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07/02/2025

JULIA ANGWIN
Je ne peux pas croire que je suis d’accord avec Steve Bannon sur ce point

Julia Angwin, The New York Times, 6/2/2025
Traduit par Fausto GiudiceTlaxcala

Julia Angwin, chroniqueuse de la rubrique Opinion du Times et fondatrice de Proof News, écrit sur la politique technologique. Journaliste d'investigation et entrepreneuse, elle a également fondé The Markup, une salle de rédaction à but non lucratif primée qui a mené des enquêtes sur l'impact de la technologie sur la société.

 Photo Shawn Thew/Pool

Je n’aurais jamais cru que je serais un jour d’accord avec Steve Bannon, associé de longue date de Trump et négationniste électoral. Mais le mois dernier, il a affirmé que les « broligarques » de la Silicon Valley s’acoquinent avec le président nouvellement élu parce qu’ils « veulent essentiellement un renflouement ».


Bien entendu, Bannon a son propre agenda, puisqu’il se bat contre les « tech bros » pour obtenir l’attention et les faveurs du président Trump. Mais Bannon a aussi repéré quelque chose de réel. Coincées entre la montée en flèche des coûts de mise en conformité avec les réglementations mondiales et les coûts astronomiques de la course à la domination de l’intelligence artificielle, nos plus grandes entreprises technologiques se tournent probablement vers l’administration Trump pour tenter de consolider leurs avantages.

Je pense que c’est la raison pour laquelle le directeur général de Tesla, Elon Musk, a versé autant d’argent dans la campagne de Trump et fait maintenant office de président fantôme. Je pense que c’est également la raison pour laquelle les principaux dirigeants de la technologie ont assisté à l’investiture. C’est peut-être la raison pour laquelle le chef d’OpenAI, Sam Altman, a participé à une conférence de presse à la Maison-Blanche le lendemain de l’investiture. Cela pourrait également expliquer pourquoi l’investisseur en capital-risque Marc Andreessen a déclaré en décembre qu’il passait environ la moitié de son temps à Mar-a-Lago.

SHAYMAA AHMED
“J’ai l’impression d’être une super-héroïne” : au milieu des décombres de Gaza, l’espérance vit

 Shaymaa Ahmed, The New York Times, 2/2/2025
Traduit par Fausto GiudiceTlaxcala

Shaymaa Ahmed, 21 ans, est étudiante en ingénierie à l’Université islamique de Gaza. Elle écrit depuis Deir al Balah, à Gaza.


Pendant la guerre à Gaza, un endroit appelé Taqat à Deir al Balah est devenu une bouée de sauvetage pour moi.

Taqat, qui signifie « énergies » en arabe, est un espace de travail doté d’une connexion Internet et d’une électricité rares et fiables - alimentées par des panneaux solaires - qui a été créé au milieu du chaos de la guerre pour les travailleurs indépendants et les étudiants. Il offrait quelque chose qui semblait presque impossible à l’époque : la productivité et la motivation.

J’ai commencé à y travailler en tant que responsable de projets logiciels, collaborant avec d’autres personnes tout aussi déterminées à aller de l’avant. C’était incroyable de voir comment, même dans les conditions les plus difficiles, les gens trouvaient des moyens de rester utiles, de continuer à créer et de garder espoir. Taqat m’a rappelé que même dans les circonstances les plus difficiles, nous avons le pouvoir de construire quelque chose de significatif.

JOE SACCO & ART SPIEGELMAN
Never Again and Again
A graphic conversation

Source: The New York Review, 27 Feb 2025


06/02/2025

La C.I.A. a envoyé un courriel non classifié contenant les noms de certains employés à l’administration Trump

La liste des noms partiels a été fournie dans le but de se conformer à un décret présidentiel visant à réduire la main-d’œuvre fédérale.

David E. Sanger et Julian E. Barnes, The New York Times, 5/2/2025
Traduit par Tlaxcala

 John Ratcliffe, le directeur de la C.I.A., lors de sa cérémonie de prestation de serment le mois dernier. Ratcliffe a entrepris de pousser les agents de longue date de l’agence à prendre une retraite anticipée. Photo Doug Mills/The New York Times

La C.I.A. a envoyé un courriel non classifié énumérant tous les employés embauchés par l’agence d’espionnage au cours des deux dernières années pour se conformer à un décret du président Trump visant à réduire la main-d’œuvre fédérale, dans une démarche qui, selon d’anciens fonctionnaires, risquait de divulguer la liste à des adversaires.

