Écosse - sont ou étaient dans une situation similaire, bénéficiant de pouvoirs législatifs limités et d'une certaine latitude dans la distribution des fonds provenant de leurs capitales, mais sans la responsabilité ultime du bien-être de leur population. La question qui se pose avec une certaine force à la lecture de The Invention of Sicily de Jamie Mackay, un récit dynamique des presque trois mille ans d'histoire de l'île, est la suivante : que se passe-t-il lorsque, pendant des siècles, il y a non seulement un décalage dysfonctionnel entre des identités locales fortement ressenties et ceux qui gouvernent à distance, mais aussi un flou fréquent quant à l'endroit où réside réellement le pouvoir, qui l'exerce et dans quel but ?

Mackay, un journaliste britannique vivant à Florence, commence son récit à l'époque classique et cherche tout au long à célébrer la Sicile comme un lieu où se rencontrent de nombreuses ethnies et cultures ; il approuve lorsqu'elles se mélangent, ou du moins cohabitent pacifiquement, et déplore les périodes de conflit et d'intolérance. Si cette approche risque de réduire l'histoire à une galerie de héros et de méchants - le cosmopolitisme est bon, le nationalisme mauvais - elle donne au moins à son récit une puissante cohésion. De 800 avant J.-C. à nos jours, nous suivons avec un mélange de sympathie et de consternation les façons apparemment infinies dont un peuple peut être mal gouverné, son potentiel contrecarré et ses ressources dilapidées, le tout dans un paysage que l'on pourrait parfois prendre pour un paradis.

GIDEON LEVY
On peut aussi détester Netanyahou et Bennett, mais pas aussi aveuglément

 Gideon Levy, Haaretz, 15/8/2021
Traduit par Fausto Giudice

Quelle ironie : les partisans de Benjamin Netanyahou, les bibiistes, se comportent exactement comme les détracteurs de l'ancien Premier ministre, le camp « Tout sauf Bibi ». Ils utilisent le même vocabulaire, les mêmes épithètes, affichent la même haine aveugle et automatique, la même focalisation sur le personnel, uniquement le personnel. Tout ce qui était détesté par les partisans de Netanyahou est maintenant utilisé contre Naftali Bennett (et Ayelet Shaked). Nous verrons bientôt des manifestations devant la résidence du Premier ministre, rue Balfour, avec les bandanas et les poupées gonflables. Le Satan Netanyahu a été remplacé par le Satan Bennett. 
 
À part ça, tout va bien. Et pourtant, on ne peut s'empêcher d'être stupéfait par l'ampleur de la haine envers Bennett, l'ancien partenaire du Likoud. En vérité, il faut souhaiter le succès aux deux camps. Une telle haine entre camps de droite ne peut être que satisfaisante. Sur ce, on peut s'interroger sur le faible niveau de la politique israélienne.

Le Premier ministre Naftali Bennett lors d'une réunion du gouvernement à Jérusalem, dimanche. Photo : Ohad Zwigenberg

Hébreu avancé avec un accent arabe
SAYED KASHUA, INTERVIEWÉ PAR MATT SEATON

Matt Seaton, The New York Review of Books, 14/8/2021
Traduit par Fausto Giudice


Matt Seaton (Brighton, 1965) est le rédacteur en chef de la New York Review of Books.

« Lutter avec la langue - la détester, l'aimer, essayer de m'y faire une place tout en la combattant - est devenu essentiel à mon travail. Parfois, je me demande comment les écrivains peuvent écrire dans leur langue maternelle »

Le 7 août 2021, nous avons publié l'essai de Sayed Kashua intitulé Ma diaspora palestinienne, une réflexion sur la vie d'un Arabe israélien musulman parlant hébreu dans le Midwest usaméricain, avec la tristesse et la culpabilité de l'exil volontaire et l'aliénation d'un immigrant déraciné. Kashua est parfaitement conscient d'une ironie particulière et amère dans ce qui est devenu sa galère cosmopolite déracinée : la figure du « Juif errant », note-t-il, a été remplacée par celle du « Palestinien errant ».

Sayed Kashua en 2021. Photo Karl Gabor

Il pourrait s'agir d'une lamentation, mais elle est teintée de l'humour caractéristique de son écriture : aujourd'hui, lorsque quelqu'un à St. Louis lui demande d'où il vient - son apparence méditerranéenne et son accent inhabituel le rendent difficile à situer - il répond qu'il est albanais. « Contrairement au Moyen-Orient, très peu d'USAméricains connaissent l'Albanie ; ils ne savent pas si elle est bonne ou mauvaise », écrit-il. « Cela sonne suffisamment européen, et presque personne ne sait à quoi un Albanais moyen est censé ressembler ou quel genre d’accent il a ».

