Traduit par Fausto Giudice
Lorsqu'Israël a lancé l'opération « Gardien des remparts » le mois dernier, des manifestants devant le résidence de Benjamin Netanyahou à Jérusalem ont déclaré en toute connaissance de cause que le Premier ministre était parti en guerre dans le seul but de contrecarrer une coalition destinée à le remplacer. Ils ont ensuite prétendu que Netanyahou poursuivrait ses attaques effrénées contre la bande de Gaza jusqu'à l'expiration du mandat de Yair Lapid pour former un gouvernement. Mais Netanyahou a mis fin à ce show inutile et insensé de l'armée de l'air israélienne après 10 jours.
Aujourd'hui, le gouvernement de Naftali Bennett est sur le point de prendre ses fonctions, mais les manifestants de la rue Balfour continuent de raconter des histoires d'horreur : les Netanyahou vont refuser de quitter la résidence officielle ; la vie de Bennett est en danger ; le président de la Knesset, Yariv Levin, va bloquer le vote nécessaire pour approuver le nouveau gouvernement ; Netanyahou va bombarder l'Iran ; la fin du monde est proche. Des prophéties de malheur similaires ont été formulées à la fin du mandat de son jumeau idéologique plus dangereux, Donald Trump, et la plupart d'entre elles ne se sont pas non plus réalisées. L'ancien président s'est retiré à Mar-a-Lago, et Joe occupe la Maison Blanche.
Maintenant, Netanyahou peut prouver à quel point la manifestation Balfour était hystérique, exagérée et creuse : Il doit réfuter les prophéties et montrer que les rumeurs selon lesquelles il s'accrocherait de force à son poste sont non seulement prématurées, mais sans fondement, comme bien d'autres choses attribuées au démon de la rue Balfour. C'est le moment de prouver que la persécution de Netanyahou était folle, comme lui et ses partisans le prétendent. C'est le moment de prouver que Netanyahou connaît, respecte et suit les règles du jeu démocratique. C'est le moment pour Netanyahou de faire une sortie digne, d'incliner la tête, de faire un signe d'adieu et de partir dans le soleil couchant, sous les larmes de ses partisans et la joie de ses détracteurs.
Il est peut-être légitime de poursuivre les efforts pour contrecarrer le nouveau gouvernement jusqu'à la dernière minute et peut-être même au-delà, mais ce n'est certainement plus approprié, car l'heure est venue pour le gouvernement le plus instable de l'histoire d'Israël de montrer sa force. Un goût amer a été laissé dans la bouche de ceux qui pensent que Netanyahou devrait rester en fonction - et bien sûr dans sa propre bouche - et la crainte de ce gouvernement est réelle. Mais son heure est venue, et Netanyahou doit baisser la tête et reconnaître ce fait. Douze années en tant que Premier ministre, remplies de succès et d'échecs, doivent se terminer par une salve de salut, et non par des huées. Cette semaine, Netanyahou doit convoquer une autre conférence de presse sans la presse et annoncer : Je libère mon poste pour mon successeur. Il doit réunir ses partisans et les militants de son parti et leur donner pour instruction de cesser toutes les campagnes et pressions visant à contrecarrer le changement, d'arrêter les manifestations près des maisons de chaque député de Yamina et les pressions sur le rabbin de la synagogue que fréquente le membre de la Knesset. Le rideau tombe.
Une autre personne aurait démissionné depuis longtemps. La moitié des électeurs ne veulent pas de moi ? Je m'en vais. Une autre personne, aussi convaincue que Netanyahou de son innocence, se serait retirée afin d'assister à son procès pénal. Netanyahou a été taillé dans un autre moule, et il a le droit de poursuivre son combat depuis l'arrière-ban. Il sera certainement un meilleur leader de l'opposition qu'il ne l'a été dans certains de ses rôles de premier ministre. La voix du leader de l'opposition Netanyahou sera entendue et prise plus au sérieux que celle de son prédécesseur, Lapid, en Israël et à l'étranger - mais il doit d'abord terminer son mandat d'une manière qui lui fasse honneur. C'est une raison supplémentaire de baisser le ton à l'égard de ses successeurs.
L'histoire jugera Netanyahou, en bien et en mal. Il a encore le pouvoir de l'influencer : Un départ impressionnant de la scène renforcera son image, au lieu de la diminuer. C'est le moment de reconnaître qu'il n'a plus le pouvoir de former un nouveau gouvernement, que ceux qu'il déteste et qui le détestent ont ce pouvoir. C'est le moment de leur laisser la place. Non pas pour « brûler le pays », comme l'a dit un jour sa femme Sara, mais pour prouver qu'il est vraiment l'homme en qui ses partisans croient, et non pas l'homme décrit par ceux qui le détestent.
Après cela, qui sait, peut-être que Netanyahou reviendra. Après cela, qui sait, peut-être le gouvernement Bennett-Lapid nous surprendra-t-il de manière importante, peut-être aura-t-il le courage de prendre des décisions courageuses pour l'avenir de cet État d'apartheid. Mais maintenant, Sara et Bibi, rentrez chez vous.
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