14/07/2024

FADWA ISLAH
Après l’Algérie, le Maroc : nouvelles révélations sur les liens de Jordan Bardella avec le Maghreb


Fadwa Islah, Jeune Afrique, 28/6/2024

Après avoir enquêté sur les origines algériennes du président du Rassemblement national, Jeune Afrique est parti sur les traces de son grand-père paternel, à Casablanca. Révélations exclusives à la clé.
Si le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, ne s’est jamais privé de mettre en avant ses origines italiennes, notamment pour illustrer le modèle d’assimilation qu’il défend politiquement, il a toujours fait l’impasse sur les liens de sa famille avec le Maghreb.

     
    Titre de séjour
D’abord, ceux de son arrière-grand-père Mohand Séghir Mada, travailleur immigré algérien arrivé de Kabylie en France dans les années 1930 [lire ici]. Mais aussi ceux de son grand-père paternel, Guerrino Bardella. Celui-ci a d’abord été marié à Réjane Mada, issue de la branche algérienne de la famille, et le couple a donné naissance, en 1968, à Olivier Bardella, le père du potentiel futur Premier ministre français [cet article a été publié avant le premier tour des élections, NdE]. Par la suite, le couple a divorcé et Guerrino s’est installé au Maroc, où il a épousé en secondes noces une Marocaine, prénommée Hakima.
Si la date exacte du mariage n’est pas connue, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il remonte à plusieurs années – le dernier titre de séjour au Maroc de Guerrino Italo Bardella obtenu au motif du « regroupement familial », selon les informations auxquelles Jeune Afrique a eu accès, ayant été délivré en 2016 pour une durée de dix ans. Ce qui signifie qu’il ne s’agissait pas de son premier titre de séjour au Maroc, mais d’un renouvellement.

Conversion à l’islam

Avec sa nouvelle femme, ce retraité, âgé de 80 ans depuis le 1er avril 2024, coule des jours heureux à Casablanca, dans le quartier Bourgogne. Son mariage avec Hakima implique qu’il s’est converti à l’islam, conformément à la loi en vigueur au Maroc qui stipule qu’une citoyenne ne peut pas épouser un étranger de confession non musulmane si celui-ci ne s’est pas converti au préalable officiellement devant un adoul (autorité juridique religieuse) et plusieurs témoins.
Connu comme menuisier-ébéniste, exerçant notamment dans les milieux d’expatriés et dans la bourgeoisie marocaine, Guerrino Bardella est enregistré au royaume en tant que ressortissant italien. Il a longtemps eu ses habitudes au restaurant du Cercle italien « Chez Massimo », boulevard Bir Anzarane, au Maarif, comme nombre de ses compatriotes vivant dans la capitale économique du Maroc.

Avenir meilleur

Né en 1944 à Alvito, en province de Frosinone dans le Latium italien, issu d’une famille de quatre enfants – il a une sœur, Giovanna, et deux frères : Honoré Roger et Silvio Ascenzo, tous trois décédés –, ce fils de maçon est arrivé en France, à Montreuil, en 1960, en quête d’un avenir meilleur. En 1963, il épouse Réjane Mada, fille de Mohand Séghir Mada.
On ne sait pas grand-chose des relations de Jordan Bardella avec ce grand-père converti à l’islam et installé au Maroc. Encore moins de son rapport à ses origines algériennes, le président du RN ne les ayant jamais évoquées publiquement.