La liste comprenait les prénoms et l’initiale du nom de famille des nouvelles recrues, qui sont encore en période d’essai - et donc faciles à licencier. Elle comprenait un grand nombre de jeunes analystes et agents qui ont été embauchés spécifiquement pour se concentrer sur la Chine et dont les identités sont habituellement gardées secrètes parce que les pirates informatiques chinois cherchent constamment à les identifier.

L’agence préférerait normalement ne pas faire figurer ces noms dans un système non classifié. Certains anciens fonctionnaires ont dit craindre que la liste ne soit transmise à une équipe de jeunes experts en logiciels récemment embauchés pour travailler avec Elon Musk et son équipe d’efficacité gouvernementale. Dans ce cas, les noms des employés pourraient être plus facilement ciblés par la Chine, la Russie ou d’autres services de renseignement étrangers.

Un ancien responsable de l’agence a qualifié de « désastre en matière de contre-espionnage » le fait que les noms aient été communiqués dans un courriel non classifié.

Les fonctionnaires actuels ont confirmé que la C.I.A. avait envoyé les noms des employés à l’Office of Personnel Management, conformément à un décret signé par M. Trump. Mais les fonctionnaires ont minimisé les problèmes de sécurité. En n’envoyant que les prénoms et les initiales des employés en période d’essai, ils espéraient, selon un fonctionnaire usaméricain, que les informations seraient protégées.

Mais d’anciens fonctionnaires se sont moqués de cette explication, affirmant que les noms et les initiales pouvaient être combinés avec d’autres informations - provenant des systèmes de permis de conduire et d’immatriculation des voitures, des comptes de médias sociaux et des données accessibles au public provenant des universités que l’agence utilise comme terrains de recrutement - afin de dresser une liste plus complète.

Repudio internacional a plan de Trump para “adueñarse” de Gaza

 La Jornada, con The Independent, AFP y Sputnik, 6-2-2025

París. La comunidad internacional externó ayer un contundente rechazo al plan del presidente de Estados Unidos, Donald Trump, de adueñarse de la franja de Gaza, y desterrar a 1.8 millones de palestinos que habitan en el pequeño enclave costero, que de concretarse sería la mayor limpieza étnica desde la Segunda Guerra Mundial.




En este contexto, al menos tres palestinos, incluidos niños, murieron a manos de tropas israelíes que han estado dispersando a civiles en el este y el sur de la franja de Gaza, a pesar de la tregua que entró en vigor el pasado 19 de enero, informó la agencia noticiosa Wafa.

La Autoridad Nacional Palestina (ANP), el movimiento de resistencia islámica Hamas, países árabes encabezados por Arabia Saudita; Turquía, China, Rusia, Alemania, Francia, Reino Unido, España, Canadá, Brasil, Colombia, Chile y Cuba, entre otras naciones, así como la Organización de Naciones Unidas (ONU), el Alto Comisionado de Naciones Unidas para los Derechos Humanos, la Liga Árabe y la Unión Europea, se sumaron a la cascada de condenas.

El secretario general de la ONU, Antonio Guterres, se pronunció contra cualquier intento de limpieza étnica en el territorio palestino, anunció su portavoz, Stéphane Dujarric.

Le “plan” de Trump pour Gaza : le monde entier est contre, à part la Bande à Bibi

La bombe lancée mardi par Trump aux côtés de Netanyahou pourrait bien s’avérer n’être qu’un pétard mouillé. De toute évidence, des capitales arabes à Washington, tout le monde est contre son “plan” de faire de Gaza un Mar-a-Lago bis une fois vidé de ses habitants, déportés dans le Sinaï égyptien ou dans le désert de Jordanie. Ci-dessous 4 articles du quotidien émirati The National, possédé par Cheikh Mansour bin Zayed bin Sultan Al Nahyan, vice-président et frère du président des Émirats Arabes Unis - qui est tout sauf révolutionnaire -, traduits par Fausto GiudiceTlaxcala

Kenny Tosh, Nigeria

 Gaza est à jamais palestinienne, disent à Donald Trump ses habitants fatigués de la guerre

Les habitants de Gaza qualifient de « fantasmes » les propositions du président concernant le contrôle de l’enclave par les USA.

Nagham Mohanna, The National, 5/2/2025

Les habitants de Gaza se sont montrés défiants mercredi face à toute tentative de les déplacer de l’enclave, affirmant que les projets du président US Donald Trump de prendre le contrôle et de redévelopper le territoire étaient des « fantaisies » vouées à l’échec.