Kashua a grandi à Tira, un village palestinien à l'époque de la fondation d'Israël en 1948, aujourd'hui une ville arabe animée. Son grand-père a été tué lors des combats de 1948, mais la famille de sa grand-mère a réussi à rester sur place et à ne pas perdre sa maison et ses terres, alors situées dans les frontières du nouvel État juif. La famille de Kashua était musulmane, mais son père, comme beaucoup de Palestiniens de cette génération plus laïque, était communiste. Comme Kashua l'a dit à Ruth Margalit dans son profil de 2015 (peu de temps après son arrivée aux USA) pour le New Yorker : « Il [son père] pensait que Lénine, Trotsky et Marx étaient toute la littérature dont vous aviez besoin. Alors j'ai essayé. J'ai lu toute cette merde ».

SAYED KASHUA
Ma diaspora palestinienne

Sayed Kashua, The New York Review of Books, 7/8/2021
Traduit par Fausto Giudice

Sayed Kashua (Tira, 1975) est un écrivain, journaliste et scénariste palestinien de langue hébreu. En 2014, il a décidé de quitter Israël – « ce pays qui ne reconnaît pas à l’Arabe le droit de vivre » - et de partir vivre avec sa femme et leurs trois enfants aux U.S.A.

Ses romans, comme ses chroniques pour le journal Haaretz, manifestent la même ironie dans le traitement des difficultés parfois insurmontables que rencontrent les Palestiniens de 1948 en Israël. Depuis 2006, les éditions de l’Olivier publient l’œuvre romanesque de cet écrivain atypique dans le paysage littéraire israélien. Ont paru Les Arabes dansent aussi (10-18, 2006 ; réédité aux Éditions de l'Olivier dans la collection Replay en 2015), Et il y eut un matin (2006), La Deuxième Personne (2012) et Les Modifications (2019). Son dernier roman, , Track Changes, est paru chez Grove Press en 2020Sayed Kashua est aussi l’auteur d’une célèbre sitcom (Travail d’Arabe), qui a reçu le prix de la meilleure série télévisée en 2008 au Jerusalem Film Festival. Il prépare un doctorat en littérature comparée à la Washington University de St. Louis, Missouri.
Lire 
L’écriture romanesque extraordinaire en hébreu de Sayed Kashua le Peptimiste, par Sâadia Agsous-Bienstein (Tsafon, 2016)

Vivre en exil forcé au cœur de ma patrie ou vivre en exil volontaire en tant qu'étranger résident, tel est mon choix. Dans les deux cas, être un étranger sur une terre étrangère.

 

Le jour où mon frère a appelé, les nouvelles locales rapportaient la présence d'un ours dans une arrière-cour de Richmond Heights, la banlieue du Missouri où nous vivons. Un nouveau round de combats avait éclaté entre Israéliens et Palestiniens, exactement sept ans après le cycle sanglant de 2014, qui était l'été où ma femme et moi avons décidé de quitter notre maison à Jérusalem. Nous étions poussés par le désespoir politique et la perte d'espoir en un avenir meilleur.

Des femmes et des enfants d'un village palestinien près de Haïfa marchent avec les biens qu'ils peuvent porter, à travers le no man's land, vers Toulkarem en Cisjordanie, pendant une trêve entre les forces israéliennes et arabes, Palestine, 26 juin 1948. Photo Bettmann via Getty Images

« Exil volontaire » : c’est ainsi que les experts appellent notre décision, même si je ne suis pas sûr de comprendre le sens du mot exil dans ce cas précis. De quoi sommes-nous exilés exactement : de la Palestine, ou plutôt de l'idée de la Palestine ? Ou est-ce d'Israël, qui a prouvé à ses citoyens palestiniens que même les personnes qui n'ont jamais quitté leur foyer peuvent être contraintes à un sentiment d'exil ? Ou peut-être que cet « exil volontaire » est surtout l'intense culpabilité qui m'a envahi lorsque mon frère a appelé ce matin-là pour parler du bain de sang et de la haine en Israël-Palestine. Au lieu de nous prouver que nous avions pris la bonne décision pour nous et nos enfants - car nous n'étions plus menacés par les roquettes, les bombardements, les politiciens et les foules en colère - la dernière guerre a suscité un sentiment de détresse et de honte de ne pas avoir été là. Je me suis senti coupable d'avoir fui mon foyer naturel, pour ainsi dire : l'endroit auquel je suis censé appartenir.

