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Sergio Rodríguez Gelfenstein
¿Qué hará Marcos Rubio? 

29/01/2022

HAIDAR EID
L'avenir de la Palestine est dans une démocratie laïque

Haidar Eid, Mondoweiss, 28/1/2022
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Haidar Eid est né dans un camp de réfugiés à Gaza (ses parents venaient du village de Zarnouqa, dans le district de Ramla, nettoyé ethniquement par les bandes sionistes en 1948). Il a obtenu son doctorat à l'université de Johannesburg, en Afrique du Sud, où il a séjourné de 1997 à 2003, apprenant beaucoup du mouvement anti-apartheid. Il est professeur associé de littérature postcoloniale et postmoderne à l'université al-Aqsa de Gaza. Il a beaucoup écrit sur la question palestinienne, notamment des articles publiés sur Znet, Electronic Intifada, Palestine Chronicle et Open Democracy. Il a publié des articles sur les études culturelles et la littérature dans un certain nombre de revues, notamment Nebula, Journal of American Studies in Turkey, Cultural Logic et Journal of Comparative Literature. Il est un membre fondateur de la One State Campaign (OSC) et membre de la Palestinian Campaign for the Academic and Cultural Boycott of Israel (PACBI). Et enfin, il chante ! @haidareid

C'est un fait établi qu'Israël est un État d'apartheid. Les questions qui se posent alors sont les suivantes : comment le démanteler et quelle sera la prochaine étape ?

La solution à deux États continue de perdre du soutien en Palestine. De plus en plus de Palestiniens se rendent compte que le soi-disant processus de paix n'a abouti qu'à la production de nouveaux faits accomplis israéliens et à de nouvelles pratiques répressives qui rendent impossible un État palestinien qui fonctionne. Il n'est donc pas étonnant qu'un récent sondage réalisé par le Jerusalem Media and Communication Center indique un soutien croissant à la solution à un seul État parmi les Palestiniens, au détriment de la solution à deux États.

L'ironie, cependant, est que les faits accomplis ne semblent pas avoir convaincu les dirigeants palestiniens, de droite ou de gauche ! Au lieu de se battre pour écraser le sionisme et sa politique d'apartheid en Palestine, les dirigeants de l'OLP tentent de coexister avec lui. Leur argument, qui a été partagé par certains universitaires et militants internationaux au fil des ans, est que la solution à deux États est soutenue par un « consensus international », en dépit du fait qu'elle n'est rien de plus qu'une solution injuste dictée par Israël et les USA et qu'elle ignore nos droits fondamentaux en tant qu'êtres humains. Dans cet article, je soutiens que le seul espoir pour nous, Palestiniens, réside dans une forme de résistance à l’apartheid qui mobilise les composantes du peuple palestinien et de la société civile internationale et qui aboutit finalement à l'établissement d'un seul État en Palestine.

L'apartheid israélien

C'est un fait établi qu'Israël est un État d'apartheid.  Les derniers rapports de Human Rights Watch et même de l'organisation de défense des droits humains la plus respectée en Israël, B’Tselem, sans parler des rapports de tant d'organisations palestiniennes de défense des droits humains, ont conclu que le régime établi entre le Jourdain et la mer Méditerranée est un régime d'apartheid.

En fait, l'apartheid israélien a atteint l'objectif dont il rêvait depuis longtemps, à savoir la souveraineté israélienne sur toute la Palestine historique, avec des enclaves non viables fournissant une autonomie de ghetto dans laquelle ce qui reste du peuple palestinien peut lentement se réduire. Cependant, Israël se retrouve avec un fardeau hautement indésirable : un territoire contenant plus de 4,5 millions de Palestiniens politisés, sans État indépendant propre, fragmentant Israël aussi efficacement qu'Israël lui-même a fragmenté la communauté nationale palestinienne. Le problème reste aussi vieux que le conflit lui-même : que faire de ces gens, quand tout ce qu'Israël veut, c’est leur terre ?

La solution à deux États, comme je l'ai toujours affirmé, est une solution raciste par excellence à ce dilemme, dans la mesure où elle repose sur la séparation des communautés en fonction de leur identité ethnoreligieuse, dérivée de l'idéologie ethno-nationaliste de la fin du 19e siècle qui a conduit à l'émergence de dogmes racistes comme le nazisme, l'apartheid et le sionisme.