Le président a fait une annonce surprise mardi aux côtés du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou: les USA « prendront le contrôle » de Gaza et enverront des troupes si nécessaire, dans un pivot étonnant de la politique usaméricaine qui pourrait remodeler le Moyen-Orient.

« Nous allons la développer, créer des milliers et des milliers d’emplois, et ce sera quelque chose dont tout le Moyen-Orient pourra être très fier », a déclaré Trump lors d’une conférence de presse à Washington. Il n’a pas précisé si les Palestiniens seraient autorisés à retourner à Gaza, mais a déclaré que « les gens du monde » seraient les bienvenus.

Il n’est pas clair si Trump poursuivra son idée ou si ses remarques étaient une stratégie de négociation.


De nombreux habitants de Gaza ont réagi avec incrédulité à sa proposition, déclarant à The National que l’histoire avait prouvé que le territoire resterait palestinien et que ce sont les habitants de Gaza qui le reconstruiraient.

05/02/2025

ROGEL ALPHER
L’histoire de Yocheved Lifshitz fait éclater la bulle de la fausse image d’Israël

Voilà une parfaite farce israélienne. Cette fausse image de soi, entretenue par les mythes diffusés par les médias israéliens, télévision en tête, s’est retournée et s’est défaite de l’intérieur

Rogel Alpher, Haaretz 28/1/2025
Traduit de l’hébreu par Keren Rubinstein et de l’anglais 
par Fausto GiudiceTlaxcala

Rogel Alpher (9 juin 1967) est un journaliste et écrivain israélien. Fils d’un agent de Mossad, il a fait son service militaire dans les renseignements avant d’étudier la philosophie. Musicien, critique de cinéma et télévision, auteur de 5 romans, de BD et de scénarios, il se définit comme “gauchiste radical” antisioniste.

Keren Rubinstein est une traductrice israélo-australienne

 


Voici un scénario de satire sociale poignante. Imaginez deux femmes âgées prises en otage à Gaza. Nous les appellerons Yocheved Lifshitz (85 ans, interprétée par Tiki Dayan) et Nurit Cooper (80 ans, interprétée par Sandra Sade). Mais leurs ravisseurs ne tardent pas à découvrir que les deux femmes souffrent énormément. Cooper est à l’agonie après s’être cassé l’épaule, tandis que les vomissements et la diarrhée de Lifshitz n’en finissent pas.

Yocheved (à g.) et Nurit

Le médecin gazaoui (Eli Yatzpan) annonce la couleur : dysenterie. Les ravisseurs, incapables de supporter les nausées et les diarrhées, lui ordonnent de la soigner. Lifshitz prend des pilules - en vain. Lorsque le médecin mentionne que la maladie est contagieuse, les ravisseurs paniquent et décident que ces deux-là n’en valent pas la peine. Si elles meurent, ils n’obtiendront rien pour elles, et ils risquent de contracter la dysenterie et de mourir. « Je n’ai pas signé pour ça, mec », dit l’un d’eux en anglais. (Par ailleurs, une version usaméricaine réalisée par Spielberg, scénarisée par Aaron Sorkin, avec Bette Midler et Dolly Parton dans le rôle des otages détenues par les clandestins mexicains qui avaient traversé le Rio Grande sous le commandement d’Alon Abutbul, est également en cours de tournage).

Les ravisseurs appellent Israël et disent : prenez-les. Israël répond : pas question, nous ne paierons pas un centime pour elles. Les ravisseurs mettent au courant les otages, qui sont choquées et humiliées. Les ravisseurs ont pitié d’elles, appellent Israël et disent : nous les laissons à la frontière. Vous les voulez, prenez-les. Vous ne les voulez pas, ne les prenez pas.

SOUMAYA GHANNOUCHI
Gaza est une terre palestinienne, pas une station balnéaire de luxe pour Trump

Le président usaméricain considère ce territoire bombardé comme un bien immobilier de premier ordre. Mais les Palestiniens n’iront nulle part ailleurs.

Soumaya Ghannouchi, MiddleEast Eye ,4/2/2025
Traduit par Fausto GiudiceTlaxcala

 

Soumaya Ghannouchi, fille du leader tunisien emprisonné Rachid Ghanouchi, est une écrivaine tuniso-britannique et experte en politique du Moyen-Orient. Elle est rédactrice en chef du magazine en arabe Meem. Elle a été condamnée le 5 février 2025 par contumace à 25 ans de prison par un tribunal de Tunis.