ANSHEL PFEFFER
La énième “mort” annoncée de Mohammed Deif : comment une tentative d’assassinat par Israël pourrait déboucher sur un cessez-le-feu à Gaza

Anshel Pfeffer, Haaretz, 14/7/2024
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

L’article qui suit est digne de figurer dans une anthologie de la “langue fourchue de la pensée unique” sioniste israélienne en temps de génocide. Résumé : alors, le chat aux neuf vies est-il mort ? P'têt ben qu'oui, p'têt ben qu'non. Si oui, c’est tout bon, si non, c’est ptêt aussi bon…En tout cas, le seul responsable du génocide de Gaza n’est autre que…le Hamas. Bravo, Monsieur Poivre (Pfeffer), continuez comme ça, vous irez loin dans le Panzerjournalisme !-FG

La frappe aérienne qui a visé Mohammed Deif à Gaza samedi n’est que la dernière tentative israélienne d’assassinat du chef militaire du Hamas. Quel que soit son sort, l’assassinat d’un meurtrier de masse glorifié comme une légende de la “résistance” a de nombreuses implications pour Israël, le Hamas et la bande de Gaza.


Cette image tirée d’une vidéo publiée par le Hamas en 2005 montre Mohammed Al Masri, alias “ Al Dheif” [“L’invité”], chef des Brigades Ezzedine Al Qassam, l’aile militaire du mouvement à Gaza.

Écrire sur Mohammed Deif au passé est problématique. Tout d’abord, parce qu’il n’y a toujours pas de confirmation officielle que le chef de l’aile militaire du Hamas a bien été tué samedi matin lors de la frappe aérienne israélienne à l’ouest de Khan Younès.

Les services de renseignement israéliens estiment qu’il est “très probable” qu’il n’ait pas survécu au bombardement massif qui a pulvérisé le complexe du Hamas et causé des dizaines de morts dans les campements environnants de la “zone humanitaire” d’Al Mawassi. Mais on parle de Deif, un homme qui survécu à six tentatives d’assassinat au fil des ans. Tant que ce ne sera pas confirmé sans l’ombre d’un doute, il devra être considéré comme étant toujours en vie.

Et c’est la deuxième raison pour laquelle nous devrons peut-être continuer à parler de Deif au présent pendant un certain temps au moins. Son caractère insaisissable, l’absence de photographies contemporaines et le fait que, pendant de longues périodes de mois et d’années, on a supposé qu’il était soit mort, soit à peine opérationnel, ont créé toute une légende du commandant fantôme, tant chez les Palestiniens que chez les Israéliens.

Cette légende n’a fait que croître lorsqu’il est apparu qu’il était toujours en vie, mobile et dirigeant les opérations militaires du Hamas. Même si cette fois il est bel et bien fini, éradiquer une légende est beaucoup plus difficile. Les deux parties doivent se défaire de leurs mythes sur Deif.

Les Israéliens qui le considèrent comme le cerveau suprême de l’attaque du Hamas du 7 octobre doivent garder à l’esprit qu’il était loin d’être le seul à l’avoir planifiée. Des années et des ressources importantes ont été consacrées à la préparation de l’attaque surprise et du massacre. Non seulement Deif n’était que l’un des membres d’un groupe plus important travaillant à la réalisation de cet objectif, mais le soutien financier et logistique, ainsi que l’expertise militaire fournie par le Hezbollah et son protecteur, l’Iran (même s’ils n’étaient pas au courant à l’avance de la date de l’attentat), ont joué un rôle clé dans son exécution. Sans eux, l’opération n’aurait pas pu avoir lieu.


Des Palestiniennes inspectent un site touché par un bombardement israélien à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, samedi. Photo : Jehad Alshrafi/AP

Si Deif est effectivement mort, il n’est que le dernier d’une série de victimes d’assassinats par lesquels Israël a largement contribué à éliminer la plupart des hauts responsables militaires du Hamas. Mais les fondations sur lesquelles le Hamas a construit son opération Déluge d’Al Aqsa sont toujours là et s’étendent à toute la région. Israël sera confronté à ce réseau dans les années à venir.

GIDEON LEVY
Combien de meurtres d’enfants à Gaza vaut Mohammed Deif ?