HAIDAR EID
Secular democracy and the future of Palestine


Haidar Eid, Mondoweiss, 28/1/2022

Haidar Eid was born in a refugee camp in Gaza (his parents came from the village of Zarnouqa, in the Ramla district, which was ethnically cleansed by Zionist gangs in 1948). He got his PhD from the University of Johannesburg, South Africa, where he stayed from 1997 to 2003, learning much from the anti-apartheid movement. He is Associate Professor of Postcolonial and Postmodern Literature at Gaza's al-Aqsa University. He has written widely on the question of Palestine, including articles published at Znet, Electronic Intifada, Palestine Chronicle, and Open Democracy. He has published papers on cultural Studies and literature in a number of journals, including Nebula, Journal of American Studies in Turkey, Cultural Logic, and the Journal of Comparative Literature. He is a founding member of the One State Campaign (OSC) and a member of Palestinian Campaign for the Academic and Cultural Boycott of Israel (PACBI). And last but not least, he sings. @haidareid

It is an established fact that Israel is an apartheid state. The questions then are - how to dismantle it and what comes next?

The two-state solution continues to lose support in Palestine. More and more Palestinians are realizing that that the so-called peace process has only resulted in the the production of new Israeli facts on the ground, and new repressive practices that make a functioning Palestinian State impossible. No wonder then that a recent poll conducted by the Jerusalem Media and Communication Center indicates growing support for a one-state solution among the Palestinians at the expense of  the two-state solution.

The irony, though, is that the facts on the ground do not seem to have convinced the Palestinian leadership, right or left! Instead of fighting to crush Zionism and its apartheid policies in Palestine, the leadership of the PLO tries to coexist with it. Their argument, which have been shared by some international scholars and activists over the years, is that the two-state solution is supported by an “international consensus,” notwithstanding the fact it is nothing more than an unjust solution dictated by Israel and the US that it ignores our basic rights as humans. In this article I argue that the only hope for us, Palestinians, lies in an anti-apartheid form of resistance that mobilizes the components of the Palestinian people and international civil society and that ultimately leads to the establishment of single state in Palestine.

Apartheid Israel

It is an established fact that Israel is an apartheid state.  The latest reports by Human Rights Watch and even Israel’s most respected human rights organization, B’Tselem, not to mention reports by so many Palestinian human rights organizations, have concluded that the regime between the Jordan River and the Mediterranean Sea is an apartheid regime.

28/01/2022

Nej till israeliska medicinska försummelsepolitiken! Rädda livet på fången Nasser Abu Humaid!

Europeiska koalitionen till stöd för palestinska fångar, 27/1/2022

Fången Nasser Abu Humaids hälsotillstånd har försämrats och hans liv är i omedelbar fara efter att han diagnostiserats med lungcancer.

Fången Nasser förvandlades till ett skelett och förlorade medvetandet efter att läkarna tvingats försätta honom i artificiell koma. Den sjuke fången är ansluten till en respirator och en droginjektor och var inlagd på Barzilai-sjukhuset fram till tisdagskvällen.

Fången Nasser Abu Humaid är bror till fyra fångar, Nasr, Sharif, Mohammed och Islam Abu Humaid, som alla har dömts till livstidsfängelse, och dessutom är han bror till martyren Abdel Moneim Abu Humaid, och hans hus i Al-Amari-lägret har rivits fem gånger.

Fången Nasser dömdes till sju livstidsstraff efter att ha gripits på nytt den 22 april 2002.

No a la política israelí de negligencia médica: ¡Salvemos la vida del prisionero Nasser Abu Humaid!

Coalición europea de apoyo a los prisioneros palestinos, 27-1-2022

El estado de salud del preso Nasser Abu Humaid ha empeorado y su vida está corriendo un peligro inmediato después de su diagnóstico con cáncer de pulmón.



El prisionero Nasser se convirtió en un esqueleto y perdió el conocimiento después de que los médicos tuvieron que ponerlo en coma artificial. El preso enfermo está conectado a un ventilador respiratorio e inyector de medicamentos, y estuvo ingresado hasta el martes por la noche en el Hospital Barzilai.

El prisionero Nasser Abu Humaid es hermano de cuatro prisioneros, Nasr, Sharif, Mohammed e Islam Abu Humaid, todos condenados con cadena perpetua, y además , él es hermano del mártir Abdel Moneim Abu Humaid. Su casa en el campamento de refugiados de Al-Amari, cerca de Al Bireh, fue demolida cinco veces.

El preso Nasser fue condenado a siete cadenas perpetuas tras ser detenido de nuevo el 22/4/2002.

Non à la politique israélienne de négligence médicale : sauvons la vie du prisonnier Nasser Abu Humaid !

Coalition européenne de soutien aux prisonniers palestiniens, 27/1/2022

L'état de santé du prisonnier Nasser Abu Humaid s'est aggravé, et sa vie s’est retrouvée en danger immédiat après qu'il a contracté un cancer du poumon.

Le prisonnier Nasser est devenu un squelette et a perdu connaissance après que les médecins ont dû le plonger dans un coma artificiel. Le prisonnier malade a été relié à des machines respiratoires et s'est vu injecter des médicaments. Il est resté allongé jusqu'à mardi soir à l'hôpital Barzilai.