 « Les gens se déplacent vers le nord pour rentrer chez eux et voir ce qui s’est passé, puis ils font demi-tour et partent... il n’y a pas d’eau ni d’électricité ».

Steve Witkoff, promoteur immobilier milliardaire et envoyé du président Donald Trump au Moyen-Orient a prononcé ces mots à Axios comme s’il décrivait un malheureux désagrément. Mais en y regardant de plus près, vous verrez leur plan.

C’est le résultat que veut Trump, et le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyaohu, a déjà mis les choses en route. Gaza n’a jamais été destinée à être reconstruite. Elle était destinée à être vidée, aplatie, effacée.

Et qui mieux que les magnats de l’immobilier pour superviser ce nettoyage ? Pour Trump et Witkoff, Gaza n’est pas la patrie d’un peuple ; c’est une opportunité de développement, une portion de côte méditerranéenne de premier ordre qui attend d’être « réaffectée » une fois que ses habitants auront été chassés.

Trump n’a jamais caché qu’il considérait Gaza comme un bien immobilier de premier ordre, s’émerveillant de sa « situation phénoménale » sur la mer et de son « meilleur temps », comme s’il arpentait un terrain pour une station de luxe.

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Il ne considère pas Gaza comme faisant partie de la Palestine. Il ne la considère pas comme une patrie appartenant à son peuple. Il y voit une opportunité inexploitée pour les riches, un terrain de jeu pour les investisseurs, une future station balnéaire pour les touristes et les étrangers - tout le monde sauf les Palestiniens de Gaza.

Mais Gaza n’est pas un bien immobilier à vendre. Ce n’est pas un projet de développement. Ce n’est pas un lieu de villégiature pour les étrangers. Gaza fait partie de la Palestine.


Tjeerd Royaards

Ils vont le faire

Les USA n’ont pas dépensé des milliards de dollars, déployé des milliers de tonnes de bombes et supervisé l’anéantissement de 70 pour cent des bâtiments de Gaza pour que le territoire puisse être reconstruit.

Les bombes n’ont jamais été destinées à faire place à la reconstruction. Elles visaient à faire en sorte qu’il ne reste rien. L’idée que la population survivante de Gaza, celle que les bombes n’ont pas réussi à tuer, serait autorisée à récupérer ses terres, n’a jamais fait partie du plan.

Et Trump l’a dit clairement : il n’y a pas d’alternative. Lors d’une récente conférence de presse, un journaliste l’a interrogé sur sa suggestion d’envoyer les Palestiniens de Gaza en Jordanie ou en Égypte Il a également demandé si des pressions, telles que des droits de douane, pouvaient être exercées pour leur forcer la main. 

La réponse de Trump, dégoulinante d’arrogance, a fait froid dans le dos par sa certitude : « ls vont le faire. Ils le feront. Ils vont le faire ».

YASMINE EL-SABAWI
“Nous nous l’approprierons” : Trump veut faire de Gaza un lieu de villégiature sans les Palestiniens

Après avoir expulsé les Palestiniens, Donald Trump envisage de développer l’enclave côtière pour les « gens du monde ».

Yasmine El-Sabawi, Middle East Eye  , 5/2/2025
Traduit par Fausto GiudiceTlaxcala

Yasmine El-Sabawi est une journaliste et productrice palestino-canadienne. Elle a couvert la politique intérieure et étrangère des États-Unis tout au long des administrations Obama, Trump et Biden pour l’Agence de presse du Koweït, TRT World et maintenant Middle East Eye, en mettant l’accent sur la diplomatie, la démocratie, le militarisme et la diaspora arabe et musulmane.


Des journalistes tentent d’attirer l’attention de Trump durant sa conférence de presse avec Netanyahu à la Maison Blanche, le 4 février 2025. Photo Chip Somodevilla/Getty Images/AFP

Si le président Donald Trump parvient à ses fins, son gendre Jared Kushner pourrait bien être en mesure de développer les hôtels en bord de mer à Gaza dont il a vanté les mérites l’année dernière.

Mardi, lors d’une étonnante conférence de presse conjointe aux côtés du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, Trump a annoncé que les USA allaient prendre le contrôle de Gaza et la diriger potentiellement dans un avenir prévisible.

« Tous ceux à qui j’ai parlé adorent l’idée que les USA possèdent ce morceau de terre, le développent et créent des milliers d’emplois avec quelque chose de magnifique », a déclaré Trump aux journalistes après une réunion de trois heures avec Netanyahou.