« Tu as fait le bon choix », a dit mon frère, d'une voix peinée. « Au moins, tu n'as pas à avoir peur chaque fois que tes enfants sortent de la maison ». Je voulais lui parler de l'ours qui errait dans notre quartier et qui faisait peur aux habitants, et de comment j'avais dit aux enfants qu'ils ne pouvaient pas sortir tant que l'ours n'avait pas été attrapé. Je voulais lui dire à quel point je me sentais coupable de ne pas avoir été là pour que nous ayons peur ensemble, pour que je puisse être horrifié de près, pour que je puisse pleurer les morts et la dévastation, et surtout pour que je puisse simplement être là, être présent. Après tout, c'est ce que ma grand-mère et mon père m'avaient appris depuis ma naissance : ne jamais quitter la maison, ne jamais quitter la patrie, qu'elle s'appelle Palestine, Israël ou Dieu sait quoi.

« Regardez ce qui est arrivé aux réfugiés », je me souviens de ma grand-mère - dont le mari, mon grand-père, a été tué sous ses yeux lors de la bataille de Tira, en 1948 - expliquant à ses petits-enfants, des larmes de chagrin coulant sur ses joues. Pour elle, la pire chose qui pouvait arriver à quelqu'un était de devenir un réfugié. Nous, les restes du peuple palestinien, ceux qui sont restés dans les villages qui ont fait partie d'Israël après la guerre, on nous a appris que nous avions la chance d'avoir encore nos terres et de ne pas être des réfugiés comme la moitié de la nation qui avait perdu ses maisons et n'avait jamais été autorisée à revenir. « Au moins, nous sommes restés à la maison », nous apprenait-on à réciter, chaque fois que quelqu'un mettait en doute notre loyauté parce que nous étions devenus des citoyens israéliens après la Nakba (Catastrophe). Nous étions les chanceux. Chanceux - malgré les deux décennies de loi martiale, l'expropriation de la plupart de nos terres, les maisons détruites, la négligence, la haine, le racisme, la discrimination et la persécution. Chanceux parce que nous n'étions pas parmi les Palestiniens apatrides enfermés dans des camps de réfugiés au Liban, à Gaza, en Syrie et en Cisjordanie.

14/08/2021

JORGE MAJFUD
L'intelligence du Tyrannosaurus : la logique myope du business

JorgeMajfud, 13/8/2021
Traduit par Fausto Giudice

.Le 25 février 2021, le président Joe Biden a ordonné une frappe militaire à la frontière syrienne avec l'Irak (du côté syrien, bien sûr, afin de ne pas perturber les autorités et les médias du protectorat irakien), en représailles aux attaques d'une milice pro-iranienne depuis la ville irakienne d'Erbil. Bien entendu, cette action n'a fait la une d'aucun grand média occidental, le tout à l’enseigne du dix-neuvièmiste « nous avons été attaqués sans raison et avons dû nous défendre »

Vieille histoire. Nous n'allons pas revenir sur le génocide des autochtones sur ce continent, jamais appelé par son nom. Pour rappeler un cas récent, le 22 août 2008, sous la présidence Obama, après le bombardement d'Azizabad en Afghanistan, les responsables militaires usaméricains (dont Oliver North, condamné et gracié pour avoir menti au Congrès dans le cadre du scandale Iran-Contra dans les années 1980) ont déclaré que tout s'était parfaitement déroulé, que le village les avait accueillis par des applaudissements, qu'un chef taliban avait été tué et que les dommages collatéraux avaient été minimes. Minimes. C'est le sens de la valeur de la vie d'autrui. Il n'a pas été signalé à l'époque que des dizaines de personnes avaient été tuées, dont 60 enfants.