Le prisonnier Nasser Abu Humaid est le frère de quatre détenus, à savoir Nasr, Sharif, Muhammad et Islam, tous condamnés à la prison à vie, et est un frère du martyr Abdel Moneim Abu Humaid. Leur maison, située dans le camp de réfugiés d'Al-Amari, près d'Al-Bireh en Cisjordanie, a été démolie à cinq reprises.

Le prisonnier Nasser a été condamné à sept peines de prison à vie après avoir été arrêté à nouveau le 22/4/2002.

No to the Israeli policy of medical negligence: Save the life of the prisoner Nasser Abu Humaid!

 European Alliance in Defence of Palestinian Detainees, 27/1/2022

 The prisoner Nasser Abu Humaid’s health condition worsened, and his life became in immediate danger after he contracted lung cancer.

The prisoner Nasser became a skeleton and lost consciousness after doctors had to put him in an artificial coma. The sick prisoner was attached to breathing machines and injected medications and was lying down until Tuesday evening at Barzilai Hospital.

The prisoner Nasser Abu Humaid is the brother of four detainees, namely Nasr, Sharif, Muhammad and Islam, all of them condemned to life imprisonment, and a brother of the martyr Abdel Moneim Abu Humaid. Their house in the Al-Amari refugee camp near al-Bireh in the West Bank was demolished five times.

The prisoner Nasser was sentenced to seven life terms after he was arrested again on 22/4/2002.

!لا لسياسة الاهمال الطبي الإسرائيلية :انقذوا حياة الاسير ناصر أبو احميد

 التحالف الاوروبي لمناصرة أسري فلسطي 2022/1/27 ,

إزدادت حالة الاسير ناصر ابو احميد الصحية سوء وأصبحت حياته في خطر داهم بعد اصابته بسرطان الرئتين.

  فالاسير ناصر أصبح هيكلا عظميا وفاقد لوعيه بعد اضطرار الأطباء لوضعه بالغيبوبة اصطناعيا.  وتم ربط الأسير المريض باجهزة التنفس وحقن الادوية ويرقد حتى مساء أمس الثلاثاء في مشفى برزلاي.  

والاسير ناصر ابو احميد هو اخ لأربعة أسرى معتقلين وهم نصر، شريف، محمد وإسلام. والمحكومين كلهم مؤبدات. وأخ للشهيد عبد المنعم أبو احميد وتعرض منزلهم في مخيم الأمعري للهدم خمسة مرات.

وحكم الأسير ناصر بسبعة مؤبدات بعد ان تم اعتقاله من جديد في 22/4/2002.

ورغم حالته الصحية الحرجة جدا ما زال الإحتلال يرفض اطلاق سراحه. بل بالعكس يمنع زيارته من الوفود الطبية والمؤسسات الدولية وقرر نقله الى عيادة سجن الرملة، التي لا تمتلك اية مقومات أو امكانيات لمعالجة هذه الحالة الصحية  الحرجة للغاية،

ANSHEL PFEFFER
Est-ce important de savoir combien de Juifs il y a sur terre ?

Anshel Pfeffer, Haaretz, 27/1/2022
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Il peut sembler contre-intuitif de se demander pourquoi nous avons besoin de compter les Juifs, après qu'un tiers d'entre eux ont  été exterminés lors de l'Holocauste. Mais il existe des raisons éthiques, voire statistiques, cruciales de s'opposer à notre obsession démographique, surtout lorsque c’est Israël qui s’y livre.

Des membres de la communauté juive indienne allument une ménorah érigée à la Gateway of India à Mumbai, en Inde, dans le cadre des célébrations de Hanoukka, la dernière nuit de la fête juive des lumières : AP Photo/Rafiq Maqbool

La Torah, sur son mode bizarre et chaotique, nous donne deux attitudes très différentes pour compter les Juifs.

D'une part, dans le désert, Moïse est averti par Dieu qu'effectuer un recensement est une chose dangereuse et qu'afin de s'assurer « qu'aucune plaie ne vienne sur eux du fait de leur inscription », tous ceux qui sont recensés doivent, selon l'Exode, payer une « rançon » d'un demi-shekel qui ira ensuite dans les coffres du Temple. Il s'agit bien d'un demi-shekel, et non d'un shekel entier, pour rendre le comptage des têtes encore moins direct.

L'obliquité numérique n'était pas seulement un problème pour Moïse. En général, l'idéal, depuis la promesse initiale de Dieu à Abraham, était que ses descendants soient « aussi nombreux que les étoiles du ciel et les sables du bord de la mer », ce qui, selon le récit de la Genèse, signifiait pour son petit-fils Jacob « trop nombreux pour être comptés ».