04/02/2025

Adiós USAID: por qué no lloraré su muerte

 FG, 4-2-2025

La pareja infernal de corbatas rojas, Donald II y Baby Marco, en sintonía con Adolf Musk, han decidido liquidar USAID, a la que consideran una cueva de fanáticos, una especie de Al-Qaeda marxista de izquierda radical dentro del Beltway, el anillo de circunvalación de Washington. 

Las redes sociales están llenas de lamentos de treintañeros del Sur Global, que ven cómo se les escapa su sustento en dólares. 

Solo puedo aplaudir esta decisión de los MAGAlomaníacos. He aquí el porqué: en mi lejana juventud, en los felices años 60, vivía en el centro de Túnez. De camino a casa desde la escuela, alrededor del mediodía, me detenía en la ahora desaparecida boulangerie, una panadería industrial sin tienda, donde se compraba pan recién salido del horno, para comprar «bâtards», «pan italiano» o, más raramente, «baguettes». 


Alrededor de 1963-1964, el pan dejó de ser comestible. Al abrirlo, aparecía una miga verde. Harina podrida. Le pregunté al panadero: «¿Qué está pasando?». Con gesto de disgusto, señaló un montón de sacos de harina apilados en un rincón. El texto impreso en los sacos decía: «Donado gentilmente por el pueblo de los Estados Unidos de América - USAID» y, debajo, las dos manos entrelazadas, con la bandera de barras y estrellas de fondo.

En pocas palabras, USAID nos ofrecía generosamente harina de trigo podrida. Una razón más para vomitar a los yanquis, que habían empezado a bombardear Vietnam del Norte y a desembarcar tropas en Vietnam del Sur. 

Hoy en día, USAID ya no nos envenena con harina podrida, sino con programas de empowerment: empoderamiento de los jóvenes, empoderamiento de las mujeres, empoderamiento de l@s LGBTQ+, en definitiva, empoderamiento con todas las salsas, incluida la de kétchup. Han comprado a la generación de la Primavera Árabe, en dura competencia con fundaciones alemanas, suecas, canadienses, francesas y japonesas, sin olvidar a nuestros hermanos emiratíes. Benditos sean entonces Donald, Marco y Adolf, que nos liberen de esta escoria de la tierra y su moneda de monopoly.

Bye bye USAID: why I won’t mourn its death

 FG, 4/1/2025

The infernal couple in red ties - Donald II and Baby Marco - in tune with Adolf Musk, have decided to liquidate USAID, which they consider a den of fanatics - a kind of radical left Marxist Al-Qaeda inside the Beltway. Social media is full of the lamentations of thirty-somethings in the Global South, who see their dollar livelihoods slipping away. I can only applaud this decision by the MAGAlomaniacs. 

Here’s why: in my distant youth, in the happy 60s, I lived in downtown Tunis. On my way home from school around noon, I’d stop at the now-defunct boulangerie - an industrial bakery with no store, where you bought bread straight from the oven - to buy “bâtards”, “Italian bread” or, more rarely, “baguettes”. Around 1963-1964, the bread became inedible. When you opened it, a green crumb appeared. Rotten flour. I asked the baker, “What’s going on?”  Looking disgusted, he pointed to a pile of flour sacks piled up in a corner. The text printed on the sacks read “Graciously donated by the people of the Unted States of America – USAID” and - underneath - the two hands intertwined, with the stars and stripes flag in the background.


Quite simply, USAID was generously offering us rotten wheat flour. One more reason to vomit at the Yankees, who had started bombing North Vietnam and landing troops in South Vietnam. Today, USAID no longer poisons us with rotten flour, but with empowerment programmes: youth empowerment, women’s empowerment, LGBTQ+ empowerment, in short, empowerment with all the sauces, including ketchup. They’ve bought into the Arab Spring generation, in stiff competition with German, Swedish, Canadian, French and Japanese foundations, without forgetting our Emirati brethren. Blessed be Donald, Marco and Adolf, who will deliver us from this scum of the earth and their Monopoly money.

Bye bye USAID : pourquoi je ne pleurerai pas sa mort

 FG, 4/2/2025


Le couple infernal en cravates rouges -Donald II et Baby Marco - ont donc décidé, en accord avec Adolf Musk, de liquider l’USAID, qu’ils considèrent un repaire de fanatiques - une sorte d’Al-Qaïda marxiste de gauche radicale à l’intérieur du Beltway, le boulevard périphérique de Washington.
Les médias sociaux sont pleins de lamentations de trentenaires du Sud global, qui voient leur gagne-pain en dollars s’envoler. 

