Traduction par Fausto Giudice, Tlaxcala
Le responsable maintenance d'Israël est rentré chez lui dimanche après avoir accompli un nouvel exploit : la réunion à la Maison Blanche s'est bien déroulée, avec succès même.
Et même en tenant compte de l'importance absurde et exagérée que les correspondants puérils de Washington ont attribué à ses moindres détails - était-ce dans la salle à manger privée du bureau ovale ou dans la kitchenette, cela a-t-il duré 25 minutes ou 30, est-il déjà un ami de Joe Biden ou non ? - Naftali Bennett s'est bien comporté.
Rien ne s'est passé, il n'y a même pas eu la moindre maladresse. Les déclarations prévisibles ont été prononcées, les grandes promesses ont été faites et le Premier ministre rentrera en Israël sain et sauf, au grand dam des fans de Benjamin Netanyahou, qui n'abandonnent pas un seul instant.
Bennett est certainement susceptible de s'épanouir dans son nouveau poste, mais ce poste est limité : responsable maintenance, rien de plus. L'Israël d'aujourd'hui veut un manager, pas un leader. Après l'ère Netanyahou, la seule chose que les adversaires de Netanyahou veulent, c'est un peu de silence. Ils l'auront. Bennett est fait pour ce travail.
Ils veulent un manager, parce qu'un leader doit faire face aux grands problèmes, menaçants, authentiques, ceux que nous craignons tant. Un bon manager n'assume que ce pour quoi il a été élu : apporter le silence. Un silence organisé, actualisé, mécanisé, qui ne vient pas d'ici, pour paraphraser le poète Yona Wallach. La réunion de Washington a promis le silence, du moins pour l'instant.
Le bon manager Bennett s'occupe de la troisième dose du vaccin COVID-19 - ce qui n'est pas une mince affaire - ce qui pourrait apporter un peu de silence temporaire dans le secteur de la pandémie. Il n'y aura pas de nouveau confinement, il y aura peut-être aussi une année scolaire normale ; que demander de plus ?
Un bon manager s'efforcera de réduire la criminalité violente dans les communautés arabes d'Israël ; cela aussi est bienvenu. Nous aurons un budget national, des membres de cabinet qui sont, pour la plupart, honnêtes et diligents, et peut-être que la bande de Gaza, elle aussi, restera tranquille et ne nous harcèlera pas pendant quelques mois.
Bennett conservera l'apparence de l'équité et de l'objectivité, de bonnes relations avec ses ministres, qui le récompenseront en ne lui en voulant pas. Plus le calme persistera, plus la popularité de Bennett augmentera. Plus le calme persistera, plus ce gouvernement durera et deviendra populaire.
Yair Lapid occupera ce rôle après la rotation, qui sera pleinement honorée. Lapid, lui aussi, sera un excellent responsable maintenance, mais avec un peu plus de kitsch et de pathos que l'actuel.
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