Une aversion pour le comptage des têtes existe encore aujourd'hui dans le judaïsme traditionnel. Les grands-parents orthodoxes mettent un point d'honneur à ne jamais compter leurs petits-enfants et, à la synagogue, lorsqu'un minyan ou quorum de dix personnes se réunit pour prier, ils ne sont pas comptés par des nombres, mais par un verset spécial de dix mots tiré des Psaumes.

On pourrait donc penser que les Juifs sont contre les recensements, n'est-ce pas ? Cependant, la même Torah enregistre le nombre de membres du peuple d'Israël pendant les 40 ans d'errance dans le désert entre l'Égypte et la Terre promise à cinq ( !) reprises. Ce qui est positivement à la limite de l'obsession.

Les commentateurs rabbiniques, au fil des générations, étaient, bien entendu, conscients de cette divergence et proposent toute une série d'explications. Les personnes recensées n'étaient pas tous les enfants d'Israël, mais seulement les hommes en âge de servir dans l'armée. Si le recensement avait un but précis, comme la répartition des terres dans le pays de Canaan bientôt conquis, il ne s'agissait que d'une mesure temporaire nécessaire pour organiser l'émigration massive des Israélites.

GIDEON LEVY
C’est quoi, cette manie obsessionnelle d’Israël de compter les Juifs ?

 Gideon Levy, Haaretz, 26/1/2022
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Combien de Juifs y a-t-il dans le monde ? Qui les compte et comment ? Pourquoi cela a-t-il tant d'importance ? Or Kashti rapporte qu'Israël va commencer à faire ses propres calculs du nombre de Juifs dans le monde après s'être appuyé pendant des années sur les évaluations du professeur Sergio DellaPergola (Haaretz, 25 janvier). L'obsession juive d'Israël frappe à nouveau : un recensement des Juifs, dont le sens caché est : Qui est avec nous ? Les Juifs sont à nous. Il ne reste plus qu'à se coltiner des questions telles que : qui est un « juif partiel » et qu'est-ce que le « judaïsme élargi ».

Eli Valley

Israël est convaincu qu'il doit savoir combien de personnes dans le monde sont juives. La logique sioniste veut que ce soit la réserve d'immigration possible vers Israël et le potentiel de soutien aveugle à ce pays. Plus il y a de Juifs, mieux c'est pour Israël. Plus il y a de nouveaux immigrants en Israël, encore mieux c’est pour Israël.

Mais il est temps d'en finir avec ces clichés. Ils ont perdu tout lien avec la réalité.

Israël n'a pas besoin de compter le nombre de Juifs dans le monde car il n'est pas « l'État du peuple juif ». Moins de la moitié du peuple juif a choisi d'immigrer ici, même lorsque l'aliyah a été accessible à chaque Juif, et ce n'est pas un État de ceux qui ne sont pas ses citoyens. Israël est l'État des Israéliens, dont la plupart sont juifs. Compter et étiqueter les citoyens de pays étrangers n'est pas l'affaire d'Israël, et pourrait être considéré comme une intervention grossière dans les affaires intérieures de ces pays et dans les droits de leurs citoyens. Dans la plupart des pays, il n'est pas légitime d'étiqueter les citoyens en fonction de leur religion ou de leur origine. C'est considéré comme une atteinte à la vie privée. C'est d'autant plus vrai qu'il n'existe pas de définition claire du judaïsme et que l'on ne sait pas non plus s'il s'agit d'une nationalité ou d'une religion.

Et comment Israël va-t-il les définir et les étiqueter ? Son intervention fera également surgir de plein fouet la question de la double loyauté. Si Israël est occupé à compter les têtes juives, c'est parce qu'il présume qu'elles le soutiendront, peut-être aussi contre l'intérêt national de leur propre pays. Mais les Juifs du Canada sont des citoyens du Canada uniquement, et sont tout à fait canadiens. Il en va de même pour les Juifs de France, et ainsi de suite. Toute autre approche ne peut que leur nuire.

SERGIO RODRÍGUEZ GELFENSTEIN
L'Europe joue avec le feu en Ukraine
Un article « prophétique » de 2014

 Sergio Rodríguez Gelfenstein, 27/1/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Alors que je me préparais à écrire mon article hebdomadaire que j'avais décidé de consacrer à l'analyse de la situation en Ukraine, j'ai reçu un courriel de mon cher ami, Juan Pablo Cárdenas, un journaliste chilien avec une longue carrière, dont je tiens toujours comptes des opinions, afin d'améliorer mon travail.