Je ne peux qu’applaudir des deux mains à cette décision des MAGAlomaniaques. 

Voici pourquoi : dans ma lointaine jeunesse, dans les heureuses années 60, j’habitais au centre-ville de Tunis. En rentrant de l’école vers midi, je m’arrêtais à la boulangerie, aujourd’hui disparue -une boulangerie industrielle sans boutique, où l’on achetait directement le pain à la sortie du four - pour acheter des « bâtards», du «pain italien» ou, plus rarement, des «baguettes». 

Vers 1963-1964, le pain devint immangeable. Quand on l’ouvrait, apparaissait une mie verte. Farine pourrie. J’ai demandé au boulanger : « Qu’est-ce qui se passe ?». L’air dégoûté, il m’a montré du doigt une pile de sacs de farine entassés dans un coin. Le texte imprimé sur les sacs disait « Graciously donated by the people of the United States of America – USAID » et -dessous les deux mains entrelacées avec le drapeau stars and stripes en background. 

Tout simplement, l’USAID nous offrait généreusement de la fariné de blé pourrie. Une raison de plus pour vomir les yankees, qui avaient commencé à bombarder le Nord-Vietnam et à débarquer des troupes au Sud-Vietnam. 



Aujourd’hui, l’USAID ne nous empoisonne plus avec de la farine pourrie, mais avec des programmes d’empowerment : empowerment des jeunes, empowerment des femmes, empowerment des LGBTQ+, bref empowerment à toutes les sauces, ketchup compris. 

Ils ont acheté une partie de la génération du printemps arabe, en forte compétition avec les fondations allemandes, suédoises, canadiennes, françaises et japonaises, sans oublier nos frères émiratis.

Bénis soient donc Donald, Marco et Adolf qui vont nous libérer de cette engeance et de sa monnaie de singe.   


HÉCTOR BUJARI SANTORUM
Soukeina Yed Ahlou Sid : « L’ONU, pour nous, c’est pire que le Maroc »

Chacun de ses mots porte le poids d’un peuple qui résiste alors que le monde continue de regarder ailleurs.

Héctor Bujari SantorumNueva Revolución,   20/1/2025
Traduit par Tafsut Aït BaâmraneTlaxcala

Au bout du fil, avec l’aide d’une traductrice, j’entends la voix de Soukeina Yed Ahlou Sid. Elle est grave, directe, chargée d’une fermeté qui ne laisse aucune place à la pitié.

Au bout du fil, avec l’aide d’une traductrice, j’entends la voix de Soukeina Yed Ahlou Sid. Elle est grave, directe, chargée d’une fermeté qui ne laisse aucune place à la pitié.

Elle parle sans fioritures, comme quelqu’un qui a raconté son histoire trop de fois, mais qui n’a pas encore réussi à s’en libérer. Militante sahraouie, survivante de 12 ans de prisons secrètes. Chacun de ses mots porte le poids d’un peuple qui résiste alors que le monde continue de regarder ailleurs.


Tu as subi de nombreux abus tout au long de ta vie, de la torture aux disparitions forcées. Comment as-tu réussi à rester fidèle à ton combat pendant si longtemps, malgré toutes les souffrances que tu as endurées ?

J’ai été emprisonné pendant 12 ans. Ils m’ont attrapée à l’âge de 24 ans et j’avais quatre enfants. L’aîné avait 6 ans et le plus jeune 5 mois. La plus grande souffrance a été la séparation d’avec ma famille. Dès que la séparation a commencé, ma famille est allée dans les camps [de réfugiés en Algérie, NdlT]. Je suis restée dans les territoires occupés avec la famille de mon mari. Je n’ai pas été emmenée dans une prison, c’était plutôt une disparition, on ne savait rien de nous. Je n’étais pas enregistrée et je n’avais aucune condamnation. J’avais 24 ans. Un an plus tard, ma fille cadette est décédée.

Dans ton témoignage, tu mentionnes que tu as passé 12 ans dans des prisons marocaines secrètes. Quelle a été la partie la plus difficile de cette période et comment t’en souviens-tu maintenant que tant d’années se sont écoulées ?

Mes enfants ont souffert de la séparation. Certains sont allés chez leur père et d’autres sont restés ici. J’étais émotionnellement dévastée. J’étais une mère et j’avais laissé quatre enfants derrière moi. Je n’avais aucune sécurité, rien, aucun soutien de qui que ce soit. C’est l’incertitude que j’ai ressentie, c’était très dur. Je me consolais en me disant que ce que je faisais n’était pas vain. C’était pour le Sahara, pour voir ma terre libérée, pour la détermination. C’est la seule consolation qui m’a permis de tenir pendant cette période.