 Gideon Levy, Haaretz, 13/7/2024
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Les trompettes de la victoire ont retenti immédiatement. La poussière n’était pas encore retombée sur les tentes déchiquetées des personnes déplacées à Mawasi que les studios ont commencé à jouer “victoire totale”.  Nir Dvori [correspondant militaire de Canal 12] a déclaré, le visage rayonnant, comme s’il avait personnellement ordonné l’assassinat, que Mohammed Deif “était mortel” (ce genre de journalisme israélien existe aussi) ; Almog Boker [Canal 10] a promis que “ça se présente bien” ; la publicité a parlé des “doux moments de la vie” ; et Moriah Asraf Wolberg [Canal 13]  a rompu le caractère sacré de son shabbat (sauver une vie est primordial) pour dire : « Nous espérons tous que Deif est mort ».  Tous ? Presque tous.



Tentes des déplacés, par Alaa Al Lagta

Entre la rédaction de ces lignes et leur publication, Israël fera la fête comme jamais auparavant. Il n’est pas nécessaire d’être un puriste pour peiner à comprendre le sens de cette joie. Elle indique surtout la profondeur du mal. Dans la chaîne sans fin des assassinats commis par Israël, il n’y a pas encore eu de meurtre qui apporte au pays un résultat significatif autre que la joie des masses et la satisfaction de leur désir de vengeance - et, une fois de plus, il célèbre la victoire.

14 juillet : 1935, 1936, 1953, 1958, 1995, 2024

 






13/07/2024

JEFFREY SACHS
La déclaration de l’OTAN et la stratégie mortelle des néoconservateurs

Jeffrey D. Sachs, Common Dreams, 13/7/2024

Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

 

Pour le bien de la sécurité des USA et de la paix mondiale, les USA devraient immédiatement abandonner la quête néoconservatrice d’hégémonie en faveur de la diplomatie et de la coexistence pacifique.

Carlos Latuff, Global Times (Chine)

 

En 1992, l’exceptionnalisme de la politique étrangère usaméricaine s’est emballé. Les USA se sont toujours considérés comme une nation exceptionnelle destinée à jouer un rôle de premier plan, et la disparition de l’Union soviétique en décembre 1991 a convaincu un groupe d’idéologues convaincus - connus sous le nom de néoconservateurs - que les USA devaient désormais régner sur le monde en tant que superpuissance unique et incontestée. Malgré les innombrables désastres de politique étrangère provoqués par les néoconservateurs, la déclaration de l’OTAN de 2024 continue de promouvoir l’agenda néoconservateur, rapprochant le monde d’une guerre nucléaire.

 

Les néoconservateurs étaient à l’origine dirigés par Richard Cheney, secrétaire à la défense en 1992. Tous les présidents depuis lors - Clinton, Bush, Obama, Trump et Biden - ont poursuivi le programme néoconservateur d’hégémonie usaméricaine, entraînant les USA dans des guerres choisies perpétuelles, notamment en Serbie, en Afghanistan, en Irak, en Syrie, en Libye et en Ukraine, ainsi que dans l’expansion incessante de l’OTAN vers l’est, malgré la promesse claire faite en 1990 par les USA et l’Allemagne au président soviétique Mikhaïl Gorbatchev que l’OTAN ne bougerait pas d’un pouce vers l’est.


Le général de division Yehuda Fuchs, génocidaire à visage humain


Ci-dessous, 2 articles sur le général de division Yehuda Fuchs (54 ans), qui vient de se démettre de son poste de commandant en chef des forces d’occupation israéliennes en Cisjordanie, qu’il occupait depuis 2021. Auparavant, il avait commandé la Division de Gaza depuis 2016 et été deuxième attaché militaire à Washington depuis 2019. Les journalistes décortiquent le discours de départ à la retraite de cet éminent représentant de l’“armée la plus morale du monde”, qui va sans doute se lancer en politique dans l’“unique démocratie (génocidaire) du Moyen-Orient”. Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala 

 

Le commandant en chef d’Israël en Cisjordanie n’est pas un “moraliste” : il n’est qu’un hypocrite de plus

Gideon Levy, Haaretz, 11/7/2024

 