Juan Pablo m'a rappelé un article que j’avais écrit le 2 septembre 2014 intitulé « L'Europe, jouer avec le feu en Ukraine », qui a été publié par les Éditions de la Radio de l'Université du Chili qu'il dirigeait à l'époque, dans un livre intitulé « Le monde de fous dans lequel je suis né. Un système international en transformation permanente ». Dans le message, Jean-Paul a rappelé le caractère « prophétique et correct » de cette analyse. Je lui ai demandé s'il pensait que je devrais le publier à nouveau et sa réponse a été claire et nette : « Je pense que ce serait très bien ».

Avec le plus grand respect pour les lecteurs, sept ans et demi plus tard, je repropose ces lignes. De manière incroyable - et comme Juan Pablo l'a perçu - l'analyse a toute sa validité, seuls certains noms et faits qui à l'époque étaient récents devraient être modifiés. Mais on l'a laissé inchangé afin que les lecteurs puissent apprécier les événements actuels et percevoir qu'ils répondent à une politique calculée et continue des USA qui, au cours de la période écoulé, ont eu des gouvernements démocrates et républicains.

 L'Europe joue avec le feu en Ukraine

Je ne sais pas si quelqu'un l'a remarqué, mais à mon avis, le conflit en Ukraine est le plus dangereux qui se soit développé sur la planète depuis la fin de la guerre froide. Il est vrai que cette période a vu plusieurs invasions de pays africains, des coups d'État en Amérique latine, une profonde crise économique et financière, la désintégration sanglante de la Yougoslavie, un génocide dans le cadre du siège permanent d'Israël contre le peuple palestinien, la menace constante d'une attaque de l'OTAN contre l'Iran et les guerres consécutives aux interventions impériales en Afghanistan, en Irak, en Libye et en Syrie, mais dans aucun de ces cas, une confrontation directe entre deux ou plusieurs puissances nucléaires n'a été ou n'est si proche. Cela peut s'expliquer dans des contextes locaux, régionaux et mondiaux. Passons du particulier au général.

Ce n'est pas un secret qu'il y a eu un coup d'État en Ukraine. Son origine est précisément la nécessité pour l'OTAN de créer une situation de conflit telle que celle qui existe aujourd'hui. Le gouvernement du président déchu Ianoukovitch y faisait obstacle. En ce sens, l'actuel gouvernement ukrainien n'est rien d'autre qu'une création des USA et de l'UErope*.

Tout comme en Syrie et en Irak, où il y a encore deux mois l'État islamique était composé de combattants syriens de la liberté et où ils sont aujourd'hui qualifiés de terroristes, en Ukraine, il ne faut pas oublier que les révoltes qui ont conduit au coup d'État, encouragé par l'Occident, ont été menées par des organisations d'inspiration nazie dont les premières actions ont été d'attaquer des synagogues. Même le grand rabbin d'Ukraine Moshe Reuven Azman a conseillé à sa communauté, en février de cette année, de quitter Kiev et le pays, déclarant qu'il ne voulait pas tenter le sort, car « il y a des menaces constantes d'attaques contre les institutions juives ». Bien sûr, les gouvernements israélien et usaméricain ont gardé un silence honteux.

Ainsi, les conditions ont été créées pour imposer les élections qui ont amené le gouvernement actuel au pouvoir au milieu d'une campagne psychologique brutale. Dans la situation actuelle, leur discours, appuyé par celui des porte-parole de l'OTAN, est si agressif qu'il rappelle la guerre froide. Le président ukrainien Petro Porochenko a affirmé que l'Ukraine était « très proche du point de non-retour ». Selon lui, « le point de non-retour est une guerre à grande échelle ». Jetant de l'huile sur le feu, le secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen, célèbre pour ses déclarations brutales, a déclaré selon le journaliste allemand Michael Stürmer que l'OTAN était prête à renforcer sa coopération avec l'Ukraine.

27/01/2022

NICK TURSE
Otro soldado entrenado por USA da otro golpe de Estado en África Occidental, esta vez en Burkina Faso

 Nick Turse, The Intercept, 26/01/2022
Traducido del inglés por
Sinfo Fernández, Tlaxcala

 Nick Turse (1975) es un redactor de The Intercept que informa sobre seguridad nacional y política exterior. Es autor de “Next Time They'll Come to Count the Dead: War and Survival in South Sudan”, así como de “Tomorrow's Battlefield: U.S. Proxy Wars and Secret Ops in Africa” y “Kill Anything That Moves: The Real American War in Vietnam”. Ha escrito para el New York Times, Los Angeles Times, San Francisco Chronicle, The Nation y Village Voice, entre otras publicaciones. Ha recibido el premio Ridenhour de periodismo de investigación, el premio James Aronson de periodismo sobre justicia social y una beca Guggenheim. Turse es miembro del Nation Institute y director de TomDispatch.com.