Dans un article mineur pour les futurs historiens, le New York Times du 25 février cite le gouvernement usaméricain qui déclare à propos du nouveau bombardement que « cette réponse militaire a été proportionnelle et a été menée sur la base de mesures diplomatiques appropriées ». Comme depuis le XIXe siècle, le gouvernement anglo-saxon s'arroge, sans le dire, des droits spéciaux d'intervention dans le monde pour rétablir l'ordre de Dieu et des bonnes affaires. Comme le publiait la United States Democratic Review de New York en 1858, dans son article "The Fate of Mexico", « les gens de cette espèce ne savent pas comment être libres et ne le sauront jamais tant qu'ils n'auront pas été éduqués par la démocratie américaine, par laquelle le maître les dominera jusqu'à ce qu'ils apprennent un jour à se gouverner eux-mêmes... La Providence nous oblige à prendre possession de ce pays... Nous ne prendrons pas le Mexique pour notre propre intérêt, ce qui serait une plaisanterie impossible à croire. Non, nous allons prendre le Mexique pour son propre bénéfice, pour aider les huit millions de pauvres Mexicains qui souffrent du despotisme, de l'anarchie et de la barbarie ».

Neuf ans plus tôt, le journal Springfield de Chicago analysait l'offense des Mexicains pour avoir donné des terres libres d'impôts aux citoyens usaméricains au Texas, mais les avoir forcés par des lois barbares à libérer leurs esclaves : « Nos compatriotes avaient le droit de se rendre au Mexique sur la base du droit sacré du commerce ». La liberté des maîtres de la terre à la liberté du marché et du droit sacré à la propriété. Rien n'a changé, sauf les scénarios et le paysage technologique, du fait simple et inévitable du progrès millénaire de l'humanité.

Or, ni le New York Times ni l'administration Biden ne mentionnent que dans les attaques des sauvages miliciens pro-iraniens, un seul USAméricain a été tué et que dans cette riposte sobre et proportionnée, 17 indigènes innocents ont dû mourir sous les décombres. En vertu de la glorieuse constitution usaméricaine de 1787, un Noir valait les trois cinquièmes d'un Blanc (bien entendu, les Blancs n'étaient pas à vendre ; cela ne concernait que le calcul électoral dans lequel les Noirs ne votaient pas). Dans les attentats les plus récents, le ratio est fixé à 1/17. Quelqu'un connaît-il le nom des victimes ? Que se serait-il passé si l'armée mexicaine ou chinoise avait tué 17 USAméricains sur le sol américain ? Cette arrogance raciste, couverte par d'innombrables couches de maquillage linguistique, par la lassitude et l'anesthésie de l'habitude, reste aussi vive qu'aux temps de l'esclavage et du colonialisme sauvage.

GILAD ATZMON
Les Juifs sionistes blancs sont mal placés pour nous faire des sermons sur le racisme

Gilad Atzmon, 13/8/2021
Traduit par Fausto Giudice


Une étude de l'université de Stanford révèle : « Environ 80 % des répondants (juifs de couleur) ont déclaré avoir "fait l'expérience de la discrimination" dans les milieux juifs, notamment les synagogues, les congrégations et les communautés spirituelles juives ».

Les personnes qui connaissent l'histoire du sionisme sont conscientes de la riche histoire des abus des juifs blancs (alias ashkénazes) envers les juifs arabes et sépharades en Israël. Dans les années qui ont suivi la création de l'État israélien, des centaines de bébés ont disparu. Leurs parents, pour la plupart des immigrants juifs du Yémen, ont appris que leurs enfants étaient morts, mais on soupçonne qu'ils ont été secrètement donnés à des familles juives blanches sans enfants. Le gouvernement israélien a approuvé, au début de cette année, un accord de dédommagement de 162 millions de shekels [42 millions d’€] avec les familles de ces enfants "disparus".


Le fait d'utiliser la population israélienne comme cobaye n'a pas été inventé par Netanyahou ou/et Pfizer. Dans les années 1950, des échantillons de sang prélevés sur des Juifs yéménites ont été testés pour déterminer s'ils avaient du "sang noir". Selon le Times of Israel, "60 cœurs ont été prélevés sur les corps de nouveaux immigrants du Yémen post-mortem à des fins de recherche médicale, dans le cadre d'un projet prétendument financé par les USA». Toujours à la même période, l'État juif a irradié en masse les enfants arrivés d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient pour tenter de lutter contre la teigne. Dans les années qui ont suivi, beaucoup de ces enfants sont morts de cancer. En 1995, le gouvernement israélien a décidé d'indemniser les victimes et les familles de l'affaire de la teigne.

À   la fin des années 1950-1960, des immigrants juifs du Maroc ont été aspergés de DDT dès que leurs pieds ont touché la "terre promise". Pour eux, ce départ amer n'était qu'une introduction à des décennies d'abus et d'humiliations qui ont toujours cours.