De toute façon, il n’y avait pas que moi ; dans chaque famille sahraouie, on a perdu un frère, un père, un fils, même des femmes pour cette cause...

Comment as-tu vécu le cessez-le-feu de 1991 et la trahison du processus de paix qui s’en est suivie ?

En 1991, lorsque l’accord de paix a été conclu, ils nous ont laissés partir. Je suis allée rejoindre ma famille, mes enfants. Il ne s’est même pas écoulé un an et j’ai été à nouveau emprisonnée, avec mon fils aîné, celui qui avait 6 ans la première fois qu’ils m’ont fait disparaître.

L’accord de cessez-le-feu était une trahison, une tromperie écrite sur le papier. Le peuple sahraoui y a cru, pensant que nous allions arrêter la guerre, que nous allions cesser de perdre des gens et vivre en paix. C’était une tromperie qui n’a rien changé. L’agresseur marocain a suggéré cette idée, c’était son plan. Tout ce qu’ils voulaient, c’était avoir tout le territoire du Sahara.

Je veux voir un Sahara libre. Demain, des générations vont vivre et elles ne peuvent pas trahir cette cause. C’est eux ou rien. Ils doivent la défendre.

03/02/2025

CHRIS HEDGES
Genocidio al modo occidental

El genocidio de Gaza presagia la aparición de un mundo distópico en el que la violencia industrializada del Norte Global se utiliza para sostener su acaparamiento de recursos y riquezas cada vez menores.

Chris Hedges,  The Chris Hedges Report, 1/2/2025
Traducido por Atahualpa Guevara

Mr. Fish

Gaza es un erial de 50 millones de toneladas de escombros y desechos. Ratas y perros hurgan entre las ruinas y los fétidos charcos de aguas residuales sin tratar. El hedor pútrido y la contaminación de los cadáveres en descomposición se elevan desde debajo de las montañas de hormigón destrozado. No hay agua limpia. Poca comida. Una grave escasez de servicios médicos y apenas refugios habitables. Los palestinos corren el riesgo de morir a causa de artefactos explosivos sin detonar, dejados atrás tras más de 15 meses de ataques aéreos, descargas de artillería, impactos de misiles y explosiones de proyectiles de tanques, así como de diversas sustancias tóxicas, como charcos de aguas residuales sin tratar y amianto.

La hepatitis A, causada por beber agua contaminada, está muy extendida, al igual que las afecciones respiratorias, la sarna, la desnutrición, el hambre y las náuseas y vómitos generalizados causados por la ingestión de alimentos rancios. Las personas vulnerables, incluidos los bebés y los ancianos, junto con los enfermos, se enfrentan a una sentencia de muerte. Alrededor de 1,9 millones de personas han sido desplazadas, lo que supone el 90% de la población. Viven en tiendas improvisadas, acampadas entre losas de hormigón o al aire libre. Muchos se han visto obligados a mudarse más de una docena de veces. Nueve de cada 10 viviendas han quedado destruidas o dañadas. Bloques de apartamentos, escuelas, hospitales, panaderías, mezquitas, universidades - Israel voló la Universidad de Israa en la ciudad de Gaza en una demolición controlada - cementerios, tiendas y oficinas han sido arrasados. La tasa de desempleo es del 80% y el producto interior bruto se ha reducido en casi un 85%, según un informe de octubre de 2024 publicado por la Organización Internacional del Trabajo.

La prohibición por parte de Israel del Organismo de Obras Públicas y Socorro de las Naciones Unidas para los Refugiados de Palestina en el Cercano Oriente -que calcula que limpiar Gaza de los escombros dejados tras de sí llevará 15 años- garantiza que los palestinos de Gaza nunca tendrán acceso a suministros humanitarios básicos, alimentos adecuados y servicios.

El Programa de las Naciones Unidas para el Desarrollo calcula que reconstruir Gaza costará entre 40.000 y 50.000 millones de dólares y llevará, si se dispone de los fondos, hasta 2040. Sería el mayor esfuerzo de reconstrucción posbélica desde el final de la Segunda Guerra Mundial.

CHRIS HEDGES
Il genocidio al modo occidentale

 Chris HedgesThe Chris Hedges Report, 1/2/2025
Tradotto da Alba Canelli, Tlaxcala

Il genocidio di Gaza preannuncia l'emergere di un mondo distopico in cui la violenza industrializzata del Nord del mondo viene utilizzata per sostenere la sua razzia di risorse e ricchezze in diminuzione.