Meddy, Tanzania


El líder de un golpe de Estado en Burkina Faso es el último de una serie de soldados entrenados por Estados Unidos que han derrocado a líderes civiles.

Manifestantes en Uagadugú, Burkina Faso, que muestran su apoyo a los militares sosteniendo una foto del teniente coronel Paul-Henri Sandaogo Damiba el 25 de enero de 2022.(Foto: Olympia de Maismont/AFP vía Getty Images)

A principios de esta semana, los militares tomaron el poder en Burkina Faso, derrocando al presidente democráticamente elegido del país, Roch Marc Christian Kaboré.

El golpe fue anunciado en la televisión estatal el lunes por un joven oficial que dijo que los militares habían suspendido la constitución y disuelto el gobierno. A su lado se encontraba un hombre vestido de camuflaje al que presentó como el nuevo líder de Burkina Faso: El teniente coronel Paul-Henri Sandaogo Damiba, comandante de una de las tres regiones militares del país.

Damiba es un soldado con una sólida formación militar gracias en gran medida al ejército estadounidense, que tiene un largo historial de entrenamiento de soldados en África que luego dan golpes de Estado. Resulta que Damiba participó en al menos media docena de ejercicios de entrenamiento estadounidenses, según el Mando de África de EE. UU., o AFRICOM.

Sergio Rodríguez Gelfenstein
Europe, playing with fire in Ukraine
A "prophetic" article from 2014

When I was preparing to write my weekly article that I had decided to dedicate to the analysis of the situation in Ukraine, I received an email from my dear friend, Juan Pablo Cárdenas, a Chilean journalist with a long professional career, whose opinions are always highly considered by me, to in order to improve the work.

Juan Pablo reminded me of an article I wrote on September 2, 2014 called “Europe, playing with fire in Ukraine”, which was published by the Radio Editions of the University of Chile that at that time he directed in a book entitled “ Crazy world where I was born. An international system in permanent transformation”. In the message, Juan Pablo rescued the “prophetic and accurate” character of said analysis. I asked him if he thought I should publish it again and his response was forceful: "I would be very happy."

With the greatest respect for the reader, seven and a half years later, I deliver these lines again. Incredibly –and as Juan Pablo perceived it- the analysis is fully valid, it would only be necessary to change some names and facts that were recent at that time. But he left it unchanged so that the reader can assess current events and perceive that they respond to a calculated and continued policy of the United States, which has had Democratic and Republican governments in the period.



Ukraine 2014

Ali Divandari
(Iran) in cooperation with Mondrian!!!

 Europe, playing with fire in Ukraine

I don't know if anyone has noticed, but in my opinion, the conflict in Ukraine is the most dangerous that has taken place on the planet since the end of the cold war. It is true that in the period there have been several invasions of African countries, coups in Latin America, a deep economic and financial crisis, the bloody disintegration of Yugoslavia, genocide within the framework of a permanent siege by Israel against the Palestinian people , the constant threat of a NATO attack on Iran, and the post-imperial intervention wars in Afghanistan, Iraq, Libya and Syria, but in none of these has direct confrontation between two or more nuclear powers been or is so close. This has an explanation in the local, regional and global context. Let's go from the particular to the general.

It is no secret to anyone that there was a coup in Ukraine. It has its origin precisely in NATO's need to create a conflict situation like the one that exists today. The government of the ousted President Yanukovych was an obstacle to this. In that sense, the current Ukrainian government has been nothing more than a creation of the United States and Europe.

As in Syria and Iraq, where until two months ago the Islamic State was made up of freedom fighters from Syria and today they are classified as terrorists, in Ukraine it should not be forgotten that the revolts leading to the coup d'état, supported by the West , were carried out by Nazi-inspired organizations whose first actions were the attack on synagogues. Even Ukraine's Chief Rabbi Moshe Reuven Azman recommended his community, in February this year, to leave Kiev and the country, stating that he did not want to push his luck, because "there are constant threats of attack on Jewish institutions." Of course, the government of Israel and the United States remained embarrassingly silent.

Thus, conditions were created to impose, in the midst of a brutal psychological campaign, the elections that brought the current government to power. In the current situation, his speech, supported by that of the NATO spokesmen, is so aggressive that it reminds one of the cold war with longing. The President of Ukraine, Petro Poroshenko assured that Ukraine was “very close to the point of no return”. According to him, “the point of no return it is a large-scale war.” Adding fuel to the fire, NATO Secretary General Anders Fogh Rasmussen, who is famous for his abrupt statements according to German journalist Michael Stürmer, stated that the organization he heads is willing to strengthen cooperation with Ukraine.

