Sergio Rodríguez
Gelfenstein , 8/2/2023
Original : Los
desatinos de Borrell, expresión transparente de la putrefacción europea
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala
Mardi 7 février, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, s’est senti obligé de répondre à une affirmation du Haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, concernant deux pays que le ministre russe des Affaires étrangères avait visités lors de sa tournée en Afrique. Dans son discours d’ouverture de la conférence du Service européen d’action extérieure sur la manipulation de l’information et l’ingérence étrangères, Borrell a affirmé que la tournée du ministre russe des Affaires étrangères au Mali et en Érythrée était possible parce que ces pays étaient « faciles pour eux, mais d’autres pas ne sont pas si faciles », ce qui dénote une forte connotation colonialiste, discriminatoire et raciste que ni Borrell ni la “diplomatie” européenne ne peuvent cacher.
Face à l’opinion catégorique de l’ancien ministre espagnol des Affaires étrangères, Lavrov a souligné que ces déclarations reflètent « des instincts néocoloniaux qui ne s’éteindront pas et empêchent clairement » l’Occident de comprendre les réalités du monde moderne. Il a également suggéré aux pays européens d’être “plus modestes”.
On pourrait se demander s’il s’agit d’un lapsus ou d’une mauvaise interprétation des propos de Borrell. La réponse catégorique est non. De tels points de vue sont une combinaison d’arrogance coloniale et d’arrogance impériale mêlée à une forte dose d’ignorance structurelle et d’idiotie mentale. Un mélange sans aucun doute très explosif en effet.
Passons en revue quelques perles émanant des neurones atrophiés du “socialiste” Borrell, de peur que l’on dise que - bien que je ne sois pas catholique - je viole le 8e commandement qui dit : « Tu ne témoigneras pas faussement contre ton prochain. ».
En novembre 2018, alors qu’il était encore ministre des Affaires étrangères du gouvernement espagnol, Borrell a assuré lors d’un forum organisé par l’université Complutense que le « niveau d’intégration politique plus élevé » des USA était dû au fait qu’ »ils ont très peu d’histoire derrière eux », celle-ci se limitant à « tuer quatre Indiens ». Le gouvernement américain n’a pas pipé mot, donnant une approbation tacite à cette déclaration.
Plus tard, le 12 novembre 2021, dans un souci d’originalité, Borrell a tenté d’esquisser une proposition de politique étrangère et de sécurité pour l’Europe, en rédigeant un article intitulé « Une boussole stratégique pour l’Europe », dans lequel il indique que « la sphère politique de l’UE se rétrécit et nos valeurs libérales sont de plus en plus remises en question. Dans la “bataille des récits”, l’idée que les valeurs universelles ne sont en fait que des constructions occidentales a gagné du terrain. L’ancienne hypothèse selon laquelle la prospérité économique conduirait toujours au développement démocratique a été réfutée ».
Ces mots sonnent comme un hymne à la défaite et à l’échec de ses propres préceptes de valeur. Cela explique peut-être son recours à la violence, à la guerre, aux sanctions et aux blocus comme instruments pour imposer ses “valeurs libérales” par tous les moyens.
Plus récemment, et déjà dans le contexte de l’opération militaire spéciale de la Russie en Ukraine, la bave inculte et malavisée de Borrell a pris un caractère de cascade, menaçant désormais le monde entier. Le 26 août de l’année dernière, lors de la session finale des cours d’été de l’Université internationale Menéndez Pelayo de Madrid, il a déclaré : « La guerre est à un moment décisif et ce n’est plus la Russie qui prend l’initiative en ce moment, la Russie a déjà perdu la guerre ».
Six mois plus tard, avec plus de 120 000 km² de territoire récupéré par la Russie (près de 20 % de la superficie totale de l’Ukraine), 165 052 morts parmi les soldats ukrainiens, les formateurs et les soldats et mercenaires de l’OTAN, 234 000 blessés, 302 avions, 212 hélicoptères, 2 750 drones, 6 320 chars et véhicules blindés, 7 360 systèmes d’artillerie et 497 systèmes antiaériens ukrainiens détruits (selon les chiffres donnés par eux-mêmes, qui doivent être bien plus nombreux), il n’est pas crédible que la Russie ait perdu la guerre.
Dans la continuité de sa rhétorique bon marché, le 14 octobre, lors de l’inauguration du cours pilote de la nouvelle Académie diplomatique européenne au Collège d’Europe à Bruges, en Belgique, Borrell a comparé l’UE à un “jardi” tout en considérant “la majeure partie du reste du monde comme une jungle”. Cela lui a valu le surnom de “jardinier” par lequel il est connu depuis lors. Tentant d’expliquer son humeur raciste, Borrell a déclaré que « la jungle a une forte capacité de croissance et le mur ne sera jamais assez haut pour protéger le jardin », des mots qui ont même été rejetés par de nombreux Européens décents que les médias aux ordres passent sous silence.
Le 1er décembre, au milieu d’une réunion à laquelle assistaient des parlementaires latino-américains, Borrell a prononcé un discours sans précédent dans lequel il fait l’apologie de la colonisation et de la conquête de l’Amérique. L’événement a eu lieu lors de l’Assemblée parlementaire Europe-Amérique latine (Eurolat), un organe multilatéral composé de 150 parlementaires des deux régions, et le “diplomate” espagnol a utilisé l’exemple des “découvreurs et conquérants” comme expression du succès des objectifs fixés par les monarchies européennes de l’époque.