Comme tout ce qui concerne l’armée israélienne, les généraux peuvent être divisés en trois groupes. Le plus grand est celui des individus sans visage dont les noms, et encore moins les opinions, sont inconnus de la plupart des Israéliens. Ils gravissent les échelons, prennent leur retraite, vont travailler pour une entreprise de défense et c’est tout. Les deux autres sont des groupes minoritaires : d’une part les droitiers, les colons, les religieux, les militants et d’autre part  les “moralistes”, les “gauchistes”, ceux qui “tirent puis pleurent”* et se retirent avec une réprimande retentissante. C’est généralement le pire groupe et le plus hypocrite, et c’est celui auquel appartient le chef sortant du commandement central de Tsahal, le général de division Yehuda Fuchs.

 

Le commandant du Commandement central, le général Yehuda Fuchs, en mai. Photo : unité du porte-parole de Tsahal

 

Au cours de sa mission de trois ans, Fuchs a été érigé en ennemi des colons, soi-disant. Le groupe le plus cynique et le plus extorqueur de la société israélienne, qui pourrait apprendre aux ultra-orthodoxes une ou deux choses sur le chantage, connaît son travail : les colons attaquent pour terroriser. Quiconque a des doutes sur la véritable attitude de Fuchs à l’égard des colons ferait bien d’écouter son discours de départ à la retraite. 

 

À l’en croire, la grande majorité des colons sont des citoyens respectueux de la loi. Il n’y a rien à ajouter à propos de Fuchs. Pas un seul colon ne respecte la loi, et encore moins le droit international - qui, comme c’est étrange, s’applique aussi à Israël - et la plupart d’entre eux sont fiers de leurs émeutiers, qui réalisent le “miracle” de la ministre Orit Strock*. Fuchs était un ami des colons, comme tous les chefs du Commandement central, de Rehavam Ze’evi (1968-72) à lui-même, tous esclaves soumis du « peuple des collines ».

 

Mais le chef du commandement central est avant tout l’assujettisseur de la population palestinienne. Le mandat de Fuchs en Cisjordanie a été l’un des plus cruels pour les Palestiniens. C’est toujours le cas avec les généraux éclairés. Fuchs laisse derrière lui une Cisjordanie en ruines - exsangue, écrasée, sans emploi, menaçant d’exploser, obstruée et pauvre comme elle ne l’a jamais été depuis la seconde Intifada.

 

Aucun officier de principe ne peut être responsable d’une telle cruauté - même si Ben Caspit***, un authentique représentant du centre militariste et ultranationaliste qu’il croit éclairé, écrit sur X : « Fuchs est un officier de principe avec des valeurs, un patriote israélien, qui n’a pas fui les questions difficiles. ... Merci, Yehuda ».

 

12/07/2024

Anne Applebaum, horresco referens

EN DE FR ES IT 


Anne Applebaum, the killing messenger
or
the Messenger’s killer

In a moment of disgrace for the German publishing industry, Anne Applebaum has been named recipient of the 2024 Peace Prize of the German Book Trade, an annual award of the German Publishers and Booksellers Association. The Frankfurt Book Fair has also publicly congratulated Applebaum, who is scheduled to receive the award during FBM 2024 on October 20th. The Peace Prize award ceremony will take place on Sunday, October 20, 2024, in Frankfurt's Paulskirche and will be broadcast live on ARD at 10:45 a.m. The Peace Prize has been awarded since 1950 and is endowed with 25,000 euros.
In 2002, Applebaum wrote an article in ‘Slate’ praising the destruction of Palestinian radio and television outlets entitled, “
Kill the Messenger : Why Palestine radio and TV studios are fair targets in the Palestine/Israeli war.“
In 2021, the British Royal Society of Literature (RSL) presented Applebaum with
a fellowship.

Applebaum has been married since 1992 to Radosław Sikorski, the right-wing Polish politician famous for his “Thank you USA” tweet hailing the explosion of the North Stream gas pipeline in September 2022.

