Patricia Claus, Greek Reporter, 26/8/2021
Traduit par Fausto
Giudice, Tlaxcala
Une guerre d'enchères devrait éclater pour la propriété des ports grecs, qui sont désormais en vente au plus offrant après avoir été privatisés.
Le port du Pirée. D'autres grands ports grecs sont désormais en vente après leur privatisation. Photo : Nick Diadakis
Les ports d'Igoumenitsa, d'Héraklion et de Patras, qui sont tous en cours de privatisation, font l'objet de l'attention des compagnies grecques de transport de passagers Attica et ANEK et du groupe italien Grimaldi, qui contrôle déjà le groupe de ferries Minoan Lines.
L'autorité portuaire de Thessalonique, deuxième ville de Grèce, serait intéressée par l'achat du port d'Héraklion, sur l'île de Crète.
Jeudi, le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a rencontré l'armateur George Prokopiou, le plus offrant pour le chantier naval de Skaramangas. La réunion a eu lieu à la résidence Maximos à Athènes.
Mitsotakis aurait exprimé sa satisfaction quant au résultat de la procédure d'appel d'offres, déclarant que le gouvernement grec accorde une grande importance à la restauration de la célèbre industrie grecque de la construction navale après qu'elle eut subi une longue période de contraction.
Le Premier ministre aurait également salué le rôle particulier joué par les chantiers navals Skaramangas dans l'industrie de la défense nationale grecque.
L'ambassadeur du Japon en Grèce Νakayama Yasunori a visité mardi le port du Pirée, le plus grand port de Grèce, qui appartient majoritairement au conglomérat chinois COSCO.
Ports grecs à vendre
Le directeur général adjoint de l'Autorité portuaire du Pirée (OLP), le capitaine Weng Lin, s'est entretenu avec l'ambassadeur du Japon au sujet des investissements importants qui ont été et sont réalisés au Pirée, lors d'une visite au siège du port.
Yasunori, qui était accompagné de représentants de plusieurs sociétés japonaises, a également eu droit à une visite du port par le directeur général adjoint.
Le capitaine Weng a longuement évoqué l'importance de telles réunions pour le port qui, comme il l'a déclaré, joue un rôle majeur dans le transport maritime, tant au niveau européen que mondial.
La Cour des comptes grecque a récemment approuvé la vente d'une nouvelle participation de 16 % dans l'autorité portuaire du Pirée à Cosco Shipping, ainsi qu'une prolongation de cinq ans pour permettre à la société de mener à bien les projets d'investissement qu'elle s'est engagée à réaliser dans l’antique port grec.
Cette vente porte à 67 % la participation du géant chinois dans le port, qui est actuellement majoritaire à 51 %.
Un nouveau contrat reflétant cette participation considérablement accrue sera signé par COSCO et l'État grec dans les prochains jours. Il devra ensuite être soumis au Parlement pour être ratifié. Il est fort probable que le contrat soit voté dans les deux premières semaines de septembre.
Bien qu'elle n'ait pas respecté le programme d'investissement de 300 millions d'euros qu'elle avait promis de mettre en œuvre dans les cinq ans suivant l'achat de sa participation majoritaire de 51 % dans le port, Cosco a exigé que la disposition de l'accord de privatisation soit activée.
La participation initiale de COSCO dans le port était estimée à 293,7 millions d'euros.
La Cour des comptes grecque a toutefois accepté les protestations de Cosco selon lesquelles elle n'est pas responsable des retards dans la mise en œuvre du plan d'investissement. Elle a constaté qu'une partie au moins des problèmes était liée à des questions juridiques sur lesquelles Cosco n'avait aucun contrôle, notamment un appel interjeté par la population locale concernant des préoccupations environnementales, qui a retardé la modernisation d'un terminal de croisière au Pirée.
Cosco avait protesté dès novembre 2020, dans une lettre adressée aux ministres des finances et du transport maritime et au Fonds de développement des actifs de la Grèce (TAIPED, créé en 2011 pour vendre le patrimoine grec, NdT), en affirmant qu'elle n'était pas responsable des retards.
Le TAIPED, par Costas Grigoriadis
Selon les médias grecs, l'accord actualisé entre COSCO et l'État grec implique que COSCO dépose des lettres de garantie équivalentes à 33% du montant des investissements en cours.
Ces lettres seront invoquées par l'État grec si les investissements de COSCO ne sont pas achevés dans le nouveau délai.
L'État grec disposera d'un droit de veto sur les décisions stratégiques concernant le port ; toutefois, il ne sera plus représenté que par un seul membre au sein du conseil d'administration de l'OLP, qui en compte 11.
Actuellement, il a trois représentants au conseil d'administration.
Il est rapporté que COSCO a déposé un total de 88 millions d'euros sur un compte séquestre afin de se voir accorder sa participation initiale de 16% en 2016.
À ce jour, moins du quart, soit 140 millions d'euros, des 600 millions d'euros d'aménagements prévus pour le port ont été réalisés.
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