Traduit par Fausto Giudice
Mercredi, nous saurons si la Knesset veut un État juif ou démocratique. La Knesset n'a pas d'autre choix que l'un de ces deux. Israël n'a pas d'autre choix réel que l'une - une seule - de ces deux possibilités. Cela ne peut pas être les deux, comme les Israéliens se le disent. C'est un choix entre les deux.
Le vote sur l'extension de l'amendement à la loi sur la citoyenneté sera un moment de vérité [lire Apartheid israélien ? Ne cherchez pas plus loin que cette loi raciste ]. Il est vrai que la loi elle-même n'est pas importante d'un point de vue pratique : Israël saura toujours comment la contourner. Mais la signification déclarative est importante. Il est également vrai qu'Israël a fait son choix il y a longtemps. Il a choisi d'être juif dès le moment de sa création, lorsqu'il a adopté la loi du retour. Depuis lors, il n'y a pas eu un seul moment où il n'a pas été fidèle à ce choix. Toutes ses lois et actions ont été déterminées par ce principe - être un État juif avant tout, et ensuite, si possible, démocratique. Si possible, pourquoi pas.
Eh bien, ce n'est pas possible. Nous devrions apprécier l'intégrité des Israéliens qui admettent leur préférence, qu'ils soient démocrates jurés ou nationalistes déclarés. Le danger vient de ceux qui trompent, de la grande majorité qui dit vouloir un pays à la fois juif et démocratique, et qui est certaine que c'est possible. L'avantage de la loi sur la citoyenneté, comme de la loi sur l'État-nation, est qu'elle exige un choix. Elle prouve que l'on ne peut pas rester assis sur la barrière.
Il n'existe pas de solution juive et démocratique, car mercredi, la Knesset devra trancher entre les deux. Ceux qui préfèrent un État juif voteront pour prolonger l'amendement discriminatoire et exaspérant qui marque un écart clair entre les droits d'un citoyen juif et les droits d'un citoyen arabe, avec une suprématie juive pure et simple dans le code juridique. Ceux qui préfèrent un État démocratique voteront bien sûr contre la loi.
Personne ne peut encore prendre au sérieux les risques sécuritaires que l'abolition de la loi poserait soi-disant. Israël a-t-il jamais imaginé empêcher un Juif de l'ex-Union soviétique - Juifs, demi-Juifs et arrière-petits-enfants de Juifs - de devenir automatiquement citoyens d'Israël en raison du potentiel criminel d'une minorité d'entre eux ?
Le seul danger qu'Israël craint dans cette loi est démographique, même si peu l'admettent. Le seul fait de l'évoquer - non pas un danger provenant de migrants étrangers ou de demandeurs d'asile, mais de ceux qui sont natifs de cette terre au moins autant que les Juifs - relève d'un nationalisme intolérable. Le fait même que ce danger soit un sujet de débat montre le choix qu'Israël a déjà fait entre un État juif et un État démocratique. Cela montre qu'il a menti dès le départ en parlant d'un peuple sans terre venant sur une terre sans peuple ; qu'il veut la suprématie dans un pays qui n'a jamais été sans peuple. Israël a choisi d'être un État juif tout en se targuant d'être un État démocratique. Tant qu'il y a une contradiction entre les deux, la préférence est claire, déguisée en considérations sécuritaires qui couvrent tout.
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