Anne Applebaum, die Todesbotin
oder
die Mörderin des Boten

In einem für die deutsche Verlagsbranche beschämenden Moment wurde Anne Applebaum zur Trägerin des Friedenspreises des Deutschen Buchhandels 2024 ernannt, einer jährlichen Auszeichnung des Börsenvereins des Deutschen Buchhandels. Auch die Frankfurter Buchmesse hat Applebaum öffentlich gratuliert, die den Preis während der FBM 2024 am 20. Oktober entgegennehmen wird. Die Verleihung des Friedenspreises findet am Sonntag, 20. Oktober 2024, in der Frankfurter Paulskirche statt und wird live um 10:45 Uhr in der ARD übertragen. Der Friedenspreis wird seit 1950 vergeben und ist mit 25.000 Euro dotiert.

 Im Jahr 2002 schrieb Applebaum einen Artikel in ‚Slate‘, in dem sie die Zerstörung palästinensischer Radio- und Fernsehsender lobte, mit dem Titel „Kill the Messenger : Why Palestine radio and TV studios are fair targets in the Palestine/Israeli war“ [Töte den Boten: Warum palästinensische Radio- und Fernsehstudios im palästinensisch-israelischen Krieg gute Ziele sind].
 Im Jahr 2021 verlieh die britische Royal Society of Literature (RSL) Applebaum ein Stipendium.

Applebaum  ist seit 1992 mit Radosław Sikorski verheiratet, dem rechten polnischen Politiker, der für seinen Tweet „Thank you USA“ bekannt ist, mit dem er die Explosion der North-Stream-Pipeline im September 2022 begrüßte.

Anne Applebaum, la messagère létale
ou
la tueuse du messager

Dans un moment de honte pour l'industrie allemande de l'édition, Anne Applebaum a été nommée lauréate du Prix de la paix 2024 du commerce du livre allemand, une récompense annuelle de l'Association des éditeurs et des libraires allemands. La Foire du livre de Francfort a également félicité publiquement Applebaum, qui devrait recevoir le prix lors de la FBM 2024, le 20 octobre. a remise du Prix de la paix aura lieu le dimanche 20 octobre 2024 dans la Paulskirche de Francfort et sera retransmise en direct à 10h45 sur la chaîne ARD. Le Prix de la paix est décerné depuis 1950 et est doté de 25.000 euros.
En 2002, Applebaum avait écrit un article dans Slate faisant l'éloge de la destruction des stations de radio et de télévision palestiniennes, intitulé « Kill the Messenger : Why Palestine radio and TV studios are fair targets in the Palestine/Israeli war » [Tuez le messagerr : Pourquoi les studios de radio et de télévision palestiniens sont des cibles légitimes dans la guerre israélo-palestinienne].

10/07/2024

PUBLISHERS FOR PALESTINE
Die Frankfurter Buchmesse und deutschstämmige multinationale Verlagsgruppen sind mitschuldig am Völkermord in Gaza

Multinationale Verlagskonzerne in deutschem Besitz sind in Israels Völkermord an 2,3 Millionen Palästinensern im Gazastreifen verwickelt.

Publishers for Palestine, Mondoweiss, 8/7/2024
Übersetzt von
Helga Heidrich, herausgegeben von Fausto Giudice Tlaxcala

Publishers for Palestine (VerlegerInnen für Palästina) ist ein globales Kollektiv von über 500 VerlegerInnen und VerlagsmitarbeiterInnen aus 50 Ländern weltweit. Wir setzen uns für Gerechtigkeit, Meinungsfreiheit und die Macht des geschriebenen Wortes ein. Die Projekte von P4P sind auf unserer Website oder auf @publishers4palestine und  X @pubforpalestine zu finden. Lesen Sie unsere SOLIDARITÄTSERKLÄRUNG MIT PALÄSTINA (3/11/2023) [PDF DOCX]. Laden Sie unsere kostenlose Sammlung Poems for Palestine herunter.