« Pour naviguer dans cette tempête, ni les routes ni les cartes du passé ne nous sont d’aucune utilité. Comme les découvreurs et les conquérants, nous devons inventer un Nouveau Monde », a déclaré le haut fonctionnaire, défendant dans son discours la colonisation comme paradigme. Par ces mots, Borrell appelait à une répétition de la barbarie européenne qui a entraîné le meurtre de 56 millions d’habitants de ces terres. Il convient également de rappeler qu’au cours du seul XVe siècle, l’Espagne a volé jusqu’à 9 550 tonnes d’or et d’argent en Amérique. C’est ce que Borrell a l’intention de copier, mais puisque l’Europe ne peut pas le faire avec des armes et la croix, ils voudraient le faire avec leurs entreprises, leurs banques, leurs sanctions et leurs blocus. Borrell justifie le génocide, le pillage et la mise à sac par la même monarchie qui dirige encore son pays aujourd’hui.
Quelques jours plus tard, comme pour ne laisser aucun doute sur le fait qu’aucune des déclarations ci-dessus n’était une coïncidence ou même un bavure, le 6 décembre, dans un discours à l’Institut Jacques Delors à Paris, le chef de la diplomatie de l’UE a déclaré : « […] plus l’Ukraine subit de destructions, plus elle a de chances de rejoindre l’UE », établissant ainsi, une formule diabolique qui se circonscrit à plus de guerre, plus de sang, plus de destruction et plus de morts ukrainiens pour que le pays rejoigne le conglomérat européen, alors même que la Russie n’a pas rejeté une telle possibilité. C’est l’UE elle-même qui a empêché l’entrée de l’Ukraine, compte tenu de ses niveaux élevés de corruption, de désordre administratif et d’inefficacité fonctionnelle.
Mais Borrell ne se laisse pas abattre, il insiste comme pour mettre en évidence son comportement et ses actes racistes. Le 9 décembre dernier, désespéré par le soutien croissant à la Russie de la part de la majorité des pays africains qui n’ont pas cédé aux mesures occidentales contre Moscou, il a déclaré : « J’ai vu sur les écrans de télévision ces jeunes Africains dans les rues de Bamako [capitale du Mali] avec des pancartes disant ‘Merci, Poutine, vous avez sauvé le Donbass et maintenant vous allez nous sauver’ », affirmant ensuite que « ces gens ne savent pas où est le Donbass et qui est Poutine ». Cette fois, c’est la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, qui a répondu : « Josep, ne mesure pas les gens à toi-même. La dégradation de l’Occident collectif ne signifie pas que les mêmes processus se produisent dans d’autres nations ». Tout commentaire superflu.
Récemment, le 20 janvier 2023, dans un discours prononcé à Madrid, où il a reçu le prix du New Economy Forum 2022, Borrell a rappelé les expériences de Napoléon Bonaparte et d’Adolf Hitler en tant qu’envahisseurs de la Russie. Selon lui, ces deux exemples illustrent la capacité de ce pays à se battre “jusqu’au bout”, à passer par “la quasi-défaite puis le redressement”, et il est même “habitué” à de telles choses. « Elle l’a fait avec Napoléon, elle l’a fait avec Hitler », a-t-il déclaré. Borrell estime qu’il est “absurde” de penser que la Russie a perdu dans le conflit avec l’Ukraine “ou que son armée est incompétente”. Il semble avoir oublié qu’il a lui-même - le 26 août, comme nous l’avons dit précédemment - affirmé que la Russie avait déjà perdu la guerre. On ne peut pas être plus incongru et plus con.
Deux jours plus tard, le 22 janvier, dans une interview publiée dans le quotidien espagnol El Diario, Borrell a déclaré qu’ « en quelques mois seulement, nous avons éliminé la dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie que nous avions construite au fil des ans ». Le problème avec cette déclaration est que quelques jours plus tard, la Société des réserves stratégiques de pétrole de son pays, l’Espagne, a indiqué que le volume de gaz acheté à la Russie avait augmenté d’environ 55 % l’année dernière par rapport à 2021. Un rapport publié par The Objective sous la signature d’Antonio Martos en septembre de l’année dernière indiquait que l’Espagne avait dépensé 750 milliards d’euros pour importer du gaz naturel liquéfié (GNL) de Russie, dépassant des pays comme la France (600 millions) et la Belgique (392 millions).
À cette date déjà, on savait que l’Union européenne (UE) avait importé 54 % du total du gaz exporté par la Russie, ce qui représentait « une valeur totale de 85 milliards d’euros - proche des 102 milliards qu’elle a versés sur l’ensemble de l’année 2021 », selon le rapport de Martos. Nous supposons que les multiples occupations de Borrell ne lui ont pas permis de lire ce rapport de septembre dernier lorsqu’il a donné l’interview en janvier de cette année.
Enfin, cerise sur la gâteau, lors de la conférence sur la lutte contre la désinformation du 7 février, évoquée plus haut, Borrell a avancé une “idée brillante” qui devrait être étudiée dans les écoles de communication sociale et de journalisme des universités. Il a déclaré qu’en interdisant le travail des médias russes, « nous n’attaquons pas la liberté d’expression, nous la protégeons ». Sic, sic et resic.
Être un idiot n’est pas un crime et je crois que ce n’est même pas un péché selon les préceptes catholiques que professe Borrell. Mais il est extrêmement dangereux qu’une personne d’une culture aussi limitée, avec une attitude et un comportement clairement racistes et colonialistes, soit en charge de la politique étrangère et de sécurité d’une Europe aussi “civilisée”. Le dicton populaire dit : « Le poisson meurt par la bouche ». Si c’était vrai, Borrell serait en enfer depuis longtemps.
Jeu de mots : burro = âne en espagnol, burrada = ânerie. L’équivalent en français de Burrell pourrait être Borêle ( de brêle)
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