Sergio Rodríguez Gelfenstein
Europa, jugando con fuego en Ucrania
Un artículo «profético» de 2014

Cuando me preparaba para escribir mi artículo semanal que había decidido dedicar al análisis de la situación en Ucrania, me llegó un correo de mi apreciado amigo, Juan Pablo Cárdenas, periodista chileno de dilatada trayectoria profesional, cuyas opiniones son siempre altamente consideradas por mí, a fin de mejorar el trabajo.

Juan Pablo me recordaba un artículo que escribí el 2 de septiembre de 2014 denominado “Europa, jugando con fuego en Ucrania”, que fue publicado por las Ediciones de la Radio de la Universidad de Chile que en ese momento él dirigía en un libro titulado “Mundo de locos donde he nacido. Un sistema internacional en permanente transformación”. En el mensaje, Juan Pablo rescataba el carácter “profético y acertado” de dicho análisis. Le consulté si creía que debía publicarlo nuevamente y su respuesta fue contundente: “Me parecería muy bien”.

Con el mayor respeto hacia el lector, siete años y medio después, vuelvo a entregar estas líneas. Increíblemente –y tal como lo percibió Juan Pablo- el análisis tiene plena vigencia, solo habría que cambiar algunos nombres y hechos que en ese momento eran recientes. Pero lo dejó sin cambios para que el lector valore los acontecimientos actuales y pueda percibir que los mismos responden a una política calculada y continuada de Estados Unidos que en el período ha tenido gobiernos demócratas y republicanos.  


Ali Divandari (Irán), en colaboración con Mondrian, 2014

Europa, jugando con fuego en Ucrania

No sé si alguien se habrá dado cuenta, pero en mi opinión, el conflicto de Ucrania es el más peligroso de cuantos se hayan desarrollado en el planeta desde el fin de la guerra fría. Es verdad que en el período se han vivido varias invasiones a países africanos, golpes de Estado en América Latina, una profunda crisis económica y financiera, la sangrienta desintegración de Yugoslavia, el genocidio en el marco de un asedio permanente de Israel  contra el pueblo palestino, la amenaza constante de ataque  de la OTAN a Irán y las guerras posteriores a las intervenciones imperiales en Afganistán, Irak, Libia y Siria, pero en ninguna de ellas ha estado o está tan cerca el enfrentamiento directo entre dos o más potencias nucleares. Ello tiene explicación en el contexto local, regional y global. Vayamos de lo particular a lo general.

Para nadie es un secreto que en Ucrania hubo un golpe de Estado. El mismo tiene su origen, precisamente en la necesidad de la OTAN de crear una situación de conflicto como la que hoy existe. El gobierno del derrocado presidente Yanukovich era un obstáculo para ello. En ese sentido, el actual gobierno ucraniano no ha sido más que una creación de Estados Unidos y Europa.

Al igual que en Siria e Irak, donde hasta hace dos meses el Estado Islámico estaba formado por luchadores por la libertad de Siria y hoy son catalogados de terroristas, en Ucrania no se debe olvidar que las revueltas conducentes al golpe de Estado, aupadas por Occidente, fueron llevadas a cabo por organizaciones de inspiración nazi cuyas primeras acciones fueron el ataque a sinagogas. Incluso el principal rabino de Ucrania Moshe Reuven Azman recomendó a su comunidad, en febrero de este año, abandonar Kiev y el país, afirmando que no quería tentar la suerte, porque “constantemente existen amenazas de ataque a las instituciones judías”. Por supuesto, el gobierno de Israel y el de Estados Unidos mantuvieron vergonzoso silencio.

Así, se crearon condiciones para imponer en medio de una brutal campaña sicológica las elecciones que llevaron al poder al actual gobierno. En la situación actual, su discurso, secundado por el de los voceros de la OTAN es tan agresivo que hace recordar con añoranza la guerra fría. El presidente de Ucrania, Petro Poroshenko, aseguró que Ucrania estaba “muy cerca del punto de no retorno”. Según él, “el punto de no retorno es una guerra a gran escala". Echándole leña al fuego el secretario general de la OTAN Anders Fogh Rasmussen, quien es famoso por sus declaraciones bruscas según el periodista alemán Michael Stürmer, afirmó que la organización que dirige está dispuesta a fortalecer la cooperación con Ucrania.

En el mismo contexto, el ministro de defensa de Ucrania Valery Geletey indicó que su país “está en el umbral de una ´gran guerra` con Rusia, cuyas pérdidas se medirán en miles y decenas de miles” de víctimas. Llama la atención la utilización de la denominación de “gran guerra” que fue, la dada por los pueblos de la Unión Soviética a la que emprendieron para expulsar al ejército nazi de su territorio con el costo de 20 millones de ciudadanos caídos.