Seit der Absage [*] einer Preisverleihung an die palästinensische Schriftstellerin Adania Shibli, die auf der Frankfurter Buchmesse mit dem LiBeratur-Preis ausgezeichnet werden sollte, im vergangenen Oktober eine Welle der Verurteilung ausgelöst hat, hat der Versuch, PalästinenserInnen und die Unterstützung für die palästinensische Sache durch kulturelle Institutionen im Westen zum Schweigen zu bringen, nur noch zugenommen. Gleichzeitig hat sich die Durchleuchtung der institutionellen Komplizenschaft mit der israelischen Apartheid und dem Völkermord in großem Umfang intensiviert. Bedeutende Erfolge der BDS-Bewegung, darunter der Ausstieg aus Universitäten und Unternehmen, sowie die jüngsten Ankündigungen des Hay Festivals 2024 und des Edinburgh International Book Festivals, ihre Partnerschaften mit der Investmentfirma Baillie Gifford zu beenden, die an der Klimazerstörung, der israelischen Apartheid und dem Völkermord beteiligt ist, die anschließende Beendigung der Finanzierungsbeziehungen von BG mit allen britischen Literaturfestivals und der Rückzug seiner Beteiligung an dem multinationalen Bergbauunternehmen Rio Tinto sowie die Halbierung der Beteiligung des großen kanadischen Kultursponsors Scotiabank an dem israelischen Waffenhersteller Elbit Systems deuten alle auf einen Wandel hin und zeigen, dass eine erhebliche Kluft zwischen großen Unternehmen und Kultureinrichtungen auf der einen Seite und ihren Beschäftigten, dem Publikum und der breiten Öffentlichkeit auf der anderen Seite besteht.

Bedeutende internationale Menschenrechtsorganisationen schlagen weiterhin Alarm wegen der entsetzlichen und eskalierenden Menschenrechtsverletzungen, die Israel gegen Millionen von Palästinensern begeht. Viele dieser Verstöße wurden in der von Südafrika im Dezember beim Internationalen Gerichtshof eingereichten Klage gegen Israel wegen Völkermordes aufgezeigt. Trotz der Anordnung dieses Gerichts vom Januar, dass Israel glaubhaft einen Völkermord begeht, trotz der darauf folgenden Anordnungen, dass Israel den Fluss humanitärer Hilfe zulassen und die Militäroperationen in Rafah einstellen muss, und trotz der Anträge des Internationalen Strafgerichtshofs auf Haftbefehle gegen hochrangige israelische Beamte, sowie trotz der massiven Studenten- und Arbeiteraufstände zur Unterstützung der palästinensischen Befreiung und zur Beendigung der Komplizenschaft mit Israel in der ganzen Welt, geht die völkermörderische Kampagne gegen das palästinensische Volk in Gaza im Wesentlichen ungehindert von seinen größten Unterstützern - den USA und anderen westlichen Kolonialmächten - weiter.


Von besonderer Bedeutung für Schriftsteller und Verleger ist die Tatsache, dass die Frankfurter Buchmesse (FBM), die weltgrößte Veranstaltung der Buchbranche, in der Vergangenheit die Präsenz des Apartheidstaates Israel sehr begrüßt hat. Man könnte meinen, dass Kultureinrichtungen, wie die FBM angesichts des israelischen Vorgehens und der stark zunehmenden internationalen Empörung diese Unterstützung zurückziehen, Israel für seine Verstöße verurteilen und die Beziehungen abbrechen würden. Doch die anfängliche Position der Frankfurter Buchmesse, Israel während der gesamten Laufzeit im Oktober letzten Jahres zu unterstützen - eine Position, die Erklärungen im Namen der Messe und des Geschäftsführers Jürgen Boos und Pläne beinhaltete, israelische Stimmen durch die Hinzufügung von Sonderprogrammen, einschließlich eines Panels mit dem Titel „In Sorge um Israel“, „besonders sichtbar“ zu machen - scheint bis heute unverändert zu sein, und die FBM hat sich in den folgenden Monaten auffällig still zu dem sich entfaltenden Völkermord verhalten.