Gilad
Atzmon, 13/8/2021
Traduit par Fausto Giudice
Les personnes qui connaissent l'histoire du sionisme sont conscientes de la riche histoire des abus des juifs blancs (alias ashkénazes) envers les juifs arabes et sépharades en Israël. Dans les années qui ont suivi la création de l'État israélien, des centaines de bébés ont disparu. Leurs parents, pour la plupart des immigrants juifs du Yémen, ont appris que leurs enfants étaient morts, mais on soupçonne qu'ils ont été secrètement donnés à des familles juives blanches sans enfants. Le gouvernement israélien a approuvé, au début de cette année, un accord de dédommagement de 162 millions de shekels [42 millions d’€] avec les familles de ces enfants "disparus".
Le fait d'utiliser la population israélienne comme cobaye n'a pas été inventé par Netanyahou ou/et Pfizer. Dans les années 1950, des échantillons de sang prélevés sur des Juifs yéménites ont été testés pour déterminer s'ils avaient du "sang noir". Selon le Times of Israel, "60 cœurs ont été prélevés sur les corps de nouveaux immigrants du Yémen post-mortem à des fins de recherche médicale, dans le cadre d'un projet prétendument financé par les USA». Toujours à la même période, l'État juif a irradié en masse les enfants arrivés d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient pour tenter de lutter contre la teigne. Dans les années qui ont suivi, beaucoup de ces enfants sont morts de cancer. En 1995, le gouvernement israélien a décidé d'indemniser les victimes et les familles de l'affaire de la teigne.
À la fin des années 1950-1960, des immigrants juifs du Maroc ont été aspergés de DDT dès que leurs pieds ont touché la "terre promise". Pour eux, ce départ amer n'était qu'une introduction à des décennies d'abus et d'humiliations qui ont toujours cours.
Il a fallu plus de quelques décennies au gouvernement israélien pour lever l'interdiction de 1977 qui empêchait les Juifs d'Éthiopie de donner leur sang. Cette vague d'immigration tardive de Juifs africains a envoyé ses enfants servir dans l'armée et mourir pour Israël, mais apparemment leur sang n'était pas aussi bon que celui de leurs compatriotes.
Les Yéménites, les Marocains et les Éthiopiens ont quelque chose en commun. Ce sont des "Juifs de couleur", pas exactement les Juifs les plus privilégiés d'Israël. Juste un peu plus que les Palestiniens et les immigrants africains non juifs. Certains antisionistes pourraient insister sur le fait que c'est exactement ce que nous devons attendre d'un État criminel raciste. Cependant, le sort des Juifs usaméricains de couleur n'est pas meilleur, il est en fait bien pire.
Le Jerusalem Post a fait état hier d'une étude menée par des chercheurs de l'université de Stanford qui ont examiné les expériences des Juifs usaméricains de couleur. Le nouveau rapport intitulé Beyond the Count (Au-delà du compte) a révélé une discrimination et une surveillance importantes et systémiques fondées sur la race dans la société juive.
"En outre, les personnes interrogées ont indiqué qu'elles avaient déjà fait l'expérience d'une conscience accrue de la façon dont les autres les perçoivent en raison de leur race ou de leur judéité". Certains participants ont admis qu'ils avaient "plus de mal à faire coexister leurs identités dans les espaces juifs à prédominance blanche que dans les espaces réservés aux autochtones noirs de couleur". En outre, 44 % ont déclaré avoir changé leur façon de s'habiller ou de parler dans les espaces juifs blancs, et 66 % ont dit se sentir "parfois déconnectés de leur identité juive".
Je n'oserais pas demander aux Juifs ou à quiconque de se transformer, de devenir plus tolérant ou harmonieux, car ce n'est pas ma tâche dans la vie. Je n'attendrais pas d'une personne qui défend des opinions racistes et/ou suprémacistes blanches qu'elle change d'apparence. J'attends simplement des Juifs en général et des institutions juives (telles que l'ADL ou l'AIPAC) en particulier qu'elles se regardent deux fois dans le miroir avant de nous sermonner sur la "race" en général ou le privilège blanc en particulier.
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