Vale decir que los argumentos que se dan tanto por parte de los gobiernos occidentales como el de Ucrania para hacer estas inflamantes aseveraciones, se basan en una supuesta participación directa de las fuerzas armadas rusas en el conflicto. Lo cierto es que hasta ahora nadie ha podido presentar una prueba válida al respecto. Ante el emplazamiento del gobierno ruso en ese sentido, las respuestas han sido vagas y superficiales.

En la memoria, están las armas atómicas nunca encontradas en Irak, los asesinatos masivos de Gadafi en Libia que después se supo habían sido un escenario hollywoodense montado en Catar y decenas de historias falsas que signan la historia de la agresiva política exterior de Estados Unidos y la consuetudinaria tendencia a tergiversar la realidad por parte de sus presidentes. 

26/01/2022

HAMID DABASHI
Alaa Abd el-Fattah: la revolución egipcia aún no ha sido derrotada

Hamid Dabashi, Middle East Eye, 25/01/2022
Traducido del inglés por
Sinfo Fernández, Tlaxcala

Hamid Dabashi (Ahvaz, Juzestán , Irán, 1951) es profesor Hagop Kevorkian de estudios iraníes y literatura comparada en la Universidad de Columbia, en la ciudad de Nueva York. Sus últimos libros son Reversing the Colonial Gaze: Persian Travellers Abroad (Cambridge University Press, 2020), y The Emperor is Naked: On the Inevitable Demise of the Nation-State (Zed, 2020). Haymarket Books publicará, a finales de este año, su próximo libro: On Edward Said: Remembrance of Things Past. @DabashiHamid

La importancia de Alaa Abd el-Fattah no radica solo en la prosa de una disposición revolucionaria de la que es autor, sino en la felicidad pública que provoca. Su colección de textos se lee como un reportaje en vivo de los 10 años de la revolución sostenido por el proverbial sentido del humor egipcio

 

El bloguero y activista egipcio Alaa Abdel Fattah concede una entrevista televisiva en su casa de El Cairo el 26 de diciembre de 2011 (AFP)

En árabe y persa -y en la mayoría de las lenguas de su entorno- existe un cuerpo de literatura que identificamos como adab al-suyun, o habsiyat, que significan ambos “escritura carcelaria”. Entre los clásicos del género se encuentra el exquisito texto del filósofo místico Ayn al Qudat al-Hamadani (1098-1131) Shakwa al-Ghraib (La queja del extranjero), que escribió mientras estaba en la cárcel de Bagdad, antes de ser ejecutado acusado de herejía en su ciudad natal, Hamadan.

Figuras icónicas como Mas'ud Sa'd Salman (poeta persa del siglo XI) y Khaqani Shervani hicieron toda una reputación poética con sus escritos en prisión, mientras que el legendario poeta Abu Firas al-Hamdani (932-968) compuso su emblemática colección de poesía al-Rumiyat mientras estaba cautivo en Constantinopla.

Cuando se trata de encarcelar y torturar a la gente para intentar asustarla, silenciarla y pacificarla, los tiranos árabes no tienen rival. A lo largo de la historia, han tenido una reputación que mantener.

Entre los ejemplos más contemporáneos del género están los escritos en prisión de importantes literatos árabes como Sonallah Ibrahim y Abdul Rahman Munif, y la activista de los derechos de la mujer Nawal El Saadawi. El género se extiende a las artes visuales y escénicas, como es el caso de la emblemática artista marxista feminista egipcia Inji Aflatoun (1924-1989), o la cineasta palestina Mai Masri, o el cineasta kurdo turco Yilmaz Güney, o la novelista iraní Shahrnush Parsipour. 

El género de la escritura carcelaria es, por tanto, un cuerpo literario bien ensayado, versado y abigarrado en nuestras lenguas, por el que tenemos que agradecer y expresar nuestra humilde gratitud a todo un pelotón de tiranos envejecidos, olvidados shahs, mulás beligerantes, duras juntas militares y dictadores psicóticos de pacotilla. Sin nuestros tiranos, un género importante de nuestros productos literarios se habría visto seriamente comprometido. Pensemos en el papel que han desempeñado los tiranos latinoamericanos en la producción del realismo mágico y las novelas de dictadores en español. ¡¿Qué es un Gabriel García Márquez sin un Augusto Pinochet?! 

La cárcel como esfera pública

Tal vez el ejemplo más famoso del género de la escritura carcelaria en el mundo sean los Cuadernos de la cárcel del marxista italiano Antonio Gramsci, en los que aprovecha sus terribles circunstancias en las mazmorras del machista y fascista italiano Benito Mussolini para escribir algunas de las más perspicaces y célebres reflexiones filosóficas sobre el mundo que vivió. Los ejemplos abundan, desde los tratados filosóficos de Boecio, hasta las fantasías de viaje de Marco Polo, todos ellos pertenecen a este género.