Mr. Fish

Gaza è una landa desolata composta da 50 milioni di tonnellate di macerie e detriti. Topi e cani rovistano tra le rovine e le fetide pozze di liquami non trattati. Il fetore e la contaminazione dei cadaveri in putrefazione si sprigionano da sotto le montagne di cemento rotto. Non c'è acqua potabile. Poco cibo. I servizi medici sono gravemente carenti e non ci sono praticamente rifugi abitabili. I palestinesi rischiano di essere uccisi dagli ordigni inesplosi rimasti indietro dopo oltre 15 mesi di attacchi aerei, sbarramenti di artiglieria, missili ed esplosioni di obici di carri armati, oltre a una serie di altre sostanze tossiche, tra cui liquami e amianto.

L'epatite A, causata dall'assunzione di acqua contaminata, è endemica, così come le malattie respiratorie, la scabbia, la malnutrizione, la fame e la nausea e il vomito generalizzati causati dall'ingestione di cibo rancido. Le persone vulnerabili, tra cui neonati, anziani e malati, vengono condannate a morte. Circa 1,9 milioni di persone sono state sfollate, pari al 90% della popolazione. Vivono in tende di fortuna, accampate tra lastre di cemento o all'aria aperta. Molte di loro sono state costrette a traslocare più di una dozzina di volte. Nove case su dieci sono state distrutte o danneggiate. Condomini, scuole, ospedali, panetterie, moschee, università (Israele ha fatto esplodere l'Università Israa di Gaza City con una demolizione controllata), cimiteri, negozi e uffici sono stati rasi al suolo. Secondo un rapporto dell'ottobre 2024 pubblicato dall'Organizzazione Internazionale del Lavoro, il tasso di disoccupazione è all'80% e il prodotto interno lordo si è ridotto di quasi l'85%.

Il divieto imposto da Israele all'Agenzia delle Nazioni Unite per il soccorso e l'occupazione dei rifugiati palestinesi nel Vicino Oriente (UNRWA) - che stima che ci vorranno 15 anni per ripulire Gaza dalle macerie lasciate indietro - garantisce che i palestinesi di Gaza non avranno mai accesso a forniture umanitarie di base , cibo e servizi adeguati.

GIDEON LEVY
Las tropas israelíes de ocupación revisan ahora los teléfonos de los palestinos. Cualquier contenido ‘prohibido’ provoca abusos

 Gideon Levy & Alex Levac, Haaretz1-2-2025
Traducido por Fausto GiudiceTlaxcala

Los testimonios no dejan lugar a dudas: hay un nuevo tipo de censura militar israelí en Al Jalil/Hebrón


Ayman Yabbar, a la izquierda, con su hermano Omar, que dice: “Todo el barrio está pasando por esto, todo el mundo lo experimenta casi todos los días”

Se ha añadido una nueva y original tarea a las muchas asignadas a las fuerzas de la ocupación: la censura militar. De hecho, los soldados de las Fuerzas de Defensa de Israel en los puestos de control de Hebrón funcionan ahora efectivamente como censores.

Hace tres semanas, relatamos en estas páginas la historia de Fatma Yabbar, madre de siete hijos y voluntaria de la organización israelí de derechos humanos B’Tselem, que fue sometida a golpes y humillaciones por las tropas israelíes en Hebrón porque su teléfono contenía un vídeo de un soldado de las FDI maltratando a un palestino con necesidades especiales. Esta semana se ha sabido que tales abusos no eran excepcionales, sino una conducta habitual y rutinaria.

En los últimos meses, los soldados han estado revisando el contenido de los teléfonos móviles de los palestinos que pasan por los puestos de control peatonal que dan acceso al barrio H2 de Hebrón, y sometiendo a muchos de ellos a malos tratos. Cada texto, imagen o videoclip que disgusta a los soldados conlleva inmediatamente un interrogatorio, una detención y/o una paliza.

Según la investigadora de campo de B’Tselem en la ciudad, Manal Yabari, alrededor del 70% de las decenas de miles de residentes palestinos de ese barrio -en el que viven menos de 1.000 colonos y que está bajo control militar israelí- han sufrido abusos porque sus teléfonos contenían algún tipo de contenido ostensiblemente prohibido.

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Quizá las imágenes procedían de un noticiario de la televisión israelí, o había una imagen de soldados o colonos que circulaba por las redes sociales palestinas, o había fotos de un palestino armado que se hicieron virales.